Léviathan des Nations_fr
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ange s'accomplit le plus directement. Les écrits de Miller et de ses collaborateurs parvinrent dans des pays lointains. La joyeuse nouvelle du prochain retour de Christ fut portée dans toutes les contrées du monde où l'Evangile avait pénétré. Le message de l' Evangile éternel : Craignez Dieu, et donnez lui gloire, car l'heure de son jugement est venue," se répandit au près et au loin. Le témoignage des prophéties qui semblait fixer la date de la venue de Christ au printemps de l'année 1844, produisait une profonde impression sur les esprits. Comme la proclamation du message retentissait d'un Etat à l'autre, elle éveillait partout un intérêt général. Bien des gens étaient convaincus que les arguments tirés des périodes prophétiques étaient corrects, et, sacrifiant leurs préjugés, ils reçurent joyeusement la vérité. Quelques ministres mirent de côté leurs vues et leurs sentiments sectaires, abandonnèrent leurs salaires et leurs Eglises, et s'unirent pour proclamer la venue de Jésus. Il n'y eut comparativement que peu de ministres qui acceptèrent ce message, c'est pourquoi sa proclamation fut confiée en grande partie à d'humbles laïques. Des fer- 15 miers laissèrent leurs champs, des artisans, leurs outils, des marchands, leur commerce, des hommes de science, leur position. Pourtant le nombre d'ouvriers fut petit comparativement à l'œuvre qui devait être accomplie. L'état d'une Eglise déchue et d'un monde plongé dans le mal, oppressait l'âme des vraies sentinelles, et elles enduraient joyeusement labeurs, privations et souffrances, pour appeler les hommes à une repentance salutaire. Quoique Satan fit des efforts déterminés pour entraver ses progrès, l'œuvre avança fermement, et la vérité relative à la prochaine venue de Christ fut reçue par des milliers de personnes. De tous côtés, on entendait des exhortations pressantes qui avertissaient tous les pécheurs, mondains et chrétiens de profession, à fuir la colère à venir. Comme Jean- Baptiste, le précurseur de Christ, les prédicateurs adventistes mettaient la cognée à la racine des arbres, et conjuraient tous les hommes de porter des fruits convenables à la repentance. Leurs appels émouvants formaient un contraste frappant avec les assurances de paix et de sûreté données du haut des chaires populaires. Partout où le message était prêché, il émouvait le peuple. Le témoignage simple et direct des Ecritures, saisissant les cœurs par la puissance du Saint-Esprit, avait une force de conviction à laquelle peu étaient capables de résister. Des gens qui faisaient profession de religion furent arrachés à leur funeste sécurité. Ils virent leur tiédeur, leur mondanité, leur incrédulité, leur orgueil et leur égoïsme. Bien des personnes recherchèrent le Seigneur avec repentance et humiliation. Les affections qui s'étaient portées si longtemps sur les choses terrestres, se fixèrent alors sur les choses du ciel. L'Esprit de Dieu reposait sur ses enfants, et, le cœur attendri et soumis, ils unissaient leurs voix à celles des sentinelles fidèles pour crier : " Craignez Dieu, et donnez lui gloire, car l'heure de son jugement est venue." Des pécheurs, fondant en larmes, 246
demandaient : " Que faut-il que je fasse pour être sauvé ? " Ceux qui avaient commis des actes malhonnêtes s'efforçaient de faire restitution. Tous ceux qui trouvaient la paix en Christ désiraient ardemment en voir d'autres participer à la même bénédiction. Les cœurs des parents étaient tournés vers les enfants, et les cœurs des enfants vers leurs parents. Les barrières de l'orgueil et de la froide réserve disparaissaient. Ils se faisaient des confessions touchantes, et les membres de la famille travaillaient au salut de leurs proches et de ceux qu'ils aimaient. On entendait très fréquemment des voix faisant monter au ciel des prières ardentes. Partout on voyait des âmes profondément angoissées, luttant avec Dieu. Beaucoup de gens passaient les nuits en prière pour avoir l'assurance que leurs péchés étaient pardonnés, ou pour obtenir la conversion de leurs parents ou de leurs voisins. Toutes les classes de la société accouraient aux assemblées adventistes. Riches et pauvres, grands et petits, désiraient, pour une cause ou pour une autre, entendre l'exposition de la doctrine du second avènement. Le Seigneur tenait en bride l'esprit d'opposition, tandis que ses serviteurs exposaient les raisons de leur foi. Parfois l'instrument était faible, mais l'Esprit de Dieu donnait puissance à sa vérité. On sentait dans ces assemblées, la présence des saints anges, et chaque jour nombre de personnes étaient ajoutées aux croyants. A mesure qu'on répétait les preuves de la venue prochaine de Christ, de grandes foules, suspendues aux lèvres des prédicateurs, écoutaient avec recueillement les vérités solennelles qu'ils exposaient. Il semblait que le ciel et la terre se fussent rapprochés. La puissance de Dieu