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Journal asmac No 3 - juin 2024

Plans - Objectifs, hasards et témoignages Politique - 42+4: la parole aux opposants Dysphorie de genre - Options de traitement chirurgical Achalasie - Évolution, diagnostic et traitement

Plans - Objectifs, hasards et témoignages
Politique - 42+4: la parole aux opposants
Dysphorie de genre - Options de traitement chirurgical
Achalasie - Évolution, diagnostic et traitement

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<strong>Journal</strong><br />

N o 3, <strong>juin</strong> <strong>2024</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Plans<br />

Objectifs, hasards<br />

et témoignages<br />

Page 28<br />

Politique<br />

42+4: la parole<br />

aux opposants<br />

Page 6<br />

Dysphorie de genre<br />

Options de traitement<br />

chirurgical<br />

Page 50<br />

Achalasie<br />

Évolution,<br />

diagnostic et<br />

traitement<br />

Page 54


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Sommaire<br />

Plans<br />

Objectifs, hasards et témoignages<br />

Illustration de la page de<br />

couverture: Stephan Schmitz<br />

Editorial<br />

5 Entre planification et hasard<br />

Politique<br />

6 Restriction ou opportunité?<br />

8 Une rose et un plant<br />

11 L’essentiel en bref<br />

Formation postgraduée /<br />

Conditions de travail<br />

12 ISFM Award: nommez des formatrices<br />

et formateurs engagés!<br />

14 Next Level<br />

Donner un feed-back<br />

18 Apprendre à chercher<br />

<strong>asmac</strong><br />

20 Un réseau de soutien pour<br />

les médecins<br />

22 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

26 <strong>asmac</strong>-Inside<br />

27 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Perspectives<br />

50 Actualités sur la dysphorie de genre:<br />

Chirurgie de transition de genre –<br />

quelles sont les possibilités?<br />

54 Aus der «Therapeutischen<br />

Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />

Klinik-Update Achalasie <strong>2024</strong><br />

61 My Way<br />

mediservice<br />

62 Boîte aux lettres<br />

64 Résilier les assurances<br />

complémentaires?<br />

Medpension<br />

65 <strong>No</strong>us poursuivons notre croissance<br />

avec succès<br />

66 Impressum<br />

Point de mire: Plans<br />

28 Quand les coquillages se parent de<br />

leurs plus beaux atours<br />

31 Soutenir l’autonomie des patients:<br />

le Projet de Soins Anticipé<br />

36 Les plans urbains au fil du temps<br />

40 «Même si cela peut paraître affreux,<br />

ma maladie a aussi du bon»<br />

42 Peut-on planifier la créativité?<br />

46 Comment tirer profit du hasard<br />

48 Les animaux se projettent-ils<br />

dans le temps?<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>: nous cherchons de<br />

nouveaux membres pour la rédaction<br />

Vous avez de multiples centres d’intérêt et vous voulez marquer<br />

le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> de votre empreinte?<br />

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Si vous voulez vous faire une idée de notre travail, nous vous<br />

invitons cordialement à participer à une séance de la rédaction.<br />

Les principales tâches de la rédaction:<br />

• planification thématique des numéros<br />

• recherche d’auteurs<br />

• participation régulière aux séances<br />

(six séances du soir et une retraite)<br />

Cela vous intéresse?<br />

Écrivez-nous à l’adresse journal@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir de nouveaux visages.<br />

«Comme membre de la<br />

rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>,<br />

je peux réaliser de nouvelles<br />

idées dans un environnement<br />

stimulant.»<br />

Fabian Kraxner, chef de clinique<br />

en psychiatrie, Hôpital Affoltern et membre<br />

de la rédaction depuis 2020<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 3


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04. – 07.12.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

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Update Refresher<br />

06. – 07.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

14 h | 6 SGAIM<br />

Médecine<br />

Interne<br />

Pédiatrie<br />

Update Refresher<br />

06. – 08.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

21 h<br />

Update Refresher<br />

05. – 09.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

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Editorial<br />

Entre<br />

planification<br />

et hasard<br />

Regula Grünwald<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Le commissaire Matthieu a pensé à tout: la stationservice<br />

sur la route entre les Grisons et Zurich devant<br />

laquelle l’assassin de trois jeunes filles doit tôt ou<br />

tard passer; la jeune fille blonde vêtue de rouge qui<br />

doit servir d’appât. Dans le roman policier de Friedrich Dürrenmatt<br />

«La Promesse», le plan du commissaire Matthieu fonctionne<br />

presque, mais au dernier moment, le hasard vient l’entraver.<br />

Le hasard fait aussi partie de notre vie, et heureusement le plus<br />

souvent de façon moins tragique. Un article à la rubrique Point<br />

de mire de ce numéro montre comment l’on peut intégrer les<br />

hasards dans notre planification et même les exploiter. <strong>No</strong>us<br />

tentons également de répondre à d’autres questions en rapport<br />

avec le thème des «plans». Comment peut-on planifier la créativité?<br />

Y a-t-il des animaux qui sont capables d’anticiper des besoins<br />

futurs? Quels sont les avantages du Projet de Soins Anticipé?<br />

Et qu’est-ce que cela signifie lorsqu’une maladie remet en question<br />

ses propres projets de vie?<br />

<strong>No</strong>us ne nous intéressons cependant pas seulement à l’avenir,<br />

mais faisons aussi deux sauts dans le passé. Il y a environ 540 millions<br />

d’années, les coquillages ont commencé à adapter leur profil<br />

en développant une carapace pour se protéger. Une diversité des<br />

espèces presque infinie en a résulté. L’origine des plans de ville<br />

remonte à un peu moins longtemps. Leur évolution est le reflet du<br />

développement technique et de différents besoins de la société.<br />

Une planification des services prévoyant une durée réglementaire<br />

de travail de 42 heures plus quatre heures de formation postgraduée<br />

structurée pour les médecins-assistant(e)s est un objectif<br />

de l’<strong>asmac</strong>. Vous découvrirez à la rubrique Politique les arguments<br />

avancés par les opposants à ce modèle et la réponse de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Quant à la série «Next Level», elle aborde la question de savoir<br />

comment réussir un feed-back structuré et des retours difficiles<br />

au quotidien à l’hôpital.<br />

Vous souhaitez recevoir à l’avenir l’édition en ligne de notre <strong>Journal</strong>?<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 5


Politique<br />

Restriction ou<br />

opportunité?<br />

La semaine de 42+4 heures pour les médecins-assistant(e)s<br />

est une revendication centrale de l’<strong>asmac</strong>. Une initiative parlementaire dans<br />

le canton de Zurich veut inscrire une réglementation correspondante<br />

dans la loi. Les partis bourgeois et certains médecins s’y sont opposés.<br />

<strong>No</strong>us leur avons demandé pourquoi.<br />

Philipp Thüler, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

La semaine de 42+4 heures vise non seulement à réduire la durée de travail, mais aussi, grâce à une efficience accrue, à libérer du temps pour le travail<br />

au chevet des patientes et patients.<br />

La plupart des hôpitaux en Suisse<br />

planifient l’engagement de leurs<br />

médecins-assistant(e)s sur la<br />

base de la semaine de 50 heures.<br />

Cela entraîne régulièrement des violations<br />

de la loi sur le travail qui prescrit une durée<br />

maximale de travail de 50 heures par<br />

semaine. La formation postgraduée en pâtit<br />

également et un grand nombre de médecins-assistant(e)s<br />

et souffrent de surmenage<br />

et d’épuisement, ce qui est notamment<br />

apparu lors de l’analyse du sondage<br />

de l’<strong>asmac</strong> réalisé auprès de ses membres<br />

en 2022.<br />

C’est pourquoi l’<strong>asmac</strong> veut promouvoir<br />

le modèle de la semaine de 42+4 heures<br />

dans le cadre duquel la planification s’effectue<br />

sur une base de 42 heures de prestations<br />

aux patients et quatre heures de<br />

formation postgraduée structurée. Pour<br />

permettre au modèle de s’imposer, l’<strong>asmac</strong><br />

mise en premier lieu sur les négociations<br />

avec les différents hôpitaux ou cliniques, ce<br />

qui a permis d’obtenir des succès, par<br />

exemple à l’Institut de médecine intensive<br />

de l’Hôpital universitaire de Zurich, au<br />

Centre suisse des paraplégiques à <strong>No</strong>ttwil<br />

et dans le canton du Tessin (réglementation<br />

CCT dès 2025).<br />

Photo: Adobe Stock<br />

6<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

L’inscrire dans la loi?<br />

Dans le canton de Zurich, on tente par ailleurs<br />

d’inscrire la semaine de 42+4 heures<br />

dans les lois cantonales. Une initiative<br />

parlementaire dans ce sens a été lancée<br />

par l’étudiant en médecine Benjamin<br />

Walder, qui siège pour Les Vert-e-s au<br />

parlement cantonal. L’initiative demande<br />

la mise en œuvre systématique de la semaine<br />

de 42+4 heures pour les médecinsassistant(e)s<br />

travaillant dans les hôpitaux<br />

zurichois par une modification de la loi sur<br />

la planification hospitalière et le financement<br />

hospitalier ainsi que de la loi sur la<br />

santé.<br />

Lors du débat parlementaire du<br />

29 avril, l’initiative a réuni une majorité<br />

de 62 voix. La proposition a donc été<br />

transmise à la commission de la sécurité<br />

sociale et de la santé compétente. Cette<br />

dernière discutera de l’idée et de sa mise<br />

en œuvre et soumettra une proposition à<br />

la discussion et décision du parlement<br />

cantonal.<br />

La courte majorité a été obtenue grâce<br />

au soutien du PS, des Vert-e-s, du PEV, de<br />

la Liste alternative et de certains députés<br />

du PVL. Même si le PVL était d’avis que la<br />

semaine de 42+4 heures n’est pas réalisable,<br />

il a reconnu le problème et souhaite<br />

donc en discuter au sein de la commission<br />

pour trouver une solution viable.<br />

Opposition des médecins bourgeois<br />

En revanche, l’initiative n’a bénéficié<br />

d’aucun soutien parmi les partis bourgeois,<br />

pas même de la part des médecins.<br />

Josef Widler, médecin, ancien président<br />

de la société des médecins du canton de<br />

Zurich et membre du groupe parlementaire<br />

du Centre, et Andreas Juchli, médecin,<br />

entrepreneur et membre du PLR, ont<br />

rejeté l’initiative. <strong>No</strong>us leur avons demandé<br />

pourquoi.<br />

Josef Widler se réfère au nombre limité<br />

de places d’étude. En 2022, 6147 personnes<br />

se sont portées candidates pour<br />

2172 places d’étude disponibles. Il souligne<br />

certes qu’il faudrait augmenter le nombre<br />

de places de formation, mais qu’il sera difficile<br />

de mettre à disposition un nombre<br />

de places suffisant dans un délai raisonnable<br />

pour garantir l’approvisionnement<br />

médical. «Celui qui obtient une des rares<br />

et coûteuses places d’étude devrait donc<br />

être prêt et capable à s’investir davantage.»<br />

L’<strong>asmac</strong> estime cependant que les<br />

rares places d’étude peuvent aussi amener<br />

à d’autres conclusions: c’est justement<br />

parce que les places d’étude sont limitées<br />

et qu’elles coûtent cher qu’il faut éviter<br />

que les médecins fraîchement formés ne<br />

quittent prématurément la profession.<br />

C’est précisément ce qui se produit actuellement<br />

trop souvent en raison des mauvaises<br />

conditions de travail comme en témoignent<br />

diverses études et sondages.<br />

Tout comme l’<strong>asmac</strong>, Josef Widler est<br />

aussi d’avis que la bureaucratie doit impérativement<br />

être réduite pour que les médecins<br />

passent plus de temps au chevet<br />

des patientes et patients. Il ne croit cependant<br />

pas à l’effet bénéfique de la semaine<br />

de 42+4 heures, mais ajoute: «Les médecins<br />

doivent mener ce combat directement<br />

dans les institutions.» Pour lui, la<br />

semaine de 42+4 heures est un outil inapproprié<br />

pour combattre la bureaucratie.<br />

L’<strong>asmac</strong> en revanche est convaincue que la<br />

semaine de 42+4 heures peut aider à réduire<br />

la bureaucratie, car elle incite les hôpitaux<br />

à investir judicieusement le temps<br />

de travail clairement limité des médecins.<br />

Combien les médecins veulent-ils<br />

travailler?<br />

Andreas Juchli justifie son opposition à<br />

l’initiative notamment du fait que la profession<br />

de médecin est une profession<br />

orientée sur la performance. Performance<br />

signifie aussi «vouloir beaucoup travailler»<br />

et 42 heures plus la formation postgraduée<br />

«ne suffisent tout simplement pas».<br />

En même temps, Andreas Juchli demande:<br />

«Sur quoi se fonde le constat que la semaine<br />

de 42+4 heures s’accompagne d’une<br />

qualité de vie nettement meilleure?» Josef<br />

Widler est aussi d’avis qu’une réduction de<br />

la durée de travail «[restreint] la liberté des<br />

jeunes médecins et les entrave dans leur<br />

développement».<br />

Le fait est cependant – le sondage <strong>asmac</strong><br />

l’a aussi montré – que plus de 80%<br />

des médecins-assistant(e)s souhaitent<br />

une nette réduction de la durée réglementaire<br />

de travail qui s’élève aujourd’hui<br />

normalement à 50 heures. La semaine de<br />

42+4 heures permet de répondre à ce désir.<br />

De plus, elle permet de mieux respecter<br />

la loi sur le travail, étant donné que la<br />

durée maximale de travail n’est pas tout<br />

de suite dépassée en cas d’imprévus. La<br />

semaine de 42+4 heures n’empêche donc<br />

pas des interventions supplémentaires,<br />

mais offre aux hôpitaux une plus grande<br />

flexibilité pour planifier les services dans<br />

le cadre de la loi sur le travail.<br />

Andreas Juchli souligne qu’il souhaite<br />

aussi une amélioration des conditions de<br />

travail, mais «pas de façon unilatérale par<br />

la réduction de la durée de travail». Il veut<br />

au lieu de cela «exploiter au maximum le<br />

Les trois objectifs de<br />

42+4 heures<br />

Avec la semaine de 42+4 heures, l’<strong>asmac</strong><br />

veut obtenir que la durée réglementaire<br />

de travail des médecinsassistant(e)s<br />

soit réduite, que la<br />

formation postgraduée puisse être<br />

suivie conformément aux prescriptions<br />

de l’ISFM et que l’activité<br />

médicale se déroule à nouveau davantage<br />

au chevet des patientes et patients.<br />

Vous trouverez sur le site web<br />

www.vsao.ch/42plus4 d’autres informations<br />

sur la semaine de 42+4 heures<br />

et notamment un argumentaire<br />

succinct et des conseils pour la mise<br />

en œuvre.<br />

potentiel d’efficience». Et ce «dividende<br />

d’efficience» devrait ensuite être réparti<br />

équitablement entre les patientes et patients,<br />

les médecins, les autres professions<br />

de la santé ainsi que les employeurs et les<br />

contribuables.<br />

En argumentant ainsi, Andreas Juchli<br />

se rapproche de l’argumentation de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Aujourd’hui, la durée de travail est<br />

souvent trop longue et exploitée de manière<br />

inefficace, ce qui est une grande source de<br />

frustration. La semaine de 42+4 heures vise<br />

donc non seulement à réduire la durée<br />

réglementaire de travail, mais aussi à renforcer<br />

la formation postgraduée et réduire<br />

les tâches administratives pour que les<br />

médecins- assistant(e)s puissent davantage<br />

se concentrer sur leur tâche essentielle: le<br />

travail au chevet des patientes et patients.<br />

L’<strong>asmac</strong> poursuit donc son engagement<br />

en faveur de la semaine de 42+4 heures<br />

sur tous les fronts. C’est la seule façon de<br />

garantir à long terme que l’on dispose d’un<br />

nombre suffisant de médecins exerçant<br />

leur profession avec plaisir et passion, sans<br />

mettre en péril leur propre santé.<br />

@vsao<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 7


Politique<br />

Le Comité central de l’<strong>asmac</strong><br />

a confirmé Angelo Barrile à la<br />

présidence.<br />

Une rose<br />

et un plant<br />

Avec la Rose d’hôpital 2023, le Comité central de l’<strong>asmac</strong> a récompensé<br />

un employeur qui investit dans la formation postgraduée depuis de<br />

nombreuses années. En revanche, l’idée d’une campagne nationale pour les<br />

personnes travaillant dans le secteur de la santé est encore loin de fleurir.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki<br />

Initialement, la Rose d’hôpital 2023<br />

devait récompenser des efforts exceptionnels<br />

pour la réduction de<br />

la bureaucratie ou en faveur de la<br />

numérisation d’un hôpital ou d’une clinique.<br />

Comme aucune nomination n’a été<br />

déposée jusqu’à la date limite officielle,<br />

le Comité directeur (CD) a décidé d’ajouter<br />

le thème de la formation postgraduée<br />

à l’appel aux nominations, ce qui a finalement<br />

permis de soumettre trois projets au<br />

Comité central (CC) lors de sa séance de<br />

printemps du 27 avril <strong>2024</strong>.<br />

Une Rose qui fait des émules?<br />

La section Argovie avait nominé le centre<br />

interdisciplinaire des urgences de l’Hôpital<br />

cantonal de Baden (KSB) compte<br />

tenu de ses investissements de longue<br />

date dans la formation postgraduée et<br />

continue. On citera, entre autres, dix<br />

jours de formation postgraduée ou continue<br />

externe pour tous, des journées<br />

de for mation postgraduée internes pour<br />

les médecins-assistant(e)s, de courtes<br />

séquences de formation post graduée<br />

lors du changement d’équipe l’aprèsmidi<br />

et un soutien financier généreux<br />

en faveur de la formation postgraduée<br />

et continue.<br />

8<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

L’Hôpital universitaire de Bâle et son<br />

exemplaire culture de la participation figurait<br />

aussi parmi les nominés. Suite à<br />

une lettre ouverte dans laquelle les<br />

médecins- assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

avaient fait part de leur mécontentement<br />

concernant les conditions de travail<br />

et les salaires, la direction de l’hôpital<br />

a initié des réunions mensuelles. Elles ont<br />

lieu depuis plus d’une année et ont permis<br />

de réaliser certaines améliorations et ouvert<br />

la voie à d’autres projets.<br />

Le troisième prétendant à la Rose<br />

d’hôpital était le service de médecine interne<br />

générale de l’Hôpital cantonal de<br />

St-Gall. Une formation postgraduée bien<br />

organisée, la prise en compte des désirs<br />

individuels en matière de planification<br />

et de travail à temps partiel, une planification<br />

des services qui permet de limiter la<br />

charge de travail et d’établir un bon climat<br />

de travail, même au service des urgences,<br />

et une heure de télétravail par semaine<br />

pour se préparer à l’examen de spécialiste<br />

étaient quelques-uns des arguments présentés<br />

en faveur de son candidat par la<br />

section St-Gall.<br />

Après une brève discussion, le CC a<br />

décidé à une large majorité d’envoyer un<br />

signal montrant qu’il est possible d’assurer<br />

une formation postgraduée de qualité,<br />

même dans un service des urgences: il a<br />

décerné la Rose d’hôpital 2023 au centre<br />

interdisciplinaire des urgences de l’Hôpital<br />

cantonal de Baden dans l’espoir que<br />

d’autres établissements s’en inspirent. Un<br />

compte rendu détaillé suivra dans le prochain<br />

numéro.<br />

Ensemble pour le secteur de la santé<br />

Il n’y a pas que dans les services d’urgence<br />

et dans la formation postgraduée qu’il faut<br />

agir. D’autres domaines du secteur de la<br />

santé exigent des réponses: la pénurie de<br />

personnel qualifié, la situation financière<br />

difficile des hôpitaux et les mauvaises<br />

conditions de travail. Pour aborder ces<br />

problèmes, le syndicat Unia a lancé en<br />

collaboration avec l’Association suisse des<br />

infirmières et infirmiers (ASI) l’idée d’une<br />

campagne nationale avec les personnes travaillant<br />

dans le secteur de la santé. Les objectifs<br />

principaux sont de créer des conditions-cadres<br />

pour des soins de santé à long<br />

terme et orientés vers les besoins et d’améliorer<br />

les conditions de travail et les conventions<br />

tarifaires des fournisseurs de prestations,<br />

de manière à ce que le secteur de la<br />

santé soit perçu comme un marché du travail<br />

attractif et qu’il y ait suffisamment de<br />

personnel qualifié pour les soins de santé.<br />

L’<strong>asmac</strong> veut-elle participer à la campagne<br />

et dispose-t-elle des ressources financières<br />

et en personnel nécessaires<br />

pour le faire? Oui ont répondu les délégués,<br />

pour autant que certaines conditions<br />

soient remplies: la contribution de<br />

l’<strong>asmac</strong> au capital de départ ne doit pas<br />

dépasser trois francs par membre, c’està-dire<br />

environ 66 000 francs. La campagne<br />

doit être soutenue par la majorité<br />

des associations du personnel dans le<br />

secteur de la santé et les processus décisionnels<br />

dans l’association à fonder<br />

doivent être aménagés de manière à ce<br />

que l’<strong>asmac</strong> ait son mot à dire compte tenu<br />

de sa taille (voir aussi encadré).<br />

Un départ et deux nouveaux visages<br />

Tous les deux ans, le CC doit confirmer<br />

dans leur fonction les membres du CD et<br />

la présidente ou le président. Mis à part<br />

Martin Sailer, qui n’était pas candidat à la<br />

réélection pour des raisons professionnelles,<br />

mais qui poursuivra son engagement<br />

à l’<strong>asmac</strong> comme membre du comité<br />

de la section Bâle, tous les membres du<br />

CD étaient candidats à la réélection. <strong>No</strong>ra<br />

Bienz, vice-présidente, ne restera cependant<br />

en fonction que jusqu’à fin <strong>juin</strong>, aussi<br />

pour des raisons professionnelles. Par ailleurs,<br />

le CC a nouvellement élu Vera Dino<br />

et Sarah Stalder (voir encadré à la p. 10) au<br />

CD et confirmé par acclamation Angelo<br />

Barrile comme président de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Le Comité central de la FMH fera également<br />

l’objet d’un renouvellement intégral<br />

en <strong>juin</strong>. Le CC a chargé les délégués<br />

de l’<strong>asmac</strong> à la Chambre médicale de réélire<br />

les membres sortants Jana Siroka et<br />

Christoph Bosshard, ce dernier ayant<br />

toute fois suscité une brève discussion.<br />

<strong>No</strong>n pas parce que quelqu’un aurait remis<br />

en question la compétence ou l’engagement<br />

pour l’<strong>asmac</strong> de Christoph Bosshard,<br />

mais parce que ce dernier ne pourra se<br />

présenter, en raison de la limitation de la<br />

durée de fonction, que si une demande de<br />

prolongation de la durée de fonction – qui<br />

ne peut être déposée qu’une seule fois – est<br />

déposée et adoptée. De nombreuses voix<br />

ont donc insisté sur la nécessité d’identifier<br />

dès maintenant des personnes susceptibles<br />

de succéder à Christoph Bosshard<br />

dans quatre ans.<br />

Un nouveau projet consacré au<br />

harcèlement sexuel<br />

Les rapports des ressorts et groupes de travail,<br />

des sections et de l’association faîtière<br />

ont montré que l’<strong>asmac</strong> ne manquera pas<br />

de travail ces prochains temps. D’une part,<br />

Mise à jour: l’<strong>asmac</strong><br />

ne participera pas à la<br />

campagne<br />

Quelques semaines après le CC, le<br />

Comité directeur a discuté de la campagne<br />

pour les personnes travaillant<br />

dans le secteur de la santé que le CC<br />

avait approuvé sur le principe, dont la<br />

réalisation était prévue en collaboration<br />

avec Unia, l’ASI et d’autres associations.<br />

Dans l’intervalle, plusieurs<br />

sections ont reçu des signaux indiquant<br />

que le SSP ne veut pas participer<br />

à la campagne. Vu que pour de nombreuses<br />

sections, le SSP est le partenaire<br />

le plus important dans les négociations<br />

avec les hôpitaux, elles<br />

estiment qu’une campagne sans le SSP<br />

n’est pas envisageable. Le CD a donc<br />

décidé de renoncer à une participation<br />

de l’<strong>asmac</strong> à la campagne prévue. Au<br />

lieu de cela, il s’agira, dans la mesure<br />

du possible, de viser une action ou<br />

campagne commune avec l’ASI, le SSP<br />

et éventuellement d’autres partenaires.<br />

le groupe de travail 42+4 est en contact<br />

avec les chirurgiens concernant la mise en<br />

œuvre de la semaine de 42+4 heures en<br />

chirurgie. D’autre part, il travaille actuellement<br />

avec une agence à l’élaboration d’une<br />

campagne d’information visant à promouvoir<br />

ce modèle de temps de travail. Il en va<br />

de même pour les sous-groupes nés de la<br />

table ronde qui restent actifs, par exemple<br />

sur le thème de la bureaucratie. Suite au<br />

sondage réalisé l’année dernière sur les<br />

mauvais exemples, l’<strong>asmac</strong> veut maintenant<br />

rassembler les exemples positifs susceptibles<br />

de servir de modèle.<br />

Outre la charge administrative inutile,<br />

ce sont aussi les remarques sexistes<br />

qui sont une réalité au quotidien, en particulier<br />

pour les femmes médecins. Avec un<br />

nouveau projet, l’<strong>asmac</strong> veut sensibiliser<br />

les médecins dans les hôpitaux au problème<br />

du harcèlement sexuel et lever le<br />

tabou sur ce thème. Le projet en est à ses<br />

débuts. Parmi les mesures envisagées figurent,<br />

entre autres, une collecte de données<br />

et des formations dans les hôpitaux.<br />

Le groupe de travail Planetary Health<br />

est aussi relativement nouveau, mais<br />

déjà très actif. Outre le sondage déjà<br />

réa lisé que nous avons présenté dans le<br />

dernier numéro du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, le<br />

groupe de travail a prévu diverses autres<br />

activités. Par conséquent, plus de la moitié<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 9


Politique<br />

Le secrétariat central de l’<strong>asmac</strong> jouit de la confiance du Comité central qui a approuvé à l’unanimité le compte de résultat 2023.<br />

du budget de 20 000 francs a déjà été<br />

consommé. Les sections Berne et Zurich<br />

ont donc demandé d’augmenter le budget<br />

à 35 000 francs pour l’exercice en cours.<br />

Le CC a approuvé la proposition.<br />

Finances solides<br />

Le CC ne s’est pas seulement intéressé aux<br />

finances de l’année en cours, mais aussi au<br />

compte de résultat 2023. Les activités<br />

croissantes de l’<strong>asmac</strong> se reflètent aussi<br />

dans les coûts, a déclaré le directeur de<br />

l’<strong>asmac</strong> Simon Stettler, tout en précisant<br />

qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter, l’<strong>asmac</strong><br />

disposant d’une base financière solide.<br />

Même si les comptes ont clôturé sur<br />

une perte, celle-ci a été inférieure au montant<br />

inscrit au budget.<br />

a renvoyé à l’offre étoffée de séminaires<br />

et webinaires. De plus, mediservice a<br />

enregistré une nette croissance en dépassant<br />

pour la première fois le seuil de<br />

19 000 membres en 2023. Comme l’a expliqué<br />

Marc Schällebaum, l’équipe de<br />

mediservice, qui a connu certains départs,<br />

en partie pour raison d’âge, est à<br />

nouveau au complet suite à l’engagement<br />

de Florian Albrecht dans l’Account Management.<br />

@vsao<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uveaux membres<br />

du Comité directeur<br />

de l’<strong>asmac</strong><br />

Vera Dino<br />

Médecin-assistante<br />

en médecine interne à<br />

l’Hôpital de Wil, collabore<br />

depuis 2023 dans<br />

l’équipe de la section<br />

St-Gall/Appenzell.<br />

Sarah Stalder<br />

Médecin-assistante<br />

au cabinet Weissenstein<br />

à Langendorf, membre<br />

du comité de la section<br />

<strong>asmac</strong> Soleure.<br />

L’équipe de mediservice est à<br />

nouveau complète<br />

L’Assemblée des délégués de mediservice<br />

vsao-<strong>asmac</strong> (AD) était dans une situation<br />

similaire. Ici aussi, une perte avait été<br />

inscrite au budget, qui a finalement été<br />

inférieure aux prévisions. Et chez mediservice<br />

aussi, diverses activités sont en<br />

cours. Dans son rapport sur la situation, le<br />

président de mediservice Daniel Schröpfer<br />

Photos: màd<br />

10<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Ensemble pour un<br />

système de santé fort?<br />

Photo: màd<br />

En novembre 2021, le peuple suisse a accepté l’initiative<br />

sur les soins infirmiers avec plus de 60% des voix.<br />

Ce oui clair et net a certes été favorisé par le contexte<br />

particulier de la pandémie de COVID-19. Il représente<br />

néanmoins un succès historique, déjà du simple fait que les<br />

initiatives populaires ne sont que très rarement acceptées<br />

en Suisse.<br />

A l’époque, l’<strong>asmac</strong> avait aussi soutenu l’initiative,<br />

car elle avait reconnu les problèmes concernant<br />

les conditions de travail du personnel<br />

de la santé. Elle était et reste aussi consciente<br />

du fait que la pénurie de personnel<br />

qualifié dans les soins se répercute<br />

négativement sur les conditions de<br />

travail et de formation postgraduée<br />

des médecins hospitaliers. Le soutien<br />

de l’<strong>asmac</strong> n’était donc pas un<br />

simple acte de solidarité, mais un<br />

geste également mu par ses propres<br />

intérêts.<br />

Aujourd’hui comme hier, on aurait<br />

tout aussi bien pu lancer une initiative<br />

pour les médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique ou une pour les<br />

sages-femmes, les physiothérapeutes, les<br />

ergothérapeutes ou une autre profession du<br />

secteur de la santé. La quasi-totalité des personnes<br />

travaillant dans le secteur de la santé, en particulier les<br />

personnes employées, souffrent d’une manière ou d’une autre<br />

du rythme soutenu, des horaires de travail longs et irréguliers,<br />

du travail en équipe avec des services de nuit et du dimanche,<br />

de la bureaucratie croissante, du manque de reconnaissance<br />

de la part des supérieurs.<br />

Elles ressentent aussi la situation financière difficile de<br />

nombreux hôpitaux, et à cela viennent s’ajouter une couverture<br />

médiatique et un débat politique qui ne cessent de dire que le<br />

système de santé coûte beaucoup trop cher et que les coûts<br />

doivent impérativement et de toute urgence baisser. Une baisse<br />

des coûts signifierait cependant aussi que la pression sur le<br />

personnel continuerait d’augmenter, vu que personne ne serait<br />

disposé à renoncer à des prestations.<br />

Dans l’intervalle, la mise en œuvre de l’initiative sur les<br />

soins infirmiers a fait un grand pas en avant. La première étape,<br />

qui consistait à encourager la formation de personnel soignant,<br />

est terminée à l’échelon fédéral et entrera en vigueur au 1 er juillet.<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

