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Boxoffice Pro n°469 – 29 mai 2024

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N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

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LE 26 JUIN AU CINÉMA


L’ACTUALITÉ DE<br />

L’EXPLOITATION ET DE LA<br />

DISTRIBUTION CINÉMA<br />

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N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />

PALMARÈS, DIFFUSION, CINÉMAS EUROPÉENS<br />

CANNES <strong>2024</strong><br />

LE DERNIER ACTE


Où commence le Festival de Cannes ?<br />

Les premières annonces concernant le cinéma de Rachida Dati, en tant que<br />

ministre de la Culture à Cannes, ont pris la forme d’un plan de diffusion.<br />

Même si perçu comme insuffisant, il envoie un message de considération<br />

envers tous les acteurs locaux qui tissent aujourd’hui le <strong>mai</strong>llage territorial.<br />

Lors de la table ronde du CNC, qui précédait son discours, l'Afcae, l’Acap,<br />

le festival d’Angers, Cineco et l’Agence du court métrage ont lancé un appel<br />

urgent à plus de ressources financières, structurelles et hu<strong>mai</strong>nes. Un appel<br />

qui répond à un besoin impérieux de soutenir un travail local qualifié de long,<br />

minutieux, “protéiforme”, concerté, et qui ne souffre d’aucune baisse de tension.<br />

Une action quasiment militante et “invisibilisée” qui pâtit aujourd’hui d’un<br />

manque cruel de moyens.<br />

En effet, toutes les actions menées sur les territoires par les festivals, les cinémas<br />

itinérants, les associations territoriales, les pôles images, les cinéclubs (impossible<br />

de tous les citer) sont autant de laboratoires d'idées pour faire le lien en salles<br />

entre les spectateurs et les œuvres. Mais au-delà de développer les publics, il<br />

s’agit également de faire exister et perdurer les métiers du cinéma ; dénicher<br />

les cinéastes, techniciens, exploitants, distributeurs de de<strong>mai</strong>n, et organiser<br />

la rencontre entre les futurs talents et leur premier public jusqu’aux marches,<br />

peut-être un jour, du Festival de Cannes.<br />

Marion Delique<br />

. ACTUALITÉS<br />

Haut et Court lance la Fondation du Cinéma 6<br />

Rachida Dati annonce des mesures pour la diffusion 7<br />

. CANNES <strong>2024</strong><br />

Le palmarès de la 77 e édition du Festival 8<strong>–</strong>9<br />

Échanges autour de l’inclusion sur la Croisette 10<br />

Les réactions à la réforme art et essai 11<br />

Europa Cinemas livre son bilan de l’année 15-17<br />

. DISTRIBUTION<br />

Wayna Pitch se lance dans les ventes internationales 18-19<br />

. PATRIMOINE<br />

Napoléon vu par Abel Gance,<br />

la restauration d’un monument 20-21<br />

Les 130 ans du cinématographe Lumière 21<br />

. FESTIVAL<br />

Annecy <strong>2024</strong> : c’est l’heure de l’animation ! 22-23<br />

. EXPLOITATION<br />

Focus : à L'Isle-sur-la-Sorgue, le cinéma renaît 24-25<br />

. MISCELLANÉES<br />

CDACi, L’agenda de la profession, dernières minutes... 30<br />

Crédits page 3 : ©Marion Delique pour <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

JULES DREYFUS<br />

Journaliste<br />

DAVID WEICHERT<br />

Journaliste<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-<strong>mai</strong>l redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef<br />

Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs<br />

Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Jules Dreyfus / jules.dreyfus@webedia-group.com<br />

David Weichert / david.weichert@webedia-group.com<br />

Base de données Films<br />

guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Julie Basard / julie.basard@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression<br />

SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


ACTUALITÉS<br />

Haut et Court lance la Fondation du Cinéma<br />

La société de Carole Scotta lance une fondation pour<br />

mobiliser le secteur privé sur l’amélioration de la diffusion<br />

des films en salles, avec l’ambition d’éveiller les consciences<br />

aux grandes causes contemporaines. Les levées de fonds<br />

annuelles de la Fondation du Cinéma seront redistribuées<br />

via un appel à projets sur l’ensemble du territoire, les<br />

sociétés de production et de distribution françaises étant<br />

invitées à soumettre la candidature de leurs films à impact.<br />

Un jury composé par des personnalités et professionnels<br />

du secteur sélectionnera cinq films qui feront l’objet de<br />

projets associatifs ou éducatifs. Le site internet de la<br />

Fondation est, à ce titre, destiné à faire la jonction avec<br />

Le GNCR date un<br />

“Retour de Cannes”<br />

Alors que La Quinzaine en salles est organisée désor<strong>mai</strong>s<br />

par la section parallèle dans un grand nombre de cinémas<br />

art et essai (du 5 au 16 juin), le Groupement national<br />

des cinémas de recherche fixe lance son “Retour de<br />

Cannes”, du vendredi 13 au dimanche <strong>29</strong> septembre.<br />

L’idée est de proposer 12 films issus de chacune des<br />

sélections cannoises : la Quinzaine des Cinéastes, la<br />

Se<strong>mai</strong>ne de la Critique, l’Acid, <strong>mai</strong>s aussi la Sé lection<br />

Officielle dans son ensemble. Une sélection qui aura « un<br />

goût prononcé pour la “Recherche et la Découverte”, annonce<br />

le GNCR. Il s’agira de retenir des films qui par leur singularité,<br />

leur mise en scène remarquée, se différencient et<br />

proposent un renouvellement des formes cinématographiques. »<br />

Le Groupement fournira des supports de communication :<br />

dépliant du programme, identité visuelle, affiche (conçue<br />

par Corentin Pernet), éléments spécifiques pour les<br />

ré seaux sociaux. Côté animation, à laquelle est portée<br />

une grande attention, seront proposées des rencontres<br />

avec des ciné astes, des critiques ou encore diffé rents<br />

sé lectionneurs des compétitions.<br />

toute association, établissement scolaire ou autre structure<br />

d’intérêt général souhaitant proposer un projet qui utilise<br />

comme levier d’action le visionnage en salle d’un des<br />

films sélectionnés.<br />

« Notre action doit être simple et combler un fossé qui a<br />

tendance à s’agrandir, conclut Carole Scotta. Autrement<br />

dit, accompagner, via le cinéma, les publics qui sont les plus<br />

éloignés de la culture dans la prise de conscience et le débat<br />

sur les enjeux auxquels nous sommes tous collectivement<br />

confrontés. »<br />

Accord historique<br />

entre le cinéma et<br />

France Télévisions<br />

France Télévisions, le Blic, le Bloc et l’Arp ont signé ce<br />

17 <strong>mai</strong> à Cannes, en présence de la ministre de la Culture,<br />

un accord portant sur les années <strong>2024</strong>-2028. Ainsi, sur<br />

cette période, le groupe public s’engage à investir au<br />

moins 80 millions d’euros (M €) par an dans les œuvres<br />

cinématographiques européennes ou françaises, dont au<br />

moins 65 M € en préfinancement dans au moins 60<br />

films, et dont au moins 75 % de cette somme dédiés à<br />

la production indépendante. France Télévisions portera<br />

une attention particulière aux premiers et seconds films,<br />

ainsi qu’aux différents genres de cinéma, notamment en<br />

finançant au moins 25 films d’animation sur la durée de<br />

l’accord. Enfin, le groupe continuera de mettre en avant<br />

le cinéma sur ses antennes linéaires, par le biais d’une<br />

éditorialisation importante à travers des rendez-vous<br />

identifiés et des émissions consacrées au cinéma : promotion<br />

des films préfinancés sur ses antennes, dans les<br />

émissions et les journaux télévisés, nationaux comme<br />

régionaux et locaux, mise en valeur du cinéma via des<br />

émissions de bandes-annonces, et programmation dédiée<br />

autour d’événements exceptionnels.<br />

En contrepartie de ces engagements, France Télévisions<br />

bénéficiera de 30 jours de télévision de rattrapage (TVR)<br />

pour le cinéma de fiction ou de documentaire européen<br />

et expression originale française (EOF), ainsi que de 30<br />

jours de TVR et 7 jours de preview pour le cinéma<br />

d’animation européen et EOF (au lieu de 7 jours dans<br />

le précédent accord).<br />

J.D.<br />

L’équipe Multiciné<br />

s’agrandit<br />

Après plusieurs années à la direction du Palace à Épernay<br />

dans le Grand Est, Nicolas Baisez a pris la direction des<br />

7 Parnassiens, dans le 14 e arrondissement parisien, depuis<br />

début <strong>mai</strong>. Quant à Francesca Pesce, qui dirige depuis<br />

le mois de mars les 5 Caumartin dans le 9 e , elle était<br />

auparavant adjointe au Saint André des Arts puis assistante<br />

de direction au mk2 Nation. Tous deux rejoignent le<br />

réseau art et essai parisien Multiciné, géré par Louis Merle<br />

et programmé par Samuel Merle.<br />

Pour rappel, aux côtés des 7 Parnassiens (<strong>29</strong>5 000 entrées<br />

en 2023) et des 5 Caumartin (200 000 entrées), Multiciné<br />

exploite également l’Élysées Lincoln dans le 8 e arrondissement<br />

(42 000 entrées) ainsi que des espaces séminaires<br />

et évènements privés.<br />

Nicolas Baisez et Francesca Pesce dirigent désor<strong>mai</strong>s<br />

respectivement les 7 Parnassiens et les 5 Caumartin de Paris<br />

La réplique<br />

<strong>–</strong> J'ai l'impression de rêver...<br />

<strong>–</strong> Moi, de me réveiller...<br />

Dans ces conditions-là, on ne se<br />

rencontrera ja<strong>mai</strong>s... »<br />

Louis Jouvet à Gaby Morlay dans Un revenant de Christian-Jaque (1946)<br />

6 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


RACHIDA DATI ANNONCE DES MESURES<br />

POUR LA DIFFUSION DU CINÉMA<br />

Un soutien accru aux circuits itinérants et aux festivals locaux,<br />

en s'appuyant sur les médiateurs : des nouveautés que la<br />

ministre de la Culture a annoncées aux professionnels à Cannes,<br />

aux côtés du président du CNC.<br />

« Tout le sens de notre politique culturelle, c'est que l'immense<br />

richesse des œuvres puisse être accessible à tous les publics et<br />

sur tous les territoires, même les plus enclavés », a ré-affirmé<br />

Rachida Dati, à l’issue d’une table ronde sur la diffusion<br />

des œuvres organisée à Cannes le 18 <strong>mai</strong>.L’accès à la<br />

culture pour tous est en effet le leitmotiv de la ministre<br />

depuis sa nomination rue de Valois, qui demande donc<br />

aujourd’hui au CNC de « construire un grand plan de<br />

diffusion ».<br />

©Marion Delique<br />

Circuits itinérants : un soutien exceptionnel<br />

d’1,5 million d’euros<br />

Rachida Dati souhaite ainsi aider davantage les circuits<br />

de cinéma itinérant et leurs 2 800 points de projection<br />

répartis sur tout le territoire. C'est d’une part une demande<br />

des élus ruraux, et bien sûr des exploitants eux-mêmes,<br />

comme en avait témoigné la présidente de l’Anci quelques<br />

jours plus tôt, lors de l’AG de l’Afcae à Cannes. « Ces<br />

circuits doivent faire face à des besoins d'investissement<br />

urgents en projecteurs et en véhicules. Ils ont besoin également<br />

d'être formés et équipés en outils numériques, par exemple<br />

pour être présents sur le pass Culture », a bien noté la<br />

ministre, en annonçant que le CNC va ouvrir « dès<br />

de<strong>mai</strong>n » aux cinémas itinérants un soutien exceptionnel<br />

d'un million d'euros en investissement. De plus, sachant<br />

que ces circuits reposent beaucoup sur l'engagement de<br />

bénévoles, « nous allons consacrer 500 000 € chaque année<br />

pour financer la création d'emplois pérennes au sein de ces<br />

structures ».<br />

Médiateurs : 25 % de postes supplémentaires<br />

Rachida Dati souhaite aussi augmenter l’emploi de<br />

médiateurs dans les salles de cinéma, dont on sait que le<br />

travail se traduit par une hausse de 30 % des entrées en<br />

moyenne, « notamment via la part individuelle du pass<br />

Culture ». Si le dispositif est accompagné par le CNC,<br />

en partenariat avec les Régions, « ils ne sont qu’une centaine<br />

répartis sur tout le territoire », rappelle la ministre qui va<br />

augmenter leur nombre de 25 %. « Afin de renforcer<br />

l'incitation pour les Régions, le CNC pourra prendre en<br />

charge non plus le tiers, <strong>mai</strong>s la moitié de la dépense » a<br />

