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Chronique judiciaire<br />

N°196 La Lettre de l’Officiel juridique du sport juillet 2024<br />

F1 TV contrainte de se conformer à la loi française<br />

Le service de streaming de la Formule 1, F1 TV, retire ses résumés des courses passées, et ses archives de son catalogue<br />

en France à cause de la loi antitabac.<br />

es abonnés français à<br />

F1 TV ont reçu un<br />

mail. Dans celui-ci,<br />

le service de streaming de la<br />

Formule 1 annonce le retrait,<br />

à partir du 11 juillet,<br />

« des rediffusions, résumés,<br />

et émissions d’avant et<br />

après-courses pour l’entièreté<br />

de la saison 2024 »,<br />

« des archives des courses<br />

des saisons précédentes »,<br />

ainsi que de « l’intégralité<br />

des émissions et documentaires<br />

tels que Tech Talks,<br />

Jolyon Palmers Analysis et<br />

F1 Icons ».<br />

La Formule 1 justifie ces<br />

« changements à venir (...)<br />

afin de garantir le respect<br />

de la législation antitabac<br />

en matière de publicité en<br />

France et dans ses territoires<br />

». En effet, selon lecode<br />

de la santé publique,<br />

« la propagande ou la publicité,<br />

directe ou indirecte,<br />

en faveur du tabac, des produits<br />

du tabac ainsi que<br />

toute distribution gratuite<br />

sont interdites ».<br />

« Néanmoins, la retransmission<br />

des compétitions de<br />

sport mécanique qui se déroulent<br />

dans des pays où la<br />

publicité pour le tabac est<br />

autorisée, peut être assurée<br />

par les chaînes de télévision<br />

», précise la loi. Ainsi, la<br />

plateforme, co-diffuseuse<br />

des Grands Prix de F1 en<br />

France avec Canal+, pourra<br />

continuer à proposer la retransmission<br />

en direct des<br />

épreuves (les essais, les<br />

qualifications et les courses)<br />

de la F1, F2, F3 et F1<br />

Academy.<br />

En février 2023, Canal+,<br />

qui détient les droits de diffusion<br />

du Championnat du<br />

monde de Formule 1 en<br />

France depuis 2013, avait<br />

été condamné pour ne pas<br />

avoir flouté des marques de<br />

tabac dans plusieurs de ses<br />

émissions. La chaîne avait<br />

notamment diffusé des<br />

images d’archives du Grand<br />

Prix du Brésil en 1991 où<br />

l’on pouvait voir la marque<br />

Marlboro inscrit sur le flanc<br />

de la monoplace que pilotait<br />

Ayrton Senna.<br />

Les abonnés de F1 TV n’ont<br />

pas tout perdu. En raison de<br />

ces changements, les tarifs<br />

sur service passeront de<br />

64,99 € à 49,99 € pour<br />

l’abonnement annuel et de<br />

7,99 € à 5,99 € par mois<br />

pour ceux ayant souscrit à<br />

l’offre mensuelle.<br />

LA LETTRE DE L’OFFICIEL JURIDIQUE DU SPORT<br />

En bref<br />

Un ancien haut responsable du sport en Chine visé par une enquête pour corruption. Gou Zhongwen, ancien dirigeant sportif en<br />

Chine, est visé par une enquête pour corruption rapporte la télévision d’État chinoise dans le cadre d’une grande campagne anticorruption<br />

qui a déjà touché notamment le secteur bancaire et des technologies. Gou Zhongwen, qui était directeur de l’Administration générale des<br />

sports entre 2016 et 2022, « est soupçonné de violations sérieuses de la discipline et de la loi », selon CCTV, un euphémisme généralement<br />

utilisé dans les médias d’État pour évoquer des cas de corruption. Il « fait actuellement l’objet d’un examen disciplinaire et d’une enquête<br />

de supervision de la part de la Commission centrale d’inspection de la discipline et de la Commission nationale de supervision », les deux<br />

organismes principaux de la lutte anticorruption en Chine, a précisé CCTV. En mars, l’ancien président de la Fédération chinoise de<br />

football, qui avait reconnu avoir reçu d’importants pots-de-vin, a été condamné à la prison à vie.<br />

L’Arabie saoudite visée par une plainte. Le football réussit une nouvelle fois l’impensable. A savoir unir le Qatar et l’Arabie saoudite<br />

alors que les deux pays se vouent une haine féroce. Après le Qatar, c’est au tour de l’Arabie saoudite, unique candidate à l’organisation de<br />

la Coupe du monde 2034, de faire l’objet des polémiques quant au travail forcé des migrants. La fédération syndicale mondiale des<br />

travailleurs du bâtiment (IBB) portera l’affaire devant l’Organisation internationale du travail (OIT). Les motifs de la plainte ressemblent<br />

point par point à celle qui avait visé le Qatar avant l’organisation de la Coupe du monde 2022. L’IBB regrette l’incapacité du gouvernement<br />

saoudien à protéger la main-d’œuvre immigrée du travail forcé. Rétention des pièces d’identité, non-paiement du salaire, abus de<br />

vulnérabilité, restrictions de mouvement, intimidation et menaces, servitude pour dettes, heures de travail exorbitantes, figurent dans la<br />

plainte. L’Arabie saoudite, membre de l’OIT depuis 1976, est également accusée pour avoir « violé » plusieurs des conventions qu’elle a<br />

ratifiées, en particulier sur le travail forcé, mais également sur « les pires formes de travail des enfants », « l’égalité de rémunération » et<br />

la « discrimination (emploi et profession) ». Comme l’exemple du Qatar l’a prouvé, même si les accusations se confirment, il n’y a aucune<br />

chance que la FIFA fasse machine arrière et retire le Mondial 2034 à l’Arabie saoudite, nouvel eldorado du football.

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