Léviathan des Nations_fr
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avec ses enfants, et la persécution ne parvenait pas à réduire leur témoignage au silence. D’ailleurs, un grand nombre d’entre eux, contraints de traverser les mers, se rendirent en Amérique où ils jetèrent les bases d’une république fondée sur le double principe de la liberté civile et religieuse, qui a fait la sécurité et la gloire des Etats-Unis. On vit alors, comme aux jours des apôtres, la persécution contribuer aux progrès de l’Evangile. John Bunyan, jeté dans une infecte prison, au milieu de débauchés et de voleurs, y respirait néanmoins l’atmosphère même du ciel, et écrivit là sa merveilleuse allégorie du voyage du chrétien allant du pays de la perdition à la cité céleste. Depuis plus de deux siècles, cette voix sortie de la prison de Bedford ne cesse de remuer les cœurs. Les ouvrages de Bunyan, le Voyage du chrétien et Grâce abondante, ont amené un grand nombre d’âmes sur le sentier de la vie. Baxter, Flavel, Aleine et d’autres hommes doués, cultivés, et d’une vie chrétienne austère, se levèrent à leur tour pour défendre vaillamment “la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes.”L’œuvre accomplie par ces hommes proscrits par les autorités civiles est impérissable. La Source de la Vie et la Méthode de la Grâce, de Flavel, ont montré à des milliers d’âmes comment on se donne à Jésus. Le Pasteur chrétien, de Baxter, a été en bénédiction à ceux qui désiraient un réveil de l’œuvre de Dieu, et son Repos éternel des saints a fait connaître à de nombreux lecteurs “le repos qui reste pour le peuple de Dieu “. Un siècle plus tard, en un temps de grandes ténèbres spirituelles, parurent de nouveaux porte-lumière ; c’étaient Whitefield et les deux Wesley. Sous la domination de l’Eglise établie, l’Angleterre avait subi un déclin religieux qui l’avait ramenée à un état voisin du paganisme. La religion naturelle constituait l’étude favorite du clergé et renfermait presque toute sa théologie. Les classes supérieures se moquaient de la piété et se flattaient d’être au-dessus de ce qu’elles appelaient du fanatisme. Les classes inférieures étaient plongées dans l’ignorance et le vice, et l’Eglise n’avait ni le courage ni la foi nécessaires pour soutenir la cause chancelante de la vérité. La grande doctrine de la justification par la foi, si bien mise en relief par Luther, était tombée dans l’oubli ; elle avait cédé le pas à la doctrine romaine du salut par les bonnes œuvres. Whitefield et les Wesley, membres de l’Eglise établie et honnêtes chercheurs de la grâce de Dieu, avaient appris à la trouver dans une vie vertueuse et dans l’observation des rites de la religion. Un jour où Charles Wesley, gravement malade, attendait sa fin, on lui demanda sur quoi reposait son espérance de vie éternelle.”J’ai servi Dieu au mieux de mes connaissances “, répondit-il. L’ami qui lui avait posé cette question ne paraissant pas entièrement satisfait de la réponse, Wesley se dit : “Quoi ! mes efforts ne seraient pas une base sufisante ? Voudrait-il me priver de mes mérites ? Je n’ai pas autre chose sur quoi me reposer.”(John Whitehead, Life of the Rev. Charles Wesley, p. 102 - 2e éd. améric. 164
1845.) Telles étaient les ténèbres qui avaient envahi l’Eglise, voilant le dogme de l’expiation, ravissant au Christ sa gloire et détournant l’attention des hommes de leur unique espérance de salut : le sang du Rédempteur crucifié. Wesley et ses collaborateurs furent amenés à comprendre que la vraie religion a son siège dans le cœur , et que la loi de Dieu embrasse non seulement les paroles et les actions, mais aussi les pensées. La sainteté intérieure ne leur parut pas moins nécessaire que la correction extérieure, et ils voulurent vivre une vie nouvelle. Par la prière et la vigilance, ils s’efforçaient de combattre les inclinations du cœur naturel. Pratiquant le renoncement, la charité, l’humilité, ils observaient rigoureusement tout ce qui leur paraissait susceptible de les aider à atteindre leur but, à savoir : un état de sainteté qui assure la faveur de Dieu. Mais ils n’y parvenaient pas. Leurs efforts ne les délivraient ni du poids terrible du péché, ni de sa puissance. Ils passaient par l’expérience qui avait été celle de Luther dans sa cellule d’Erfurt, obsédés par la question même qui avait fait son supplice : “Comment l’homme serait-il juste devant Dieu ? “(Job 9 : 2.) La flamme de la vérité divine qui s’était presque éteinte sur les autels du protestantisme devait être ranimée par l’ancien flambeau que les chrétiens de Bohême s’étaient transmis d’une génération à l’autre. Après la Réforme, le protestantisme de Bohême avait été f.oulé aux pieds par les