Léviathan des Nations_fr

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10.07.2024 Views

ouvertes du Livre de Dieu, un flot de vérité a jailli sur le monde. Mais il ne faut pas oublier que plus grande est la lumière, plus profondes sont les ténèbres de ceux qui la rejettent ou la pervertissent. Une étude de la Parole de Dieu faite avec prière montrerait aux protestants la vraie nature de la papauté et les pousserait à l’éviter avec soin ; mais beaucoup sont tellement sages à leurs propres yeux qu’ils ne voient pas la nécessité de demander humblement à Dieu de les conduire dans la vérité. Bien qu’ils soient fiers de leurs lumières, ils ne connaissent ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu. Désireux de tranquilliser leur conscience de quelque façon, ils cherchent à cet effet les moyens les moins spirituels et les moins humiliants. Ils désirent trouver une méthode leur donnant la possibilité d’oublier Dieu tout en paraissant l’honorer. Le catholicisme répond exactement à leurs besoins. Il est, en effet, conforme aux aspirations de deux classes de gens entre lesquelles se répartit à peu près toute l’humanité : ceux qui veulent se sauver par leurs mérites, et ceux qui veulent se sauver dans leurs péchés. C’est là le secret de sa puissance. L’histoire prouve qu’un temps d’ignorance et de ténèbres a été favorable à la papauté. L’avenir montrera qu’un siècle de grandes lumières intellectuelles lui est également propice. Dans les siècles passés, alors que le monde n’avait pas accès à la Parole de Dieu, des milliers tombaient dans les pièges de Rome, faute de voir les filets tendus sous leurs pas. De nos jours, beaucoup de gens, éblouis par les théories d’une “fausse science ” , ne discernent pas le piège et y tombent aussi aisément que s’ils étaient aveugles. Dieu veut que nous considérions nos facultés intellectuelles comme un don de notre Créateur et que nous les mettions au service de la vérité et de la justice. Mais lorsqu’on se livre à l’orgueil et à l’ambition et que l’on met ses théories au-dessus de la Parole de Dieu, l’intelligence peut faire plus de mal encore que l’ignorance. Ainsi, la fausse science de nos jours, qui sape la foi aux Ecritures, contribuera tout autant à préparer le chemin aux succès futurs de la papauté, avec ses cérémonies pompeuses, que les ténèbres du Moyen Age. Dans le mouvement qui se dessine aux Etats-Unis pour assurer l’appui de l’Etat aux institutions et aux usages de l’Eglise, les protestants emboîtent le pas derrière les romanistes. Il y a plus : ils ouvrent à la papauté la porte qui lui permettra de retrouver en Amérique la suprématie qu’elle a perdue en Europe. Et ce qui rend ce mouvement plus significatif, c’est le fait que son but principal consiste à imposer l’observation du dimanche, institution qui émane de Rome, et qu’elle considère comme le signe de son autorité. Le désir de se conformer aux coutumes du monde et de vénérer des traditions humaines au lieu des commandements de Dieu pénètre dans les églises protestantes et les pousse à faire en faveur du dimanche ce que la papauté a fait avant elles. Ce désir correspond à l’esprit de Rome. Si le lecteur veut se rendre compte des moyens qui seront mis en œuvre dans le conflit qui se prépare, il n’a qu’à lire l’histoire des mesures 388

employées par Rome à cet effet au cours des siècles passés. S’il désire savoir comment papistes et protestants traiteront ceux qui méconnaîtront leurs dogmes, qu’il s’instruise sur la manière dont Rome a traité le sabbat de 1’Eternel et ses défenseurs. Des édits royaux, des décisions de conciles généraux, des ordonnances de l’Eglise appuyées par le pouvoir séculier, tels sont les moyens qui furent employés pour donner à une fête païenne une place d’honneur dans le monde chrétien. La première disposition légale en faveur du dimanche fut l’édit de Constantin. (En 321 de notre ère. Voir Appendice.) Aux termes de cet édit, les habitants des villes devaient se reposer “au jour vénérable du soleil ” , tandis que les gens de la campagne pouvaient vaquer à leurs occupations ordinaires. Bien que cet édit fût virtuellement païen, il fut promulgué par Constantin après son adhésion au christianisme. Estimant sans doute que le décret impérial n’était pas suffisant pour suppléer à l’absence de tout ordre divin, l’évêque opportuniste de Césarée, grand ami et flatteur de l’empereur, prétendit que Jésus avait transféré le repos du sabbat au dimanche. Eusèbe reconnaît involontairement être incapable de produire un seul témoignage scripturaire en faveur de la nouvelle institution et signale les auteurs réels du changement, en ajoutant : “Tout ce qui devait se faire le jour du sabbat, nous l’avons transféré sur le jour du Seigneur. ” (Eusèbe de Césarée, Commentaire sur le Psaume 92 - Patrologie Migne, tome XXIII, col. 1172. Petit Montrouge, Paris 1887.) L’argument en faveur du dimanche, quelque faible qu’il fût, servit néanmoins à enhardir les hommes à fouler aux pieds le sabbat de L’Éternel. Tous ceux qui désiraient pactiser avec le monde acceptèrent la fête populaire. L’affermissement de la papauté et l’exaltation du dimanche progressent parallèlement. Pendant quelque temps, les gens de la campagne continuèrent à s’occuper de leurs travaux en dehors des heures du culte, et le septième jour fut encore considéré comme le jour du repos. Mais, graduellement, un changement se produisit. On défendit aux magistrats le dimanche, de ne prononcer aucun jugement sur des causes civiles. Bientôt les gens de toute catégorie reçurent l’ordre de s’abstenir de toute œuvre servile, sous peine d’amende pour les hommes libres, et de la flagellation pour les serviteurs. Plus tard, les dispositions de la loi exigèrent que les riches coupables abandonnassent la moitié de leurs biens et que, s’ils s’obstinaient à transgresser le dimanche, ils fussent réduits en servitude. Les gens des classes inférieures étaient punis d’un exil perpétuel. On eut aussi recours aux miracles. On rapporte, entre autres, qu’un fermier, qui se disposait un dimanche à aller labourer et qui nettoyait sa charrue avec un outil de fer, vit cet outil s’attacher à sa main et y rester pendant deus ans, à sa grande douleur et à sa grande honte. (Francis West, Historical and Practical Discourse on the Lord’s Day, p. 147.) Plus tard, le pape ordonna aux curés de paroisse de réprimander les transgresseurs du dimanche et de les inviter à aller faire leurs prières à l’église sous peine des pires 389

