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Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Deep fakes:

une menace bien réelle

Le fait que des photos puissent être retouchées et truquées n’est pas nouveau. Mais jusqu’à

présent, la piètre qualité obtenue vendait la mèche. Aujourd’hui, grâce à l’intelligence artificielle

(IA), c’est devenu bien plus simple. Les «deep fakes» constituent une menace croissante,

y compris pour les PME.

Fin 2023, une vidéo falsifiée d’Alain

Berset est devenue virale. Elle le

montrait en train de prononcer un

discours au Forum économique

mondial de Davos et paraissait donc

sérieuse. Mais soudain, l’ancien président

de la Confédération se mettait

à faire la promotion d’un produit

financier prétendument lucratif. En

y regardant de plus près, on se rendait

compte que la voix et l’image

n’étaient pas totalement synchrones

et que la vidéo était truquée. Ce cas

est loin d’être un incident isolé. Régulièrement,

des personnalités sont victimes de

deep fakes: elles apparaissent dans de fausses

vidéos publicitaires en vue de convaincre le

public d’utiliser des programmes malveillants.

Aujourd’hui, les cybercriminels vont cependant

au-delà de l’utilisation de ces contenus

falsifiés pour des campagnes d’influence ou

de désinformation. Leur nouveau but est d’exploiter

cette technologie pour contourner les

contrôles de sécurité des entreprises et s’infiltrer

dans leurs réseaux. La CEO Katrin Sprenger

et le CTO Lukas Keller, de la start-up zurichoise

Silenccio, nous expliquent comment se protéger

contre des attaques par deep fakes.

Katrin Sprenger et Lukas Keller:

Qu’entend-on exactement par deep fakes?

Lukas Keller: On appelle «deep fakes» des vidéos,

des fichiers audio ou des photos falsifiés,

qui ont été créés ou modifiés à l’aide de l’intelligence

artificielle et que l’on identifie difficilement

comme des faux.

Quelles formes de deep fakes existe-t-il?

Lukas Keller: Les méthodes les plus courantes

sont utilisées sur la vidéo, l’image, l’audio et le

texte. La manipulation du visage et de la voix

consiste à agir sur les mouvements de la tête et

des lèvres et sur les mimiques d’une personne.

Dès lors, on peut réaliser de fausses vidéos très

réalistes dans lesquelles quelqu’un tient des pro-

Texte Melanie Ade

La CEO Katrin Sprenger et le CTO Lukas Keller de la

start-up zurichoise Silenccio savent comment

se protéger contre des attaques par deep fakes.

Mon Entreprise

La start-up zurichoise

Silenccio protège les

particuliers depuis 2019 et

désormais les PME contre

les dangers sur Internet: son

service en ligne innovant

offre à la clientèle aide et

protection en cas d’incidents

dans les domaines des

achats en ligne, du hacking

et du phishing ainsi que du

cyberharcèlement.

silenccio.com

cyberpreventionservices.axa.ch

pos qu’il n’a jamais vraiment tenus.

C’est le cas dans l’exemple d’Alain

Berset qui, pendant un discours au

Forum économique mondial, n’aurait

évidemment jamais fait la promotion

d’un produit de placement. Une autre

possibilité est de remplacer le visage

d’une personne par celui d’une autre

pour créer une toute nouvelle image.

Enfin, pour ce qui est des textes, on

peut utiliser l’intelligence artificielle

pour générer rapidement une immense

quantité d’informations, d’articles

de blog ou de messages truqués.

C’est ce que l’on appelle des «fake news».

Quelles sont les principales astuces

des cybercriminels pour attaquer

des entreprises à l’aide de deep fakes?

Katrin Sprenger: Les deep fakes offrent deux

grandes possibilités pour attaquer une entreprise.

Dans le domaine de l’usurpation d’identité,

tout d’abord, ils permettent de leurrer

les systèmes biométriques, par exemple lors

de l’authentification par vidéo ou par reconnaissance

vocale. On peut ainsi contourner les

mesures de sécurité en falsifiant les données

d’identité d’une personne. Ou en ayant recours

à l’ingénierie sociale, méthode connue depuis

longtemps, qui consiste par exemple à imiter

la voix du CEO pour ordonner un paiement ou

l’envoi de données sensibles.

Les PME sont-elles aussi concernées

par ces attaques?

Katrin Sprenger: Absolument. Un grand

nombre de PME se croient à l’abri, pensant que

seuls les grands groupes intéressent les pirates

informatiques. Mais n’oublions pas que les cybercriminels

recherchent toujours le meilleur

rapport coût-bénéfice. Les mesures de sécurité

étant généralement plus souples dans une PME

que dans une banque, les pirates y trouvent

plus rapidement une porte d’entrée. Plusieurs

petites attaques sont alors aussi intéressantes

qu’une attaque de grande envergure. Une façon

rapide d’extorquer quelques milliers de

francs par ingénierie sociale ou de s’emparer

de données client qui finiront ensuite sur le

Darknet.

Comment reconnaître un deep fake?

Lukas Keller: Il faut surtout se dire que tout

ce que l’on voit ou entend n’est pas forcément

vrai. Dans les vidéos, faites attention aux mimiques

inhabituelles, à l’absence de clignement

des yeux ou à des ombres peu naturelles

sur le visage. Des contours flous entre le visage,

les cheveux et le cou peuvent aussi être des

indices, tout comme des transitions bizarres

entre le visage et l’arrière-plan. Dans les enregistrements

audio, le rythme de parole, des

bruits métalliques, une mauvaise prononciation

et, bien sûr, le contenu sont les éléments

à surveiller.

Comment les PME peuvent-elles prévenir

une telle cyberattaque?

Katrin Sprenger: En général, les deep fakes

ciblent les membres du personnel. La principale

mesure de protection est donc de les sensibiliser.

Lorsqu’ils savent à quoi prêter attention,

on ne peut certes pas empêcher l’attaque, mais

au moins éviter des dégâts considérables. Au

moindre doute, il est important d’avertir immé-

diatement toute l’entreprise, car il est probable

que plusieurs personnes aient été ciblées. Il est

en outre conseillé aux PME d’élaborer un plan

d’urgence connu de tout le personnel.

Y a-t-il d’autres possibilités?

Lukas Keller: Les PME manquent souvent de

temps et de ressources à consacrer à la sécurité

informatique. Il est donc recommandé de se

faire aider par des spécialistes externes. Nous

proposons par exemple aux PME un outil automatique

qui teste les portes d’entrée les plus

courantes de l’infrastructure informatique et

décèle les éventuelles failles de sécurité. Nos

clientes et clients obtiennent gratuitement

une première évaluation juste après leur inscription

sur notre plate-forme. En plus d’organiser

une simulation de phishing destinée

à sensibiliser le personnel, nous les informons

des campagnes frauduleuses et des problèmes

de sécurité récemment découverts. À partir

du deuxième semestre 2024, une évaluation

des risques axée sur les processus internes et

des formations de sensibilisation du personnel

complèteront notre offre de cyberprévention

pour les PME.

Vos projets

en grand

Chaque jour, nous soutenons de nombreux

créateurs et créatrices d’entreprises.

Nous les aidons à concrétiser leurs projets

avec des solutions d’assurance et de

prévoyance adaptées.

«Dans le domaine

de

l’usurpation

d’identité,

les deep fakes

permettent

de leurrer les

systèmes

biométriques.»

Katrin Sprenger, CEO de Silenccio

Mon ENTREPRISE

Photo: màd

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