Léviathan des Nations_fr
serpent de mer, dragon de mer, , , archidémon, lucifer, , , lviathan, serpent de mer, dragon de mer, , , archidémon, lucifer, , , lviathan,
sa lumière, et l’étude des Ecritures commença à me devenir beaucoup plus facile. " (Schuler et Schulthess, Zwingli, Vol. p. 81.) Ce n’est pas de Luther que Zwingle reçut la vérité. Si Luther prêche le Christ, disait le réformateur suisse, il fait ce que je fais ; ceux qui ont été amenés par lui au Sauveur surpassent en nombre ceux qui l’ont été par moi. N’importe ! je ne veux porter d’autre nom que celui de Jésus-Christ dont je suis le soldat, et qui seul est mon chef. Jamais un seul trait de lettre n’a été écrit par moi à Luther, ni par Luther à moi. Et pourquoi ? … Afin de montrer à tous combien l’Esprit de Dieu est en harmonie avec lui-même, puisque, sans nous être jamais consultés, nous enseignons la doctrine de Jésus-Christ avec tant d’uniformité. En 1516, Zwingle fut appelé au poste de prédicateur du couvent d’Einsiedeln. Il devait y trouver l’occasion d’apprendre à mieux connaître les prévarications de Rome et allait, comme réformateur, exercer une influence qui s’étendrait bien au-delà des Alpes. Au nombre des attractions d’Einsiedeln se trouvait une image de la Vierge qui, disait-on, opérait des miracles. Au-dessus de la porte du couvent, on lisait cette inscription : " C’est ici qu’on trouve une pleine rémission de tous les péchés. " Des pèlerins y étaient attirés toute l’année, mais on accourait de toutes les parties de la Suisse, et même de France et d’Allemagne, à la grande fête annuelle célébrée en l’honneur de la Vierge. Profondément affligé par ce spectacle, Zwingle y vit l’occasion de proclamer à ces esclaves de la superstition la liberté que procure 1’Evangile. " Ne pensez pas, leur disait-il du haut de la chaire, que Dieu soit dans ce temple plus qu’en aucun autre lieu de sa création. Quelle que soit la contrée de la terre que vous habitiez, Dieu vous entoure et vous entend, … aussi bien qu’à Notre-Dame d’Einsiedeln. Seraient-ce des œuvres inutiles, de longs pèlerinages, des offrandes, des images, l’invocation de la Vierge et des saints qui vous obtiendraient la grâce de Dieu ? … Qu’importe la multitude des paroles dont nous formons nos prières ! Qu’importent un capuchon éclatant, une tête bien rasée, une robe longue et bien plissée, et des mules ornées d’or ? … C’est au cœur que Dieu regarde ; et notre cœur est éloigné de Dieu. " " Jésus-Christ, qui s’est offert une fois sur la croix, ajoutait-il, voilà l’hostie, la victime qui a expié les péchés de tous les fidèles pour toute l’éternité. " Ces paroles furent mal accueillies par nombre de ses auditeurs, désagréablement surpris d’apprendre que leur fatigant voyage avait été inutile. Ils ne pouvaient comprendre un pardon qui leur était gratuitement offert par Jésus-Christ. Le chemin du ciel tracé par Rome leur suffisait. Ils n’étaient pas disposés à en chercher un meilleur. Il leur était plus facile de s’en remettre, pour leur salut, aux prêtres et au pape que de purifier leur cœur . D’autres, en revanche, recevaient avec joie la bonne nouvelle de la rédemption acquise par le Sauveur. Les rites prescrits par Rome ne leur avaient pas apporté la paix et ils acceptaient avec foi la propitiation opérée par le sang de l’agneau. 110
Rentrés dans leurs foyers, ils y apportaient les précieuses lumières qu’ils avaient reçues. La vérité se répandait ainsi de ville en ville et de village en village et le nombre des visiteurs de la madone diminuait très sensiblement. Cela aboutit à une baisse notable des offrandes et par conséquent des honoraires de Zwingle, qui en dépendaient. Mais loin de s’en chagriner, il s’en réjouissait car il voyait s’effondrer la puissance du fanatisme et de la superstition. Les dignitaires de 1’Eglise ne se désintéressaient pas des faits et gestes du réformateur. Croyant pouvoir le gagner à leur cause par la flatterie, ils s’abstenaient momentanément d’intervenir. Dans l’intervalle, la vérité gagnait bien des cœurs. Les travaux de Zwingle à Einsiedeln le préparaient à une mission plus importante. Au bout de trois ans, il fut appelé au poste de prédicateur de la cathédrale de Zurich. Cette ville étant alors la plus importante de la confédération