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01.01.2013 Views

Exercices d’approfondissement ➜ p. 202 108 RevoiR 1 Paysage romantique A. de Lamartine, Méditations poétiques, « L’isolement » 1. a. Le coucher du soleil (v. 2) = thème romantique. b. « Le lac » du même poète et du même recueil (v. 7). Le soir (v. 13) évoqué dans « Le lac » fait écho au crépuscule (v. 10) dans « L’isolement ». 2. L’adverbe tristement (v. 2) associé à l’image du voyageur (dernier quatrain) évoque l’errance, l’instabilité, une quête inassouvie. 3. Le poète jouit de la beauté sauvage du paysage contemplé comme l’indiquent : – les connotations mélioratives du vocabulaire (monts couronnés, v. 9) ; – la présence de la lumière avec des métaphores (Et le char vaporeux de la reine des ombres, v. 11) ; – la diversité des éléments qui composent le paysage (tableau changeant, v. 4 ; montagne, v. 1 ≠ plaine, v. 3 ; lointain obscur, v. 6 – bois sombres, v. 9 ≠ crépuscule – dernier rayon, v. 10 – étoile, v. 8 ; fleuve, v. 5 ; lac, v. 7…). Cette méditation esthétique est aussi métaphysique : présence d’éléments religieux. 4. Champ lexical de la religion : flèche gothique, son religieux, cloche rustique, saints concerts => la nature relie le divin (l’église) et l’humain (le voyageur). La présence d’éléments visuels et sonores accentue le lyrisme et rattache le poème à l’idéal romantique d’un art total, faisant appel à tous les sens. AppRofondiR 2 Romantisme et rêverie mélancolique C. Baudelaire, Les Fleurs du mal, « Paysage » 1. Le soir : à travers les brumes (v. 1), L’étoile (v. 2), la lune (v. 4). Au bord d’une fenêtre : la lampe à la fenêtre (v. 2). En train de contempler le ciel : l’azur (v. 2), firmament (v. 3). À partir du vers 6, après la mention des trois premières saisons (v. 5), le poète envisage de se calfeutrer en hiver pour s’imaginer dans un univers des Mille et Une Nuits : mes féeriques palais (v. 8). 2. a. Le poète est en train de contempler le ciel nocturne (Il est doux […] de voir naître / L’étoile dans l’azur, v. 1-2), ce qui l’incite à la rêverie (Je verrai, v. 5 ; je rêverai, v. 9). b. Le futur de l’indicatif permet de se projeter hors du temps présent, de la réalité quotidienne. 3. Opposition entre le réel et un monde rêvé : – les brumes (v. 1) s’opposent aux horizons bleuâtres (v. 9) ; – la lampe à la fenêtre (v. 2) s’oppose aux féeriques palais (v. 8) ; – Les fleuves de charbon (v. 3, métaphore désignant la fumée des cheminées) s’oppose au paysage idyllique des vers 10, 11, 12. => opposition entre l’intérieur et l’extérieur ; de manière paradoxale, le poète parvient à s’évader en restant enfermé dans sa chambre grâce au pouvoir de l’imagination. 4. les brumes (v. 1), son pâle enchantement (v. 4) => peu de rayonnement, ce qui connote une absence d’énergie, de créativité ; neiges monotones (v. 6) => l’ennui ; Je fermerai partout portières et volets (v. 7) => enfermement, repli sur soi ; des jets d’eau pleurant (v. 10) => la tristesse : éléments du spleen. 3 Romantisme et prose poétique F.-R. de Chateaubriand, René 1. La métaphore de la plongée (me plongèrent, l. 1-2) => comparé = René, comparant = plongeur, motif commun = profondeur. Le personnage ne fait plus qu’un avec la nature. 2. L’exaltation amoureuse (je rougissais subitement, l. 5-6 ; comme des ruisseaux d’une lave ardente, l. 6-7 ; je m’élevais sur la montagne, l. 11-12 => mouvement d’ascension = métaphore de l’exaltation) et la souffrance (je poussais des cris involontaires, l. 7-8) suscitées par le spectacle de la nature et la surabondance de vie d’un jeune homme qui n’a pas encore aimé. 3. a. Des lignes 11 à 15, succession de propositions juxtaposées qui énumèrent les activités de René : je descendais (l. 11), je m’élevais (l. 11), je l’embrassais (l. 13), je croyais l’entendre (l. 14) => volonté de combler le manque par une activité frénétique résumée dans l’énumération. b. une flamme future (l. 13), ce fantôme imaginaire (l. 15) = métaphores pour désigner l’amour à venir de René. 4. Effets de rythme : anaphore de quelquefois (l. 5 et 7) mettant en place un rythme binaire, anaphore lyrique du pronom je, répétition de la préposition dans. Nombreuses assonances et allitérations. Ex. : assonance en [Ã ] exprimant la souffrance (manquait, l. 9 ; remplir,