L’offensive de formation ainsi décidée ne portera toutefois ses<br />

fruits que si les cantons y apportent leur contribution. En effet,<br />

seuls les cantons qui contribuent financièrement à la promotion<br />

de la formation en soins infirmiers toucheront des fonds de la<br />

Confédération. A l’heure actuelle, on ne sait pas encore quel<br />

sera l’impact réel de cette offensive.<br />

La deuxième étape visant à améliorer les conditions<br />

de travail du personnel soignant a dernièrement été<br />

mise en consultation et sera ensuite discutée<br />

au Parlement. Dans une première prise<br />

de position, l’Association suisse des<br />

infirmières et infirmiers (ASI) n’a rendu<br />

un avis que partiellement positif.<br />

Elle salue certes les améliorations<br />

des conditions de travail prévues,<br />

mais critique notamment l’absence<br />

de moyens financiers supplémentaires<br />

pour la mise en œuvre.<br />

On peut effectivement se<br />

demander comment les conditions<br />

de travail du personnel soignant<br />

peuvent être améliorées sans<br />

moyens financiers supplémentaires.<br />

Il apparaît donc que même après la mise<br />

en œuvre de l’initiative, de nombreux<br />

problèmes demeureront ou que les solutions<br />

envisagées échoueront faute de financement.<br />

Les problèmes des médecins-assistant(e)s et d’autres<br />

professions persisteront également.<br />

Peut-être que le moment est donc propice pour forger une<br />

large alliance des personnes travaillant dans le secteur de la santé.<br />

Si toutes ces professions, c’est-à-dire les médecins, le personnel<br />

infirmier, les sages-femmes, les psychothérapeutes et les ergothérapeutes,<br />

envoient ensemble un signal clair montrant l’urgence<br />

de réaliser des améliorations, cela aura assurément un plus grand<br />

impact que si les différentes associations continuent de faire<br />

cavalier seul avec leurs revendications.<br />

Philipp Thüler,<br />

responsable politique et communication/<br />

directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 11


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

ISFM Award:<br />

nommez des formatrices<br />

et formateurs engagés!<br />

Lors de votre formation postgraduée, vous avez eu l’opportunité<br />

de vous former auprès d’une personne particulièrement douée pour expliquer<br />

les choses? Ou qui prenait toujours le temps de transmettre son savoir même<br />

dans des conditions particulièrement stressantes? Alors, n’hésitez pas à<br />

nommer cette personne, ou toute une équipe, à l’ISFM Award!<br />

D r Raphael Stolz, vice-président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM)<br />

D re méd. Monika Brodmann Maeder, p.-d. et MME, présidente de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée<br />

et continue (ISFM)<br />

Sur le chemin qui mène au titre de spécialiste, les médecins ont affaire à de nombreux responsables de formation postgraduée.<br />

Les nombreux échos positifs reçus<br />

de la part des formatrices et<br />

formateurs nommés à l’ISFM<br />

Award viennent confirmer<br />

toute la pertinence et le bien-fondé de<br />

cette récompense. <strong>No</strong>us avons donc le<br />

plaisir de publier pour la onzième fois déjà<br />

la mise au concours de l’ISFM Award.<br />

La responsabilité que portent les médecins-cadres<br />

en matière de formation<br />

postgraduée constitue un des principes<br />

fondamentaux de la transmission des attitudes,<br />

des connaissances et des compétences<br />

aux jeunes médecins. Or cette tâche<br />

ne peut être définie par le seul cahier des<br />

charges; l’engagement personnel et l’enthousiasme<br />

jouent un rôle bien plus important.<br />

Dans le domaine médical, les<br />

Photo: ISFM/licence standard iStock<br />

12<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Photo: www.llovelife.ch/fr/publications<br />

charges qui pèsent sur les médecins sont<br />

nombreuses et les ressources en matière<br />

de temps et de moyens à disposition se réduisent<br />

sans cesse. Il est donc important<br />

que les personnes particulièrement actives<br />

et motivées dans l’enseignement<br />

soient reconnues. C’est pourquoi l’ISFM<br />

donne la possibilité aux jeunes médecins<br />

de témoigner leur reconnaissance à des<br />

personnes ou à des équipes en charge de la<br />

formation postgraduée qui se distinguent<br />

par leur engagement hors du commun,<br />

sans pour autant établir de classement.<br />

Personnes ou équipes<br />

Pour être nommés à l’ISFM Award, les médecins<br />

doivent participer activement à la<br />

formation postgraduée. Il s’agit notamment<br />

de médecins-cadres qui s’engagent<br />

personnellement en faveur de la formation<br />

des prochaines générations de spécialistes<br />

et qui font preuve de compétences exceptionnelles<br />

et d’initiative dans la manière de<br />

leur transmettre les compétences. Cette<br />

année encore, il est possible de nommer<br />

une personne en particulier ou une équipe<br />

entière. Pour que la nomination soit valable,<br />

elle doit être déposée conjointement<br />

par deux médecins en formation postgraduée<br />

ou qui ont obtenu leur titre de spécialiste<br />

il y a moins d’un an. De plus, elle doit<br />

exprimer une reconnaissance personnelle<br />

pour la qualité de la formation dispensée<br />

par la personne ou l’équipe choisie et pour<br />

son engagement. Afin qu’il ne résulte ni<br />

avantage ni conflit en raison du processus<br />

de nomination, vous pouvez uniquement<br />

nommer une personne ou une équipe chez<br />

qui vous ne travaillez plus.<br />

La direction de l’ISFM vérifiera si les<br />

critères formels de la nomination sont valables<br />

et décidera ensuite de sa validité.<br />

Toutes les personnes ou équipes dont la<br />

nomination aura été validée recevront une<br />

marque de reconnaissance, un présent et<br />

une invitation au symposium MedEd du<br />

18 septembre <strong>2024</strong> à Berne. Avec leur accord,<br />

elles seront mentionnées sur le site<br />

internet de l’ISFM (www.siwf.ch) et citées<br />

lors du symposium MedEd. En revanche, les<br />

noms des personnes qui ont déposé une nomination<br />

ne seront ni publiés, ni communiqués,<br />

et aucun classement ne sera établi.<br />

Critères de nomination<br />

– Seuls les médecins en formation postgraduée<br />

en vue d’un titre de spécialiste ou<br />

d’une formation approfondie de droit<br />

privé ou ayant obtenu un titre de spécialiste<br />

il y a moins d’un an peuvent déposer<br />

une nomination.<br />

Témoignez votre reconnaissance!<br />

L’ISFM Award permet d’exprimer une reconnaissance appuyée aux responsables de<br />

formation postgraduée et à des équipes qui font preuve d’un engagement exemplaire<br />

et de compétences particulières. Une ancienne formatrice ou un ancien formateur<br />

vous a laissé une impression durable? Alors, n’hésitez pas à sélectionner cette personne<br />

pour l’ISFM Award!<br />

Pour cela, veuillez remplir le formulaire prévu<br />

à cet effet sur le site internet de l’ISFM<br />

(www.siwf.ch b Projets b ISFM Award).<br />

Délai d’envoi: 31 juillet <strong>2024</strong><br />

Vous trouverez de plus amples informations sur le site<br />

www.siwf.ch. Si vous avez des questions, nous sommes<br />

à votre entière disposition à l’adresse info@siwf.ch<br />

ou au 031 503 06 00.<br />

– La nomination doit être déposée conjointement<br />

par deux personnes.<br />

– Les personnes qui déposent une nomination<br />

ne doivent plus travailler auprès<br />

des personnes ou des équipes qu’elles<br />

nomment.<br />

– La personne nommée doit toujours être<br />

active dans la formation postgraduée.<br />

Symposium MedEd <strong>2024</strong><br />

Les personnes nommées recevront leur<br />

récompense lors du symposium MedEd<br />

le 18 septembre <strong>2024</strong> à Berne. De plus<br />

amples informations sur le symposium<br />

sont disponibles via le code QR ci-contre.<br />

LOVE LIFE: nouvelles recommandations pour<br />

la protection et les tests<br />

Longtemps symbole du safer sex et synonyme de protection<br />

contre le VIH, le préservatif s’est imposé auprès du<br />

grand public depuis de nombreuses années. Aujourd’hui,<br />

le safer sex englobe la protection contre le VIH, le VHC, le<br />

VHB et d’autres infections sexuellement transmissibles<br />

(IST). La campagne LOVE LIFE «Préparez-vous» ne parle<br />

plus de «règles», mais de «recommandations personnalisées».<br />

Le message général d’utiliser un préservatif cède<br />

donc la place à une nouvelle recommandation: «Faites<br />

votre safer sex check», afin de recevoir des conseils personnalisés<br />

sur la protection et les tests<br />

Plus d’informations: www.lovelife.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 13


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le feed-back positif peut aussi se dérouler dans la chambre du patient.<br />

Next Level<br />

Donner un<br />

feed-back<br />

Les retours réguliers permettent aux médecins-assistant(e)s<br />

d’améliorer leurs performances. En particulier lorsque l’entretien<br />

de feed-back porte sur des déficits importants,<br />

il est essentiel de bien s’y préparer.<br />

D r méd. Christine Roten, médecin spécialiste hospitalier I, et D r méd. Martin Perrig, médecin-chef,<br />

Clinique universitaire de médecine interne générale, Hôpital de l’Ile Berne<br />

Photos: Adobe Stock, màd<br />

14<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le feed-back est une information<br />

ciblée relative à une performance<br />

observée comparativement<br />

à un standard défini [1]. Le<br />

feed-back doit décrire de la manière la<br />

plus concrète et constructive possible<br />

comment un geste a été réalisé: l’objectif<br />

consiste à améliorer ou changer un comportement,<br />

une activité ou un processus.<br />

Conditions pour un feed-back<br />

Climat respectueux: Un climat d’apprentissage<br />

respectueux est la condition de<br />

base pour que le feed-back soit efficace et<br />

durable [2]. Ce n’est que par le respect et la<br />

confiance mutuels que le feed-back peut<br />

être accepté et mis en œuvre [3].<br />

Définir les attentes: Il faut définir des critères<br />

et objectifs de formation relatifs à la<br />

performance attendue afin de pouvoir<br />

évaluer les connaissances, un geste ou un<br />

comportement.<br />

Gestes observés: Le feed-back doit se référer<br />

à des situations directement observées.<br />

Il n’est pas crédible s’il s’appuie sur des<br />

«ouï-dire» ou des déclarations de tiers.<br />

Régulier et rapide: Le feed-back doit régulièrement<br />

être intégré dans le quotidien.<br />

En abordant rapidement et directement la<br />

performance insuffisante, elle peut être<br />

améliorée durablement.<br />

Comme se déroule un feed-back<br />

structuré<br />

Choix des contenus et du cadre approprié:<br />

Avant l’observation, il convient de<br />

fixer ensemble les objectifs et contenus du<br />

feed-back. Il s’agit notamment de discuter<br />

les performances susceptibles d’être améliorées.<br />

Un feed-back doit si possible se<br />

dérouler dans un cadre approprié et<br />

agréable pour les deux parties. Le feedback<br />

positif peut aussi se dérouler dans la<br />

chambre en présence du personnel soignant<br />

ou des patientes et patients.<br />

Autoévaluation: L’entretien de feed-back<br />

commence par des questions ouvertes<br />

portant sur l’autoévaluation de la médecinassistante/du<br />

médecin-assistant, p. ex.:<br />

«Comment as-tu vécu l’intervention, l’entretien,<br />

etc.? Est-ce que tu t’es senti à l’aise?<br />

As-tu ressenti des incertitudes? Qu’est-ce qui<br />

t’a paru difficile?»<br />

L’autoévaluation permet d’aborder des difficultés<br />

qui ont également été observées<br />

par la cheffe de clinique ou le chef de clinique.<br />

Feed-back: Lors du feed-back, la cheffe de<br />

clinique ou le chef de clinique fait part de<br />

ses observations. Pour cela, il/elle doit parler<br />

à la première personne, p. ex.:<br />

«J’ai observé ..., J’ai remarqué ..., J’ai bien<br />

apprécié que ...»<br />

En premier lieu, la cheffe de clinique/le<br />

chef de clinique discute des forces (comportement,<br />

technique d’entretien, aptitudes,<br />

etc.) qu’il s’agit de maintenir. La médecin-assistante/le<br />

médecin-assistant se<br />

sent soutenu et motivé par cette démarche<br />

[4, 5]. Ensuite, la cheffe de clinique/le chef<br />

de clinique discute des performances qui<br />

doivent être améliorées.<br />

On évitera une formulation telle que<br />

«... c’est très bien, mais ...», étant donné<br />

que cela ne décrit pas ce qui est bien et ce<br />

qu’il faut améliorer. De plus, il est utile que<br />

la cheffe de clinique/le chef de clinique explique<br />

pourquoi il faut améliorer quelque<br />

chose et formule des propositions de modification<br />

spécifiques et compréhensibles.<br />

Cela permet d’améliorer l’acceptation et la<br />

disposition au changement [6].<br />

Résumé et conclusion: La médecin-assistante/le<br />

médecin-assistant est prié de résumer<br />

les conclusions qu’elle/il en tire. Une<br />

prochaine rencontre de feed-back peut<br />

être fixée lors de laquelle les améliorations<br />

et progrès seront à nouveau discutés.<br />

Mais même si l’on se prépare bien au feedback,<br />

il ne se déroulera pas toujours comme<br />

prévu. Il vaut donc la peine d’analyser après<br />

chaque feed-back les points positifs et ce<br />

qui pourrait éventuellement être amélioré<br />

la prochaine fois [5, 7].<br />

Feed-back difficile<br />

Le feed-back représente un défi particulier<br />

lorsque l’on observe des déficits importants<br />

Quelles sont mes<br />

tâches en tant que<br />

chef(fe) de clinique?<br />

Les chef(fe)s de clinique sont directement<br />

responsables de la qualité de la<br />

prise en charge médicale dans leur<br />

équipe médicale. Il est donc important<br />

qu’ils observent les performances de<br />

l’équipe et abordent les problèmes,<br />

déficits, etc. De plus, leur feed-back est<br />

un élément essentiel qui permet aux<br />

médecins-assistant(e)s d’avancer dans<br />

leur formation postgraduée et de<br />

s’améliorer dans leur travail.<br />

Parmi les facteurs déterminants d’une<br />

prise en charge optimale des patients<br />

figure aussi l’échange régulier avec un<br />

feed-back mutuel au sein de l’équipe<br />

interprofessionnelle.<br />

Un guide pour le travail du chef(fe) de clinique<br />

Le passage du statut de médecin-assistant(e) à celui de<br />

chef(fe) de clinique s’accompagne de toute une série de<br />

nouvelles attributions. Outre les compétences médicales,<br />

il faut également avoir acquis davantage de compétences<br />

transversales comme les aptitudes en matière de bonne<br />

communication et les qualités didactiques et de leadership.<br />

La série «Next Level» de six articles illustre les défis qui se<br />

posent et propose des conseils pratiques et une aide pour<br />

le travail quotidien. Les textes légèrement adaptés et en<br />

partie sous forme abrégée sont tirés du guide «Die oberärztliche<br />

Tätigkeit – eine neue Herausforderung» et ont été<br />

mis à disposition par les éditions Hogrefe et les auteurs pour<br />

une réimpression. Le guide avec les textes complets et<br />

d’autres thèmes est disponible aux éditions Hogrefe ou auprès de la Société Suisse<br />

de Médecine Interne Générale (SSMIG).<br />

Roten C, Perrig M (Hrsg.): Die oberärztliche Tätigkeit – eine neue Herausforderung.<br />

Ein praktischer Leitfaden. 1. Auflage, Bern: Hogrefe Verlag, 2021.<br />

www.hogrefe.com, www.sgaim/fr<br />

[8, 9]. Les médecins-assistant(e)s n’ont souvent<br />

pas conscience de ces déficits.<br />

Pour les chef(fe)s de clinique se pose<br />

la question de savoir quand et comment<br />

aborder de graves lacunes. Il y a un risque<br />

que les entretiens difficiles soient reportés<br />

et délégués, sans que la personne concernée<br />

ne reçoive jamais de feed-back. Pourtant,<br />

90% de ces difficultés peuvent être<br />

résolues après un feed-back suivi d’une<br />

intervention et d’un soutien adéquat [10,<br />

11]. L’échange avec les collègues chef(fe)s<br />

de clinique est particulièrement important<br />

et utile dans ce genre de situations.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 15


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le feed-back est important et utile: un feed-back ciblé et un soutien approprié permettent d’améliorer durablement les performances.<br />

Annonce<br />

Le modèle TIPS<br />

Lorsqu’il s’agit de donner un feed-back difficile,<br />

il est recommandé de s’appuyer sur le<br />

modèle TIPS [12]. Les deux premières étapes<br />

devraient se dérouler avant l’entretien.<br />

Dans l’urgence,<br />

donner les<br />

premiers soins<br />

www.msf.ch<br />

CCP 12-100-2<br />

T = Type – noter et décrire le comportement<br />

problématique<br />

Une bonne préparation est essentielle pour<br />

un feed-back, notamment en cas de déficits<br />

importants. Il s’agit de rassembler le plus<br />

grand nombre possible d’exemples concrets<br />

que l’on aura si possible soi-même observés.<br />

Il vaut la peine de noter ses propres impressions.<br />

On peut aussi demander l’avis<br />

d’autres personnes impliquées pour confirmer<br />

le tableau.<br />

I = Identification – identifier dans<br />

quelle catégorie le problème s’inscrit<br />

La classification du problème est importante<br />

pour développer une stratégie qui<br />

permettra de remédier au problème. La<br />

plupart des problèmes peuvent être classés<br />

dans trois groupes:<br />

– Connaissances: p. ex. lacunes importantes<br />

dans les connaissances médicales<br />

de base.<br />

– Comportement/attitude: p. ex. manque<br />

de motivation, surestimation de soi, relation<br />

médecin-patient lacunaire.<br />

Photo: Adobe Stock<br />

16<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

– Compétences: p. ex. interprétation erronée<br />

d’informations et résultats, compétences<br />

interpersonnelles et communicatives<br />

insuffisantes, organisation du<br />

travail chaotique.<br />

Les étapes suivantes se déroulent pendant<br />

l’entretien de feed-back.<br />

P = Perception – décrire les observations<br />

La cheffe de clinique/le chef de clinique<br />

décrit le problème en tant qu’observation à<br />

la première personne et donne ensuite à la<br />

médecin-assistante/au médecin-assistant<br />

la possibilité d’exposer son point de vue.<br />

En outre, la cheffe de clinique/le chef de<br />

clinique se doit d’aborder avec doigté les<br />

éventuelles causes liées à la vie privée et<br />

les performances de la personne dans le<br />

cadre d’emplois antérieurs.<br />

Différentes techniques de communication<br />

peuvent s’avérer utiles suivant le<br />

déroulement de l’entretien:<br />

– <strong>No</strong>rmaliser: «J’ai vu bien des médecinsassistant(e)s<br />

qui se ...»<br />

– Formuler des associations, faire preuve<br />

de compréhension: «Tu as des difficultés<br />

de concentration en raison de cette situation<br />

difficile chez toi ...»<br />

Il peut aussi être utile de décrire de<br />

propres expériences dans des situations<br />

semblables. La situation se complique lorsqu’il<br />

y a un décalage entre la perception de<br />

soi de la médecin-assistante/du médecinassistant<br />

et la réalité. Si l’on ne parvient<br />

pas à obtenir de la médecin-assistante/du<br />

médecin-assistant qu’elle/il change de<br />

comportement, on peut lui demander de<br />

changer de perspective ou poser des questions<br />

difficiles, par exemple:<br />

– «A ton avis, que penserait un patient<br />

d’un(e) médecin-assistant(e) qui se ...»<br />

– «Puis-je te poser une question un peu<br />

délicate? Je me demande si tu veux vraiment<br />

être médecin ...»<br />

Bibliographie<br />

[1] van de Ridder JM, Stokking KM,<br />

McGaghie WC, Ten Cate OT. What is feedback<br />

in clinical education? Med Educ.<br />

2008;42(2):189–97. https://doi.<br />

org/10.1111/j.1365-2923.2007.02973.x.<br />

[2] Hewson MG, Little ML. Giving<br />

feedback in medical education: verification<br />

of recommended techniques. J Gen Intern Med.<br />

1998;13(2):111–6. https://doi.<br />

org/10.1046/j.1525-1497.1998.00027.x.<br />

[3] Hesketh EA, Laidlaw JM.<br />

Developing the teaching instinct, 1: feedback.<br />

Med Teach. 2002;24(3):245–8. https://doi.<br />

org/10.1080/014215902201409911.<br />

[4] Cantillon P, Sargeant J. Giving<br />

feedback in clinical settings. BMJ.<br />

2008;337:a1961. https://doi.org/10.1136/bmj.<br />

a1961.<br />

[5] Dent J, Harden RM, Hunt D, eds.<br />

A practical Guide for Medical Teachers. 5 th ed.<br />

Amsterdam: Elsevier; 2017.<br />

[6] Vickery AW, Lake FR. Teaching<br />

on the run tips 10: giving feedback. Med J Aust.<br />

2005;183(5):267–8. https://doi.<br />

org/10.5694/j.1326-5377.2005.tb07035.x.<br />

S = Strategies – établir un plan<br />

Dès que les déficits ont été identifiés, il<br />

s’agit de discuter de la démarche concrète<br />

pour y remédier. Les interventions possibles<br />

sont:<br />

– Supervision supplémentaire, coaching ou<br />

teaching<br />

– Consignation par écrit des attentes<br />

– Réduction de la charge de travail clinique<br />

avec une proportion plus importante de<br />

temps de travail protégé<br />

– Changement du poste de travail par une<br />

rotation<br />

– Prolongation du temps d’essai et d’observation<br />

Les mesures doivent être consignées par<br />

écrit dans un procès-verbal d’entretien signé<br />

par les deux parties. De plus, on fixera<br />

un prochain rendez-vous pour évaluer la<br />

démarche.<br />

[7] Ramani S, Krackov SK. Twelve tips<br />

for giving feedback effectively in the clinical<br />

environment. Med Teach. 2012;34(10):787–91.<br />

https://doi.org/10.3109/0142159X.2012.684916.<br />

[8] Steinert Y. The «problem» junior:<br />

whose problem is it? BMJ. 2008;336(7636):150–<br />

3. https://doi.org/10.1136/bmj.39308.610081.AD.<br />

[9] Hicks PJ, Cox SM, Espey EL,<br />

Goepfert AR, Bienstock JL, Erickson SS, et al.<br />

To the point: medical education reviews –<br />

dealing with student difficulties in the clinical<br />

setting. Am J Obstet Gynecol.<br />

2005;193(6):1915–22. https://doi.org/10.1016/j.<br />

ajog.2005.08.012.<br />

[10] Winter RO, Birnberg B. Working<br />

with impaired residents: trials, tribulations,<br />

and successes. Fam Med. 2002;34(3):190–6.<br />

[11] Reamy BV, Harman JH. Residents<br />

in trouble: an in-depth assessment of the<br />

25-year experience of a single family medicine<br />

residency. Fam Med. 2006;38(4):252–7.<br />

[12] Lucas JH, Stallworth JR. Providing<br />

difficult feedback: TIPS for the problem learner.<br />

Fam Med. 2003;35(8):544–6.<br />

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Kathrin Grüneis<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 17


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Apprendre à chercher<br />

C’était quoi la question?<br />

Dans l’excellent roman de<br />

science-fiction de Douglas<br />

Adams Le Guide du voyageur<br />

galactique, un superordinateur<br />

est chargé de trouver la réponse<br />

à la question «du sens de la vie, de l’univers<br />

et de tout le reste». Après un long<br />

temps de calcul, il répond: 42. Les chercheurs<br />

demandent à l’ordinateur de<br />

fournir une interprétation de ce simple<br />

résultat. Celui-ci les critique en leur<br />

disant qu’ils sont incapables de comprendre<br />

une question aussi complexe<br />

et qu’ils ne comprendront donc jamais<br />

la réponse.<br />

Dans la recherche clinique aussi,<br />

de nombreuses études se terminent sans<br />

succès parce que l’on collecte des données<br />

sans avoir préalablement formulé<br />

une question précise. Les problèmes<br />

surviendront alors au plus tard, au<br />

moment de l’analyse statistique.<br />

Lorsque vous élaborez une question<br />

d’étude, je vous recommande<br />

d’appliquer les principes pour la rédaction<br />

de revues systématiques.<br />

Vous pouvez décomposer la question à<br />

l’aide de l’acronyme anglais PICOT. Si<br />

vous voulez étudier si une otite moyenne<br />

doit être traitée par antibiotiques, vous<br />

devez réfléchir aux points suivants:<br />

– Patients: Comment la population de<br />

l’étude est-elle définie? S’agit-il de<br />

patients pédiatriques? Excluez-vous<br />

certains groupes de patients présentant<br />

des pathologies préexistantes?<br />

– Intervention: Quels antibiotiques<br />

voulez-vous étudier? Comment sont-ils<br />

administrés? Pour quelle durée et selon<br />

quel dosage?<br />

– Comparator: Quel est le traitement<br />

alternatif? Un placebo, aucun traitement<br />

ou un autre traitement? Comment<br />

est-il administré? Pour quelle<br />

durée et selon quel dosage?<br />

– Outcome: Comment définissez-vous le<br />

succès du traitement? Mesurez-vous<br />

des résultats objectifs (p. ex. paramètres<br />

d’inflammation) ou aussi<br />

subjectifs (p. ex. douleurs)?<br />

– Time: Quel est l’intervalle du traitement<br />

jusqu’à la mesure du résultat?<br />

Si les points PICOT sont clairement<br />

établis, vous disposez d’une bonne base<br />

pour la suite de la réflexion sur le design<br />

de l’étude et établissez donc les conditions<br />

pour que votre étude ne produise<br />

pas un banal numéro à deux chiffres<br />

Lukas Staub,<br />

Spécialiste en épidémiologie<br />

clinique, membre de la<br />

rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

18<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Annonces<br />

<strong>No</strong>uveau centre de santé de l’Unterland zurichois attire les médecins avec des<br />

surfaces de cabinet attractives – Plusieurs espaces locatifs encore disponibles<br />

Le Centre Rietbach à Bachenbülach comble une lacune en matière de soins médicaux.<br />