employées par Rome à cet effet au cours <strong>des</strong> siècles passés. S’il désire savoir comment<br />

papistes et protestants traiteront ceux qui méconnaîtront leurs dogmes, qu’il s’instruise<br />

sur la manière dont Rome a traité le sabbat de 1’Eternel et ses défenseurs. Des édits<br />

royaux, <strong>des</strong> décisions de conciles généraux, <strong>des</strong> ordonnances de l’Eglise appuyées par le<br />

pouvoir séculier, tels sont les moyens qui furent employés pour donner à une fête païenne<br />

une place d’honneur dans le monde chrétien. La première disposition légale en faveur du<br />

dimanche fut l’édit de Constantin. (En 321 de notre ère. Voir Appendice.) Aux termes de<br />

cet édit, les habitants <strong>des</strong> villes devaient se reposer “au jour vénérable du soleil ” , tandis<br />

que les gens de la campagne pouvaient vaquer à leurs occupations ordinaires. Bien que<br />

cet édit fût virtuellement païen, il fut promulgué par Constantin après son adhésion au<br />

christianisme.<br />

Estimant sans doute que le décret impérial n’était pas suffisant pour suppléer à<br />

l’absence de tout ordre divin, l’évêque opportuniste de Césarée, grand ami et flatteur de<br />

l’empereur, prétendit que Jésus avait transféré le repos du sabbat au dimanche. Eusèbe<br />

reconnaît involontairement être incapable de produire un seul témoignage scripturaire en<br />

faveur de la nouvelle institution et signale les auteurs réels du changement, en ajoutant :<br />

“Tout ce qui devait se faire le jour du sabbat, nous l’avons transféré sur le jour du<br />

Seigneur. ” (Eusèbe de Césarée, Commentaire sur le Psaume 92 - Patrologie Migne, tome<br />

XXIII, col. 1172. Petit Montrouge, Paris 1887.) L’argument en faveur du dimanche,<br />

quelque faible qu’il fût, servit néanmoins à enhardir les hommes à fouler aux pieds le<br />

sabbat de L’Éternel. Tous ceux qui désiraient pactiser avec le monde acceptèrent la fête<br />

populaire.<br />

L’affermissement de la papauté et l’exaltation du dimanche progressent parallèlement.<br />

Pendant quelque temps, les gens de la campagne continuèrent à s’occuper de leurs<br />

travaux en dehors <strong>des</strong> heures du culte, et le septième jour fut encore considéré comme le<br />

jour du repos. Mais, graduellement, un changement se produisit. On défendit aux<br />

magistrats le dimanche, de ne prononcer aucun jugement sur <strong>des</strong> causes civiles. Bientôt<br />

les gens de toute catégorie reçurent l’ordre de s’abstenir de toute œuvre servile, sous<br />

peine d’amende pour les hommes libres, et de la flagellation pour les serviteurs. Plus tard,<br />

les dispositions de la loi exigèrent que les riches coupables abandonnassent la moitié de<br />

leurs biens et que, s’ils s’obstinaient à transgresser le dimanche, ils fussent réduits en<br />

servitude. Les gens <strong>des</strong> classes inférieures étaient punis d’un exil perpétuel. On eut aussi<br />

recours aux miracles. On rapporte, entre autres, qu’un fermier, qui se disposait un<br />

dimanche à aller labourer et qui nettoyait sa charrue avec un outil de fer, vit cet outil<br />

s’attacher à sa main et y rester pendant deus ans, à sa grande douleur et à sa grande honte.<br />

(Francis West, Historical and Practical Discourse on the Lord’s Day, p. 147.)<br />

Plus tard, le pape ordonna aux curés de paroisse de réprimander les transgresseurs du<br />

dimanche et de les inviter à aller faire leurs prières à l’église sous peine <strong>des</strong> pires<br />

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