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01.01.2013 Views

elation : les destins (v. 10) = les Moires grecques ou les Parques romaines ; les infernaux arrêts (v. 13), ceux d’Hadès, dieu grec des enfers. Prolongement : prendre l’un des deux points de comparaison (6.b. ou 7.) et rédiger un paragraphe de commentaire comparé. Texte G. de Nerval, Odelettes, 3 « Les Cydalises » (texte A) et « Une allée du Luxembourg » (texte B) ➜ p. 195 Objectif : Étudier l’expression de la souffrance amoureuse dans une forme poétique musicale. 106 lectuRe AnAlytiQue Première lecture 1. L’évocation de jeunes filles disparues trop prématurément pour apporter le bonheur au poète. 2. Quatrains dans les deux poèmes, en hexasyllabes (texte A) ou en octosyllabes (texte B), mètres habituellement associés à une poésie amoureuse légère. Mise au point 3. a. qui m’as lui : utilisation inhabituelle du verbe luire qui est normalement intransitif. b. Adieu doux rayon, toi qui m’as éclairé. Analyse 4. Énonciation du poème : – marques de la 1re personne : texte A (nos amoureuses, v. 1) ; texte B (au mien, v. 6 ; ma nuit, v. 7 ; ma jeunesse, v. 9 ; m’as, v. 10) => énonciation personnelle plus marquée dans le texte B ; – phrases exclamatives et interrogatives : texte A (v. 1, 4, 8, 9, 10, 16), texte B (v. 8 et 12) ; – situation de communication : dialogue avec lui-même (texte A : question du v. 1 / texte B : adverbe de négation non, v. 9) et avec les jeunes filles absentes (texte A : apostrophes, v. 9 et 10 ; impératif, v. 16 / texte B : doux rayon… jeune fille, v. 10-11). 5. Texte A : Et chantent les louanges / De la Mère de Dieu ! (v. 7-8). Texte B : À la bouche un refrain nouveau (v. 4). => les jeunes femmes sont caractérisées par leur voix, expression musicale et mystique de leur beauté. 6. Champ lexical de la mort et de la souffrance : – texte A : au tombeau (v. 2), un séjour plus beau (v. 4, périphrase désignant le paradis), près des anges (v. 5), Que flétrit la douleur (v. 12), Flambeaux éteints (v. 15, métaphore pour désigner les yeux sans vie) ; – texte B : Elle a passé (v. 1, sens figuré de mourir), ma nuit profonde (v. 7, métaphore exprimant la souffrance du poète), finie (v. 9), Adieu (v. 10), il a fui ! (v. 12). => approche mélancolique, élégiaque de l’amour. Question de synthèse 7. Odelette = forme courte de l’ode (strophes courtes, vers brefs) destinée à être mise en musique, inspiration plus légère et fantaisiste que l’ode. – Strophe : quatre quatrains (texte A), trois quatrains (texte B). – Vers : hexasyllabes (texte A), octosyllabes (texte B). – Schéma de rimes croisées. – Anaphores : texte A (v. 2, 3, 5), texte B (v. 3-4). – Assonances et allitérations : texte A (allitération en [s], v. 1-4 ; assonance en [Ã ], v. 5-11) ; texte B (assonance en [i]). => formellement, ces textes correspondent bien à des odelettes, mais leur thème, élégiaque, n’a rien de léger. Pour aller plus loin 8. Recherche a. 1834 : passion dévorante et malheureuse pour l’actrice et cantatrice Jenny Colon, source d’inspiration des figures féminines nervaliennes. 1839 : rencontre avec la pianiste Marie Pleyel. Vers 1850 : aventure avec une petite actrice du théâtre des Variétés, Esther de Bongars. b. La poésie est le genre littéraire le plus lié à la musique : travail sur le rythme, les sonorités. La fascination de Nerval pour la voix féminine et le chant lyrique n’est donc pas étonnante. 9. Rédaction d’une analyse de corpus « Une allée du Luxembourg » // « À une passante » : – la situation : rencontre d’une passante (« Elle a passé, la jeune fille », v. 1) // (titre du poème + « Une femme passa », v. 3) ; – certaines caractéristiques de la femme : « Vive et preste » (v. 2) // « Agile et noble » (v. 5) => beauté physique insaisissable ; « À la main une fleur qui brille » (v. 3), « doux rayon qui m’as lui » (v. 10) // « Un éclair » (v. 9) => femme lumineuse qui fait naître le désir et l’espérance ; – situation similaire des deux poètes désespérés : « dans ma nuit profonde » (v. 7), « ma jeunesse est