sicaires de Rome. Tous ceux qui n’avaient pas voulu renoncer à la vérité avaient dû s’expatrier. Quelques-uns d’entre eux, ayant trouvé un refuge en Saxe, y avaient conservé leur foi. Ce furent leurs descendants, les Moraves, qui communiquèrent la lumière à Wesley et à ses associés. Voici dans quelles circonstances. Après avoir été consacrés au saint ministère, Jean et Charles Wesley furent envoyés en mission en Amérique. A bord de leur vaisseau se trouvait un groupe de Moraves. De violentes tempétes éclatèrent au cours de cette traversée. Mis en présence de la mort, Jean Wesley gémissait de ne pas être en paix avec Dieu, tandis que les Saxons, au contraire, manifestaient une assurance et une sérénité auxquelles le jeune clergyman était étranger. “Depuis longtemps, écrivait-il plus tard, j’avais observé le grand sérieux de leur maintien. Ils avaient donné des preuves constantes de leur humilité en rendant aux autres passagers des services auxquels les Anglais n’eussent pas voulu s’abaisser, et pour lesquels ils ne désiraient ni n’acceptaient aucune rémunération. ,,Il est bon, disaient-ils, que notre cœur orgueilleux soit soumis à de telles humiliations, car notre bon Sauveur a fait bien davantage pour nous. Chaque jour ils avaient manifesté une douceur à toute épreuve. Etaient-ils heurtés, frappés ou jetés à terre, ils se relevaient tranquillement, sans faire entendre la moindre plainte. “Ils eurent bientôt l’occasion de prouver qu’ils étaient libres de la crainte comme ils l’étaient de l’orgueil, de la colère et de la rancune. … Un jour, pendant un de leurs 165
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1845.) Telles étaient les ténèbres qui avaient envahi l’Eglise, voilant le dogme de<br />
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unique espérance de salut : le sang du Rédempteur crucifié.<br />
Wesley et ses collaborateurs furent amenés à comprendre que la vraie religion a son<br />
siège dans le cœur , et que la loi de Dieu embrasse non seulement les paroles et les<br />
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que la correction extérieure, et ils voulurent vivre une vie nouvelle. Par la prière et la<br />
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paraissait susceptible de les aider à atteindre leur but, à savoir : un état de sainteté qui<br />
assure la faveur de Dieu. Mais ils n’y parvenaient pas. Leurs efforts ne les délivraient ni<br />
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celle de Luther dans sa cellule d’Erfurt, obsédés par la question même qui avait fait son<br />
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La flamme de la vérité divine qui s’était presque éteinte sur les autels du<br />
protestantisme devait être ranimée par l’ancien flambeau que les chrétiens de Bohême<br />
s’étaient transmis d’une génération à l’autre. Après la Réforme, le protestantisme de<br />
Bohême avait été f.oulé aux pieds par les sicaires de Rome. Tous ceux qui n’avaient pas<br />
voulu renoncer à la vérité avaient dû s’expatrier. Quelques-uns d’entre eux, ayant trouvé<br />
un refuge en Saxe, y avaient conservé leur foi. Ce furent leurs <strong>des</strong>cendants, les Moraves,<br />
qui communiquèrent la lumière à Wesley et à ses associés. Voici dans quelles<br />
circonstances. Après avoir été consacrés au saint ministère, Jean et Charles Wesley furent<br />
envoyés en mission en Amérique. A bord de leur vaisseau se trouvait un groupe de<br />
Moraves. De violentes tempétes éclatèrent au cours de cette traversée. Mis en présence de<br />
la mort, Jean Wesley gémissait de ne pas être en paix avec Dieu, tandis que les Saxons,<br />
au contraire, manifestaient une assurance et une sérénité auxquelles le jeune clergyman<br />
était étranger.<br />
“Depuis longtemps, écrivait-il plus tard, j’avais observé le grand sérieux de leur<br />
maintien. Ils avaient donné <strong>des</strong> preuves constantes de leur humilité en rendant aux autres<br />
passagers <strong>des</strong> services auxquels les Anglais n’eussent pas voulu s’abaisser, et pour<br />
lesquels ils ne désiraient ni n’acceptaient aucune rémunération. ,,Il est bon, disaient-ils,<br />
que notre cœur orgueilleux soit soumis à de telles humiliations, car notre bon Sauveur a<br />
fait bien davantage pour nous. Chaque jour ils avaient manifesté une douceur à toute<br />
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faire entendre la moindre plainte.<br />
“Ils eurent bientôt l’occasion de prouver qu’ils étaient libres de la crainte comme ils<br />
l’étaient de l’orgueil, de la colère et de la rancune. … Un jour, pendant un de leurs<br />
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