Boxoffice Pro n°472 – 10 juillet 2024

N°472 / 10 juillet 2024
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
UNE INCROYABLE ÉPOPÉE AU CŒUR DE LA NATURE
PAR LES CRÉATEURS DE
ET

LE 23 OCT.
AU CINÉMA
UGC PRÉSENTE
UNE PRODUCTION ALEF TWO ET LES ENFANTS TERRIBLES
ALBAN IVANOV
CRÉATION : PHOTO : MATTHIAS CLAMER
UN FILM DE VARANTE SCÉNARIO DIALOGUES
SCÉNARIO ET
ET
PONE
PRODUCTEUR
RÉALISATION VARANTE SOUDJIAN & PONE
ARTISTIQUE PRODUCTEUR
DIALOGUES THOMAS PONE & VARANTE SOUDJIAN ARTISTIQUE THOMAS PONE
DIRECTEUR DIRECTEUR DE DE
MUSIQUE PRODUCTION 1ER ASSISTANT
MUSIQUE VINCENT LEBEAU PRODUCTION BRUNO GUILHEM RÉALISATEUR YVES IMAGE CYRIL BRON
1ER ASSISTANT
RÉALISATEUR YVES LAMIGEON IMAGE CYRIL BRON
SON SON GUILLAUME LE BRAZ LE BRAZ MONTAGE MONTAGE BRIAN BRIAN SCHMITT DÉCORS DÉCORS ISABELLE DELBECQ COSTUMES COSTUMES CÉCILE CÉCILE GUIOT GUIOT PRODUI PRODUI NORA NORA MELHLI ARTHUR ESSEBAG YOHAN YOHAN BAIADA BAIADA
AVEC UGC AVEC UGC STUDIO EXCEPTION FRANCE 2 2 CINÉMA PICTANOVO AVEC AVEC NETFLIX FRANCE TÉLÉVISIONS D’EXPLOITATION D’EXPLOITATION UGC UGC
T T
PAR PAR
AUDREY
EN COPRODUCTION
PIRAULT
EN COPRODUCTION
SOSO MANESSEN PARTENARIAT
PARTENARIAT
MOUSSA MAASKRI
TOUS DROITS TOUS DROITS
© 2024 © ALEF 2024 TWO ALEF - TWO LES ENFANTS - LES ENFANTS TERRIBLES TERRIBLES - UGC IMAGES - UGC IMAGES - FRANCE - FRANCE 2 CINÉMA 2 CINÉMA
MATÉRIEL DISPONIBLE DÈS LE 18 JUILLET DANS VOS SALLES
Affiches & affichettes Film-Annonce 1’30
Totems recto / verso
N’hésitez pas à contacter votre interlocuteur habituel chez UGC Distribution
Matériel disponible sur notre site ugcdistribution.fr

N°472 / 10 juillet 2024
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
STUDIOSHOW 2024
LE RETOUR EN FORCE DES MAJORS AMÉRICAINES

L'édito
Sommaire
Conte d’été
Ainsi se termine le premier semestre de 2024 et débute
le second, avec une Fête du Cinéma de tous les
records, portée par l’inépuisable Un p’tit truc en plus,
le vaillant Comte de Monte Cristo, et l’enthousiasmant
Vice-versa 2. Quatre jours qui ont rendu la confiance,
en prouvant que l’envie des spectateurs français de se
rendre dans les cinémas est puissante, quand des films
fédérateurs sont là.
Toutefois, cette euphorie ne doit pas cacher les tensions
qui règnent et s’expriment lors des assemblées générales
syndicales, à l’instar de celles de la grande exploitation,
qui accuse un retard de fréquentation important par
rapport aux moyennes prépandémiques, sans oublier
les sujets au long cours, qui préoccupent d'autant plus
que le climat politique est incertain. L’été sera parsemé
de réflexions sur les chantiers qui traversent le secteur,
que Clémence Zacharie des Cinémas Reynaud a pu
évoquer lors de L’Émission, avant d’être discutés en
profondeur lors du Congrès de Deauville, à la rentrée.
Un été qui s’annonce très dense, également au regard
du line-up que les majors ont dévoilé à l’occasion du
Studioshow, qui se tenait pour la deuxième année
consécutive au Grand Rex.
Ainsi commence donc le second semestre, avec
une belle dynamique que promettent de prolonger
les vacances estivales. « Vous n’avez encore rien
entendu ! », disait Le Chanteur de Jazz en 1927, pour
démarrer l’ère du parlant dans le cinéma, alors à
nous de vous dire que « vous n’avez encore rien vu ! ».
La rédaction
P. 6-7
ACTUALITÉS
Des mouvements dans la profession
La Réforme art et essai adoptée
De nouvelles aides pour les
cinémas itinérants
P. 8 à 11
À LA UNE
Studioshow 2024 :
le plein de promesses et d’images
P. 12
DISTRIBUTION
The Jokers joue carte sur table
pour ses dix ans
©Boxoffice Pro/Stéphane gGoubault
P.20 à 27
EXPLOITATION
D’Est en Ouest,
les syndicats font le bilan
Rencontre avec Clémence Zacharie,
Cinémas Reynaud
Le Concorde de Moissac
entame sa réouverture
P. 28
FOCUS
À Montaigu, Grand Écran dévoile
son nouveau cinéma
©Ciné Movida ©Grand Écran
©Cinefrance Studios-Madison Films
P.34
MISCELLANÉES
est une publication de
Disparitions, agenda de la profession…
N°ISSN : 2740-3335
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Infographiste
4 N°472 / 10 juillet 2024

LA COMÉDIE FAMILIALE DES VACANCES
SND PRÉSENTE
UNE PRODUCTION BONNE PIOCHE CINÉMA
& SND
AHMED
SYLLA
ISMAËL
BANGOURA
ZABOU
BREITMAN
UN FILM DE LÉA LANDO
ZÉRO POUVOIR,
ZÉRO RESPONSABILITÉ.
PHOTOS : EDDY BRIÈRE © 2023 - BONNE PIOCHE CINÉMA - SND - M6 FILMS
JULIEN
PESTEL
LOUISE
COLDEFY CLAUDIA TAGBO

Actualités
Le CNC en attente d’un
nouveau président
À l’heure où nous bouclons ces lignes, toujours pas
de remplaçant en vue à la présidence du CNC. Pour
rappel, le 28 juin dernier, Dominique Boutonnat a
démissionné, suite à sa condamnation à trois ans
de prison, dont un ferme –, pour agression sexuelle
sur son filleul. L’intérim est assuré par le directeur
général du Centre, Olivier Henrard.
Victor Hadida reconduit à
la présidence de la FNEF
Le président de Metropolitan a
été une nouvelle fois réélu à la
tête de la Fédération nationale
des éditeurs de films lors de
l’AG du 3 juillet dernier. Le
président Hadida est toujours
accompagné d’Olivier
Snanoudj (Warner Bros Discovery) en tant que
président adjoint, et Ardavan Safaee (Pathé Films),
en tant que trésorier. À noter par ailleurs que
KapFilms a rejoint l’organisation professionnelle,
après Gebeka Films et Moonlight Films Distribution
l’année dernière. La FNEF compte plus de 50
adhérents.
Un nouveau directeur des
ventes chez Wild Bunch
Suite au départ de Thomas
Legal vers The Jokers, Romain
Vaxelaire rejoint l’équipe
distribution de Wild Bunch en
tant que directeur des ventes
France. Auparavant en charge
de la programmation province
chez Gaumont de 2007 à 2022, il était devenu
directeur des ventes chez Zinc. à la création de
la société.
Un nouveau responsable des
acquisitions chez Arizona
Le distributeur indépendant
accueille Clément Chautant,
qui succède à Neuza Bagorro,
responsable des acquisitions
depuis mai 2020. Clément
Chautant était depuis 2019
chargé des festivals et du
marketing au sein de la société de ventes
internationales Indie Sales, où il a accompagné des
réalisateurs tels que Jasmila Žbanić, Lav Diaz,
Bruno Dumont ou Yolande Zauberman. Auparavant,
il a entre autres travaillé pour le département
audiovisuel de l'Institut français de Moscou.
©Jean-Luc Mege Photography ©DR ©Alessandro Santi
Play It Again recommence la fête
Le 10 e festival de classiques se déroulera du 18 septembre au 1 er octobre 2024 dans
près de 300 salles partout en France, sur le thème : Que la fête recommence !
Ciné-Cool 2024, un
tarif modulable
et une nouvelle
collaboration
L’opération estivale, portée par le Syndicat
des directeurs de cinémas de l’Est, le
Syndicat des directeurs de cinémas de
Rhin-et-Moselle et l’Association des cinémas
indépendants de l’Est, se déroulera
du 24 au 31 août prochains.
Après le relèvement du tarif unique à 5 € l'an passé,
pour cette édition 2024, chaque cinéma participant
sera libre de fixer son tarif préférentiel dans une fourchette
allant de 5 € à 6 € la séance (hors éventuelle
majoration 3D). Autre nouveauté de cette année : les
invitations remises aux partenaires dématérialisées, via
un QR code accepté par tous les cinémas (précisions à
venir). La date limite des inscriptions, en ligne, est fixée
au samedi 29 juin pour les salles.
Par ailleurs, les distributeurs souhaitant proposer un
(des) film(s) en avant-première, avec participation
éventuelle d'équipe(s), sont invités à se manifester auprès
des organisateurs. Ces derniers rappellent que « Ciné-
Cool n’est pas un festival, donc rien ne devrait empêcher
de proposer des films présentés au festival du film francophone
d'Angoulême ».
Organisé depuis 2019 par l’ADRC, Play It Again ! propose
de (re)découvrir une sélection de films de répertoire en
versions restaurées, présentés en partenariat avec les
distributeurs et le Syndicat des catalogues de films de
patrimoine. Pour l’édition 2024, une trentaine de films
sont rassemblés autour de la thématique de la fête…
prise parfois « à contrepied ». Des courts métrages d’Alice
Guy à Woodstock (Director’s Cut)​de Michael Wadleigh,
en passant par Le Carnaval de la petite taupe​de Zdeněk
Miler pour les enfants, ou La Grande Bouffe de Ferreri
pour les plus grands… sans oublier six films français
disponibles en version accessible AD et/ou SME : 14
Juillet de René Clair (Tamasa/TF1 Studio), French
Cancan de Jean Renoir (Gaumont), Jour de fête​ de
Jacques Tati (Carlotta), La Boum​de Claude Pinoteau
(Gaumont), Le Jour des rois de Marie-Claude Treilhou
(Films du Losange) et Les Demoiselles de Rochefort de
Jacques Demy (Ciné-Tamaris).
Les cinémas souhaitant participer doivent s'inscrire avant
le 15 juillet 2024 auprès de l’ADRC (l’adhésion à l’association
n’étant pas impérative). Après le 15 juillet, les
inscriptions pourront être prises en compte, mais sans
priorité donnée aux cinémas indépendants.
Plus d’infos et programme complet sur le site de l’ADRC.
Une avant-première de
“ouf” en direct
Si Studiocanal ne prévoit qu’une seule et unique date
d’avant-première publique de L’Amour ouf, le 13 octobre
à 16h, toutes les salles sortant la nouvelle réalisation de
Gilles Lellouche en nationale (le 16 octobre) pourront
profiter de la rencontre avec l’équipe du film en fin de
séance. En effet, lors d’une retransmission en direct,
réalisée par Pathé Live, tous les spectateurs pourront
poser leurs questions aux talents via un live tweet.
Le “recrutement” des salles sera réalisé jusqu'à fin août.
La livraison du matériel est prévue pour le 26 août, et
les préventes lancées dès le 12 septembre.
Gilles Lellouche, entouré des comédiens Malik Frikah et
Mallory Wanecque (respectivement en “jeunes” François Civil
et Adèle Exarchopoulos), sur le tournage de L’Amour ouf
©Trésor Films-Chi-Fou-Mi Productions-
Studiocanal/Cédric Bertrand
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©ANCI
La Réforme art et essai adoptée
Après un temps de concertation et de simulations, la réforme du classement art et essai
dévoilée à Cannes a été approuvée le 27 juin par le conseil d'administration du CNC.
Comme annoncé en mai, la réforme vise donc « à mieux
récompenser les exploitants qui donnent leurs chances à des
films art et essai plus fragiles, à mieux valoriser les actions
d’animation pour accompagner les films art et essai (notamment
pour les 15-25 ans) » le tout en renforçant le budget
du CNC consacré au classement (+ 1M €) qui passe donc
à 19 M €.
Pour rappel et en résumé, les commissions seront plus
nombreuses (passant de 5 à 8) et auront plus de pouvoir.
Les effet de seuil sont supprimés et la part sélective de
l’aide sera désormais renforcée, sur la base d’une note
globale (entre 0 et 20) à chaque cinéma, en fonction de
17 critères dont 6 nouveaux (fréquentation des films art
et essai ; actions à destination du public empêché et des
15-25 ans ; diffusion des documentaires ; animation d’un
ciné-club ; politique de communication, notamment
digitale). Deux nouveaux labels sont créés, court métrage
et 15-25 ans, sans valorisation financière automatique,
mais sélective.
Enfin, tous les films recommandés art et essai ne seront
plus comptabilisés de façon égale dans le calcul des aides,
selon des critères de sur ou sous-pondération, qui, après
simulations, sont désormais fixés :
Les séances consacrées aux films art et essai ayant eu un
large succès (comptabilisant plus de 750 000 entrées
depuis leur sortie nationale) compteront désormais
pour moitié,
Les séances consacrées aux films les plus fragiles (c’està-dire
les films sortis dans moins de 80 cinémas lors
de leur sortie nationale et labellisés Recherche et
découverte) compteront double.
Le CNC confirme que cette réforme sera déployée sur
deux ans : pour le classement 2025, l’ensemble des mesures
seront appliquées sauf celle sur la pondération des séances
au regard du succès des films. La totalité des mesures
sera appliquée pour le classement 2026.
De nouvelles aides pour les cinémas itinérants
Dans le cadre du plan ruralité, les circuits itinérants vont bénéficier d’une aide sélective
du CNC pour le renouvellement de leur matériel.
Un nouveau délégué
général à L’Arp
La Société civile des auteurs
réalisateurs producteurs a
désigné Mathieu Ripka
comme de nouveau délégué
général. Producteur associé à
Mille et Une Productions,
ancien chef d'entreprise
spécialisé dans la production audiovisuelle
internationale (FilmTravel), Mathieu Ripka a
également des expériences en institutions et
dans l'action culturelle (Ambassade de France au
Vietnam, CNC). Il a aussi exercé une activité de
conseil (communication politique, promotion des
savoir-faire français). Mathieu Ripka a pris ses
nouvelles fonctions le 18 juin à la suite d’une
période de transition durant laquelle la déléguée
générale adjointe, Joyce Dardanne, a assuré
l'intérim avec succès. À noter par ailleurs que le
nouveau CA de L’Arp a élu Pierre Jolivet à sa
présidence et Nathalie Marchak et Radu
Mihaileanu comme vice-présidents.
L’Entraide reconduit son
conseil d’administration
À l’issue de son AG du 26 juin, l’association a réélu son
bureau exécutif, composé de Cathy Coppey, présidente,
Richard Patry, président adjoint, Béatrice Laherrere,
vice-présidente, et Giacinta Savini et Philippe Ollivier,
respectivement secrétaire et trésorier. Le conseil
d’administration accueille un nouveau membre, en
la personne de Laurent Desmoulins, directeur général
de CGR Cinémas.
©ARP
Les cinémas itinérants doivent renouveler leur matériel de projection et véhicules
En mai dernier à Cannes, la ministre de la Culture avait
annoncé un soutien d’1,5 million d’euros pour les circuits
de cinéma itinérant, qui doivent de façon urgente renouveler
leur matériel de projection et véhicules, mais aussi
financer des emplois pérennes pour leurs structures, qui
fonctionnent beaucoup sur le bénévolat. Dans le cadre
de l’aide sélective à la petite et moyenne exploitation, le
CNC a ainsi acté, fin juin, une enveloppe de 1 M €
consacrée aux itinérants, notamment pour remplacer
leurs projecteurs.
Les exploitants peuvent dès à présent solliciter cette aide,
sous certaines conditions (ne pas dépasser 1 % des entrées
du territoire national en moyenne, avoir organisé au
moins 5 séances par semaine pour ceux qui travaillent à
l’année…). L’aide ne sera attribuée qu’en cas d’insuffisance
du compte de soutien automatique et des avances
auxquelles l’exploitant peut prétendre. Le demandeur
doit fournir un descriptif prévisionnel chiffré des autres
investissements prévus dans les 3 ans, en fonction duquel
sera fixé le montant de l’aide.
Plus inédit, il est aussi prévu d’accompagner les circuits
dans la création d'emplois. « Une aide de 500 000 €, qui
serait reconduite chaque année, nous permettrait ainsi de
recruter des opérateurs et des médiateurs, mais aussi de
renforcer notre travail sur de nouveaux outils numériques »,
précise Anne Lidove, déléguée générale de l'Association
nationale des cinémas itinérants (Anci). Ce dispositif,
« très nouveau », devrait passer prochainement en conseil
d’administration du CNC.
C.V.
La réplique
- Mon vieux, les Parisiens c’est
comme les microbes. Quand il y
en a un qui se faufile quelque
part, tu peux être sûr que huit
jours après ça pullule
Georges Darnoux dans Partie de campagne de Jean Renoir (1946)
- Ressortie le 10 juillet par L’Agence du court métrage.
N°472 / 10 juillet 2024
7

