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Leurs perceptions de l’univers s’opposent : – Cendrars : l’univers me déborde (v. 49) => peur du poète, manque de repères ; – Soupault : je vois l’univers / en riant (v. 18-19) => regard amusé du poète, évocation de l’ivresse à travers le verre tremblant (v. 17). Prolongement. Iconographie : – montrez la pertinence du choix du portrait de Soupault par Delaunay pour illustrer le poème ➜ p. 243 ; – faites une recherche à propos de la biographie de Robert Delaunay : qui est Sonia Delaunay, l’artiste dont le dessin a accompagné le poème de Cendrars ? ➜ p. 241 Texte2 Texte G. Apollinaire, Alcools, « Zone » ➜ p. 245 Objectif : Étudier un poème moderne sur le thème de la ville. 136 lectuRe AnAlytiQue Première lecture 1. Cadre spatio-temporel : l’univers de la ville (tour Eiffel, v. 2 ; Paris, v. 24) au début du xx e siècle (automobiles, v. 4 ; hangars de Port-Aviation, v. 6 ; sténo-dactylographes, v. 17). 2. La religion dépasse les modes : adjectifs liés au temps qui n’a aucune prise sur la religion (La religion seule est restée toute neuve, v. 5 ; tu n’es pas antique ô Christianisme, v. 7 ; L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X, v. 8). Mais dans le même temps, le poète éprouve de la honte à aller à l’église (la honte te retient / D’entrer dans une église, v. 9-10), honte due au regard des autres : personnification des fenêtres qui observent (v. 9). Mise au point 3. Premier vers inattendu pour un poème d’ouverture : condamnation du passé (tu es las) et évocation de la fin alors qu’il s’agit du début du poème, impression de lire la chute, pas le premier vers. Analyse 4. a. Repères brouillés : changements dans les indices de l’énonciation : – tu (v. 1, 3, 7, 11), toi (v. 9) ; – apostrophe de la tour Eiffel (v. 2) ; – vous (v. 8) = Pape Pie X. => nombreux interlocuteurs : tu (v. 1) = lecteur, tu (v. 3) = lecteur ou tour Eiffel, tu (v. 7) = Christianisme, toi (v. 9) = auteur qui reprend le pronom je dans la strophe suivante. b. Un lyrisme particulier : au lieu de nous offrir un cadre bucolique, Apollinaire se trouve en harmonie avec un cadre urbain (jolie rue, v. 15 = personnification) ; vocabulaire à connotation méliorative (Neuve et propre, v. 16), métaphore (clairon du soleil, v. 16). Les composants se transforment en animaux : la cloche en chien (v. 20), les façades et écriteaux en perroquets (v. 21-22). Le jeu se prolonge pour aboutir quasiment à une antithèse : grâce ≠ rue industrielle (v. 23). 5. Métaphore : la tour Eiffel = Bergère => monument représentatif de la ville, elle domine par sa hauteur les ponts, ainsi assimilés à des moutons. 6. Regard neuf sur le monde par des associations insolites : – tour Eiffel = Bergère (v. 2) ; – automobiles // anciennes (v. 4) ; – religion // hangars de Port-Aviation (v. 5-6) ; – publicités // poésie (v. 11-12) ; – rue // soleil (v. 15-16). … 7. a. La suppression de la ponctuation s’explique par le besoin d’innovation et de liberté d’Apollinaire qui pouvait la considérer comme une contrainte. b. Intérêt : le lecteur a tendance à suivre le rythme du vers, seul repère dans sa lecture. Difficulté : diversité des interprétations. Ex. : Une cloche rageuse y aboie vers midi / Les inscriptions des enseignes et des murailles / Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent (v. 20-22) => le verbe aboyer peut être soit considéré comme intransitif, il y aurait alors coupure entre le vers 20 d’une part et les vers 21-22 d’autre part ; soit considéré comme transitif, la coupure interviendrait entre les vers 20-21 et le vers 22. Question de synthèse 8. Volonté de modernité liée à la forme : – vers libres, irréguliers, mêlés à des mètres fixes (2 alexandrins : v. 19-20) ; – moindre respect des rimes : suivies (v. 1-6 ; 9-16 ; 19-22), sons proches (v. 7-8 ; 17-18 ; 23-24) ; – absence de strophes : blancs pour mettre en valeur les premiers vers. Pour aller plus loin 9. Recherche. Vers ironique et polémique car ce pape est connu pour son anti-modernisme :
