sommaire - Hachette

3. Dernier vers = pointe.
Après la beauté lascive d’Hérodiade, vision d’horreur.
Enjambement avec dramatisation dans les vers 13-14 :
sur le plat d’or apparaît la tête décapitée de saint
Jean-Baptiste.
4. Femme sensuelle par l’attention accordée à sa parure et
à son vêtement qui modifient sa démarche : lourds colliers
(v. 2), sa robe qui traîne (v. 10), et par le port altier du
personnage : dédain (v. 4), orgueilleux (v. 8). Ce spectacle
intimidant devient sensuel : flots voluptueux (v. 11).
5. a. Seul le dernier vers correspond bien à cette image
aussi belle qu’effrayante qui associe la beauté artificielle
du personnage à la vision horrible de la tête sanglante.
La gravure insiste sur ce sang dont les flots se confondent
avec les longs cheveux du saint.
b. En bas à gauche, signature de l’artiste stylisée, toute
en verticalité qui évoque dans ce contexte la dague qui
a servi à décapiter le saint. => ornementation extrême
caractéristique du symbolisme.
En bas à droite, vision du second plan avec les mules
orientales d’Hérodiade qui s’apprête donc à les chausser
pour porter la tête du saint à son beau-père. => détail
aussi décoratif que narratif propre à l’iconographie
symboliste.
132
ÉcRiRe
3 Rêve symboliste et lyrisme
R. de Gourmont, Sixtine
1. Repères spatio-temporels :
– 14 septembre, le matin : apparence de journal ;
– lune (l. 1), dans ma chambre (l. 2) ;
– incertitude sur le lieu : encore dehors, au milieu des
broussailles et des précipices des Roches-Noires (l. 8-9),
ou à l’intérieur, dans ma chambre et dans mon lit (l. 10) ;
– apparition au-dessus de la cheminée la glace (l. 11-12),
qui dure Pendant des minutes (l. 23).
=> univers fantastique de l’entre-deux, incertain et
angoissant.
2. Champ lexical du portrait : ombres, apparences de traits
humains (l. 16-17), ondulation lumineuse… comme des
cheveux blonds (l. 18-19), portrait… trait pour trait (l. 22),
vision (l. 24).
=> révélation progressive d’un visage humain. Jeu
d’ombres et de lumières qui justifie le mot vision.
3. a. vert lunaire, vert d’eau transparente sous des saules
(l. 13-14), comme sur la face même de la lune (l. 15),
autour de la vague (l. 17) = éléments du paysage des
Roches-Noires.
b. Omniprésence de la lune définie comme pâle et verte
depuis le début du récit (l. 2). Correspondance entre la
femme qui apparaît et la face de la lune : superstition et
magie qui évoque Hécate, fille diabolique de Perséphone.
4. Entraînement au commentaire
Partie de commentaire : Un texte en prose empruntant
le style et les images de la poésie.
1er § : un portrait mouvant.
Ex. : comparaisons empruntées à la nature, et en particulier
à la lune (➜ question 3. a.).
2e § : un portait inquiétant.
Ex. : images ambiguës, fantastiques qui évoquent un
cauchemar (➜ question 2).
3e § : un portait symbolique stylisé.
Ex. : images superstitieuses et mythologiques évoquant
la sorcellerie (➜ question 3. b.).