STUDIOSHOW 2024
DES PROMESSES « MAJORS »
ET DES IMAGES PLEIN LES YEUX
Depuis le Grand Rex, bandes-annonces et extraits inédits ont
rythmé la huitième édition de la convention du Syndicat
franco-américain de la cinématographie (Sfac), marquée
comme à l’accoutumée par la diversité des genres, le retour de
franchises cultes et le pari de contenus originaux.
Sony, du chat gourmand au chasseur sanglant
Stéphane Huard, président de Sony Pictures, et Olivier Drapron,
responsable marketing salles, ont ouvert le bal du Studioshow
avec un line-up éclectique.
La présentation du line-up de Sony par Stéphane Huard et Olivier Drapron
La nature sauvage du Pont de la rivière Kwaï, les étendues désertiques de Lawrence
d’Arabie, la jungle urbaine de Taxi Driver… À l’occasion du centième anniversaire de
Columbia Pictures et en guise de prologue à sa présentation, Sony a concocté un montage
des films les plus iconiques de sa filiale. Un saut dans le passé qui permet de cerner la
diversité, que la major continue de cultiver cette année, à la faveur d’un line-up alliant
ambition et variété des genres. Sur ce premier semestre, les jolis succès de Tout sauf toi
(609 800 entrées), Les Cartes du mal (293 300) ou encore Bad Boys : Ride or Die, qui
vient de passer la barre du million, témoignent de cette volonté d'éclectisme, que le
second semestre entend consolider davantage ; d’abord avec la sortie ce 10 juillet de To
The Moon, par ailleurs projeté aux exploitants en fin de matinée. Aux côtés de Woody
Harrelson, Scarlett Johansson et Channing Tatum se donnent la réplique pour la
première fois au cinéma dans cette comédie ubuesque, sur le tournage d’un faux alunissage
orchestré par la Maison-Blanche pour pallier un potentiel échec de la mission
Apollo 11.
©David Weichert pour Boxoffice Pro
son succès dans le monde », se réjouit Stéphane Huard, président de Sony Pictures, alors
que le film totalise déjà 90 M$ au box-office mondial. Dans la foulée, le 14 août, sortira
Jamais plus - It Ends With Us, une adaptation du best-seller de Colleen Hoover dans
laquelle Blake Lively interprète une jeune femme qui rencontre le grand amour en la
personne d'un charmant neurochirurgien – incarné par Justin Baldoni, également à la
réalisation - jusqu'à ce qu'il révèle sa violence. L’occasion de diffuser aux exploitants la
bande-annonce aux 200 millions de vues sur les réseaux sociaux, pour les embarquer
dans cette histoire d’amour aussi sulfureuse que douloureuse. Sony clôturera sa période
estivale le 28 août avec L'I.A. du mal ; une création horrifique originale, sur une famille
sélectionnée pour tester un assistant familial numérique, qui va peu à peu étendre son
emprise psychologique sur les différents membres.
Wolfs, placé au 18 septembre, signe les grandes retrouvailles de Brad Pitt et George
Clooney en loups solitaires, forcés de travailler ensemble dans la dissimulation d’un
crime. Harold et le crayon magique emboîtera le pas le 16 octobre, en suivant les
pérégrinations du téméraire garçon devenu grand, capable de donner vie à tout ce qu'il
souhaite d'un simple trait de crayon violet : « C’est une proposition familiale mêlant
animation et prises de vues réelles, à l’image d’Enzo le Croco en 2022 », détaille Olivier
Drapron, responsable marketing salles. La saga Venom aux quatre millions d’entrées,
prendra elle fin le 30 octobre avec The Last Dance, où Tom Hardy reprend les traits
d'un des personnages les plus complexes de l’univers Marvel, dans une cavale destructrice
et jouissive.
©Sony
Mélange des genres
L’été de Sony sera ensuite rythmé par la sortie de Garfield : Héros malgré lui le 31
juillet, près de 20 ans après ses premiers pas (de chat) dans les salles obscures. Le félin
domestique le plus ronchon du monde revient avec un long métrage animé réalisé par
Mark Dindal, où il est embarqué dans une folle aventure avec son père, un chat des
rues mal peigné, qui projete de réaliser un cambriolage aussi risqué qu’hilarant. « La
France est l’un des derniers territoires à le sortir. Nous sommes très confiants au regard de
Jamais plus - It Ends With Us de Justin Baldoni
8 N°472 / 10 juillet 2024

©Sony
Comme à l’accoutumée, le line-up de Sony est aussi
agrémenté de productions françaises, à commencer
par 37 : l'ombre et la proie le 20 novembre ; premier
film d’Arthur Môlard sur le trajet anxiogène de Vincent,
chauffeur-routier menacé par une jeune femme enceinte
qu’il a prise en stop. Un thriller aux accents horrifiques
qui contraste avec l’autre sortie française du distributeur,
Les Boules de Noël d’Alexandra Leclère ; une
comédie portée par Valérie Bonneton et Kad Merad
sur la malédiction d’une famille qui, chaque année,
voit son réveillon de Noël virer au cauchemar. Le 18
décembre, la genèse sanglante de Kraven The Hunter,
l’ennemi juré de Spider-Man, viendra clôturer 2024…
et annoncer une année 2025 placée sous le signe du
combat (Karaté Kid) et de l’apocalypse (28 Years Later).
David Weichert
Wolfs de Jon Watt
Paramount vise le sommet avec le retour
des grandes franchises
Frederic Moget et son équipe ont détaillé les quatre films qui
composent son line-up du second semestre, avec comme
pinacle, Gladiator II.
Avant de s'atteler aux détails des films qui sortiront sous bannière Paramount jusqu’à
la fin de l’année, le directeur général de sa filiale française est revenu sur le récent succès
de Sans un bruit : jour 1, qui, en plus d’avoir effectué le meilleur démarrage de 2024
pour un film d’horreur, cumule déjà 400 000 entrées : « Ce sont des chiffres que nous
n’attendions pas à ce niveau là, et comme souvent, la France surperforme par rapport au
reste du monde », se félicite Frederic Moget. Sur le volet dédié à l’épouvante, Paramount
a plus d’un tour dans son sac au regard de sa prochaine sortie, Smile 2, qui rejoindra
les salles le 16 octobre, soit « pile pour Halloween ». Il y a deux ans, Parker Finn posait
les jalons de cet univers glaçant avec un premier volet, qui, à la faveur d’un « d’un
marketing intense et d’un excellent bouche-à-oreille », avait rassemblé 1,2 M de spectateurs ;
le plus gros succès du genre en 2022. Le nouvel opus se focalise sur la star de la pop,
témoin d’événements aussi terrifiants qu’inexplicables et forcée de se confronter à son
passé. Pour donner l’eau à la bouche – et le sourire aux lèvres –, les cinq premières
minutes d’un plan séquence haletant ont été projetées, suivies du film-annonce, d’ores
et déjà disponible.
Un aller pour Cybertron avec escale à Rome
Partisans des Autobots et défenseurs des Decepticons pourront à nouveau se retrouver
le 23 octobre à l’occasion de la sortie de Transformers : le commencement ; un
prequel animé de la franchise se déroulant sur la planète Cybertron, qui narre les
origines de l’affrontement entre Optimus Prime et Megatron. Un retour aux sources,
38 ans après le mythique film d’animation Transformers, auquel les voix de Philippe
Lacheau, Audrey Fleurot et Julien Fébreau viendront apporter du tonus. Après une
©Paramount Pictures
©Paramount Pictures
Transformers : le commencement de Josh Cooley
réception tonitruante au dernier Festival d’Annecy, Paramount entend mener une
« campagne d’avant-premières massive et ambitieuse », alors que les exploitants ont pu
savourer au Grand Rex deux scènes exclusives de haute intensité. Une intensité que
l’on retrouvera également dans Sonic 3 avec le duel tant-attendu entre le hérisson
bleu et sa némésis, Shadow, teasé à l’issue du précédent volet. La trilogie, dirigée par
Jeff Fowler, prendra fin le 25 décembre et mettra une nouvelle fois en scène Jim
Carrey en Dr. Robotnik, tandis que Ben Schwartz et Idris Elba reprêteront leur voix
VO à Sonic et Knuckles.
L’une des belles promesses de l’année du côté de Paramount n’est autre que Gladiator
II, 24 ans après un premier volet inscrit dans les mémoires : près de cinq millions
d’entrées en France, 465 M$ au box-office mondial, deux Oscars, dont celui du
meilleur film. Le prolifique Ridley Scott est de retour à la réalisation et s’offre un
casting d’élite, composé de Paul Mescal, Denzel Washington, Pedro Pascal ou encore
Connie Nielsen, qui reprend son rôle de Lucilla. Si la sortie est prévue pour le 13
novembre, la major a tenu à honorer le parterre d’exploitants d’un extrait de huit
minutes, confié par Sir Ridley Scott avec un petit message, et d’une bande-annonce
explosive, qui rejoindra bientôt les avant-séances… et le moins que l’on puisse dire,
c’est que cela s’annonce mythique.
David Weichert
Smile de Parker Finn
N°472 / 10 juillet 2024
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Studioshow 2024
Universal mise sur l’animation américaine et
la création originale française
Après avoir dominé l’année 2023, Universal s'apprête à clôturer
un line-up de 16 films en 2024... et en annonce pas moins de 26
pour l’année prochaine, dont quatre films français.
Reda Ketab est venu présenter sa première réalisation à l'issue de la projection dédiée
aux exploitants
La rentrée commencera avec Speak No Evil (18 septembre), remake d’un film d’horreur
danois réalisé par James Watkins et avec James McAvoy, dans le huis-clos d'un week-end
entre amis aussi champêtre que... cauchemardesque. Le distributeur a dévoilé Le Robot
sauvage de Chris Sanders (prévu pour le 9 octobre), la nouvelle animation familiale de
Dreamworks, à travers plusieurs extraits, dont les 15 premières minutes du film. Adapté
d’une série littéraire de jeunesse populaire de Peter Brown, l’histoire se focalise sur un
robot qui, après avoir fait naufrage, apprend à s'adapter à un nouvel environnement et
à se nouer d’amitié avec les animaux de cette île déserte.
Des legos, de la musique et des créations françaises
Le seul film français du second semestre d’Universal de 2024 - produit par Pyramide
Production - Sur un fil (6 novembre) a été projeté aux exploitants suivi d’une discussion
et d’un échange avec son réalisateur, Reda Kateb. Cette émouvante plongée dans le
quotidien de l’association de clowns Nez pour rire, œuvrant dans un service hospitalier
pour enfants, réunit Philippe Rebbot et la chanteuse Aloïse Sauvage. Le distributeur
prévoit trois autres productions françaises pour 2025, dont l’ambitieux L’Homme qui
rétrécit, le nouveau film de Jan Kounen avec Jean Dujardin. Pour les deux autres, peu
d'informations sont encore dévoilées : Comme des riches, dans l'univers de la Bande à
Fifi et Deux anges, premier film de Vladimir Rodionov.
©Marion Delique ©Universal
Le 20 novembre sera musical avec Piece by Piece de Morgan Neville ; le biopic en Lego
animé de Pharell William, dans lequel on pourra croiser Gwenn Tiffany, Justin Timberlake
ou encore Snoop Dogg. Les exploitants ont également pu découvrir un extrait exclusif
du film événement de la fin d’année, Wicked Part 1 (4 décembre) de Jon M. Chu.
Opération séduction enclenchée pour cette adaptation de la fameuse comédie musicale
de Broadway, qui suit les sorcières légendaires du monde d’Oz et dont le deuxième volet
est déjà prévu pour l’année prochaine. Le studio avait bien affirmé au CinemaCon
vouloir créer une véritable franchise, avec une campagne marketing massive. En France,
les partenariats se multiplieront aussi, avec celui noué avec les Galeries Lafayette qui
fêteront Noël en rose et vert.
Le line-up 2025 commencera dès le 1 er janvier avec Nosferatu de Robert Eggers avec
Lily-Rose Depp, puis le 15 janvier, toujours dans le genre horreur revisité, The Wolfman.
Le distributeur a aussi révélé les premières images exclusives de Michael (16 avril), qui
promet d'être un événement majeur. Le biopic, réalisé par Antoine Fuqua et produit
par Graham King (Bohemian Rhapsody) sur la vie de Michael Jackson sera interprété
par Jaafar Jackson, neveu du roi de la pop.
Piece by Piece de Morgan Neville
Ont bien sur été évoqués, les live-action de Dragons (11 juin) et de Jurassic World (2
juillet). Autant dire qu’il y aura matière à renouveler le succès de la tournée des conventions
Universal, qui cette année a réuni 500 exploitants en 11 dates. « Il faut être confiant
sur l’avenir. Je suis très optimiste », a conclu Xavier Albert. Et au vu des excellents démarrages
à l'international de Moi, moche et méchant 4, le directeur général d’Universal France
et Italie avait de quoi l'être.
©Universal
Il faut être confiant sur l’avenir. Je suis très optimiste », conclut Xavier Albert, le directeur
général d’Universal France et Italie, en évoquant les excellents démarrages de Moi,
moche et méchant 4 sur tous les territoires.
Marion Delique
Michael d'Antoine Fuqua
10 N°472 / 10 juillet 2024

