Soyons heureuses en attendant le bonheur © Miss.Tic c’est dans l’air 12 • <strong>Spirit</strong> le CaraCtère Urbain
miss.tic, poète de la rue, fait parler les murs de Paris et d’ailleurs. elles n’attendent généralement pas le 8 mars pour s’engager au quotidien. les militantes de la première heure, toujours là, ont été rejointes par des femmes d’affaires, agitatrices, ou chercheuses, qui réinventent plus d’un siècle de combat. À l’occasion de la journée internationale de la femme, <strong>Spirit</strong> joue au jeu des sept familles de ces figures infatigables. Par Mathilde Raviart et Stéphanie Pichon Activisme Au féminin le jeU des 7 familles DanS la faMille « Déconne »... ...je demande la pote. Comme d’habitude, les Américaines ont été les premières à désacraliser le combat et s’armer d’humour bravache pour dégommer les sexismes. Les Guerilla Girls (voir photo page suivante) ont fait date avec leurs commandos à tête de gorille et leur tête de Turc favori : le monde de l’art où elles font régner un terrorisme potache. En France, le groupe des Tumultueuses marche dans leurs traces. Quand elles ne sont pas déguisées en « brigades des boules », elles prennent des « bains revendicatifs », torse nu dans les piscines municipales. Plus sage, l’artiste Miss.Tic a fini par y rentrer dans les musées, après des années de pochoirs et de tags dans les rues de Paris. Elle a choisi la féminité pour barbouiller la ville de ses messages optimistes et joyeux qui font mouche. On peut passer les voir à la médiathèque José-Cabanis jusqu’à fin avril, à moins qu’on ne fasse un détour par les soirées de l’association l’Ébranleuse, qui donne de la voix dans une chorale féministe, et lance des débats dans les bars de Toulouse. DanS la faMille olD School… ...on ne lâche rien et on n’hésite pas à remonter au créneau pour rappeler que rien n’est acquis, y compris les avancées de la première heure. En 2010, la philosophe Elisabeth Badinter remettait ainsi les points sur les i sur la question de la maternité dans Le conflit : la femme et la mère, pas tendre pour les jeunes générations de femmes « pouponnantes ». Elles qui ont bataillé pour pouvoir porter des pantalons, se retrouvent à s’offusquer que les fillettes s’habillent en dadame dès 10 ans et que les campagnes de pubs affectionnent un penchant pour le porno chic. Formées au féminisme intransigeant et passionné des années 60, elles marchent encore et toujours en tête des manifs’, derrière les banderoles du Planning familial. Elles devraient encore y être le 8 mars, à 14h, place Jeanne d’Arc, pour la manif des femmes. DanS la faMille tRanSgenRe... ...ce n’est pas la femme qui est au centre de la lutte, mais bien la question du genre et de la norme. À Toulouse, le TDB (Trou De Balle) squat transpédégouine féministe (au délicieux sous-titre : Pied de biche et rouleau à pâtisserie power !) s’inscrit dans cette mouvance. Bien que prônant la non-mixité sur certaines de leurs soirées, ce qu’ils et elles refusent en priorité, c’est le système « hétéronormé ». L’important est de déconstruire les rôles établis, bousculer les clichés, rendre acceptable une identité multiple hors cadre. On appelle ça aussi le transféminisme. L’Américaine Judith Butler et l’Espagnole Beatriz Preciado, en sont les grandes prêtresses, l’une ayant inventé le concept de queer théorie, l’autre ayant même bravé le genre en offrant son corps à la testostérone. > Pourquoi lA Journée de lA femme est enCore Utile… • Parce qu’à la maison les femmes effectuent encore 80 % des tâches domestiques. • Parce que d’ici 2020, le nombre de gynécologues devrait passer de 1 900 à 600. • Parce qu’en 10 ans, 179 centres IVG ont fermé en France. • Parce qu’une femme à la retraite touche 42 % de revenus en moins qu’un homme. • Parce que 70 % des emplois administratifs et de secrétariat sont occupés par des femmes en Midi-Pyrénées. le CaraCtère Urbain <strong>Spirit</strong> • 13