Sous le slogan «Shopping meets Health», le centre récemment ouvert propose une large gamme de services<br />

médicaux combinés à une expérience de shopping attrayante.<br />

Bachenbülach, ZH – Le Centre Rietbach jouit déjà d’une<br />

grande popularité. Les cabinets sont littéralement pris<br />

d’assaut par les patients, ce qui souligne la forte demande<br />

de services médicaux dans la région.<br />

Les espaces disponibles sont exclusivement loués à d’autres<br />

prestataires de services médicaux, souligne Alexander<br />

Herren de P&F Immobilien AG, le promoteur du projet. Toutes<br />

les spécialités sont les bienvenues, tant qu’elles ne font<br />

pas concurrence aux locataires actuels. Un groupe de médecins<br />

généraliste renommé, un cabinet de pédiatrie avec<br />

sept médecins et un cabinet dentaire ultramoderne sont<br />

déjà ouverts. D’ici à la fin de l’année, un service de soins<br />

à domicile (Spitex) et d’autres prestataires de services<br />

ouvriront également leurs portes.<br />

En dehors des établissements médicaux, le centre propose<br />

une large gamme de services et de possibilités de shopping.<br />

On y trouve notamment un hôtel d’affaires, Burger King, JYSK, Petfriends et un salon de beauté. Les magasins situés à<br />

proximité, tels que Parkallee, le nouveau Coop Mega Store, Aldi, Smyths Toys et Jumbo, font du Centre Rietbach un carrefour<br />

animé pour la santé et le quotidien.<br />

Conseils et inspiration «Espaces locatifs disponibles» au Centre Rietbach<br />

Tous les intéressées par les surfaces de cabinet médical peuvent contacter Alexander Herren.<br />

E-mail: herren@pfimmobilien.ch, téléphone: 061 564 74 32<br />

site web: www.rietbach-center.ch<br />

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Assurance de protection<br />

juridique pour les médecins<br />

et le personnel médical<br />

Dans votre métier de<br />

professionnel de la santé, tout<br />

tourne autour de l’humain. Pour<br />

vous permettre de vous<br />

concentrer sur vos patients, nous<br />

nous occupons des aspects<br />

juridiques. <strong>No</strong>us sommes à vos<br />

côtés en cas de litige et, si la<br />

situation s’envenime, nous vous<br />

défendons.<br />

Avantages de la protection<br />

juridique pour les médecins et<br />

le personnel médical<br />

• Consultation juridique<br />

individuelle et représentation<br />

légale<br />

• Soutien financier et prise en<br />

charge de tous les frais<br />

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domaine privé<br />

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<strong>asmac</strong><br />

Un réseau<br />

de soutien pour<br />

les médecins<br />

ReMed offre un large éventail de prestations pour épauler<br />

les médecins en situation de crise. Son objectif est d’avoir des médecins<br />

en bonne santé et de préserver leur capacité fonctionnelle afin<br />

de garantir la sécurité des patients et une qualité élevée des soins.<br />

D r méd. Peter Christen, codirection médicale du programme ReMed<br />

Esther Kraft, codirection non médicale ReMed<br />

De longues journées de travail, une responsabilité élevée et une forte pression<br />

à la performance constituent un défi pour la santé des médecins. Le réseau ReMed apporte<br />

son soutien en situation de crise.<br />

Illustration: màd<br />

20<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Afin que les médecins puissent<br />

continuer à s’investir pour la<br />

santé de leurs patientes et patients,<br />

il est essentiel qu’ils ne<br />

négligent pas leur propre santé. En raison<br />

de leurs conditions de travail, de leur<br />

grande disponibilité et de leur sens aigu<br />

des responsabilités, les médecins sont<br />

soumis à des risques particuliers qui<br />

peuvent entraîner de sérieux problèmes<br />

physiques et psychiques. Ils hésitent souvent<br />

par pudeur à demander de l’aide et<br />

ont tendance à poser eux-mêmes un diagnostic<br />

et à recourir à l’automédication.<br />

Dans de telles situations de crise, Re-<br />

Med leur offre un soutien en leur transmettant<br />

ses connaissances et ses expériences<br />

en matière de promotion de la santé et de<br />

prévention. L’équipe de conseil compétente<br />

et expérimentée sensibilise les médecins<br />

à leur propre santé et leur donne de<br />

précieux conseils. ReMed vise en premier<br />

lieu à sauvegarder la santé des médecins<br />

afin qu’ils préservent leur capacité fonctionnelle<br />

et puissent garantir la qualité élevée<br />

des soins.<br />

Même si ReMed est financée par la<br />

FMH, à aucun moment, l’organisation professionnelle<br />

n’a accès aux dossiers personnels<br />

et de prise en charge. ReMed est liée au<br />

secret médical. Les tâches médicales et administratives<br />

sont clairement séparées [1].<br />

Comprendre la situation et élaborer<br />

des solutions<br />

ReMed se focalise sur la santé des médecins<br />

et accorde une attention particulière<br />

aux risques spécifiques à la profession. Les<br />

médecins concernés peuvent contacter<br />

ReMed en appelant la ligne d’assistance<br />

24h/24 0800-0REMED (0800 073633) ou<br />

en envoyant un e-mail à remed@hin.ch ou<br />

par le site web (www.swiss-remed.ch). A<br />

chaque prise de contact, une personne de<br />

l’équipe de premier conseil répond dans<br />

les 72 heures. Une analyse de la situation<br />

est effectuée lors de l’entretien avec la personne<br />

qui cherche du soutien et d’autres<br />

mesures sont décidées conjointement.<br />

Pour la suite de la prise en charge, ReMed<br />

met la personne concernée en contact<br />

avec des spécialistes qui figurent dans les<br />

offres régionales.<br />

Stress au travail, épuisement<br />

professionnel et anxiété<br />

Au cours des treize dernières années,<br />

l’équipe de ReMed a conseillé, accompagné<br />

et soutenu environ 1800 médecins et<br />

continuera à le faire, car la santé des médecins<br />

reste un sujet important. Le réseau<br />

ReMed est à votre disposition<br />

Vous – ou une personne de votre entourage – avez besoin d’une aide professionnelle?<br />

Adressez-vous à ReMed: le réseau de soutien des médecins respecte le secret médical et<br />

vous conseille de manière compétente. ReMed peut également vous apporter une aide<br />

pour d’autres crises professionnelles et personnelles. Cette offre est aussi valable pour les<br />

personnes issues de l’entourage des médecins, 24 heures sur 24. Les médecins conseillers<br />

vous contactent dans les 72 heures.<br />

remed@hin.ch / Ligne d’assistance: 0800 0 73633.<br />

a reçu plus de 250 demandes en 2023. Le<br />

nombre de conseils augmente chaque année.<br />

Comme les années précédentes, le<br />

«stress au travail» était le principal motif<br />

évoqué, suivi de près par des problèmes<br />

tels que l’«épuisement professionnel»,<br />

l’«anxiété», le «manque de confiance en<br />

soi» et la «dépression».<br />

Les raisons motivant la prise de<br />

contact sont restées comparables. En revanche,<br />

la structure des personnes cherchant<br />

un soutien s’est déplacée au cours<br />

des dernières années du secteur ambulatoire<br />

vers le secteur stationnaire et des médecins<br />

se trouvant peu avant la retraite<br />

vers les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s<br />

de clinique. Environ 87% des médecins<br />

cherchant un soutien et travaillant à l’hôpital<br />

indiquent exercer une de ces fonctions.<br />

Quel est l’impact de l’offre?<br />

ReMed attache une grande importance à<br />

l’analyse et au développement de son travail.<br />

Ainsi, une évaluation externe a été<br />

réalisée en 2016 et une étude prospective<br />

de cas réels de consultation en 2021.<br />

D’après l’évaluation externe, 92% étaient<br />

d’avis que le temps de réaction est (très)<br />

bon, 98% ont estimé que les possibilités de<br />

prise de contact sont (très) bonnes. L’offre<br />

a (partiellement) aidé 95% des médecins<br />

cherchant un soutien. Les résultats de<br />

l’étude prospective ont montré une image<br />

en tous points positive avec une (très)<br />

bonne évaluation de la qualité structurelle<br />

à 97%. La qualité des processus a atteint<br />

90% et la qualité des résultats 82%.<br />

Améliorer la santé des médecins<br />

Différents facteurs représentent un défi<br />

pour la santé des médecins en Suisse: de<br />

longues journées de travail, une responsabilité<br />

élevée, une forte pression à la performance,<br />

peu de possibilités de compensation<br />

et un déséquilibre entre vie privée et<br />

vie professionnelle. Il est urgent d’accorder<br />

une plus grande attention à la santé<br />

des médecins. En effet, la sécurité des<br />

soins et la qualité du traitement dépendent<br />

directement de l’état de santé des médecins<br />

traitants. C’est pourquoi la FMH s’engage<br />

dans ce domaine et a créé, avec la<br />

Charte sur la santé des médecins, une base<br />

argumentaire pour défendre la santé des<br />

médecins.<br />

Un groupe de travail composé de représentants<br />

de l’Association suisse des<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

(<strong>asmac</strong>), des Jeunes médecins de<br />

premier recours Suisse (JHaS), des Médecins<br />

de famille et de l’enfance Suisse (mfe),<br />

de la Société Suisse de Médecine du Travail<br />

(SSMT), de l’Institut suisse pour la formation<br />

médicale postgraduée et continue<br />

(ISFM), de la Swiss Medical Students’ Association<br />

(swimsa), de la FMH et des projets<br />

FMH «Coach my Career» et ReMed a<br />

élaboré en 2020 et 2021 la «Charte sur la<br />

santé des médecins: La santé des autres<br />

dépend de la nôtre». Elle a été présentée à<br />

toutes les associations affiliées à la FMH<br />

lors de la Chambre médicale du 19 mai<br />

2022. Vous trouverez les 14 messages-clés<br />

et les informations pour signer la charte<br />

sur le site web de la FMH sur: FMH › Thèmes<br />

› Santé publique › Santé des médecins [2].<br />

Bibliographie<br />

[1] Manuel ReMed (2023): https://<br />

remed.fmh.ch/fr/apropos-de-remed.html,<br />

6.2.2023<br />

[2] FMH Santé des médecins (2023):<br />

https://www.fmh.ch/fr/themes/sante-publique/sante-des-medecins.cfm,<br />

6.2.2023.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 21


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Une assemblée générale sous<br />

le signe du changement<br />

Le slam poète Michael Frei a agrémenté<br />

l’assemblée générale de l’ASMAC Berne avec<br />

ses textes pleins d’entrain.<br />

L’assemblée générale s’est tenue fin avril<br />

<strong>2024</strong> au PROGR Berne. Une cinquantaine<br />

de membres avaient fait le déplacement,<br />

ce qui est réjouissant. Avec ses textes<br />

pleins d’entrain, le slam poète et médecin<br />

Michael Frei a agrémenté la partie statutaire<br />

de l’assemblée qu’il a lui-même qualifiée<br />

d’ennuyeuse.<br />

Ni le procès-verbal de l’assemblée<br />

2023 ni le rapport annuel 2023, les comptes<br />

annuels 2023, le budget <strong>2024</strong> ou les cotisations<br />

2025 n’ont suscité de discussions<br />

et ont tous été adoptés à l’unanimité.<br />

<strong>No</strong>us remercions nos membres de leur<br />

confiance.<br />

Le comité de l’ASMAC Berne s’est réorganisé<br />

et travaille désormais en ressorts.<br />

De plus, la distinction entre comité restreint<br />

et comité a été supprimée. <strong>No</strong>us<br />

avons présenté les huit ressorts et invité<br />

les membres à s’engager.<br />

Conditions de travail: Les objectifs<br />

sont d’améliorer les conditions de travail<br />

et de mettre en œuvre la semaine de<br />

42+4 heures. <strong>No</strong>us voulons entretenir le<br />

partenariat social et la convention collective<br />

de travail (y compris les négociations<br />

salariales). Le conseil en matière de planification<br />

des services est un élément-clé<br />

que nous voulons développer. De plus,<br />

nous proposons des ateliers sur ce sujet.<br />

<strong>No</strong>us enregistrons et traitons les demandes<br />

adressées au conseil juridique. Et<br />

la campagne «Plus de médecine et moins<br />

de bureaucratie» se poursuit à l’échelon<br />

cantonal.<br />

Egalité: L’ASMAC Berne veut sensibiliser<br />

ses membres au thème de l’égalité.<br />

Elle s’engage pour de mêmes chances de<br />

carrière pour tous, sans discrimination<br />

concernant le salaire ou la possibilité de<br />

Le coprésident Marius Grädel-Suter quitte le<br />

comité de l’ASMAC Berne après un engagement<br />

de longue date. La coprésidente sortante<br />

Rahel Gasser a été élue présidente.<br />

travailler à temps partiel. Elle s’engage<br />

aussi contre le harcèlement sexuel au<br />

travail.<br />

Commissions: Parmi nos objectifs figurent<br />

la coordination de la représentation<br />

par l’ASMAC Berne dans les commissions<br />

consécutives (Hôpital de l’Ile/Université<br />

de Berne) et le soutien pour les questions<br />

concernant les affaires consécutives. Pour<br />

cela, l’ASMAC Berne assure le lien entre le<br />

comité et les personnes n’appartenant pas<br />

au comité qui siègent dans les commissions<br />

consécutives.<br />

Communication: L’ASMAC Berne est<br />

présente sur LinkedIn, Facebook et Instagram.<br />

L’objectif général du département<br />

de la communication est de rendre visibles<br />

les activités de l’ASMAC Berne, d’aborder<br />

les thèmes politiques pertinents pour les<br />

membres et de prendre position à ce sujet.<br />

Planetary Health: <strong>No</strong>us voulons élaborer<br />

une directive sur la base du guide de<br />

l’<strong>asmac</strong>. De plus, il est prévu de prendre<br />

contact avec les chargés du développement<br />

durable des hôpitaux et d’organiser<br />

des manifestations sur ce thème.<br />

Politique: En politique, nous souhaitons<br />

en priorité prendre position sur des<br />

thèmes actuels de politique de la santé et<br />

participer à leur conception sur le plan national,<br />

cantonal et local. <strong>No</strong>us voulons<br />

nous positionner clairement et défendre<br />

les intérêts des jeunes médecins en Suisse.<br />

Réseautage dans les hôpitaux: <strong>No</strong>us<br />

voulons encourager l’échange entre<br />

l’ASMAC Berne et les médecins de tous<br />

les hôpitaux du canton de Berne. L’objectif<br />

est d’établir un réseau permettant<br />

d’identifier rapidement les problèmes et,<br />

le cas échéant, d’agir en conséquence.<br />

Formation postgraduée: <strong>No</strong>us voulons<br />

évaluer les offres de formation postgraduée<br />

existantes et promouvoir les synergies<br />

entre les hôpitaux.<br />

Les membres qui souhaitent s’engager<br />

dans un ressort peuvent contacter Janine<br />

Junker (junker@vsao-bern.ch). <strong>No</strong>us nous<br />

réjouissons de votre collaboration!<br />

Photos: ASMAC Berne<br />

22<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

L’assemblée générale a aussi été marquée<br />

par les changements de personnel.<br />

Marius Grädel-Suter, actif au comité depuis<br />

2015 et coprésident depuis 2020, a<br />

démissionné pour se concentrer sur son<br />

travail à l’échelon national. <strong>No</strong>us lui adressons<br />

nos chaleureux remerciements pour<br />

son engagement de longue date dans notre<br />

section!<br />

Dans son discours d’adieu, Marius<br />

Grädel-Suter a comparé l’ASMAC à une<br />

plante de romarin: les petites fleurs ne<br />

sont visibles qu’après plusieurs années et<br />

pas au premier coup d’œil, et parfois il<br />

faut la couper pour lui permettre de pousser,<br />

mais elle est très résistante et supporte<br />

la sécheresse.<br />

Rahel Gasser, jusqu’ici coprésidente,<br />

a été élue à la présidence par acclamation.<br />

Elle sera épaulée par Nicolas Arnold et<br />

Yannick Turdo à la vice-présidence.<br />

Les membres du comité Lukas Bauer,<br />

Anne Lafranchi, Miriam Müller-Grädel,<br />

Svenja Ravioli, Patrizia Rölli, Helene<br />

Schott, David Schreier et Eveline Tissot<br />

ont hélas mis fin à leur engagement.<br />

L’assemblée générale leur a adressé ses<br />

chaleureux remerciements pour le travail<br />

accompli.<br />

<strong>No</strong>us avons cependant aussi le plaisir<br />

de vous annoncer que nous avons pu<br />

élire trois nouveaux membres au comité.<br />

Lara Brockhus, Carole Frenzer et Michael<br />

Gardill ont déjà participé à plusieurs<br />

séances et souhaitent poursuivre leur engagement.<br />

Ils ont été élus par acclamation.<br />

Après une brève information au sujet<br />

des négociations salariales <strong>2024</strong>, l’assemblée<br />

a trouvé le temps de discuter de la<br />

semaine de 42+4 heures et de sa mise en<br />

œuvre dans le canton de Berne.<br />

L’assemblée s’est terminée avec un<br />

bon repas et la traditionnelle tombola<br />

dans un cadre informel qui a permis de<br />

discuter et faire des projets.<br />

Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne<br />

Thurgovie<br />

De nombreux nouveaux<br />

arrivants au comité de<br />

l’ASMAC Thurgovie<br />

<strong>No</strong>tre assemblée générale de cette année a<br />

eu lieu le 16 avril au Restaurant Frohsinn à<br />

Frauenfeld. Même si suite au retour inattendu<br />

de l’hiver, il a fallu ramener la température<br />

dans la salle aménagée dans un<br />

style rustique et chaleureux à un niveau<br />

agréable à l’aide d’un appareil à air chaud,<br />

cela n’a pas entamé la bonne ambiance.<br />

L’avantage d’une petite section est la proximité,<br />

ce qui a permis aux participants de<br />

faire connaissance et d’avoir un échange<br />

fructueux. Le riche apéritif a aussi contribué<br />

à détendre l’atmosphère et la rendre<br />

propice aux discussions constructives.<br />

L’adoption du procès-verbal de la dernière<br />

assemblée générale a été suivie d’un<br />

compte-rendu détaillé de la copré sidence<br />

qui a montré combien de tâches Michael<br />

Wallies a assumées au cours des dernières<br />

années. On soulignera en particulier son<br />

Le comité renforcé de l’ASMAC Thurgovie (de gauche à droite): Sabrina Berdi (secrétariat),<br />

Michael Wallies, Hannah Wagner (coprésidente), Andrei Patrulescu (coprésident), <strong>No</strong>emi Rütsche,<br />

Eric Vultier (juriste), Susanna Krah, Thomas Weiss, Annebärbel Grosskopf. Absents sur la photo:<br />

Vinzenz Mühlstein (coprésident), Eva Senica, Hermann Reischle<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 23


<strong>asmac</strong><br />

engagement à l’échelon national et sa passion<br />

pour les revendications particulières<br />

de notre section. Après la présentation des<br />

chiffres actuels, les membres présents les<br />

ont approuvés sous la forme des comptes<br />

annuels 2022 et 2023 et du rapport de révision.<br />

La décharge a été accordée à l’unanimité<br />

au comité sortant.<br />

Ensuite, l’assemblée a mené une discussion<br />

animée sur la planification budgétaire<br />

et les cotisations. Il a été décidé de les<br />

maintenir à un niveau inchangé en <strong>2024</strong>.<br />

Une légère augmentation sera probablement<br />

nécessaire l’année prochaine, afin<br />

d’être en mesure d’assumer les nombreuses<br />

tâches liées au développement de<br />

l’ASMAC Thurgovie. Pour cela, nous pouvons<br />

continuer de compter sur le soutien<br />

de notre juriste Eric Vultier dont l’engagement<br />

exceptionnel pour notre section<br />

dure déjà depuis plusieurs années.<br />

Une ambiance de renouveau régnait<br />

pour l’élection du comité. <strong>No</strong>us avons eu<br />

le grand plaisir d’accueillir cinq nouveaux<br />

membres: avec Thomas Weiss, <strong>No</strong>emi<br />

Rütsche, Hermann Reischle, Eva Senica<br />

et Annebärbel Grosskopf, notre section a<br />

complété son comité avec des collègues<br />

sympathiques et engagés à différents niveaux<br />

qui nous permettront d’élargir l’action<br />

de la section Thurgovie. Susana Krah<br />

reste aussi membre du comité. La présidence<br />

a également connu des changements:<br />

Michael Wallies a démissionné de<br />

son poste de coprésident. Il reste toutefois<br />

membre du comité. Vinzenz Mühlstein<br />

continuera d’apporter son expertise et son<br />

réseau à la coprésidence jusqu’à la fin de<br />

l’année. En particulier les deux nouveaux<br />

visages à la présidence, Andrei Patrulescu<br />

et Hannah Wagner, sont reconnaissants de<br />

pouvoir entamer leur nouvelle activité<br />

avec le soutien de leur collègue très expérimenté.<br />

Le fonctionnement du comité nouvellement<br />

élu a immédiatement été mis à<br />

l’épreuve lors de la discussion sur une<br />

présence accrue de l’ASMAC Thurgovie<br />

dans les hôpitaux thurgoviens. Pour la<br />

première fois depuis longtemps, notre<br />

section a la possibilité de participer avec<br />

un stand à des actions dans les hôpitaux<br />

de Münsterlingen et Frauenfeld. Fort heureusement,<br />

nous sommes parvenus à organiser<br />

le personnel nécessaire pour les<br />

deux actions et ainsi à assurer une présence<br />

marquée de l’ASMAC Thurgovie.<br />

De plus, il est apparu que les thèmes de la<br />

planification des services et de la réglementation<br />

de la durée de travail restent<br />

prioritaires sur l’agenda. Le travail ne<br />

manquera donc pas. Il s’agit aussi de faire<br />

avancer la collaboration avec les autres<br />

sections. <strong>No</strong>us nous réjouissons de pouvoir<br />

compter sur un comité renforcé pour<br />

faire face aux défis à venir.<br />

Hannah Wagner, coprésidente ASMAC Thurgovie<br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

Engagée pour la semaine<br />

de 42+4 heures<br />

L’ASMAC Zurich s’est engagée sur différents<br />

fronts pour l’introduction de la semaine<br />

de 42+4 heures au cours de ces derniers<br />

mois. Outre les négociations au sein<br />

des directions des hôpitaux, nous nous<br />

sommes aussi engagés sur le plan politique<br />

pour une réduction de la durée de<br />

travail pour les médecins-assistant(e)s. A<br />

la fin avril <strong>2024</strong>, l’ASMAC Zurich a manifesté<br />

avec plus de 30 médecins et étudiants<br />

en médecine devant le Parlement cantonal<br />

zurichois en faveur de la semaine de<br />

42+4 heures et a encouragé les députés à<br />

voter pour. Et le jeu en valait la chandelle!<br />

La motion a été adoptée et transmise à la<br />

commission compétente. Un signal fort<br />

qui montre qu’en unissant nos forces,<br />

nous pouvons faire bouger les choses!<br />

Tu peux télécharger notre flyer sur les<br />

opportunités liées à l’introduction de la<br />

semaine de 42+4 heures par le code QR<br />

suivant et le distribuer dans les hôpitaux<br />

et à tes collègues. Du matériel d’information<br />

supplémentaire et des gadgets tels<br />

que les autocollants 42+4h, le cadre 42+4h<br />

pour ta photo de profil sur les médias sociaux<br />

ou les cordons pour des conditions<br />

de travail équitables sont disponibles sur<br />

www.vsao-zh.ch.<br />

Code QR pour le flyer<br />

42+4 heures<br />

Vous constituez notre solide base pour nos<br />

négociations avec les directions des hôpitaux.<br />

Aidez-nous à informer vos collègues,<br />

vos supérieurs et amis sur les opportunités<br />

de la semaine de 42+4 heures. Le corps<br />

médical doit se montrer uni!<br />

Save the Date: deuxième «Research<br />

UNight» de l’ASMAC Zurich<br />

Après la première édition couronnée de<br />

succès, la deuxième manifestation consacrée<br />

à la recherche aura lieu le mercredi<br />

25 septembre <strong>2024</strong> dès 18h30 à l’Université<br />

de Zurich. <strong>No</strong>tez la date dans votre agenda.<br />

D’autres informations seront communiquées<br />

ultérieurement!<br />

Dominique Iseppi, communication,<br />

ASMAC Zurich / Schaffhouse<br />

Action en faveur de la semaine de 42+4 heures devant le Parlement cantonal<br />

Photo: màd<br />

24<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Je veux m’imposer<br />

comme<br />

médecin<br />

et aussi<br />

lors du prochain<br />

triathlon.<br />

C’est possible?<br />

Oui, c’est<br />

possible!<br />

Ensemble, nous<br />

pouvons le faire!<br />

<strong>No</strong>us nous engageons pour davantage<br />

de postes à temps partiel.<br />

DEVENEZ MEMBRE SUR ASMAC.CH!<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 25


<strong>asmac</strong><br />

<strong>asmac</strong>-Inside<br />

Loredana Mitruccio<br />

Lieu de domicile: Lugano et St-Gall<br />

Membre du CD de l’<strong>asmac</strong> depuis:<br />

décembre 2023<br />

L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />

motivée, ouverte, engagée<br />

Après une courte période<br />

d’échauffement au sein<br />

du Comité directeur (CD),<br />

Loredana est désormais<br />

pleinement impliquée dans le travail<br />

de l’<strong>asmac</strong>. Etudiante en médecine,<br />

elle représente la Swiss Medical Student’s<br />

Association (swimsa) au sein<br />

du CD et veille ainsi à ce que l’<strong>asmac</strong><br />

soit aussi à l’écoute des étudiants.<br />

Loredana Mitruccio étudie actuellement<br />

à Lugano et terminera ses études l’année<br />

prochaine. Elle espère que l’expérience<br />

acquise en tant que sous-assistante lui<br />

permettra de préciser la direction qu’elle<br />

donnera à sa carrière professionnelle.<br />

Elle souhaite se spécialiser en pédiatrie,<br />

mais aimerait au préalable acquérir de<br />

l’expérience professionnelle dans<br />

d’autres disciplines.<br />

Loredana est également très active<br />

en dehors de la swimsa et de l’<strong>asmac</strong>:<br />

elle transmet son intérêt pour la médecine<br />

et ses connaissances en enseignant<br />

les bases aux futurs conducteurs dans le<br />

cadre de cours de secourisme. Elle aime<br />

également faire du sport au centre de<br />

remise en forme et à l’extérieur quand le<br />

temps s’y prête. Loredana se passionne<br />

en outre pour la cuisine, et prend le<br />

temps de concocter de petits plats pour<br />

ses amis et sa famille.<br />

En tant que future médecin et représentante<br />

des étudiants en médecine, les<br />

conditions de travail et leur amélioration<br />

constante sont une préoccupation majeure<br />

de Loredana. Elle souhaite ainsi<br />

soutenir et renforcer les développements<br />

positifs dans la branche, que l’<strong>asmac</strong><br />

promeut: elle veut pouvoir exercer son<br />

métier avec passion et éviter que le travail<br />

quotidien ne réfrène son envie et ne<br />

détériore les soins aux patients. À l’heure<br />

actuelle, elle estime que le système de<br />

santé s’oppose encore à de nombreux<br />

changements positifs et nécessaires. En<br />

tant que lien entre la swimsa et l’<strong>asmac</strong>,<br />

elle souhaite participer activement au<br />

changement.<br />

A ses yeux, l’<strong>asmac</strong> remplit une<br />

mission centrale en œuvrant pour des<br />

changements positifs dans le secteur<br />

de la santé. A l’<strong>asmac</strong>, elle apprécie non<br />

seulement les échanges et les discussions<br />

au sein du CD et avec les sections, mais<br />

aussi les nombreuses prestations: le fait<br />

de savoir que l’<strong>asmac</strong> se préoccupe<br />

des médecins lui permet d’envisager<br />

sa propre entrée dans le monde professionnel<br />

avec plus de sérénité.<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>wacki<br />