Warner, entre blockbusters et
films d’auteur ambitieux
Pas de cosplay rose-Barbie ou rayé noir et blanc-Beetlejuice
pour Olivier Snanoudj sur la scène du Grand Rex, comme l’ont
désormais instauré les patrons du studio au Cinemacon… mais
une équipe de choc présentée sur scène par Cristina Batlle, la
directrice des ventes.
©Marion Delique
Pour le 11 décembre, Warner propose l'anime Le Seigneur des Anneaux : La Guerre
des Rohirrim, produit par Peter Jackson et dont les premières images ont été dévoilées
au Festival d’Annecy. Dès le 4 décembre, la trilogie du Seigneur des anneaux sera disponible
pour des événements spéciaux. Le 25 décembre, précisément ce sera l’heure des
Cadeaux de Raphaële Moussafir, par Karé Production (Bernadette, Sage-homme) avec
Chantal Lauby, Gérard Darmon et Camille Lellouche.
Alain Attal, Angelina Woreth, Paul Kircher, Sayyid El Alami, Louis Memmi, Hugo Sélignac et
Olivier Snanoudj
Le studio est fidèle à la saison estivale avec ses trois sorties, à commencer par Twister
(17 juillet), projeté à l’occasion du Studioshow. Deux semaines plus tard, Night M.
Shyamalan proposera Trap (7 août), avec possibilité d’avant-première le 2 août. Le
thriller avec Josh Hartnett suit un père et sa fille adolescente à un concert pop, où ils
se rendent compte qu'ils sont au centre d'un événement sombre et sinistre. La popstar
est interprétée par Saleka Shyamalan, qui n’est autre que l’autre fille du réalisateur, aussi
auteure compositrice et interprète. Autre “fille de”, Zoë Kravitz qui dévoilera le 21 août,
son premier long métrage angoissant, Blink Twice, avec Channing Tatum. Le 11
septembre, Beetlejuice Beetlejuice, avec Michael Keaton et Monica Bellucci, prend
donc la suite du mythique BeetleJuice sorti en 1988. Le film de Tim Burton fera notamment
l’ouverture du Festival de Venise le 28 août. Le très attendu Joker : Folie à deux
(2 octobre) de Todd Phillips avec Lady Gaga et Joaquin Phoenix, en français dans le
texte puisqu’il s’agit du titre international, a été davantage dévoilé avec sa toute
nouvelle bande-annonce.
Par ailleurs, deux documentaires seront aussi au line-up : dans L’Ombre du commandant
(6 novembre), Daniela Völker, explore la confrontation entre le fils de Rudolf
Höss, le commandant d'Auschwitz évoqué dans La Zone d'intérêt, et une survivante du
camp. Un travail pédagogique est en cours avec Zéro de conduite. Le deuxième,
Super-Man : l'histoire de Christopher Reeve (9 octobre), inaugurera la relance de la
franchise Superman avec des séances événementielles. Il s’agit d’un film sur la vie de
Christopher Reeve - qui incarna le super-héros et qui devint tétraplégique à la suite
d'un accident -, et premier titre du label DC Films de Warner annoncé en septembre.
James Gunn (Les Gardiens de la Galaxie…), co-dirigeant du label, est lui-même actuellement
en production de son propre Superman (9 juillet 2025).
©Warner
Olivier Snanoudj, SVP de la distribution chez Warner Bros. France & Benelux, s'est
ensuite attardé sur ce qu’il qualifie de « blockbuster d’auteur francais et de grande fresque
rock’n roll », co-produite par le studio Chi-Fou-Mi, les productions du Trésor et Gilles
Lellouche. Leurs enfants après eux (4 décembre) est l’adaptation par les frères jumeaux
Ludovic et Zoran Boukherma (Teddy, L’Année du requin) du bestseller de Nicolas
Mathieu, vendu à 700 000 exemplaires et lauréat du prix Goncourt en 2018. Plusieurs
extraits ont été projetés pour la première fois, dont les dix premières minutes du film
en présence des acteurs du film, des producteurs Hugo Sélignac et Alain Attal. « C’est
une nouvelle génération d’auteurs surdoués que nous avons décidé de suivre », explique le
producteur du Trésor enthousiaste. Dans l'Est de la France, des adolescents vont rentrer
peu à peu dans l'âge adulte au fil des étés. Nicolas Mathieu, l’auteur du livre, a témoigné
de son émotion par un message vidéo « avec les réalisateurs, nous avions le désir commun
que le film soit une fresque, qu’il montre ces petites vies mais en très grand, cette petite histoire
mais en cinemascope, qu’il y ait un peu d'Amérique dans cette France là. Et surtout de
montrer la jeunesse de façon sensible et sensuelle. »
La major accompagnera le film avec la même ambition que pour Simone et travaille
déjà sur la sensibilisation des lycéens, un dossier pédagogique étant en cours
de préparation.
Joker : Folie à Deux de Todd Phillips.
Le thriller Companions (8 janvier) de Drew Hancock, produit par Zach Cregger,
inaugurera 2025. Autre film très attendu, Mickey 17 (29 janvier) par Bong Joon Ho,
le réalisateur de Parasite, avec Robert Pattinson, dont le personnage, envoyé pour
coloniser une planète gelée, meurt et renaît à chaque fois dans un nouveau corps.
Suivront en mars, le thriller de Ryan Coogler (5 mars) avec Michael B. Jordan, puis
Alto Knights (19 mars) de Barry Levinson avec Robert De Niro.
Olivier Snanoudj a continué d'égrener l’année 2025 en évoquant le grand film des
vacances de Pâques, Minecraft (2 avril) avec Jason Momoa et Jack Black, avec des
ambitions proches de celles de Super Mario et Jumanji. Casting prestigieux en vue pour
Flowervale Street (14 mai), thriller produit par J. J. Abrams et réalisé par David Robert
Mitchell (It Follows, Under the Silver Lake…), avec Anne Hathaway et Ewan McGregor.
Suivra F1 (25 juin), de Joseph Kosinski avec Brad Pitt, aussi coproducteur avec Lewis
Hamilton en collaboration avec Apple. Le prochain film de Paul Thomas Anderson,
qui n’a pas encore de titre mais une date (6 août), sera un projet à très gros budget avec
Leonardo DiCaprio et Sean Penn. Pour la rentrée, Maggie Gyllenhaal quant à elle
revisitera la fiancée de Frankenstein avec The Bride.
Marion Delique
N°472 / 10 juillet 2024
11

Distribution
THE JOKERS,
CARTES SUR TABLE
Alors qu’elle fête sa dixième année d’activités, la société de
production et de distribution tire partie des nombreuses
synergies de la nouvelle « galaxie » dans laquelle elle s'inscrit.
Violaine Barbaroux, directrice générale de The Jokers qu’elle a
fondée en compagnie de Manuel Chiche, revient sur les
mutations en cours, qui vont permettre à la structure de…
préserver son ADN d’origine.
Le Procès du chien de Laetitia Dosch, verdict à partir du 11 septembre 2024
©Bande à Part Films-Atelier de Production-RTS Radio
Télévision Suisse_srg -SRG SSR-France2 Cinéma 2024
Depuis mai 2022, The Jokers a intégré Logical Pictures.
Le groupe français – fondé en 2016 et présidé depuis
par Frédéric Fiore – a déjà participé à la production de
nombreux films aux ambitions internationales, parmi
lesquelles figurent les récents Le Comte de Monte Cristo
d’Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte,
Emilia Perez de Jacques Audiard, Parthenope de Paolo
Sorrentino et Limonov de Kirill Serebrennikov. « Manuel
Chiche a rejoint le pôle production de Logical, dont font
partie les deux filiales 100 % Jokers, Spade et The Jokers
Lab*, aux côtés de cinq autres entités dédiées à la production
de films, séries, documentaires, publicités, dont une dédiée
aux contenus africains », explique Violaine Barbaroux.
Cette dernière a, pour sa part, « pris le lead » du pôle
distribution, composé bien évidemment de The Jokers,
« et Pulsar, la boîte de ventes internationales montée, il y a
cinq ans, par Gilles Sousa et Marie Garett, anciens de Bac »,
précise la directrice générale.
Maximiser les talents
Autant de forces vives combinées, dignes d’un authentique
studio “verticalisé”, mais que la dirigeante préfère décrire
comme « une galaxie » dans laquelle les équipes – celles
de Pulsar ont, depuis deux mois, rejoint les locaux
historiques de The Jokers – échangent sur les projets, de
leur création à leur marketing, et où « les talents circulent ».
C’est ainsi que les frères Boukherma, dont The Jokers a
distribué les longs métrages Teddy (2020) et L’Année du
requin (2022), ont réalisé une pub pour Skoda au sein
de l’entité Love Boat, du pôle production de Logical.
Mais la synergie au sein de la galaxie ne veut pas dire
contraintes ; « Certes j’ai un premier œil dessus, mais je ne
suis pas obligée de distribuer les films produits ou vendus
par mes collègues », explique Violaine Barbaroux. « On se
propose, mais on ne s’impose rien. »
Les 1001 voies de la diffusion…
The Jokers poursuit donc sa voie indépendante et résolument
diversifiée, à travers les quatres labels autour
desquels s’articule la société depuis début 2022. Le label
Entertainment est consacré à des films, une dizaine par
an, destinés à une diffusion TV/SVOD. « Des films
étrangers achetés finis, très genrés et identifiés, qui nous
permettent de sécuriser les risques que nous prenons en salles. »
Ces titres, avec lesquels The Jokers renforce son catalogue
vidéo, peuvent aussi, « quand ils s’y prêtent ou qu’ils collent
à une actualité, bénéficier d’une sortie salle événementielle,
avec visa temporaire », comme ça a récemment été le cas
de Concrete Utopia du Coréen Um Tae-hwa. Certains,
particulièrement remarqués en festivals, ont même
finalement intégré le line-up classique des Jokers.
Trois publications sont prévues en 2025 du côté du label
Publishing, dédié à l’édition de livres sur le cinéma, « et
dont Manuel Chiche continue de s'occuper ». Tout comme
du label Classics, qui continue à creuser le sillon des
« films de patrimoine porteurs, environ deux par an, toujours
avec Manuel au sourcing », explique sa collaboratrice, en
citant Les 7 Samouraïs d’Akira Kurosawa sorti le 3 juillet
dernier, et 2046 de de Wong Kar-wai prévu pour le
18 décembre.
Violaine Barbaroux
12 N°472 / 10 juillet 2024

Le Système Victoria, de Sylvain Desclous, est prévu pour 2025
… et une seule voie royale
Mais c’est surtout à travers le label sobrement nommé
Films que The Jokers continue de faire battre son « cœur
du métier », à savoir la distribution en salles de films
inédits. Le rythme actuel de 15 à 16 sorties annuelles est
toutefois « trop intense » selon Violaine Barbaroux, qui
souhaite le réduire à 10 à 12 titres par an, tout en renouant
avec un line-up davantage composé de films étrangers,
dans la veine de celui de 2019, l’année du plus gros succès
de The Jokers en salles : Parasite de Bong-Joon-Ho et ses
près de 2 millions d’entrées. Dans un contexte de crise
sur le marché étranger, les acquisitions sont de plus en
plus difficiles, « la hausse des prix s’étant cristallisée sur les
territoires qui achètent encore, comme la France et l’Allemagne.
Aujourd’hui, pour aller voir A24, il faut avoir un
énorme portefeuille. » La dirigeante adopte donc d'autres
stratégies, réduit le line up, « car acheter moins nous permet
d’acheter à des prix plus élevés », et s’investit plus en amont,
« notamment grâce aux synergies avec Logical ».
Enfin, c’est dès ce 15 juillet, comme annoncé [voir
Boxoffice Pro du 18 mai 2024] que Thomas Legal quitte
Wild Bunch pour rejoindre The Jokers. À ses côtés,
Joanna Ros et Étienne L’Helgouach conservent leurs
régions respectives, dans une équipe que Violaine Barbaroux
promet déjà « très soudée ». En outre, la distributrice
compte développer davantage les tournées, avec la collaboration
de son nouveau directeur de la programmation
« qui aime beaucoup aller sur le terrain ». Enfin, une
réflexion est déjà entamée pour organiser une convention
d’ici la fin de l’année, qui deviendrait l’un des deux
rendez-vous réguliers de l’équipe avec les exploitants,
avec le barbecue de Cannes ! Comme quoi, The Jokers
a encore bien des cartes à jouer.
Ayşegül Algan
©Cinefrance Studios-Madison Films
Line-up
21/08/24 Zénithal de Jean-Baptiste Saurel
11/09/24 Le Procès du chien de Laetitia Dosch
– Un Certain Regard, Cannes 2024
02/10/24 Maya, donne-moi un titre de
Michel Gondry
23/10/24 “Les oubliés d’Amérique” : rétrospective
des trois premiers films de Sean Baker – Four
Letter Words (2000), Take Out (2004) et Prince of
Broadway (2008)
18/12/24 2046 de Wong Kar-wai (2004, réédition)
Sont encore à dater d’ici la fin de l’année : le
documentaire Le Temps de la jeunesse de Bruce
Weber et Maldoror de Fabrice Du Welz (Calvaire,
Inexorable…).
Au programme de 2025 :
La Mer au loin de Saïd Hamich (Retour à Bollène)
– Séance spéciale, Semaine de la Critique 2024
Zion de Nelson Foix (premier film)
Les Arènes de Camille Pertin (premier film)
Le Système Victoria de Sylvain Desclous
(Vendeur, De grandes espérances…)
Papamobile de Sylvain Estibal (Le Cochon
de Gaza)
Les Tempêtes de Dania Reymond (premier film)
The Surfer de Lorcan Finnegan – Séance de minuit,
Cannes 2024
et une ressortie des premiers films de Nicolas
Winding Refn : la trilogie Pusher et Le Guerrier
silencieux, Valhalla Rising
Et enfin, la suite de Maya, donne-moi un autre
titre, de Michel Gondry, « qui sortira un an après le
premier, et où Blanche Gardin succède à Pierre Niney
pour la narration », dévoile Violaine Barbaroux.
De fait, 100 % des récents inédits de The Jokers ont été
acquis sur script, le line up de 2025 – « très français » – est
bouclé, « et celui de 2026 quasi complet », annonce Violaine
Barbaroux, très fière, en outre, de la dernière acquisition
cannoise mystère qu’elle vient de finaliser. La réduction
du line-up de The Jokers n’est donc peut-être pas pour
l’année prochaine, et la société poursuit sa quête de films
« qui sortent du rang, artistiquement exigeants et fédérateurs,
des propositions originales pour lesquelles la salle est le premier
médium ».
©Partizan Films-2024
Team building
Et pour les accompagner, The Jokers peut compter sur
une équipe marketing renouvelée : depuis septembre
dernier, Éloïse Emerit (auparavant chez Ad Vitam) officie
comme cheffe de projet marketing. Un poste où elle a
été rejointe, depuis fin décembre, par Alyssia Renard (ex
Diaphana), tandis qu’Antonin Miguet s'occupe, depuis
début décembre, du marketing digital. Et lorsque Sophie
Latappy (ancienne de Wild Bunch) rejoindra à partir de
septembre la société en tant que directrice générale
adjointe en charge des ventes TV et SVOD, Violaine
Barbaroux pourra d'autant plus se concentrer « sur les
salles et les acquisitions », et toujours avec Manuel Chiche
comme « tête chercheuse sur les films d’Asie, son domaine
de prédilection, notamment la Corée du Sud ».
* Depuis 2020, Spade a développé des projets comme La Nuée de Just Philippot et
Les Rascals de Jimmy Laporal-Tresor, tandis que The Jokers Lab se dédie à la production
de films documentaires.
Maya donne moi un titre est le premier film 100 % animé de Michel Gondry
Un Gondry prêt à animer les salles
Après Le Livre des solutions qui cumule plus de
460 000 entrées – la meilleure performance de The
Jokers depuis Parasite –, la collaboration avec Michel
Gondry continue et, bien entendu, ne se ressemble
pas. Pour Maya donne-moi un titre, la première
aventure 100 % animée du cinéaste, le distributeur a
déjà mis à disposition des salles un kit pour animer
les séances jeune public (cahier de coloriage avec
découpages pour raconter son histoire et crayons de
couleurs, ainsi qu’un livret pédagogique digital pour
les plus grands). De quoi organiser des animations
autour du thème “créer son film”, qui promet de
débrider la puissance illimitée de l'imagination des
enfants. Et si des avant-premières sont possibles tout
l’été, notamment pour cibler les centres de loisirs, à la
rentrée, Michel Gondry himself sera à Paris pour
réaliser quelques ateliers avec les scolaires.
N°472 / 10 juillet 2024
13

