sommaire - Hachette
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sÉQuEnCE 11<br />
La poésie symboliste<br />
122<br />
➜ Livre de l’élève, p. 224<br />
Analyse<br />
d’image<br />
D. G. Rossetti, Lilith<br />
➜ p. 225<br />
Objectif : Se familiariser avec les symboles modernes<br />
évoquant la sensualité féminine.<br />
Questions<br />
Première approche<br />
1. a. Femme vue de la tête aux genoux, dans un cadre<br />
un peu plus large que le plan buste. Avec sa chevelure<br />
essaimée par le fait de se peigner, le modèle occupe les<br />
trois quarts de l’espace de la toile.<br />
b. Chevelure rousse, flamboyante, au cœur de la composition,<br />
en écho chromatique avec d’autres éléments du<br />
tableau (bracelet, montants du fauteuil en osier, ferrures<br />
de la commode…).<br />
Analyse<br />
2. a. Combinaison blanche légère, peut-être en coton, très<br />
échancrée, et une robe de chambre en satin rouge dont la<br />
doublure est une pelisse blanche qui épouse le corps de<br />
la femme ; les poils de cette fourrure semblent déborder<br />
de l’intérieur du siège, tout autour du modèle.<br />
Parure réduite : au poignet gauche, un bracelet de taffetas<br />
de la même couleur que la chevelure, et sur ses genoux,<br />
une couronne de grosses fleurs blanches qui évoquent<br />
des marguerites.<br />
b. Couleurs :<br />
– une variation sur l’orangé pour la chevelure rousse<br />
=> femme inquiétante, sorcière ;<br />
– rouge très sombre pour le manteau, carmin pour la fleur<br />
dans un verre, au premier plan, à droite => passion ;<br />
– rose pour la tresse attachée au manche du miroir à<br />
main, et le bouquet de campanules sur la commode<br />
=> sensualité.<br />
3. a. Lilith se peigne, et le miroir qu’elle tend devant elle<br />
trace une diagonale qui part du coin inférieur droit de la<br />
toile, avec la fleur rouge, jusqu’au coin supérieur gauche,<br />
au niveau du miroir sur pied avec ses deux bougies, posé<br />
sur la commode. Cette ligne de force passe par les deux<br />
mains du modèle.<br />
b. La ligne des épaules et du cou est parallèle à la diagonale<br />
dont elle renforce le dynamisme.<br />
Perpendiculaires à ces deux lignes de force, deux autres<br />
lignes parallèles mais plus flottantes, presque en arabesque,<br />
de la chevelure et de la pelisse intérieure qui<br />
épouse le fauteuil, forment ensemble un losange dans<br />
lequel s’inscrit le visage de Lilith. Ce losange est un autre<br />
miroir dénonçant la vanité de ce personnage.<br />
4. a. À l’arrière-plan droit, décor végétal constitué de<br />
roses qui épousent le mouvement de la chevelure et se<br />
reflètent dans le miroir à gauche.<br />
b. Le miroir sur pied renvoie l’image du jardin sur lequel<br />
donne la fenêtre de la chambre où se tient Lilith. Il est un<br />
écho au miroir que tient le personnage.<br />
c. Tous ces éléments créent un décor floral dans lequel<br />
baigne le modèle, elle-même assimilée à une fleur,<br />
métaphore traditionnelle (cf. Ronsard, Baudelaire). Le<br />
reflet dans le miroir sur pied évoque également le jardin<br />
d’Éden, celui dont a dû sortir Lilith, Ève déchue.<br />
5. Fleur rouge : couleur primaire que l’on retrouve sur la<br />
tresse du miroir, dans le bouquet sur la commode, aux<br />
lèvres de Lilith, et aux roses en bouton à l’arrière-plan<br />
=> image de tentation, voire de passion charnelle.<br />
Question de synthèse<br />
6. Femme sensuelle : parure, chevelure, sur un fond végétal<br />
dont les couleurs sont en écho avec celles du modèle.<br />
Incarnation de femme potentiellement dangereuse qui<br />
ourdit son pouvoir de séduction. La virginité apparente du<br />
teint de cette femme, de sa combinaison et de sa pelisse<br />
blanches, est contestée par le flamboiement de la chevelure<br />
et la couleur rouge qui connotent la sensualité et<br />
le danger.<br />
Prolongement : faire une recherche sur la représentation<br />
de la chevelure dans la peinture de la deuxième<br />
moitié du xix e siècle, en insistant sur le rôle central de<br />
Courbet et des préraphaélites.