26<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Réglementation concernant<br />

les heures supplémentaires dans<br />

le contrat de travail: Qu’est-ce qui<br />

est permis?<br />

Photo: màd<br />

Mon contrat de travail<br />

de médecin-assistante<br />

prescrit une durée<br />

réglementaire de travail<br />

de 47 heures par semaine. De plus,<br />

ce contrat comprend une clause forfaitaire<br />

selon laquelle les heures supplémentaires<br />

sont incluses dans le salaire.<br />

Est-ce légal?<br />

Au vu de la tendance actuelle visant à<br />

s’éloigner de la durée réglementaire de<br />

travail de 50 heures par semaine, il n’y<br />

aura désormais pour un plein temps plus<br />

seulement du travail supplémentaire,<br />

mais aussi des heures supplémentaires.<br />

Sont considérées comme heures supplémentaires<br />

les heures comprises entre<br />

les heures de travail convenues, dans le<br />

cas présent 47 heures, et la durée maximale<br />

de travail applicable aux médecinsassistant(e)s<br />

de 50 heures. Dans ce<br />

contexte, trois heures supplémentaires<br />

par semaine seraient possibles jusqu’à<br />

ce que l’on atteigne le seuil du travail<br />

supplémentaire (c.-à-d. toutes les heures<br />

dépassant 50 heures).<br />

Au sens de l’art. 321c al. 1 CO, les<br />

médecins-assistant(e)s sont tenus d’effectuer<br />

des heures supplémentaires pour<br />

autant que celles-ci soient nécessaires<br />

pour assurer le bon fonctionnement de<br />

l’établissement, qu’ils soient en mesure<br />

de les effectuer, qu’elles puissent être<br />

raisonnablement exigées et que les dispositions<br />

de la loi sur le travail relatives<br />

à la durée du travail et du repos soient<br />

respectées. En principe, l’employeur<br />

peut, avec l’accord du travailleur, compenser<br />

les heures de travail supplémentaires<br />

par un congé de durée au moins<br />

égale qui doit être accordé au cours d’une<br />

période appropriée (art. 321c al. 2 CO).<br />

Si les heures de travail supplémentaires<br />

ne sont pas compensées par un congé,<br />

l’employeur est tenu de les rétribuer en<br />

versant le salaire normal majoré d’un<br />

quart au moins, sauf clause contraire<br />

dans une convention collective de travail<br />

(CCT) ou dans le contrat de travail<br />

(art. 321c al. 3 CO).<br />

Cette possibilité de trouver un accord<br />

pour les heures supplémentaires marque<br />

la différence par rapport au travail supplémentaire<br />

pour lequel la compensation<br />

en temps ou le droit à un supplément de<br />

salaire de 25% est prescrit et n’autorise<br />

aucune dérogation.<br />

Pour les médecins-assistant(e)s,<br />

la loi autorise en principe la suppression<br />

forfaitaire de la compensation en temps<br />

ou de l’indemnisation des heures supplémentaires<br />

dans le contrat de travail<br />

individuel ou dans d’autres règlements.<br />

Cela ne correspond toutefois pas à la<br />

pratique où l’on n’appliquera tout au plus<br />

la clause selon laquelle seul le salaire<br />

normal est payé sans supplément pour<br />

les heures supplémentaires. Enfin, la<br />

fonction de médecin-assistant(e) est un<br />

poste de formation postgraduée généralement<br />

à durée déterminée qui implique<br />

une grande dépendance, et non un poste<br />

de cadre dirigeant où le travail supplémentaire<br />

est compensé par un salaire<br />

plus élevé.<br />

De plus, une suppression forfaitaire<br />

occasionne une inégalité de traitement<br />

entre les médecins-assistant(e)s travaillant<br />

à plein temps et ceux travaillant à<br />

temps partiel. En effet, les médecins travaillant<br />

à temps partiel pourraient davantage<br />

être appelés à effectuer des heures<br />

supplémentaires non rémunérées, vu que<br />

la durée maximale légale de travail de<br />

50 heures s’applique de la même manière<br />

aux employés à plein temps et à temps<br />

partiel et qu’il est rare qu’un hôpital<br />

prévoie dans un règlement qu’elle soit<br />

réduite en fonction du taux d’occupation.<br />

Vous devez donc ouvrir l’œil lorsque<br />

vous signez un contrat et ne pas renoncer<br />

à l’avance à une compensation ou indemnisation<br />

des heures supplémentaires,<br />

étant donné que l’on ne connaît généralement<br />

pas le volume des heures supplémentaires<br />

lors de la prise de fonction.<br />

Celles-ci pourraient représenter un volume<br />

de travail non rémunéré important,<br />

en particulier si vous travaillez à temps<br />

partiel. La pénurie de personnel qualifié<br />

et les effectifs en personnel limités<br />

dans les hôpitaux exigeront sans doute<br />

régulièrement d’effectuer des heures<br />

supplémentaires, même si le temps de<br />

travail réglementaire est inférieur à<br />

50 heures. Il est donc important de négocier<br />

pour que ces heures soient prises<br />

en compte de manière appropriée, que<br />

ce soit sous forme de temps libre ou dans<br />

le cadre d’une compensation financière.<br />

Susanne Hasse,<br />

juriste de la section<br />

ASMAC Zurich<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 27


Point de mire: Plans<br />

Quand les coquillages<br />

se parent de leurs plus<br />

beaux atours<br />

Les coquillages se déclinent en multiples variétés,<br />

plus belles les unes que les autres. On en dénombre aujourd’hui plus de<br />

10 000 espèces, auxquelles s’ajoutent d’innombrables espèces éteintes,<br />

identifiées sous la forme de fossiles. Et toutes ces espèces présentent<br />

des coquilles différentes. Comment expliquer cela?<br />

Michael Hautmann, professeur titulaire de paléontologie, Université de Zurich<br />

Outre son aspect esthétique, la<br />

coquille revêt de nombreuses<br />

fonctions. L’idée évolutive<br />

d’entourer le corps mou d’une<br />

coquille naît il y a 540 millions d’années,<br />

au début du Cambrien, lorsque les premiers<br />

animaux ont commencé à se dévorer<br />

entre eux. Les proies potentielles, dont<br />

les coquillages, ont adapté leur profil en<br />

développant une carapace. La course à<br />

l’armement évolutive entre les prédateurs<br />

et leurs proies a contribué à une augmentation<br />

rapide de la diversité des espèces,<br />

qui s’est également traduite par une variété<br />

de morphologies de coquilles différentes.<br />

En effet, la coquille s’est avérée<br />

utile non seulement pour se protéger,<br />

mais aussi pour s’adapter à des modes de<br />

vie très différents.<br />

Mollusques fouisseurs et autres<br />

bivalves<br />

Ainsi, de nombreux coquillages s’enterrent<br />

en enfonçant leur «pied» dans le<br />

sable, puis, avec un mouvement de bascule,<br />

ramènent leur coquille dont la face<br />

extérieure est parfois recouverte de sculptures<br />

de forme asymétrique. Généralement<br />

en biais par rapport au bord de la<br />

coquille, celles-ci présentent un côté plat<br />

qui glisse facilement dans le sédiment et<br />

un côté abrupt qui retient l’animal dans le<br />

sédiment lorsque l’autre moitié de la coquille<br />

s’enfonce dans le sable. Lors de cette<br />

Il y a 170 millions d’années, l’espèce Myophorella<br />

utilisait déjà des pustules spécialement<br />

disposées sur la face externe de la coquille pour<br />

progresser plus rapidement lors de l’enfouissement.<br />

manœuvre, les bivalves utilisent une sorte<br />

de tuba, appelé siphon, pour rester en<br />

contact avec l’eau de mer, qu’ils peuvent<br />

retirer complètement dans la coquille en<br />

cas de besoin. Ce canal siphonal situé à<br />

l’intérieur de la coquille se présente sous<br />

la forme d’une encoche de la «ligne palléale»,<br />

qui relie le corps mou à la coquille.<br />

Des prédateurs machiavéliques<br />

Mais pourquoi se donner tant de mal? Malheureusement<br />

– du moins pour les coquillages<br />

– les prédateurs ont redoublé d’ingéniosité<br />

au fil du temps. Les raies brisent les<br />

coquilles dures avec leurs dents, les crabes<br />

les ouvrent avec leurs pinces, les natices et<br />

les pourpres y percent de petits trous et as-<br />

Protection dans les profondeurs: lorsqu’elle<br />

s’enterre dans les fonds marins, l’espèce Marcia<br />

utilise un siphon, que l’on peut reconnaître à<br />

l’encoche de la ligne palléale (flèche).<br />

L’espèce Hysteroconcha protège son siphon<br />

avec de longues épines.<br />

Photos: Michael Hautmann (Myophorella, Pectinidae, rudistes, mulette des peintres); Jan Delsing, Public domain, via Wikimedia Commons (Marcia); Wilfredor, CC0, via Wikimedia Commons (Hysteroconcha);<br />

Didier Descouens, CC BY-SA 4.0 , via Wikimedia Commons (Spondylus)<br />

28<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

pirent l’animal. Les étoiles de mer sont<br />

particulièrement astucieuses: elles entourent<br />

la coquille de leurs bras, s’y accrochent<br />

par succion et tentent de l’ouvrir<br />

en tirant dessus. Lorsque le mollusque se<br />

fatigue et entrouvre les valves, l’étoile de<br />

mer dévagine son estomac, pénètre à l’intérieur<br />

de la coquille et digère le mollusque<br />

dans sa propre coquille. Face à autant de<br />

perfidie, une simple armure ne suffit pas.<br />

S’enfoncer dans les fonds marins constitue<br />

alors l’une des meilleures protections.<br />

Et si un prédateur ose mordre dans le siphon,<br />

les mollusques de la famille des<br />

Hysteroconcha dégainent de longues<br />

épines dissuasives situées à l’arrière de<br />

leur coquille.<br />

L’histoire d’un symbole connu<br />

Bien que la profondeur des fonds marins<br />

serve de protection à plusieurs espèces, de<br />

nombreuses autres vivent à sa surface. Au<br />

fil du temps, l’évolution a fait en sorte<br />

qu’elles ne se retrouvent toutefois pas sans<br />

défense. La réaction instinctive du pétoncle<br />

face à une attaque est la fuite. Il est<br />

doté de valves circulaires aux excellentes<br />

propriétés hydrodynamiques. Lors de la<br />

fermeture des valves, l’eau est expulsée de<br />

la cavité du manteau en deux jets, qui assurent<br />

la propulsion nécessaire. Vous ne<br />

savez pas à quoi ressemble un pétoncle? La<br />

prochaine fois que vous prendrez de l’essence<br />

chez Shell, regardez le logo de l’entreprise.<br />

Au 19e siècle, le groupe pétrolier<br />

fait ses débuts en tant qu’importateur de<br />

coquillages décoratifs, très prisés comme<br />

objets de collection dans l’Angleterre victorienne.<br />

Puis d’autres marchandises<br />

viennent s’ajouter aux livraisons de coquillages,<br />

dont les premiers bidons d’huile<br />

minérale. Doté d’un sens des affaires infaillible,<br />

l’entrepreneur entrevoit alors rapidement<br />

le potentiel de ce marché.<br />

Récifs de coquillages du Crétacé<br />

Les mollusques qui n’ont pas la fuite<br />

comme mécanisme de défense se fixent<br />

solidement sur un substrat dur, ce qui<br />

rend leur manipulation plus difficile pour<br />

les prédateurs. Si cela ne devait toutefois<br />

pas suffire, certaines espèces comme les<br />

spondyles utilisent leurs longues épines<br />

situées à l’extérieur de leur coquille. Dès le<br />

moment où les bivalves ont adopté un<br />

mode de vie sessile, l’évolution a fait que<br />

tout ce qui servait jadis à la locomotion a<br />

disparu, et la coquille s’est transformée à<br />

de nouvelles fins. A l’instar des rudistes du<br />

Crétacé, dotés d’une grande valve fixe et<br />

d’une autre valve plus petite et plate, ser-<br />

Les pétoncles (Pectinidae) vivent à la surface des fonds marins et nagent par propulsion<br />

à réaction en claquant rapidement les valves ensemble.<br />

Les rudistes, qui formaient de grands récifs au Crétacé, sont à peine reconnaissables<br />

en tant que coquillages.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 29


Point de mire: Plans<br />

Annonce<br />

L’agroécologie fournit des solutions<br />

contre la faim et la pauvreté.<br />

Les spondyles se fixent solidement au<br />

substrat et imitent le cactus.<br />

Les mulettes des peintres, très répandues dans notre pays,<br />

doivent leur nom à un usage artisanal: les peintres y mélangeaient<br />

leurs couleurs.<br />

www.biovision.ch<br />

vant d’opercule. Ces espèces ont ainsi pu<br />

former des récifs entiers, comme les coraux<br />

aujourd’hui. Elles ont malheureusement<br />

disparu il y a 65 millions d’années,<br />

en même temps que les dinosaures, suite à<br />

la collision d’un astéroïde avec la Terre. En<br />

raison de leur structure poreuse, les récifs<br />

de coquillages du Crétacé déplacés dans<br />

les fonds marins par des forces tectoniques<br />

constituent aujourd’hui d’excellentes<br />

roches-réservoirs, exploitées par de nombreux<br />

grands gisements pétrolifères du<br />

Moyen-Orient – on peut ainsi dire que<br />

pour Shell, la boucle est bouclée.<br />

Véritables chefs-d’œuvre de la<br />

nature<br />

Vous aimeriez voir des mollusques à coquille<br />

mais n’avez pas prévu de vacances à<br />

la mer prochainement? Il vous suffit de<br />

vous rendre au lac le plus proche. En effet,<br />

les coquillages d’eau douce sont également<br />

dignes d’intérêt. La mulette des<br />

peintres affectionne particulièrement les<br />

lacs suisses, aux côtés de toute une série<br />

d’espèces introduites. L’intérieur de la coquille<br />

épaisse et de forme elliptique aplatie<br />

est tapissé d’une nacre avec des irisations<br />

de toutes les couleurs de l’arcen-ciel.<br />

On pourrait croire que son nom<br />

se rapporte au fait que ses couleurs chatoyantes<br />

ont inspiré de nombreux peintres,<br />

mais c’est tout simplement parce que ces<br />

derniers se servaient des coquilles comme<br />

récipients pour mélanger leurs couleurs.<br />

Avaient-ils alors remarqué que chaque coquille<br />

était un véritable chef-d’œuvre de la<br />

nature?<br />

30<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

Soutenir l’autonomie<br />

des patients: le Projet<br />

de Soins Anticipé<br />

Le Projet de Soins Anticipé (ProSA) est un processus<br />

de communication qui permet, en cas d’incapacité de discernement,<br />

d’améliorer la cohérence entre les soins prodigués et les<br />

préférences des patients, de diminuer le risque de surtraitement<br />

et d’améliorer l’expérience de soins des personnes impliquées.<br />

Prof. Francesca Bosisio 1 , D r Daniela Ritzenthaler 2, 5 , D r Laura Jones 2 , D r Eve Rubli Truchard 2, 3 et Prof. Ralf J. Jox<br />

2, 4, 5<br />

Dans le cadre du Projet de Soins Anticipé, les personnes capables de discernement définissent avec<br />

l’aide de professionnels et, si elles le souhaitent, de leurs proches, quelles mesures médicales devaient<br />

être prises ou non en cas d’incapacité de discernement.<br />

1<br />

Haute École d'Ingénierie et de Gestion du Canton<br />

de Vaud, HES-SO<br />

2 Chaire de soins palliatifs gériatriques, CHUV<br />

Photo: Adobe Stock<br />

L’article a paru pour la première fois dans la «gazette médicale» (2021, n° 6, p. 24–27)<br />

et paraît ici dans une version raccourcie et mise à jour.<br />

3<br />

Service de gériatrie et de réadaptation<br />

gériatrique, CHUV<br />

4 Service de soins palliatifs et de support, CHUV<br />

5 Institut des humanités en médecine,<br />

CHUV et UNIL<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 31


Point de mire: Plans<br />

Les directives anticipées ont vu le<br />

jour dans les années 1960 dans<br />

le but de soutenir l’autonomie<br />

du patient au-delà de la perte de<br />

sa capacité de discernement. Malheureusement,<br />

les directives anticipées se sont<br />

révélées insuffisantes à atteindre cet objectif.<br />

D’une part, elles sont peu connues<br />

et utilisées [1], d’autre part, leur mise en<br />

œuvre est entravée par de nombreuses difficultés<br />

conceptuelles et pratiques [2].<br />

Le Projet de Soins Anticipé (ProSA [3],<br />

advance care planning en anglais) a été défini<br />

comme «un processus de communication<br />

structuré permettant aux personnes<br />

encore capables de discernement de réfléchir<br />

à leurs préférences et objectifs de soins<br />

en anticipation d’une perte de la capacité<br />

de discernement, de discuter de ces préférences<br />

et objectifs avec leurs proches, médecins<br />

et soignants et de les documenter et<br />

les adapter lorsque cela leur semble approprié»<br />

[4, page e549]. Dans ce contexte, le<br />

ProSA ne remplace pas les directives anticipées<br />

mais les intègre au sein d’un processus<br />

plus global et évolutif [5]. La valeur de<br />

l’autonomie du patient, centrale dans le<br />

système de santé, est ainsi comprise<br />

comme une autonomie relationnelle et<br />

temporelle (figures 1 et 2).<br />

L’efficacité de cette approche est<br />

éprouvée et résumée dans plusieurs revues<br />

systématiques [6–9]. A la suite du<br />

ProSA, les patients indiquent notamment<br />

un gain de clarté par rapport aux informations<br />

et documents qui traduisent au<br />

mieux leurs préférences, ce qui diminue<br />

notamment le risque qu’ils soient traités<br />

contre leur gré ou qu’ils subissent des traitements<br />

inutiles. Les proches, médecins et<br />

soignants rapportent également un sentiment<br />

de contrôle accru.<br />

Le ProSA a émergé dans les années<br />

1990 aux États-Unis et a gagné progressivement<br />

en popularité. Dès les années<br />

2000, cette approche a été adoptée<br />

à des degrés divers en Suisse [3, 10, 11].<br />

En 2018, l’Académie Suisse des Sciences<br />

Médicales (ASSM) [12] et l’Office fédéral<br />

de la santé publique [13] ont recommandé<br />

le déve loppement du ProSA; l’association<br />

ACP Swiss, qui préconise une réflexion<br />

systémique au niveau national, a vu le<br />

jour en 2020, et des groupes de travail de<br />

l’OFSP et de l’ASSM travaillent à son implantation<br />

en Suisse.<br />

Des valeurs au Projet de Soins<br />

Anticipé<br />

La mise en œuvre d’un outil dédié au Pro-<br />

SA dans le canton de Vaud montre des ré-<br />

32<br />

Facilitateur<br />

ProSA<br />

Préparer le ProSA<br />

Représentant<br />

thérapeutique<br />

Autres<br />

proches<br />

Médecin de<br />

confiance<br />

Autres<br />

professionnels<br />

de santé<br />

sultats prometteurs. Cet outil, utilisé par<br />

différents acteurs dont la Chaire de soins<br />

palliatifs gériatriques du CHUV, se base<br />

sur un concept élaboré à Zurich (ACP Medizinisch<br />

Begleitet®), inspiré de modèles<br />

allemand [14], américain [15] et australien<br />

[16]. L’outil zurichois a été testé dans les<br />

milieux hospitaliers dans le cadre d’un essai<br />

randomisé contrôlé [11]. L’outil comprend<br />

des formations, des formulaires<br />

pour la documentation du ProSA et des<br />

standards pour les discussions. Au cours<br />

des deux ou trois discussions qui se déroulent<br />

entre la personne, les proches (si<br />

souhaité) et un professionnel formé («facilitateur»),<br />

les trois étapes suivantes sont<br />

abordées:<br />

– choix d’un représentant thérapeutique;<br />

– entretien sur les valeurs;<br />

– objectifs thérapeutiques et décisions anticipées.<br />

Temps<br />

Mettre en œuvre le ProSA<br />

Représentant<br />

thérapeutique<br />

Autres<br />

proches<br />

Médecin de<br />

confiance<br />

Autres<br />

professionnels<br />

de santé<br />

Facilitateur<br />

ProSA<br />

Figure 1. Autonomie relationnelle. La préparation du ProSA permet de construire une vision consensuelle<br />

de la prise en charge en cas d’incapacité de discernement (à gauche). Lorsque le patient est<br />

incapable de discernement (à droite), les personnes qui ont participé à la préparation du ProSA, et plus<br />

particulièrement le représentant thérapeutique, témoignent de la volonté présumée de la personne<br />

et renforcent de ce fait son autonomie.<br />

Directives<br />

anticipées<br />

Projet de<br />

soins anticipé<br />

Réflexions,<br />

discussions<br />

Directives<br />

anticipées<br />

Mandat pour<br />

cause d’inaptitude<br />

Décision de<br />

traitement<br />

Décision de<br />

traitement<br />

Autres documents (lieu<br />

et soins de fin de vie …)<br />

Figure 2. Autonomie temporelle. Dans le projet de soins anticipé, la personne est encouragée à réfléchir<br />

régulièrement à ses préférences de traitement et à mettre à jour ses directives anticipées et à ajouter<br />

des documents qui permettent de faire face à d’autres situations en fonction par exemple de l’évolution<br />

de son état de santé. La mise à jour peut être initiée par le patient, ses proches ou le facilitateur ProSA.<br />

Choix d’un représentant<br />

thérapeutique<br />

Ce choix est une étape centrale du ProSA,<br />

qui endosse une conception relationnelle<br />

de l’autonomie (figure 1). Ce choix n’est<br />

pas toujours aisé car il faut pondérer les<br />

aspects suivants: qui a une bonne connaissance<br />

de la personne, de son histoire de<br />

vie et de ses valeurs? Qui entretient une<br />

relation de confiance avec la personne?<br />

Qui a les capacités pour défendre la volonté<br />

de la personne face aux professionnels<br />

de santé? Qui est d’accord d’endosser<br />

le rôle de représentant thérapeutique et<br />

suffisamment disponible pour l’assumer?<br />

La tâche du représentant thérapeutique<br />

est comprise selon le modèle d’autonomie<br />

relationnelle [17]. <strong>No</strong>us recommandons<br />

que le représentant thérapeutique – et potentiellement<br />

d’autres proches impliqués<br />

dans les décisions de soins – participe au<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

ProSA afin de le préparer à ce rôle-clé,<br />

complexe et auquel il n’est pas habitué<br />

[18].<br />

L’entretien concernant les valeurs<br />

A cette étape, le facilitateur aide la personne<br />

à explorer les valeurs qui soustendent<br />

ses préférences de soins. Dans le<br />

cadre de notre outil ProSA, l’entretien des<br />

valeurs accompagne la réflexion sur ce<br />

qui compte le plus pour le bénéficiaire sur<br />

la base des questions présentées dans le<br />

Tableau 1. La logique est de commencer<br />

par des thèmes généraux (projet de vie,<br />

valeurs) pour ensuite cheminer au fur et à<br />

mesure vers des thèmes plus spécifiques<br />

(maladie, handicap, mort). Cet entretien<br />

est documenté par le facilitateur, la documentation<br />

est ensuite relue par la personne<br />

concernée puis corrigée si nécessaire.<br />

Objectifs thérapeutiques et décisions<br />

anticipées<br />

L’outil permet aux personnes de documenter<br />

des objectifs thérapeutiques et<br />

des décisions anticipées en lien avec le<br />

traitement médical (Tableau 2) pour trois<br />

situations d’incapacité de discernement<br />

(Tableau 3). L’approche par scénarios permet<br />

au bénéficiaire du ProSA et à ses<br />

proches de se projeter dans des situations<br />

concrètes. Par ailleurs, l’approche par objectifs<br />

permet au représentant thérapeutique,<br />

aux médecins et aux soignants de<br />

prendre des décisions même dans des<br />

situations non anticipées. Si le bénéficiaire<br />

ne souhaite pas être hospitalisé en<br />

cas de détérioration de son état de santé,<br />

des instructions médicales d’urgence<br />

peuvent être rédigées afin de permettre<br />

aux intervenants de gérer la fin de vie à<br />

domicile. Des documents supplémentaires<br />

permettent également de définir<br />

l’attitude concernant la recherche et le<br />

don d’organes.<br />

Il est important de souligner que la<br />

personne est libre de décider ce qu’elle<br />

souhaite documenter à un moment donné:<br />

le processus peut être interrompu ou<br />

poursuivi à tout moment. Les documents<br />

produits à l’issue du ProSA sont datés et<br />

signés par leur auteur et idéalement par<br />

le représentant thérapeutique, le médecin<br />

de confiance ou le professionnel qui a<br />

accompagné le processus. Tout est prévu<br />

en outre pour offrir la possibilité aux patients<br />

de mettre à jour leur ProSA quand<br />

cela est opportun (autonomie temporelle,<br />

figure 2).<br />

Tableau 1. Etapes et questions de l’entretien des valeurs<br />

Etapes<br />

Introduction<br />

Qualité de vie / volonté de vivre<br />

Limitations en matière<br />

de traitements<br />

Fin de vie et mort<br />

Contexte de vie, conclusion<br />

Questions<br />

Tableau 2. Objectifs thérapeutiques et directives anticipées<br />

Objectif A<br />

Objectif B<br />

Objectif C<br />

Tableau 3. Scénarios de perte de la capacité de discernement<br />

Scénarios<br />

Perte soudaine de la capacité<br />

de discernement<br />

Perte de la capacité de discernement<br />

de durée indéterminée<br />

Perte permanente de la capacité<br />

de discernement<br />

Qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui à rédiger<br />

des directives anticipées? Si la personne a une maladie:<br />

que savez-vous de votre maladie?<br />

Qu’appréciez-vous de votre vie?<br />

Qu’est-ce qu’une bonne qualité de vie pour vous?<br />

Qu’est-ce qu’une bonne journée pour vous?<br />

A quel point est-ce important pour vous de vivre<br />

encore longtemps?<br />

Accepteriez-vous qu’un traitement médical contribue<br />

à prolonger votre vie?<br />

Qu’êtes-vous prêt à supporter et quelles thérapies<br />

accepteriez-vous dans l’objectif de prolonger votre vie?<br />

Quels sont vos soucis et vos craintes lorsque vous<br />

pensez aux traitements médicaux futurs?<br />

Y a-t-il des situations dans lesquelles vous ne<br />

souhaiteriez plus être maintenu en vie?<br />

Quelles sont les expériences qui influencent<br />

ces préférences?<br />

A quoi ne voulez-vous surtout pas être confronté?<br />

Lorsque vous pensez à la mort, que vous vient-il<br />

à l’esprit?<br />

Si je vous disais que ce soir vous vous endormirez<br />

paisiblement et que vous ne vous réveillerez pas demain,<br />

quel effet cela vous ferait-il?<br />

Des convictions religieuses, spirituelles ou personnelles,<br />

ou des raisons culturelles sont-elles importantes pour<br />

vous lorsque vous pensez à vos soins ou à votre fin de vie?<br />

Avez-vous d’autres remarques concernant le lieu de soins?<br />

Aimeriez-vous ajouter quelque chose par rapport à votre<br />

attitude vis-à-vis de la vie, de la maladie ou de la mort?<br />

Prolongation de la vie: toutes les mesures indiquées d’un<br />

point de vue médical peuvent être utilisées sans aucune<br />

restriction.<br />

Prolongation de la vie avec certaines limitations: la personne<br />

indique les mesures auxquelles elle ne consent<br />

pas dans un objectif de prolongation de la vie. Les restrictions<br />

prononcées sont légalement contraignantes<br />

pour les médecins et soignants.<br />

Mesures de confort: des soins palliatifs sont principalement<br />

prodigués pour soulager les symptômes<br />

Exemples<br />

La personne perd sa capacité de discernement en<br />

raison d’un AVC, d’un arrêt cardiaque ou d’un choc<br />

anaphylactique par exemple. Il s’agit d’une situation<br />

d’urgence vitale.<br />

La personne a perdu sa capacité de discernement en raison<br />

des complications de sa maladie, d’une intervention<br />

ou d’une réanimation. Souvent, elle se trouve à l’hôpital.<br />

La personne a perdu sa capacité de discernement de<br />

manière permanente. La personne peut être dans un état<br />

d’inconscience durable (p. ex. syndrome d’éveil non répondant)<br />

ou de veille (troubles neurocognitifs, handicap<br />

intellectuel). L’exemple le plus fréquent est la maladie<br />

d’Alzheimer (ou autre démence) à un stade avancé.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 33


