sommaire - Hachette

Analyse
4. L’enfant : aux yeux bleus, assis (v. 8), tête humiliée (v. 9)
=> innocence, quiétude, douceur mais aussi désespoir.
Sa situation est comparée à celle de la nature : blanche
aubépine (v. 11) => vie, espoir de survie après le drame.
Tous les deux sont opposés aux ruines qui les entourent :
désert, murs noircis (v. 7), grand ravage (v. 12).
5. Champ lexical de la guerre : Tout est ruine et deuil (v. 1),
Tout est désert (v. 7), murs noircis (v. 7), le grand ravage
(v. 12), du fer (v. 22), de la poudre et des balles (v. 36).
Champ lexical de la nature : blanche aubépine (v. 11), une
fleur (v. 11), feuilles sur le saule (v. 24), lys (v. 26), fruit du
tuba (v. 28), arbre si grand (v. 28).
=> ravage de la guerre mais espoir d’une nature renaissante
résumée dans le rapprochement de la fleur et
de l’enfant au vers 11 : une fleur, comme lui. Fleur en
contraste avec l’environnement détruit : Dans le grand
ravage oubliée (v. 12).
6. Éléments merveilleux : lys, bleu (v. 26), bel oiseau des
bois (v. 31), l’oiseau merveilleux (v. 34).
Éléments exotiques : Les Turcs (v. 1), Chio, l’île des vins
(v. 2), Iran (v. 27), fruit du tuba (v. 28).
=> cadre oriental et atmosphère de conte pour solliciter
l’imagination du lecteur et souligner l’horreur de la guerre
dans un cadre aussi enchanteur.
7. Adresse directe à l’enfant à partir de la troisième
strophe : déterminants possessifs de la 2e personne (tes
yeux bleus, v. 14 ; ta tête blonde, v. 18), pronoms personnels
de 2e personne (tu, v. 19, 31, 34 ; te, v. 19) et phrases
interrogatives avec l’anaphore Que veux-tu (v. 19-34) qui
révèle l’incongruité de la présence de l’enfant dans ce
paysage désolé.
8. Effet de surprise et choc du lecteur : figure de l’enfant
qui se confond avec celle d’un guerrier = image terrifiante
et pessimiste de l’enfant-soldat.
Question de synthèse
9. Dénonciation de l’inhumanité de la guerre, de ses
conséquences sur l’homme et la nature. Poésie engagée
qui prend parti pour le peuple grec = image valorisante
de la ville soulignée par l’anaphore de son nom : Chio (v. 2,
3, 4), et accuse les Turcs directement : Les Turcs ont passé
par là. Tout est ruine et deuil (v. 1), renforcé par l’absence
de coordination (asyndète), et les expressions qui ouvrent
la deuxième strophe : Tout est désert (v. 7), et la troisième
strophe : Ah ! pauvre enfant (v. 13) mettent l’accent sur le
ravage à la fois géographique et humain.
Pour aller plus loin
10. Iconographie
a. Composition du tableau de Delacroix :
– premier plan : hommes et femmes grecs ainsi que le
Turc à cheval ;
– second plan : formes indistinctes d’hommes, village en
flammes ;
– arrière-plan : vue d’ensemble sur les ruines fumantes
et le paysage de l’île = cadre du drame.
Description des personnages :
– Grecs à moitié dévêtus, à terre, dévastés et implorants ;
– corps mort d’une femme à droite avec son enfant nu
sur elle ;
– visages aux expressions désespérées, apeurées, voire
implorantes ;
– Grecs caractérisés par des couleurs claires : blanc, ocre,
bleu, orange ≠ Turc à cheval, aux couleurs sombres : marron,
noir.
b. La destruction du village par les flammes à l’arrièreplan
: murs noircis (v. 7), grand ravage (v. 12).
L’attitude des personnages du tableau : celle de l’enfant
du poème, assis (v. 8), qui Courbait sa tête humiliée (v. 9).
11. Entraînement au commentaire
Partie I. Un poème fondé sur l’opposition entre la
guerre et la nature
1er § : image de la guerre et de la nature (réponse à
la question 5).
2e § : contraste souligné par l’image de l’enfant et de
la fleur (question 4).
3e § : utilisation du merveilleux et de l’exotisme pour
renforcer le contraste avec l’horreur de la guerre
(question 6).
Partie II. Un poème engagé
1 er § : engagement du poète contre la guerre et ses
ravages : vocabulaire de la dévastation (question 9).
2 e § : contraste entre l’innocence présumée de l’enfant
à lire dans les questions posées par le locuteur et la
chute du poème (question 8).
3 e § : choix d’un camp avec la condamnation explicite
des Turcs au vers 1 = engagement politique propre à
la poésie romantique.
Prolongement : lire et commenter « Le dormeur du
val » (1870) d’Arthur Rimbaud, poème consacré aux
ravages de la guerre franco-prussienne de 1870, avec
une chute tout aussi surprenante que chez Hugo.
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