sommaire - Hachette
sommaire - Hachette
sommaire - Hachette
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
d’un<br />
À l’autrE 3<br />
128<br />
Texte C. Baudelaire, Les Fleurs<br />
du mal, « À une passante »<br />
➜ p. 233<br />
Objectif : Analyser un sonnet moderne sur un nouveau<br />
type de Muse.<br />
Remarque : au vers 7 il faut ajouter ciel devant livide.<br />
Questions<br />
1. Vie urbaine uniquement évoquée au vers 1, mais avec<br />
une atmosphère propre à la grande ville : la foule et le<br />
bruit d’une rue assourdissante.<br />
2. Expansions décrivant la femme aperçue :<br />
– ensemble du vers 2 : épithètes Longue, mince, complément<br />
du nom en grand deuil et apposition douleur<br />
majestueuse ;<br />
– épithètes Agile et noble (v. 5) et complément du nom<br />
avec sa jambe de statue (v. 5).<br />
=> connotation d’extrême noblesse dans le physique et<br />
dans le port, avec des notations paradoxales associant<br />
deuil et volonté de séduction (Agile, jambe).<br />
3. a. Moi, je buvais […] La douceur qui fascine et le plaisir<br />
qui tue (v. 6-8). Sujet = je ; verbe = boire ; double COD :<br />
v. 8.<br />
b. Verbe et COD séparés par l’apposition au sujet, crispé<br />
comme un extravagant (v. 6), et par le complément circonstanciel<br />
de lieu Dans son œil, ciel livide, où germe<br />
l’ouragan (v. 7), complément métaphorique accordant au<br />
regard de cette passante le pouvoir d’un coup de foudre<br />
qui s’empare du poète.<br />
4. Antithèses du 2e quatrain :<br />
– Agile ≠ jambe de statue (v. 5) ;<br />
– crispé ≠ extravagant (v. 6) ;<br />
– plaisir ≠ tue (v. 8).<br />
=> femme qui allie les opposés, capable de transformer<br />
immédiatement une chose en son contraire. Sa beauté<br />
idéale la rend aussi belle qu’une sculpture (v. 5), mais<br />
mobile et passante, elle foudroie sur place le poète.<br />
5. Points d’exclamation et d’interrogation.<br />
Exclamation => apparition subite, sans lendemain : puis<br />
la nuit ! (v. 9), bien loin d’ici ! (v. 12), etc. et adresse à la<br />
passante en la tutoyant (v. 13-14).<br />
Interrogation => question sans réponse formulée à la<br />
passante après la prise de conscience de l’événement<br />
qui l’a fait soudainement renaître (v. 9-11).<br />
6. Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais (v. 13) :<br />
chiasme qui réunit grammaticalement deux êtres que la<br />
réalité a séparés.<br />
Ô toi que j’eusse aimée, ô toi qui le savais (v. 14) : anaphore<br />
qui chante une passante définitivement disparue,<br />
mais éternellement inspirante.<br />
Vis-à-vis : Rimbaud et Baudelaire<br />
7. Un point commun semble réunir les deux femmes : la<br />
serveuse du Cabaret-Vert, Rieuse (v. 10), a les yeux vifs<br />
(v. 8). Le poète interprète son attitude comme l’indice<br />
d’une femme peu farouche (v. 9). Chez Baudelaire, la<br />
femme croisée est plus ambiguë : elle semble avoir joué<br />
de ses charmes comme l’indique le vers 4, mais l’on ne sait<br />
pas si c’est avant tout le poète qui interprète des signes de<br />
séduction dans l’œil foudroyant de la passante.<br />
8. Femme au cœur de l’inspiration : à l’origine du souvenir<br />
qui donne lieu à la rédaction du poème. Son évocation est<br />
associée à des notations d’ordre spirituel qui sanctifient<br />
poétiquement sa présence : dans l’auberge, Rimbaud<br />
se définit comme un Bienheureux (v. 5) ; Baudelaire dit<br />
renaître (v. 10) et prend rendez-vous dans l’éternité (v. 11)<br />
avec cette passante.<br />
Prolongement : comparer le poème « À une passante<br />
» avec le tableau de Jean Béraud ➜ p. 232. Sur<br />
quels points les deux femmes se rejoignent-elles ? Sur<br />
lesquels divergent-elles ?<br />
ÉtudE d’œuvrE intÉgralE<br />
A. Rimbaud, Poésies ➜ p. 234<br />
Objectif : Étudier un recueil représentatif des<br />
bouleversements de la poésie lyrique dans la seconde<br />
moitié du XIX e siècle.<br />
pistes d’AnAlyse<br />
1. Une poésie de la liberté<br />
Poèmes sur le thème de la fugue :<br />
– « Sensation » : Par la Nature, heureux comme avec<br />
une femme ;<br />
– « Rêvé pour l’hiver » : rêve d’un voyage fait au moment<br />
d’un voyage en wagon ;<br />
– « La maline » : une scène d’auberge, encore à Charleroi,<br />
avec une servante… Fichu moitié défait, malinement<br />
coiffée ;<br />
– « Ma bohème » : un poème sur une fugue en octobre<br />
1870. Mon auberge était à la Grande-Ourse ;<br />
– « Le bateau ivre » : le poète sans attaches, martyr lassé<br />
des pôles et des zones.<br />
Et de nombreux autres poèmes évoquent la fugue et la<br />
liberté au détour d’un vers.