Y-mail 48 - juillet 2024
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MÉDECIN DANS LA MAISON<br />
Un homme âgé de 82 ans vient consulter<br />
pour une tache noire d’apparence anodine<br />
sur son orteil. Cette petite blessure dissimule<br />
en fait une urgence médicale bien plus grave.<br />
Petite blessure,<br />
longue histoire<br />
Filiep Manderyck, infirmier<br />
spécialisé dans le traitement<br />
des plaies : « En cas de<br />
diabète, une blessure est<br />
toujours une urgence. »<br />
Une semaine<br />
auparavant, le<br />
patient dansait<br />
encore une<br />
polonaise lors de la fête<br />
de mariage de sa petitefille.<br />
Ses chaussures du<br />
dimanche étaient un peu<br />
serrées et il a maintenant<br />
une petite tache noire sur<br />
le gros orteil. Le médecin<br />
généraliste n’aime pas<br />
cela. Son patient souffre de<br />
diabète et n’est pas toujours<br />
observant de son traitement.<br />
Le médecin l’envoie<br />
donc à la clinique du pied<br />
diabétique de l’hôpital.<br />
Juste à temps, comme il va<br />
s’avérer.<br />
Filiep Manderyck : « Le<br />
pied est le point faible des<br />
patients atteints de diabète<br />
sucré. Lorsque la maladie<br />
n’est pas correctement<br />
régulée, le sang devient<br />
visqueux et colle aux parois<br />
des vaisseaux. Parfois, les<br />
nerfs sont touchés et le<br />
pied devient insensible.<br />
Les plaies ne sont pas<br />
toujours remarquées – le<br />
diabète affecte également<br />
la vision – et guérissent difficilement<br />
: l’insuffisance<br />
artérielle empêche l’apport<br />
de sang et d’antibiotiques.<br />
Une infection peut rapidement<br />
se propager aux os du<br />
pied. Dans les cas les plus<br />
graves, il faut amputer. »<br />
CHAQUE JOUR COMPTE<br />
Chez ce patient, l’infection<br />
a effectivement attaqué les<br />
os. Les endocrinologues<br />
règlent le traitement de<br />
son diabète et commencent<br />
une cure d’antibiotiques.<br />
Une intervention chirurgicale<br />
est programmée<br />
rapidement. Le chirurgien<br />
vasculaire désobstrue les<br />
vaisseaux sanguins afin<br />
que la plaie soit mieux<br />
vascularisée et que les<br />
antibiotiques puissent<br />
mieux atteindre la zone<br />
touchée. L’orthopédiste<br />
prescrit des chaussures<br />
orthopédiques. Elles<br />
brillent un peu moins que<br />
sa paire du dimanche, mais<br />
elles réduisent la pression<br />
sur la plaie. Quelques mois<br />
et plusieurs contrôles plus<br />
tard, la situation est sous<br />
contrôle.<br />
Filiep : « Nous avons réussi<br />
à éviter l’amputation, mais<br />
de justesse. Le généraliste<br />
a eu le bon réflexe : en cas<br />
de diabète, une blessure<br />
au pied est toujours une<br />
urgence et chaque jour<br />
compte. »<br />
SITUATION GLOBALE<br />
Ne pas regarder uniquement<br />
la plaie, mais voir<br />
le patient dans sa<br />
globalité. Tel était<br />
le message clé des<br />
deux symposiums<br />
organisés par<br />
l’hôpital en mai. Plus<br />
de 200 membres du<br />
personnel des centres<br />
de soins résidentiels et<br />
d’autres professionnels<br />
de la santé y ont participé.<br />
Le but de ces symposiums<br />
était de présenter une série<br />
de nouveaux protocoles<br />
actualisés de traitement<br />
des plaies (voir encadré).<br />
Filiep : « Les connaissances<br />
en matière de traitement<br />
des plaies continuent<br />
d’évoluer. Nos protocoles<br />
donnent aux établissements<br />
de soins résidentiels<br />
des outils permettant de<br />
reconnaître et de soigner<br />
les plaies et les problèmes<br />
de peau, mais aussi de<br />
réfléchir à d’éventuels<br />
problèmes sous-jacents. »<br />
Clinique de soins des plaies<br />
057 35 72 00<br />
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