– il désapprouve la séparation de l’Église et de l’État en France : Qu’il faille séparer l’État de l’Église, c’est une thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur (Vehementer nos, 1906) ; – il condamne le modernisme (mouvement qui souhaitait adapter la religion catholique aux découvertes scientifiques) : décret Lamentabili sane exitu (1907) ; – il excommunie le prêtre Loisy qui avait placé les textes bibliques dans une perspective historique, leur faisant ainsi perdre leur crédibilité (1908). 10. Commentaire Plan détaillé : Partie I. Un poème résolument moderne 1er § : un rejet du « monde ancien » (premier vers, antithèse…). 2e § : un lyrisme particulier (personnification de la rue, métaphores). 3e § : une forme originale (vers libres, moindre respect des rimes…). Partie II. Une volonté polémique 1er § : une nouvelle perception de la religion (modernité : antithèse ; simplicité : comparaison). 2e § : une attaque de l’Église (ironie). 3e § : l’impression d’une errance (sentiment de lassitude, oubli du nom de la rue). Prolongement : lecture et analyse de l’extrait d’Aujourd’hui de Cendrars = texte sur la publicité ➜ p. 398. Texte P. Eluard – Man Ray, d’un À l’autrE 2 Les Mains libres ➜ p. 247 Objectif : Étudier un exemple de collaboration artistique surréaliste alliant poésie et dessin. Questions 1. Description des dessins : – La Lecture : visage d’une personne caché en partie par un livre tenu d’une main ; livre trop proche du visage, pagination étrange, impression d’un masque avec l’élastique dans les cheveux, doigts trop longs (annulaire qui semble plus long que le majeur) ; – Rêve : paysage urbain avec une ligne d’immeubles au second plan, une usine et un pont à l’arrière-plan, un parc ou la campagne au premier plan, impression d’un gouffre près des arbres au premier plan, une locomotive à vapeur tombe du ciel, projetant son ombre sur les immeubles. Dans les deux dessins, la surprise vient de la confrontation du réel avec l’irréel : – La Lecture : univers de la lecture mais impression que le personnage est sorti du livre avec ses caractéristiques étranges comme ses doigts trop longs ou son regard vide ; – Rêve : événement irréel dans un cadre réaliste. 2. Mots des poèmes en écho aux dessins : – La Lecture : la pudeur (v. 2) est personnifiée, elle est représentée par le masque ; – Rêve : Les ponts tordus (v. 4), ma maison en ruine (v. 6) = instant suivant la chute de la locomotive sur le sol avec les dégâts qu’elle entraîne. 3. Attitude du narrateur : – La Lecture : attitude contemplative devant la pudeur (strophes 1 et 3) puis retour vers la lecture dans la dernière strophe (v. 7) ; – Rêve : le narrateur raconte un mauvais rêve (strophes 2 et 3) mais les deux actions (v. 2, 9) semblent contredire cette interprétation puisqu’il devrait se coucher après s’être déshabillé. 4. Écho entre poème et dessin : – La Lecture : une action représentée de manière imagée ; – Rêve : le dessin semble précéder le poème dans un ordre chronologique, expliquant la cause du désastre que trouve le narrateur impuissant. En même temps, le dessin représente un rêve. 5. Pour La Lecture : rêvassait (v. 2) et belle (v. 6) et pour Rêve, le titre lui-même et livre (v. 8). Le deuxième poème semble donc être le négatif du premier, les mots-titres et les citations se répondant en échos. Vis-à-vis : Apollinaire et Eluard 6. Ville = lieu de prédilection : – Apollinaire : lyrisme de la vision de la ville = images de bonheur du poète flâneur ; – Eluard dans Lecture : Paris (v. 1), cadre urbain avec la métaphore du vase de maisons noires (v. 4) ; dans Rêve : tour Eiffel (v. 3), ponts (v. 4), en écho avec le début du poème d’Apollinaire. 7. Attirance pour le monde moderne : – thèmes originaux : la ville, la modernité ; – formes modernes : liberté de création avec les vers libres, l’absence de forme fixe… Eluard parle lui-même de poèmes visibles pour insister sur l’aspect visuel de ses poèmes avec les blancs qui mettent en valeur certains vers ; sa collaboration avec Man Ray confirme cette idée ; – étrangeté du propos parfois : la religion comparée aux hangars de Port-Aviation (v. 6) chez Apollinaire ; impression que le narrateur rêve avant d’aller se coucher, chez Eluard. 137
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– il désapprouve la séparation de l’Église et de l’État en<br />
France : Qu’il faille séparer l’État de l’Église, c’est une<br />
thèse absolument fausse, une très pernicieuse erreur<br />
(Vehementer nos, 1906) ;<br />
– il condamne le modernisme (mouvement qui souhaitait<br />
adapter la religion catholique aux découvertes scientifiques)<br />
: décret Lamentabili sane exitu (1907) ;<br />
– il excommunie le prêtre Loisy qui avait placé les textes<br />