Point de mire: Plans<br />

Qu’est-ce qu’une bonne qualité de vie pour moi?<br />

Et à quel moment est-ce que je souhaite renoncer<br />

à des mesures de maintien en vie? Celui qui se<br />

pose ces questions dans le cadre du Projet de Soins<br />

Anticipé renforce non seulement son autonomie,<br />

mais soulage aussi ses proches.<br />

Formation et implantation<br />

du Projet de Soins Anticipé dans<br />

le canton de Vaud<br />

La formation des professionnels à l’utilisation<br />

de cet outil se structure en deux modules.<br />

Dans le cadre du premier module<br />

(Cours de base), les participants reçoivent<br />

des informations sur la structure et le<br />

déroulement du ProSA et apprennent à<br />

mener l’entretien sur les valeurs. Dans le<br />

deuxième module (Facilitateur), les professionnels<br />

apprennent à documenter les<br />

objectifs thérapeutiques et les directives<br />

anticipées. Les professionnels se présentent<br />

comme des facilitateurs du processus<br />

et non comme des experts.<br />

Perspectives: développer des<br />

cours et des outils destinés aux<br />

professionnels<br />

La communauté de pratique des personnes<br />

et institutions porteuses du ProSA<br />

est en rapide croissance en Suisse et dans<br />

le canton de Vaud. <strong>No</strong>s objectifs pour le<br />

futur visent entre autres à:<br />

– développer un cours destiné aux médecins;<br />

– développer des outils et une formation<br />

destinée aux professionnels qui soignent<br />

des personnes avec une capacité de discernement<br />

limitée;<br />

– poursuivre les tests sur les conditions de<br />

faisabilité du ProSA au plan cantonal;<br />

– étoffer les liens avec le plan de réponse<br />

à l’urgence cantonale afin de prévenir<br />

les hospitalisations non souhaitées et<br />

potentiellement évitables.<br />

Conclusion: le ProSA répond<br />

à un besoin<br />

La pandémie de COVID-19 a montré la nécessité<br />

de renforcer l’autonomie des personnes<br />

en prévision d’une perte de la capacité<br />

de discernement. La littérature internationale<br />

et les expériences de terrain<br />

en Suisse et dans le canton de Vaud<br />

montrent des résultats prometteurs non<br />

seulement pour les patients mais également<br />

pour leurs proches aidants. En promouvant<br />

une autonomie de type relationnel,<br />

le ProSA correspond aux besoins des<br />

patients, en particulier des personnes<br />

âgées et de leurs proches.<br />

Bibliographie<br />

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review on opportunities and<br />

challenges. Swiss Med Wkly.<br />

2018;148(w14706).<br />

Photo: Adobe Stock<br />

34<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 35


Point de mire: Plans<br />

Les plans<br />

urbains au fil<br />

du temps<br />

L’évolution des plans urbains ne reflète pas seulement<br />

les progrès de la cartographie, mais aussi les besoins changeants<br />

de la société. Coup d’œil sur quelques témoignages de l’époque<br />

et les forces motrices qui se cachent derrière.<br />

D r phil. nat. Thomas Klöti, géographe, ancien responsable de la collection de cartes de l’Office fédéral de<br />

topographie swisstopo à Wabern et de la collection Ryhiner de la Bibliothèque universitaire de Berne<br />

La notion de «plan», qui est attestée<br />

en langue française depuis le<br />

début du XVIII e siècle au sens de<br />

croquis, ébauche, projet ou intention,<br />

a rapidement acquis la signification<br />

technique qu’elle possède aujourd’hui<br />

en architecture. Elle est notamment utilisée<br />

pour faire référence à la représentation<br />

cartographique d’une ville [1]. Toutefois,<br />

les premiers plans urbains sont apparus il<br />

y a bien plus longtemps.<br />

De l’artistique à la sobriété<br />

A l’origine simples schémas, les plans de<br />

ville sont devenus de véritables représenta-<br />

Plan Sickinger: la ville de Berne en 1607<br />

Gregor Sickinger (1558–1631) était un artiste polyvalent surtout connu pour ses grandes vues<br />

urbaines, créées sur la base de mensurations. A l’époque, l’instrument le plus courant pour<br />

mesurer les villes ou les paysages était la chaîne ou la corde de mesure, dont les maillons ou les<br />

nœuds avaient une longueur déterminée. Sur la base des données recueillies, Gregor Sickinger<br />

construisait ses vues urbaines en perspective à vol d’oiseau: son objectif était d’obtenir une<br />

perspective centrale à partir d’un point assez élevé. Il a créé ses vues comme des peintures<br />

monumentales sur toile, destinées à décorer des espaces publics et non à être reproduites.<br />

L’original de la vue à vol d’oiseau de Berne orientée nord, peinte entre 1603 et 1607, a disparu<br />

depuis 1755. L’illustration ci-dessous est une copie du plan (1753) réalisée par Johann Ludwig<br />

Aberli (1723–1786), rééditée par Eduard von Rodt (1849–1926) (1915) [6]. Malgré la perte de<br />

l’original, la représentation de la ville est un document inestimable pour l’histoire de l’urbanisme<br />

de Berne [7].<br />

Photo: Bibliothèque universitaire de Berne, https://doi.org/10.3931/e-rara-43944/<br />

36<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

Tablette d’argile de la ville de Nippur<br />

Le plan de la ville de Nippur est la plus ancienne représentation cartographique d’une ville.<br />

La tablette d’argile, qui date de la période babylonienne moyenne, a environ 3500 ans.<br />

On y distingue le contour de la ville avec le tracé des murailles, les principaux cours d’eau et le<br />

quartier des temples. La pièce est conservée dans la collection Hilprecht à Iéna [5].<br />

Photo en haut: Alfred Löhr, extrait de Wikimedia Commons, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Stadtplan_Nippur_Jena.jpg<br />

Photo en bas: Bibliothèque de la Bourgeoisie de Berne, https://katalog.burgerbib.ch/detail.aspx?ID=283066; illustration: MeyersMeyers Grosses Konversations-Lexikon, www.zeno.org/<br />

Meyers-1905/A/Kippregel<br />

Plan de la ville de Bâle<br />

Le plan de la ville de Bâle, orienté sud<br />

et levé par Samuel Ryhiner (1751–1787),<br />

a été réalisé dans le cadre des travaux<br />

d’amélioration des retranchements et<br />

autres installations défensives. Il s’agit<br />

du premier plan plus précis de Bâle qui<br />

représente la ville uniquement en plan,<br />

c’est-à-dire en vue verticale. Samuel<br />

Ryhiner a probablement effectué le relevé<br />

de la ville en utilisant la méthode de levé<br />

à la planchette. Cet instrument de mesure<br />

de champ pour les relevés topographiques<br />

se compose d’un trépied avec une<br />

planche à dessin placée horizontalement<br />

et recouverte de papier à dessin. Sur sa<br />

surface, une règle munie d’un dispositif<br />

de visée permet de tracer des lignes<br />

de direction qui donnent une image<br />

géométriquement correcte du terrain<br />

à n’importe quelle échelle [8]. Le plan a été<br />

publié en 1786 par le graveur bâlois<br />

Christian von Mechel (1737–1817) [9, 10].<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 37


Point de mire: Plans<br />

tions planes, comme le montrent les illustrations<br />

ci-dessous, en passant par des dessins<br />

en élévation avec des vues latérales de<br />

villes et des plans en perspective, appelés<br />

représentations à vol d’oiseau. Alors qu’au<br />

Moyen Age, les plans de ville avaient souvent<br />

un but représentatif ou narratif, leur<br />

apparence a gagné en sobriété au cours du<br />

XVIIIe siècle. La représentation en plan, qui<br />

s’est développée depuis le XVI e siècle, était<br />

dominante vers 1800 [2] (voir aussi Plan de la<br />

ville de Bâle). Aujourd’hui, un plan de ville<br />

est une carte thématique à grande échelle<br />

d’une ville, qui sert à l’orientation générale<br />

dans un espace urbain. L’échelle se situe généralement<br />

entre 1:5000 et 1:10 000 [3].<br />

Les moteurs de la cartographie<br />

Trois motivations en particulier ont été à<br />

l’origine de la cartographie:<br />

– le souhait de représenter les villes par<br />

des images pour le public – les plans cadastraux<br />

romains étaient probablement<br />

déjà exposés publiquement;<br />

– la volonté d’obtenir des informations<br />

pour la construction de fortifications;<br />

– l’intention de consigner les rapports de<br />

propriété.<br />

Mais les plans ont également servi de base à<br />

des représentations thématiques ciblées,<br />

dans le cadre de la lutte contre les maladies<br />

par exemple. Ainsi, au XVIIIe siècle, le<br />

Conseil de santé bernois devait pouvoir se<br />

faire rapidement une idée de la situation des<br />

foyers de maladies. Johann Friedrich<br />

Ryhiner (1732–1803) a donc été prié en 1777<br />

de rassembler des cartes géographiques de<br />

la Suisse et des pays limitrophes dans un atlas.<br />

L’atlas collectif qui en résulta comprenait<br />

six volumes de cartes [4].<br />

La naissance de<br />

l’épidémiologie: le plan<br />

de John Snow<br />

Le médecin britannique John Snow<br />

(1813–1858) défendait l’idée que le choléra<br />

n’était pas propagé par des émanations<br />

(miasmes), comme on le pensait largement<br />

à l’époque, mais que des microorganismes<br />

présents dans l’eau potable<br />

étaient à l’origine de l’épidémie. Son<br />

plan montre des cas de choléra lors de<br />

l’épidémie de Londres en 1854, qui<br />

s’accumulent près d’une pompe à eau<br />

de Broad Street [11].<br />

Photo: Wellcome Collection, www.wellcomecollection.org/works/dx4prdbj<br />

38<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

Bibliographie<br />

[1] «Plan». In: Digitales Wörterbuch der<br />

deutschen Sprache. www.dwds.de/wb/Plan<br />

(1.3.<strong>2024</strong>).<br />

[2] Lexikon zur Geschichte der<br />

Kartographie. Bd. 2. Wien, 1986.<br />

[3] «Stadtplan». In: Lexikon der<br />

Kartographie und Geomatik. Spektrum<br />

Akademischer Verlag, Heidelberg. https://www.<br />

spektrum.de/lexikon/kartographie-geomatik/<br />

stadtplan/4647 (11.4.<strong>2024</strong>).<br />

[4] Thomas Klöti: Johann Friedrich von<br />

Ryhiner, 1994, S. 38. https://boris.unibe.<br />

ch/59384/1/tom-kloeti_johann_friedrich_von_<br />

ryhiner.pdf (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

[5] «Stadtplan von Nippur». In: Lexikon<br />

der Kartographie und Geomatik. Spektrum<br />

Akademischer Verlag, Heidelberg. https://www.<br />

spektrum.de/lexikon/kartographie-geomatik/<br />

stadtplan-von-nippur/4648 (11.4.<strong>2024</strong>).<br />

[6] «Bern: Stadtplan (1607), 1915».<br />

Burgerbibliothek Bern. https://katalog.<br />

burgerbib.ch/detail.aspx?ID=283066 (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

[8] «Meßtisch». In: Brockhaus' Kleines<br />

Konversations-Lexikon, 5. Aufl., Bd. 2. Leipzig,<br />

1911, S. 172. http://www.zeno.org/Brockhaus- -<br />

1911/A/Meßtisch (11.4.<strong>2024</strong>).<br />

[9] «Ryhiner Plan». Basler Bauten.<br />

www.basler-bauten.ch/index.php?option=com_<br />

content&view=article&id=46&Itemid=116<br />

(1.3.<strong>2024</strong>).<br />

[10] Grundriss der Stadt Basel = Plan de<br />

la ville de Basle. In Basel herausgegeben von<br />

Christian von Mechel, Kupferstecher und<br />

Kunstverleger, 1786. Universitätsbibliothek<br />

Bern, MUE Kart 413:11. https://doi.<br />

org/10.3931/e-rara-43944 / Public Domain<br />

Mark.<br />

[11] Theodore H. Tulchinsky, Chapter 5<br />

– John Snow, Cholera, the Broad Street Pump;<br />

Waterborne Diseases Then and <strong>No</strong>w. In:<br />

Theodore H. Tulchinsky (Hrsg.): Case Studies<br />

in Public Health, Academic Press, 2018.<br />

S. 77–99, https://doi.org/10.1016/B978-0-12-<br />

804571-8.00017-2.<br />

[7] Grosjean, Georges, Geschichte<br />

der Kartographie. Bern, 1996. S. 97. https://boris.<br />

unibe.ch/47914/14/U8_Grosjean_2013.pdf<br />

(1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Bibliographie complémentaire<br />

Björn und Sören Christensen: Die<br />

Geburtsstunde der Epidemiologie. In: SH-<strong>Journal</strong>,<br />

Wochenendbeilage im s-hz, 5.12.2020.<br />

www.achtung-statistik.de/wp-content/<br />

uploads/2020/12/Die-Geburtsstunde-der-<br />

Epidemiologie-2020_12_5.pdf (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Georges Grosjean: Stadtplanveduten.<br />

In: Geschichte der Kartographie. Bern, 1996.<br />

S. 94–99. https://boris.unibe.ch/47914/14/U8_<br />

Grosjean_2013.pdf (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Hans-Peter Höhener: Urban Mapping in<br />

Switzerland. In: Cartography in the European<br />

Enlightenment. 2 Bände. Chicago, 2019.<br />

S. 1616–1618. https://press.uchicago.edu/books/<br />

HOC/HOC_V4/HOC_VOLUME4_U.pdf (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Thomas Klöti: Johann Friedrich von<br />

Ryhiner, 1732–1803: Berner Staatsmann,<br />

Geograph, Kartenbibliograph und Verkehrspolitiker.<br />

Bern, 1994. S. 38, 233–238. https://boris.<br />

unibe.ch/59384/1/tom-kloeti_johann_friedrich_<br />

von_ryhiner.pdf (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Tom Koch: Disease maps – Epidemics<br />

on the ground. 2011. S. 144–163.<br />

Lexikon zur Geschichte der Kartographie.<br />

2 Bände. Wien, 1986.<br />

Ryhiner – Die Familie Ryhiner 500 Jahre<br />

im Basler Bürgerrecht 1518–2018. Basel, 2018.<br />

S. 92–94. http://chronik.ryhiner.ch/assets/<br />

buch-ryhiner.pdf (1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Holger Scharlach: Den Seuchen auf der<br />

Spur. 200 Jahre Infektionskrankheiten im<br />

Kartenbild. (Begleitbroschüre zur Ausstellung).<br />

Hannover, 2012. https://kartdok.staatsbibliothekberlin.de/receive/kartdok_mods_00000309<br />

(1.3.<strong>2024</strong>).<br />

Holger Scharlach und Wolfgang Crom:<br />

Entwicklung und Einsatzgebiete thematischer<br />

Karten im frühen 19. Jahrhundert am Beispiel<br />

der Cholera. In: Kartographische Nachrichten 63,<br />

2013, 1. S. 19–26.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 39


Point de mire: Plans<br />

«Même si cela peut<br />

paraître affreux,<br />

ma maladie a aussi<br />

du bon»<br />

Ce n’était pas prévu au programme: en plein milieu de ses études postgrades,<br />

une sclérose en plaques a été diagnostiquée chez Amaya Muñoz Pérez. Pourtant,<br />

la maladie lui a aussi appris quelque chose d’important.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photos: Severin <strong>No</strong>wacki<br />

Cela a commencé par des douleurs<br />

à la nuque et des fourmis<br />

dans le bras. «C’est probablement<br />

un nerf pincé», s’est dit<br />

Amaya Muñoz Pérez. Un an auparavant,<br />

l’infirmière diplômée avait commencé ses<br />

études postgrades en soins intensifs. Elle<br />

a donc tenté de faire disparaître les symptômes<br />

avec des compresses chaudes. Sans<br />

succès, les fourmis n’ont pas arrêté.<br />

Lorsqu’on écoute Amaya Muñoz Pérez<br />

parler, observe sa mimique et gestuelle,<br />

on pourrait penser qu’elle parle d’une<br />

maladie anodine, peut-être d’une grippe.<br />

Sa voix est gaie, ses yeux bleus reflètent<br />

la joie de vivre et son rire est contagieux.<br />

Il n’y a que les gestes pour ramener les<br />

manches de son pull-over gris sur ses<br />

mains, comme si elle voulait les réchauffer,<br />

avant de les ressortir aussitôt qui<br />

donnent un indice.<br />

Un soupçon inattendu<br />

Bien qu’Amaya Muñoz Pérez avait travaillé<br />

pendant deux ans dans une unité de surveillance<br />

neurologique, elle n’avait à ce<br />

moment-là pas pensé que les fourmis<br />

pourraient avoir une autre cause qu’un<br />

nerf pincé. Contrairement au neurologue,<br />

une connaissance de l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich (USZ), qu’elle avait consulté<br />

quelques jours plus tard. «A ton âge, il<br />

faut aussi toujours penser à la sclérose en<br />

Malgré sa sclérose en plaques, Amaya Muñoz<br />

Pérez travaille à plein temps, toutefois plus aux<br />

soins intensifs, mais comme codeuse médicale<br />

et data steward.<br />

plaques», avait-il expliqué à Amaya, alors<br />

âgée de 27 ans, qui avait immédiatement<br />

rejeté cette idée. «Je pensais que cela pouvait<br />

bien arriver aux autres, mais sûrement<br />

pas à moi», raconte-t-elle, aujourd’hui<br />

âgée de 36 ans. Pourtant, les examens suivants<br />

allaient confirmer le soupçon du<br />

médecin.<br />

Amaya Muñoz Pérez aime travailler avec des<br />

chiffres, même si parfois, le contact avec les<br />

patientes et les patients lui manque.<br />

«Pourquoi moi?»<br />

Depuis le diagnostic, Amaya Muñoz Pérez,<br />

originaire de Berlin, a traversé différentes<br />

phases. «Au début, j’étais assez optimiste<br />

et considérais que le diagnostic n’était pas<br />

particulièrement grave», explique-t-elle.<br />

Pourtant, après avoir contacté un service<br />

de conseil en soins et effectué ses propres<br />

40<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

recherches sur Internet, la situation a<br />

changé. «Je voyais soudain une vie pleine<br />

de restrictions et d’obstacles devant moi:<br />

ma formation, les voyages, les enfants et<br />

mes autres plans et rêves paraissent soudain<br />

difficilement réalisables.» En même<br />

temps, Amaya Muñoz Pérez a dû se soumettre<br />

à un traitement à la cortisone à<br />

haute dose immédiatement après le diagnostic,<br />

afin de faire disparaître les symptômes<br />

et pour éviter des lésions durables.<br />

«C’était à la fois le paradis et l’enfer.» Le<br />

paradis parce que la thérapie était efficace<br />

et que les douleurs à la nuque et les fourmis<br />

avaient disparu. L’enfer parce que les<br />

effets secondaires étaient tout sauf anodins:<br />

«Je ressentais une grande nervosité<br />

intérieure, je n’arrivais pas à dormir, je<br />

gonflais à vue d’œil.» Amaya Muñoz Pérez<br />

a eu un épisode dépressif. «J’ai beaucoup<br />

pleuré et je me suis souvent demandé:<br />

pourquoi moi?»<br />

Le tout avec mesure<br />

Elle n’a toujours pas trouvé de réponse à<br />

cette question. Mais elle a cessé de se la<br />

poser. Sur ce parcours, elle a bénéficié du<br />

soutien de son entourage, d’un traitement<br />

antidépresseur de plusieurs mois et a évolué<br />

sur le plan personnel. Elle a appris à<br />

accepter que l’on ne peut pas influencer ou<br />

changer certaines choses. «Mais je ne me<br />

laisse plus intimider par la maladie: je fais<br />

tout ce qui me rend heureuse, même si ce<br />

n’est peut-être pas toujours ce qu’il y a de<br />

mieux pour mon corps. Le tout avec mesure,<br />

telle est ma devise.» Amaya Muñoz<br />

Pérez sort même le soir, parfois avec un<br />

cocktail ou une cigarette à la main. Elle<br />

continue de voyager, mais choisit soigneusement<br />

la destination, la date et la durée.<br />

Et sur le plan professionnel, elle a aussi<br />

trouvé un bon compromis. Elle travaille<br />

certes toujours à plein temps, mais a suivi<br />

une formation pour devenir codeuse médicale,<br />

afin de réduire le temps passé aux<br />

soins intensifs. «J’aime beaucoup travailler<br />

au chevet des patients, mais ce serait<br />

trop stressant et impliquerait un risque<br />

d’infection trop élevé si je ne travaillais<br />

que là-bas.» Pendant des années, elle a pu<br />

compter sur une super équipe à l’Hôpital<br />

universitaire de Zurich: «J’étais engagée<br />

pour travailler en trois équipes, mais mon<br />

équipe assumait toujours mes nuits et<br />

veillait à ce que je ne doive pas m’occuper<br />

de patients hautement infectieux.» Depuis<br />

que l’Hôpital universitaire de Zurich lui a<br />

proposé un poste à temps partiel à l’institut<br />

de médecine intensive comme data<br />

steward, elle ne travaille plus aux soins intensifs.<br />

Elle n’exclut cependant pas d’y retourner.<br />

«Mes collègues n’ont pas vraiment<br />

voulu prendre congé de moi.»<br />

La grossesse doit être planifiée<br />

Amaya Muñoz Pérez parle ouvertement de<br />

sa maladie et sur ce qui la préoccupe.<br />

Avant de tomber malade, elle a toujours<br />

désiré avoir des enfants, raconte-t-elle.<br />

Ce désir est toujours là. Si toutefois, elle<br />

décide d’avoir un enfant, elle doit bien le<br />

planifier. «Pour tomber enceinte, je dois<br />

interrompre le traitement.» De toute façon,<br />

elle n’a actuellement pas de conjoint.<br />

Et ici aussi, elle se pose plus de questions<br />

qu’avant le diagnostic. «A quel moment<br />

devrais-je parler de maladie à un partenaire<br />

potentiel? Et comment réagirait-il?»<br />

Elle n’a jusqu’ici pas fait de mauvaises<br />

expériences. «Mais la plupart des gens qui<br />

ne sont pas des spécialistes assimilent la<br />

sclérose en plaques au fauteuil roulant,<br />

même si ce n’est de loin pas le cas pour<br />

toutes les personnes concernées.»<br />

Plus forte et plus heureuse<br />

Outre le traitement médicamenteux,<br />

Amaya Muñoz Pérez doit régulièrement<br />

se soumettre à des examens par imagerie<br />

de sa tête et à un contrôle sanguin tous les<br />

trois mois. Elle n’a plus eu de poussée depuis<br />

quatre ans et son état est très stable.<br />

Elle ne ressent que quelques symptômes<br />

résiduels de poussées précédentes qu’elle<br />

a appris à gérer. «Je vois par exemple des<br />

images doubles lorsque je regarde à<br />

gauche. Pour remédier au problème, il me<br />

suffit de tourner la tête.» Il y a cependant<br />

autre chose que la maladie a durablement<br />

changé: «J’ai appris à être plus attentive<br />

à moi-même et à mes besoins et à ne plus<br />

trop me soucier de ce que les autres attendent<br />

de moi», explique Amaya Muñoz<br />

Pérez. Autrefois, elle était très timide et<br />

disait toujours oui à tout. Grâce à la sclérose<br />

en plaques et la réflexion sur ellemême,<br />

elle a gagné en force de caractère et<br />

est devenue plus ouverte et heureuse.<br />

«Sans la sclérose en plaques, je ne serais<br />

pas ce que je suis aujourd’hui. Et même si<br />

cela peut paraître affreux, ma maladie a<br />

aussi du bon.»<br />

Sclérose en plaques:<br />

origine, symptômes et<br />

évolution<br />

La sclérose en plaques est une maladie<br />

auto-immune, inflammatoire chronique<br />

du système nerveux central (cerveau<br />

et moelle épinière). Le système immunitaire<br />

attaque par erreur la myéline,<br />

c’est-à-dire la gaine protectrice des<br />

neurones. La démyélinisation ainsi<br />

déclenchée et l’éventuelle lésion des<br />

cellules et fibres nerveuses ralentissent<br />

la conduction des signaux nerveux.<br />

Les symptômes varient suivant la région<br />

touchée. Parmi les symptômes fréquents<br />

figurent des troubles de la vision, une<br />

faiblesse musculaire ou des spasmes<br />

musculaires, des vertiges, des sensations<br />

de fourmillement, des douleurs ou une<br />

sensibilité à la température, la fatigue,<br />

des pertes de performance cognitive,<br />

la dépression, les troubles de la parole<br />

et de la déglutition ainsi que des troubles<br />

vésicaux et intestinaux. On distingue<br />

différentes formes. La forme récurrenterémittente<br />

(évoluant par poussées) est<br />

la plus fréquente en début de maladie.<br />

Elle apparaît généralement entre 20 et<br />

45 ans et peut, après environ dix ans,<br />

passer à une forme secondaire progressive.<br />

Il existe cependant aussi des évolutions<br />

sans poussées visibles: dans le<br />

cas de la sclérose en plaques primaire<br />

chronique progressive, il apparaît dès le<br />

début une aggravation lente et progressive<br />

des symptômes. Les causes exactes<br />

de la sclérose en plaques demeurent<br />

inconnues.<br />

Plus d’informations sur:<br />

www.multiplesklerose.ch/fr<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 41


Point de mire: Plans<br />

Cascades spectaculaires et feux<br />

d’artifice font partie intégrante des<br />

créations de la troupe<br />

Peut-on planifier<br />

la créativité?<br />

L’envie irrépressible de briser les frontières et d’associer<br />

divertissement et innovation est la force motrice de la troupe de<br />

théâtre Karl’s kühne Gassenschau. Quelle est la place de la<br />

planification dans cet environnement créatif? Paul Weilenmann,<br />

cofondateur et directeur artistique, nous livre ses secrets.<br />

Christoph Bohn, auteur indépendant<br />

Photos: © Karl’s kühne Gassenschau<br />

42<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

KKG est célèbre pour ses performances<br />

créatives, non conventionnelles et<br />

spectaculaires. Ce qui m’amène à la<br />

question suivante: peut-on planifier<br />

la créativité?<br />

On peut faire divers aménagements pour<br />

faire naître la créativité. <strong>No</strong>us commençons<br />

toujours par échanger en cercle restreint.<br />

Qu’est-ce qui nous émeut au quotidien?<br />

Quelles histoires nous touchent?<br />

Qu’aimerions-nous voir sur scène? Qu’estce<br />

qui n’a encore jamais été fait sur la scène<br />

théâtrale? De ces discussions émerge un<br />

thème qui nous fascine. Et de cette fascination<br />

naît la force artistique de créer un<br />

spectacle théâtral.<br />

Mais nous organisons aussi des retraites<br />

créatives avant chaque nouvelle<br />

pièce, où nous invitons des personnes de<br />

l’extérieur pour faire un brainstorming.<br />

<strong>No</strong>us faisons la même chose avec notre<br />

propre équipe, qui a souvent un autre regard<br />

sur une pièce que nous, la direction.<br />

Biographie express<br />

Paul Weilenmann, qu’évoque pour<br />

vous le terme «planification»?<br />

Lorsque nous avons lancé à six la troupe<br />

Karl’s kühne Gassenschau, «KKG», il y a<br />

40 ans, nous n’avions rien planifié. Tout<br />

s’est fait spontanément, par pure envie. Aujourd’hui,<br />

c’est différent. Le fait de planifier<br />

les choses nous rassure, même si la réalité<br />

est très différente de ce que j’avais imaginé.<br />

Petite troupe de théâtre de rue à<br />

l’origine, KKG attire aujourd’hui près<br />

de 1400 spectateurs chaque soir.<br />

Cela cache forcément une grande<br />

planification.<br />

Assurément. <strong>No</strong>us avons commencé dans<br />

la rue avec une collecte au chapeau après<br />

le spectacle, aujourd’hui nous avons un<br />

système de billetterie sophistiqué et fonctionnel<br />

sur Internet. A l’époque, nous<br />

voulions seulement faire du cirque de rue<br />

pendant les vacances d’été et mettre en<br />

pratique ce que nous avions appris à l’école<br />

de mime d’Ilg. A aucun moment, il n’a été<br />

question de planifier. <strong>No</strong>us nous sommes<br />

lancés dans la vie de saltimbanque tout en<br />

étant prêts à retourner à nos précédents<br />

métiers si nécessaire.<br />

Plus l’activité se développait, plus il<br />

était important de planifier. Aujourd’hui,<br />

la prévoyance va de pair avec l’atteinte de<br />

nos objectifs. <strong>No</strong>us avons des obligations<br />

envers plus d’une centaine de collaborateurs,<br />

qui dépendent plus ou moins du<br />

succès ou de l’échec de nos spectacles.<br />

Cela implique des mois de préparation.<br />

Il faut inventer des concepts artistiques,<br />

concevoir des décors, dessiner des plans<br />

et obtenir d’innombrables autorisations.<br />

Le travail administratif ne diffère guère de<br />

celui d’autres entreprises qui doivent fabriquer<br />

et vendre un produit. La planification<br />

des processus créatifs est beaucoup<br />

plus difficile.<br />

Qu’avez-vous dû planifier spécifiquement<br />

pour le dernier spectacle de KKG,<br />

«Réception», et quand avez-vous<br />

commencé à le faire?<br />

En fait, nous avons commencé à planifier<br />

«Réception» il y a sept ans déjà. <strong>No</strong>us<br />

avons dû interrompre les préparatifs à<br />

cause du coronavirus. Ne sachant pas à<br />

quoi ressemblerait le monde après, nous<br />

avons décidé de résilier tous les contrats,<br />

Paul Weilenmann a toujours voulu<br />

devenir clown. Il rencontre Brigitt<br />

Maag, Ernesto Graf et Markus Heller<br />

à l’école de mime d’Ilg à Zurich.<br />

En 1984, ils fondent avec deux autres<br />

personnes le cirque de rue «Karl’s<br />

kühne Gassenschau» – avec une apostrophe<br />

dans le nom, pour faire râler<br />

les professeurs d’allemand. Au début,<br />

Paul Weilenmann s’intéresse surtout<br />

aux disciplines classiques du cirque<br />

comme l’acrobatie et le jonglage,<br />

mais il développe avec le temps un<br />

flair pour les mises en scène comiques<br />

et s’éloigne quelque peu des feux<br />

de la rampe pour se consacrer à la<br />

réalisation. Il est aujourd’hui membre<br />

de la direction de KKG et en assure<br />

la direction artistique. Depuis sa<br />

création il y a 40 ans, KKG a présenté<br />

22 productions différentes dans le<br />

cadre de plus de 3500 représentations,<br />

et devant plus de 3 millions de spectateurs<br />

– un bilan dont la troupe peut<br />

être fière.<br />

car nous ne voulions courir aucun risque.<br />

Habituellement, les travaux de préparation<br />

durent deux à trois ans. Mais plus<br />

nous vieillissons, plus nous commençons<br />

tôt. <strong>No</strong>us avons déjà réalisé tellement<br />

d’idées, et gravi des rochers, transformé<br />

des épaves de voitures, creusé des lacs artificiels<br />

et construit des piles de conteneurs<br />

rouillés. Pour les constructions scéniques<br />

principalement, ce n’est pas facile<br />

de s’attaquer à un terrain inconnu. Mais<br />

nous sommes toujours tentés de repousser<br />

les limites du possible.<br />

Dans la nouvelle pièce, nous avons dû<br />

relever de grands défis, car tout se passe<br />

sur, sous et avec l’eau. Les comédiennes,<br />

les techniciens et les musiciens ont suivi<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 43


