sommaire - Hachette
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– blanc flamboiement (v. 5) qui peut évoquer aussi bien<br />
la lumière solaire que la chevelure ;<br />
– rivière tiède (v. 9).<br />
=> les images liquides sont récurrentes.<br />
Mise au point<br />
2. a. 1re strophe : champ lexical du feu avec soleil (v. 1),<br />
chauffe (v. 2), consumant (v. 3).<br />
b. À partir du vers 5, le mot accalmie met un terme à cette<br />
image solaire, sauf dans la mention du désert (v. 8), pour<br />
laisser place à l’eau (v. 9, 12) et au ciel (v. 14).<br />
Analyse<br />
3. a. ô lutteuse endormie (v. 1).<br />
b. Oxymore : images paradoxales du combat et du sommeil<br />
=> femme ambiguë, voire sournoise : l’image du feu<br />
couvant sous la cendre.<br />
4. a. ce blanc flamboiement : lumière solaire dans la<br />
chevelure.<br />
l’immuable accalmie : le calme durable après un combat,<br />
celui de la lumière accablante.<br />
=> signification du vers 5 : la fin d’une éclaircie, l’assombrissement<br />
du ciel.<br />
b. Assonances en [ã] et en [a] et allitérations complexes<br />
en [b], [l] et [m] :<br />
De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie.<br />
=> vers particulièrement sonore et subtil dans ses<br />
répétitions.<br />
5. Discours direct dans les vers 7 et 8. Locutrice = femme<br />
évoquée : T’a fait dire (v. 6).<br />
momie (v. 7), antique désert et palmiers (v. 8) : Égypte,<br />
un univers onirique, lointain, spatialement et temporellement,<br />
ce que rappelle l’énonciatrice : Nous ne serons<br />
jamais (v. 7).<br />
6. Dès le vers 9, fin des références solaires et antiques<br />
pour une atmosphère mortifère et sournoise : rivière tiède<br />
(v. 9), noyer sans frissons (v. 10), ce Néant (v. 11), pleuré<br />
(v. 12), cœur que tu frappas (v. 13), L’insensibilité (v. 14).<br />
7. Image finale d’une femme lucide qui pleure des larmes<br />
d’apparente insensibilité auxquelles le poète voudrait se<br />
conformer (v. 12-14). Il s’agirait plutôt d’un être triste de<br />
ne pouvoir croire en l’amour éternel : Il mêle avec les<br />
pleurs un breuvage amoureux (v. 4), attristée (v. 6). Elle<br />
est du côté de la vie, car elle ignore le Néant (v. 11), mais<br />
a conscience du caractère éphémère de l’amour (Nous<br />
ne serons jamais une seule momie, v. 7), raison vraisemblable<br />
pour laquelle elle se met à pleurer, devenue<br />
l’ennemie (v. 3) du poète qui l’aime.<br />
Question de synthèse<br />
8. Lyrisme froid et indirect qui doit déchiffrer la complexité<br />
: mise à distance lucide et intellectuelle d’une douleur<br />
d’amour pourtant présente.<br />
Pour aller plus loin<br />
9. Recherche<br />
a. langoureux (v. 2) du latin langerus = « malade ». En<br />
français, il s’agit plus d’un abattement autant moral que<br />
physique (dépression).<br />
b. consumant (v. 3), pleurs (v. 4), attristée (v. 6), l’âme qui<br />
nous obsède (v. 10), pleuré (v. 12) = termes et expressions<br />
relatives à la dépression.<br />
10. Entraînement à la lecture expressive<br />
Insister sur les termes énumérés dans la réponse 9. b.<br />
auxquels on peut ajouter : amoureux (v. 4), peureux (v. 6),<br />
jamais (v. 7), noyer (v. 10), Néant (v. 11), L’insensibilité<br />
(v. 14).<br />
Des accents bien marqués juste avant la césure<br />
(ex. : attristée, v. 6) ou à la rime langoureux / amoureux<br />
(v. 2, 4) scanderont efficacement les alexandrins.<br />
Prolongement : étudier la portée poétique et symbolique<br />
du terme azur, l’un des derniers mots de ce poème.<br />
Dans quel texte essentiel de Mallarmé le retrouve-t-on ?<br />
Texte C. Baudelaire, Le Spleen<br />
d’un<br />
À l’autrE 2<br />
de Paris, « Un hémisphère<br />
dans une chevelure »<br />
➜ p. 229<br />
Objectif : Analyser un poème en prose développant<br />
la métaphore fi lée de l’univers de la chevelure.<br />
Questions<br />
1. À la 1re personne (mon visage, l. 2 ; je vois, je sens,<br />
j’entends, l. 4-5 ; Mon âme, l. 5 ; j’entrevois, l. 12…), le<br />
poète s’adresse à une femme tutoyée : Laisse-moi (l. 1),<br />
Si tu pouvais (l. 4), Tes cheveux (l. 7), ta chevelure (l. 12),<br />
etc. => deux personnes grammaticales constamment<br />
associées.<br />
2. a. Anaphore de l’impératif Laisse-moi (l. 1, 29).<br />
b. Propos insistants qui laissent imaginer une relation<br />
complice, essentiellement entretenue par la passion<br />
charnelle.<br />
3. Champ lexical des sensations : respirer (l. 1), odeur (l. 1),<br />
plonger… mon visage (l. 1-2), altéré (l. 2), odorant (l. 3),<br />
secouer (l. 3), je vois (l. 4), je sens (l. 4), j’entends (l. 4-5),<br />
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