You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
© Guerrilla Girls<br />
c’est dans l’air<br />
DanS la famille working girlS…<br />
...les filles n’ont pas attendu les quotas pour<br />
prendre le pouvoir dans le monde de l’économie.<br />
Auto-entrepreneuses, chefs d’entreprise,<br />
ou agricultrices, elles avancent groupées, pour<br />
mieux se montrer. À l’image de l’association<br />
Vinifilles qui se présente ainsi : « Créatures<br />
de sexe féminin engagées dans la viticulture<br />
en Languedoc-Roussillon fédérées en 2009,<br />
adeptes du plaisir et de la richesse de leur métier,<br />
belles, rebelles, actives, gourmandes, sympas,<br />
sociable et dynamique ! » Leur féminisme<br />
passe par la preuve que les métiers d’hommes<br />
n’existent pas. Même si ça se corse dans la<br />
catégorie « patron ». Ainsi, ne représentent-elles<br />
que 7 % des dirigeants d’entreprises de plus de<br />
500 salariés en Midi-Pyrénées. Pour en savoir<br />
plus, l’association Artemisia co-organise le 6<br />
mars les Rencontres Régionales de l’Égalité<br />
Professionnelle à l’hôtel de Région.<br />
DanS la famille traSh...<br />
...on prend racine aux States ou à Barcelone.<br />
Pour ces pro-sexes, la liberté féminine passe<br />
forcément par le « je fais ce que je veux de mon<br />
corps », sans avoir peur d’aller jusqu’à la prostitution<br />
ou le porno. En France, Wendy Delorme<br />
ou Virginie Despentes en sont les égéries. La<br />
première, sociologue, et penseuse féministe,<br />
n’hésite pas à jouer dans les films pornos et tracer<br />
sa route avec des cabarets érotiques. Dress<br />
code : rouge à lèvres, talons hauts et activisme.<br />
L’écrivain Virginie Despentes serait son pendant<br />
punk. Elle, c’est la victimisation qu’elle exècre.<br />
Ses livres déroulent une écriture crue et puissante,<br />
à l’énergie rock’n roll. Dans son essai King<br />
Kong Théorie qui prend la forme d’une autobiographie,<br />
elle met sur le tapis les questions de<br />
l’acte prostitutionnel, les enjeux de la pornographie<br />
ou les séquelles du viol. Pas dit que son<br />
dernier film Blondie, marque autant les esprits.<br />
14 • <strong>Spirit</strong> le CaraCtère Urbain<br />
les guerilla girls s’arment d’humour potache pour dégommer les sexismes.<br />
DanS la famille intello…<br />
...longtemps l’étude du champ féminin s’est<br />
fondue dans les autres matières : philosophie,<br />
sociologie, histoire… Sous l’impulsion anglosaxonne,<br />
les universités ont peu à peu créé<br />
des laboratoires et des formations plus spécifiques,<br />
comme ce fut le cas au Mirail, qui dès<br />
les années 70 embrassa la question du genre.<br />
Aujourd’hui ils s’appellent Master Genre, Égalité<br />
et Politiques sociales (GEPS) ou Master<br />
Européen EGALES « Études de Genre pour les<br />
Actions Liées à l’Égalité dans la Société », et<br />
des étudiant(e)s de toute la France viennent<br />
s’y abreuver.<br />
DanS la famille politique…<br />
...on se prend à rêver que la femme soit l’avenir<br />
de l’homo politicus, mais on la cherche<br />
encore. Sans parler d’atteindre la fonction<br />
suprême de présidente de la République (voir<br />
ci-contre), les femmes doivent batailler sévère<br />
pour accéder aux plus hautes fonctions politiques.<br />
À Toulouse, le Conseil Municipal joue<br />
la carte de la répartition équitable : 34 femmes<br />
pour 35 hommes. Mais elles ne sont plus que<br />
dix à être adjointes (sur 26), où elles occupent<br />
majoritairement les fonctions relatives à la<br />
famille, l’éducation, la culture et le logement.<br />
Toulouse, compte même une candidate à<br />
l’élection présidentielle, Nicole Pradalier,<br />
59 ans, au nom du « Programme contre la<br />
précarité et le sexisme ». Lui manque juste<br />
les 500 signatures ! À l’échelle européenne,<br />
les femmes bataillent aussi. Il y a quelques<br />
semaines des député-e-s ont défrayé la chronique<br />
en siégeant au Parlement de Strasbourg<br />
avec leurs enfants pour pointer du doigt les<br />
difficultés des femmes à concilier vie professionnelle<br />
et vie privée. Pas dit que l’idée serait<br />
venue à Nicolas Sarkozy d’emmener Giulia en<br />
Conseil des ministres.<br />
8 mars<br />
S’il n’y avait…<br />
QU’Un festival<br />
Féminitude. Y a-t-il un humour féminin ?<br />
Peut-être, mais là n’est pas vraiment le débat.<br />
Pour la 6 e édition du festival d’humour<br />
des Arts au féminin, le Café-théâtre des Minimes<br />
laisse la scène aux artistes, histoire de<br />
montrer que les femmes n’ont rien à envier à<br />
leurs collègues. Une semaine de one women<br />
shows et de concerts, où l’on croisera Trinidad<br />
dans Et pendant ce temps, Simone veille,<br />
ou Johanna Pirano et son répertoire de chansons<br />
drôles, un brin érotiques. \ S. P. \<br />
Du 5 au 10.03, Café-théâtre des Minimes,<br />
12 à 20 e, 05 62 72 06 36<br />
QU’Un livre<br />
Présidente : le grand défi. En pleine<br />
campagne électorale, Marlène Coulomb-<br />
Gully, professeur au Mirail, choisit de raconter<br />
quel regard posent les médias sur les rares<br />
femmes (neuf depuis 1965) qui sont parties à<br />
la conquête de la présidence de la République.<br />
Que nous disent ces portraits journalistiques<br />
sur l’évolution des mentalités ? Des rapports<br />
hommes-femmes ? Pour l’heure, ces pionnières<br />
de la politique entrent dans l’histoire pour le symbole.<br />
Pas encore pour la fonction. \ S. P. \<br />
Présidente : le grand défi Femmes,<br />
politique et médias, Marlène Coulomb-Gully,<br />
éditions Payot et Rivages, 23,50 e<br />
QU’Un magazine<br />
Causette. On ne sait pas encore comment<br />
le magazine « plus féminin du cerveau que du<br />
capiton » traitera la Journée de la femme en<br />
2012. Mais on se souvient que l’an dernier,<br />
leur dossier titrait « Prendre un pénis par la<br />
main », précisant « Comment fêter la Journée<br />
de la femme sans parler, du pénis, lui qui nous<br />
concerne toutes ? » Et oui, Causette ne fait<br />
pas dans la dentelle, et surtout pas dans les<br />
froufrous. Les femmes qu’on y rencontre sont<br />
tout sauf des potiches, les horoscopes sont<br />
là pour de rire, et la seule trace de recettes<br />
se retrouve dans la rubrique « On nous prend<br />
pour des quiches ! » À mettre entre toutes les<br />
mains, sans distinction de sexe. \ S. P. \<br />
Causette, tous les mois, 4,90 e,<br />
www.causette.fr