Chiffres
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON
À l’occasion de la sortie, ce
10 juillet, d’Only the River
Flows de Wei Shujun chez
Ad Vitam, retour sur les
performances en salles
de cinq récents drames
chinois, entre gentrification
des villes et recherche des
fantômes du passé.
TITRE
LE RETOUR DES
HIRONDELLES
SÉJOUR DANS LES
MONTS FUCHUN
LE LAC AUX OIES
SAUVAGES
LES ÉTERNELS
UN GRAND VOYAGE
VERS LA NUIT
Date de sortie 08/02/2023 01/01/2020 25/12/2019 27/02/2019 30/01/2019
Distributeur ARP ARP MEMENTO AD VITAM BAC
Cumul des entrées 112 974 138 219 227 691 136 766 20 684
1 er jour 2 424 3 717 6 625 6 026 1 829
1 er week-end 16 269 24 480 50 316 40 132 7 709
Copies 70 60 102 90 32
Moyenne par
copies 1 er we
Cœfficient
Paris/Province
Taux de transformation
(cumul des entrées/1 er we)
232 408 493 446 241
4,27 3,21 2,75 2,54 1,84
x34,3 x35,7 x27 x22,7 11,3
Note Spectateur AlloCiné 4,2 3,9 3,4 3,6 3,4
Source CBO-Box Office
TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END
RANG
DATE FILM DISTRI.
COPIES
1 ER WE
ENTRÉES
1 ER WE
SÉANCES
1 ER WE
MOYENNE PAR
SÉANCE 1 ER WE
1 01/05/2024 UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 455 902 970 8 594 105
2 26/06/2024 LE COMTE DE MONTE CRISTO PATHÉ 628 659 259 6 873 96
3 19/06/2024 VICE-VERSA 2 DISNEY 650 1 468645 17 169 86
4 28/02/2024 DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032333 16 080 64
5 14/02/2024 BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62
6 08/05/2024
LA PLANÈTE DES SINGES : LE NOUVEAU
ROYAUME
DISNEY 629 825 979 14 225 58
7 07/02/2024 COCORICO SND 608 488 253 9 791 50
8 21/02/2024 LE NOM DE LA ROSE (REPRISE) LES ACACIAS 15 5 238 114 46
9 13/03/2024 IL RESTE ENCORE DEMAIN UNIVERSAL 172 117 936 2 608 45
10 31/01/2024 LA ZONE D'INTÉRÊT BAC 260 180 436 4 009 45
11 21/02/2024 UNE VIE SND 469 344 827 7 957 43
12 08/05/2024 BLUE & COMPAGNIE PARAMOUNT 621 436 500 10 275 42
13 21/02/2024 BYE BYE TIBÉRIADE JHR 51 13 572 330 41
14 27/03/2024 KUNG FU PANDA 4 UNIVERSAL 696 554 856 14 078 39
15 06/03/2024 LA SALLE DES PROFS TANDEM 156 73 150 2 037 36
16 06/03/2024 RIVIÈRE DE NUIT (REPRISE) CARLOTTA 1 887 25 35
17 27/03/2024 LOS DELINCUENTES JHR/ARIZONA 48 9 721 278 35
18 27/03/2024 LA FLAMME VERTE CARLOTTA 3 1 025 30 34
19 24/04/2024 BACK TO BLACK STUDIOCANAL 424 282 954 8 731 32
20 17/01/2024 PAUVRES CRÉATURES DISNEY 245 138 996 4 311 32
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company
14 N°472 / 10 juillet 2024

Record de fréquentation pour la Fête du Cinéma 2024
depuis sa création.
PLUS DE 4,6 MILLIONS DE SPECTATEURS
dans les salles du 30 juin au 3 juillet
La Fédération Nationale des Cinémas Français
remercie très chaleureusement tous ceux qui ont participé
au succès de cette 39 ème édition de La Fête du Cinéma
Damien Bonnard et Audrey Lamy :
les talentueux comédiens du film annonce de l’opération
Les partenaires de l’événement :
- La Construction par le CCCA-BTP, le nouveau Partenaire
Majeur des opérations nationales de promotion du
cinéma en salle
- CANAL+
- BNP Paribas
Les partenaires média :
- AlloCiné
- Europe 2
Pour la production du film annonce :
les équipes de Canal+ (Emilie Piétrini, Alexia Veyry,
Pauline Rivet, Philippe Vignola, Olivier Degrave, et
Céline Pontigayot), C4 Prod (Jean-Marie Antonin et Julia
Retali) ainsi que le réalisateur Julien Rocher
Les équipes de films à l’affiche durant La Fête du
Cinéma ainsi que leurs distributeurs et attachés de
presse
L’ensemble de nos partenaires techniques :
Sonis, L’Entraide du Cinéma et des Spectacles et Le
Chèque Cinéma Universel, Cinego, Globecast, Hyphen,
Play by Deluxe, Piste Rouge, Test Laboratoire, Access
Dynamic et la salle de vision de Warner Bros.
PARTENAIRE MAJEUR
WWW.FETEDUCINEMA.COM

LE VÉRITABLE AMOUR
EST ETERNEL
CROYEZ EN SON POUVOIR
AU CINÉMA LE 21 AOÛT

Calendrier
SEMAINE JOUR DE SORTIE FÉRIÉ
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE
REPRISE
CONTENU ALTERNATIF
Zone A Zone B Zone C
Besançon, Bordeaux,
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,
Limoges, Lyon, Poitiers
Aix-Marseille, Amiens, Caen,
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,
Orléans-Tours, Reims, Rennes,
Rouen, Strasbourg
Créteil, Montpellier,
Paris, Toulouse,
Versailles
S28
10 JUIL.
S29
17 JUIL.
S30
24 JUIL.
S31
31 JUIL.
S32
7 AOÛT
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
MALAVIDA FILMS ARIZONA DREAM 02h22 E.Kusturica J.Depp, J.Lewis, F.Dunaway
EUROZOOM CREATION OF THE GODS I 02h28 Wuershan B.Huang, F.Hsiang, Li Xuejian
SONY PICTURES RELEASING FRANCE FLY ME TO THE MOON 02h11 G.Berlanti S.Johansson, C.Tatum, J.Rash
JHR FILMS HERE 01h22 B.Devos S.Gota, L.Gong, T.Corban
BOLEYN FRANCE INDIAN 2 02h30 S.Shankar K.Haasan, S.Suryah, Siddharth
LES FILMS DU WHIPPET L'ARBRE À CONTES 00h38 R.Kheyrieh et A.Vartanyan
WAYNA PITCH LA RÉCRÉATION DE JUILLET 01h20 P.Cotten et J.Rozé A.Manet, A.Diong, A.Bellugi
AD VITAM LE MÉDIUM 01h20 E.Laskar E.Laskar, L.Bourgoin, N.Lvovsky
JOUR2FÊTE LES GENS D’À CÔTÉ 01h25 A.Téchiné I.Huppert, H.Herzi, N.Biscayart
METROPOLITAN FILMEXPORT LONGLEGS 01h41 O.Perkins M.Monroe, A.Witt, N.Cage
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MOI, MOCHE ET MÉCHANT 4 01h34 P.Delage et C.Renaud S.Carell, K.Wiig, P.Coffin
PATHÉ NAPOLÉON VU PAR ABEL GANCE PARTIE 1 03h51 A.Gance A.Dieudonné, V.Roudenko, E.van Daele
PATHÉ NAPOLÉON VU PAR ABEL GANCE PARTIE 2 03h27 A.Gance A.Dieudonné, V.Roudenko, E.van Daele
AD VITAM ONLY THE RIVER FLOWS 01h42 S.Wei Y.Zhu, Z.Meihuizi, T.Hou
L'AGENCE DU COURT MÉTRAGE PARTIE DE CAMPAGNE 00h40 J.Renoir S.Bataille, G.Darnoux, J.Brunius
LES FILMS DU CAMELIA
RÉTROSPECTIVE NINON SEVILLA : "LA VÉNUS D'OR DU CINÉMA MEXI-
CAIN" (3 FILMS)
A.Gout/J.Bracho/E.Fernandez
ARIZONA DISTRIBUTION SARAVAH 01h00 P.Barouh P.Barouh, Maria Bethânia, B.Powell
FRIDAY ENTERTAINMENT SARFIRA 02h32 S.Kongara A.Kumar, R.Madan, P.Rawal
LES FILMS DU LOSANGE SONS 01h40 G.Möller S.Knudsen, S.Bull Sarning, D.Salim
SPLENDOR FILMS TRILOGIE DEAD OR ALIVE T.Miike
CAPRICCI FILMS VAL ABRAHAM 03h23 M.de Oliveira L.Cintra, L.Silveira, C.Sanz de Alba
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
PANAME DISTRIBUTION DÎNER À L'ANGLAISE 01h30 M.Winn R.Sewell, S.Henderson, O.Williams
SHELLAC DOS MADRES 01h49 V.Iriarte L.Dueñas, A.Torrent, M.Egozkue
TANDEM EAT THE NIGHT 01h47 C.Poggi et J.Vinel T.Cholbi, E.Falé, L.Gueneau
À VIF CINÉMAS KARMAPOLICE 01h20 J.Paolini S.Shahidi, A.Manenti, K.Touré
SND LE LARBIN 01h49 A.Charlot et F.Magnier A.Cattin, K.Merad, C.Cornillac
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION LES TRICHEURS 01h30 L.Godbout S.René, C.Beaulieu, B.Gouin
POTEMKINE FILMS LES TSIGANES MONTENT AU CIEL 01h41 E.Loteanu G.Grigoriu, S.Toma, B.Mulayev
CARLOTTA FILMS MAD FATE 01h49 S.Cheang K.Tung Lam, L.Yeung, N.Sze
GAUMONT DISTRIBUTION PRESQUE LÉGAL 01h22 M.Mauroux M.Duboscq, J.Pierre, L.Castel
HAUT ET COURT SANTOSH 02h08 S.Suri S.Goswami, S.Bishnoi, S.Rajwar
WARNER BROS. FRANCE TWISTERS 02h02 L.Chung D.Edgar-Jones, G.Powell, A.Ramos
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
OCTOPOLIS BELLE ENFANT Jim M.Bohin, B.Lecaplain, M.Berenson
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE DEADPOOL & WOLVERINE 02h07 S.Levy R.Reynolds, H.Jackman, E.Corrin
DESTINY FILMS GONDOLA 01h22 V.Helmer M.Irrmann, N.Soselia, N.Chichinadze
EUROZOOM GOODBYE MONSTER 01h39 J.Huang K.Wang, Z.Zhang, L.Zhang
UGC DISTRIBUTION LE FABULEUX DESTIN D'AMÉLIE POULAIN 02h00 J.Jeunet A.Tautou, M.Kassovitz, Rufus
LES FILMS DU CAMELIA LE JARDIN DES FINZI-CONTINI 01h34 V.De Sica D.Sanda, L.Capolicchio, H.Berger
LES FILMS DU LOSANGE LEMMINGS 1 : L'ARCADIE 01h53 M.Haneke R.Sattler, C.Ingomar, P.Manker
LES FILMS DU LOSANGE LEMMINGS 2 : BLESSURES 01h47 M.Haneke M.Bleibtreu, E.Irrall, W.Hübsch
PATHÉ LIVE LES IMMORTELS : L'AU-DELÀ CHEZ LES PHARAONS 01h26 M.Mally J.Irons
STAR INVEST FILMS FRANCE MONOLITH 01h34 M.Vesely L.Sullivan, L.Tang, A.Nathan
PYRAMIDE DISTRIBUTION MON PARFAIT INCONNU 01h47 J.Pyykkö C.Godø Krohn, R.Vladimirov, M.Moustache Thuv
STUDIOCANAL PADDINGTON 01h35 P.King B.Whishaw, H.Bonneville, S.Hawkins
LE PACTE / ARP SÉLECTION RÉTROSPECTIVE SEAN BAKER (3 FILMS) S.Baker
CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE : "MARCEL PAGNOL 50 ANS" (10 FILMS) M. Pagnol
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
PATHÉ LIVE BLACKPINK WORLD TOUR [BORN PINK] IN CINEMAS 01h33 Y.Oh et G.Min BLACKPINK, Rosé, J.Kim
TANDEM / SHELLAC COMME LE FEU 02h35 P.Lesage N.Parker (II), A.Arandi-Longpré, A.Worthalter
ART HOUSE CREATURAS 01h55 C.Vermut N.Sánchez, Z.Stein, A.Garmendia
CARLOTTA FILMS FULL RIVER RED 02h39 Y.Zhang T.Shen, J.Yee, Z.Yi
SONY PICTURES RELEASING FRANCE GARFIELD : HÉROS MALGRÉ LUI 01h41 M.Dindal C.Pratt, H.Waddingham, S.Jackson
DEAN MEDIAS HIGHWAY 65 01h48 M.Dreifuss I.Naor, I.Amedi, B.Konforty
GAUMONT DISTRIBUTION INTOUCHABLES 01h52 E.Toledano et O.Nakache F.Cluzet, O.Sy, A.Le Ny
PAN DISTRIBUTION LARGO WINCH : LE PRIX DE L’ARGENT O.Masset-Depasse T.Sisley, J.Franco, C.Hesme
CONDOR DISTRIBUTION MAXXXINE 01h44 T.West E.Debicki, M.Monaghan, M.Goth
LES ACACIAS RÉTROSPECTIVE LUCHINO VISCONTI (4 FILMS) L.Visconti
DESTINY FILMS WE ARE ZOMBIES 01h20 A.Whissell et Y.Whissell A.Nachi, M.Peta Hill, D.Johns
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
OUTPLAY FILMS ALMAMULA 01h34 J.Torales N.Díaz (II), M.Grimaldi, M.Soldi
SND BORDERLANDS 01h41 E.Roth C.Blanchett, K.Hart, J.Black
L'ATELIER DISTRIBUTION DIEU PEUT SE DÉFENDRE TOUT SEUL 01h30 I. Cottenceau
KMBO MON AMI LE PETIT MANCHOT 01h37 D.Schürmann J.Reno, A.Barraza, R.Hernández
STUDIOCANAL PADDINGTON 2 01h43 P.King B.Whishaw, H.Bonneville, S.Hawkins
CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE : "5 HÉROÏNES DE FRANÇOIS TRUFFAUT" (3 FILMS) F. Truffaut
LE PACTE PETIT PANDA EN AFRIQUE 01h24 R.Claus et K.Kiilerich M.Delchot, T.Hoffman, S.Lekgoathi
SND SUPER PAPA 01h38 L.Lando A.Sylla, I.Bangoura, Z.Breitman
CONDOR DISTRIBUTION TIGRESSE 01h20 A.Tănase C.Moga, P.Ipate
CARLOTTA FILMS TIREZ SUR LE PIANISTE 01h23 F.Truffaut C.Aznavour, M.Dubois, N.Berger
WARNER BROS. FRANCE TRAP M.Shyamalan J.Hartnett, A.Donoghue, R.Davila-Beltran
18 N°472 / 10 juillet 2024