finie » (v. 9) // « crispé » (v. 6), « puis la nuit ! » (v. 9), « trop tard ! jamais peut-être ! » (v. 12) ; – thème de la fuite : « il a fui ! » (v. 12) // « Fugitive beauté » (v. 9), « où tu fuis » (v. 13) => caractère éphémère du bonheur amoureux ; – refuge dans l’irréel : conditionnel présent à valeur d’irréel (strophe 2) // subjonctif plus-que-parfait à valeur d’irréel « que j’eusse aimée » (v. 14). Prolongement : lire une nouvelle de Nerval dans le recueil des Filles du feu, « Sylvie » (1854), pour étudier de la prose poétique sur le thème de « la femme de théâtre ». Texte Tibulle, Élégies, « L’adieu d’un À l’autrE 3 à Délie » ➜ p. 197 Objectif : Comparer une élégie antique et une élégie romantique. Questions 1. Première partie (v. 1-16) : le bonheur rêvé. Utilisation du conditionnel, champs lexicaux du bonheur et de la nature. Deuxième partie (v. 17-30) : le retour au réel. Temps passés de l’indicatif (valeur d’accompli), champ lexical de la souffrance. 2. a. Énonciation lyrique qui exprime l’intensité du sentiment éprouvé : omniprésence de la 1re personne du singulier, phrases exclamatives (v. 11, 12, 30), apostrophes lyriques (Ô le bonheur, v. 12 ; Ô douces illusions, v. 17 ; Délie, v. 25). b. Émotions exprimées : l’amour (v. 1-16), l’amertume et la mélancolie (v. 17-28), la colère (v. 29-30). 3. Le souhait de noyer son chagrin dans l’alcool est traduit par la répétition du nom vin (v. 19-20) suivi de la mention des larmes (v. 20). 4. Comparée à Thétis (v. 27), une divinité marine à la beauté exceptionnelle, Délie se caractérise par : – sa beauté physique (Tes jolis bras, ta blonde chevelure, v. 26) ; – sa séduction envoûtante (m’avait ensorcelé, v. 24 ; ta magie, v. 25). Mais Tibulle n’est hélas pas un nouveau Pélée, il ne parvient pas à conquérir le cœur de Délie qui part avec un riche. 5. Le bonheur bucolique transparaît dans le champ lexical de la nature domestiquée : Je cultivais mes champs (v. 3), Les grains (v. 4), grappes de raisin (v. 5), le moût clair (v. 6), mon bétail (v. 7), dieu rustique (v. 9), Des moissons, de la vigne et du troupeau (v. 10), Les fruits exquis des arbres (v. 14). Vis-à-vis : Nerval et Tibulle 6. Caractère illusoire, fugitif du bonheur, avec le champ lexical de l’éphémère, de la disparition : – Nerval texte 3 A (Ô jeune vierge en fleur ! / Amante délaissée, v. 10-11) ; texte 3 B (Elle a passé, v. 1 ; Adieu, v. 10 ; Le bonheur passait, – il a fui, v. 12) ; – Tibulle (Ô douces illusions, qu’à présent les vents chassent, v. 17). 7. Nerval : la nature est soit absente (texte 3 A) soit le cadre de la rencontre (texte 3 B) ou encore un comparant pour définir la femme (comme un oiseau, v. 2). Tibulle : la nature est le cadre indispensable du bonheur amoureux (champ lexical de la nature). Prolongement : faire un exposé sur la place occupée par la nature dans la poésie élégiaque latine. Histoire des arts ➜ p. 200 Poésie et musique à l’époque romantique Questions 1. Variation entre la blancheur de la gorge (pudeur, pureté) et le rose des joues (sensualité féminine) => représentation du paradoxe féminin, équivalent pictural de l’oxymore en rhétorique : sensualité de l’innocence, le feu sous la glace. 2. Exemple du deuxième lied de La Belle Meunière de Schubert (1823), « Wohin ? ». Le mouvement continu de doubles-croches au piano évoque l’écoulement du ruisseau. Le meunier, personnage du cycle, suit le ruisseau, son compagnon symbolique qui le conduit au moulin où il découvre la meunière dont il va se croire amoureux. Un chasseur, son rival, fera son apparition au milieu de la série de lieder, le poussant au suicide par noyade. 107