rappelé la ministre, confirmant ce qu’avait indiqué Lionel<br />

Bertinet lors des Rencontres de l’art et essai.<br />

Sur le pass Culture, comme elle l’avait évoqué au Sénat<br />

en mars dernier, Rachida Dati souhaite élargir la part<br />

collective, « à des publics plus fragiles, à des décrocheurs<br />

scolaires, à des enfants atteints de handicap, qui parfois sont<br />

dans des institutions qui ne bénéficient pas de la part<br />

collective de ce pass ».<br />

Soutien au festivals : augmentation de 60 %<br />

Alors que les travailleurs précaires des festivals manifestaient<br />

leur désarroi à Cannes, la ministre a aussi affirmé<br />

vouloir renforcer le soutien aux festivals locaux ancrés<br />

dans leur territoire. « Je veux qu'ils deviennent les vecteurs<br />

d'une animation culturelle tout au long de l'année, et pas<br />

seulement pendant les quelques jours d'été ou de congés que<br />

dure l'événement ». Pour atteindre cet objectif, Rachida<br />

Dati a décidé d'augmenter de 60 % l'enveloppe que le<br />

CNC consacre chaque année aux festivals… sans préciser<br />

les détails et la répartition de cette hausse.<br />

Jeunes ambassadeurs : une enveloppe<br />

d’1,5 million sur 3 ans<br />

Dans la foulée d’une nouvelle étude du CNC sur les<br />

comportements des jeunes au cinéma [qui sera publiée<br />

le 6 juin], la ministre souhaite développer un réseau d’une<br />

centaine de jeunes ambassadeurs et lui consacrer une<br />

enveloppe d’1,5 million d’euros sur 3 ans. « Âgés de 15 à<br />

25 ans, ils seront chargés de faire de la programmation, de<br />

promouvoir les films, d'organiser les événements pour les<br />

réseaux de salles et les festivals. En résumé, ils sensibiliseront<br />

les jeunes au cinéma sur tout le territoire. »<br />

Toujours sur la diffusion, Rachida Dati a partagé son<br />

souhait de déployer un effort particulier pour promouvoir<br />

les films du Fonds Images de la diversité.<br />

Bien entendu, elle a aussi évoqué les enjeux sociétaux<br />

tels que la prévention des violences sexistes et sexuelles,<br />

la décarbonation de la filière, l'insertion professionnelle<br />

des personnes handicapées ou encore la formation,<br />

notamment grâce aux projets de La grande fabrique de<br />

l'image, dans le cadre de France 2030, qui vont « accentuer<br />

l'ouverture de la filière à des classes sociales à travers la<br />

formation initiale et continue ».<br />

C.V.<br />

Un premier signe fort pour<br />

les itinérants… <strong>mai</strong>s pas<br />

suffisant<br />

« Nous attendions ces annonces, qui sont un premier<br />

signe fort », s’est réjoui Anne Lidove, présidente de<br />

Association nationale des cinémas itinérants (Anci)<br />

après le discours de Rachida Dati. « Les enveloppes<br />

sont votées, reste à travailler avec le CNC pour que ces<br />

aides soient réparties de la façon la plus juste possible<br />

et permettent de sauver tout le monde. » La<br />

demande urgente de l’Anci, que ses représentants<br />

à Cannes, dont Vincent Kopf de Cineco, ont pu<br />

expliquer directement à la ministre, porte sur le<br />

renouvellement du matériel. Si les comptes de<br />

soutien des itinérants sont généralement à sec, les<br />

situations diffèrent selon les Régions qui<br />

contribuent, ou pas, au financement du matériel.<br />

La nouvelle aide du CNC doit donc en tenir compte,<br />

« et nous devons agir très vite, ajoute Anne Lidove,<br />

car le seul fabricant qui propose encore du matériel<br />

adapté à l’itinérance va l’arrêter, pour se concentrer<br />

sur le laser. » Lequel est en effet trop lourd, trop<br />

fragile et difficile à installer en plein air…<br />

Au sujet de l’aide à l’emploi à hauteur de 500 000 €<br />

chaque année, « pour 115 structures de cinéma<br />

itinérant, cela ne suffira pas à créer un poste par<br />

circuit ». Plus largement, les itinérants doivent<br />

accélérer leur communication digitale, même si<br />

l’Anci a développé elle-même son propre outil pour<br />

récolter et agréger les séances en salle et en plein<br />

air sur le pass Culture.<br />

Aussi l'association espère toujours des aides dans<br />

le cadre du plan France ruralités de l’ANCT pour<br />

lequel elle avait été auditionnée, et plus<br />

généralement d’un soutien qui pourrait venir<br />

directement du ministère de la Culture via les<br />

collectivités.<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

7


CANNES / PALMARÈS<br />

Cannes <strong>2024</strong> :<br />

des ajouts aux line-up des<br />

distributeurs<br />

©Augusta Quirk<br />

Pendant le Festival <strong>–</strong> et depuis la parution du <strong>Boxoffice</strong><br />

<strong>Pro</strong> du 12 <strong>mai</strong> <strong>–</strong> plusieurs distributeurs français ont<br />

annoncé avoir acquis des films présentés à Cannes,<br />

quand d’autres ont été datés en salles.<br />

Les films acquis (et parfois datés)<br />

Blue Sun Palace de Constance Tsang / Nour<br />

Films (premier semestre 2025), Se<strong>mai</strong>ne de<br />

la Critique<br />

Ce n’est qu’un au revoir de Guillaume Brac<br />

/ Condor Films, Acid<br />

Château rouge de Hélène Milano<br />

/ Dean Medias (1 er trimestre 2025), Acid<br />

Gazer de Ryan J. Sloan / UFO, Quinzaine<br />

des Cinéastes<br />

Horizon : Une saga américaine. Chapitre 1<br />

de Kevin Costner / Metropolitan<br />

(3 juillet), Hors Compétition<br />

Horizon : Une saga américaine. Chapitre 2<br />

de Kevin Costner / Metropolitan<br />

(11 septembre), Hors Compétition<br />

CANNES <strong>2024</strong><br />

LE PALMARÈS COMPLET<br />

Après deux se<strong>mai</strong>nes de compétition, c’est donc Anora de<br />

l’Américain Sean Baker qui a remporté la distinction suprême du<br />

Festival de Cannes. Encore une Palme d’or pour Le Pacte, après<br />

Anatomie d’une chute de Justine Triet l’année dernière, <strong>mai</strong>s<br />

aussi Moi, Daniel Blake en 2016 et Une affaire de famille en 2018.<br />

Il était une fois Michel Legrand<br />

de David Hertzog Dessites / Dulac<br />

Distribution, Cannes Classics<br />

Kyuka - Before Summer’s End<br />

de Kostis Charamountanis / The Dark, Acid<br />

L’Invasion de Sergei Loznitsa / Potemkine,<br />

Séance Spéciale<br />

Les Filles du Nil de Nada Riyadh & Ayman El<br />

Amir / Dulac Distribution, Se<strong>mai</strong>ne de la Critique<br />

Norah de Tawfik Alzaidi / Nour Films,<br />

Un Certain Regard<br />

Quatre Nuits d’un rêveur de Robert Bresson<br />

/ Carlotta, mk2.alt (1971), Cannes Classics<br />

A savana e a montanha de Paulo Carneiro<br />

/ Météore Films, Quinzaine des Cinéastes =<br />

September Says (Sœurs) d’Ariane Labed<br />

/ New Story, Un Certain Regard<br />

The Substance de Coralie Fargeat<br />

/ Metropolitan, Compétition<br />

Un pays en flammes de Mona Convert<br />

/ The Dark, Acid<br />

SÉLECTION OFFICIELLE<br />

Palme d’or : Anora de Sean Baker, Le Pacte<br />

Grand prix : All We imagine As Light de Payal Kapadia,<br />

Condor (2 octobre)<br />

Prix du jury : Emilia Perez de Jacques Audiard, Pathé<br />

(21 août)<br />

Prix spécial du jury : Les Graines du figuier sauvage de<br />

Mohammad Rasoulof, Pyramide<br />

Prix de la mise en scène : Grand Tour de Miguel<br />

Gomes, Shellac/Tandem<br />

Prix du scénario : The Substance de Coralie Fargeat, Metropolitan<br />

Prix d’interprétation féminine : Adriana Paz, Zoe Saldaña,<br />

Karla Sofía Gascón et Selena Gomez pour Emilia Perez<br />

Prix d’interprétation masculine : Jesse Plemons pour<br />

Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos, Walt Disney (26 juin)<br />

Caméra d’or : Armand d’Ullmann Tøndel, Tandem<br />

Mention spéciale de la Caméra d’or : Mongrel de Wei<br />

Liang Chiang & You Qiao Yin<br />

Prix Un Certain Regard : Black Dog de Guan Hu, Memento<br />

Prix du jury Un Certain Regard : L’Histoire de Souleymane<br />

de Boris Lojkine, Pyramide (27 novembre)<br />

SEMAINE DE LA CRITIQUE<br />

Grand Prix : Simon de la montaña de Federico Luis,<br />

Arizona Distribution<br />

Prix French Touch du jury : Blue Sun Palace de Constance<br />

Tsang, Nour Films<br />

Prix Fondation Louis Roederer de la Révélation : Ricardo<br />

Teodoro pour Baby de Marcelo Caetano, Épicentre<br />

Prix Fondation Gan à la diffusion : Jour2fête, distributeur<br />

français pour Julie Keeps Quiet de Leonardo Van Dijl<br />

Prix SACD : Leonardo Van Dijl et Ruth Becquart, pour<br />

Julie Keeps Quiet<br />

QUINZAINE DES CINÉASTES<br />

Coup de cœur SACD : Ma vie ma gueule de Sophie<br />

Fillières, Jour2Fête (18 septembre)<br />

Label Europa Cinemas : Septembre sans attendre de<br />

Jonás Trueba, Arizona (28 août)<br />

Choix du public : Une langue universelle de<br />

Matthew Rankin<br />

CST<br />

Prix CST de l’Artiste-technicien : Daria d’Antonio, cheffe<br />

opératrice image de Parthenope de Paolo Sorrentino,<br />

Pathé Films<br />

Prix CST de la Jeune technicienne de cinéma : Evgenia<br />

Alexandrova, cheffe opératrice image du film Les Femmes<br />

au Balcon de Noémie Merlant, Tandem<br />

Prix Jean Vivié des meilleur(e)s projectionnistes : Maia<br />

Simon pour le meilleur montage ; Caroline Cholat pour<br />

la meilleure projection ; Bruno Angellotti pour le Prix d’honneur<br />

8 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


AFCAE<br />

Prix des Cinémas art et essai : Les Graines du figuier<br />

sauvage de Mohammad Rasoulof<br />

Mention spéciale du jury : All We Imagine as Light de<br />

Payal Kapadia<br />

Coup de Cœur Adhérent·es<br />

L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine<br />

Coups de Cœur Étudiant·es au cinéma<br />

Le Royaume de Julien Colonna (Ad Vitam, 30 octobre),<br />

L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine et Niki de<br />

Céline Sallette<br />

ECOPROD<br />

Prix Ecoprod ex-aequo : Le Roman de Jim d’Arnaud et<br />

Jean-Marie Larrieu, Pyramide (14 août) ; Maria de Jessica<br />

Palud, Haut et Court (19 juin)<br />

Prix spécial du jury : Niki de Céline Sallette, Wild Bunch<br />

(9 octobre)<br />

©Afcae<br />

Les films datés (et qui étaient déjà<br />

acquis)<br />

À son image de Thierry de Peretti / Pyramide<br />

Distribution (4 septembre), Quinzaine des Cinéastes<br />

Anzu, chat-fantôme de Yôko Kuno &<br />

Nobuhiro Yamashita / Diaphana Distribution<br />

(21 août), Quinzaine des Cinéastes<br />

Diamant brut d’Agathe Riedinger / Pyramide<br />

Distribution (9 octobre), Compétition<br />

Emilia Perez de Jacques Audiard / Pathé<br />

Films (21 août), Compétition<br />

En fanfare d’Emmanuel Courcol / Diaphana<br />

Distribution (27 novembre), Cannes Première<br />

L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine<br />

/ Pyramide Distribution (27 novembre), Un<br />

Certain Regard<br />

La Prisonnière de Bordeaux de Patricia<br />

Mazuy / Les Films du Losange (21 août), Quinzaine<br />

des Cinéastes<br />

Le jury des exploitants de l'Afcae, autour de Payal Kapadia, réalisatrice de All We Imagine as Light<br />

DIVERS<br />

Œil d’or (ex-aequo)<br />

Ernest Cole, photographe de Raoul Peck, Condor ; Les<br />

Filles du nil de Nada Riyadh et Ayman El Ami, Dulac Distribution<br />

Prix Œcuménique<br />

Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof<br />

Prix de la citoyenneté<br />

Bird d’Andrea Arnold, Ad Vitam<br />

Prix de la Meilleure œuvre immersive<br />

Noire, la vie méconnue de Claudette Colvin de Stéphane<br />

Foenkinos et Pierre-Alain Giraud<br />

Le Roman de Jim d’Arnaud et Jean-Marie<br />

Larrieu / Pyramide Distribution (14 août),<br />

Cannes Première<br />

Le Royaume de Julien Colonna / Ad Vitam<br />

(30 octobre), Un Certain Regard<br />

Vingt Dieux ! de Louise Courvoisier / Pyramide<br />

Distribution (11 décembre), Un Certain Regard<br />

Prix François Chalais<br />

Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof<br />

Prix Fipresci (presse internationale)<br />

Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof<br />

L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine<br />

Désert de Namibie de Yôko Yamanaka, Eurozoom<br />

Prix du cinéma positif<br />

La Plus Précieuse des marchandises de Michel<br />

Hazanavicius, Studiocanal (20 novembre)<br />

Queer Palm<br />

Trois Kilomètres jusqu’à la fin du monde d’Emanuel<br />

Pavu, Memento<br />

Palme Dog<br />

Le <strong>Pro</strong>cès du chien de Laetitia Dosch, The Jokers (11 septembre)<br />

