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Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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MARKETING

ENTRETIEN

«Les gens

commandent

n’importe

quel gadget à

n’importe

quel grossiste

chinois en

ligne, simplement

parce

que l’offre

existe et

qu’elle est en

plus beaucoup

moins chère

que celle d’un

fournisseur

local.»

Nils Planzer

Portrait

Nils Planzer est actionnaire

principal, président du

conseil d’administration et

CEO de Planzer. Fondée en

1936, l’entreprise de logistique

est entre les mains de

la même famille depuis trois

générations. Après un apprentissage

comme mécanicien

poids lourds, Nils Planzer fait

une école de commerce et suit

une formation d’agent technico-commercial.

Il rejoint

l’entreprise familiale en 1997

et commence à travailler dans

différents domaines avant

de reprendre la direction

générale en 2003. En 2017, il

prend également une part active

dans la chaîne de centres

de fitness Kieser Training.

Il est marié et père de deux

enfants.

planzer.ch

massif de la population et de la mobilité, et certains

points et axes névralgiques doivent être

étoffés. Mais la réduction des bouchons nécessite

de nouveaux modèles.

… ce qui est primordial pour une entreprise

de transport telle que Planzer.

C’est hélas un fait: en raison des conditions

de circulation actuelles, nous devons facturer

un supplément pour les embouteillages, ce qui

pénalise surtout notre clientèle. Mais les temps

d’immobilisation dans les bouchons sont très

longs, et cela ne devrait qu’empirer. C’est pourquoi

je continue à penser, même si beaucoup

rechignent à l’entendre, que la mobilité est trop

bon marché.

C’est-à-dire?

Les gens commandent n’importe quel gadget

à n’importe quel grossiste chinois en ligne,

simplement parce que l’offre existe et qu’elle

est en plus beaucoup moins chère que celle

d’un fournisseur local. Alors oui, cela profite

au secteur de la logistique, mais si l’on fait

preuve de bon sens, cela n’a vraiment aucun

sens. Or la mobilité augmente aussi en raison

du trafic individuel; un changement de mentalité

serait donc nécessaire, là aussi, afin de

concevoir des modèles durables.

Quelle est la solution, selon vous?

Pour moi, l’avenir est à la tarification de

la mobilité. Les tarifs de la mobilité devraient

varier selon le moment de la journée, afin de

mieux la contrôler. C’est un peu comme pour

le fret: l’introduction de la redevance a bien fait

baisser le nombre de poids lourds sur la route,

mais ceux-ci ont de plus gros chargements. Le

camion est aujourd’hui le seul moyen de transport

qui couvre vraiment ses frais. Si vous et moi

nous rendons chacun au bureau en voiture le

matin, c’est certes pratique, mais ce n’est ni rentable

ni durable. Des tarifs au temps passé sont

nécessaires partout où nous nous déplaçons. Et

pour cela, nous devons investir dans des solutions

numériques.

Avec l’acquisition des opérateurs

postaux Quickpac et Quickmail début

février, vous avez sauvé de nombreux

emplois.

J’étais convaincu que la Poste allait remporter

le marché. Lorsque la COMCO a refusé la

reprise, nous avons réagi en une semaine et racheté

les deux entreprises, afin de leur éviter la

faillite. Quickpac était bien sûr une acquisition

très attrayante pour nous: nous avons ainsi

atteint l’augmentation de volume dont nous

avions besoin dans le secteur des colis pour

pouvoir livrer chaque vallée, chaque jour, dans

tout le pays.

Vous vous positionnez ainsi comme un

sérieux concurrent de la Poste.

Je suis un fervent partisan de la concurrence,

et je pense que la Poste fait du très bon travail.

Bien sûr, l’adage selon lequel la concurrence

est un vrai stimulant pour les affaires n’est pas

fortuit. Mais ce n’est pas ce qui a motivé le rachat.

Avec cette acquisition, vos effectifs ont

augmenté de plus de 50% du jour au

lendemain. Quel a été le principal défi

à relever?

Une croissance rapide est toujours un immense

défi qui nécessite des cadres capables de

donner l’exemple et de jouer le rôle de moteur

pour le personnel. Par chance, notre direction

se caractérise par la continuité et la stabilité,

et je m’en réjouis. Il y a toujours des situations

délicates à gérer lors des acquisitions. Dans ces

moments-là, je m’attache à ne pas enjoliver les

choses, mais à communiquer de façon transparente,

ouverte et sincère.