l. 10 ; je descendais dans, l. 11 ; appelant, l. 12 ; je l’embrassais dans les vents, l. 13-14 ; je croyais l’entendre dans les gémissements, l. 14-15 ; fantôme, l. 15). Métaphores, comparaison (comme des ruisseaux d’une lave ardente, l. 6-7), personnifications de la nature (je l’embrassais dans les vents, l. 13-14 ; les gémissements du fleuve, l. 14-15). => procédés poétiques qui mettent en place le registre lyrique. 4 Romantisme et influence pétrarquiste Pétrarque, Canzoniere, « En retournant en Italie » 1. L’allégorie de l’Amour : majuscule, emploi du verbe confier qui personnifie ce sentiment. À repérer aussi : fardeau précieux (métaphore et oxymore). 2. Comparant : [le] cerf, frappé d’une flèche, [qui] s’enfuit emportant dans son flanc le fer envenimé, et souffre d’autant plus qu’il s’agite davantage. Outil de comparaison : tel repris anaphoriquement au début des deux strophes. Comparé : j’emporte au côté gauche ce trait qui me consume et me charme pourtant. => comparé et comparant sont reliés par le champ lexical de la blessure, métaphore de la passion amoureuse (côté gauche = le cœur). 3. Passion amoureuse = sentiment contradictoire : – oxymores fardeau précieux (l. 4), beau joug (l. 7) ; – antithèses (éloigne, l. 8 ≠ rapproché, l. 9 ; consume ≠ charme, l. 14) ; Passion amoureuse = sentiment tragique : – le poète est incapable de se délivrer de ce qui le fait tant souffrir (ce beau joug que j’ai plusieurs fois et inutilement secoué, l. 7-8) ; – il est dans une impasse : paradoxes (mais, plus je m’en éloigne, et plus je m’en trouve rapproché, l. 8-9 ; quand j’ai quitté ces lieux que je ne puis jamais quitter, l. 2-3) ; – la présence et l’absence sont également insupportables (et la douleur me fait périr et la fuite m’accable, l. 14-15). 5 Romantisme et souffrance A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de mai » 1. a. L’omniprésence de la 1re personne du singulier désignant la muse, comme l’indique l’ouverture du poème : que je sois (v. 1), c’est moi (v. 4), je voulais (v. 5), j’en sais (v. 14). L’interrogation du vers 1 à 3. Les impératifs : Laisse (v. 8), ne crois pas (v. 11). Les apostrophes à l’interlocuteur (v. 4 et 11). b. Interlocuteur : ô poète. 2. Un poète qui n’écrit plus, paralysé par sa douleur : ton oisiveté (v. 6), Que ta voix ici-bas doive rester muette (v. 12). 3. Sens figuré : le baiser = inspiration poétique. La muse donnant un baiser au poète = allégorie du poète retrouvant l’inspiration et sa créativité. 4. Le champ lexical de la douleur : pleurs (v. 2), tombeau (v. 2), douleur (v. 3, 6 et 10), le souci (v. 7), cette sainte blessure (v. 8), Les plus désespérés (v. 13), purs sanglots (v. 14) => la douleur est la source d’inspiration que doit cultiver le poète, elle lui permet d’atteindre la grandeur poétique : sainte (v. 8), grands (v. 10), immortels (v. 14), sanglots rime avec beaux (v. 13-14) => la beauté est dans la douleur. ÉcRiRe 6 Héritage du romantisme L.-G. Damas, Névralgies, « Quand bien même » 1. La passion amoureuse : passion est un nom issu du latin ; les premiers sens attestés en français contiennent l’idée de souffrance. Le verbe aimer et le mot mal sont répétés et entrelacés, ce qui rappelle la définition de la passion amoureuse au sens originel du terme. 2. Trois thèmes récurrents associés : l’amour, le mal et le doute, exprimé par la répétition de l’adjectif sûr, notamment sous la forme interrogative : en est-ce bien sûr (v. 3, 11). Un jeu avec les pronoms personnels de l’énonciation : tu et je. Un retournement de situation : le poème commence par une déclaration d’amour (tu sais bien que je t’aime / c’est sûr, v. 6-7), mais se termine par un reproche, voire une accusation : toi qui m’aimes mal / c’est sûr (v. 13-14) = le poète se libère du doute. Paradoxalement, je et tu se rejoignent à la fin, dans cette incompréhension de l’autre. 3. La musicalité du poème est liée à : – l’absence de ponctuation ; – la brièveté des vers (deux ou trois syllabes, v. 5, 12…) ; – des répétitions de mots et de sons : des homonymes (même / m’aimes, c’est / sais), des échos (sûr, bien, point), des allitérations ([m], [s]), des assonances ([ə], [a])… 4. Ce poème reprend un thème romantique traditionnel, la passion amoureuse, mais sa liberté d’écriture évoque un jeu poétique, à la manière des surréalistes. On note 109