Point de mire: Plans<br />

Esquisse de l’hôtel flottant pour la nouvelle pièce «Réception» de KKG.<br />

«Réception»:<br />

un spectacle aquatique<br />

de Karl’s kühne<br />

Gassenschau<br />

De l’eau partout. Au milieu, un grand<br />

hôtel et un réceptionniste lunatique.<br />

Débarquent alors les invités d’une noce,<br />

bien décidés à vivre une journée inoubliable.<br />

Mais soudain, rien n’est plus<br />

comme avant, la frontière entre rêve et<br />

réalité s’estompe – et le réceptionniste<br />

invite à la danse.<br />

Images oniriques, musique poétique,<br />

cascades à couper le souffle et effets<br />

pyrotechniques, le tout réuni dans le<br />

spectacle en plein air «Réception»,<br />

que la troupe de théâtre Karl’s kühne<br />

Gassenschau jouera à Dietikon (ZH)<br />

à partir de <strong>juin</strong> <strong>2024</strong>.<br />

Informations complémentaires et billets:<br />

www.reception.ch<br />

www.karlskuehnegassenschau.ch<br />

Jusqu’à 1400 spectateurs assistent chaque soir à ces spectacles incroyables.<br />

Un lac artificiel doté d’une technologie<br />

sous-marine a été construit pour «Akua».<br />

un cours de plongée en guise de préparation.<br />

La sécurité de l’équipe est extrêmement<br />

importante. Il faut des espaces de<br />

séchage pour les costumes et les accessoires.<br />

L’équipement de plongée est entretenu<br />

par des professionnels et la qualité<br />

de l’eau est régulièrement contrôlée.<br />

Les projets de construction ont également<br />

mis notre équipe technique à rude<br />

épreuve. Comment immerger tout un hôtel<br />

et faire en sorte qu’il soit à nouveau<br />

prêt pour la représentation du lendemain?<br />

Il n’existe pas de solutions standard pour<br />

44<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

Dans la pièce «Sektor1», l’énorme<br />

quantité de déchets envoyés en orbite<br />

retombe sur la Terre.<br />

cela. Elles doivent être inventées et créées<br />

avec les moyens limités dont nous disposons.<br />

Vos travaux de construction sont<br />

énormes et coûtent parfois des<br />

sommes à sept chiffres. Cela nécessite<br />

l’intervention de professionnels qui<br />

doivent planifier énormément de<br />

choses, y compris sur le plan financier?<br />

Oui, nous sommes fiers de pouvoir réaliser<br />

la plupart des choses avec nos propres<br />

employés, qui sont très engagés. <strong>No</strong>us<br />

sommes entourés d’artisans et de techniciens<br />

bien formés, qui aiment travailler<br />

dans un cadre non conventionnel. Ils sont<br />

prêts à se lancer dans l’aventure, même si,<br />

en ces temps de pénurie de main-d’œuvre<br />

qualifiée, ils pourraient accepter de bien<br />

meilleures offres. <strong>No</strong>us pouvons également<br />

maintenir les coûts à un niveau bas<br />

en recyclant de vieux éléments de scène.<br />

Et nous utilisons des effets pyrotechniques<br />

ainsi que des appareils pneumatiques<br />

et hydrauliques dans plusieurs productions.<br />

Revenons à la partie créative:<br />

comment définissez-vous le thème<br />

d’une nouvelle pièce? Comment le<br />

planifiez-vous ensuite? Comment<br />

procédez-vous exactement?<br />

<strong>No</strong>us improvisons énormément. <strong>No</strong>us<br />

choisissons les comédiens et comédiennes<br />

alors que nous ne savons pas encore exactement<br />

comment la pièce va se dérouler.<br />

Tout n’est pas prévisible. C’est aussi ce qui<br />

fait le charme de la pièce, car cela permet<br />

de créer des moments très authentiques et<br />

non conventionnels. D’un autre côté, cela<br />

comporte un risque non négligeable, car<br />

nous pouvons échouer. Mais nous sommes<br />

convaincus que la prise de risques est<br />

payante.<br />

La planification a presque toujours<br />

quelque chose de précis, parfois même<br />

de méticuleux. Peut-elle aussi être<br />

créative?<br />

Pour nous, la planification passe par la<br />

créativité. La planification est en soi un<br />

processus rationnel avec une pensée ciblée<br />

et une approche méthodique. Mais<br />

nous faisons beaucoup appel à l’inspiration<br />

et l’intuition.<br />

J’ai lu quelque part que les plans sont<br />

certes importants, mais qu’ils ne doivent<br />

jamais devenir une fin en soi, de sorte que<br />

la réalisation reste toujours décisive. C’est<br />

exactement ainsi que nous travaillons:<br />

seule la réalisation est planifiée. Les scènes<br />

surprenantes, les images non conventionnelles<br />

ou les dialogues amusants ne sont<br />

pas le fruit d’une planification ou de processus<br />

rationnels; au contraire, cela nécessite<br />

une grande créativité non planifiée et<br />

non filtrée.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 45


Point de mire: Plans<br />

Comment<br />

tirer profit du<br />

hasard<br />

Le hasard et la planification semblent s’opposer –<br />

mais est-ce vraiment le cas? Les recherches les plus récentes montrent<br />

que nous pouvons inclure le hasard dans notre planification.<br />

Christian Busch, auteur de l’ouvrage «Le hasard, facteur de réussite» et professeur à l’Université de Californie du Sud<br />

Les nouvelles idées naissent très souvent par hasard. <strong>No</strong>us avons donc tout intérêt à nous ouvrir à l’inattendu.<br />

<strong>No</strong>us recherchons souvent la<br />

précision, l’exactitude et le<br />

contrôle. La planification est<br />

essentielle. Mais quel contrôle<br />

avons-nous réellement sur notre vie,<br />

notre quotidien – et notre réussite professionnelle?<br />

Pour éviter de succomber à<br />

l’illusion de contrôle – à savoir que tout se<br />

passera toujours comme prévu – nous devons<br />

intégrer le hasard dans notre planification.<br />

Une découverte fortuite?<br />

Lors d’études cliniques sur un nouveau<br />

médicament contre les angines de poitrine,<br />

les chercheurs d’un laboratoire<br />

pharmaceutique leader découvrent que<br />

la prise du médicament s’accompagne<br />

chez les hommes d’un effet inattendu: une<br />

érection. Réalisant l’énorme potentiel de<br />

cette découverte pour le traitement de la<br />

dysfonction érectile (DE), les scientifiques<br />

réorientent leurs recherches vers l’impuissance<br />

masculine. Une fois le feu vert donné<br />

pour le nouveau traitement, le médicament,<br />

mis en vente sous le nom de Viagra,<br />

devient rapidement l’un des produits les<br />

plus connus et les plus prescrits au monde.<br />

Simple fruit du hasard? Pas du tout.<br />

Le hasard, facteur de réussite<br />

<strong>No</strong>s recherches à l’Université de Californie<br />

du Sud et à l’Université de New York (NYU)<br />

montrent que la sérendipité («bonheur ac-<br />

Photo: Adobe Stock<br />

46<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

tif»), qui résulte de l’interaction entre le<br />

hasard et l’action humaine, joue un rôle<br />

décisif dans la réussite. Que ce soit dans<br />

la recherche, la carrière ou la vie en général:<br />

de nombreuses personnes qui réussissent<br />

savent utiliser activement le hasard<br />

pour atteindre leurs objectifs, que ce soit<br />

consciemment ou inconsciemment. Qu’estce<br />

qui distingue ces personnes des autres?<br />

Et comment pouvons-nous mettre à profit<br />

la sérendipité dans notre carrière?<br />

Le scientifique français Louis Pasteur y<br />

avait déjà en partie répondu au XIX e siècle:<br />

«La chance ne sourit qu’aux esprits préparés.»<br />

Mais comment pouvons-nous nous<br />

préparer au hasard – et l’utiliser à notre<br />

avantage?<br />

Equilibre entre planification<br />

et inattendu<br />

Qui n’a pas déjà présenté son CV comme si<br />

la vie était un chemin planifié et organisé<br />

de manière rationnelle? <strong>No</strong>tre environnement<br />

nous donne souvent le sentiment<br />

que nous devons toujours tout contrôler,<br />

alors que cela n’est guère possible dans la<br />

réalité. Ce n’est que lorsque nous nous débarrassons<br />

de cette illusion que la sérendipité<br />

devient possible. Les leaders inspirants<br />

trouvent souvent un équilibre entre<br />

le sens de l’orientation et la capacité à apprécier<br />

l’inattendu.<br />

Appliquer la stratégie du crochet<br />

Une méthode pour favoriser le hasard positif<br />

consiste à créer des points d’accroche<br />

ou «crochets de sérendipité». Ces crochets<br />

facilitent les rencontres fortuites et les<br />

recoupements avec d’autres personnes et<br />

sujets. Par exemple, lorsqu’on demande à<br />

Oli Barrett, entrepreneur dans le domaine<br />

de l’éducation à Londres, ce qu’il fait dans<br />

la vie, il répond: «J’aime mettre les gens<br />

en relation, je travaille dans le secteur de<br />

l’éducation et je m’intéresse depuis peu de<br />

près à la philosophie. Mais ce que j’aime<br />

vraiment faire en dehors du travail, c’est<br />

jouer du piano». Cette réponse offre<br />

quatre points d’accroche potentiels: une<br />

passion (mettre les gens en relation), une<br />

activité (travailler dans le secteur de l’éducation),<br />

un intérêt (la philosophie) et un<br />

hobby (jouer du piano). En proposant plusieurs<br />

sujets de conversation, la probabilité<br />

de recoupements fortuits augmente.<br />

S’il se contentait de dire: «Je travaille dans<br />

l’éducation», les chances de telles rencontres<br />

seraient moindres. En mentionnant<br />

plusieurs accroches potentielles, il<br />

augmente la probabilité de réactions telles<br />

que: «Quelle coïncidence! Je pensais justement<br />

mettre en place une plateforme<br />

d’échange d’idées sur l’éducation. Parlons-en!»<br />

Cette méthode est efficace dans<br />

presque toutes les situations – lors de réunions,<br />

d’événements, de conférences et<br />

dans le cadre privé.<br />

Donner à d’autres personnes la possibilité<br />

de lancer de tels crochets est une<br />

autre stratégie qui rend plus probable la<br />

découverte de recoupements (aléatoires).<br />

Les questions ouvertes comme «Qu’est-ce<br />

qui t’intéresse en ce moment?» ou «Qu’estce<br />

qui t’a inspiré dans cette présentation?»<br />

nous permettent de trouver plus facilement<br />

des recoupements «par hasard».<br />

Identifier les connexions<br />

<strong>No</strong>us pouvons entraîner notre cerveau à<br />

percevoir les connexions – par exemple en<br />

réfléchissant simultanément, lors d’une<br />

conversation, au moment où nous pouvons<br />

faire une association ou apporter une<br />

idée. Dans l’esprit de la neuroplasticité,<br />

nous voyons les connexions se créer au<br />

fur et à mesure. <strong>No</strong>us pouvons entraîner ce<br />

«muscle mental». Le concept de sérendipité<br />

consiste à être ouvert à de nouvelles<br />

expériences et possibilités et à reconnaître<br />

le potentiel des événements inattendus.<br />

Les «enterrements de projet» sont un<br />

moyen efficace pour cela: les projets ou les<br />

idées qui n’ont pas fonctionné sont enterrés<br />

et l’on réfléchit aux enseignements que<br />

l’on peut tirer de cet échec. Cela ouvre souvent<br />

la voie à des connexions inattendues.<br />

Je pense à ce chef de projet qui a enterré<br />

une technologie de vitrage. Une personne<br />

tierce a alors réalisé que cette même technologie<br />

pouvait absorber de l’énergie, et<br />

cela a «par hasard» donné naissance à une<br />

partie du secteur solaire de l’entreprise.<br />

Le recadrage peut débloquer<br />

des situations<br />

Les possibilités de sérendipité sont nombreuses,<br />

mais nous n’en saisissons souvent<br />

qu’une petite partie. Les raisons en sont,<br />

entre autres, la peur du rejet ou le syndrome<br />

de l’imposteur. La bonne nouvelle,<br />

c’est qu’une meilleure compréhension de<br />

vous-même permettra d’identifier à quel<br />

moment vous vous mettez des barrières:<br />

comme lorsque vous avez une idée lumineuse,<br />

mais que vous ne l’exprimez pas en<br />

réunion par peur qu’elle ne soit pas vraiment<br />

aboutie. Ou lorsque, lors d’une conférence,<br />

vous avez la chance de pouvoir<br />

échanger avec une personne inspirante,<br />

mais vous préférez ne pas l’aborder, par<br />

crainte de passer pour quelqu’un d’inintéressant.<br />

Un moyen efficace de surmonter<br />

cet obstacle est le simple recadrage. Au lieu<br />

de vous demander ce qui pourrait arriver<br />

de pire si vous le faisiez (p. ex., être rejeté),<br />

demandez-vous au contraire ce qui pourrait<br />

arriver de pire si vous ne le faisiez pas<br />

(p. ex., regretter pendant des jours de ne<br />

pas avoir su saisir cette opportunité). Un<br />

tel recadrage vous aidera à favoriser et<br />

cultiver votre sérendipité.<br />

Les opportunités sont partout<br />

Il ne s’agit donc pas d’un «coup de chance»<br />

(comme par exemple naître dans une famille<br />

formidable – ce qui est à la base<br />

d’une grande partie de l’injustice sociale).<br />

Il s’agit de la «chance active», du hasard<br />

comme facteur de réussite, qui peut donner<br />

un sens à la vie et faire de l’inattendu<br />

une opportunité, plutôt qu’une menace<br />

potentielle. Chaque vol manqué ou promenade<br />

dans le parc devient une opportunité<br />

– pour une amitié, un nouvel intérêt,<br />

ou même un nouveau travail. Une fois que<br />

vous aurez réalisé cela, à la question «Que<br />

faire de ma vie et de ma carrière?», vous<br />

répondrez désormais: «Je me fie au hasard!»<br />

Bibliographie<br />

Busch, C. 2023. Le hasard, facteur<br />

de réussite: Comment utiliser l’incertitude<br />

et les événements inattendus à notre<br />

avantage. Hamburg: Murmann Verlag.<br />

Busch, C. 2022. Towards a theory<br />

of serendipity. <strong>Journal</strong> of Management<br />

Studies, in press.<br />

Busch, C. 2020. How to create your<br />

own career luck. Harvard Business Review.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 47


Point de mire: Plans<br />

Les animaux<br />

se projettent-ils<br />

dans le temps?<br />

Selon l’hypothèse de Bischof-Köhler, seuls les humains<br />

sont capables d’anticiper des besoins futurs dans la perspective<br />

du présent. Une série d’expériences suggère toutefois<br />

que cette capacité n’est pas l’apanage de l’homo sapiens.<br />

Markus Wild, professeur de philosophie théorique, Université de Bâle<br />

Imaginez que vous observez une<br />

meute de loups en train d’esquisser<br />

sur la neige, à l’aide de petits bâtons,<br />

un plan d’attaque contre un<br />

troupeau de cerfs. Difficile à imaginer en<br />

dehors des fables ou des romans fantastiques.<br />

Et pourquoi les animaux n’auraient-ils<br />

pas un comportement prospectif,<br />

c’est-à-dire tourné vers l’avenir, un<br />

comportement dans le présent, orienté<br />

vers le futur? En d’autres termes: leur<br />

comportement actuel est-il guidé par l’anticipation<br />

de leurs besoins futurs?<br />

Pourquoi les écureuils enterrent-ils<br />

des provisions?<br />

Comme le montre l’exemple ci-après, il est<br />

important de préciser la formulation. Les<br />

écureuils roux enterrent des graines et des<br />

noix pour avoir de quoi manger pendant la<br />

saison froide. Il s’agit là d’un comportement<br />

prospectif. Mais est-il guidé par des<br />

réflexions sur les besoins futurs? De nombreuses<br />

personnes – souvent aussi des<br />

étudiants dans mes cours – répondent<br />

spontanément par l’affirmative, et le justifient<br />

ainsi: en été, l’écureuil enterre une<br />

partie de sa nourriture pour pouvoir assouvir<br />

sa faim l’hiver venu, lorsqu’il n’y a<br />

pas de graines et de noix à disposition.<br />

Il existe toutefois une explication<br />

plus simple. Les écureuils ont une disposition<br />

innée à enterrer la nourriture pendant<br />

la saison chaude. Il y a ainsi suffisamment<br />

de nourriture en hiver et il leur<br />

suffit de creuser n’importe où pour trouver<br />

des noisettes. Les écureuils n’ont pas<br />

besoin de se projeter dans le temps, l’évolution<br />

s’en est chargée à leur place. Voyant<br />

la déception de mes étudiants face à cette<br />

réponse, j’ai décidé de qualifier de telles<br />

réponses d’hypothèses «rabat-joie».<br />

L’hypothèse de Bischof-Köhler<br />

La réponse spontanée exige beaucoup des<br />

écureuils: ils se souviennent des cachettes,<br />

savent que la nourriture vient à<br />

manquer en hiver et planifient leurs besoins<br />

futurs. Ce dernier point est important.<br />

Un comportement dans le présent,<br />

guidé par des réflexions sur l’avenir, implique<br />

une capacité à inhiber ses besoins<br />

actuels (notamment en renonçant à une<br />

satisfaction immédiate) afin de privilégier<br />

une récompense future. Selon l’hypothèse<br />

de Bischof-Köhler, les animaux en<br />

sont incapables. Dans la recherche, cette<br />

thèse est par exemple défendue par le psychologue<br />

Thomas Suddendorf [1]. Elle<br />

prétend que l’homme est le seul être vivant<br />

capable d’anticiper ses besoins futurs<br />

et donc d’agir dans le présent de manière<br />

à assurer leur satisfaction.<br />

Saïmiris assoiffés<br />

Cette hypothèse est-elle correcte? Je ne<br />

pense pas. Un certain nombre d’expériences<br />

menées ces vingt dernières années<br />

attestent que ce n’est pas le cas. Une<br />

première expérience a été réalisée sur des<br />

saïmiris [2]. Dans ce cadre, les singes pouvaient<br />

choisir de manger une datte ou<br />

quatre dattes. Il est important de préciser<br />

qu’ils sont vite assoiffés lorsqu’ils en<br />

consomment. Si les singes choisissaient<br />

de ne manger qu’une datte, ils pouvaient<br />

boire dans la foulée. Mais s’ils en prenaient<br />

quatre, l’eau ne leur était servie<br />

que longtemps après. Les animaux ont rapidement<br />

appris à ne prendre qu’une<br />

seule datte. Cependant, ce dispositif expérimental<br />

pose un problème, car les animaux<br />

ont peut-être seulement appris<br />

qu’une datte était rapidement suivie<br />

d’eau, mais pas quatre. Cela ne signifie<br />

toutefois pas qu’ils ont préféré une datte<br />

aux quatre en anticipation de leur future<br />

soif. Le doute subsiste. Il nous fallait des<br />

expériences plus concluantes.<br />

48<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Plans<br />

Bibliographie<br />

[1] Suddendorf, Th (2014).<br />

Der Unterschied. Was den Menschen<br />

zum Menschen macht. Berlin.<br />

Les orangs-outans mâles sauvages signalent la direction qu’ils prendront le lendemain en émettant de<br />

puissants cris le soir. Leurs congénères peuvent ainsi adapter leurs propres itinéraires en conséquence.<br />

[2] Naqshbandi, M., & Roberts,<br />

WA (2006). Anticipation of future events<br />

in squirrel monkeys (Saimiri sciureus)<br />

and rats (Rattus norvegicus): Tests of the<br />

Bischof-Kohler hypothesis. <strong>Journal</strong> of<br />

Comparative Psychology, 120(4), 345–357.<br />

Photo: Adobe Stock<br />

Les corvidés peuvent entrevoir<br />

le futur<br />

Les geais préfèrent certains aliments à<br />

d’autres. Si on leur donne deux types de<br />

nourriture, ils mangent d’abord celle qu’ils<br />

préfèrent et la cachent pour la déterrer<br />

plus tard. Or, les geais connaissent tout autant<br />

que nous la sensation de satiété relative.<br />

S’ils ont abusé de leur nourriture favorite,<br />

ils préfèrent manger autre chose.<br />

Ils agissent indépendamment de leur état<br />

de motivation alimentaire actuel en cachant<br />

un type de nourriture auquel ils ont<br />

eu accès à satiété, si cette nourriture est<br />

celle qu’ils vont préférer quand ils reviendront<br />

chercher de quoi se nourrir. Les<br />

geais seraient donc capables de prévoir<br />

leurs futurs besoins en nourriture [3].<br />

Les geais cachent leur petit-déjeuner<br />

Dans le cadre d’une autre expérience, des<br />

geais passent trois jours dans une première<br />

salle où ils reçoivent un petit-déjeuner,<br />

puis les trois jours suivants dans une<br />

deuxième salle où aucune pitance n’est<br />

déposée. Pendant les six jours, ils ont accès<br />

à de la nourriture dans une troisième salle<br />

à partir de 11h, tandis que les deux autres<br />

salles restent ouvertes. Le sixième ou le<br />

septième jour, les volatiles apportent et<br />

cachent de la nourriture dans la deuxième<br />

salle, s’assurant ainsi d’y trouver un petit-déjeuner<br />

à l’avenir. Ce dispositif expérimental<br />

remplit deux conditions pour une<br />

véritable anticipation des besoins futurs.<br />

Premièrement, il s’agit d’un comportement<br />

nouveau ou d’une combinaison de comportements<br />

anciens, ce qui permet d’exclure<br />

l’apprentissage associatif, comme<br />

c’est le cas chez les saïmiris. Et deuxièmement,<br />

le comportement sert un besoin futur<br />

qui diffère du besoin actuel [4].<br />

Les orangs-outans planifient leurs<br />

déplacements<br />

Afin de ne pas orienter mes recherches<br />

exclusivement sur la nourriture, je voudrais<br />

conclure en prenant l’exemple des<br />

orangs-outans en liberté. Le soir, les mâles<br />

adultes annoncent par des cris puissants<br />

la direction qu’ils prendront le lendemain.<br />

Un éventuel changement de direction est<br />

fréquemment annoncé par un nouveau<br />

cri, différent. Leurs congénères, solitaires<br />

par nature, s’adaptent alors à ces informations<br />

et décident soit de rester à proximité<br />

du mâle, soit de se tenir à distance. Les<br />

mâles adultes et leurs congénères peuvent<br />

ainsi planifier leurs déplacements du lendemain<br />

[5].<br />

[3] Correia SP, Dickinson A, Clayton<br />

NS (2007). Western scrub-jays anticipate<br />

future needs independently of their current<br />

motivational state. Curr Biol. 15;17(10),<br />

856–861. doi: 10.1016/j.cub.2007.03.063.<br />

[4] Raby CR, Clayton NS (2009).<br />

Prospective cognition in animals.<br />

Behav Processes 80(3):314-24.<br />

doi: 10.1016/j.beproc.2008.12.005.<br />

[5] van Schaik CP, Damerius L, Isler<br />

K (2013). Wild Orangutan Males Plan and<br />

Communicate Their Travel Direction One<br />

Day in Advance. PLoS ONE 8(9), e74896.<br />

Une base pour de nouvelles lois?<br />

Certaines espèces animales sont donc capables<br />

de planifier. J’estime dès lors que<br />

nous devrions intégrer dans nos projets<br />

humains le fait de permettre aux orangsoutans<br />

de continuer à élaborer leurs déplacements<br />

à travers la forêt. Cette capacité<br />

prospective ne constituerait-elle pas<br />

une bonne base pour ancrer dans la loi<br />

le droit à la vie des grands singes et des<br />

corvidés? C’est juridiquement possible et<br />

éthiquement plausible, seule la volonté<br />

politique fait défaut.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 49


Perspectives<br />

Les personnes trans ont<br />

aujourd’hui plus facilement<br />

accès aux mesures médicales<br />

de réassignation sexuelle<br />

qu’il y a dix ans.<br />

Actualités sur la dysphorie de genre: options de traitement chirurgical<br />

Chirurgie de transition<br />

de genre – quelles sont les<br />

possibilités?<br />

Les interventions chirurgicales chez les personnes transgenres<br />

ont augmenté au cours des dernières années. Elles peuvent améliorer<br />

la qualité de vie des personnes concernées, mais ne doivent pas être<br />

sous-estimées au regard des complications possibles.<br />

Barbara Mijuskovic, Focus sur l’innovation Variance de genre Hôpital universitaire de Bâle et<br />

Clinique de chirurgie plastique, reconstructive, esthétique et chirurgie de la main, Hôpital universitaire de Bâle<br />

Antje Feicke, Focus sur l’innovation Variance de genre Hôpital universitaire de Bâle et<br />

Clinique d’urologie, Hôpital universitaire de Bâle<br />

Image: Adobe Stock<br />

50<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Graphiques: Office fédéral de la statistique<br />

L’acceptation sociale de la<br />

dysphorie de genre (DG) ou de<br />

l’incongruité de genre (IG) a fortement<br />

augmenté ces dernières<br />

années. Même si les personnes transgenres<br />

continuent de vivre des situations<br />

discriminatoires, les transitions se déroulent<br />

aujourd’hui plus facilement qu’il<br />

y a encore dix ans. L’accès aux mesures<br />

médicales en Suisse s’est fortement amélioré<br />

ces dernières années, ce qui ne signifie<br />

toutefois pas que l’indication pour de<br />

tels traitements soit posée à la légère. Un<br />

examen et un accompagnement minutieux<br />

par des psychologues et psychiatres<br />

demeurent nécessaires, en particulier<br />

avant de procéder à des traitements<br />

irréver sibles. En Suisse, il y a des groupes<br />

de spécialistes issus de différentes disciplines<br />

telles que la psychiatrie, la psychologie,<br />

l’endocrinologie, la chirurgie, la<br />

dermatologie, les soins, la physiothérapie<br />

et la logopédie qui collaborent étroitement<br />

pour améliorer le traitement des<br />

personnes concernées (www.fachgruppetrans.ch).<br />

De plus, il existe des associations<br />

professionnelles internationales<br />

telles que la World Professional Association<br />

of Transgender Health (WPATH) qui<br />

publie des guides de pratique relatifs au<br />

traitement de personnes transgenres et<br />

organise régulièrement des formations et<br />

congrès [1].<br />

Tendance à la hausse pour les<br />

opérations<br />

Ces dernières années, les interventions<br />

chirurgicales d’affirmation du genre ont<br />

nettement augmenté en Suisse. L’Office<br />

fédéral de la statistique (OFS) a publié en<br />

septembre 2023 des chiffres relatifs à ces<br />

interventions. D’après le graphique 1, les<br />

hospitalisations pour des opérations de<br />

réassignation sexuelle ont doublé entre<br />

2019 et 2022 à environ 500 cas.<br />

Le tableau 1 donne un aperçu des interventions<br />

chirurgicales contribuant à<br />

une féminisation ou masculinisation.<br />

Avant de poser l’indication pour de telles<br />

interventions, les personnes concernées<br />

doivent présenter une évaluation psychologique<br />

et/ou psychiatrique relative à leur<br />

dysphorie de genre ou incongruité de<br />

genre. De plus, une hormonothérapie de<br />

transition doit avoir été initiée. Le type et<br />

l’ordre des interventions sont définis selon<br />

les besoins individuels ou le degré de la<br />

dysphorie de genre. Les traitements<br />

chirurgicaux sont indiqués au plus tôt à la<br />

majorité. La seule exception concerne la<br />

mastectomie qui peut être effectuée avant<br />

Tableau 1. Aperçu des interventions chirurgicales contribuant à une féminisation ou masculinisation.<br />