Dans votre activité colis, une convention

collective de travail régit chez

vous le salaire et le temps de travail

du personnel. Est-ce vraiment intéressant?

Ne nous voilons pas la face. On ne traverse

pas la Suisse pendant quatre heures en admirant

le coucher du soleil: c’est un travail éreintant,

qui doit donc être rémunéré en conséquence.

En tant que prestataires, nous attachons aussi

beaucoup d’importance à la qualité du service.

Nous avons donc besoin d’un personnel motivé

et fier de travailler pour nous, qui communique

aussi ce sentiment à notre clientèle.

Notre credo? Des collaboratrices et collaborateurs

qui, bien que ne maîtrisant pas toujours

le suisse allemand, inspirent respect et sympathie

et font preuve de courtoisie envers la

clientèle. C’est sur ces points que nous nous

distinguons de la concurrence. En ce sens, oui,

c’est intéressant.

Pourtant, on entend souvent parler

des mauvaises conditions de travail

dans le secteur des transports. Or

l’ambiance ici sur le site d’Altstetten

est très détendue, tout le monde est

joyeux et prévenant, il y a manifestement

un bon esprit d’équipe. Comment

faites-vous?

Cela ne me surprend pas. Chez nous, les

personnes sont au centre des préoccupations,

car sans elles, un prestataire ne peut rien faire.

C’est pourquoi nous entretenons une culture

d’entreprise très familiale, marquée par le savoir-vivre,

le respect, l’assiduité et surtout, une

bonne dose de plaisir.

Depuis l’été 2022, Planzer fait circuler

15 camions électriques. Allez-vous

passer au tout électrique?

A priori, non. On a plutôt affaire à un effet

de mode, même si le nombre de camions électriques

sur les routes suisses va certainement

augmenter. Il est aujourd’hui de bon ton de

jouer la carte de l’électromobilité. Chez nous, les

camions électriques font partie de notre concept

de logistique urbaine, à savoir essentiellement

en début et en fin de parcours. Il s’agit des trajets

du site d’expédition au centre ferroviaire et

du centre ferroviaire au site destinataire.

À propos d’effet de mode:

que pensez-vous des drones

de transport?

Rien. Les drones sont peut-être utiles pour livrer

des médicaments dans une cabane du Club

Alpin Suisse ou des commandes ponctuelles

dans une zone industrielle, mais pas pour assumer

tout le flux de marchandises dans les

grandes villes.

Outre votre activité chez Planzer, vous

êtes aussi copropriétaire du groupe

Kieser Training. Comment en êtes-vous

venu là?

Mon ancien voisin était directeur financier

chez Kieser, et nos enfants ont grandi ensemble.

Une véritable amitié s’est nouée entre nous, et

alors que Werner Kieser cherchait une solution

de succession, nous avons repris l’entreprise.

J’ai foi en ce produit et je souhaite contribuer à

sa pérennité. Bénéfice non négligeable: je fais

du sport plus souvent pour rester en forme!

Mieux vaut éviter de finir en caricature du

septuagénaire potelé avec cigare et cognac aux

réunions du conseil d’administration! (Rires)

Comment parvenez-vous à concilier

tout ça? Vous arrive-t-il de dormir?

À vrai dire, je suis un gros dormeur et je me

couche de bonne heure. Quand on dirige une

entreprise de logistique, la journée commence

très tôt. Heureusement, j’ai beaucoup moins de

mal à sortir du lit qu’il y a 30 ans.

Qu’espérez-vous encore accomplir?

Pour moi, il est important de pouvoir transmettre

une entreprise en bonne santé à la prochaine

génération, et je ne parle pas seulement

du bilan, mais aussi de la culture, du personnel

et de la clientèle. C’est ma principale mission

dans la vie. Et avec l’âge, je m’efforce de passer

plus de temps de qualité avec mes proches, de

rester en bonne forme et de profiter de la vie,

en dehors du bureau aussi.

Le camionneur Nils Planzer est

un grand fan du train, a besoin

de beaucoup dormir et veut

transmettre une entreprise en

bonne santé à la nouvelle

génération.

«Chez nous, les

personnes sont

au centre de

nos préoccupations,

car sans

elles, un prestataire

ne peut

rien faire. C’est

pourquoi nous

entretenons

une culture

d’entreprise

très familiale.»

Nils Planzer

Mon ENTREPRISE

32 02/2024

02/2024 33

Mon ENTREPRISE

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