S33
14 AOÛT
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE ALIEN: ROMULUS F.Alvarez C.Spaeny, I.Merced, D.Jonsson Fray
METROPOLITAN FILMEXPORT CITY OF DARKNESS 02h05 S.Cheang L.Koo, S.Kam-Bo Hung, R.Lam
APOLLO FILMS GOLO ET RITCHIE 01h14 M.Fougerol et A.Hamidi
SONY PICTURES RELEASING FRANCE JAMAIS PLUS - IT ENDS WITH US 02h10 J.Baldoni B.Lively, J.Baldoni, B.Sklenar
SOLARIS DISTRIBUTION LA CHUTE DE L'EMPIRE ROMAIN 03h08 A.Mann S.Loren, S.Boyd, A.Guinness
CARLOTTA FILMS LA LÉGENDE DE L'AIGLE CHASSEUR DE HÉROS 01h43 J.Lau L.Cheung, B.Lin Ching-hsia, M.Cheung
ART HOUSE LA MÉLANCOLIE 01h24 T.Katô M.Kadowaki, K.Tamura, S.Sometani
PYRAMIDE DISTRIBUTION LE ROMAN DE JIM 01h41 A.Larrieu et J.Larrieu K.Leklou, L.Dosch, S.Giraudeau
ALBA FILMS LES ROIS DU RALLYE 01h33 R.Venokur J.Yang, J.Simmons, C.Bennet
S34
21 AOÛT
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
DIAPHANA DISTRIBUTION ANZU, CHAT-FANTÔME 01h30 Y.Kuno et N.Yamashita
WARNER BROS. FRANCE BLINK TWICE Z.Kravitz C.Tatum, N.Ackie, C.Slater
PATHÉ EMILIA PEREZ 02h10 J.Audiard Z.Saldana, K.Gascón, S.Gomez
NOUR FILMS GIRLS WILL BE GIRLS 01h59 S.Talati P.Panigrahi, K.Kusruti, J.Gulati
DAMNED DISTRIBUTION HIJO DE SICARIO 02h00 A.Rondero et F.Valadez J.Varela, Y.Pérez, K.Garrido
NEXT FILM DISTRIBUTION LE DERNIER BUS 01h26 G.MacKinnon T.Spall, P.Logan, S.Ashdown
SOLARIS DISTRIBUTION LE SOLDAT BLEU 01h52 R.Nelson P.Strauss, C.Bergen, D.Pleasence
KICK A FARCE FILMS MÉMÉ DANS LES ORTIES 01h50 A.Hekinian G.Baker Hekinian, B.Hart, M.Wicart
KMBO PROJECT SILENCE 01h41 T.Kim S.Lee, J.Ju, H.Kim
CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA (6 FILMS) A.Kurosawa
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION RODÉO 01h21 J.Desjardins Paquette M.Leflaguais, L.Roy-Lanouette, W.Lafleur
UFO DISTRIBUTION SYLVANIAN FAMILIES, LE FILM : LE CADEAU DE FREYA 01h05 K.Konaka Y.Kuroshima, I.Minase
METROPOLITAN FILMEXPORT THE CROW 01h51 R.Sanders B.Skarsgård, F.Twigs, D.Huston
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS ZÉNITHAL 01h20 J.Saurel V.Guide, F.Bruneau, C.Gueï
S35
28 AOÛT
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
CONDOR DISTRIBUTION ALIENOID - L'AFFRONTEMENT 02h02 C.Dong-hoon R.Jun-yeol, T.Kim, W.Kim
LES ALCHIMISTES DREAMING WALLS 01h20 M.Duverdier
PAN DISTRIBUTION FÊLÉS C.Duthuron C.De Turckheim, B.Le Coq, P.Richard
KMBO LA BELLE AFFAIRE 01h56 N.Brunckhorst S.Hüller, M.Riemelt, R.Zehrfeld
LES ACACIAS LA GARÇONNIÈRE 02h05 B.Wilder J.Lemmon, S.MacLaine, F.MacMurray
GAUMONT DISTRIBUTION LA NUIT SE TRAÎNE M.Blanchart J.Feltre, N.Krief, J.Bloquet
LES FILMS DU LOSANGE LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX 01h48 P.Mazuy H.Herzi, I.Huppert, N.Elsari
SONY PICTURES RELEASING FRANCE L'I.A. DU MAL 02h03 C.Weitz J.Cho, K.Waterston, H.Liu
EPICENTRE FILMS PARADISE IS BURNING 01h48 M.Gustafson B.Delbravo, D.Asaad, M.Oldenburg
ARIZONA DISTRIBUTION SEPTEMBRE SANS ATTENDRE 01h54 J.Trueba I.Arana, V.Sanz
LA MAISON DU DIRECTEUR TOUBIB 01h53 A.Page A.Page
S36
4 SEPT.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
STUDIOCANAL À L’ANCIENNE H.Mimran G.Darmon, D.Bourdon, C.Lauby
PYRAMIDE DISTRIBUTION À SON IMAGE 01h53 T.de Peretti C.Laredo, M.Mozziconacci, L.Starace
WAYNA PITCH DREAMLAND 01h30 T.Moreau et P.Gourdon
CARLOTTA FILMS LA PEAU DOUCE (SUITE "5 HÉROÏNES DE FRANÇOIS TRUFFAUT") 02h00 F.Truffaut F.Dorléac, J.Desailly, N.Benedetti
NEW STORY MI BESTIA 01h16 C.Beltran S.Martinez, M.Murillo, H.Sánchez
LOST FILMS MICHAEL CIMINO, GOD BLESS AMERICA 02h10 J.Thoret J.Savage, T.Fitzgerald, J.Toback
POTEMKINE FILMS RÉTROSPECTIVE JACQUES ROZIER (4 FILMS) J. Rozier
METROPOLITAN FILMEXPORT TATAMI 01h43 Z.Ebrahimi et G.Nattiv A.Mandi, Z.Ebrahimi, J.Ray Newman
WILD BUNCH DISTRIBUTION UNE VIE RÊVÉE M.Simon V.Bruni Tedeschi, F.Lefebvre, L.Azabal
LOST FILMS WE BLEW IT 02h17 J.Thoret M.Mann, P.Bogdanovich, P.Schrader
S36
11 SEPT.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE ANAÏS, 2 CHAPITRES 01h44 M.Gervais
WARNER BROS. FRANCE BEETLEJUICE BEETLEJUICE T.Burton M.Keaton, J.Ortega, W.Ryder
STUDIO DES URSULINES CŒURS PERDUS 00h58
PATHÉ LIVE CYRANO DE BERGERAC (COMÉDIE-FRANÇAISE) 02h52
LES FILMS DU LOSANGE DAHOMEY 01h08 M.Diop G.Adannou, H.Ahandessi, J.Guedje
METROPOLITAN FILMEXPORT HORIZON : UNE SAGA AMÉRICAINE CHAPITRE 2 K.Costner K.Costner, S.Miller, S.Worthington
MALAVIDA FILMS JOHNNY GOT HIS GUN 01h52 D.Trumbo T.Bottoms, D.'Red' Barry, K.Fields
AD VITAM LANGUE ÉTRANGÈRE 01h45 C.Burger L.Grasmug, J.Heinsius, C.Mastroianni
BODEGA FILMS LA PARTITION 03h00 M.Glasner L.Eidinger, C.Harfouch, L.Stangenberg
ZINC FILM LE FIL 01h55 D.Auteuil G.Gadebois, D.Auteuil, S.Knudsen
ED DISTRIBUTION LE LÉOPARD DES NEIGES 01h49 P.Tseden Jinpa, Z.Xiong
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LE PROCÈS DU CHIEN 01h25 L.Dosch L.Dosch, F.Damiens, P.Deladonchamps
MÉTÉORE FILMS
RÉTROSPECTIVE FREDERICK WISEMAN : "IL ÉTAIT UNE FOIS L'AMÉ-
RIQUE" (3 FILMS)
F.Wiseman
HAUT ET COURT SILEX AND THE CITY, LE FILM Jul (I) et J.Guigue G.Gallienne, L.Drucker, C.Sibony
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de Boxoffice, n’hésitez pas à faire parvenir
régulièrement votre line-up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.
N°472 / 10 juillet 2024
19

Exploitation
LES EXPLOITANTS
EN
AG
ENTRE INQUIÉTUDE GÉNÉRALE
ET FOI DANS LE PUBLIC
Tout au long du mois dernier, d’Est en Ouest en passant par la région
lyonnaise, la Bretagne et la Savoie, les syndicats ou groupements
d'exploitants se sont réunis pour faire le bilan de l’année. Dans un contexte
général dissolu qui n’apaise pas les inquiétudes propres au secteur, mais
néanmoins éclairé par la récente embellie de la fréquentation.
« Les sujets sur lesquels nous travaillons depuis deux ans vont partir à la poubelle », constatait
Richard Patry le 25 juin à Ferney-Voltaire, lors de l’AG du Syndicat des Pays de
Savoie comme lors des précédentes. C’était avant le résultat des législatives, mais déjà
dans un climat d’incertitude politique, où tout ce qui concerne la filière cinéma est en
suspens, de la proposition de loi du Sénat “visant à conforter la filière cinématographique”
en passant par l’avenir de l’audiovisuel public – qui affectera la production de films.
Pour l’exploitation, les discussions autour de l’éducation aux images ou de la transition
écologique avec les ministères concernés devront donc être reprises à zéro.
©Boxoffice Pro
Et si la réforme art et essai, elle, est actée [voir page 7], les interrogations demeurxxent
au sujet du CNC, qui, à l’heure où nous bouclons ce numéro, attend la nomination
d’un nouveau président, mais aussi le rapport de l’inspection générale des finances
sur l’institution.
Face à cet avenir brumeux, reste une certitude pour le président de la FNCF : « Quand
les films sont là, le public répond massivement. » Et si les assemblées générales ont eu lieu
avant la Fête du Cinéma, l’opération, qui a débuté un jour d’élection et de match de
foot de l’Euro, a montré combien le taux de participation du public reste élevé. Certes,
la fréquentation de ces années post-Covid ne reprend pas au même rythme selon la
taille des exploitations, mais partout, la question de l’offre de films est au cœur des
préoccupations. Avec elle, le nombre de copies et de séances, mais aussi, ce qui est plus
rarement interrogé, celle du nombre de cinémas, dans un parc toujours en expansion
[voir p.23]. Autant de sujets qui ont été abordés le mois dernier au sein de la profession,
qui, au-delà de notre modèle de redistribution, doit plus que jamais compter sur ellemême
pour trouver des solutions.
©Boxoffice Pro
Adrien Baud, président du Syndicat des cinémas des Pays de Savoie, Richard Patry (FNCF),
Pascal Maubec (CNC) et David Marguin du cinéma Voltaire, le 25 juin
Fréquentation : grosse disparité entre petite et grande
exploitation
Reste que pour ça, il faut compter sur ses propres ressources. Les cinémas français
peuvent se réjouir collectivement de la remontée des entrées, avec « deux films coup sur
coup qui cassent la baraque » et un mois de juin qui a atteint des sommets, avec près de
13,2 millions d’entrées, soit +16 % par rapport à la moyenne 2017-19. « Et sur l’année
glissante, nous sommes en progression de plus de 2 %, ce que l’on n’aurait jamais imaginé »,
souligne le président de la FNCF, au vu des premiers mois de 2024.
Mais sur ces trois dernières années, on sait que la reprise n’est pas la même pour tous :
« Les petites exploitations et beaucoup de salles art et essai ont quasiment retrouvé leur niveau
d’avant-crise, les moyennes ont moins bien repris que les petites et les grandes beaucoup moins
bien », résume le président de la FNCF, soulignant que la petite et la moyenne ont
largement modernisé leurs établissements.
1 ER JANVIER-25 JUIN 2024 EVOL/2023
EVOL/MOY.
2017-2019
PETITE EXPLOITATION 2 % -4 %
MOYENNE EXPLOITATION -5 % -14 %
GRANDE EXPLOITATION -17 % -34 %
ART ET ESSAI 3 % -4 %
Selon les chiffres présentés par le syndicat des Cinémas de l'Ouest à Plestin-les-Grèves,
mais constatés dans toutes les régions, les cinémas de la grande exploitation accusent
encore un retard de leur fréquentation de -34 % par rapport aux années d’avant-crise,
quand ceux de la petite sont à -4 %. « La grande exploitation traverse une crise comme elle
n’en a jamais vécue, qui pourrait avoir des conséquences sur toute la filière », alerte Richard
Patry, rappelant que « notre système repose sur un modèle de mutualisation que nous devons
conserver à tout prix ».
20 N°472 / 10 juillet 2024

du Slec, faisant allusion au nombre de séances. Aujourd’hui, presque la moitié des
séances génère moins de 10 entrées, y compris sur les blockbusters, et la situation
financière des petites salles reste très tendue. Un groupe s’est constitué à la FNCF pour
travailler sur la “Diffusion des films en salles”, et rendra ses conclusions lors du Congrès.
De façon générale, « les collègues de la grande exploitation paient un lourd tribut au changement
d’habitudes des spectateurs en termes d’entrées », souligne Christophe Maffi, président
du Syndicat lyonnais, « mais les établissements de toute taille perdent en chiffre d’affaires ».
Toutes les trésoreries sont affectées par le remboursement des PGE, le coût de l'énergie
et les charges de fonctionnement, ce qui tirer la sonnette d'alarme à Thierry Tabaraud,
entendu dans l’Est : « Aujourd’hui notre modèle économique est fragilisé : nous ne générons
pas de marge et ne pouvons investir pour le futur. »
Marc-Olivier Sebbag, délégué général de la FNCF, Thierry Tabaraud, président du Syndicat des
directeurs de cinémas de l’Est, Corentin Bichet, chef du service exploitation du CNC, et Jean-
Philippe Hochwelker, président du Syndicat des directeurs de cinémas de Rhin et Moselle, le 30
mai au Ciné Croisière de Cernay
Transition écologique en général et laser en particulier
Un futur qui passe forcément par la transition écologique des cinémas. S'ils ont réussi
à économiser globalement 20 % d'énergie, tous les sujets environnementaux doivent
être pris en compte. Les exploitants savent notamment qu’il faut investir dans des
projecteurs laser ou dans le retrofit… ce qui est difficile avec des comptes d'exploitation
dégradés depuis 2020. S’il ne faut rien attendre du côté de Bercy, malgré les démarches
et demandes portées par la FNCF, certaines Régions ont en revanche accompagné les
salles, comme celle du Grand Est qui a financé jusqu'à 80 % des investissements dans
le laser. C’est donc auprès d’elles qu’il est conseillé de se mobiliser, en attendant de savoir
si la commission d’aide sélective du CNC sera « bienveillante » sur ce qui relève de
l’écologie en général.
©Aciest © Aciest
Christophe Maffi, président du Slec, aux côtés de Richard Patry (FNCF) et Corentin Bichet (CNC),
au Grand Écran de Vichy le 11 juin
©Boxoffice Pro ©Boxoffice Pro
La veille de leur assemblée générale, les adhérents du Syndicat lyonnais des exploitants de
cinéma (Slec) ont visité l'opéra de Vichy, classé aux Monuments historiques
À l’occasion de la rencontre de l'Intersyndicale de l’Est, les participants ont visité le site mémoriel
du Hartmannswillerkopf
Bien sûr, les salles mènent une action à titre individuel ou au sein de réseaux, parmi
lesquels Cinéo est particulièrement actif. Le groupement de cinémas indépendants
privés a remporté un appel à projets dans le cadre de “France 2030 Alternatives vertes
pour la culture”, qui permettra de calculer avec précision les bilans carbone des salles,
puis de planifier et déployer des actions en conséquence [voir Boxoffice Pro du 26 juin
2024]. La présidente de Cinéo, Marie-Christine Desandré, est aussi à la tête de la
commission Écologie de la FNCF, qui présentera lors du prochain Congrès de Deauville
un plan d’action pour les salles, élaboré en s'appuyant sur le questionnaire lancé par la
fédération, auquel plus de 70 % des cinémas ont répondu.
N°472 / 10 juillet 2024
21

