Léviathan des Nations_fr

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De sa triste prison, Hus prévoit le triomphe de la vraie foi. Dans un songe il voit sa chapelle de Bethléhem, où il avait prêché l’Evangile, il voit le pape et ses évêques occupés à effacer les images du Christ qu’il avait fait peindre sur les parois. Il en est très affligé ; " mais le lendemain il voit de nouveau dans un rêve plusieurs peintres occupés à repeindre les images en plus grand nombre et avec des couleurs plus vives. Ce travail achevé, les peintres, entourés d’une grande foule, s’écrient : Que maintenant viennent papes et evêques ! ils ne les effaceront plus jamais. " Après avoir relaté ce dernier songe, le réformateur ajoute : " Je tiens ceci pour certain que l’image du Christ ne sera jamais effacée. Ils ont voulu la détruire; mais elle sera peinte à nouveau dans les cœurs par de meilleurs prédicateurs que moi. " Quand, pour la dernière fois, Hus comparut devant le concile, il se trouva dans une nombreuse et brillante assemblée où l’on remarquait l’empereur, les princes de l’empire, les délégués royaux, les cardinaux, les évêques. Des prêtres et une foule immense étaient présents. De toutes les parties de la chrétienté, étaient accourus les témoins du premier des grands sacrifices marquant la longue lutte qui devait aboutir à la liberté de conscience. Invité à faire part de sa décision finale, Hus répéta son refus d’abjurer, puis, portant son regard pénétrant sur le monarque honteusement infidèle à sa parole d’honneur, il ajouta : " Je suis venu à ce concile de mon plein gré et sous la foi publique et la protection de l’empereur, ici présent. " Alors tous les regards se tournèrent vers Sigismond, dont le visage s’empourpra. La sentence rendue, la cérémonie de la dégradation commença. Les évêques affublèrent leur prisonnier de vêtements sacerdotaux. Ce dernier, en prenant l’aube, fit cette remarque : " Quand Hérode fit conduire notre Seigneur à Pilate, on le revêtit d’une robe blanche pour l’insulter. " Exhorté derechef à se rétracter, il répondit en se tournant vers le peuple : "Comment, après cela, lèverais-je le front vers le ciel ? De quel œil soutiendrais-je les regards de cette foule d’hommes que j’ai instruits… de la pure doctrine de 1’Evangile de Jésus- Christ ?… Non, non ! il ne sera pas dit que j’ai préféré à leur salut éternel le salut de ce corps misérable destiné à la mort. " Ses vêtements lui furent enlevés l’un après l’autre, et sur chacun d’eux les évêques prononcèrent une malédiction. On posa sur sa tête une couronne ou mitre pyramidale où étaient peints des diables affreux, avec cette inscription : L’HERESIARQUE. " C’est avec joie, déclara Hus, que j’accepte de porter cette couronne d’opprobre, par amour pour toi, Jésus, qui, pour moi, portas une couronne d’épines. " (E. de Bonnechose, Ouv. cité, vol .II.) Ayant achevé de le travestir, les prélats lui dirent : " Nous livrons maintenant ton âme au diable. " A quoi Hus répondit, en levant les regards vers le ciel : " Et moi, je remets mon esprit entre tes mains, ô Seigneur Jésus, car tu m’as racheté. " (Wylie, liv. III, Chap. VII.) 66

Il fut alors livré au bras séculier et conduit au lieu d’exécution. Uue foule immense d’hommes armés, de prêtres, d’évêques somptueusement vêtus, accompagnés des habitants de Constance, le suivirent. Dès que Hus eut été attaché sur le bûcher prêt à être allumé, on l’exhorta une fois de plus à sauver sa vie par une rétractation de ses erreurs. " A quelles erreurs devrais-je renoncer ? demanda Hus. Je ne me sens coupable d’aucune. Je prends Dieu à témoin que tout ce que j’ai prêché et écrit n’avait d’autre but que d’arracher des âmes au péché et à la perdition. C’est avec joie que je scellerai de mon sang les vérités que j’ai prêchées et écrites. " Quand les flammes commencèrent à l’envelopper, il se mit à chanter : " Jésus, Fils de David, aie pitié de moi " , et il continua jusqu’à ce que sa voix se fût éteinte pour toujours. Ses ennemis eux-mêmes furent frappés de son héroïsme. Un zélé partisan du pape, décrivant le martyre de Hus et de Jérôme, qui mourut peu après, a écrit : " Tous deux se montrèrent fermes à l’approche de leur dernière heure. Ils se préparèrent pour le feu comme ils l’auraient fait pour assister à. une noce. Ils ne firent pas entendre un seul cri de douleur. Quand les flammes s’élevèrent, ils se mirent à chanter des cantiques, et c’est à peine si l’ardeur du feu réussit à arrêter leur chant. " (Wylie, liv. III, Chap. III.) Dès que le corps de Hus fut entièrement consumé, on recueillit ses cendres, et on les jeta dans le Rhin qui les charria dans l’océan. En vain ses ennemis crurent avoir extirpé les vérités qu’il avait prêchées ; ils ne se doutaient pas que ces cendres perdues dans la mer seraient semblables à une semence qui se répandrait dans tous les pays de la terre et produirait dans des contrées encore inconnues des fruits abondants à la gloire de la vérité. La voix courageuse qui s’était fait entendre dans les salles du concile de Constance allait éveiller des échos dans tous les siècles suivants. Hus n’était plus, mais les vérités pour lesquelles il était mort ne pouvaient périr. Son exemple de foi et de constance devait encourager des multitudes à tenir ferme pour la vérité en face des tortures et de la mort. Son exécution avait dévoilé la perfide cruauté de Rome aux yeux du monde entier. Inconsciemment, les ennemis de la vérité avaient contribué au progrès de la cause qu’ils désiraient détruire. Un second bûcher devait se dresser à Constance. Un autre témoin allait déposer en faveur de 1’Evangile. En faisant ses adieux à Hus, avant son départ pour le concile, Jérôme l’avait exhorté à la fermeté et au courage, lui promettant de voler à son secours au cas où il courrait quelque danger. Dès qu’il apprit l’arrestation de son ami, le fidèle disciple s’acquitta de sa promesse. Sans aucun sauf-conduit, escorté d’un seul compagnon, il se mit en route pour Constance. Arrivé dans cette ville, il se rendit compte de l’impossibilité dans laquelle il se trouvait de porter secours à Hus et du danger qu’il courait. Il s’enfuit aussitôt, mais il fut rejoint, arrêté et ramené, chargé de chaînes, sous bonne garde. Lors de sa première comparution, ses tentatives pour se justifier des accusations portées contre lui furent accueillies par les cris : "Aux flammes ! Aux 67