Masculinisant<br />

la majorité. La plupart des traitements<br />

d’affirmation de genre sont pris en charge<br />

par l’assurance de base.<br />

Interventions chirurgicales de<br />

féminisation<br />

Féminisant<br />

Poitrine Mastectomie Mammoplastie d’augmentation<br />

Organes<br />

génitaux<br />

Visage<br />

Hystérectomie, annexectomie,<br />

colpectomie<br />

Phalloplastie<br />

Orchidectomie<br />

Vaginoplastie<br />

Vulvoplastie<br />

Hospitalisations pour opération de réassignation sexuelle<br />

<strong>No</strong>mbre de cas hospitaliers et de personnes hospitalisées<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

Féminisation du visage<br />

Réduction de la pomme d’Adam<br />

Opération des cordes vocales<br />

0<br />

2019 2020 2021 2022<br />

Cas hospitaliers<br />

Personnes hospitalisées<br />

Source: OFS – Statistique médicale des hôpitaux © OFS 2023<br />

Graphique 1. Les hospitalisations pour des opérations de réassignation sexuelle ont fortement<br />

augmenté depuis 2019.<br />

Vaginoplastie<br />

Selon l’OFS, les chiffres concernant la<br />

mammoplastie d’augmentation restent relativement<br />

stables, alors que le nombre de<br />

vaginoplasties réalisées chaque année a<br />

nettement augmenté (graphique 2). Pour<br />

la vaginoplastie, on procède à une orchidectomie<br />

bilatérale avec ablation complète<br />

des corps caverneux. Ensuite, on<br />

procède à la construction d’un clitoris sensible<br />

à partir du faisceau neurovasculaire<br />

et de parties du gland, à la formation d’un<br />

néo-méat urétral externe ainsi que des petites<br />

et grandes lèvres et d’un néovagin. Il<br />

existe différentes techniques avec utilisation<br />

de tissus locaux, de muqueuse urétrale,<br />

de parties de l’intestin ou du péritoine<br />

[2, 3, 4]. Une dilatation du vagin doit<br />

être effectuée après la vaginoplastie,<br />

jusqu’à ce que le néovagin soit stable. Les<br />

rétrécissements du vagin, les sténoses de<br />

l’urètre ou les cicatrices douloureuses<br />

peuvent nécessiter une révision chirurgicale.<br />

Le taux de complications et de révisions<br />

chirurgicales associées est inférieur<br />

à 10%. Depuis des décennies, des études<br />

montrent que ces interventions améliorent<br />

la qualité de vie des femmes<br />

concernées [5], ce que nous pouvons également<br />

confirmer dans une publication récente<br />

sur la satisfaction des patients [6].<br />

Chirurgie de féminisation faciale<br />

La féminisation du visage, connue sous le<br />

terme de facial feminization surgery (FFS),<br />

est un domaine en pleine expansion dans le<br />

traitement de l’incongruité de genre ou<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 51


Perspectives<br />

dysphorie de genre. Les traits ou caractéristiques<br />

masculins du visage entraînent souvent<br />

des symptômes d’une dysphorie de<br />

genre chez les personnes transféminines<br />

qui sont parfois aussi mégenrées. La chirurgie<br />

permet d’adapter les traits du visage au<br />

sexe féminin en modifiant les structures<br />

osseuses, notamment le bourrelet sus-orbitaire,<br />

le menton et l’angle de la mâchoire.<br />

En outre, des adaptations des parties<br />

molles peuvent être réalisées, comme un<br />

lifting des sourcils, un abaissement de la<br />

ligne capillaire, un lipofilling des joues avec<br />

de la graisse autologue ou des implants et<br />

une réduction du philtrum. Les premières<br />

études réalisées prouvent l’efficacité de ces<br />

opérations [7]. La prise en charge de la FFS<br />

fait l’objet d’un examen individuel par les<br />

médecins-conseils des caisses-maladie.<br />

Interventions chirurgicales de<br />

masculinisation<br />

Mastectomie<br />

Selon l’OFS, l’opération de réassignation<br />

sexuelle la plus courante est la mastectomie.<br />

Elle a enregistré sa plus forte augmentation<br />

entre 2019 et 2022 (graphique 3). Il<br />

convient de noter que la mastectomie n’est<br />

pas seulement une option de traitement<br />

pour les hommes trans binaires, mais aussi<br />

pour les personnes non binaires. Comme<br />

déjà évoqué plus haut, cette intervention<br />

est la seule pour laquelle une indication<br />

peut, dans certaines circonstances, être<br />

posée avant la majorité [1]. Généralement,<br />

une telle indication est motivée par une<br />

situation de stress très prononcée chez de<br />

jeunes hommes trans lorsque la croissance<br />

des seins commence. Dans de telles situations,<br />

une évaluation psychologique ou<br />

psychiatrique minutieuse et l’implication<br />

des parents sont des éléments décisifs du<br />

traitement.<br />

Hospitalisations pour opérations de réassignation sexuelle de masculin<br />

vers féminin<br />

<strong>No</strong>mbre de cas selon le type d'opération<br />

Vaginoplastie<br />

(construction d'un vagin)<br />

Mammoplastie d’augmentation<br />

Orchidectomie<br />

(ablation des testicules)<br />

Pénectomie<br />

(ablation du pénis)<br />

Réparation du clitoris<br />

2019 2020 2021 2022<br />

0 10 20 30 40 50 60 70 80<br />

Source: OFS – Statistique médicale des hôpitaux © OFS 2023<br />

Graphique 2. Le nombre de vaginoplasties réalisées chaque année a nettement augmenté<br />

entre 2019 et 2022, tandis que les chiffres relatifs à la mammoplastie d’augmentation sont restés<br />

relativement constants.<br />

Hospitalisations pour opérations de réassignation sexuelle de féminin<br />

vers masculin<br />

<strong>No</strong>mbre de cas selon le type d'opération<br />

Mastectomie<br />

(ablation des seins)<br />

Hystérectomie<br />

(ablation de l'utérus)<br />

Phalloplastie<br />

La réassignation génitale chez les hommes<br />

trans représente l’intervention la plus<br />

complexe parmi les opérations de réassignation<br />

sexuelle. Les chiffres sont stables<br />

d’après les statistiques nationales (graphique<br />

3). L’objectif est de créer un phallus<br />

qui permette des rapports sexuels et la<br />

miction debout et qui soit le plus esthétique<br />

possible. La méthode la plus courante<br />

est la phalloplastie par lambeau radial<br />

de type «tube dans un tube» [8]. Des<br />

tissus cutanés et sous-cutanés sont prélevés<br />

sur l’avant-bras avec les nerfs et les<br />

vaisseaux. Pour l’urètre, une partie de la<br />

plastie par lambeau est tubularisée vers<br />

Salpingo-ovariectomie<br />

(ablation des ovaires et<br />

des trompes de Fallope)<br />

Phalloplastie<br />

(construction d'un pénis)<br />

2019 2020 2021 2022<br />

0 50 100 150 200 250<br />

Source: OFS – Statistique médicale des hôpitaux © OFS 2023<br />

Graphique 3. L’opération de réassignation sexuelle la plus courante est la mastectomie.<br />

Le nombre de cas a presque triplé entre 2019 et 2022.<br />

52<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

l’intérieur, le reste du tissu est placé vers<br />

l’extérieur pour former le corps du pénis.<br />

Le néophallus est transféré librement. Les<br />

vaisseaux et les nerfs sont anastomosés<br />

par microchirurgie dans l’aine. Une méthode<br />

alternative (appelée phalloplastie<br />

«ante ro lateral thigh flap» [ALT]) consiste à<br />

pré lever le tissu pour le phallus au niveau<br />

de la cuisse [9]. Compte tenu de la complexité<br />

de l’opération et des complications<br />

possibles telles que les fistules et les sténoses<br />

de l’urètre, qui surviennent dans<br />

20 à 30% des cas [10, 11], il est essentiel<br />

d’informer minutieusement la personne<br />

avant l’opération. La métaidoïoplastie<br />

(«clitpen» ou «minipénis») représente une<br />

alternative à la phalloplastie. L’administration<br />

de testostérone entraîne une<br />

hyper trophie du clitoris. Un urètre est formé<br />

jusqu’à la pointe du clitoris au moyen<br />

de plasties par lambeaux pédiculés provenant<br />

des petites lèvres. Cette intervention<br />

permet aux personnes transmasculines<br />

d’uriner en position debout. Les complications<br />

urétrales conduisent ici aussi à<br />

des opérations de révision dans 20 à 30%<br />

des cas [10, 12]. Les dernières étapes de la<br />

réassignation génitale sont la construction<br />

du gland ainsi que la mise en place de<br />

prothèses érectiles et d’implants testiculaires<br />

après la cicatrisation complète du<br />

néophallus et la mise en place d’un néouretère<br />

pleinement fonc tionnel [12].<br />

Perspectives: d’autres analyses de<br />

satisfaction sont nécessaires<br />

Les opérations de réassignation sexuelle<br />

sont de plus en plus fréquentes. D’autres<br />

analyses de satisfaction réalisées parmi<br />

les patients fourniront des informations<br />

supplémentaires sur la nécessité et l’efficacité<br />

de ces traitements.<br />

Annonce<br />

Bibliographie<br />

[1] Coleman E, Bockting W, Botzer M,<br />

Cohen-Kettenis P, DeCuypere G, Feldman J et<br />

al. (2012) Standards of care for the health of<br />

transsexual, transgender, and gender-nonconfirming<br />

people, version 7. Int J Transgenderism<br />

13(4):165–232.<br />

[2] Papadopulos NA et al. (2017)<br />

Combined vaginoplasty technique for<br />

male-to-female sex reassignment surgery:<br />

Operative approach and outcomes. J Plast<br />

Reconstr Aesthet Surg. 70(10):1483–1492.<br />

[3] Karel E Y Claes, Piet Pattyn,<br />

Salvatore D’Arpa, Cedric Robbens, Stan J<br />

Monstrey (2018) Male-to-Female Gender<br />

Confirmation Surgery: Intestinal Vaginoplasty.<br />

Review Clin Plast Surg. 45(3):351–360. doi:<br />

10.1016/j.cps.2018.03.006.<br />

[4] Casaton Guerra CD, Matic S, Bozic<br />

M, Stojanovic B, Bencic M, Gruber N, Pusica S,<br />

Korac G, Djordjevic ML (2022) Urology.<br />

Laparoscopy Assisted Peritoneal Pull-Through<br />

Vaginoplasty in Transgender Women<br />

66:301–302. doi: 10.1016/j.urology.2022.05.001.<br />

Epub 2022 May 10.<br />

[5] Papadopulos NA, Lellé JD, Zavlin D,<br />

Herschbach P, Henrich G, Kovacs L, Ehrenberger<br />

B, Kluger AK, Machens HG, Schaff J.J (2017)<br />

Quality of Life and Patient Satisfaction<br />

Following Male-to-Female Sex Reassignment<br />

Surgery. Sex Med.14(5):721–730. doi: 10.1016/j.<br />

jsxm.2017.01.022.<br />

[6] Mijuskovic B, Niggli S, Bausch K,<br />

Garcia Nuñez D, Schaefer DJ, Feicke A (<strong>2024</strong>)<br />

Feminizing genital gender affirmation surgery:<br />

Patient-reported outcomes of urethral flap and<br />

classical penile inversion techniques.<br />

International <strong>Journal</strong> of Transgender Health.<br />

doi: 10.1080/26895269.<strong>2024</strong>.2305201.<br />

[7] Morrison SD, Capitán-Cañadas F,<br />

Sánchez-García A, Ludwig DC, Massie JP,<br />

<strong>No</strong>lan IT et al. (2020) Prospective quality-of-life<br />

outcomes after facial feminization surgery: an<br />

international multicenter study. Plast Reconstr<br />

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[8] Chang TS, Hwang W (1984) Forearm<br />

flap in one-stage reconstruction of the penis.<br />

Plast Reconstr Surg 74:251–258.<br />

[9] van der Sluis WB et al. (2017) Double<br />

flap phalloplasty in transgender men: Surgical<br />

technique and out-come of pedicled anterolateral<br />

thigh flap phalloplasty combined with radial<br />

forearm free flap urethral reconstruction.<br />

Microsurgery 37(8):917–923.<br />

[10] Wang AMQ, Tsang V, Mankowski P,<br />

Demsey D, Kavanagh A, Genoway K (2022)<br />

Outcomes following gender affirming<br />

Phalloplasty: A systematic Review and<br />

Meta-Analysis. Sex Med Rev 10:499–512.<br />

[11] Hu CH, Chang CJ, Wang SW, Chang<br />

KV (2022) A systematic review and meta-analysis<br />

of urethral complications and outcomes in<br />

transgender men. J Plast Reconstr Aesthet Surg<br />

75(1):10–24.<br />

[12] Liedl B,. Kogler T, Witczak M,<br />

Himmler M, Wallmichrath J (2020) Gender<br />

affirmation female to male-metaidoioplasty.<br />

Die Urologie 59(11):1331–1339.<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 53


Perspectives<br />

Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />

Klinik-Update<br />

Achalasie <strong>2024</strong><br />

Ulrich Klaus Fetzner 1, 2, 3 , Ioannis Dimopoulos 1 , Felix Berlth 2, 4 , Peter Grimminger 2 und Berthold Gerdes 1<br />

Definition und Klassifikation<br />

Dysmotilitäten der Speiseröhre können<br />

sowohl den tubulären Ösophagus als auch<br />

den unteren Ösophagussphinkter betreffen,<br />

meist liegt eine Kombination von beidem<br />

vor. Bei der klassischen Achalasie als<br />

häufigste Form dieser Dysmotilitäten<br />

handelt es sich um eine primäre Funktionsstörung<br />

des unteren Ösophagussphinkters<br />

(UÖS) mit sekundärer Störung<br />

des tubulären Ösophagus. Die Relaxa tion<br />

des UÖS ist dabei vermindert oder fehlt<br />

komplett (erhöhter integrierter Relaxationsdruck).<br />

Die Peristaltik des tubulären<br />

Ösophagus ist vermindert oder fehlt ebenso<br />

gänzlich. Drei Subtypen werden unterschieden<br />

(Tabelle 1).<br />

Abzugrenzen von der Achalasie (Chicago-Kategorie<br />

I) sind die weitaus selteneren<br />

Krankheitsbilder diffuser Ösophagospasmus<br />

und Nussknackerösophagus<br />

als primär tubuläre Funktionsstörungen,<br />

der hypertensive untere Ösophagussphinkter<br />

und weitere Ösophagusmotilitätsstörungen<br />

(Chicago Kategorie II bis<br />

IV) [1 – 4].<br />

1 <br />

Klinik für Allgemeinchirurgie, Viszeral-,<br />

Thorax-, Kinder- und Endokrine Chirurgie,<br />

Johannes Wesling Klinikum, Universitätsklinikum<br />

der Ruhr Universität Bochum,<br />

Minden, Deutschland<br />

2 <br />

Klinik für Allgemein-, Viszeral- und Transplantationschirurgie,<br />

Universitätsmedizin<br />

der Johannes-Gutenberg-Universität Mainz,<br />

Deutschland<br />

3<br />

EUFH, <br />

Hochschule für Gesundheit, Soziales<br />

und Pädagogik, Köln<br />

4 <br />

Klinik für Allgemeine-, Viszeral- und Transplantationschirurgie<br />

des Universitätsklinikums<br />

Tübingen<br />

* Der Artikel wurde erstmalig in der «Therapeutischen<br />

Umschau» (2022), 79(3), 1–8, publiziert und<br />

erscheint hier in einer aktualisierten Fassung.<br />

54<br />

Tabelle 1. Drei Subkategorien der Achalasie nach Pandolfino. Typ II und III wurden früher<br />

auch als «Vigorous Achalasie» bezeichnet und sind vermutlich Frühstadien der Typ-I-Achalasie<br />

mit noch erhaltenen tubulären Kontraktionen [4]<br />

Einteilung nach Pandolfino<br />

Typ I<br />

klassische Achalasie<br />

Typ II<br />

panösophageale Kompression<br />

Typ III<br />

spastische Form<br />

Kriterien<br />

Wenig / keine Kontraktionen in der tubulären<br />

Speiseröhre<br />

Druckbildung zwischen oberem und unterem<br />

Ösophagussphinkter<br />

Spastische Kontraktionen der tubulären<br />

Speiseröhre<br />

Pathogenese /Ätiologie<br />

Der Ruhetonus des unteren Ösophagussphinkters<br />

wird durch neurale, humorale<br />

und muskuläre Faktoren bestimmt. Bei<br />

der Achalasie ist dieses komplexe Zusammenspiel<br />

multifaktoriell gestört. Auf Boden<br />

einer genetischen Disposition kommt<br />

es vermutlich durch eine autoimmune<br />

Reaktion nach externem – möglicherweise<br />

infektiologischem – Stimulus zu einer<br />

Neurodegeneration des Plexus myentericus<br />

(Auerbach).<br />

Im fortgeschrittenen Stadium zeigt<br />

sich eine Hypertrophie des unteren Ösophagussphinkters,<br />

im Spätstadium kann<br />

er hochgradig bindegewebig durchsetzt<br />

sein. Der tubuläre Ösophagus erweitert<br />

sich zunehmend bis hin zum Megaösophagus.<br />

Die Achalasie geht einher mit einem<br />

deutlich erhöhten Karzinomrisiko sowohl<br />

für das Adenokarzinom (AC) als auch das<br />

Plattenepithelkarzinom (PEC). Dies wird<br />

erklärt durch die «Malclearance» mit prolongiertem<br />

<strong>No</strong>xen-Kontakt (PEC) und vermehrten<br />

Reflux und Barrett-Entwicklung<br />

nach Achalasiebehandlung (AC).<br />

Die Physiologie der schluckinduzierten<br />

Relaxation ist teilweise noch unverstanden,<br />

sie scheint jedoch vagusassoziiert<br />

vermittelt mit vasoaktivem Polypeptid<br />

und Stickstoffmonoxid als Transmitter<br />

(VIP / NO). Warum es zu einer Störung an<br />

dieser Schnittstelle kommt, bleibt unklar.<br />

Auch ob der beobachtete Neurotransmittermangel<br />

Ursache oder Folge der Störung<br />

ist. Infektiologische (Trypanosoma cruzi,<br />

Chagas-Krankheit), genetische, autoimmune<br />

und neurodegenerative Aspekte<br />

werden ätiologisch diskutiert. Morphologisch<br />

finden sich mikroskopisch vermehrt<br />

zytotoxische T-Zell-Lymphozyten,<br />

Eosinophile und Mastzellen im Auerbachplexus<br />

dieser Region mit Zeichen des<br />

Ganglienzelluntergangs der hemmenden<br />

Neurone und mit konsekutiven makroskopischen<br />

Zeichen der Fibrose und Muskelhypertrophie.<br />

Die sekundäre tubuläre<br />

Störung scheint vagus-cholinerg assoziiert<br />

durch Verlust der stimulierenden<br />

Neurone [5 – 16].<br />

Epidemiologie<br />

Die Achalasie kann grundsätzlich in jedem<br />

Lebensalter auftreten, bei Kindern<br />

wird sie sehr selten beobachtet. Der Altersgipfel<br />

liegt bei 30 bis 60 Jahren, eine<br />

Geschlechterprä ferenz gibt es nicht. Die<br />

Inzidenz beträgt etwa 0,5 bis 2 / 100 000<br />

Einwohnern pro Jahr. Die Prävalenz liegt<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Patient:<br />

Pollok, Susanne<br />

6269598<br />

Gender: Weiblich Physician: Dr. Berlth<br />

DOB / Age: 17.09.1979 Operator: Allzeit<br />

Height: 157 cm Referring Physician:<br />

Procedure: Esophageal Manometry<br />

with Impedance<br />

Examination Date: 07.06.2021<br />

Perspectives<br />

Swallow Composite (mean of 10 swallows)<br />

Resting Pressure Profile & Anatomy<br />

Basal Pressures*<br />

LES, respiratory min(mmHg) 25.9 (4.8-32.0)<br />

LES, respiratory mean(mmHg) 37.4 (13-43)<br />

UES mean(mmHg) 42.9 (34-104)<br />

Anatomy*<br />

LES proximal(cm) 40.5<br />

LES intraabdominal(cm) 1.4<br />

PIP(cm) 42.5<br />

Esophageal length(cm) 23.9<br />

Hiatal hernia<br />

<strong>No</strong><br />

Motility*<br />

Dist. wave amplitude(mmHg) 145.9 (43-152)<br />

Wave dur. @ LES -3.0 & 7.0(s) 3.9 (2.7-5.4)<br />

Onset vel. (LES -11.0 to -3.0)(cm/s) 4.5 (2.8-6.3)<br />

Percent peristaltic(%) 100<br />

Percent simultaneous(%)<br />

0 (≤10%)<br />

Percent failed(%) 0 (0%)<br />

Distal contr. integral(mmHg-cm-s) 2728.7 (500-5000)<br />

Incomplete bolus clearance(%) 0<br />

Residual Pressures*<br />

LES (mean)(mmHg) 11.8 ( 10 Kilo 5 – 10 Kilo < 5 kg keiner<br />

3 2 1 0<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 55


Patient:<br />

Kunz, Hans-Jürgen<br />

6273053<br />

Perspectives<br />

Gender: Male Physician: Dr. Berlth<br />

DOB / Age: Operator: Sommerfeld<br />

Height: 178 cm Referring Physician:<br />

Procedure: Esophageal Manometry<br />

with Impedance<br />

Examination Date: 28.04.2021<br />

Swallow Composite (mean of 10 swallows)<br />

Resting Pressure Profile & Anatomy<br />

Basal Pressures*<br />

LES, respiratory min(mmHg) 51.9 (4.8-32.0)<br />

LES, respiratory mean(mmHg) 65.0 (13-43)<br />

UES mean(mmHg) 62.5 (34-104)<br />

Anatomy*<br />

LES proximal(cm) 47.0<br />

LES intraabdominal(cm) 1.5<br />

PIP(cm) 48.3<br />

Esophageal length(cm) 28.1<br />

Hiatal hernia<br />

<strong>No</strong><br />

Motility*<br />

Dist. wave amplitude(mmHg) N/A (43-152)<br />

Wave dur. @ LES -3.0 & 7.0(s) N/A (2.7-5.4)<br />

Onset vel. (LES -11.0 to -3.0)(cm/s) N/A (2.8-6.3)<br />

Percent peristaltic(%) 0<br />

Percent simultaneous(%)<br />

0 (≤10%)<br />

Percent failed(%) 100 (0%)<br />

Distal contr. integral(mmHg-cm-s) N/A (500-5000)<br />

Incomplete bolus clearance(%) 0<br />

Residual Pressures*<br />

LES (mean)(mmHg) 31.0 (


Perspectives<br />

Therapie<br />

Zur Behandlung der Achalasie empfiehlt<br />

sich dringend ein auf die Behandlung von<br />

Speiseröhrenerkrankung spezialisiertes<br />

Zentrum, da hier die personellen und apparativen<br />

Voraussetzungen interdisziplinär<br />

sowohl diagnostisch als auch therapeutisch<br />

vorgehalten werden und insbesondere<br />

beim Auftreten von Komplikationen<br />

adäquat reagiert werden kann.<br />

Eine kurative, kausale Therapie der<br />

Achalasie ist nicht möglich, die Behandlung<br />

ist immer rein symptomatisch.<br />

Therapieziel ist die Beseitigung des Passagehindernisses<br />

im unteren Ösophagussphinkter.<br />

Dadurch kann sich die<br />

Speiseröhre entleeren und es werden die<br />

Symptome von Regurgitationen mit allen<br />

Folgen gelindert.<br />

Die Peristaltik der tubulären Speiseröhre<br />

kann therapeutisch nicht «imitiert»<br />

werden, dies ist jedoch auch<br />

bedeutend weniger relevant, da sich die<br />

Speiseröhre mit etwas Latenz auch durch<br />

die Schwerkraft entleert.<br />

Eine deutsche Leitlinie zur Behandlung<br />

der Achalasie liegt bis dato nicht vor.<br />

International legt die Society of American<br />

Gastrointestinal and Endoscopic Surgeons<br />

(SAGES) eine Leitlinie vor, welche jedoch<br />

seit über zehn Jahren nicht überarbeitet<br />

wurde [25].<br />

Medikamentöse Behandlung<br />

Die pharmakologische Behandlung der<br />

Achalasie wird hier eher aus didaktischen<br />

und Gründen der Vollständigkeit aufgeführt.<br />

Bei schlechter Wirksamkeit und hohem<br />

Nebenwirkungsprofil (Kopfschmerz,<br />

Blutdruckabfall) hat sie praktisch keinen<br />

bedeutenden Stellenwert mehr. Medikamentöse<br />

Therapieversuche umfassen<br />

die Gabe von Calciumantagonisten (zum<br />

Beispiel Nifedipin sublingual 30 min vor<br />

dem Essen), Nitraten (NO-Freisetzung),<br />

Phosphodiesterase­ 5-Inhibitoren, Atropin,<br />

Terbutalin oder Theophyllin.<br />

Die medikamentöse Behandlung bietet<br />

eine Option für sehr alte und komorbide<br />

Patienten, die sich nicht für eine<br />

Operation qualifizieren und von der endoskopischen<br />

Behandlung nicht zufriedenstellend<br />

profitieren.<br />

In anderen Fällen lässt sich gelegentlich<br />

bei akzeptabler Verträglichkeit der<br />

medikamentösen Behandlung die chirurgische<br />

Therapie etwas hinauszögern.<br />

Der Zeitpunkt der Operation sollte jedoch<br />

nicht zu spät gewählt werden, um strukturelle<br />

Veränderungen (zum Beispiel Dilatation)<br />

der Speiseröhre zu begrenzen.<br />

Abbildung 3. Breischluck-Ösophagogramm bei Achalasie. Dilatierter tubulärer Ösophagus<br />

mit insuffizienter Entleerung und filiformem KM-Durchtritt durch den unteren Ösophagusspinkter.<br />

Pneumatische Dilatation<br />

Die endoskopisch pneumatische Ballondilatation<br />

des un teren Sphinkters, zum<br />

Beispiel unter Durchleuchtungs kontrolle<br />

auf 30 mm, hingegen bringt unter Umständen<br />

hervorragende, jedoch meist nur<br />

temporäre Symptom linderung. Sie kann<br />

einmalig durchgeführt werden oder mehrfach<br />

wiederholt werden.<br />

Bei älteren Patienten kann die Dilatation<br />

durchaus längerfristigen Erfolg<br />

zeigen und auch primär die Behandlung<br />

der Wahl darstellen. Insbesondere bei<br />

Vorliegen von operativen Kontraindikationen<br />

ist die pneumatische Di latation eine<br />

gute Behandlungsalternative zur Operation.<br />

Das Risiko einer Perforation liegt bei<br />

2 – 15 % [27].<br />

Botulinumtoxin<br />

Die endoskopische Injektion von Botulinumtoxin<br />

in den unteren Ösophagussphinkter<br />

erbringt eine gute Linderung<br />

der Symptome für ein bis drei Monate. Die<br />

Wirkung ist Acetylcholin-getriggert und<br />

bewirkt eine Reduktion des Ruhetonus<br />

des unteren Ösophagussphinkters um<br />

bis zu 50 %. So wird in Kombination mit<br />

der Schwerkraft die Entleerung des Ösophagus<br />

begünstigt. Für die Botulinumtoxin-Behandlung<br />

sprechen die einfache<br />

Durchführbarkeit und zunächst auch geringe<br />

Komplikationsrate.<br />

Von Nachteil ist die begrenzte Wirkungsdauer,<br />

vor allem aber die in unterschiedlichem<br />

Masse auftretenden Entzündungen,<br />

welche durch resultierende<br />

Vernarbungen von Muskularis und Mukosa<br />

die spätere Standardopera tion (Myotomie,<br />

siehe unten) erschweren, komplikativer<br />

oder gar unmöglich machen können.<br />

In der Literatur wird von um 30 % erhöhten<br />

intraoperativen Perforations raten<br />

unter Heller-Myotomie (siehe unten) nach<br />

voraus gehender Botulinumtoxin-Behandlung<br />

berichtet.<br />

Für ältere Menschen, insbesondere bei<br />

Vorliegen von operativen Kontraindikationen<br />

kann die Botulinumtoxin­ Injektion<br />

ebenso eine gute Behandlungsalternative<br />

zur Operation darstellen, insbesondere bei<br />

wiederholter Anwendung [28].<br />

Operation<br />

Eine Operation kann bei erfolglosen konservativen<br />

beziehungsweise endoskopisch-interventionellen<br />

Massnahmen in Betracht<br />

gezogen werden. Nach aktueller Studienlage<br />

ist aber auch – bei fehlenden Kontraindikationen<br />

für eine Operation und bei<br />

nur mässig dilatierten tubulären Ösophagi<br />

unter 10 cm – insbesondere bei jungen Patienten<br />

die primäre, transabdominelle laparoskopische<br />

Heller-Myotomie (LHM) das<br />

Verfahren der Wahl in der Behandlung der<br />

Achalasie, insbesondere bei Typ I.<br />

Die Myotomie umfasst dabei eine<br />

Strecke meist über 8 – 10 cm, davon mindestens<br />

6 cm ösophageal und min destens<br />

2 – 3 cm im Bereich unterhalb der Kardia.<br />

Das viszerale Peritoneum wird eröffnet,<br />

die äussere Öso phagus-Längsmuskulatur<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 57