Exploitation
Nous devons afficher notre
unité : c’est notre force
RICHARD PATRY, PRÉSIDENT DE LA FNCF
Sauver les dispositifs nationaux d’éducation au cinéma
L’éducation au cinéma est toujours une grande source d’inquiétude depuis les mesures
prises par l’Éducation nationale à l’automne dernier – sur le remplacement et la formation
des enseignants – qui affectent les dispositifs nationaux Collège et Lycéens et
apprentis au cinéma. Si elles ne touchent pas encore toutes les académies, ces mesures
sont à l'œuvre dans celles de Nice et de Normandie, cette dernière accusant une baisse
de 80 % de participation à Collège au cinéma. « Une véritable hécatombe » selon le
président de la FNCF, qui ajoute que l’an dernier, la formation organisée en Seine-
Maritime en octobre avait rassemblé 97 enseignants, et seulement 2 cette année.
Parmi les propositions : permettre plus de choix aux enseignants que les trois films
proposés par dispositif ; organiser au moins une formation dans l’année en salle et les
autres en ligne, ou encore faire accompagner les classes par des médiateurs (ou d’autres
adultes), pour limiter le nombre d'enseignants qui sortent de leur établissement. Lors
de l'assemblée générale de Cinéo, le président de la FNCF a insisté pour que les salles
s'emparent du sujet des médiateurs, sachant que le CNC accompagne désormais mieux
les régions pour la création de postes. Du côté des exploitants, certains proposent de
s’appuyer davantage sur les coordinations locales, d’autres de faire appel à des mécènes
privés… sachant que du côté des ministères de tutelle, tout devra être repris à zéro avec
le changement de gouvernement.
©Boxoffice Pro
Afficher notre unité
Pour l’heure, la réforme art et essai, qui a été détaillée lors des différentes assemblées de
juin, suscite encore des commentaires mais de façon générale satisfait la fédération. En
effet, elle permet d’être plus sélectif sans pour autant exclure des salles du classement.
« D’après les simulations, les cinémas qui font le plus d’art et essai vont voir leur subvention
augmenter, mais aucune catégorie de salle ne paie pour l’autre, car l’enveloppe générale est
augmentée » souligne à ce titre Richard Patry. Un point d’importance pour le président
de la Fédération nationale, qui veille à parler au nom de toutes les salles de cinéma, sur
tous les sujets… et aujourd’hui plus que jamais. « Quel que soit le ou la ministre de la
Culture que nous aurons demain, nous devons afficher notre unité : c’est notre force ».
Cécile Vargoz
Le groupement de cinémas indépendants privés Cinéo, présidé par Marie-Christine Désandré, en
discussion avec le président de la FNCF à Dinard
©Boxoffice Pro
« Or ces formations sont cruciales pour les dispositifs », souligne de son côté le président du
Slec, déplorant « la perte de notre socle commun, au bénéfice des séances à la carte, et ce
dans le meilleur cas ». Car au-delà des mesures de l’Éducation nationale, beaucoup de
collectivités – et certains professeurs – se désengagent des dispositifs au profit du pass
Culture. Le département de la Loire va être le premier de la région Auvergne-Rhône-
Alpes à financer les séances “Collège au cinéma” par la part collective de l’appli. Or rien
ne garantit que le pass Culture sera pérennisé.
Au niveau national, la participation aux dispositifs scolaires a baissé de 30 % en moyenne.
Depuis janvier, les représentants de la FNCF rencontrent les directeurs des différents
cabinets ministériels pour tenter de trouver des solutions. « Nous avions réussi des avancées
très importantes avec l’actuelle ministre de la Culture », indique Richard Patry, soulignant
le travail d’Aurélie Delage, qui préside la commission Éducation de la fédération.
Les adhérents de Cinéo se sont retrouvés à Dinard – ici dans le hall de l'Émeraude Cinéma – pour
leur Céminéo annuel, du 12 au 14 juin derniers
22 N°472 / 10 juillet 2024

LE PARC CINÉMATOGRAPHIQUE
EST-IL ARRIVÉ À MATURITÉ ?
Lors de l'assemblée générale du Syndicat des cinémas de l’Ouest, son
président Yves Sutter a souhaité mener une réflexion, en compagnie
des adhérents, sur le parc de salles à travers le territoire, dans le
contexte d'une fréquentation qui tend à se diluer depuis la crise
sanitaire. En d’autres termes, comment concilier un équipement
cinématographique croissant, la diversité des œuvres et l'équilibre
économique des exploitations ?
« Peut-on s'épargner la réflexion du taux d'équipement des
territoires et du développement du parc, alors que la fréquentation
elle-même n'évolue plus ? », interroge Yves Sutter en
préambule de la table ronde. Chiffres à l’appui, le président
du syndicat de l’Ouest montre en effet que la tendance
est à une dilution des entrées. Si de 1992 à 2012, la
fréquentation par écran est en progression, la courbe
s’inverse par la suite et le nombre d'entrées par séances
diminue dans le même temps. En 2010, la moyenne
d’entrées par séance était de 33 ; elle est passée à 23
en 2019.
Yves Sutter souligne ainsi que « plus on fait de séances,
moins on a de spectateurs par séance. Cela ne veut pas dire
qu'il ne faut pas en faire, mais confirme que nous sommes
aujourd'hui dans un phénomène où il n'y a plus le même
effet d'entraînement ».
Eric Lavocat abonde sur la base de deux constats : « Non
seulement la fréquentation est de plus en plus décorrélée du
nombre d'écrans, mais elle est aussi plus concentrée sur
certaines séances, certains jours et périodes de l’année. » Et
la tendance est encore plus flagrante dans les multiplexes,
ajoute le dirigeant du cabinet d'étude Hexacom. Les
chiffres officiels du premier semestre de la FNCF montrent,
en effet, une baisse de 34 % par rapport à la moyenne
2017-2019 pour la grande exploitation, de 14 % pour
la moyenne et de 4 % pour la petite.
Depuis la sortie de la crise de la Covid, les habitudes des
spectateurs ont évolué et tendent à se réorienter davantage
vers des cinémas de proximité. En parallèle, le public
est plus exigeant sur l’offre de films. « Les distributeurs
s’accordent à le dire, la polarisation des entrées est évidente
et les échecs sont de plus en durs », relève Richard Patry.
Mais les spectateurs sont aussi plus attentifs à la qualité
des équipements et « d’ailleurs, on ne conçoit pas un cinéma
comme on le faisait encore il y a dix ans ». La tendance
actuelle des projets est de proposer une grande salle pour
accueillir grands succès et événements, et plusieurs petites
salles qualitatives. « Quinze personnes dans une salle de 30
vivent une expérience collective, ce qui n’est pas le cas de 15
personnes dans une salle de 200 ! », témoigne le président
de la FNCF.
Une gestion plus fine des séances
Si les échecs, de plus en plus sévères, raccourcissent la
durée de vie de certains films, à l'inverse, ceux qui fonctionnent
voient leur exposition élargie et leur nombre
de séances augmenter massivement. Cette tentation de
multiplier les séances, les films et les salles est aussi à
double tranchant. Car cette « évolution structurelle
pourrait remettre en cause non seulement la place laissée
à la diversité, mais aussi la rentabilité des sociétés »,
s'inquiète Yves Sutter.
Pour le chef du service de l’exploitation du CNC, Corentin
Bichet, le marché est arrivé à un équilibre qui implique
une gestion beaucoup plus fine des exploitations. « La
période où le parc croissait proportionnellement aux entrées
était presque une anomalie. Aujourd’hui, logiquement, les
séances que l'on ajoute ne sont pas les plus “rentables” ou
intéressantes, elles viennent en complément. » L’exploitant
doit trouver l'équilibre entre son offre et son public, et
« il faut être extrêmement précis sur ce que coûte une séance
supplémentaire par rapport à ce qu'elle rapporte » ; exercice
d’autant plus stratégique au regard des nécessaires économies
de l'énergie.
N°472 / 10 juillet 2024
23

Exploitation
Cependant, cette gestion plus fine ne doit pas décevoir
et faire décrocher le spectateur, pour lequel un cinéma
est un lieu de vie. « Certes, il faut gérer mais pas trop ! Nous
devons être ouverts et en mesure de répondre présent, complète
Richard Patry. Réduire les plages d'ouverture n’est pas
nécessairement la solution. »
Mieux réguler les implantations ?
Concernant les nouvelles implantations et les agrandissements
de salles, le président du syndicat de l’Ouest
déplore que les CDACi ne prennent pas suffisamment
en compte les critères de concurrence et de taux d'équipement
du territoire. « Sur 24 commissions départementales
l’année passée… 24 ont donné leur accord. De fait, ceux
qui investissent dans les nouveaux équipements n'ont aucune
sécurité sur ce qui va se passer dans leur périmètre, et mettent
aussi en péril la capacité d’investissement des cinémas
existants pour se rénover et se maintenir », déplore Yves
Sutter, appelant de ses vœux des outils pour la prise en
compte des équilibres concurrentiels et de la densité du
parc sur un territoire. Et ce d’autant plus que la multiplication
des points de diffusion ne va plus forcément
dans le sens de la diversité de l’offre.
Néanmoins, Corentin Bichet rappelle que « nous sommes
dans un régime de régulation qui est complètement dérogatoire
à la libre installation du commerce, qui est la loi
générale. Les commissions d’aménagement ont été prévues
à une époque où le législateur considérait que trop d’installations
de grands multiplexes pouvaient déséquilibrer le
commerce local ».
Pour le représentant d’Hexacom, les CDACi et CNACi
jouent leur rôle de régulation, qui est toutefois perfectible,
notamment en révisant les différents seuils. Pour rappel,
actuellement les projets de moins de 300 fauteuils, ainsi
que les agrandissements en deçà de 30 % de la capacité
du site, réalisés moins de 5 ans après l'ouverture, ne sont
pas soumis au passage en CDACi.
Parmi les leviers d’action expérimentés, Eric Lavocat
témoigne de la mise en place d’un observatoire sur le
Grand Toulouse, réunissant tous les exploitants de la
zone et les élus concernés en amont des CDACi. « C'est
totalement informel, bien sûr, et n'évitera pas d'éventuels
recours, mais cet observatoire permet de réfléchir ensemble
aux zones à équiper en priorité. Il permet aussi d'échanger
sur les problèmes des uns et des autres, et de voir qu’au-delà
de la diversité des acteurs, leurs points de vue peuvent
converger au sujet des aménagements. »
De l'avis de tous, le sujet est complexe et primordial,
d’autant plus dans un contexte de fréquentation en deçà
des 200 millions d’entrées. Une problématique qui, selon
Richard Patry, doit être appréhendée par l’ensemble de
la filière : « Nous devons faire face à nos contradictions et
nous mettre autour de la table entre exploitants, distributeurs
et producteurs. » L’offre – le nombre de films comme le
nombre de points de diffusion et de séances – et le modèle
d’exploitation doivent être repensés, en adéquation avec
les nouvelles habitudes des spectateurs… Un virage à
négocier pour l'ensemble des exploitations, « avec leurs
règles économiques extrêmement différentes », tout en prenant
soin de l'essence même de nos cinémas : « l'exception
culturelle française », conclut Yves Sutter.
Marion Delique
Philippe Delacour et Bernard Roy
honorés
À l'occasion de l’assemblée générale du Syndicat des cinémas
lyonnais le 10 juin dernier, les deux exploitants associés de
l’Arlequin de Belley ont été élevés au grade de Chevalier du
mérite cinématographique.
Philippe Delacour et Bernard Roy œuvrent dans le cinéma depuis 50 ans. Ils se
connaissaient depuis longtemps lorsqu'ils ont décidé de s'associer sur l’Arlequin de
Belley, dans l’Ain (à 100 km à l’ouest de Lyon) en 2008.
Philippe Delacour, aujourd'hui président de l’Entraide des cinémas et des spectacles
de la région lyonnaise, a débuté sa carrière en 1973, d’abord comme chargé de la
gestion comptable et administrative de la Compagnie lyonnaise de cinéma, puis
du Ciné-Journal.
Il rejoint par la suite le Comoedia et la famille Lapouble, implantée en région
lyonnaise, dont il dirigera les salles pendant 30 ans, entre Les Gémeaux, La Storia,
L'Eldorado, Le Chantecler, Le Gloria, le Palais de Congrès, le Bellecour, l’Ambiance,
le Palace à Valence, les Avenières, l'Atmosphère de Saint-Genix-sur-Guiers et La
Grenette de Bourg-en-Bresse qu’il codirigera avec Bernard Roy pendant 13 ans. En
1994, Philippe Delacour fonde Euro Interactif, spécialiste et précurseur de l’affichage
dynamique, qui se développera aussi bien en France, qu’en Italie, Belgique et Espagne.
En haut : Richard Patry, Bernard Roy et Christophe Maffi (tenant la médaille de Philippe Delacour,
absent lors de la remise). En bas : Philippe Delacour et Bernard Roy
Le parcours de Bernard Roy a commencé pour sa part, toujours dans les années 70,
à Blaye, au cinéma le Montaigne, avant de poursuivre au ciné club de la base aérienne
106 de Bordeaux Mérignac, puis au Marivaux de Bordeaux. C’est en rejoignant la
famille Lapouble, en 1981, qu’il fera la connaissance de Philippe ! En 1995, il rejoint
Belfort pour diriger les cinémas Alpha et Kursaal puis Pathé (aujourd’hui Kinepolis).
M.D
24 N°472 / 10 juillet 2024