l. 10 ; je descendais dans, l. 11 ; appelant, l. 12 ; je l’embrassais<br />

dans les vents, l. 13-14 ; je croyais l’entendre<br />

dans les gémissements, l. 14-15 ; fantôme, l. 15).<br />

Métaphores, comparaison (comme des ruisseaux d’une<br />

lave ardente, l. 6-7), personnifications de la nature (je<br />

l’embrassais dans les vents, l. 13-14 ; les gémissements<br />

du fleuve, l. 14-15).<br />

=> procédés poétiques qui mettent en place le registre<br />

lyrique.<br />

4 Romantisme et influence pétrarquiste<br />

Pétrarque, Canzoniere, « En retournant en Italie »<br />

1. L’allégorie de l’Amour : majuscule, emploi du verbe<br />

confier qui personnifie ce sentiment.<br />

À repérer aussi : fardeau précieux (métaphore et oxymore).<br />

2. Comparant : [le] cerf, frappé d’une flèche, [qui] s’enfuit<br />

emportant dans son flanc le fer envenimé, et souffre<br />

d’autant plus qu’il s’agite davantage.<br />

Outil de comparaison : tel repris anaphoriquement au<br />

début des deux strophes.<br />

Comparé : j’emporte au côté gauche ce trait qui me<br />

consume et me charme pourtant.<br />

=> comparé et comparant sont reliés par le champ lexical<br />

de la blessure, métaphore de la passion amoureuse (côté<br />

gauche = le cœur).<br />

3. Passion amoureuse = sentiment contradictoire :<br />

– oxymores fardeau précieux (l. 4), beau joug (l. 7) ;<br />

– antithèses (éloigne, l. 8 ≠ rapproché, l. 9 ; consume ≠<br />

charme, l. 14) ;<br />

Passion amoureuse = sentiment tragique :<br />

– le poète est incapable de se délivrer de ce qui le fait tant<br />

souffrir (ce beau joug que j’ai plusieurs fois et inutilement<br />

secoué, l. 7-8) ;<br />

– il est dans une impasse : paradoxes (mais, plus je m’en<br />

éloigne, et plus je m’en trouve rapproché, l. 8-9 ; quand<br />

j’ai quitté ces lieux que je ne puis jamais quitter, l. 2-3) ;<br />

– la présence et l’absence sont également insupportables<br />

(et la douleur me fait périr et la fuite m’accable, l. 14-15).<br />

5 Romantisme et souffrance<br />

A. de Musset, Poésies nouvelles, « Nuit de mai »<br />

1. a. L’omniprésence de la 1re personne du singulier désignant<br />

la muse, comme l’indique l’ouverture du poème :<br />

que je sois (v. 1), c’est moi (v. 4), je voulais (v. 5), j’en<br />

sais (v. 14).<br />

L’interrogation du vers 1 à 3.<br />

Les impératifs : Laisse (v. 8), ne crois pas (v. 11).<br />

Les apostrophes à l’interlocuteur (v. 4 et 11).<br />