De sa triste prison, Hus prévoit le triomphe de la vraie foi. Dans un songe il voit sa<br />

chapelle de Bethléhem, où il avait prêché l’Evangile, il voit le pape et ses évêques<br />

occupés à effacer les images du Christ qu’il avait fait peindre sur les parois. Il en est très<br />

affligé ; " mais le lendemain il voit de nouveau dans un rêve plusieurs peintres occupés à<br />

repeindre les images en plus grand nombre et avec <strong>des</strong> couleurs plus vives. Ce travail<br />

achevé, les peintres, entourés d’une grande foule, s’écrient : Que maintenant viennent<br />

papes et evêques ! ils ne les effaceront plus jamais. " Après avoir relaté ce dernier songe,<br />

le réformateur ajoute : " Je tiens ceci pour certain que l’image du Christ ne sera jamais<br />

effacée. Ils ont voulu la détruire; mais elle sera peinte à nouveau dans les cœurs par de<br />

meilleurs prédicateurs que moi. "<br />

Quand, pour la dernière fois, Hus comparut devant le concile, il se trouva dans une<br />

nombreuse et brillante assemblée où l’on remarquait l’empereur, les princes de l’empire,<br />

les délégués royaux, les cardinaux, les évêques. Des prêtres et une foule immense étaient<br />

présents. De toutes les parties de la chrétienté, étaient accourus les témoins du premier<br />

<strong>des</strong> grands sacrifices marquant la longue lutte qui devait aboutir à la liberté de<br />

conscience. Invité à faire part de sa décision finale, Hus répéta son refus d’abjurer, puis,<br />

portant son regard pénétrant sur le monarque honteusement infidèle à sa parole<br />

d’honneur, il ajouta : " Je suis venu à ce concile de mon plein gré et sous la foi publique<br />

et la protection de l’empereur, ici présent. " Alors tous les regards se tournèrent vers<br />

Sigismond, dont le visage s’empourpra. La sentence rendue, la cérémonie de la<br />

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sacerdotaux. Ce dernier, en prenant l’aube, fit cette remarque : " Quand Hérode fit<br />

conduire notre Seigneur à Pilate, on le revêtit d’une robe blanche pour l’insulter. "<br />

Exhorté derechef à se rétracter, il répondit en se tournant vers le peuple : "Comment,<br />

après cela, lèverais-je le <strong>fr</strong>ont vers le ciel ? De quel œil soutiendrais-je les regards de<br />

cette foule d’hommes que j’ai instruits… de la pure doctrine de 1’Evangile de Jésus-<br />

Christ ?… Non, non ! il ne sera pas dit que j’ai préféré à leur salut éternel le salut de ce<br />

corps misérable <strong>des</strong>tiné à la mort. " Ses vêtements lui furent enlevés l’un après l’autre, et<br />

sur chacun d’eux les évêques prononcèrent une malédiction. On posa sur sa tête une<br />

couronne ou mitre pyramidale où étaient peints <strong>des</strong> diables af<strong>fr</strong>eux, avec cette inscription<br />

: L’HERESIARQUE.<br />

" C’est avec joie, déclara Hus, que j’accepte de porter cette couronne d’opprobre, par<br />

amour pour toi, Jésus, qui, pour moi, portas une couronne d’épines. " (E. de Bonnechose,<br />

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maintenant ton âme au diable. " A quoi Hus répondit, en levant les regards vers le ciel : "<br />

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(Wylie, liv. III, Chap. VII.)<br />

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