finie » (v. 9) // « crispé » (v. 6), « puis la nuit ! » (v. 9),<br />

« trop tard ! jamais peut-être ! » (v. 12) ;<br />

– thème de la fuite : « il a fui ! » (v. 12) // « Fugitive<br />

beauté » (v. 9), « où tu fuis » (v. 13) => caractère<br />

éphémère du bonheur amoureux ;<br />

– refuge dans l’irréel : conditionnel présent à valeur<br />

d’irréel (strophe 2) // subjonctif plus-que-parfait à<br />

valeur d’irréel « que j’eusse aimée » (v. 14).<br />

Prolongement : lire une nouvelle de Nerval dans le<br />

recueil des Filles du feu, « Sylvie » (1854), pour étudier<br />

de la prose poétique sur le thème de « la femme<br />

de théâtre ».<br />

Texte Tibulle, Élégies, « L’adieu<br />

d’un<br />

À l’autrE 3<br />

à Délie » ➜ p. 197<br />

Objectif : Comparer une élégie antique et une élégie<br />

romantique.<br />

Questions<br />

1. Première partie (v. 1-16) : le bonheur rêvé. Utilisation<br />

du conditionnel, champs lexicaux du bonheur et de la<br />

nature.<br />

Deuxième partie (v. 17-30) : le retour au réel. Temps passés<br />

de l’indicatif (valeur d’accompli), champ lexical de la<br />

souffrance.<br />

2. a. Énonciation lyrique qui exprime l’intensité du sentiment<br />

éprouvé : omniprésence de la 1re personne du singulier,<br />

phrases exclamatives (v. 11, 12, 30), apostrophes<br />

lyriques (Ô le bonheur, v. 12 ; Ô douces illusions, v. 17 ;<br />

Délie, v. 25).<br />

b. Émotions exprimées : l’amour (v. 1-16), l’amertume et<br />

la mélancolie (v. 17-28), la colère (v. 29-30).<br />

3. Le souhait de noyer son chagrin dans l’alcool est traduit<br />

par la répétition du nom vin (v. 19-20) suivi de la mention<br />

des larmes (v. 20).<br />

4. Comparée à Thétis (v. 27), une divinité marine à la<br />

beauté exceptionnelle, Délie se caractérise par :<br />

– sa beauté physique (Tes jolis bras, ta blonde chevelure,<br />

v. 26) ;<br />

– sa séduction envoûtante (m’avait ensorcelé, v. 24 ; ta<br />

magie, v. 25).<br />

Mais Tibulle n’est hélas pas un nouveau Pélée, il ne parvient<br />

pas à conquérir le cœur de Délie qui part avec un<br />

riche.<br />

5. Le bonheur bucolique transparaît dans le champ lexical<br />

de la nature domestiquée : Je cultivais mes champs (v. 3),<br />

Les grains (v. 4), grappes de raisin (v. 5), le moût clair<br />

(v. 6), mon bétail (v. 7), dieu rustique (v. 9), Des moissons,<br />

de la vigne et du troupeau (v. 10), Les fruits exquis des<br />

arbres (v. 14).<br />

Vis-à-vis : Nerval et Tibulle<br />

6. Caractère illusoire, fugitif du bonheur, avec le champ<br />

lexical de l’éphémère, de la disparition :<br />

– Nerval texte 3 A (Ô jeune vierge en fleur ! / Amante<br />

délaissée, v. 10-11) ; texte 3 B (Elle a passé, v. 1 ; Adieu,<br />

v. 10 ; Le bonheur passait, – il a fui, v. 12) ;<br />

– Tibulle (Ô douces illusions, qu’à présent les vents<br />

chassent, v. 17).<br />

7. Nerval : la nature est soit absente (texte 3 A) soit le<br />

cadre de la rencontre (texte 3 B) ou encore un comparant<br />

pour définir la femme (comme un oiseau, v. 2).<br />

Tibulle : la nature est le cadre indispensable du bonheur<br />

amoureux (champ lexical de la nature).<br />

Prolongement : faire un exposé sur la place occupée<br />

par la nature dans la poésie élégiaque latine.<br />

Histoire des arts ➜ p. 200<br />

Poésie et musique à l’époque romantique<br />

Questions<br />

1. Variation entre la blancheur de la gorge (pudeur, pureté)<br />

et le rose des joues (sensualité féminine) => représentation<br />

du paradoxe féminin, équivalent pictural de<br />

l’oxymore en rhétorique : sensualité de l’innocence, le<br />

feu sous la glace.<br />

2. Exemple du deuxième lied de La Belle Meunière de<br />

Schubert (1823), « Wohin ? ».<br />

Le mouvement continu de doubles-croches au piano<br />

évoque l’écoulement du ruisseau. Le meunier, personnage<br />

du cycle, suit le ruisseau, son compagnon symbolique qui<br />

le conduit au moulin où il découvre la meunière dont il<br />

va se croire amoureux. Un chasseur, son rival, fera son<br />

apparition au milieu de la série de lieder, le poussant au<br />

suicide par noyade.<br />

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