reposait sur les vieillards, les jeunes gens et les adultes. Des hommes rentraient chez eux des louanges sur les lèvres, et leurs joyeux accents rompaient le silence de la nuit. Aucun de ceux qui ont assisté à ces assemblées n'oubliera jamais ces scènes solennelles. La proclamation d'un temps déterminé pour la venue de Christ suscita une grande opposition de la part de beaucoup de personnes de toutes les conditions, depuis 16 le ministre en chaire jusqu'au pécheur le plus impudent. Alors ces paroles prophétiques s'accomplirent : " Dans les derniers jours, il viendra des moqueurs marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car, depuis que les pères sont morts, toutes choses demeurent comme dés le commencement de la création. " 2 Pierre 3 : 3, 4. Bien des personnes qui professaient aimer le Sauveur, déclaraient ne rien avoir contre la doctrine du second avènement. Elles s'opposaient seulement à ce qu'on précisât le temps de cette venue. Mais l'œil scrutateur de Dieu lisait au fond de leurs cœurs. Elles ne désiraient pas entendre dire que Christ allait bientôt venir pour juger le monde avec justice. Elles avaient été des serviteurs infidèles, leurs œuvres n'eussent pas pu soutenir le regard pénétrant du Dieu qui sonde les cœurs, et elles craignaient de rencontrer le Seigneur. Comme les Juifs au temps du premier avènement de Christ, elles n'étaient pas préparées à acclamer la venue de Jésus. Non seulement elles ne voulaient point écouter les arguments positifs tirés de la Bible, mais elles se moquaient même de ceux qui 247
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Evangile éternel : Craignez Dieu, et donnez lui gloire, car l'heure de son jugement est<br />
venue," se répandit au près et au loin. Le témoignage <strong>des</strong> prophéties qui semblait fixer la<br />
date de la venue de Christ au printemps de l'année 1844, produisait une profonde<br />
impression sur les esprits.<br />
Comme la proclamation du message retentissait d'un Etat à l'autre, elle éveillait<br />
partout un intérêt général. Bien <strong>des</strong> gens étaient convaincus que les arguments tirés <strong>des</strong><br />
pério<strong>des</strong> prophétiques étaient corrects, et, sacrifiant leurs préjugés, ils reçurent<br />
joyeusement la vérité. Quelques ministres mirent de côté leurs vues et leurs sentiments<br />
sectaires, abandonnèrent leurs salaires et leurs Eglises, et s'unirent pour proclamer la<br />
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message, c'est pourquoi sa proclamation fut confiée en grande partie à d'humbles laïques.<br />
Des fer- 15 miers laissèrent leurs champs, <strong>des</strong> artisans, leurs outils, <strong>des</strong> marchands, leur<br />
commerce, <strong>des</strong> hommes de science, leur position. Pourtant le nombre d'ouvriers fut petit<br />
comparativement à l'œuvre qui devait être accomplie. L'état d'une Eglise déchue et d'un<br />
monde plongé dans le mal, oppressait l'âme <strong>des</strong> vraies sentinelles, et elles enduraient<br />
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repentance salutaire. Quoique Satan fit <strong>des</strong> efforts déterminés pour entraver ses progrès,<br />
l'œuvre avança fermement, et la vérité relative à la prochaine venue de Christ fut reçue<br />
par <strong>des</strong> milliers de personnes.<br />
De tous côtés, on entendait <strong>des</strong> exhortations pressantes qui avertissaient tous les<br />
pécheurs, mondains et chrétiens de profession, à fuir la colère à venir. Comme Jean-<br />
Baptiste, le précurseur de Christ, les prédicateurs adventistes mettaient la cognée à la<br />
racine <strong>des</strong> arbres, et conjuraient tous les hommes de porter <strong>des</strong> <strong>fr</strong>uits convenables à la<br />
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de paix et de sûreté données du haut <strong>des</strong> chaires populaires. Partout où le message était<br />
prêché, il émouvait le peuple. Le témoignage simple et direct <strong>des</strong> Ecritures, saisissant les<br />
cœurs par la puissance du Saint-Esprit, avait une force de conviction à laquelle peu<br />
étaient capables de résister. Des gens qui faisaient profession de religion furent arrachés à<br />
leur funeste sécurité. Ils virent leur tiédeur, leur mondanité, leur incrédulité, leur orgueil<br />
et leur égoïsme. Bien <strong>des</strong> personnes recherchèrent le Seigneur avec repentance et<br />
humiliation. Les affections qui s'étaient portées si longtemps sur les choses terrestres, se<br />
fixèrent alors sur les choses du ciel.<br />
L'Esprit de Dieu reposait sur ses enfants, et, le cœur attendri et soumis, ils unissaient<br />
leurs voix à celles <strong>des</strong> sentinelles fidèles pour crier : " Craignez Dieu, et donnez lui<br />
gloire, car l'heure de son jugement est venue." Des pécheurs, fondant en larmes,<br />
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