10.07.2024 Views

Léviathan des Nations_fr

serpent de mer, dragon de mer, , , archidémon, lucifer, , , lviathan,

serpent de mer, dragon de mer, , , archidémon, lucifer, , , lviathan,

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

sur son sentier, il quitta Worms, le cœur débordant de joie et de louanges. " Le diable luimême,<br />

disait-il, gardait la citadelle du pape ; mais le Christ y a fait une large Brèche ; et<br />

Satan a dû confesser que le Seigneur est plus puissant que lui." Après son départ, afin que<br />

sa fermeté ne fût pas prise pour un fol entêtement, Luther écrivit à l’empereur : " Dieu,<br />

qui est le scrutateur <strong>des</strong> cœurs, m’est témoin que je suis prêt à obéir avec empressement à<br />

votre Majesté, soit dans la gloire, soit dans l’opprobre, soit par la vie, soit par la mort, et<br />

en n’exceptant absolument rien que la Parole de Dieu par laquelle l’homme a la vie. Dans<br />

les affaires de la vie présente, ma fidélité vous est assurée ; car ici perdre ou gagner sont<br />

choses indifférentes au salut. Mais quand il s’agit <strong>des</strong> biens éternels, Dieu ne veut pas que<br />

l’homme se soumette à l’homme. La soumission, dans le monde spirituel, est un véritable<br />

culte qui ne doit être rendu qu’au Créateur. "<br />

Sur le chemin du retour, Luther fut accueilli de façon plus flatteuse encore qu’à son<br />

arrivée à Worms. Des princes de 1’Eglise recevaient le moine excommunié ; <strong>des</strong><br />

magistrats honoraient l’homme dénoncé par l’empereur. On le pressa de prêcher, et, en<br />

dépit de la défense impériale, il monta de nouveau en chaire. " Je ne me suis jamais<br />

engagé, dit-il, et je ne m’engagerai jamais à enchaîner la Parole de Dieu. "<br />

(Correspondance de Luther (éd. de Ender), vol . III, p. 154, lettre du 14 mai 1521.)<br />

Peu de temps après son départ de Worms, les dignitaires de l’Eglise obtinrent contre<br />

lui un édit de l’empereur. Cet édit traitait Luther de " Satan en personne sous forme<br />

humaine et revêtu d’un habit de moine " . Dès que le sauf-conduit serait périmé, <strong>des</strong><br />

mesures devaient être prises en vue d’enrayer son œuvre. Défense était faite à toute<br />

personne de lui of<strong>fr</strong>ir l’hospitalité, de lui donner à manger ou à boire, de lui prêter<br />

assistance en public ou en privé. Où qu’il se trouvât, il fallait se saisir de lui et le livrer<br />

entre les mains <strong>des</strong> autorités, arrêter ses partisans et confisquer leurs biens; de plus, les<br />

écrits luthériens devaient être détruits ; enfin, quiconque ne se conformerait pas à ce<br />

décret était inclus dans sa condamnation. L’électeur de Saxe et tous les princes, qui<br />

étaient les plus courageux amis du réformateur, ayant quitté Worms peu après le départ<br />

de ce dernier, le décret fut sanctionné par la diète. Les romanistes exultaient ; ils<br />

croyaient le sort de la Réforme définitivement scellé.<br />

Mais Dieu avait préparé une voie de salut à son serviteur en vue de cette heure de<br />

péril. Un œil vigilant avait suivi les mouvements de Luther, et un cœur noble et généreux<br />

avait résolu de le sauver. Il était évident que ce qu’il fallait à Rome, ce n’était rien de<br />

moins que sa vie. Le seul moyen de l’arracher à la gueule du lion était de le cacher ; ce<br />

moyen, Dieu l’inspira à Frédéric de Saxe. Avec le concours d’amis sûrs, son plan fut<br />

exécuté, et le réformateur disparut pour ses amis comme pour ses ennemis. Pendant qu’il<br />

s’acheminait dans la direction de Wittenberg, il se vit soudain arrêté, arraché à son<br />

escorte, et conduit, après une fougueuse chevauchée à travers la forêt, dans le château de<br />

la Wartbourg, forteresse isolée dressée au sommet d’une colline. La capture et la retraite<br />

105

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!