©Pyramide<br />

©Pathé Films ©Ad Vitam<br />

Zoe Saldaña dans Emilia Perez de Jacques Audiard<br />

Le Royaume de Julien Colonna<br />

Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof, distingué par un Prix spécial du jury, celui des cinémas art et essa et celui de<br />

la presse internationalei<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

9


CANNES / ACCESSIBILITÉ<br />

INCLUSION<br />

« C’EST À LA SOCIÉTÉ DE S’ADAPTER<br />

AU HANDICAP »<br />

À l’occasion d’une table ronde organisée lors du Festival de<br />

Cannes, la ministre déléguée chargée des personnes âgées et<br />

des personnes handicapées a rencontré des professionnels du<br />

cinéma pour échanger sur la place des personnes en situation de<br />

handicap au sein de la filière.<br />

©Ministère<br />

Ces formations <strong>–</strong> telles que celles lancées par Ciné Sens<br />

ou la CST et l’association Inclusiv <strong>–</strong> doivent, enfin,<br />

aboutir à des actions. Julien Marcel, directeur général de<br />

The <strong>Boxoffice</strong> Company et Président de la fondation<br />

culture & handicap (sous égide Perce-Neige), rappelle<br />

l’importance de « trouver des solutions techniques et partager<br />

des normes communes, avec l’aide des pouvoirs publics, des<br />

associations et des entreprises privées ». Un travail <strong>mai</strong>n dans<br />

la <strong>mai</strong>n donc, car « il faut ajouter les pierres à l’édifice de<br />

manière collective », affirme Richard Patry, président de<br />

la FNCF.<br />

Lionel Bertinet (CNC), Fadila Khattabi, Catherine Morhange<br />

(Culture relax), Samuel Merle (Multiciné), Julien Marcel<br />

(The <strong>Boxoffice</strong> Company) et Amalric Gérard (OpeRett)<br />

Un premier espace culturel<br />

inclusif verra le jour en<br />

France<br />

Jeudi 23 <strong>mai</strong>, un partenariat a été signé entre la Ville<br />

de Boulogne-Billancourt et la Fondation Perce-<br />

Neige pour construire fin 2026 un lieu qui abritera<br />

cinq salles de cinéma art et essai, du spectacle<br />

vivant, un restaurant et un coffee shop, un concept<br />

store “ à dominante culturelle”, ainsi qu’une offre<br />

événementielle et de formation pour les entreprises<br />

et les partenaires. Cet espace vise à offrir non<br />

seulement un espace professionnel de formation et<br />

d’inclusion, <strong>mai</strong>s également un lieu de vie et de<br />

rencontres centré autour du cinéma et de la culture.<br />

Il prévoit l’emploi d’une centaine de personnes,<br />

dont 70 personnes porteuses d’un handicap mental.<br />

Le projet, qui s’inspire du <strong>Pro</strong>spector Theatre de<br />

Ridgefield aux États-Unis, a été imaginé en 2019 par<br />

un collectif de Boulonnais réunis au sein de la<br />

Fondation Culture & Handicap, sous l’égide de la<br />

Fondation Perce-Neige. Cette dernière a reçu le<br />

soutien du Centre national du cinéma et de l’image<br />

animée (CNC) et de l’Agefiph dans le cadre de<br />

l’appel à projets “Les uns et les autres”.<br />

En France, 12 millions de personnes (soit près de 18 %<br />

de la population) sont concernées par le handicap, qu’il<br />

soit sensoriel, physique ou cognitif. Dans ce contexte,<br />

Fadila Khattabi, ministre chargée des personnes âgées et<br />

des personnes handicapées, confirme que « l’information<br />

sur l’accessibilité du secteur est la première étape à franchir<br />

dans cette marche vers l’inclusion totale ». Un point de vue<br />

partagé par l’ensemble des panélistes, à l’instar d’Amalric<br />

Gérard, acteur aperçu notamment dans Plus belle la vie,<br />

et dont le premier long métrage, L’Ennemi public n°0,<br />

sort en salles ce <strong>29</strong> <strong>mai</strong> sous pavillon OpeRett. Tous les<br />

participants ont travaillé bénévolement sur le film <strong>–</strong> qui<br />

est aussi le premier au monde intégralement tourné en<br />

caméra immersive 360° <strong>–</strong> afin que les recettes aillent à<br />

la recherche médicale sur le Syndrome de Rett. Un modèle<br />

exemplaire qui illustre aussi, comme le rappelle le réalisateur,<br />

le rôle pédagogique du cinéma sur ces sujets,<br />

tandis que la ministre souligne que « les multiples regards<br />

sur les personnes handicapées, tels qu’Un p’tit truc en plus<br />

ou encore les Jeux paralympiques, leur offrent une importante<br />

visibilité ».<br />

La nécessité d’informer induit la nécessité de former.<br />

Pour Agathe de Foucher, secrétaire générale de la Fédération<br />

nationale des cinémas français, « il est important que les<br />

agents de cinéma soient en capacité d’accueillir des personnes<br />

porteuses de handicap ». Et notamment pour mieux<br />

communiquer, comme souligne Marion Rosset, directrice<br />

générale d’ADDE, société spécialisée dans la conceptualisation,<br />

fabrication et installation de matériel audiovisuel :<br />

« les personnes valides vont parfois voir un film avec des<br />

sous-titres SME sans le savoir, car cela n’a pas été communiqué<br />

par le cinéma ».<br />

C’est ainsi « à la société de s’adapter aux personnes porteuses<br />

de handicap, et non l’inverse », explique Fadila Khattabi,<br />

qui compte suivre de près toutes les innovations mises<br />

en place pour améliorer l’accessibilité des espaces culturels.<br />

À ce titre, après la montée des marches de l’équipe<br />

d’Un p’tit truc en plus durant laquelle l’acteur et réalisateur<br />

Artus a porté une personne handicapée physique, la<br />

ministre a assuré que « dès 2025, les marches du Festival<br />

devraient être accessibles pour tout le monde ».<br />

À côté du sujet de l’accessibilité des personnes à mobilité<br />

réduites (PMR) et des personnes atteintes de déficiences<br />

sensorielles, le sujet du handicap mental et des troubles<br />

du spectre de l’autisme a également été présent dans les<br />

échanges, notamment avec la présence de la cofondatrice<br />

de Culture Relax, Catherine Morhange. Aux côtés de<br />

Julien Marcel, également membre du conseil d’administration<br />

de l'association, cette dernière a rappelé l’importance<br />

de prendre en compte tout ce qui peut éloigner<br />

certains publics et insisté sur le défi de l’acceptation par<br />

la société des nécessaires adaptations. « Avec ou sans<br />

handicap, le cinéma, c'est pour tout le monde ! », a rappelé<br />

la présidente de l’association qui organisera partout en<br />

France le 25 <strong>mai</strong> des séances Relax du film d’Artus.<br />

Par ailleurs, en marge de cette rencontre, Fadila Khattabi<br />

a tenu à saluer la signature par la Fondation Perce-Neige<br />

et la Ville de Boulogne-Billancourt d’un pôle culturel<br />

inclusif comportant 5 salles de cinéma : « Une très belle<br />

initiative qui va permettre à de nombreuses personnes<br />

porteuses de handicap de s’insérer, d’avoir une vraie vie<br />

sociale. C’est un très beau projet qui correspond pleinement<br />

à la société inclusive que nous appelons de nos vœux. »<br />

Jules Dreyfus<br />

10 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


ART ET ESSAI<br />

UNE RÉFORME QUI VA DANS LE BON SENS<br />

ET QUI A DU SENS<br />

Après sa présentation par le CNC, lors des Rencontres art et essai<br />

de Cannes [voir <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 18 <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>], la réforme du<br />

classement art et essai est entrée dans sa dernière ligne droite,<br />

entre simulations et ajustements. Aux premières lignes des<br />

concertations depuis le début des travaux de la réforme, l’Afcae<br />

et le Scare abordent sa phase de finalisation avec de nombreux<br />

sujets de satisfaction, et quelques points de vigilance.<br />

CANNES / RÉFORME<br />

« La proposition du CNC retient la quasi totalité des points<br />

portés par l’Afcae », se félicite son président Guillaume<br />

Bachy, en citant, entre autres, le caractère plus sélectif<br />

du classement, la meilleure prise en compte des territoires<br />

et de leurs spécificités, et la création d’un label 15-25 ans<br />

qui conforte tout le travail mené dans ce sens par l'association,<br />

à commencer par celui de son comité 15-25.<br />

Christine Beauchemin-Flot, au nom du Scare, se réjouit<br />

aussi « d’une sélectivité réaffirmée, renforçant les fondements,<br />

les valeurs et la philosophie de l’art et essai ». À ce titre, les<br />

six critères d’appréciation supplémentaires (actions à<br />

destination des publics empêchés, du public jeune,<br />

politique de diffusion de documentaire, de courtmétrage….)<br />

permettront, selon la coprésidente du Syndicat<br />

des cinémas art et essai, « d’objectiver le travail et l’engagement<br />

des salles <strong>–</strong> à la place des minorations et majorations<br />

peu usitées ». Son acolyte Stéphane Libs salue la réhabilitation<br />

de notions « un peu oubliées », comme le contexte<br />

social (quartiers, ruralité) et le travail en réseau entre<br />

exploitants. Quant à la notation sur 20, loin d’être<br />

« scolaire », elle simplifiera l'évaluation, « tout en appliquant<br />

une expertise plus précise ». D’autant plus que, comme le<br />

rappelle Guillaume Bachy, la fin des effets de palier<br />

permettra de voir directement les effets de la note sur la<br />

subvention art et essai.<br />

©A24<br />

Parmi les chantiers les plus “mobiles” de la réforme, la<br />

surpondération des films Recherche et Découverte,<br />

particulièrement défendue par le Scare, « réaffirmera,<br />

selon Christine Beauchemin-Flot, la véritable prise de<br />

risque des salles en programmation <strong>–</strong> et d’une certaine façon<br />

une solidarité avec les distributeurs indépendants sur les<br />

films de la diversité ». Le critère supplémentaire d’une<br />

sortie sur moins de 80 copies « redonne sa place à la notion<br />

d’intention dans la programmation art et essai, quelque peu<br />

mise à mal par la recommandation a priori », ajoute<br />

Stéphane Libs ; et ceci d’autant plus dans « un contexte<br />

où la diversité a de plus en plus de mal à atteindre les villes<br />

de catégorie D et E ». De son côté, le président de l’Afcae<br />

regrette toutefois que ce curseur de surpondération se<br />

base aussi sur le plan de diffusion : « L’ouvrir à la totalité<br />

des films Recherche et Découverte <strong>–</strong> sachant qu’il y a seulement<br />

une petite dizaine de films RD sortant sur plus de 80<br />

copies <strong>–</strong> permettrait de soutenir l’ensemble des films qui<br />

restent fragiles, d’éviter tout effet de bord sur les stratégies de<br />

diffusion des distributeurs, et d’avoir un discours politique<br />

plus lisible auprès des élus du territoire. »<br />

Toujours selon Guillaume Bachy, la sous-pondération<br />

des films art et essai en fonction de leurs résultats au<br />

box-office paraît être « l’indicateur le plus juste ». Reste<br />

que « faire de l’art et essai en catégorie A et B n’est pas la<br />

même chose que pour les catégories D et E ». Pour être « plus<br />

équitable », le seuil dynamique en fonction des années<br />

de référence, ainsi que les coefficients de sous-pondération,<br />

pourraient donc aussi « être adaptés en fonction des<br />

territoires ». Le Scare aussi attend encore des éclaircissements<br />

concernant l’identification des films sujets à sous-pondération,<br />

« point essentiel de cette réforme ».<br />

Enfin, le président de l’Afcae comme les coprésidents du<br />

Scare saluent l’augmentation de l’enveloppe art et essai<br />

à 19 M € et remercient le CNC. « Un signal très positif<br />

qui montre l'intérêt du Centre pour le classement et son<br />

importance », estime Guillaume Bachy, et « qui donne de<br />

l’ambition à la réforme », conclut Stéphane Libs.<br />

Ayşegül Algan<br />

En outre, « ce n’est pas parce qu’un cinéma ne remplira pas<br />

tous les critères qu’il sera pénalisé », précise le président de<br />

l’Afcae, de manière à rassurer ceux qui s’inquiètent de<br />

l’augmentation du nombre de critères d'évaluation. « Les<br />

nouveaux critères ont été mis en place pour diversifier et<br />

mieux objectiver le travail d’animation, et non pas pour<br />

pénaliser les salles qui, par exemple, sont implantées dans<br />

un territoire où il n’y a pas de 15-25 ans ! » Par ailleurs, le<br />

critère des résultats atteints par l’établissement en termes<br />

de fréquentation des films art et essai est un « outil pour<br />

recadrer les salles <strong>–</strong> très minoritaires <strong>–</strong> qui se contentent<br />

uniquement de remplir les quotas de séances art et essai ».<br />

La plus grande finesse d'évaluation de la réforme se traduit<br />

aussi, bien entendu, par l’augmentation du nombre de<br />

commissions régionales. Soit a priori trois commissions<br />

de plus que les cinq existantes, qui permettront de<br />

« découper les grandes régions, et d’être plus proches des salles<br />

et de leur contexte d'implantation ». Partageant l’enthousiasme<br />

de Guillaume Bachy, Stéphane Libs remarque,<br />

au passage, que le « barème plus arithmétique et sorti du<br />

passionnel » du nouveau système de notation permettra<br />

d’homogénéiser les commissions, et de diminuer les<br />

écarts d’appréciations « qui se creusaient de plus en plus<br />

entre les régions ».<br />

Pour l’heure premier du top 30 des films recommandés art et essai de <strong>2024</strong> avec plus de 780 000<br />

entrées, un film comme La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer aurait pu voir ses séances souspondérées<br />

pour le classement 2025. Pour rappel, les mesures de pondération des films ne seront<br />

pas mises en application avant le classement 2026.<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

11


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S22<br />

<strong>29</strong> MAI<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

ELKIN COMMUNICATION 39-45 ELLES N’ONT RIEN OUBLIÉ 01h31 R.Aguesse et G.Aguesse B.Allemane, F.Hébrard<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL<br />

FRANCE<br />

ABIGAIL 01h49 M.Bettinelli-Olpin et T.Gillett M.Barrera, D.Stevens, A.Weir<br />

EUROZOOM ADAM CHANGE LENTEMENT 01h36 J.Vaudreuil<br />

DUBLIN FILMS ANHELL69 01h15 T.Montoya A.Hincapié, C.Machado, A.Mendigana<br />

REAFICTA FILMS ASSEMBLAGE 01h32 S.Mamdi L.Stratte-McClure, J.Romano, C.Cuevas<br />

LES MATINS ROUGES AXOMAMA 01h17 J.Gonterre<br />

NEW STORY FAINÉANT·ES K.Dridi F.Jullian, .jU., O.Simoneau<br />

ART HOUSE GREENHOUSE 01h40 S.Lee S.Kim, J.Yang, S.Ahn<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LA BELLE DE GAZA 01h16 Y.Zauberman<br />