RENCONTRE AVEC
CLÉMENCE ZACHARIE,
DIRECTRICE DES CINÉMAS REYNAUD
©Boxoffice Pro
Transmission, transition et
renouveau dans la continuité : la
jeune exploitante, qui représente
la nouvelle génération des
Cinémas Reynaud, a partagé, dans
l’Émission Boxoffice Pro du 3 juillet,
sa vision du circuit familial et de
l’apport d’un “indépendant privé”
aux localités.
Des cinémas implantés en centre-ville, « ou du moins à
sa proximité immédiate », l'accueil de toutes les cinématographies
« avec une riche politique d'animation », et des
interactions très fortes avec tous les acteurs locaux « pour
être la référence culturelle de nos petites et moyennes villes
d'implantation » : c’est ainsi que la jeune entrepreneure
résume les valeurs fondamentales des Cinémas Reynaud.
Si l'histoire entre cette famille et le cinéma remonte à
1927, celle du groupe tel qu’on le connaît aujourd’hui,
c’est Jean-Fabrice Reynaud, le père, qui l'a écrite, à partir
des années 1980. Sur ses plus récentes pages figurent le
Multi Rex de Bernay dans l’Eure (ouvert fin 2022, en
association avec Noé Cinémas), et le Club de Gien dans
le Loiret (inauguré en juin 2023). C’est donc un circuit
indépendant de 11 cinémas et 44 écrans, qui a comptabilisé
1,12 M d’entrées en 2023, que Clémence Zacharie,
en compagnie de son frère Grégoire Reynaud, ambitionne
de développer pour… les générations futures.
Émission à voir ou revoir
sur notre chaîne YouTube
Question de survie éco(nolo)gique
La dirigeante s’inscrit, de fait, dans une vision « très long
termiste, nécessaire à notre métier ». Pour celle qui fait aussi
partie de la commission écologie des salles de la FNCF
– présidée par Marie-Christine Desandré –, la transition
verte ne relève pas tant « d’une démarche philanthropique
pour le salut de l’humanité, mais comme une question
d’efficience, de rentabilité, bref de survie de nos entreprises. »
En effet, soucieuse de la pérennité de son groupe, l’exploitante
anticipe les problématiques : « Comment vivre, en
tant qu’indépendant privé, dans une économie où l'énergie
est rare et chère ? Comment construire un bâtiment face à
des climats de plus en plus extrêmes ? Comment adapter nos
prestations aux évolutions des besoins de nutrition et de
déplacement de nos clients ? Et comment faire face à une
certaine forme d'obsolescence de nos matériels, sans tout
racheter tous les cinq ans… parce qu'on n'a pas la force de
frappe de certains circuits ? »
L’autre grand défi pour la directrice des Cinémas Reynaud
– et qui, de fait, recoupe les enjeux de la transition
écologique – est celui de la rénovation. Il concerne certes
les établissements « de la génération d'avant, comme peuvent
l'être nos cinémas Le Royal de Lisieux ou dans une moindre
mesure Le Morny de Deauville », mais aussi les multiplexes
construits il y a une quinzaine d'années, face à un public
de plus en plus exigeant. « Aujourd'hui, nos spectateurs
n'acceptent plus des niveaux de confort ou de technologie
moindres. » Or, avant de prendre la « vague de la premiumisation
», il faut la définir : « S’agit-il d’avoir des full
recliners dans les salles ? De s’adosser à de grands acteurs
comme Imax ? Et est-ce qu'il faut avoir une surtarification
pour qu’une salle soit considérée comme premium ? », se
questionne-t-elle.
Une mission d’intérêt publique
Car Clémence Zacharie est consciente du besoin de
concilier les investissements pour « attirer le public, tout
en restant en phase avec son pouvoir d’achat. Il ne faut pas
oublier que dans nos exploitations en régions, nous sommes
souvent en situation de monopole et avons le devoir d'offrir
l’expérience cinéma à tous. » D’où l’idée de suivre la voie
d’un « premium mesuré », observé chez les confrères de
Grand Écran ou encore au Ciné Mont-Blanc de Bauciné
à Sallanches. Et si elle reste très attachée au modèle
indépendant privé, « propriétaire du fonds et des murs »,
la jeune exploitante souligne l’importance du soutien
des collectivités : « À la différence d’un grand circuit comme
Pathé, un complexe indépendant de 6 salles dans le centre
d’une ville moyenne aura besoin d'être subventionné au
démarrage. Il faut donc sensibiliser les élus aux retombées
économiques très positives que cette subvention “one shot”
aura sur la ville, en termes d'attractivité, d'animation
culturelle, d'éducation à l'image… »
Le prochain grand projet de la famille Reynaud – et à la
fois son plus vieux – est à Lisieux où, depuis la fermeture
du Majestic en mars 2023, elle n’exploite que Le Royal
et ses 3 salles, en attendant de faire émerger « un nouveau
complexe de centre-ville, comme on a pu le faire à Gien, à
Bernay ou ailleurs ». Et c’est bien le type de démarche
dans lequel Clémence Zacharie reconnaît « le cinéma de
demain » : celui né de l’évolution des établissements de
centre-ville. « Soit en les rénovant sur site quand c'est possible,
soit en les déplaçant, comme nous l’avons fait à Reims avec
Opéraims », où cinéma commercial se conjugue avec art
et essai pointu et animations dynamiques, et offre le « vrai
bonheur de créer des passerelles ».
Ayşegül Algan
N°472 / 10 juillet 2024
25

Exploitation
Fusion Paramount /
Skydance : “New
Paramount” en vue
Le comité spécial du CA de Paramount
Global a confirmé, dimanche 7 juillet,
avoir approuvé à l'unanimité l’accord
entre Paramount et Skydance Media, LLC.
Le groupe d'investisseurs Skydance, composé de
la famille Ellison et de RedBird Capital Partners,
acquiert National Amusements – qui détient
77 % des actions avec droit de vote de
Paramount – pour « 2,4 milliards de dollars en
espèces, et 4,5 milliards de dollars pour la
contrepartie en espèces ou en actions de la fusion
destinée aux actions de classe A et de classe B
cotées en bourse, ainsi que 1,5 milliard de dollars
de capital primaire à ajouter au bilan de
Paramount », détaillent les parties. À l’issue de la
transaction, Skydance détiendra 100 % des
actions de classe A de New Paramount, soit
environ 70 % des actions en circulation.
LES RENCONTRES ART ET ESSAI DE BRETAGNE
SE RÉINVENTENT AVEC SUCCÈS
Pour sa 10 e édition, le rendez-vous art et essai de l’association La Règle du jeu, qui
fédère les salles classées de Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, a réalisé des
ajustements budgétaires, sans rien perdre de sa convivialité !
©Yannick Letoqueux
L'équipe d'Ellison déclare prévoir « d'améliorer la
rentabilité » du groupe, tout en favorisant
« l'indépendance des créateurs ». Elle projette, en
outre, « davantage d'investissements dans les
plateformes numériques en forte croissance ». New
Paramount sera dirigé par David Ellison
(fondateur et PDG de Skydance) en tant que
président du CA et directeur général, et Jeff Shell
(président de RedBird Sports & Media et ancien
PDG de NBCUniversal) en tant que président.
À noter toutefois que l’accord de transaction
définitif comprend toujours une période de
"go-shop" de 45 jours, pendant laquelle le
comité spécial du CA de Paramount, avec l'aide
de ses conseillers financiers, sera autorisé à
solliciter et évaluer des propositions d'acquisition
alternatives. « Il n'y a aucune garantie que ce
processus aboutira à une proposition supérieure, et
Paramount n'a pas l'intention de divulguer les
développements relatifs au processus, sauf si elle le
juge approprié ou si cela est autrement requis »,
précise Paramount Global.
26 N°472 / 10 juillet 2024
A.A.
Les salutations de Dinard, juin 2024
La formule de la manifestation, dont la création remonte
à 2012, avait quelque peu changé cette année. « Côté
financement, les partenaires ne pouvaient plus suivre deux
fois fois dans l’année », explique le président, Eric Dubout.
Soucieux de préserver ces journées estivales, principalement
consacrées au cinéma art et essai, sans pour autant
sacrifier les Rencontres de Bretagne hivernales “classiques”,
les organisateurs ont renforcé la maîtrise des coûts, en
renonçant notamment à la prise en charge des repas et
de la venue d’équipes. « Ce que voulaient les participants,
c’était voir des films avant tout. »
Et cette année, ils étaient pas moins de 199 participants
à faire le plein à l’Émeraude Cinémas de Dinard, sans
rien perdre de la convivialité des repas libres. « Sur les 20
films présentés, 17 ont été accompagnés par leurs distributeurs,
ce qui montre l’intérêt qu’ils portent sur l’événement »,
note, en outre, Benoît Roué, en charge de la programmation.
Sans compter ceux qui ont malgré tout fait le
déplacement avec les réalisateurs : Studiocanal avec Simon
Moutaïrou pour Ni chaînes ni maîtres, et ARP avec Gaël
Moral pour Vivre, mourir, renaître.
Les Rencontres se sont achevées samedi avec une matinée
toute bretonne, entre Les Barbares de Julie Delpy, tourné
à Paimpont, et Enora, en présence de Thierry Bourcy,
réalisateur de cette production locale tournée dans le
Morbihan, toujours en recherche de distributeur. À noter,
enfin, que les participants ont aussi pu profiter de plus
d’une heure d’échanges autour de la réforme art et essai,
en compagnie de Guillaume Bachy, le président de l’Afcae.
Reste désormais, pour le président Eric Dubot et ses
collaborateurs, de faire le bilan de ces Rencontres art et
essai de Bretagne “nouvelle version”, « pour voir ce qu’on
change éventuellement pour l’année prochaine ». Ce qui
est sûr, c’est que le rendez-vous est déjà donné autour
de la troisième semaine de juin 2025.
Ayşegül Algan
Trio de cœur
Cette année, bien qu’il n’y ait toujours qu’un “coup de
cœur des exploitants”, les organisateurs ont décidé de
mettre en avant trois films, « dont les notes se tenaient
dans un mouchoir de poche », explique Eric Dubout.
En fanfare d’Emmanuel Courcol (Diaphana, sortie le
27/11/24) remporte le titre officiel, avec une note de
8,98/10 et son potentiel de « film art et essai porteur
au public large », comme le décrit de son côté
Benoît Roué.
Il est suivi, à deux centièmes de note près (8,96/10)
par Tatami (Metropolitan, 04/09/24).
Ce thriller au cordeau présente aussi la caractéristique
d’être le premier film réalisé par une Iranienne,
Zar Amir Ebrahimi, et un Israélien, Guy Nattiv. Enfin
La Plus Précieuse des marchandises de Michel
Hazanavicius (Studiocanal, 20/11/21) clôture le
podium Coup de coeur des Rencontres, avec une
note de 8,92/10, et le sentiment, partagé par tous les
professionnels présents à Dinard,
d’avoir vu… « un film important »
En fanfare d’Emmanuel Courcol, coup de cœur #1
des exploitants à Dinard, sort chez Diaphana le 27
novembre prochain
©2023 Thibault Grabherr

LE CONCORDE DE MOISSAC ENTAME SA NOUVELLE VIE
Repris par Ciné Movida en mai dernier, le complexe a rouvert le 26 juin, après un mois
de travaux et dans une configuration passée de 6 à 5 salles.
Depuis 15 jours, le public du Concorde a retrouvé son
cinéma avec un hall entièrement refait. « Tout est opérationnel,
de notre nouveau comptoir jusqu’à la VàD », se
réjouit Antoine Font, à la tête du groupe Ciné Movida
qui a racheté le cinéma de Moissac, dans le Tarn-et-
Garonne. Désormais le Concorde tournera à plein régime,
à raison de 4 séances quotidiennes, contre une à deux
avec un jour de fermeture hebdomadaire auparavant.
« Ce cinéma était sous exploité ; c’est aussi ce qui nous a
motivé pour le reprendre et le relancer », explique le directeur
du groupe, qui a toutefois décidé de fermer une des
six salles que comptait l’établissement. Cette reconfiguration
a permis de récupérer des fauteuils pour en remplacer
dans les autres salles – qui de façon générale étaient en
bon état –, mais surtout de rationaliser les coûts de
fonctionnement. « Au vu du taux d’occupation par séance,
une configuration de cinq salles est tout à fait suffisante
pour Moissac. »
Si la ville compte 13 000 habitants, elle est à 10 minutes
de Castelsarrasin qui en compte autant, sachant que la
concurrence la plus proche est celle du CGR de Montauban.
Le Concorde, qui a rouvert avec une quinzaine de films
à l‘affiche, a donc un beau potentiel devant lui. En 2019,
il avait enregistré 50 000 entrées, mais avec trois fois
moins de séances, « et nous espérons atteindre entre 80 et
100 000 spectateurs en vitesse de croisière ».
©Ciné Movida
Le cinéma est dirigé par Jérémy Cacheux – dernièrement
directeur du Select de Granville après l’avoir été à Cholet
– et programmé par Jonathan Isabelle, comme les six
autres établissements de Ciné Movida, en concertation
avec l’équipe sur place. L’idée étant de s'adresser à tous
les publics et d’être classé art et essai. Depuis sa
réouverture et pendant tout l’été, le Concorde fait sa
“Fête du Cinéma”, en proposant un tarif de 5 € pour
tous jusqu'au 31 août.
Cécile Vargoz
À La Réunion, le Rex de Saint-Pierre a fermé
©ICC
Frédéric Drotkowski, dont la famille gère des cinémas
à La Réunion depuis les années 30, a annoncé « avec
une grande tristesse la fermeture définitive du Rex, un
lieu culturel central pour les habitants de Saint-Pierre
pendant plus de 90 ans ». Le cinéma de 2 salles a
souffert de l'ouverture du multiplexe Ciné Grand
Sud de Pierrefonds, en périphérie de Saint-Pierre,
ouvert en avril 2023 par la holding Ethève, seul autre
gros opérateur à La Réunion. Frédéric Drotkowski,
avec sa société Investissement et commerce cinéma
(ICC), gère de son côté les deux multiplexes Cinépalmes,
à Saint-Denis et Sainte-Marie dans le Nord de l’île.
À Saint-Pierre, il avait entrepris des travaux de
rénovation pour améliorer le confort du Rex, baissé
ses tarifs et tenté de diversifier sa programmation.
Malgré ces efforts, le Rex « a rencontré des difficultés
croissantes pour obtenir des films à projeter », selon
Frédéric Drotkowski, estimant que son concurrent
« a mis en place des conditions restrictives ».
Pour l’exploitant du Rex, qui avait enregistré 42 000
entrées en 2023, « la difficulté croissante à obtenir des
films de qualité a été un facteur déterminant dans la
décision de fermer définitivement le cinéma ».
C.V.
François-Xavier Menou quitte Monciné France
Présent au sein de l’entreprise dès sa création en 2005,
avec l'ouverture du premier cinéma français du groupe
espagnol, François-Xavier Menou y aura successivement
occupé les fonctions de directeur du cinéma d’Anglet,
puis directeur d’exploitation, programmateur et, enfin,
directeur général. Il a ainsi piloté les ouvertures des
cinémas d’Anglet en 2005 – et plus récemment sa rénovation
–, de Béziers en 2010 – acquis par Kinepolis en
novembre 2023 –, avant d’accompagner le groupe dans
son association avec Youen Bernard sur le projet de
Saint-André-de-Cubzac en 2019.
Ocine, qui salue François-Xavier Menou « pour ces années
fructueuses de collaboration, sa rigueur et son implication
déterminante dans le succès du groupe en France », indique
qu’il ne sera pas remplacé dans ses fonctions. Depuis le
1 er juillet, les responsabilités de Bruno Couprie, directeur
de Monciné Anglet, ont été étendues et Youen Bernard
assure la programmation. Jordi Agusti, président du
groupe Ocine, prend directement en charge certaines
prérogatives de son ancien directeur général.
Pour rappel, la maison mère de Monciné, est, avec 27
établissements dans une quinzaine de villes ibériques,
le troisième circuit de salles de son pays, et le seul
100 % espagnol.
De son côté, François-Xavier Menou, qui fait partie
des associés du Royal de Biarritz récemment rénové,
souhaite prendre le temps de la réflexion sur son avenir
professionnel, assurément dans l’industrie cinématographique,
qu’il entend continuer « à servir et à défendre ».
A.A.
©yann vidal
N°472 / 10 juillet 2024
27

