sommaire - Hachette

Nature = femme complice qui initie le poète à l’amour.
Ville et train = possibilités de rencontres coquines, sans
lendemain, pour le plaisir des yeux et de la chair.
=> thème de la fugue sans cesse revisité par l’écriture
poétique : bucolique dans « Sensation », libertine dans
« Rêvé pour l’hiver » et « Au Cabaret-Vert », d’un lyrisme
doux dans « La maline », en référence au conte dans « Ma
bohème », cosmique et épique dans « Le bateau ivre ».
2. Une poésie de la révolte
« À la musique » : poème sur l’ennui de la vie provinciale,
avec tous ces bourgeois poussifs qu’étranglent les
chaleurs.
« Les assis » : poème satirique sur les fonctionnaires à
vie, sans âme et sans vie ; ces vieillards ont toujours fait
tresse avec leurs sièges.
« Les premières communions » : poème violemment
anticlérical.
« Le bateau ivre » : des images fulgurantes de liberté
totale, d’anarchisme. Cri de haine contre l’ordre et le
silence, exaltation poétique crue : Si je désire une eau
d’Europe, c’est la flache [flaque d’eau sale].
=> poésie anti-bourgeoise marquée par l’observation
satirique de la société de Charleville, et détestation des
attaches sociales, comme le travail des bibliothécaires
ridiculisé dans un style burlesque parodiant l’épopée
dans « Les assis ».
3. Une poésie de la modernité
Enjambements :
« Le châtiment de Tartufe » :
Tisonnant, tisonnant son cœur amoureux sous
Sa chaste robe noire, heureux, la main gantée […]
=> la séparation entre la préposition sous et le GN Sa
chaste robe noire montre comme une surprise ce qui se
cache en dessous.
« Le buffet » :
– C’est là qu’on trouverait les médaillons, les mèches
De cheveux blancs ou blonds, les portraits, les fleurs
sèches […]
=> l’enjambement fait mieux distinguer le couple avec
allitération médaillons / mèches, et dans le vers suivant,
le couple d’adjectifs blancs ou blonds.
« Le bateau ivre » :
J’aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants
=> la disjonction du nom dorades et de son complément
Du flot bleu donne l’impression de voir sauter les poissons
que l’on veut justement mettre sous les yeux des
enfants.
Rejets :
« Ma bohème » :
– Petit-Poucet rêveur, j’égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
=> la disjonction du verbe et de son COD rimes imite leur
dispersion, à des endroits inattendus par rapport à la versification
traditionnelle.
« Le dormeur du val » :
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
=> le placement de l’adjectif Tranquille dans le dernier
vers permet d’opposer le sens de ce terme à la révélation
horrible de la dernière phrase (trous rouges).
« Le bateau ivre » :
J’ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l’assaut des récifs
=> valorisation de l’adjectif Hystériques en début de vers,
ce qui donne plus d’ampleur au vers qui commence et se
termine sur la répétition de quatre sons dans les mots
hystériques et récifs.
Contre-rejets :
« Les assis » :
Et les Sièges leur ont des bontés : culottée
De brun, la paille cède aux angles de leurs reins
=> mis en évidence à la rime du participe passé culottée,
terme peu poétique qui rend la satire plus incisive.
« Voyelles » :
A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes
=> l’apostrophe aux voyelles, terme titre du poème, ressort
d’autant mieux que le mot est placé en fin de vers,
juste après les deux points qui refermaient l’énumération.
« Le forgeron » :
Oh ! Le Peuple n’est plus une putain. Trois pas
Et, tous, nous avons mis ta Bastille en poussière.
=> le contre-rejet oppose en fin de vers le peu d’efforts
fournis (Trois pas) à la forteresse rasée (en poussière).
ActivitÉs complÉmentAiRes
1. Entraînement au commentaire
« Ma bohème (Fantaisie) »
Introduction :
Daté d’octobre 1870, l’un des poèmes sur le vagabondage,
les fugues du très jeune poète toujours désireux
d’aller à Paris, mais allant rarement plus loin
qu’en Belgique.
Poème métalittéraire, c’est-à-dire dont le sujet est
la poésie elle-même.
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