LES ACACIAS LARMES DE JOIE 01h46 M.Monicelli A.Magnani, Totò, B.Gazzara<br />

POTEMKINE FILMS L'ASCENSION 02h08 L.Shepitko B.Plotnikov, V.Gostyukhin, A.Solonitsyn<br />

OPÉRETT L'ENNEMI PUBLIC N°0 01h25 A.Gérard L.Torteroglio, M.Lafaurie, D.Evenou<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MEMORY 01h40 M.Franco J.Chastain, P.Sarsgaard, M.Wever<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT MR. & MRS. MAHI 02h18 S.Sharma R.Rao, J.Kapoor, K.Mishra<br />

AD VITAM SALEM 01h43 J.Marlin D.Abdourahim, O.Moindjie, W.El Gharbaoui<br />

UFO DISTRIBUTION UNE AUTRE VIE QUE LA MIENNE 02h04 M.Szumowska et M.Englert M.Hajewska, J.Kulig, J.Braciak<br />

S23<br />

5 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE BAD BOYS RIDE OR DIE 01h55 A.El Arbi et B.Fallah M.Lawrence, W.Smith, V.Hudgens<br />

LES ALCHIMISTES DISSIDENTE 01h<strong>29</strong> P.Chevigny A.Castellanos, M.Grondin, N.Coronado<br />

TANDEM EN ATTENDANT LA NUIT 01h44 C.Rouzet M.Legoût Hammond, C.Brunnquell, É.Bouchez<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE IL FAUT SAUVER LE SOLDAT RYAN 02h43 S.Spielberg R.Hurst, T.Hanks, T.Sizemore<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION L’AFFAIRE VINČA CURIE 02h00 D.Bjelogrlic D.Bjelogrlic, P.Manojlovic, A.Manenti<br />

WAYNA PITCH LA GARDAV 01h27 T.Lemoine et D.Lemoine T.Lemoine, G.Tavares, P.Lottin<br />

UGC DISTRIBUTION LA PETITE VADROUILLE 01h36 B.Podalydès D.Auteuil, S.Kiberlain, D.Podalydès<br />

CARLOTTA FILMS L'ARMÉE DES OMBRES 02h23 J.Melville L.Ventura, S.Signoret, P.Crauchet<br />

TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL OPERA : ANDREA CHENIER 03h15 J.Kaufmann, S.Radvanovsky, C.Alvarez<br />

TAMASA DISTRIBUTION L'HOMME QUI VOULAIT SAVOIR 01h47 G.Sluizer G.Bervoets, J.ter Steege, B.Donnadieu<br />

LES FILMS DE LA CARAVANE OR DE VIE 01h25 B.Sangaré<br />

JOUR2FÊTE ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE 01h38 P.Preciado<br />

DULAC DISTRIBUTION RENDEZ-VOUS AVEC POL POT 01h52 R.Panh I.Jacob, G.Colin, C.Gueï<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE TUNNEL TO SUMMER 01h24 T.Taguchi O.Suzuka, M.Iitoyo, S.Kobayashi<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS UNE FEMME POUR GIANNI 01h20 K.Singh F.Canonaco, L.Scintu, W.Iorno<br />

S24<br />

12 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LES FILMS DU LOSANGE C'EST PAS MOI 00h40 L.Carax D.Lavant, E.Yuspina, L.Juodkaite<br />

CARLOTTA FILMS CRÉPUSCULE 01h45 G.Fehér P.Haumann, J.Derzsi, J.Pogany<br />

JHR FILMS EXCURSION U.Gunjak<br />

NOUR FILMS GLORIA! 01h46 M.Vicario G.Bellugi, C.Gamba, V.Lucchesi<br />

SONY PICTURES ENTERTAINMENT FRANCE HAIKYÛ !! LA GUERRE DES POUBELLES 01h25 S.Mitsunaka A.Murase, K.Ishikawa, K.Blanc<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION JULIETTE AU PRINTEMPS B.Lenoir I.Higelin, S.Guillemin, J.Darroussin<br />

WARNER BROS. FRANCE LES GUETTEURS 01h42 I.Shyamalan D.Fanning, G.Campbell, O.Finnegan<br />

TS PRODUCTIONS LES PASSEURS 01h18 J.Deschamps (II)<br />

DEAN MEDIAS LES PREMIERS JOURS 01h14 S.Breton<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT LOVE LIES BLEEDING 01h44 R.Glass K.Stewart, K.O'Brian, A.Baryshnikov<br />

STUDIOCANAL PARADIS PARIS 01h30 M.Satrapi M.Bellucci, A.Dussollier, R.Zem<br />

MK2.ALT TEHACHAPI 01h32 JR<br />

THE DARK VAS-TU RENONCER ? 01h12 P.Bodet B.Esdraffo, P.Léon, S.Bozon<br />

S25<br />

19 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

BAC FILMS CALIGULA - THE ULTIMATE CUT 02h56 T.Brass M.McDowell, H.Mirren, P.O'Toole<br />

EUROZOOM DÉTECTIVE CONAN: L'ÉTOILE À 1 MILLION DE DOLLARS 01h50 C.Nagaoka M.Takayama, R.Koyama, W.Yamazaki<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION ELLE & LUI & LE RESTE DU MONDE E.Belohradsky V.Belmondo, G.Bellugi, C.Ben Larbi<br />

CGR EVENTS FAIRY TAIL 100 YEARS QUEST : EN ROUTE POUR LA QUÊTE DES 100 ANS 01h25 H.Mashima<br />

PATHÉ LIVE GHOST : RITE HERE RITE NOW 02h25 A.Ross Perry et T.Forge M.Facey, A.Ursillo<br />

AD VITAM HORS DU TEMPS 01h45 O.Assayas V.Macaigne, M.Lescot, N.Hamzawi<br />

GEBEKA FILMS L'ENFANT QUI VOULAIT ÊTRE UN OURS 01h18 J.Hastrup J.Helvang, M.Vilstrup, O.Brandenburg<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LET'S GET LOST 02h00 B.Weber C.Baker, W.Claxton, Flea<br />

HAUT ET COURT MARIA J.Palud A.Vartolomei, M.Dillon, Y.Attal<br />

PATHÉ LIVE MICHEL SARDOU - LE CONCERT AU CINÉMA 02h00 J.Block<br />

KAPFILMS MON MILIEU 02h00 M.Chiarini M.Chiarini, N.Morazzani, S.Nouchi<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS NATURA 01h10 M.Perret M.Muse, S.Requet-Barville, C.Zastera<br />

CARLOTTA FILMS NOMAD 01h36 P.Tam C.Yip, L.Cheung, P.Ha<br />

120 PRODS NOUVEAU MONDE 01h15 V.Cappello R.Rahimi, S.Funtek, M.Rahimi<br />

LES FILMS DU CAMELIA RÉTROSPECTIVE 3 FILMS NOIRS ARGENTINS R.Barreto/F.Ayala<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE SINJAR, NAISSANCE DES FANTÔMES 01h43 A.Liebert G.Farahani<br />

JOUR2FÊTE SIX PIEDS SUR TERRE K.Bensalah H.Meziani, K.Affak, S.Arsane<br />

KMBO SURVIVRE 01h30 F.Jardin E.Dequenne, A.Pietschmann, L.Ebel<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR THE BIKERIDERS 01h56 J.Nichols A.Butler, J.Comer, T.Hardy<br />

EPICENTRE FILMS THE SUMMER WITH CARMEN 01h46 Z.Mavroeidis Y.Tsiantoulas, A.Labropoulos, R.Vasilakopoulou<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE VICE-VERSA 2 01h36 K.Mann K.Tallman, A.Poehler, P.Smith<br />

12 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


S26<br />

26 JUIN<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

NORTE DISTRIBUTION CAMPING DU LAC 01h10 E.Saintagnan E.Saintagnan, A.Turluc'h, J.Ugeux<br />

ARIZONA DISTRIBUTION IN WATER 01h01 H.Sang-Soo S.Seokho, H.Seong Guk, S.Kim<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION JOAN BAEZ I AM A NOISE 01h53 M.Navasky et K.O'Connor J.Baez, B.Clinton, H.Clinton<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE KINDS OF KINDNESS 02h44 Y.Lanthimos E.Stone, J.Plemons, W.Dafoe<br />

GAUMONT DISTRIBUTION LA FAMILLE HENNEDRICKS L.Arné L.Arné, D.Boon, F.Redouloux<br />

PATHÉ LE COMTE DE MONTE-CRISTO 02h58 M.Delaporte et A.De La Patellière B.Bouillon, P.Niney, A.Demoustier<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION LE MOINE ET LE FUSIL 01h47 P.Choyning Dorji T.Wangchuk, D.Lhamo, P.Sherpa<br />

DULAC DISTRIBUTION L’ENFANT QUI MESURAIT LE MONDE 01h44 T.Candilis B.Campan, R.Brottier, M.Apostolakea<br />

OUTPLAY FILMS LEÓN 01h20 A.Nachón et P.Curotto C.Crespo, A.Saldicco, S.Pampin<br />

BAC FILMS LES PISTOLETS EN PLASTIQUE J.Meurisse D.Baril, C.Laemmel, L.Stocker<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE SANS UN BRUIT: JOUR 1 M.Sarnoski L.Nyong'o, J.Quinn (VII), A.Wolff<br />

S27<br />

3 JUIL.<br />

6 JUIL.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE BLUE LOCK - ÉPISODE NAGI 01h31 S.Ishikawa N.Shimazaki, Y.Uchida, K.Okitsu<br />

ART HOUSE COMING SOON 01h34 T.Hirao H.Shimizu, K.Kohara, A.Kakuma<br />

CONDOR DISTRIBUTION EL PROFESOR 01h50 M.Alché et B.Naishtat M.Subiotto, L.Sbaraglia, J.Zylberberg<br />

STUDIOCANAL ELYAS F.Siri R.Zem, L.Eïdo, J.Michel<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION EXISTENZ 01h36 D.Cronenberg J.Law, J.Jason Leigh, I.Holm<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT HORIZON: AN AMERICAN SAGA CHAPTER 1 03h01 K.Costner K.Costner, S.Miller, S.Worthington<br />

WAYNA PITCH LA RÉCRÉATION DE JUILLET 01h20 P.Cotten et J.Rozé A.Manet, A.Diong, A.Bellugi<br />

MEMENTO DISTRIBUTION LES FANTÔMES 01h46 J.Millet T.Barhom, A.Bessa, J.Franz Richter<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS LES SEPT SAMOURAÏS 03h27 A.Kurosawa T.Mifune, T.Shimura, K.Tsushima<br />

ZINC FILM LITTLE JAFFNA L.Valin L.Valin, P.Raveendran, V.Ramamoorthy<br />

LES ALCHIMISTES MATRIA 01h39 Á.Gago M.Vázquez, S.Prego, Tatan<br />

TAMASA DISTRIBUTION PARIS, TEXAS 02h28 W.Wenders H.Stanton, N.Kinski, H.Carson<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION PENDANT CE TEMPS SUR TERRE 01h<strong>29</strong> J.Clapin M.Northam, S.Lesaffre, C.Salée<br />

LA TRAVERSE PLUS QU'HIER, MOINS QUE DEMAIN 01h26 L.Achard M.Roussel, P.Cervo, M.Mihelich<br />

AD VITAM POURQUOI TU SOURIS ? C.Paillard et C.Chenouga J.Zadi, R.Quenard, E.Devos<br />

NORTE DISTRIBUTION THE HUMAN SURGE 3 02h01 E.Williams M.Nadarasa, S.Navamani, L.Silvano<br />

SURVIVANCE TYPHOON CLUB 01h55 S.Sō<strong>mai</strong> Y.Mikami, Y.Kudoh, T.Miura<br />

DESTINY FILMS WE ARE ZOMBIES 01h20 A.Whissell et Y.Whissell A.Nachi, M.Peta Hill, D.Johns<br />

SIRIUS MEDIA ZAK & WOWO, LA LÉGENDE DE LENDARYS 01h25 P.Duchêne et J.Cuvelier M.Payet, C.Luciani, J.Niel<br />

S28<br />

10 JUIL.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

MALAVIDA FILMS ARIZONA DREAM 02h22 E.Kusturica J.Depp, J.Lewis, F.Dunaway<br />

EUROZOOM CREATION OF THE GODS I: KINGDOM OF STORMS 02h28 Wuershan B.Huang, F.Hsiang, Li Xuejian<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE FLY ME TO THE MOON G.Berlanti S.Johansson, C.Tatum, N.Dillenburg<br />

JHR FILMS HERE 01h22 B.Devos S.Gota, L.Gong, T.Corban<br />

LES FILMS DU WHIPPET L'ARBRE À CONTES 00h38 R.Kheyrieh et A.Vartanyan<br />

SND LE LARBIN A.Charlot et F.Magnier K.Merad, C.Cornillac, A.Cattin<br />

AD VITAM LE MÉDIUM 01h20 E.Laskar E.Laskar, L.Bourgoin, N.Lvovsky<br />

JOUR2FÊTE LES GENS D’À CÔTÉ 01h25 A.Téchiné I.Huppert, H.Herzi, N.Biscayart<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT LONGLEGS 01h41 O.Perkins M.Monroe, A.Witt, N.Cage<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MOI, MOCHE ET MÉCHANT 4 01h34 C.Renaud et P.Delage S.Carell, K.Wiig, W.Ferrell<br />

AD VITAM ONLY THE RIVER FLOWS 01h42 S.Wei Y.Zhu, Z.Meihuizi, T.Hou<br />

L'AGENCE DU COURT MÉTRAGE PARTIE DE CAMPAGNE 00h40 J.Renoir S.Bataille, G.Darnoux, J.Brunius<br />

LES FILMS DU CAMELIA<br />

RÉTROSPECTIVE NINON SEVILLA : "LA VÉNUS D'OR DU CINÉMA MEXI-<br />

CAIN" (3 FILMS)<br />

A.Gout/J.Bracho/E.Fernandez<br />

ARIZONA DISTRIBUTION SARAVAH 01h00 P.Barouh P.Barouh, Maria Bethânia, B.Powell<br />