suisse, tout ce qui s’y faisait avait une grande répercussion. Les ecclésiastiques qui l’avaient appelé à ce poste eurent soin de lui faire comprendre qu’ils ne désiraient aucune innovation. Vous mettrez tous vos soins, lui diton gravement, à faire rentrer les revenus du chapitre sans en négliger aucun. Vous exhorterez les fidèles, soit du haut de la chaire, soit au confessionnal, à payer les redevances et les dîmes et à montrer par leurs offrandes qu’ils aiment l’Eglise. Vous vous appliquerez à multiplier les revenus qui proviennent des malades, des messes et en général de tout le casuel. Le chapitre ajoutait : " Quant aux saints sacrements, à la prédication et à sa présence au milieu du troupeau, ce sont aussi les devoirs du prêtre. Cependant, vous pouvez vous faire remplacer à ces diverses fonctions par un vicaire, surtout pour la prédication. Vous ne devez administrer les sacrements qu’aux notables, et après en avoir été requis ; il vous est interdit de le faire sans distinction de personnes. " Zwingle écouta ces exhortations en silence. Puis, après avoir exprimé sa reconnaissance pour l’honneur d’avoir été appelé à ce poste important, il exposa la ligne de conduite qu’il se proposait de suivre. " La vie de Jésus, dit-il, a été trop longtemps cachée au peuple. Je prêcherai surtout l’Evangile selon saint Matthieu, chapitre après chapitre, suivant le sens du Saint-Esprit, en puisant uniquement aux sources de l’Ecriture, en la sondant, en la comparant avec elle-même et en recherchant l’intelligence par de constantes et ardentes prières. C’est à la gloire et à la louange de Dieu, de son Fils unique ; c’est au salut des âmes, et à leur enseignement dans la vraie foi, que je consacrerai mon ministère. " Quelques ecclésiastiques le désapprouvèrent. Mais Zwingle demeura ferme déclarant qu’il ne se proposait d’introduire aucune innovation : il ne faisait que retourner aux usages de l’Eglise dans ses plus beaux jours. Déjà les vérités qu’il enseignait avaient éveillé l’intérêt et l’on se pressait en foule à ses prédications. Plusieurs personnes qui ne fréquentaient plus l’Eglise depuis longtemps étaient au nombre de ses auditeurs réguliers. Il commença son ministère en lisant et en 111
- Page 67 and 68: Chapitre 6 - Deux Héros Dès le ne
- Page 69 and 70: produisait dans Prague, les deux é
- Page 71 and 72: détournés, éblouis, telle une pe
- Page 73 and 74: ami, de ne point rompre ce cachet a
- Page 75 and 76: Il fut alors livré au bras séculi
- Page 77 and 78: lorsque je vous exhorte à ne point
- Page 79 and 80: Ainsi mouraient les fidèles témoi
- Page 81 and 82: qu’elle n’avait pu obtenir par
- Page 83 and 84: Chapitre 7 - Une Révolution Commen
- Page 85 and 86: faiblesses de sa nature par des je
- Page 87 and 88: Jamais de telles paroles n’avaien
- Page 89 and 90: celle de la Toussaint, approchait.
- Page 91 and 92: Dans le conflit avec les puissances
- Page 93 and 94: soumît implicitement et sans discu
- Page 95 and 96: éclairée. Il voyait que les trava
- Page 97 and 98: tremblèrent ; et, bien que les sym
- Page 99 and 100: Chapitre 8 - Un Champion de la Vér
- Page 101 and 102: Telles sont les armes employées en
- Page 103 and 104: très émus. De nombreuses personne
- Page 105 and 106: d’étonnement. Les uns voyaient e
- Page 107 and 108: devant l’assemblée. La paix rent
- Page 109 and 110: L’empereur lui-même, remarquant
- Page 111 and 112: suivre l’exemple de mes ancêtres
- Page 113 and 114: sur son sentier, il quitta Worms, l
- Page 115 and 116: mouvement portât non le sceau de l
- Page 117: pensaient-ils, plus puissants que t
- Page 121 and 122: traversait en ce moment la Suisse,
- Page 123 and 124: des livres de Luther avaient eus en
- Page 125 and 126: Chapitre 10 - Le Progrès de la Ref
- Page 127 and 128: Et maintenant, Wittenberg même, la
- Page 129 and 130: Luther. Il déclarait qu’en subst
- Page 131 and 132: les provinces, les hameaux, les cha
- Page 133 and 134: Chapitre 11 - La Protestation des P
- Page 135 and 136: et à quels hasards la résistance
- Page 137 and 138: seule Parole, telle qu’elle est c
- Page 139 and 140: L’empereur, lui disait-on, convoq
- Page 141 and 142: il déclara que " la doctrine de l
- Page 143 and 144: Chapitre 12 - La Reforme en France