b. Interlocuteur : ô poète.<br />

2. Un poète qui n’écrit plus, paralysé par sa douleur : ton<br />

oisiveté (v. 6), Que ta voix ici-bas doive rester muette<br />

(v. 12).<br />

3. Sens figuré : le baiser = inspiration poétique. La muse<br />

donnant un baiser au poète = allégorie du poète retrouvant<br />

l’inspiration et sa créativité.<br />

4. Le champ lexical de la douleur : pleurs (v. 2), tombeau<br />

(v. 2), douleur (v. 3, 6 et 10), le souci (v. 7), cette sainte<br />

blessure (v. 8), Les plus désespérés (v. 13), purs sanglots<br />

(v. 14) => la douleur est la source d’inspiration que doit<br />

cultiver le poète, elle lui permet d’atteindre la grandeur<br />

poétique : sainte (v. 8), grands (v. 10), immortels (v. 14),<br />

sanglots rime avec beaux (v. 13-14) => la beauté est dans<br />

la douleur.<br />

ÉcRiRe<br />

6 Héritage du romantisme<br />

L.-G. Damas, Névralgies, « Quand bien même »<br />

1. La passion amoureuse : passion est un nom issu du<br />

latin ; les premiers sens attestés en français contiennent<br />

l’idée de souffrance. Le verbe aimer et le mot mal sont<br />

répétés et entrelacés, ce qui rappelle la définition de la<br />

passion amoureuse au sens originel du terme.<br />

2. Trois thèmes récurrents associés : l’amour, le mal et le<br />

doute, exprimé par la répétition de l’adjectif sûr, notamment<br />

sous la forme interrogative : en est-ce bien sûr (v. 3,<br />

11).<br />

Un jeu avec les pronoms personnels de l’énonciation : tu<br />

et je.<br />

Un retournement de situation : le poème commence par<br />

une déclaration d’amour (tu sais bien que je t’aime / c’est<br />

sûr, v. 6-7), mais se termine par un reproche, voire une<br />

accusation : toi qui m’aimes mal / c’est sûr (v. 13-14) = le<br />

poète se libère du doute.<br />

Paradoxalement, je et tu se rejoignent à la fin, dans cette<br />

incompréhension de l’autre.<br />

3. La musicalité du poème est liée à :<br />

– l’absence de ponctuation ;<br />

– la brièveté des vers (deux ou trois syllabes, v. 5, 12…) ;<br />

– des répétitions de mots et de sons : des homonymes<br />

(même / m’aimes, c’est / sais), des échos (sûr, bien,<br />

point), des allitérations ([m], [s]), des assonances ([ə],<br />

[a])…<br />

4. Ce poème reprend un thème romantique traditionnel,<br />

la passion amoureuse, mais sa liberté d’écriture évoque<br />

un jeu poétique, à la manière des surréalistes. On note<br />

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