LES FILMS DU LOSANGE SONS 01h40 G.Möller S.Knudsen, S.Bull Sarning, D.Salim<br />

SPLENDOR FILMS TRILOGIE DEAD OR ALIVE T.Miike<br />

CAPRICCI FILMS VAL ABRAHAM 03h23 M.de Oliveira L.Cintra, L.Silveira, C.Sanz de Alba<br />

S<strong>29</strong><br />

17 JUIL.<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

CONDOR DISTRIBUTION ALIENOID : PARTIE 2 02h02 C.Dong-hoon R.Jun-yeol, T.Kim, W.Kim<br />

TANDEM EAT THE NIGHT 01h45 C.Poggi et J.Vinel T.Cholbi, L.Gueneau, E.Falé<br />

À VIF CINÉMAS KARMAPOLICE J.Paolini S.Shahidi, A.Manenti, K.Touré<br />

VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION LES TRICHEURS 01h30 L.Godbout S.René, C.Beaulieu, B.Gouin<br />

STAR INVEST FILMS FRANCE MONOLITH 01h34 M.Vesely L.Sullivan, L.Tang, A.Nathan<br />

GAUMONT DISTRIBUTION PRESQUE LÉGAL M.Mauroux M.Duboscq, J.Pierre, L.Castel<br />

HAUT ET COURT SANTOSH 02h00 S.Suri S.Goswami, S.Bishnoi, S.Rajwar<br />

SHELLAC SOBRE TODO DE NOCHE 01h49 V.Iriarte L.Dueñas, A.Torrent, M.Egozkue<br />

DAMNED DISTRIBUTION SUJO 02h06 A.Rondero et F.Valadez J.Varela, Y.Pérez, K.Garrido<br />

PANAME DISTRIBUTION THE TROUBLE WITH JESSICA 01h30 M.Winn S.Groth, S.Henderson, J.Livingstone<br />

WARNER BROS. FRANCE TWISTERS L.Chung D.Edgar-Jones, G.Powell, A.Ramos<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

13


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

Alors que La Petite<br />

Vadrouille sort ce 5 juin,<br />

retour en chiffres sur les<br />

performances en salles<br />

des cinq derniers films du<br />

capitaine Bruno Podalydès.<br />

TITRE WAHOU ! LES 2 ALFRED BÉCASSINE ! COMME UN AVION<br />

ADIEU BERTHE OU<br />

L'ENTERREMENT DE<br />

MÉMÉ<br />

Date de sortie 07/06/2023 16/06/2021 20/06/2018 10/06/2015 20/06/2012<br />

Distributeur UGC UGC UGC UGC UGC<br />

Cumul des entrées 244 939 401 571 2<strong>29</strong> 933 502 462 724 940<br />

1 er jour 12 792 12 341 9 896 19 647 31 422<br />

1 er week-end 73 802 88 020 52 551 114 087 184 272<br />

Copies 262 360 285 251 237<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

Cœfficient<br />

Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

282 245 184 455 778<br />

3,48 3,7 3,65 3,83 3,62<br />

x16,2 x28,4 x19,2 x25,6 x23,1<br />

Note Spectateur AlloCiné 2,4 3,3 2,5 3,5 2,3<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 01/05/<strong>2024</strong> UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 455 902 970 8 594 105<br />

2 28/02/<strong>2024</strong> DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032333 16 080 64<br />

3 14/02/<strong>2024</strong> BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62<br />

4 08/05/<strong>2024</strong><br />

LA PLANÈTE DES SINGES :<br />

LE NOUVEAU ROYAUME<br />

DISNEY 6<strong>29</strong> 825 979 14 225 58<br />

5 07/02/<strong>2024</strong> COCORICO SND 608 488 253 9 791 50<br />

6 21/02/<strong>2024</strong> LE NOM DE LA ROSE (REPRISE) LES ACACIAS 15 5 238 114 46<br />

7 13/03/<strong>2024</strong> IL RESTE ENCORE DEMAIN UNIVERSAL 172 117 936 2 608 45<br />

8 31/01/<strong>2024</strong> LA ZONE D'INTÉRÊT BAC 260 180 436 4 009 45<br />

9 21/02/<strong>2024</strong> UNE VIE SND 469 344 827 7 957 43<br />

10 08/05/<strong>2024</strong> BLUE & COMPAGNIE PARAMOUNT 621 436 500 10 275 42<br />

11 21/02/<strong>2024</strong> BYE BYE TIBÉRIADE JHR 51 13 572 330 41<br />

12 27/03/<strong>2024</strong> KUNG FU PANDA 4 UNIVERSAL 696 554 856 14 078 39<br />

13 06/03/<strong>2024</strong> LA SALLE DES PROFS TANDEM 156 73 150 2 037 36<br />

14 06/03/<strong>2024</strong> RIVIÈRE DE NUIT (REPRISE) CARLOTTA 1 887 25 35<br />

15 27/03/<strong>2024</strong> LOS DELINCUENTES JHR/ARIZONA 48 9 721 278 35<br />

16 27/03/<strong>2024</strong> LA FLAMME VERTE CARLOTTA 3 1 025 30 34<br />

17 24/04/<strong>2024</strong> BACK TO BLACK STUDIOCANAL 424 282 954 8 731 32<br />

18 17/01/<strong>2024</strong> PAUVRES CRÉATURES DISNEY 245 138 996 4 311 32<br />

19 24/01/<strong>2024</strong> LE DERNIER DES JUIFS AD VITAM 113 47 908 1 539 31<br />

20 14/02/<strong>2024</strong> SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE DISNEY 109 54 819 1 764 31<br />

*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company<br />

14 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


CANNES / EUROPE<br />

EUROPA CINEMAS<br />

COLLABORER PLUS QUE JAMAIS<br />

Comme chaque année, les membres du réseau de salles<br />

européennes se sont réunis à Cannes pour faire le bilan de la<br />

fréquentation et de leurs actions collectives. L’occasion de<br />

mesurer la force d’Europa Cinemas, animé par une nouvelle<br />

génération d’exploitants, et plus largement de mettre en avant<br />

le rôle socio-économique des cinémas.<br />

Lucia Recalde, cheffe de l’Unité Europe Créative/Media, à Cannes le 19 <strong>mai</strong><br />

« Nous devons continuer à travailler ensemble pour faire<br />

tomber les barrières et que le cinéma soit partagé à travers<br />

toute l’Europe, notamment dans les déserts culturels », a<br />

introduit Lucia Recalde, cheffe de l’Unité Europe Créative<br />

/ Media, présente lors de la réunion du 19 <strong>mai</strong> pour<br />

réaffirmer son soutien à Europa Cinemas. Un financement<br />

que Fatima Djoumer, directrice générale de l’association,<br />

a tenu à mettre en avant : « Sans le programme Media,<br />

nous ne pourrions pas soutenir les salles, ni lancer des<br />

initiatives telles que Collaborate to Innovate ou nos récentes<br />

formations Boot Camps, pour lesquelles nous avons reçu des<br />

fonds supplémentaires. » Deux programmes qui illustrent<br />

le partage d’expériences et de compétences au sein du<br />

réseau, <strong>mai</strong>s aussi son renouveau.<br />

Un nouveau président<br />

Le changement de génération amorcé il y a cinq ou six<br />

ans s’illustre en effet cette année avec l’élection d’un<br />

nouveau président : le Suédois Mathias Holtz, responsable<br />

cinéma au sein du Folkets Hus och Parker, soit le plus<br />

large réseau de salles dans son pays . Celui qui était déjà<br />

vice-président d’Europa Cinemas depuis l’an dernier<br />

succède donc à Nico Simon, membre fondateur de<br />

l'association qu’il présidait depuis 2013. Se disant « très<br />

fier et très humble », Mathias Holtz a salué le travail de<br />

son prédécesseur et assuré qu’il s’appuiera sur les 30 ans<br />

de la riche histoire d’Europa Cinemas « pour construire<br />

l’avenir ». Un nouveau tournant pour l’association qui,<br />

en 2023, a nommé Fatima Djoumer au poste de directrice<br />

générale, en remplacement de son historique cofondateur<br />

Claude-Éric Poiroux, aujourd’hui président honoraire.<br />

Le CA d’Europa Cinemas a également voté un changement<br />

de statuts pour moderniser l’association [voir<br />

entretien p.18].<br />

Le réseau, dont le nombre d'adhérents avait baissé pendant<br />

la pandémie, a connu une belle expansion ces deux<br />

dernières années, avec l’adhésion de 119 nouveaux cinémas<br />

depuis 2022. « Un signe de l’inflexion de la programmation<br />

vers davantage de films européens », analyse Jean-Baptiste<br />

Selliez, qui prévoit que cette expansion va se poursuivre,<br />

au vu des nombreuses demandes des salles. Fin 2023,<br />

Europa Cinemas comptait 1 209 cinémas (pour 2 846<br />

salles) <strong>–</strong> près de la moitié étant des mono-écrans <strong>–</strong>, répartis<br />

dans 742 villes de 33 pays différents.<br />

Une fréquentation qui reprend plus vite<br />

La progression s’observe aussi en termes de fréquentation,<br />

l’ensemble du réseau ayant retrouvé 90 % des chiffres<br />

d'avant la pandémie, alors que le marché européen a<br />

récupéré à 80 %. Comme l’ont montré les chiffres présentés<br />

par Manuel Fioroni, de l’Observatoire européen de<br />

l’audiovisuel, au global les cinémas de l’UE et du<br />

Royaume-Uni ont enregistré 784,3 millions d’entrées en<br />

2023, soit un retard de 20 % par rapport à la moyenne<br />

2017/19. Les disparités sont grandes selon les pays <strong>–</strong> un<br />

taux de récupération de 113 % en Bosnie-Herzégovine<br />

<strong>mai</strong>s de 68 % au Royaume-Uni, la France se situant à<br />

87 %. Si l’on a manqué de films américains l’an dernier,<br />

leur part de marché a atteint un record de 71 % en Europe<br />

<strong>–</strong> elle était de 64 % en 2022 et de 68 % en 2019 <strong>–</strong>, quand<br />

celle des films européens est passée de 28,7 % en 2022<br />

à 25,4 % en 2023, bien que leur nombre ait augmenté<br />

(1 996 films produits en Europe en 2023, soit 54 de plus<br />

que l’année d’avant). Astérix & Obélix : L’Empire du Milieu<br />

est le film non-américain le plus vu en Europe l’an dernier,<br />

<strong>mai</strong>s il n’est que 25 e … après 24 films américains (ou<br />

coproduits avec le Royaume-Uni).<br />

©Europa Cinemas<br />

©Irene Angel Echeverri- Europa Cinemas<br />

Un nouveau président<br />

suédois<br />

Mathias Holtz est programmateur et consultant<br />

auprès de Folkets Hus och Parker (FHP) depuis 19<br />

ans, qui représente le plus grand réseau de Suède en<br />

nombre de salles, implantées aussi bien dans des<br />

grandes villes que des centres communautaires<br />

ruraux. Les Folkets Hus (Maisons du peuple) och<br />

Parker, ont été fondés il y a plus de 100 ans par le<br />

mouvement ouvrier suédois autonome, puis repris<br />

par l’Union syndicale des travailleurs, du temps de<br />

l’âge d’or du cinéma, permettant à tous de voir des<br />

films. Peu à peu, l’organisation nationale a aussi<br />

racheté des cinémas art et essai existants, dont<br />

certaines salles mythiques de grandes villes, et<br />

finance aujourd’hui 130 cinémas, dont 16 sont<br />

membres d’Europa Cinemas. Beaucoup sont situés<br />

dans les centres culturels qui ont gardé l’esprit<br />

“travailliste”, même si aujourd’hui, l’influence<br />

syndicale est moindre dans la société et que leur<br />

activité cinéma domine. Un réseau qui représente<br />

parfaitement le rôle socio-culturel des cinémas, tel<br />

qu’il est mis en avant dans le rapport Omdia.<br />

Boot Camps : des<br />

formations par et pour les<br />

exploitants<br />

Ce nouveau programme, présenté à Cannes par un<br />

Michael Gubbins enflammé, vise à soutenir des<br />

formations et des ateliers, conçus par et pour les<br />

membres du réseau, pour partager les compétences<br />

dans les do<strong>mai</strong>nes de la gestion, du<br />

marketing, des technologies…, et sur tout ce qui<br />

peut améliorer la durabilité environnementale et<br />

l'inclusion. L’idée étant que tous les cinémas d'une<br />

région aient un niveau de compétence commun,<br />

les activités doivent se baser sur des besoins locaux<br />

et être organisées sur place. Ces Boot Camps seront<br />

gratuits et se feront dans la langue du pays, avec le<br />

support et l’aide financière d’Europa Cinemas,<br />

« pour que ce qui se passe en local se partage au<br />

niveau international ».<br />

Michael Gubbins a détaillé le programme « Boot Camps »<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