- Page 145 and 146: les paysans, jusqu’aux nobles et
- Page 147 and 148: Le monarque, heureux de mettre à l
- Page 149 and 150: doctrines, répondait Calvin ; leur
- Page 151 and 152: majorité le rejeta. François Ier
- Page 153 and 154: qui se rendaient au lieu de l’ex
- Page 155 and 156: Une nuit sombre était descendue su
- Page 157 and 158: le réformateur les campagnards sup
- Page 159 and 160: terre ? Dans toute la chrétienté,
- Page 161 and 162: Chapitre 13 - La Réveille en Holla
- Page 163 and 164: interrogé sur ses pratiques religi
- Page 165 and 166: générale. Décidé à opérer une
- Page 167 and 168: Chapitre 14 - La Réforme Fait du P
Rentrés dans leurs foyers, ils y apportaient les précieuses lumières qu’ils avaient reçues.<br />
La vérité se répandait ainsi de ville en ville et de village en village et le nombre <strong>des</strong><br />
visiteurs de la madone diminuait très sensiblement. Cela aboutit à une baisse notable <strong>des</strong><br />
of<strong>fr</strong>an<strong>des</strong> et par conséquent <strong>des</strong> honoraires de Zwingle, qui en dépendaient. Mais loin de<br />
s’en chagriner, il s’en réjouissait car il voyait s’effondrer la puissance du fanatisme et de<br />
la superstition.<br />
Les dignitaires de 1’Eglise ne se désintéressaient pas <strong>des</strong> faits et gestes du<br />
réformateur. Croyant pouvoir le gagner à leur cause par la flatterie, ils s’abstenaient<br />
momentanément d’intervenir. Dans l’intervalle, la vérité gagnait bien <strong>des</strong> cœurs. Les<br />
travaux de Zwingle à Einsiedeln le préparaient à une mission plus importante. Au bout de<br />
trois ans, il fut appelé au poste de prédicateur de la cathédrale de Zurich. Cette ville étant<br />
alors la plus importante de la confédération suisse, tout ce qui s’y faisait avait une grande<br />
répercussion. Les ecclésiastiques qui l’avaient appelé à ce poste eurent soin de lui faire<br />
comprendre qu’ils ne désiraient aucune innovation. Vous mettrez tous vos soins, lui diton<br />
gravement, à faire rentrer les revenus du chapitre sans en négliger aucun. Vous<br />
exhorterez les fidèles, soit du haut de la chaire, soit au confessionnal, à payer les<br />
redevances et les dîmes et à montrer par leurs of<strong>fr</strong>an<strong>des</strong> qu’ils aiment l’Eglise. Vous vous<br />
appliquerez à multiplier les revenus qui proviennent <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>, <strong>des</strong> messes et en<br />
général de tout le casuel.<br />
Le chapitre ajoutait : " Quant aux saints sacrements, à la prédication et à sa présence<br />
au milieu du troupeau, ce sont aussi les devoirs du prêtre. Cependant, vous pouvez vous<br />
faire remplacer à ces diverses fonctions par un vicaire, surtout pour la prédication. Vous<br />
ne devez administrer les sacrements qu’aux notables, et après en avoir été requis ; il vous<br />
est interdit de le faire sans distinction de personnes. " Zwingle écouta ces exhortations en<br />
silence. Puis, après avoir exprimé sa reconnaissance pour l’honneur d’avoir été appelé à<br />
ce poste important, il exposa la ligne de conduite qu’il se proposait de suivre. " La vie de<br />
Jésus, dit-il, a été trop longtemps cachée au peuple. Je prêcherai surtout l’Evangile selon<br />
saint Matthieu, chapitre après chapitre, suivant le sens du Saint-Esprit, en puisant<br />
uniquement aux sources de l’Ecriture, en la sondant, en la comparant avec elle-même et<br />
en recherchant l’intelligence par de constantes et ardentes prières. C’est à la gloire et à la<br />
louange de Dieu, de son Fils unique ; c’est au salut <strong>des</strong> âmes, et à leur enseignement dans<br />
la vraie foi, que je consacrerai mon ministère. " Quelques ecclésiastiques le<br />
désapprouvèrent. Mais Zwingle demeura ferme déclarant qu’il ne se proposait<br />
d’introduire aucune innovation : il ne faisait que retourner aux usages de l’Eglise dans ses<br />
plus beaux jours.<br />
Déjà les vérités qu’il enseignait avaient éveillé l’intérêt et l’on se pressait en foule à<br />
ses prédications. Plusieurs personnes qui ne <strong>fr</strong>équentaient plus l’Eglise depuis longtemps<br />
étaient au nombre de ses auditeurs réguliers. Il commença son ministère en lisant et en<br />
111