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Léviathan des Nations_fr

serpent de mer, dragon de mer, , , archidémon, lucifer, , , lviathan,

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calamités pour eux et leurs voisins. Un synode ecclésiastique avança l’argument, si<br />

souvent employé depuis, même par <strong>des</strong> protestants, d’après lequel <strong>des</strong> gens travaillant le<br />

dimanche avaient été <strong>fr</strong>appés par la foudre, ce qui prouvait que ce jour devait être le jour<br />

du repos.” Cela montre avec évidence, disaient les prélats, que grande doit être la colère<br />

de Dieu contre ceux qui profanent ce jour. ” Un appel, fut ensuite adressé aux prêtres, aux<br />

rois, aux princes et aux fidèles, les invitant à “faire tous leurs efforts pour que ce jour fût<br />

honoré comme il convenait et que pour le bien de la chrétienté, il fût plus religieusement<br />

observé à l’avenir. ” (Thomas Morer, Discourse in six Dialogues on the Name, Notion<br />

and Observation of the Lord’s Day, p. 271 - éd. de 1701.)<br />

Les décrets <strong>des</strong> conciles ne suffisant pas, on sollicita <strong>des</strong> autorités civiles un édit<br />

propre à jeter la terreur dans les cœurs, et à contraindre tout le monde à suspendre ses<br />

occupations le dimanche. Dans un synode tenu à Rome, toutes les dispositions<br />

précédentes furent réitérées avec plus de force et de solennité, puis incorporées aux lois<br />

ecclésiastiques, et imposées par l’autorité civile dans presque toute l’étendue de la<br />

chrétienté. (Voir Heylyn, History of the Sabbath, IIe partie, Chap. V, sect. 7.) Néanmoins,<br />

l’absence de toute autorité scripturaire en faveur de ce jour constituait une lacune<br />

embarrassante. Les fidèles contestaient à leurs conducteurs le droit de rejeter, pour<br />

honorer le jour du soleil, cette déclaration positive de Jéhovah : “Le septième jour est le<br />

jour du repos de l’Eterne1, ton Dieu. ” D’autres expédients étaient nécessaires. Vers la fin<br />

du douzième siècle, un zélé propagateur du dimanche, visitant les églises d’Angleterre,<br />

rencontra de fidèles témoins de la vérité qui lui résistèrent. Il eut si peu de succès dans la<br />

défense de sa thèse qu’il quitta le pays en quête de meilleurs arguments. Ayant trouvé ce<br />

qu’il cherchait, il revint à la charge, et fut plus heureux. Il apportait avec lui un rouleau<br />

qu’il prétendait être <strong>des</strong>cendu directement du ciel, qui contenait le commandement<br />

ordonnant l’observation du dimanche, accompagné de menaces terrifiantes à l’adresse<br />

<strong>des</strong> récalcitrants. Ce précieux document — aussi faux que l’institution qu’il était <strong>des</strong>tiné à<br />

établir — était, disait-on, tombé du ciel à Jérusalem, sur l’autel de Saint-Siméon à<br />

Golgotha.. En réalité, il provenait <strong>des</strong> officines pontificales, à Rome, où la <strong>fr</strong>aude et les<br />

faux ayant pour but la prospérité de l’Eglise ont toujours été considérés comme légitimes.<br />

Ledit rouleau interdisait tout travail depuis la neuvième heure (trois heures de l’aprèsmidi),<br />

le samedi, jusqu’au lundi au lever du soleil. Son autorité était, disait-on, attestée<br />

par plusieurs miracles. On racontait que <strong>des</strong> personnes travaillant après les heures<br />

prescrites avaient été <strong>fr</strong>appées de paralysie. Un meunier qui faisait moudre son grain avait<br />

vu sortir, au lieu de farine, un torrent de sang, et la roue du moulin s’était arrêtée malgré<br />

la formidable pression de l’eau. Une femme qui avait mis sa pâte au four la ressortit sans<br />

qu’elle fût cuite, bien que le four fût très chaud. Une autre femme, qui était sur le point<br />

d’enfourner son pain le samedi à la neuvième heure et qui avait décidé d’attendre<br />

jusqu’au lundi, le trouva, le lendemain, cuit à point par la puissance divine. Un homme<br />

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