15


CANNES / EUROPE<br />

Collaborate to Innovate<br />

En attendant de connaître les lauréats <strong>2024</strong>,<br />

4 projets parmi les 17 retenus en 2023 ont été<br />

présentés. Pour rappel, le programme lancé<br />

il y a trois ans est soutenu par Europa Cinemas<br />

jusqu’à 100 000 € par projet.<br />

Data Sharing (Suède)<br />

Il s’agit de collecter en temps réel et d’utiliser les<br />

données de billetterie de 17 cinémas qui utilisent<br />

le même logiciel de caisse. Les données de<br />

transaction sont stockées dans une plateforme<br />

CRM, qui permet de fournir des informations<br />

précieuses sur les choix et le comportement du<br />

public. Les exploitants partagent aussi leurs chiffres<br />

de prévente avec les distributeurs, qui adaptent<br />

ainsi leurs campagnes marketing, et le nombre de<br />

billets vendus grâce aux campagnes CRM sont<br />

ensuite mesurées. Le service va <strong>mai</strong>ntenant être<br />

proposé à plus de 100 cinémas suédois.<br />

Screen Spirit (France)<br />

Le projet rassemble des streamers de Twitch (Julien<br />

Josselin, la Manie du cinéma…) et des cinémas<br />

autour d’un festival. Pour la première saison,<br />

l’événement de 4 jours a été organisé dans 6 salles<br />

et 8 émissions ont été tournées, en live et en<br />

public, avec des équipes de films, pour un total de<br />

30 heures de stream. « Même si Twitch a moins<br />

d’audience que Tik Tok, son public de passionnés,<br />

jeune (12-35), geek et très fidèle, adore les contenus<br />

très longs », explique Sylvain Clochard du Concorde<br />

de Nantes, qui coordonne le projet. Pour donner<br />

une idée de l’audience de Twitch : le jeu concours<br />

organisé et filmé à La Salamandre de Morlaix a été<br />

remporté par un habitant… du Québec.<br />

©C.V.<br />

Dans les salles Europa Cinemas en revanche, les films<br />

européens représentent 56,5 % de la programmation et<br />

52,4 % de la fréquentation en 2023, quand la part de<br />

marché des films américains est de 31,7 %. Une fois<br />

encore, on souligne la force des productions nationales,<br />

comme en France, en Italie ou en Slovénie. Au total le<br />

réseau a enregistré 68,2 millions d’entrées, contre 76,3<br />

M sur la moyenne 2017-19. S’il manque encore 11 %<br />

par rapport aux années fastes, Nicolas Edmery, qui travaille<br />

sur les statistiques à Europa Cinemas, a souligné deux<br />

caractéristiques nettes: là aussi tout dépend des pays <strong>–</strong> la<br />

Grèce et la Hongrie sont encore à -25 % et -35 % par<br />

rapport à 2019 <strong>–</strong>, <strong>mai</strong>s aussi de la taille des cinémas ;<br />

ainsi, dans tous les pays, les multiplexes reprennent moins<br />

vite que les petites cinémas de proximité, et ceux qui<br />

organisent des événements récupèrent plus vite.<br />

Un rôle social et politique<br />

Ce travail d’animation, qui se mesure au niveau de la<br />

fréquentation, montre aussi la place que tiennent les<br />

cinémas dans la vie locale comme dans l’ensemble de la<br />

société. C’est ce qu’ont voulu montrer, pour leur première<br />

collaboration, Europa Cinemas, la Cicae et l’Unic, à<br />

travers un rapport commandé au cabinet d’études Omdia.<br />

L’idée étant de montrer, à l’industrie comme aux gouvernements,<br />

le rôle culturel, social et économique des salles,<br />

notamment art et essai. « Depuis 25 ans, on me demande<br />

quand sera mort le cinéma, témoigne David Hancock,<br />

qui a rédigé l’étude. Ce rapport de 33 pages rassemble toutes<br />

les réponses que j’ai pu donner à cette question : non seulement<br />

les entrées ont triplé depuis les années 90, <strong>mai</strong>s plus largement,<br />

l'impact des cinémas est tel que s’ils n’existaient pas, il faudrait<br />

les inventer. » Ce bilan sera officiellement publié le 10<br />

juin, au moment des élections européennes, et détaillé<br />

à CineEurope.<br />

À noter aussi que 300 salles du réseau diffusent un clip<br />

<strong>–</strong> disponible dans 33 langues <strong>–</strong> rappelant l’importance<br />

de la démocratie en Europe et appelant à voter les 6 et<br />

9 juin. Un message loin d’être anodin, alors que la guerre<br />

est sur notre continent, que la désinformation est constante<br />

et que les cinémas « ont aussi un rôle à jouer pour favoriser<br />

le débat et créer des ponts entre communautés », a commenté<br />

Lucia Recalde en annonçant qu’en 2025, l’Ukraine<br />

intègrera le programme Media.<br />

Des propos confirmés par Alessandra Luchetti, cheffe<br />

du département ECEA (l’Agence pour l’éducation et la<br />

culture de la Commission européenne), pour laquelle<br />

« la collaboration est l’avenir. » Et de conclure au vu des<br />

chiffres : « C’è un domani ! » <strong>–</strong> il y a un lende<strong>mai</strong>n <strong>–</strong> pour<br />

les cinémas européens. Ceux du réseau Europa Cinemas<br />

tiendront leur conférence annuelle à Vilnius, du 28<br />

novembre au 1 er décembre.<br />

Cécile Vargoz<br />

©Irene Angel Echeverri- Europa Cinemas<br />

Cinema+, Pays Bas<br />

Sept cinémas indépendants ont rassemblé leurs<br />

équipes pour créer un site web, dans sept versions<br />

différentes, « pour cibler les jeunes en se différenciant<br />

des streamers et des cinémas concurrents » et<br />

simplifier l’achat et l’annulation de billets en ligne.<br />

Là encore, les salles récupèrent la data via les<br />

systèmes de billetterie pour concevoir du contenu<br />

et des campagnes personnalisées. Depuis le<br />

lancement, ils ont mesuré une augmentation de<br />

leur part de marché de 126 %.<br />

Cineville Allemagne<br />

Il s’agit de renforcer la collaboration entre les<br />

cinémas art et essai allemands et de créer une<br />

communauté de spectateurs, en répliquant le<br />

modèle du pass Cineville, grand succès aux<br />

Pays-Bas et déjà reproduit en Belgique. L'abonnement<br />

(22€ ou 24€/mois pour les moins ou plus de<br />

26 ans, 20€ pour un engagement d’un an), est<br />

valable dans tous les cinémas participants, qui ont<br />

lancé une plateforme commune avec du contenu<br />

éditorial, dont des podcasts enregistrés en salle<br />

avec des réalisateurs, et conçoivent ensemble des<br />

événements tels que les ciné clubs Cineville.<br />

C.V.<br />

Laura Houlgatte, CEO de l’Unic, et Sebastian Naumann, délégué général de la Cicae, lors de la présentation du rapport Omdia à la<br />

réunion d'Europa Cinemas<br />

16 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


ENTRETIEN AVEC<br />

FATIMA DJOUMER ET MATHIAS HOLTZ<br />

Directrice générale et président d’Europa Cinemas<br />

©Jules Dreyfus<br />

Un réseau pour les<br />

exploitants, et par<br />

les exploitants<br />

Mathias Holtz, président, et Fatima Djoumer, directrice générale d'Europa Cinemas<br />

Comment êtes-vous arrivés à Europa Cinemas ?<br />

Mathias Holtz : Je suis entré à Europa Cinemas il y a<br />

une vingtaine d’années, alors que les trois petits cinémas<br />

que je program<strong>mai</strong>s venaient d‘obtenir le label et un<br />

soutien financier. Le marché suédois n’était pas grand,<br />

je me sentais isolé et il était alors très difficile d’avoir des<br />

conseils sur la façon de gérer et d’animer un cinéma. En<br />

rencontrant des gens qui avaient les mêmes problématiques<br />

que moi, je me suis de plus en plus impliqué dans la vie<br />

de l’association, en participant à un Lab d’innovation en<br />

tant que modérateur, puis en intégrant le conseil d'administration<br />

et, l’an dernier, le comité directeur en tant<br />

que vice-président.<br />

Fatima Djoumer : J’étais en charge des opérations<br />

internationales à Europa Cinemas et du développement<br />

avant de succéder à Claude-Eric Poiroux à la direction.<br />

Je ne le remercierai ja<strong>mai</strong>s assez de m’avoir transmis sa<br />

passion de la salle de cinéma, du fonctionnement d’un<br />

projecteur numérique à l’importance la distance entre<br />

deux rangées de fauteuils ! Une découverte pour moi,<br />

qui avais travaillé auparavant avec Wim Wenders, au<br />

festival de Berlin et dans la distribution.<br />

Vous incarnez tous les deux un changement de<br />

génération à la gouvernance d'Europa Cinemas.<br />

Comment cela se traduit-il dans les activités du<br />

réseau ?<br />

F.D. : Il y a six ans environ que le conseil d’administration<br />

s’est renouvelé de façon naturelle, beaucoup des membres<br />

fondateurs partant progressivement. Quant aux activités,<br />

on peut distinguer trois grandes phases. Les dix premières<br />

années d’Europa Cinemas ont consisté surtout à développer<br />

le réseau en nombre d’adhérents. Les dix suivantes,<br />

à partir des années 2000, ont été axées sur la numérisation.<br />

Nous avons multiplié les débats au niveau européen,<br />

d’abord pour convaincre les salles art et essai de s’équiper<br />

en même temps <strong>–</strong> et avec du matériel aussi performant<br />

<strong>–</strong> que les multiplexes. Pour cela nous avons été les premiers<br />

à développer un modèle économique pour les salles<br />

indépendantes, basé sur les VPF, et avons obtenu un<br />

soutien supplémentaire de la Commission européenne.<br />

Mais nous avons vite compris que le numérique allait<br />

concerner bien d'autres sujets que la projection, et avons<br />

ensuite développé les Labs d’innovation. Ces dix dernières<br />

années, donc, notre travail s’est davantage axé sur les<br />

publics et l’innovation, notamment à travers des projets<br />

tels que Collaborate to Innovate et les Boot Camps lancés<br />

le mois dernier.<br />

Le vote de nouveaux statuts cette année va-t-il<br />

dans le même sens ?<br />

F.D. : Nous travaillions depuis plusieurs années pour<br />

adapter les statuts de l’association, loi 1901 et basée en<br />

France, à nos objectifs actuels, qui ne sont plus seulement<br />

la circulation des films européens : aujourd’hui, l’approche<br />

d’Europa Cinemas est holistique et multi-facettes. D’autres<br />

changements, sur la durée des mandats, faciliteront le<br />

renouvellement de la gouvernance. Nous avons aussi<br />

posé une chose importante : que les adhérents soient des<br />

exploitants du réseau, ce qui n’était pas forcément le cas<br />

auparavant, pour les encourager à s’impliquer fortement<br />

dans nos « Focus Groups ». C’est par exemple un groupe<br />

de travail dédié qui a développé les lignes directrices de<br />

Collaborate to Innovate, quand d’autres exploitants ont<br />

rédigé nos deux chartes <strong>–</strong> l’une sur la transition écologique<br />

des salles, l’autre pour la diversité et l’inclusion <strong>–</strong> qui<br />

depuis 2023 font partie du contrat que signent les salles<br />

adhérentes. Nous tenons vraiment à ce que nos actions<br />

soient développées pour les exploitants, <strong>mai</strong>s aussi par<br />

les exploitants.<br />

Comment des exploitants de 33 pays différents<br />

réussissent-ils cette collaboration ?<br />

M.H. : Ce n’est pas toujours facile de se réunir, en visioconférence<br />

chacun depuis nos pays, avec nos situations<br />

et langues différentes, <strong>mai</strong>s c’est aussi ce qui fait le succès<br />

et la richesse des projets du réseau. Nous avons en commun<br />

de travailler quotidiennement dans un cinéma, tant au<br />

niveau des membres que du bureau. Les exploitants<br />

viennent au départ pour les subventions, et restent pour<br />

le réseau : ce sont les échanges et le partage qui leur<br />

apportent le plus.<br />

F.D. : Les conditions pour devenir membre tiennent<br />

compte des réalités économiques, structurelles et<br />

conjoncturelles très différentes. Les exploitants qui<br />

rejoignent les groupes de travail sont volontaires, ce qui<br />

fait le dynamisme de l’association. Par exemple, c’est<br />

<strong>mai</strong>ntenant un comité paritaire de 8 exploitants, de 8<br />

pays différents, renouvelé tous les deux ans, qui valide<br />

l’entrée d’une salle dans le réseau, sur la base de sa<br />

programmation et son respect des lignes directrices. C’est<br />

ce même comité qui examine les résultats des salles, afin<br />

que les subventions soient attribuées en toute transparence ;<br />

ce qui, quand on bénéficie de fonds publics, est très important.<br />

Le cinéma est-il entendu au niveau des instances<br />

européennes ?<br />

F.D. : Nous nous sommes battus pour que les salles aient<br />

un soutien de la Commission européenne : aujourd’hui,<br />

comme on l’a entendu lors de la réunion avec Lucia<br />

Recalde <strong>mai</strong>s aussi Alessandra Luchetti, les représentants<br />

du programme Media nous soutiennent tant au niveau<br />

politique qu’économique, à l’écoute de nos besoins.<br />

Quand nous avons voulu lancer les Boot Camps, Lucia<br />

Recalde a immédiatement compris l’importance de ces<br />

formations et décidé d’augmenter le budget qui nous est<br />

alloué. Plus largement, il est très important de montrer<br />

aux instances européennes ce que représentent les salles<br />

au sein de l’industrie en général, à l’heure où beaucoup<br />

de pays, comme l'Allemagne et la Suède par exemple,<br />

sont en train de réviser leur politique de soutien au cinéma.<br />

M.H. : C’est le sens du rapport que nous avons confié<br />

à Omdia, cabinet d’études de marché, pour faire un état<br />

des lieux à l’approche des élections. Il montre de façon<br />

objective que notre secteur est plus solide que ja<strong>mai</strong>s,<br />

que les salles de cinéma sont résilientes et les salles art<br />

et essai plus solides que les autres, car bien implantées<br />

au sein de leurs communautés<br />

Les cinémas du réseau incarnent ce qu’est l’Europe<br />

: y ont-ils aussi un rôle politique ?<br />

F.D. : Nous sommes partenaires du Parlement européen<br />

depuis longtemps, notamment à travers le projet 27<br />

Times Cinema, initié en 2010 avec le prix Lux. Nous<br />

considérons que soutenir la campagne des élections<br />

européennes est une responsabilité civique, les salles de<br />

cinéma étant engagées dans la vie citoyenne. Aujourd'hui,<br />

il faut défendre la démocratie, qui n’est pas un acquis.<br />

propos recueillis par Cécile Vargoz<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