Perspectives<br />

Abbildung 4. Operationsresektat eines Megaösophagus nach wiederholten<br />

konservativen und operativen Behandlungen über Jahre. Aspekt nach<br />

Resektion.<br />

Abbildung 5. Operationsresektat eines Megaösophagus nach wiederholten<br />

konservativen und operativen Behandlungen über Jahre. Aspekt nach<br />

longitudinaler Eröffnung des Präparates.<br />

wird auseinandergedrängt, die innere<br />

Ösophagus-Ringmuskulatur wird im Bereich<br />

der manometrischen Veränderungen<br />

bis auf die Mukosa gespalten. Dieses Operationsprinzip<br />

wird seit 1913 nach seinem<br />

Erstbeschreiber – dem deutschen Chirurgen<br />

Ernst Heller (Leipzig, 1877 – 1964) Kardio-Myotomie<br />

– genannt und stellt heute<br />

noch den Standard dar. Seit den 90er-Jahren<br />

in der minimalinvasiven Form der<br />

laparoskopischen Hellermyotomie (LHM).<br />

Das Verfahren ist effektiv, allerdings kreiert<br />

es methodenbedingt oft einen relevanten<br />

Reflux. Zur Refluxprophylaxe und zur<br />

Deckung der vulnerablen Ösophagusmukosa<br />

in den ersten postoperativen Tagen<br />

wird daher im zweiten Teil der Operation<br />

die operativ angelegte Spaltung anterior<br />

mit Fundus gedeckt zum Beispiel nach<br />

Dor. Nach LHM mit anteriorer Fundoplikatio<br />

nach Dor benötigen nur wenige Patienten<br />

Protonenpumpen- Inhibitoren (PPI)<br />

postoperativ.<br />

Die Lagerung des Patienten und die<br />

Zugänge erfolgen im Standard-Setting bei<br />

Oberbaucheingriffen wie zum Beispiel in<br />

der Refluxchirurgie, bariatrischen Chirurgie<br />

oder Hybridösophaguschirurgie.<br />

Die Speiseröhre wird am Hiatus freigelegt<br />

unter strenger Schonung der Vagusnerven<br />

und -äste. Unterhalb der Kardia erfolgt<br />

am Magen der Einstieg in die Myotomie<br />

unter simultaner endoskopischer und<br />

idealerweise auch manometrischer Kontrolle<br />

(Rendezvous-Verfahren). So findet<br />

man den richtigen Einstieg, kann die Vollständigkeit<br />

der Myotomie kontrollieren<br />

und eine eventuelle Perforation unmittelbar<br />

detektieren. Ist diese der Fall, kann sie<br />

unmittelbar mit resorbierbarem Nahtmaterial<br />

verschliessen. Die Mukosa sollte auf<br />

etwa ⅓ der Zirkumferenz frei liegen. Nach<br />

ausreichender Spaltung auch nach kranial<br />

erfolgt die anteriore Deckung der Mukosa<br />

mit Magenfundus. Dieser wird beidseits<br />

an die Ösophagus- und Magenlefzen mit<br />

etwa vier bis fünf resorbierbaren Einzelknöpfen<br />

fixiert.<br />

1958 wurde das gleiche Verfahren<br />

modifiziert mit transthorakalem, später<br />

thorakoskopischem Zugang beschrieben.<br />

Dies bleibt jedoch Ausnahmen wie zum<br />

Beispiel bei Re-Eingriffen oder bei schweren<br />

intraabdominalen Adhäsionen vorenthalten.<br />

Über erste robotisch-assistierte Erfahrungen<br />

in der chirurgischen Achalasiebehandlung<br />

wird berichtet. Hier gefällt<br />

zunächst die sehr geringe Rate an<br />

Schleimhautperforationen, was der exzellenten<br />

und vergrösserten Sicht und der<br />

ruhigen Kameraposition geschuldet sein<br />

dürfte. Langfristig vergleichende Studien<br />

existieren selbstredend noch nicht.<br />

Die kardinalen Komplikationen der<br />

LHM stellen die Perforation von Ösophagus<br />

und Magen dar, die Verletzung des<br />

Nervus vagus mit nachfolgend hartnäckiger<br />

Gastroparese sowie intra- und postoperative<br />

Blutungen dar. Durch zu ausgedehnte<br />

Präparation am Hiatus oesophagei kann<br />

es zur Ausbildung einer für Achalasie ­<br />

patienten eher untypischen Hiatushernie<br />

kommen. Diese kann zusätzlich refluxbegünstigende<br />

Auswirkungen haben [29 – 31].<br />

Bilder: Prof. Dr. U. Fetzner<br />

58<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

POEM<br />

Die perorale endoskopische Myotomie<br />

(POEM) basiert auf dem grundsätzlichen<br />

Operationsprinzip der Heller-Myotomie.<br />

Es handelt sich um ein von einem japanischen<br />

Thoraxchirurgen entwickeltes<br />

NOTES ­Verfahren (Natural Orifice Transluminal<br />

Endoscopic Surgery). Sie eignet<br />

sich ins besondere bei Typ-II- und -III-­<br />

Achalasie ohne zu starke Dilatation oder<br />

sigmoidale Konfiguration des tubu lären<br />

Ösophagus.<br />

Endoskopisch wird die Schleimhaut<br />

oberhalb der kra nialen Begrenzung der<br />

angestrebten Myotomie eröffnet («Mucosaler<br />

Entry»). Es wird dann submukosal<br />

gefärbte NaCl-Lösung eingespritzt. In<br />

dieser Blase lässt sich leicht die Submucosadissektion<br />

und nachfolgend die Myotomie<br />

durchführen. Diese erfolgt antegrad<br />

nach aboral. Am Ende wird der «Mucosale<br />

Entry» mittels Clip verschlossen.<br />

Gilt die POEM als äusserst effektiv<br />

bezüglich der Behandlung des hypertrophen<br />

unteren Ösophagussphinkters, so<br />

bietet das Verfahren keinen Schutz gegen<br />

eine konse kutiv auftretendes Refluxleiden,<br />

was den entscheidenden Nachteil<br />

des Verfahrens im Gegensatz zum chirurgischen<br />

Ansatz (LHM mit Fundopexie)<br />

darstellt. Auf der anderen Seite kann<br />

durch das endoskopische Verfahren eine<br />

Operation umgangen werden. Die Perforationsrate<br />

beträgt in der POEM-Technik<br />

3 – 16 % [31].<br />

Rezidivsituation<br />

Sowohl POEM als auch LHM können als<br />

Re-Do-Eingriff bei Achalasie-Rezidiv eingesetzt<br />

werden. So kann erneut ein organerhaltender<br />

Therapieversuch unternommen<br />

werden [29].<br />

Perioperatives Management<br />

Aufgrund der insuffizienten Ösophagusentleerung<br />

hat sich bei Patienten zur LHM<br />

oder POEM eine präoperative prolongierte<br />

Nüchternheit über 48 Stunden und eine<br />

Ileus-Einleitung bewährt. Der blinde Vorschub<br />

einer Magensonde verbietet sich<br />

aufgrund der Perforationsgefahr bei jedem<br />

Achalasiepatienten.<br />

Postoperativ wird standardisiert ein<br />

Ösophagogramm mit wasserlöslichem<br />

Kontrastmittel und ein Röntgenthorax<br />

zum Ausschluss einer Perforation und vor<br />

Kostaufbau durchgeführt. Die Entlassung<br />

von POEM und LHM Patienten erfolgt in<br />

der Regel am dritten oder vierten postoperativen<br />

Tag [29].<br />

Zusammenfassung<br />

Die neurodegenerative Erkrankung Achalasie (veraltet: «Kardiaspasmus») stellt nach der<br />

Refluxerkrankung die zweithäufigste funktionelle Erkrankung des Ösophagus dar. Sie ist<br />

mit einem extrem hohen Leidensdruck für die Patienten verbunden. Pathophysiologisch<br />

handelt es sich um eine Kombination aus fehlender schluckreflektorischer Relaxation am<br />

Mageneingang und gestörter Peristaltik der tubulären Speiseröhre. Goldstandard in der<br />

Diagnostik ist die hochauflösende Manometrie. Die Erkrankung ist nicht heilbar, das<br />

therapeutische Spektrum umfasst medikamentöse, endoskopisch-interventionelle und<br />

operative Verfahren.<br />

Abstract: Achalasia Update<br />

The neurodegenerative disease achalasia (obsolete: “cardiac spasm”) is the second most<br />

common functional disease of the esophagus after reflux disease. It is associated with an<br />

extremely high level of suffering for the patient. Pathophysiologically, it is a combination<br />

of a lack of swallowing-reflex relaxation at the gastric entrance and disturbed peristalsis<br />

of the tubular esophagus. The gold standard in diagnostics is high-resolution manometry.<br />

The disease cannot be cured, the therapeutic spectrum that alleviates the disease<br />

includes pharmaceutical, endoscopic-interventional and surgical procedures.<br />

Ösophagektomie<br />

Den Endpunkt des operativen Behandlungsspektrums<br />

stellt die Ösophagektomie<br />

und die Rekonstruktion, zum Beispiel per<br />

Magenhochzug, als ultima ratio dar. Erforderlich<br />

kann sie selten werden bei schweren<br />

Komplikationen aller oben genannten Verfahren,<br />

bei höchstgradig dilatierter Speiseröhre<br />

(> 10 cm, siehe Abbildungen 4 und<br />

5), simultanem Karzinomnachweis oder bei<br />

Zustand nach wiederholtem Achalasie-Rezidiv<br />

nach LHM oder POEM.<br />

Prognose<br />

LHM und POEM bieten kurzfristig und<br />

mittelfristig exzellente Ergebnisse und bieten<br />

auch langfristig in 85 – 95 % der Fälle<br />

eine gute Symptomkontrolle. Bezüglich der<br />

POEM liegen noch keine vergleichbaren<br />

Langzeit-Erfahrungen wie mit der LHM vor.<br />

Ein weiterer verfahrensbedingter Nachteil<br />

der POEM liegt – wie erwähnt – im Fehlen<br />

der Antirefluxkomponente. Tatsächlich treten<br />

nach POEM postoperativ in bis zu ⅓ der<br />

Fälle ein saurer Reflux auf, der allerdings<br />

meist aber durch PPI-Einnahme gut kontrollierbar<br />

ist.<br />

Mass des Erfolges der Therapie ist die<br />

Schluckfunktion, die Abwesenheit von<br />

Reflux-Symptomen und insgesamt die Lebensqualität<br />

des Patienten. Zur standardisierten<br />

Erfassung der gastrointestinalen Lebensqualität<br />

empfiehlt sich der Score nach<br />

Eypasch. Auch eine Verbesserung des Eckardt<br />

Scores im prä- und postoperativen Vergleich<br />

kann als Messinstrument des Erfolges<br />

der Behandlung herangezogen werden [32].<br />

Prof. Dr. scient. med. Ulrich Klaus Fetzner<br />

Zentrum für Speiseröhrenkrebs<br />

(Deutsche Krebsgesellschaft e. V., Berlin)<br />

Klinik für Allgemeinchirurgie, Viszeral-,<br />

Thorax-, Kinder und Endokrine Chirurgie<br />

Johannes Wesling Klinikum Minden,<br />

Universitätsklinikum der Ruhr-Universität<br />

Bochum<br />

Hans-<strong>No</strong>lte-Strasse 1<br />

32429 Minden<br />

Deutschland<br />

ulrichklaus.fetzner@muehlenkreiskliniken.de<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 59


Perspectives<br />

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60<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

My Way<br />

Sunny California<br />

Photos: màd<br />

Où en étions-nous restés déjà?<br />

Ah oui. La lettre de Californie<br />

qui contenait effectivement<br />

une réponse positive. J’ai<br />

donc accepté, avec grande joie et de<br />

grandes attentes, le poste non rémunéré<br />

de clinical fellow en neuro-ophtalmologie<br />

à la clinique ophtalmologique du Medical<br />

Center de l’University of California<br />

à San Francisco. Mon époux a obtenu<br />

une bourse postdoctorale en chimie à<br />

l’UC Berkeley, et c’est ainsi que nous nous<br />

sommes lancés avec nos deux enfants<br />

dans notre aventure californienne à la fin<br />

de l’année 1988, avec un modeste budget<br />

annuel de USD 27 000.–. Résidant près de<br />

Berkeley, je prenais chaque jour le train,<br />

le «BART», pour me rendre à San Francisco,<br />

de l’autre côté de la baie. A 7h30,<br />

je me trouvais – avec quelques autres<br />

fellows du monde entier – dans le<br />

bureau de notre mentor, le professeur<br />

William F. Hoyt, pour discuter des cas<br />

de la veille à l’aide des ouvrages spécialisés<br />

que j’avais rassemblés pendant la<br />

nuit. Alors que ma formation postgraduée<br />

précé dente m’avait surtout permis<br />

de développer mes compétences de<br />

clinicienne, j’ai été emballée par la<br />

nouvelle atmo sphère académique<br />

et je me suis découvert une passion<br />

pour la recherche clinique.<br />

Klara Landau<br />

Professeur émérite<br />

d’ophtalmologie,<br />

Klara Landau a été la<br />

première femme à<br />

diriger une clinique de<br />

l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich. Elle raconte<br />

son parcours en six<br />

étapes.<br />

Le fait que mon célèbre mentor ne<br />

me versait pas de salaire présentait un<br />

avantage: je pouvais ranger mes affaires<br />

à 16h précises sans aucune mauvaise<br />

conscience. A tel point qu’il me renvoyait<br />

lui-même à la maison par un «Cinderella,<br />

it is 4 p.m.». Le matin, mon époux se<br />

chargeait d’emmener les enfants à la<br />

crèche et au jardin d’enfants, tandis que<br />

j’allais les chercher le soir. Le 17 octobre<br />

1989 à 17h04, alors que j’étais tranquillement<br />

assise dans le train et que j’arrivais<br />

à Berkeley, «The Big One», le grand<br />

tremblement de terre s’est produit.<br />

Ce jour-là, je n’ai pu aller chercher les<br />

enfants qu’avec beaucoup de retard,<br />

mais nous avons vraiment eu de la<br />

chance que notre famille s’en sorte<br />

sans dommage.<br />

Un «séisme» d’un autre acabit a touché<br />

l’Europe centrale à la même période:<br />

la chute du mur de Berlin le 9 novembre<br />

et la révolution de Velours à Prague fin<br />

novembre m’ont enfin permis de visiter<br />

ma ville natale après plus de 20 ans – une<br />

expérience forte en émotions.<br />

<strong>No</strong>tre deuxième année en Californie<br />

a été un peu plus facile: un modeste<br />

salaire pour mes activités de recherche<br />

à l’UC Berkeley School of Optometry<br />

est venu compléter notre budget annuel<br />

serré, les enfants étaient parfaitement<br />

intégrés et nous avons entrepris quelques<br />

voyages dans la région, le plus souvent<br />

avec notre tente.<br />

Le temps passait vite et nous devions<br />

gentiment penser à rentrer en Israël.<br />

Mais tout ne s’est pas passé comme nous<br />

l’espérions. Une fois de plus, la politique<br />

mondiale a impacté durablement notre<br />

avenir. La guerre du Golfe nous a incités<br />

à ne pas partir directement en Israël<br />

début 1991, alors que, face aux menaces<br />

de Saddam Hussein, les autorités distribuaient<br />

des masques à gaz à toute la<br />

population.<br />

Travail et loisirs en Californie: pendant la<br />

semaine, des fellows du monde entier travaillaient<br />

aux côtés du célèbre neuro-ophtalmologue,<br />

le professeur William F. Hoyt (3 e en<br />

partant de la droite), tandis que le week-end<br />

était souvent consacré au camping pour<br />

Klara Landau et sa famille.<br />

<strong>No</strong>us avons donc décidé de nous<br />

installer en Suisse pendant un an, le<br />

temps que la situation au Proche-Orient<br />

se calme. <strong>No</strong>us y sommes finalement<br />

restés. Et aujourd’hui, le Proche-Orient<br />

s’enflamme comme jamais auparavant...<br />

<strong>No</strong>s deux enfants, alors âgés de<br />

8 et 5 ans, sont donc arrivés à Zurich au<br />

printemps 1991, sans parler un mot<br />

d’allemand. Quant à mon mari et moimême,<br />

nous avons rapidement décroché<br />

de très bons postes, mon mari à l’EPFZ<br />

et moi à la clinique ophtalmologique de<br />

l’Hôpital universitaire de Zurich. Une<br />

nouvelle étape de notre vie a alors commencé<br />

... La suite au prochain numéro!<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 61


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Puis-je contester la<br />

résiliation de mon bail?<br />

Ma partenaire et moi<br />

attendons un enfant.<br />

Il se trouve que notre<br />

propriétaire a résilié<br />

notre bail pour cette raison, avec un<br />

préavis de trois mois. Quelles règles<br />

s’appliquent à la résiliation du bail<br />

d’un logement? Est-il possible de s’y<br />

opposer?<br />

Généralement, le contrat de bail<br />

précise le délai et le terme de congé.<br />

Il est toutefois interdit de fixer un<br />

délai inférieur au délai minimum légal.<br />

Ce dernier est de trois mois pour des<br />

locaux d’habitation.<br />

Une résiliation extraordinaire est<br />

admise lorsque l’exécution du contrat<br />

est impossible pour de justes motifs.<br />

Dans ce cas, il est possible de résilier le<br />

bail à tout moment en respectant le<br />

préavis légal (d’au moins trois mois pour<br />

les logements, le délai exact est précisé<br />

dans le contrat de location). Parmi les<br />

justes motifs de résiliation extraordinaire,<br />

on retrouve la faillite du locataire,<br />

ou encore la vente de la chose louée.<br />

Vous pouvez contester une résiliation<br />

de bail dans les 30 jours suivant la<br />

réception de celle-ci, auprès de l’autorité<br />

de conciliation compétente en matière<br />

de bail à loyer ou à ferme. Dans le même<br />

temps, vous pouvez demander la prolongation<br />

du bail si la résiliation de ce<br />

dernier avait pour conséquence de vous<br />

placer dans une situation difficile qui<br />

ne saurait être justifiée par les intérêts<br />

du propriétaire. Comme la contestation,<br />

la prolongation doit être soumise dans<br />

les 30 jours à compter de la réception<br />

de la résiliation, auprès de l’autorité<br />

de conciliation compétente en matière<br />

de bail à loyer ou à ferme.<br />

Pour les logements, le délai de résiliation légal est de trois mois.<br />

Il est possible de contester une<br />

résiliation de bail si elle est contraire au<br />

principe de la bonne foi, c’est-à-dire<br />

quand elle est prononcée parce que vous<br />

faites valoir des droits découlant du bail,<br />

parce que votre propriétaire veut imposer<br />

une modification unilatérale du contrat<br />

de bail à votre détriment ou encore une<br />

adaptation du loyer. Ou alors, ce peut être<br />

parce qu’il y a un changement dans<br />

votre situation familiale qui n’engendre<br />

pas d’inconvénients majeurs pour votre<br />

propriétaire.<br />

En revanche, votre propriétaire peut<br />

procéder à une résiliation immédiate<br />

de votre bail si vous causez intentionnellement<br />

des dommages graves au logement<br />

loué. Règle générale: dans le cas de<br />

locaux d’habitation et commerciaux,<br />

AXA-ARAG<br />

AXA-ARAG propose aux membres<br />

de mediservice vsao-<strong>asmac</strong> une<br />

assurance de protection juridique à<br />

des conditions avantageuses.<br />

Vous avez des questions? N’hésitez pas<br />

à vous adresser à votre personne de<br />

contact auprès de mediservice, par<br />

téléphone: 031 350 44 22, ou par e-mail:<br />

info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch<br />

la résiliation est possible moyennant<br />

un délai de 30 jours pour la fin d’un mois<br />

si vous continuez à enfreindre votre<br />

obligation de soin et d’égards malgré un<br />

avertissement. Le propriétaire peut<br />

également résilier le bail en respectant<br />

un préavis de 30 jours pour la fin d’un<br />

mois en cas de retard de paiement, si vous<br />

ne réglez pas votre loyer dans ce délai en<br />

dépit d’une menace de résiliation.<br />

Alexandra Pestalozzi,<br />

avocate auprès AXA-ARAG,<br />

experte en droit immobilier<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

62<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Un engagement de l’association des éditeurs SCHWEIZER MEDIEN en faveur de la presse professionnelle suisse – q-publikationen.ch<br />

«Lors du choix du média,<br />

nous veillons à la qualité, au taux<br />

de pénétration et à l’impact.<br />

La certification Q nous aide<br />

dans cette démarche.»<br />

ANJA HÄNNI<br />

Head of Print, Radio, OOH<br />

dentsu Switzerland<br />

C’est pourquoi nous publions nos annonces dans les médias professionnels et<br />

spécialisés: passez par les médias certifiés Q pour vous adresser directement à vos groupes cibles, sans<br />

perte de diffusion. Cela vous permettra d’accroître l’impact de votre campagne tout en réduisant les coûts.<br />

Q-PUBLICATIONS: CIBLÉ – COMPÉTENT – TRANSPARENT<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> – le journal de l’association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique – FACHMEDIEN,<br />

vsao@fachmedien.ch


mediservice<br />

Résilier les assurances<br />

complémentaires?<br />

Les délais de résiliation dans l’assurance complémentaire<br />

sont souvent plus longs que dans l’assurance de base. Il vaut donc<br />

la peine d’envisager à temps un éventuel changement.<br />

Iris Pignone, Responsable Account Management, mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

L’assurance complémentaire ne doit être résiliée que si l’on dispose de la confirmation d’admission du nouvel assureur.<br />

Si vous avez conclu une assurance<br />

complémentaire auprès de votre<br />

caisse-maladie (assurance des<br />

soins/hôpital mi-privé ou privé)<br />

et envisagez de changer d’assureur, vous<br />

devez tenir compte des délais de résiliation.<br />

Contrairement à l’assurance de base,<br />

ce sont des délais plus longs qui s’appliquent.<br />

Généralement, ils sont de trois à<br />

six mois. Toutefois, les assureurs-maladie<br />

encouragent de plus en plus souvent la<br />

conclusion de contrats de plusieurs années.<br />

Il faut donc procéder à temps à la<br />

vérification de ses assurances complémentaires.<br />

Une résiliation est à tout moment<br />

possible sous respect du délai de résiliation<br />

convenu.<br />

Contrairement à l’assurance de base,<br />

les prestations dans l’assurance complémentaire<br />

diffèrent d’une caisse-maladie à<br />

l’autre. Dans l’assurance complémentaire,<br />

les caisses-maladie peuvent calculer les<br />

primes conformément au risque, c’està-dire<br />

les échelonner en fonction de l’âge<br />

et du sexe. Elles peuvent donc formuler<br />

des réserves ou refuser une proposition<br />

d’assurance. Il est donc déconseillé de résilier<br />

l’assurance complémentaire existante<br />

sans avoir une confirmation d’admission<br />

du futur assureur en main.<br />

<strong>No</strong>us collaborons avec différents assureurs-maladie<br />

et pouvons vous soumettre<br />

des offres attrayantes grâce à nos contrats<br />

collectifs. Vous pouvez vous adresser à<br />

medi service vsao-<strong>asmac</strong> pour tout renseignement<br />

complémentaire. Tél. 031 350<br />

44 22, info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch<br />

Photo: Adobe Stock<br />

64<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Medpension<br />

<strong>No</strong>us poursuivons<br />

notre croissance avec<br />

succès<br />

Medpension <strong>asmac</strong> a réalisé un exercice 2023 réjouissant<br />

et a pu acquérir plus de 700 nouveaux clients.<br />

Heinz Wullschläger, directeur Medpension<br />

Photo: iStock; tableau: màd<br />

Comme les années précédentes,<br />

Medpension a poursuivi avec<br />

succès son parcours de croissance.<br />

Les mesures prises en<br />

2017 pour une prospection professionnelle<br />

du marché continuent de porter<br />

leurs fruits.<br />

La meilleure preuve en est la croissance<br />

constante: Medpension investit<br />

plus de 4,6 milliards de francs pour la<br />

prévoyance professionnelle de ses clients<br />

et plus de 11 000 assurés accordent leur<br />

confiance à la Fondation. Le rapport entre<br />

les assurés actifs et les bénéficiaires de<br />

rentes est resté attractif (9:1), ce qui a un<br />

effet bénéfique sur les futures primes de<br />

risque.<br />

Les chiffres-clés – également en comparaison<br />

à long terme – sont très réjouissants.<br />

Medpension a réalisé une performance<br />

globale de 4,00% en 2023. Conformément<br />

au succès des placements, le taux<br />

de couverture a augmenté au 31.12.2023 et<br />

s’élève désormais à 110,8% contre 108,2%<br />

l’année précédente. Grâce à ce résultat positif,<br />

nos assurés bénéficient – pour la<br />

dixième année consécutive – d’une rémunération<br />

supérieure à la moyenne, cette<br />

fois-ci de 2,50% (taux d’intérêt minimal<br />

LPP de 1,00%).<br />

La nouvelle génération de plans de<br />

prévoyance n’est pas seulement très appréciée<br />

par nos clients actuels. Les nouveaux<br />

clients peuvent également se réjouir<br />

d’une personnalisation et d’une<br />

flexibilité encore plus grandes, afin de<br />

conclure une solution de prévoyance sur<br />

mesure pour eux et leurs collaborateurs.<br />

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Rendement attrayant pour votre prévoyance<br />

2023<br />

Moyenne<br />

5 ans<br />

Moyenne<br />

5 ans<br />

Moyenne<br />

10 ans<br />

Medpension 2,50% 3,60% 3,10%<br />

Taux minimal LPP 1,00% 1,00% 1,20%<br />

Excellent degré de couverture pour votre sécurité<br />

2023<br />

Moyenne<br />

5 ans<br />

Moyenne<br />

10 ans<br />

Medpension 110,8% 115,1% 114,2%<br />

Moniteur Swisscanto des CP 113,5% 115,1% 113,3%<br />

Moyenne<br />

10 ans<br />

Medpension 4,00% 3,71% 4,03%<br />

UBS Performance des CP 4,95% 3,57% 3,39%<br />

Vous trouverez le rapport<br />

annuel 2023 de Medpension<br />

qui vient de paraître sous:<br />

www.medpension.ch/portrait<br />

Pour de plus amples<br />

informations<br />

Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />

Brunnhofweg 37, Case postale 319<br />

3000 Bern 14, tél. 031 560 77 77<br />

info@medpension.ch<br />

www.medpension.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/24 65


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 3 • 43 e année • Juin <strong>2024</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Tél. 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Regula Grünwald (rédactrice en chef),<br />

Patrick Cernoch, Maya Cosentino, Fabian<br />

Kraxner, Bianca Molnar, Patricia Palten,<br />

Léo Pavlopoulos, Lukas Staub, Tharshika<br />

Thavayogarajah, Corina Tomaschett,<br />

Anna Wang, Marc Schällebaum (représentant<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong>), Philipp Thüler<br />

(représentant <strong>asmac</strong>)<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Oliver Graf<br />

Traductions<br />

Translation Management, François Egli,<br />

3073 Gümligen<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Stephan Schmitz<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Tiefenaustrasse 2,<br />

8640 Rapperswil, Tél. 044 928 56 53,<br />

vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 950<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2023: 21 648 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 4/<strong>2024</strong> paraîtra en<br />

août <strong>2024</strong>. Sujet: Point de vue.<br />

© <strong>2024</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR<br />

ASMAC section fribourgeoise, Rue du Marché 36, 1630 Bulle,<br />

presidence@asmaf.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, info@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />

lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />

info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />

tél. 031 350 44 88<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />

Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Schwanenplatz 7, 6004 Luzern, sekretariat@vsao-zentralschweiz.ch,<br />

vultier@schai-vultier.ch, tél. 044 250 43 23<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />

Publication<strong>2024</strong><br />

CIBLÉ<br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association médias suisses<br />

66<br />

3/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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plus amples informations sur www.swissmedicinfo.ch. Andreabal SA, Binningerstrasse 95, 4123 Allschwil, Tél. 061 271 95 87, Fax 061 271 95 88 www.andreabal.ch


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