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SONO - Spirit Magazine

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ACCROCHAGES<br />

Tanières aU sCanner<br />

« Le réaliste, s’il est artiste, cherchera, non pas à nous donner une photographie banale de la vie, mais à nous donner<br />

une vision plus complète, saisissante, probable que la réalité même ». C’est ainsi que Guy de Maupassant s’exprimait<br />

dans la préface de Pierre et Jean. À la manière des grands romanciers naturalistes, Hortense Soichet s’invite chez<br />

les autres et passe leurs tanières au scanner. Artiste résidente du centre de photographie de Lectoure, elle pose au<br />

printemps ses images en deux perchoirs toulousains, le centre d’art de Muret et à l’espace Fondation Écureuil. Des<br />

chaumières de la Goutte d’Or à Paris, aux grands bourgs de la Haute-Garonne (Muret, Saint-Gaudens et canton du<br />

Fousseret) la photographe explore le « chez-soi », et plonge le visiteur dans cette intimité figée où l’homme disparaît<br />

au profit de ce qui compose son habitation. Restent les légendes visuelles ou sonores, comme autant de préfaces<br />

nécessaires pour lire ses mosaïques d’images. Des trottoirs pauvres de Barbès, aux pavillons occitans d’un milieu<br />

« rurbain », le regard de l’artiste scrute le détail, comme une indication précise, reflet des mécanismes ordinaires<br />

qui font et défont la diversité et la mixité sociale. Après Banalités et Bloom, les propositions visuelles d’Hortense<br />

Soichet s’inscrivent dans le questionnement de la Fondation Écureuil sur l’objet. Avec elle, la question semble être<br />

: comment prend-on possession de l’espace vital ? Qu’est-ce que nous y accumulons ? Dis-moi comment tu vis,<br />

je te dirai qui tu es… \ Anaïs Florance \<br />

Du 8.03 au 28.04, Les territoires de l’ordinaire, Fondation Écureuil pour l’art contemporain<br />

3 place du Capitole, entrée libre. Du 15.03 au 26.04, Des habitants : la Haute-Garonne,<br />

plateforme d’art de Muret, 1 square des combattants d’AFN, entrée libre<br />

© Bruno Taut - Britz Wagner<br />

38 • <strong>Spirit</strong> le CaraCtère Urbain<br />

Berlinocolor<br />

Comment rester créatif lorsque l’économie est à l’agonie ? Dans le Berlin des<br />

années 20, l’architecte Bruno Taut est las de voir ses projets les plus audacieux<br />

demeurer des œuvres de papier. Il troque alors les aspirations expressionnistes<br />

de ses débuts pour une approche plus pragmatique. Avec peu de<br />

moyens et le souci du détail, il réforme l’habitat notamment en mettant les<br />

espaces extérieurs à leur juste place. Malgré l’atmosphère particulièrement<br />

âpre de l’après-guerre allemand, l’architecte se démarque des « modernes »<br />

tels Le Corbusier ou Walter Gropius par son penchant unique pour la couleur.<br />

« La couleur, c’est la joie de vivre » clamait-il. Comme l’explique Winfried<br />

Brenne, archiecte berlinois, commissaire de l’exposition présentée au Centre<br />

méridional de l’architecture et de la ville et restaurateur des œuvres de Taut,<br />

« chaque couleur a son rôle. Le bleu, par exemple, est une teinte passive,<br />

elle élargit le paysage, alors que le noir permet de capter la chaleur ». Le<br />

CMAV présente avec pertinence et rythme, les maisons qui attirèrent à Taut<br />

les foudres d’une partie de l’opinion et posèrent ce qui sera reconnu plus tard<br />

comme les bases d’une certaine vision de l’architecture moderne. \ S. I. \<br />

Jusqu’au 7.04, CMAV, 5 rue Saint-Pantaléon, entrée libre,<br />

05 61 23 30 49, www.cmaville.org<br />

télex<br />

BéTon<br />

et herbes Folles<br />

Un terrain vague, un parc, un rond-point : quelle place nos villes laissentelles<br />

à la nature ? La frontière entre espace urbain et campagne sert<br />

de fil rouge à l’édition 2012 de Cheminements, organisé par le Centre<br />

de photographie de Lectoure. Pour la première salve d’exposition à<br />

l’Espace Croix-Baragnon, deux photographes défrichent « Le goût de la<br />

nature ». L’Allemande Beatrix Von Conta scrute sans nostalgie, et d’un<br />

œil critique, la place laissée à la nature en ville dans cinq séries photographiques<br />

au ton faussement neutre. Quant à la jeune Toulousaine<br />

Charline Lacau, elle préfère laisser traîner son objectif dans les grandes<br />

métropoles à la recherche de lieux insolites où la végétation prend le pas<br />

sur l’architecture. Cheminements se poursuivra en avril, dans le Gers<br />

cette fois-ci. \ Gabriel Loridon \<br />

Du 6.03 au 28.04, Espace Croix-Baragnon, entrée libre,<br />

05 62 27 61 62<br />

sTraTéGie des espaces. Le BBB joue la mise en abyme en proposant un cycle qui interroge l’espace même d’exposition artistique. Dans cette<br />

première séquence (il y en aura d’autres) Claude Cattelain, Jagna Ciuchta & Laurent le Deunff, Sebastian Freytag, Jean-Luc Moulène et Benoît Police,<br />

se demandent quel serait l’espace stratégique de l’œuvre. Jusqu’au 7.04. salon à FronTon. Le club photo de Fronton, actif depuis 40 ans,<br />

organise son quatrième salon. Concours, expos et venue de jeunes talents (Sylvain Lagarde, Francis Dubreuil). Du 16 au 18.03, les 24 et 25.03,<br />

salle Gérard-Philippe, www.fotograf-a-fronton.fr<br />

Lac de pêche - Allemagne © Beatrix Von Conta<br />

© Hortense Soichet

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