Focus Exploitation
GRAND ÉCRAN
DÉVOILE SON NOUVEAU CINÉMA
À MONTAIGU
©Grand Écran
Le 26 juin dernier, le
groupe de la famille
Fridemann a ouvert les
portes de son complexe de
6 salles en Vendée, et
commence ainsi son
incursion dans les Pays de
la Loire.
INFOS PRATIQUES
Tarif réduit : 8,00 €
Tarif Plein : 10,20 €
-14 ans : 6,50€
Séances du matin : 6,50 €
Lundis & jeudis : 6,80 €
Étudiants & -26 ans : 7,00 €
CINEPASS GRAND ECRAN :
Recharge 5 places : 7,00 € la place
Recharge 10 places : 6,50 € la place
Recharge 15 places : 6,00 € la place
Salle PREMIUM CINEMAX® : +3,50 €
28 N°472 / 10 juillet 2024
Le 10 e circuit d’exploitation français était, du moins
jusqu'à la reprise de l’Etoile Place de Vichy, le 1 er avril
dernier, uniquement implanté en Nouvelle-Aquitaine.
Avec l’ouverture des 6 salles et 882 fauteuils du Grand
Écran Montaigu, le groupe de la famille Fridemann fait
ses premiers pas dans les Pays de la Loire.
L’ouverture des six salles et 882 fauteuils du Grand Écran
Montaigu inaugure cette fois l’implantation du groupe
de la famille Fridemann dans Les Pays de la Loire. Suivront,
dans la même région, un six écrans à La Chapelle-sur-
Erdre (au nord de Nantes) en octobre prochain, puis un
cinq salles à Fontenay-le-Comte en 2025.
« C’est justement le projet de la Chapelle-sur-Erdre en
Vendée qui a ouvert les portes d’une implantation dans la
région, explique Sacha Fridemann, frère de Virgile et
Philippe, aussi à la tête de l’entreprise. Ce sont des
territoires attractifs, avec une économie de plus en plus
dynamique, qui ont attiré notre attention. » Le projet de
Montaigu s’est concrétisé plus rapidement, grâce à une
collaboration efficace et « des interlocuteurs qui se donnent
les moyens de leurs ambitions, ce qui nous correspond très
bien », assure l’exploitant.
Ainsi la Communauté d’agglomération Terre de Montaigu,
qui rassemble 10 communes, avait la volonté de moderniser
et dynamiser l’offre culturelle du territoire. Après
la fermeture, puis la destruction, en septembre 2022 du
Caméra 5, le “deux écrans” historique géré par la Ville,
le terrain défriché est cédé à l'exploitant. L'engagement
avec l'agglomération met l'accent sur l’ambition architecturale
et la qualité de l'insertion urbaine, le cinéma
s’inscrivant dans le programme de construction du futur
Hôtel d'Agglomération. La collectivité prend ainsi en
charge les aménagements extérieurs, dont 200 places
de parking.
C’est Blamm Architecture, aussi à l'œuvre sur les projets
de Fontenay-le-Comte et la Chapelle-sur-Erdre, qui
supervise les travaux d’une durée d'un an et demi, et
dont le budget, face aux contraintes d’un site à la superficie
restreinte de 1 800 m2, s'élève à un total de 5,5
millions d'euros. « Il s’agit pour nous d’un nouveau prototype
de cinéma. Nous avons dû réfléchir à un établissement
compact, écologique, tout en donnant la part belle aux salles. »
Le site, conçu pour être énergétiquement le plus sobre
possible, répond au défi d'une prise au sol minimale pour
six salles de plain pied et d’un aménagement peu consommateur
d'énergie. Le bâtiment, protégé par une double
épaisseur d’isolation thermique, autoproduira environ
40 % de son électricité grâce à 500 m² de panneaux
photovoltaïques, situés sur le toit.
Les exploitants estiment que la consommation d'énergie,
à structure équivalente, est ainsi au moins divisée par
deux. Et à Montaigu, c'est bien un « modèle de cinéma
de demain, loin de la logique de multiplexes de périphérie »,
que les Fridemann se réjouissent d'avoir créé : « un lieu
chaleureux, à taille humaine, écologique, et équipé des
dernières technologies et des salles les plus prononcées
en termes “d'immersivité” ».
La salle au format premium maison Cinémax, équipée
en laser - à l'instar des cinq autres - propose 107 fauteuils
en cuir inclinables électriques avec repose-pieds au
premier rang, un son immersif 8.1 et projecteur laser
4K. La plus grande salle du complexe est, quant à elle,
équipée de 304 sièges et du son Atmos. Il s’agit de la

sixième Cinemax du groupe, après celles de Limoges,
Libourne, Teste-de-Buch et Saint-Eulalie.
Après avoir rassemblé 7 000 spectateurs sur sa première
semaine d’exploitation, le site vise les 200 000 entrées
annuelles, en s'appuyant sur une programmation
généraliste et la volonté d’obtenir le classement art et
essai ainsi que le label Jeune public ; sans oublier la
réservation numérotée en ligne.
Désormais, le groupe Grand Écran exploite 13 sites et
98 écrans. Montaigu s’ajoute en effet aux cinémas de
Sainte-Eulalie (8 écrans), Libourne (10), les 3 sites de
Limoges Ester (14), Lido (3) et centre-ville (14), la Testede-Buch
(10), Arcachon (3), Bergerac (9), Langon
Multiplexe (6) et Rio centre-ville (2), Villeneuve-sur-Lot
(6) et Vichy (7). Le 10 e circuit d’exploitation français a
comptabilisé 1,9 million d’entrées en 2023.
Et si le groupe s'est aussi, par ailleurs, lancé dans l’activité
hôtelière, l'idée n'est pas de se développer à tout prix,
mais « de faire notre métier le mieux possible. Assurer à la
fois notre petite croissance et l’équilibre économique de nos
entreprises, le tout, dans une cohérence géographique »,
conclut Sacha Fridemann.
©Grand Écran
Marion Delique
©Grand Écran
LES ÉQUIPEMENTS*
GLOBAL
Maître d'ouvrage : SARL GRAND ECRAN VI
Maître d'œuvre / pilote : BLAMM ARCHITECTURE
Bureau de contrôle : SOCOTEC
BÂTIMENT
Gros œuvre : LIMOUZIN MAÇONNERIE
Electricité et réseaux : VENDEE FLUIDES ENERGIES
Climatisation/chauffage : SET
FAÇADE/HALL
Comptoir : CINEMOB
Système de billetterie : BOOST, THE BOXOFFICE COMPANY
Signalétique intérieure : ENSEIGNES 33
Enseignes façade : ENSEIGNES 33
Affichage dynamique : SONIS
SALLES
Fauteuils : LINO SONEGO
CABINES
Installateur : CINEDIGITAL SERVICE (PROJECTION) ET
CINEMANEXT (SON)
EXPLOITATION
Programmation : GRAND ÉCRAN
SITE INTERNET
Conception : THE BOXOFFICE COMPANY
*Basé sur le déclaratif de la salle
©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro
©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES
Sacha, Virgile et Philippe Fridemann
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE
1 304 8 16 ATMOS 4K
2 210 6 14 8,2 4k
3 107 4 11 7,2 4k
4 82 3 9 7,1 2k
5 76 3 8 7,1 2k
6 76 3 8 7,1 2k
TOTAL 855 27
N°472 / 10 juillet 2024
29

Miscellanées
PROCHAINES CDACi
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO
11/07/24 SAS DE L'ETOILE L'ETOILE 5 719 Projet de création Caudry Nord Caudrésis - Catésis
11/07/24
SAS CARIBBEAN
CINEMAS SUD
BASSE-TERRE
MAJESTIC BY CARIBBEAN CINEMAS 6 800 Projet de création Capesterre-Belle-Eau Guadeloupe Capesterre-Belle-Eau
Disparitions
Aline Rolland
L’ancienne exploitante des Caméo de Nancy, qui fut
aussi co-présidente du Scare, s’est éteinte le 26 juin à
l'âge de 60 ans. Elle s’était récemment retirée du métier,
« très fière que ce soit un duo de jeunes exploitantes, Flore
Tournois et Charline Tabaraud, qui prenne sa relève [au
Caméo Commanderie et Caméo Saint-Sébastien de Nancy,
ndlr.] », a souligné sa famille. « Dans la profession, dans la
ville, tout le monde la connaissait. Aline Rolland était une
bagarreuse pour obtenir ce qu’elle pensait juste, mais son
tempérament n’aura pas réussi à mettre k.o la maladie
fulgurante qui s’est pointée il y a quelques semaines à peine
», ont exprimé de leur côté Charline Tabaraud, Flore
Tournois et l’équipe des Caméo.
AGENDA DE LA PROFESSION
©Scare
Après une formation en 1984 à l’école Louis Lumière
et un apprentissage aux 400 coups d’Angers, Aline
Rolland avait fait ses classes à Quimper, au Festival
Premiers Plans, et aux
Rencontres Henri Langlois de Poitiers. Elle travaillera
ensuite dix ans au Ciné Poche du Mans, qu’elle contribue
à transformer en place forte de l’art et essai, ainsi qu’à
l’Association des cinémas de l'Ouest pour la recherche
(Acor) dont elle est déléguée. Elle ira voir aussi du côté
d’UGC, en s'occupant des sites de Noisy-Le-Grand,
d’Apollo à Nantes et le Ciné Cité Atlantis, avant de
commencer, en 2008, l’acquisition progressive des
historiques Caméo de Nancy auprès de Michel Humbert.
Aline Rolland menait ses batailles « avec force et virulence »
comme le soulignent ses proches, notamment au sein
du Scare, dont elle est administratrice de 2011 à 2023
et qu’elle co-préside de 2015 et 2018. « Elle n'avait pas
d'œillères dans ses goûts de cinéma, savait apprécier les
qualités techniques d’un film ou encore rassembler les spectateurs
autour des films du répertoire ; c’était une des rare
femme de notre profession à avoir acquis des cinémas,
récompensée par un trophée de la meilleure exploitante en
2015, par un jury de distributeurs », ont déclaré les
adminstrateurs du Scare en lui rendant hommage.
Dominique Liaume
Son nom était indissociable de celui du cinéma Vog au
Grau-du-Roi, en Camargue, dont il était assistant de
direction. Dominique Liaume nous a quittés le 23 juin,
emporté par la maladie à l’âge de 46 ans. « En 14 ans de
travail au Cinéma Vog, Domi a montré une passion unique
pour ce métier, pas seulement comme projectionniste mais
comme programmateur et créateur d'événements qui doivent
faire partie des souvenirs de plusieurs d'entre vous », a déclaré
l’équipe du cinéma en s’adressant aux spectateurs.
Dominique Liaume avait fait ses débuts aux cinémas
Actes Sud d’Arles, et suivi plus récemment, en 2018-
19, la formation de directeur d’exploitation de la
Fémis. Au Vog de Grau-du-Roi, il a particulièrement
développé les animations, avec « une capacité à déployer
énergie et enthousiasme, à nouer des partenariats, à
satisfaire les publics », décrit Karim Ghiyati, président
d’Occitanie Films.
©Christophe et Stéphanie Lemaire
LITTLE FILMS FESTIVAL 30/06 au 01/09/24 FRANCE
CINÉ COOL 24 au 31/08/24 GRAND EST
FESTIVAL DU FILM FRANCOPHONE D'ANGOULÊME 27/08 au 01/09/24 ANGOULÊME
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC 10 au 12/09/24 SARLAT
Son collègue et ami Lemaire, du cinéma de Bédarieux
dans l’Hérault, salue « un professionnel reconnu, connu
aussi pour ses excès, mais un passionné qui avait le cœur sur
la main et ne vivait que pour son métier ».
PLAY IT AGAIN ! LES FILMS D'HIER DANS LES SALLES D'AUOURD'HUI 18/09 au 01/10/24 FRANCE
CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE
AG DE L'UCF les 03 au 04/10/04 AVIGNON - LE PONTET
FÊTE DU CINÉMA D'ANIMATION 11 au 31/10/24 FRANCE ET MONDE
FESTIVAL LUMIÈRE 12 au 20/10/24 LYON
MARCHÉ INTERNATIONAL DU FILM CLASSIQUE (MIFC) 15 au 18/10/24 LYON
JOURNÉE ART ET ESSAI DU CINÉMA EUROPÉEN le 17/11/24 FRANCE, EUROPE, MONDE
RENCONTRES NATIONALES ARCHIPEL DES LUCIOLES 26 au 28/11/24 CASTELNAUDARY
RENCONTRES DE BRETAGNE 28/01 au 01/02/25 QUIMPER
Soutiens
Afcae
Coup de cœur du comité 15-25
Emilia Perez de Jacques Audiard, Pathé Films, 21 août
Répertoire
Rétrospective Marcel Pagnol, Carlotta Films, 24 juillet
La Garçonnière de Billy Wilder, Les Acacias, 28 août
GNCR
Septembre sans attendre de Jonás Trueba, Arizona
Distribution, 28 août
Viêt and Nam de Tru’o’ng Minh Quý, Nour Films,
25 septembre
30 N°472 / 10 juillet 2024

ème
ème
CONGRÈS
DEAUVILLE
DU 23 AU 26 SEPTEMBRE 2024
Programme et inscriptions sur www.fncf.org
Date limite de demande d’inscription : 1 er août 2024
Crédit photo : Béatrice Augier
LE
CONGRÈS

PHOTOS JULIEN PANIÉ
NOÉMIE CHICHEPORTICHE LAURENT CAPELLUTO PALOMA COQUANT YOANN ELOUNDOU MARTINE SCHAMBACHER FRANÇOIS CHATTOT
UN SCÉNARIO DE IGOR GOTESMAN WILLIAM GOTESMAN CARINE PREVOT ET HERVÉ MIMRAN D’APRÈS LE FILM « WAKING NED DEVINE » ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR KIRK JONES PRODUIT PAR RICHARD HOLMES ET GLYNIS MURRAY UNE COPRODUCTION FIVE DOGS ZAZI FILMS STUDIOCANAL ET M6 FILMS AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+ ET LA RÉGION BRETAGNE EN PARTENARIAT AVEC LE CNC
AVEC LA PARTICIPATION DE M6 W9 ET CINÉ+ OCS IMAGE FABIEN FAURE ÉTALONNAGE RICHARD DEUSY MONTAGE THOMAS BEARD MUSIQUE ORIGINALE GUILLAUME FERRAN SUPERVISION MUSICALE RAPHAËL HAMBURGER SON RÉMI DARU GAËL NICOLAS FRANÇOIS JOSEPH HORS DÉCORATION ANN CHAKRAVERTY PREMIER ASSISTANT RÉALISATEUR MATHIEU HILTZER SCRIPTE JEANNE FONTAINE SARDA
DIRECTION DE PRODUCTION FRÉDÉRIC MORIN RÉGIE GÉNÉRALE JULIEN HOUSSEAU CASTING LAN HOANG-XUAN - ARDA COSTUMES EMMANUELLE YOUCHNOVSKI MAQUILLAGE CHRISTOPHE OLIVEIRA COIFFURE STÉPHANE DESMAREZ MACHINERIE MAXIME BOISBEAUX ÉLECTRICITÉ THOMAS INQUIMBERT POST-PRODUCTION ERIC BASSOFF AMANDA NOHRBORG EFFETS SPÉCIAUX ALAIN CARSOUX PRODUIT PAR HUGO GÉLIN & IGOR GOTESMAN & JÉRÔME CENDRON
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FIVE DOGS, ZAZI FILMS ET STUDIOCANAL
1 île, 40 habitants, 2 escrocs.
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Mail : salles@studiocanal.com - Mot de passe : Studiocanal@2022 STUDIOCANAL.FR STUDIOCANAL