bibliques dans une perspective historique, leur faisant<br />
ainsi perdre leur crédibilité (1908).<br />
10. Commentaire<br />
Plan détaillé :<br />
Partie I. Un poème résolument moderne<br />
1er § : un rejet du « monde ancien » (premier vers,<br />
antithèse…).<br />
2e § : un lyrisme particulier (personnification de la<br />
rue, métaphores).<br />
3e § : une forme originale (vers libres, moindre respect<br />
des rimes…).<br />
Partie II. Une volonté polémique<br />
1er § : une nouvelle perception de la religion (modernité<br />
: antithèse ; simplicité : comparaison).<br />
2e § : une attaque de l’Église (ironie).<br />
3e § : l’impression d’une errance (sentiment de lassitude,<br />
oubli du nom de la rue).<br />
Prolongement : lecture et analyse de l’extrait d’Aujourd’hui<br />
de Cendrars = texte sur la publicité ➜ p. 398.<br />
Texte P. Eluard – Man Ray,<br />
d’un<br />
À l’autrE 2<br />
Les Mains libres ➜ p. 247<br />
Objectif : Étudier un exemple de collaboration<br />
artistique surréaliste alliant poésie et dessin.<br />
Questions<br />
1. Description des dessins :<br />
– La Lecture : visage d’une personne caché en partie par<br />
un livre tenu d’une main ; livre trop proche du visage,<br />
pagination étrange, impression d’un masque avec l’élastique<br />
dans les cheveux, doigts trop longs (annulaire qui<br />
semble plus long que le majeur) ;<br />
– Rêve : paysage urbain avec une ligne d’immeubles au<br />
second plan, une usine et un pont à l’arrière-plan, un parc<br />
ou la campagne au premier plan, impression d’un gouffre<br />
près des arbres au premier plan, une locomotive à vapeur<br />
tombe du ciel, projetant son ombre sur les immeubles.<br />
Dans les deux dessins, la surprise vient de la confrontation<br />
du réel avec l’irréel :<br />
– La Lecture : univers de la lecture mais impression que<br />
le personnage est sorti du livre avec ses caractéristiques<br />
étranges comme ses doigts trop longs ou son regard vide ;<br />
– Rêve : événement irréel dans un cadre réaliste.<br />
2. Mots des poèmes en écho aux dessins :<br />
– La Lecture : la pudeur (v. 2) est personnifiée, elle est<br />
représentée par le masque ;<br />
– Rêve : Les ponts tordus (v. 4), ma maison en ruine (v. 6)<br />
= instant suivant la chute de la locomotive sur le sol avec<br />
les dégâts qu’elle entraîne.<br />
3. Attitude du narrateur :<br />
– La Lecture : attitude contemplative devant la pudeur<br />
(strophes 1 et 3) puis retour vers la lecture dans la dernière<br />
strophe (v. 7) ;<br />
– Rêve : le narrateur raconte un mauvais rêve (strophes 2<br />
et 3) mais les deux actions (v. 2, 9) semblent contredire<br />
cette interprétation puisqu’il devrait se coucher après<br />
s’être déshabillé.<br />
4. Écho entre poème et dessin :<br />
– La Lecture : une action représentée de manière imagée ;<br />
– Rêve : le dessin semble précéder le poème dans un<br />
ordre chronologique, expliquant la cause du désastre<br />
que trouve le narrateur impuissant. En même temps, le<br />
dessin représente un rêve.<br />
5. Pour La Lecture : rêvassait (v. 2) et belle (v. 6) et pour<br />
Rêve, le titre lui-même et livre (v. 8). Le deuxième poème<br />
semble donc être le négatif du premier, les mots-titres et<br />
les citations se répondant en échos.<br />
Vis-à-vis : Apollinaire et Eluard<br />
6. Ville = lieu de prédilection :<br />
– Apollinaire : lyrisme de la vision de la ville = images de<br />
bonheur du poète flâneur ;<br />
– Eluard dans Lecture : Paris (v. 1), cadre urbain avec la<br />
métaphore du vase de maisons noires (v. 4) ; dans Rêve :<br />
tour Eiffel (v. 3), ponts (v. 4), en écho avec le début du<br />
poème d’Apollinaire.<br />
7. Attirance pour le monde moderne :<br />
– thèmes originaux : la ville, la modernité ;<br />
– formes modernes : liberté de création avec les vers<br />
libres, l’absence de forme fixe… Eluard parle lui-même<br />
de poèmes visibles pour insister sur l’aspect visuel de ses<br />
poèmes avec les blancs qui mettent en valeur certains<br />
vers ; sa collaboration avec Man Ray confirme cette idée ;<br />
– étrangeté du propos parfois : la religion comparée aux<br />
hangars de Port-Aviation (v. 6) chez Apollinaire ; impression<br />
que le narrateur rêve avant d’aller se coucher, chez<br />
Eluard.<br />
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