17


DISTRIBUTION<br />

WAYNA PITCH<br />

UNE APPROCHE CRÉATIVE<br />

DES VENTES “INTER”<br />

La société de distribution spécialisée dans le jeune cinéma d’auteur se lance dans les<br />

ventes internationales avec l'ambition d’innover le marketing des films et les collaborations<br />

entre distributeurs de différents pays.<br />

Jonathan Musset est “tombé” dans la distribution alors<br />

qu’il cherchait un diffuseur pour sa première réalisation.<br />

Depuis ce Midnight Globe initiatique sorti en 2013, la<br />

société Wayna Pitch créée pour l’occasion a sorti 37 longs<br />

métrages au rythme de 7 à 8 sorties par an. Mais pour<br />

ce distributeur particulièrement sensible à la créativité<br />

artistique, côté processus marketing, les vidéos TikTok<br />

titrés des contenus des films promus sont devenues aussi<br />

figées que les affichages métro et sur colonnes Morris,<br />

alors que le public, « et particulièrement les jeunes, en ont<br />

marre de la pub. Il faut donc en faire sans donner l’impression<br />

d’en faire, et leur apporter autre chose, dont ils auront<br />

envie de parler et qu’ils voudront partager ».<br />

Changement de codes<br />

Le distributeur, qui a accompagné principalement de<br />

jeunes auteurs, est bien placé pour observer toute « cette<br />

nouvelle génération qui a baigné dans les réseaux sociaux,<br />

et qui a un tas d’idées de créations pour assurer la promotion<br />

de ses réalisations ». Encore faut-il pouvoir les impliquer<br />

dès le tournage, avec des journées <strong>–</strong> et éventuellement<br />

une équipe <strong>–</strong> dédiées à l’élaboration de ce contenu original<br />

alternatif, « qui permet en outre d’étendre l’univers du film ».<br />

Toutefois, on ne casse pas les codes sans moyens… D’où<br />

l’idée d’inciter les distributeurs étrangers à mutualiser<br />

leurs budgets marketing et de proposer, en même temps<br />

que le film, tout son « package » de concept promotionnel :<br />

c’est avec cette conviction que Wayna Pitch a endossé<br />

son rôle de vendeur international. Comme les blockbusters<br />

lancés par les studios américains, « les films d’auteur<br />

ont tout à gagner à ce que leurs distributeurs de différents<br />

pays travaillent dans la même temporalité de sorties. Notre<br />

rôle est de coordonner, et surtout de créer des ressources de<br />

communication plus intéressantes. Le marketing de de<strong>mai</strong>n<br />

doit être dirigé par les contenus, et non par les contraintes<br />

économiques », résume Jonathan Musset.<br />

Le marketing de<br />

de<strong>mai</strong>n doit être dirigé<br />

par les contenus,<br />

et non par les<br />

contraintes économiques<br />

JONATHAN MUSSET,<br />

FONDATEUR DE WAYNA PITCH<br />

©Wayna Pitch<br />

La Récréation de juillet de Pablo Cotten et Joseph Rozé<br />

18 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


Jonathan Musset (à droite) sur le stand Wayna Pitch au Marché du Film, en compagnie du programmateur Antoine Gandillon.<br />

Cannes, <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>.<br />

Porter les auteurs français… et importer<br />

des auteurs internationaux<br />

Le jeune cinéaste devenu distributeur expérimenté, qui<br />

estime avoir « grandi avec le Marché du Film de Cannes »,<br />

y aura donc tenu cette année son premier stand. Un saut<br />

réalisé en compagnie de The Clan Films, qui souhaitait<br />

aussi lancer une activité de ventes internationales après<br />

avoir produit La Gardav de Thomas et Dimitri Lemoine,<br />

que Wayna Pitch distribue dans les salles françaises dès<br />

ce 5 juin. Une « grosse sortie » sur 200 copies pour Wayna,<br />

après les 120 de Vampire humaniste cherche suicidaire qui<br />

a attiré près de 60 000 spectateurs depuis le 20 mars :<br />

« Un beau score pour nous, avec un film d’auteur canadien »,<br />

et une année particulière au cours de laquelle Wayna<br />

Pitch aura « franchi quelques marches », se félicite son<br />

gérant fondateur. À ses côtés, il peut compter sur une<br />

équipe composée d’Antoine Gandillon et Élise Remy à<br />

la programmation, Alicia Jarry, à la logistique et à la<br />

communication, et, depuis peu, Louis Jacopy et Florian<br />

Gourdon à l’événementiel.<br />

Au Marché cannois, Wayna Pitch aura assuré les ventes<br />

internationales de trois films français qu’il a signés en<br />

2023 en tant que distributeur, « avec l’envie de les amener<br />

à l’international » : Jeunesse mon amour de Léo Fontaine<br />

(sorti en France le 8 <strong>mai</strong> dernier), La Récréation de juillet<br />

de Pablo Cotten et Joseph Rozé (daté au 3 juillet et<br />

sélectionné au festival new-yorkais de Tribeca en juin)<br />

et le documentaire Dreamland de Julie Marchal, Agathe<br />

Roussel, Théophile Moreau et Paul Gourdon (prévu<br />

au 4 septembre).<br />

Le vendeur international reste aussi, bien entendu,<br />

acheteur potentiel, avec une prédilection pour le cinéma<br />

canadien et le cinéma brésilien, « le territoire le plus<br />

créatif actuellement en matière de cinéma ». Si les contrats<br />

définitifs ne sont pas encore signés à la conclusion de<br />

Cannes, on sait déjà qu’en tant que distributeur, Wayna<br />

Pitch repart cette année du marché avec deux acquisitions…<br />

et la ferme intention de revenir l’année prochaine,<br />

« avec un stand plus grand ».<br />

Ayşegül Algan<br />

©A.Algan ©Wayna Pitch<br />

Dreamland de Théophile Moreau et Paul Gourdon<br />

Extensions créatives<br />

En 2014, Jonathan Musset était à Cannes avec un<br />

projet de long métrage sur le quotidien d’un<br />

YouTubeur e-sport, dont le budget global de 2 M €<br />

s’articulait pour moitié sur sa fabrication, et l’autre<br />

moitié sur l’élaboration d’une web-série (20<br />

épisodes de 5 min) représentant la “production” du<br />

personnage.<br />

Si l’idée n’a finalement pas vu le jour (« Le marché<br />

n’était pas prêt à l’époque »), près de dix ans plus<br />

tard, Wayna Pitch décline le concept autour<br />

d’Années 20 d’Élisabeth Vogler, sorti en avril 2022.<br />

Le distributeur a consacré l’ensemble des 30 000 €<br />

du budget marketing au tournage de plans<br />

séquences en amont de chacune des 12 dates de la<br />

tournée d’avant-premières. « Ces plans séquences<br />

qui faisaient écho à la structure même d’Années 20,<br />

filmés et étalonnés en une journée et montrés le soir<br />

même au public après le long, ont permis d’attirer<br />

beaucoup d’attention, notamment des JT et de la<br />

radio », note le distributeur, ravi d’avoir mis en<br />

œuvre un accompagnement « créatif et excitant »,<br />

tout en « retombant économiquement sur<br />

[ses] pieds ».<br />

©Wayna Pitch ©Wayna Pitch<br />

La Gardav de Thomas et Dimitri Lemoine<br />

Jeunesse mon amour de Léo Fontaine<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

19


PATRIMOINE<br />

NAPOLÉON D’ABEL GANCE<br />

RESTAURER LA CATHÉDRALE DE LUMIÈRE<br />

©La Cinémathèque française.<br />

La restauration du Napoléon vu par Gance sera projetée en juillet dans l’écrin de la Seine Musicale, où plus de 250 musiciens interpréteront les compositions de Simon Cloquet-Lafollye.<br />

Seize ans après le début d’un chantier pharaonique, La Première<br />

époque de la restauration du Napoléon vu par Abel Gance a été<br />

projetée en ouverture de Cannes Classics ; un événement qui<br />

n’aurait été possible sans le dévouement de Georges Mourier<br />

et ses équipes, chargés par la<br />

Cinémathèque française en<br />

2007 de faire la lumière sur<br />

l’imbroglio autour des versions<br />

de ce chef d’œuvre du cinéma<br />

muet.<br />

La grande histoire du Napoléon vu par Abel Gance, jalonnée<br />

par les évolutions techniques et les reconstructions de<br />

tous horizons, traverse un nouvel âge au sortir du Festival<br />

de Cannes, où La Première Époque fut projetée à l’occasion<br />

d’une avant-première mondiale, en ouverture de<br />

Cannes Classics. L’intégralité de cet édifice patrimonial<br />

sera dévoilée sous les formes d’un ciné-concert symphonique,<br />

les 4 et 5 juillet prochains, dans l’écrin de la Seine<br />

Musicale, où plus de 250 musiciens interpréteront les<br />

compositions de Simon Cloquet-Lafollye. Seize ans de<br />

sueur, de larmes et de pugnacité auront été nécessaires<br />

pour reconstruire l’épopée cinématographique muette<br />

du petit caporal, de son enfance à la campagne italienne,<br />

dans sa « Grand Version », ainsi baptisée par Gance luimême.<br />

« Au début, une première version de quatre heures<br />

avec triptyques est projetée à l'Opéra Garnier en avril 1927,<br />

puis, un mois plus tard, deux projections d’une version plus<br />

longue du film (9h30) sans triptyque, réservées uniquement<br />

à la presse et aux exploitants, ont lieu au cinéma Apollo »,<br />

expliquait alors le réalisateur et admirateur de l’œuvre,<br />

Georges Mourier, en charge de l’expertise et de la<br />

restauration par la Cinémathèque française, lors d’une<br />

conférence dans le cadre des Rencontres Patrimoine/<br />

Répertoire de l’Afcae, le 27 mars dernier. Depuis 2007,<br />

lui et son équipe courent après les bobines enfouies et<br />

dispersées à travers le monde pour restituer cette version<br />

dite “définitive” ; un montage resserré de sept heures de<br />

la version “Apollo” avec triptyques, qui comprenait « les<br />

choix artistiques les plus audacieux de Gance ».<br />

Pléthore de versions<br />

La quête s’est avérée des plus complexes pour de multiples<br />

raisons, à commencer par les mutilations, ajustements<br />

et remontages auxquels le film a été soumis au cours de<br />

son histoire, et ce, dès son acquisition en 1927 par la<br />

Metro-Goldwyn-Mayer pour une distribution internationale,<br />

qui réduira sa durée à 1h46. En 1935, dans le<br />

sillage de l’avènement du parlant, Abel Gance décide de<br />

réaliser une première version sonore, Napoléon Bonaparte,<br />

avec de nouvelles scènes et des parties muettes postsynchronisées<br />

: « Ce n'est pas un film muet avec de la parole<br />

dessus, <strong>mai</strong>s un tout nouveau film. Les flashbacks sont<br />

20 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


constitués par les extraits du film de 1927 ; c’est à ce moment<br />

que Gance commence à couper dans les négatifs originaux »,<br />

expose Georges Mourier, alors qu’une seconde version<br />

sonore, nommée Bonaparte et la Révolution, voit le jour<br />

en 1971 sous l’impulsion de Claude Lelouch, avec des<br />

fragments de scènes tournées en 1935 et 1927. À ces<br />

nouvelles réalisations, et donc découpages du réalisateur,<br />

s’ajoutent les premiers grands travaux de restauration,<br />

dont Henri Langlois et Marie Epstein furent les pionniers<br />

entre 1953 et 1959. « Ils vont réussir à sauvegarder, acquérir<br />

de plein droit et contretyper plus de 40 boîtes des versions<br />

“Opéra” et “Apollo”, qui vont plus ou moins servir d’axes<br />

pour les restaurations ultérieures. ». Bambi Ballard, déjà<br />

sous la houlette de la Cinémathèque française, s'attellera<br />

à la tâche en 1992, au même titre que Kevin Brownlow,<br />

qui présentera une version restaurée par trois fois (1979,<br />

1982 et 2000). Mais face à cette myriade de regards sur<br />

l'œuvre, germés en l’espace de neuf décennies, quelle<br />

version choisir ? « En 2007, il y a 22 versions répertoriées,<br />

<strong>mai</strong>s aucune copie “officielle” de Napoléon. La Cinémathèque<br />

arrête alors toute diffusion, et je suis chargé d’ouvrir les boîtes<br />

de bobines et d’expertiser les différentes versions », relate le<br />

directeur de la restauration. Ces boîtes, l’institution en<br />

possède 300, auxquelles vont se greffer celles des collections<br />

du CNC, également au nombre de 300, et des<br />

centaines d’autres issues de la salle de montage d’Abel<br />

Gance, qui n’avaient encore ja<strong>mai</strong>s servi à aucune restauration<br />

