sommaire - Hachette
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Texte1 Texte P. Verlaine, Poèmes<br />
saturniens, « Mon rêve<br />
familier » ➜ p. 226<br />
Objectif : Analyser un poème lyrique fondé sur une<br />
image originale de l’être aimé.<br />
lectuRe AnAlytiQue<br />
Première lecture<br />
1. Fréquence du rêve : adverbe souvent (v. 1).<br />
Réciprocité de l’amour : et que j’aime, et qui m’aime (v. 2).<br />
Intimité : anaphore Pour elle seule (v. 6, 7).<br />
=> impression d’un rêve familier.<br />
2. 1er quatrain : rêve récurrent d’une femme qui se<br />
métamorphose.<br />
2e quatrain : intimité avec une femme apte à consoler le<br />
poète.<br />
1er tercet : immatérialité d’une femme qu’on ne peut<br />
décrire, peut-être morte.<br />
2e tercet : confirmation de l’image de la mort.<br />
=> progression vers la mélancolie, de l’affirmation de la<br />
proximité intime à l’aveu d’une séparation inéluctable.<br />
Mise au point<br />
3. Comparaison reposant sur la répétition du nom regard<br />
(v. 12). Assimilés à ceux d’une statue, les yeux de cette<br />
femme sont froids, morts => rêve certes familier, mais<br />
mortifère.<br />
Analyse<br />
4. Antithèse entre adjectif qualificatif inconnue (v. 2) et<br />
l’affirmation d’un amour réciproque : et que j’aime, et qui<br />
m’aime (v. 2) => premier paradoxe.<br />
5. Deux assonances au vers 1, et qui se poursuivent<br />
au-delà :<br />
– [e] ouvert ou fermé => aspect lumineux et éclatant du<br />
rêve ;<br />
– [ã] => intimité de la sonorité profonde, rentrée.<br />
Ex. : Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant.<br />
Autres exemples par la suite : comprend et transparent<br />
(v. 5) ; Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème<br />
(v. 6).<br />
Deux allitérations :<br />
– en [m], lancée au vers 2 : D’une femme inconnue, et<br />
que j’aime, et qui m’aime, et qui se retrouve au vers 5<br />
par exemple (me, mon), et s’arrête significativement<br />
au vers 11 qui aborde le thème de la mort des amants.<br />
=> scansion du thème de l’amour ;<br />
– en [r], amorcée dès le vers 1 : ce rêve étrange et pénétrant,<br />
mais surtout développée dans le 2e quatrain (ex. :<br />
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, v. 7),<br />
et le 2e tercet (ex. : Son regard est pareil au regard des<br />
statues, v. 12). => insistance, récurrence du rêve.<br />
6. Car elle me comprend, et mon cœur, transparent<br />
Pour elle seule, hélas ! cesse d’être un problème<br />
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,<br />
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.<br />
=> réapparition lancinante et traînante du pronom personnel<br />
elle, présence obsédante.<br />
7. Deux phrases interrogatives : Est-elle brune, blonde ou<br />
rousse ? (v. 9), Son nom ? (v. 10) => pas de description<br />
ni d’identité données à cette femme étrange qui n’existe<br />
qu’en rêve.<br />
8. Sensations développées :<br />
– renoncement au sens de la vue (v. 9) pour celui de l’ouïe :<br />
doux et sonore (v. 10) ;<br />
– retour à la vue, mais morte : regard des statues (v. 12),<br />
finalement remplacée par l’ouïe qui disparaît elle aussi<br />
progressivement : voix, lointaine, et calme, et grave… /<br />
… voix chères qui se sont tues (v. 13-14).<br />
=> deux sens disparus à peine évoqués : femme avant<br />
tout spirituelle, onirique.<br />
Question de synthèse<br />
9. Lyrisme mélancolique et plaintif : le poète apparaît à la<br />
1re personne, en quête d’une 3e personne, persistante mais<br />
évanescente. Sentiment désespérant de vouloir chaque<br />
nuit se raccrocher à une présence qui, d’abord intime, finit<br />
par se dérober.<br />
Pour aller plus loin<br />
10. Lecture cursive<br />
Huit poèmes dont « Mon rêve familier » dans la section<br />
« Melancholia » :<br />
– « Résignation » :<br />
a. sachant la vie, le poète renonce à ses rêves d’orient<br />
=> b. Des harems sans fin, paradis physiques (oxymore<br />
d’une rêverie orientale).<br />
– « Nevermore » :<br />
a. souvenir d’une promenade amoureuse, définitivement<br />
révolue => b. Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? (allégorie<br />
de la mémoire qui taraude le poète).<br />
– « Après trois ans » :<br />
a. promenade dans un jardin riche en souvenirs<br />
=> b. Rien n’a changé. J’ai tout revu (hyperbole de la<br />
persistance du souvenir).<br />
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