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Léviathan des Nations_fr

serpent de mer, dragon de mer, , , archidémon, lucifer, , , lviathan,

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la lumière de la Parole de Dieu.”Williams a été le premier dans la chrétienté moderne à<br />

établir le gouvernement civil sur le principe de la liberté religieuse et de l’égalité <strong>des</strong><br />

opinions devant la loi.”(Bancroft, Ire part., Chap. XV, par. 16.) Il affirmait que le devoir<br />

du magistrat était de punir le crime, mais non de dominer sur les consciences.” Le<br />

magistrat, disait-il, peut décider ce que l’homme doit à son semblable ; mais quand il<br />

s’avise de lui prescrire ses devoirs envers son Dieu, il sort de ses attributions. L’Etat peut<br />

établir un credo aujourd’hui et demain un autre, comme cela s’est vu sous divers rois et<br />

reines d’Angleterre, et comme l’ont fait différents papes et conciles de 1’Eglise romaine,<br />

ce qui rend la croyance incertaine et donne libre cours à l’arbitraire.”(Martyn, Vol. p.<br />

340.)<br />

La présence aux services religieux était obligatoire sous peine d’amende et de prison.<br />

Williams bravait cette loi, qu’il appelait “le pire article de la loi anglaise “.”Forcer un<br />

homme à adorer Dieu avec <strong>des</strong> personnes ne partageant pas ses croyances c’était, selon<br />

lui, une violation flagrante du droit privé ; traîner au culte <strong>des</strong> gens irréligieux et<br />

indifférents, c’était cultiver l’hypocrisie. Nul ne doit être contraint d’adorer Dieu ou de<br />

contribuer aux <strong>fr</strong>ais du culte. — Quoi ! s’écriaient ses antagonistes, scandalisés de sa<br />

doctrine, Jésus ne dit-il pas que l’ouvrier mérite d’être nourri ? — Assurément,<br />

répliquait-il, mais par ceux qui l’emploient.”(Bancroft, Ire part., Chap. XV, par. 2.)<br />

Roger Williams était reconnu et aimé comme un fidèle ministre de 1’Evangile. Sa<br />

haute intelligence, sa charité, son intégrité incorruptible lui avaient gagné le respect de la<br />

colonie. Mais on ne voulut pas tolérer sa ferme opposition à l’ingérence du magistrat<br />

dans le domaine de l’Eglise, ni ses plaidoyers en faveur de la liberté religieuse.<br />

L’introduction de cette nouvelle doctrine, disait-on, ébranlera les bases du gouvernement<br />

de la colonie, et on le condamna au bannissement. Williams se vit ainsi obligé de s’enfuir<br />

et de chercher, en plein hiver, un refuge dans la forêt vierge.” Quatorze semaines durant,<br />

dit-il, par un <strong>fr</strong>oid glacial, j’errai sans asile et sans pain, nourri par les corbeaux du désert,<br />

et m’abritant le plus souvent dans le creux d’un arbre.”(Martyn, Vol. p. 349, 350.”Il finit<br />

par trouver un refuge auprès d’une tribu indienne dont il avait gagné l’affection et la<br />

confiance en s’efforçant de lui enseigner l’Evangile.<br />

Au bout de plusieurs mois, Williams arriva sur les rives de la baie de Narragansett, où<br />

il fonda le premier Etat <strong>des</strong> temps modernes qui ait reconnu, d’une façon complète, le<br />

droit à la liberté de conscience. Le principe fondamental de la nouvelle colonie fut ainsi<br />

formulé : “Chacun aura la liberté de servir Dieu selon les lumières de sa conscience.”(Id.,<br />

p. 354.) Le petit Etat de Rhode-Island était <strong>des</strong>tiné à devenir l’asile <strong>des</strong> opprimés. Son<br />

influence devait s’accroître à tel point que son principe fondamental — la liberté civile et<br />

religieuse — est devenu la pierre angulaire de la République américaine.<br />

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