précédente. L’expertise, qui devait alors durer trois<br />

mois, s’est terminée en 2009.<br />

100 000 mètres de films plus tard<br />

Désor<strong>mai</strong>s, l’objectif est de déterminer quelle collure a<br />

été réalisée par qui, et à partir de quel matériel. Le travail<br />

est d’autant plus titanesque qu’elles sont morcelées par<br />

les multiples destinées des films d’autrefois, qui ont subi<br />

restaurations et collures sauvages de distributeurs ou de<br />

censeurs. L’archivage des notes de Gance révèle miraculeusement<br />

le séquencier d’Apollo, soit la succession de<br />

toutes les séquences de la version avec leur métrage. À<br />

la faveur de la numérisation et du visionnage simultané<br />

des copies, George Mourier et son assistante Laure<br />

Marchaut reconstruisent les deux versions et découvrent,<br />

avec stupéfaction, que des images de séquences similaires<br />

ne sont pas les mêmes en fonction des copies : « Le négatif<br />

Opéra avait des choix artistiques différents du négatif Apollo ;<br />

le traitement dramaturgique, les choix de cadrage, les<br />

mouvements de caméra et de surimpression n'étaient pas de<br />

les mêmes. Ce qui s'est passé, c'est que toutes ces personnes<br />

mobilisées dans les restaurations précédentes, avaient mélangé<br />

indistinctement les deux versions », relate le spécialiste. En<br />

d’autres termes, aucune restauration proposée jusqu'ici<br />

ne respectait complètement le film d'Abel Gance. S'ensuit<br />

alors une chasse à travers le monde des morceaux de<br />

pellicule, de Rome à Belgrade, en passant par New-York,<br />

le Luxembourg et la Corse, pour reconstituer, ne cesseraitce<br />

que quelques millisecondes, l'œuvre référence. « Dans<br />

les manchettes, la partie entre le bord de l’image et les<br />

perforations de la pellicule, les monteuses négatives avaient<br />

l'habitude de mettre leurs instructions, et notamment les<br />

numéros de plans, qui nous permettaient ainsi d’avoir la<br />

trace du processus de fabrication. » 100 000 mètres de film<br />

expertisés plus tard, la Cathédrale de Lumière <strong>–</strong> ainsi<br />

appelée par Gance <strong>–</strong> commence à se dresser, Georges<br />

Mourier œuvrant à partir de 15 sources différentes. Le<br />

chantier de la reconstruction laisse peu à peu place à celui<br />

de la restauration, orchestrée, d’une part, par les laboratoires<br />

spécialisés Éclair, qui, via le Nitroscan, transforment<br />

les fichiers basse définition en 4K, de l’autre, par plusieurs<br />

ingénieurs chargés d'homogénéiser les textures et restituer<br />

les teintages, à savoir les couleurs appliquées à l'époque<br />

du noir et blanc sur les pellicules.<br />

Pour enfin rester conforme et respectueux aux vœux de<br />

Gance, un accompagnement musical a été aménagé,<br />

puisque le Napoléon vu par Abel Gance ne disposait pas<br />

de partition originale. L’Orchestre national de France et<br />

philharmonique, ainsi que le Chœur et la Maîtrise de<br />

Radio France, interpréteront une partition de 3 000<br />

pages, créée par le compositeur franco-américain Simon<br />

Cloquet-Lafollye, à l’occasion du ciné-concert du mois<br />

de juillet. Il sortira ultérieurement dans les salles françaises<br />

et sera diffusé sur France Télévisions et Netflix, qui a<br />

contribué aux frais de restauration. Presque 100 ans après<br />

sa projection au cinéma Apollo, la cathédrale est achevée.<br />

David Weichert<br />

LUMIÈRE, L’AVENTURE CONTINUE !<br />

En 2025, le cinématographe fêtera ses 130<br />

ans. À cette occasion, l’Institut Lumière<br />

et le CNC ont présenté, lors d’une conférence<br />

organisée au Festival de Cannes,<br />

l’avancement des projets « Lumière », entre<br />

restauration et création originale.<br />

Près de 130 ans nous séparent de l'année qui est communément<br />

considérée comme celle de la naissance du cinéma.<br />

Et, à l’instar du centenaire en 1995 ou des 120 ans en<br />

2015, de multiples festivités d'anniversaire, regroupées<br />

©Ad Vitam<br />

sous le nom des projets « Lumière », sont en préparation<br />

pour fêter cet anniversaire. Ainsi, comme l’a expliqué<br />

Maelle Arnaud, directrice de la programmation à l’Institut<br />

Lumière, 300 vues Lumière <strong>–</strong> à savoir des films de 50<br />

secondes en 35 mm, à l’instar de La Sortie des usines<br />

Lumière ou L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat <strong>–</strong> sont<br />

en cours de restauration 4K à L’Immagine ritrovata*,<br />

laboratoire spécialisé dans ce do<strong>mai</strong>ne. La directrice de<br />

production, Elena Tammaccaro, a longuement détaillé<br />

les multiples défis rencontrés. Ces vues seront disponibles<br />

sur un site internet qui ouvrira en 2025 et dont l’objectif<br />

est « de rendre disponible au plus grand nombre tout ce qui<br />

existe autour des films des Lumière », confie Maelle Arnaud.<br />

Ainsi, en plus des 300 films restaurés seront présents la<br />

centaine de vues issue de la restauration de 2015. Tous<br />

seront visionnables gratuitement <strong>–</strong> et non téléchargeables<br />

<strong>–</strong>, et chacun sera accompagné d’une fiche descriptive<br />

permettant de le recontextualiser.<br />

De surcroît, la directrice de la programmation a annoncé<br />

la sortie du documentaire Lumière. Le Cinéma ! réalisé<br />

par Thierry Frémaux, la “suite” de Lumière ! L’aventure<br />

commence, sorti en 2017 et qui avait réalisé un peu plus<br />

de 100 000 entrées. Toujours distribué par Ad Vitam, sa<br />

sortie est prévue à l’automne <strong>2024</strong>.<br />

J.D.<br />

À sa sortie en 2017, le documentaire de Thierry Frémaux Lumière ! L'aventure commence avait attiré plus de 100 000 spectateurs<br />

*Laboratoire spécialisé dans la restauration cinématographique, né des activités de la<br />

Fondation Cineteca di Bologna, et dont le groupe a, en 2020, racheté Éclaire Classics.<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

21


FESTIVAL<br />

Les Films<br />

avec leurs distributeurs et dates de sorties<br />

ANNECY <strong>2024</strong><br />

©Studiocanal<br />

La sélection<br />

COMPÉTITION OFFICIELLE<br />

Angelo dans la forêt mystérieuse de Vincent<br />

Paronnaud et Alexis Ducord / Le Pacte (23 octobre)<br />

Anzu, Chat-fantôme de Yoko Kuno et Nobuhiro<br />

Yamashita / Diaphana (21 août)<br />

Flow de Gints Zilbalodis / UFO (2025)<br />

La Plus Précieuse des marchandises de Michel<br />

Hazanavicius (ouverture) / StudioCanal (20 novembre)<br />

L'Orage de Zhigang Yang (Chine)<br />

Memoir of a Snail d’Adam Elliot / Wild Bunch<br />

Rock Bottom de María Trénor<br />

Sauvages de Claude Barras / Haut et Court (16 octobre)<br />

Slocum et moi de Jean-François Laguionie / Gebeka<br />

(<strong>29</strong> janvier 2025)<br />

The Colors Within de Naoko Yamada / Anime Limited<br />

The Imaginary de Yoshiyuki Momose / Netflix<br />

(5 juillet)<br />

Totto-Chan : The Little Girl at the Window<br />

de Shinnosuke Yakuwa / Eurozoom<br />

La Plus précieuse des marchandises de Michel Hazanavicius, en compétition à Annecy <strong>2024</strong>, sera présenté en ouverture de Festival.<br />

LA MERVEILLEUSE CAPITALE<br />

DE L’ANIMATION<br />

Du 9 au 15 juin, les regards seront tournés vers la Venise des<br />

Alpes, où se tiendra l’incontournable Festival international du<br />

film d’animation. À l’occasion de cette 48 e édition, des invités de<br />

prestige et des dispositions inédites viendront agrémenter<br />

l’événement qui, cette année, mettra le Portugal à l’honneur<br />

CONTRECHAMP<br />

Gill de Ahn Jae Huun<br />

Journey of Shadows d‘Yves Netzhammer<br />

La Vie, en gros de Kristina Dufkova / Les Films du Préau<br />

Licorne brûlée de Nick Johnson<br />

Our Crazy Love de Nelson Botter Jr.<br />

Papillons noirs de David Baute<br />

Pelikan Blue de László Csáki<br />

Sultana’s Dream d’Isabel Herguera<br />

The Birth of Kitaro : The Mystery of GeGeGe<br />

de Gō Koga<br />

The Glassworker d’Usman Riaz<br />

The Missing de Carl Joseph Papa<br />

Après un millésime exceptionnel l’an dernier, avec près<br />

de 15 820 accrédités, le Festival international du film<br />

d’animation d’Annecy continue de croître et d’ouvrir<br />

des horizons. Du 9 au 15 juin, séances événements,<br />

masterclass et rencontres avec des professionnels rythmeront<br />

cette nouvelle édition, qui, après le Mexique l’an<br />

dernier, rendra cette fois-ci hommage à l’animation<br />

portugaise. Par ailleurs, la marraine ne sera autre que<br />

Regina Pessoa, réalisatrice portugaise et récipiendaire du<br />

Cristal du court métrage d’Annecy en 2006 pour Histoire<br />

tragique avec fin heureuse. Wes Anderson honorera également<br />

le Festival de sa présence, durant lequel il animera<br />

une leçon de cinéma, tandis que Terry Gilliam se verra<br />

décerner un Cristal d’honneur pour son apport au cinéma<br />

d’animation. Enfin, Alain Chabat viendra présenter sa<br />

série, Astérix, le combat des chefs.<br />

Une édition sublimée par des nouveautés<br />

Comme à l’accoutumée, l’événement rassemble les<br />

professionnels de l’animation, issus des quatre coins du<br />

monde, ainsi que les plus grands studios, notamment<br />

étasuniens, qui présenteront leurs prochains films dans<br />

le cadre de séances événements. À titre d’exemple, Pixar,<br />

Dreamworks ou encore Warner seront présents pour<br />

dévoiler respectivement Vice-Versa 2, Le Robot sauvage<br />

et The Day the Earth Blew Up : A Looney Tunes Movie.<br />

En marge de la sélection de films en compétition dans<br />

les sections officielle et Contrechamp, au nombre de 23,<br />

une nouvelle catégorie non compétitive, intitulée « Annecy<br />

Présente », proposera un éventail de 16 films d’animation<br />

issus d’horizons et de genres divers, qui pourra encore<br />

être élargie dans les jours suivants : « Nous avons eu la<br />

volonté d'offrir un large panorama des films d’animation<br />

pour mettre en lumière la diversité de la production mondiale<br />

et montrer, en première française, des films qui ne sont pas<br />

spécialement configurés pour la compétition », a ainsi déclaré<br />

Marcel Jean, délégué artistique du Festival, à l’issue de<br />

la conférence de presse d’annonce, en avril. Des rencontres<br />

avec des équipes de production seront également distillées,<br />

çà et là, pour permettre aux festivaliers d’en apprendre<br />

davantage sur le processus de création, de la fabrication<br />

à la production.<br />

Sur le volet logistique, le festival sera présent sur quatre<br />

salles supplémentaires au Pathé Annecy, élevant ainsi le<br />

nombre d’écrans à disposition à dix, et proposera des<br />

séances dès 8h30 à Bonlieu. Tout un programme, auquel<br />

s’ajoute celui du Marché international du film d’animation,<br />

qui reprendra ses quartiers du 11 au 14 juin (voir<br />

ci-contre).<br />

22 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


LE MIFA, ÉPICENTRE DE<br />

L’ANIMATION POUR LES<br />

PROFESSIONNELS DU SECTEUR<br />

Dans le cadre d’Annecy <strong>2024</strong>, le Marché<br />

international du film d'animation étoffe son<br />

programme, avec de nouveaux espaces<br />

dédiés aux expériences immersives, et<br />

renforce les synergies entre les différents<br />

<strong>mai</strong>llons de la filière, de la production à la<br />

diffusion.<br />

160 événements, plus de 190 stands, des dispositifs<br />

inédits, le tout sur une superficie de plus de 11 000 m²<br />

dispersés entre l’iconique Impérial Palace, l’inévitable<br />

Campus Mifa et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat.<br />

Du 11 au 14 juin, le Marché international du film<br />

d'animation fera à nouveau la part belle aux rencontres<br />

professionnelles, à travers des conférences, des sessions<br />

de recrutement et des présentations de projets. Créateurs,<br />

producteurs, distributeurs et jeunes talents en devenir<br />

s’y retrouvent alors pour échanger et s’informer sur les<br />

tendances qui traversent le secteur. Au gré des évolutions<br />

techniques, le marché s’est, en effet, toujours renouvelé,<br />

et cette nouvelle édition ne faillit pas à la règle avec<br />

l’instauration d’un espace XR&Games destiné à présenter<br />

les ponts entre l’animation, les créations immersives<br />

et le jeu vidéo.<br />

Un vivier de talents<br />

Trois lieux emblématiques d’Annecy accueilleront ce<br />

vaste programme, à commencer par le centre des Congrès<br />

de l'Impérial Palace, où se tiendront une douzaine de<br />

conférences tout au long de l’événement. Le motion<br />

design, l’intelligence artificielle ou encore le métavers<br />

sont autant de sujets qui feront l’objet d’échanges, aux<br />

côtés des sessions de pitchs, temps forts du Marché. Par<br />

ailleurs, le nombre de soumissions de projets ne cesse<br />

d’augmenter, avec plus 760 propositions reçues en<br />

provenance de 82 pays ; un record. Le Mifa Animation<br />

Industry Award sera par la suite décerné à la société<br />

Ankama, alors que son fondateur, Anthony Roux, donnera<br />

une masterclass le vendredi 14 juin à l'Espace XR&Games.<br />

Ce même espace, grande nouveauté du Mifa, accueillera,<br />

sur près de dix salles, de nombreux échanges autour du<br />

jeu vidéo et des contenus de réalité étendue, avec un<br />

focus sur l'Espagne et le continent africain. Cinq projets<br />

immersifs en cours de production seront présentés chaque<br />

matin, alors qu’une remise de prix récompensera la<br />

meilleure cinématique de jeu.<br />

À quelques encablures, le Campus Mifa voit également<br />

son programme s’enrichir, notamment grâce à la masterclass<br />

de Regina Pessoa, la marraine du Festival. De<br />

nombreuses sociétés y organiseront des sessions de<br />

recrutement et de présentation de leurs activités. En<br />

marge de ce vaste dispositif, une vingtaine d’écoles et<br />

près de 190 pavillons, dont 25 dédiés aux nouvelles<br />

technologies, poseront bagages le temps du Festival. De<br />

quoi sublimer les bords du lac d’Annecy.<br />

David Weichert<br />

Du 11 au 14 juin, le Marché international proposera conférences, des sessions de recrutement et des présentations de projets.<br />

©ANNECY FESTIVAL/C. Sirieys<br />

Hors compétition<br />

ANNECY PRÉSENTE<br />

Buffalo Kids de Juan Jesús Gar cía Galocha et Pedro<br />

Solís García<br />

Blue Lock <strong>–</strong> Épisode Nagi de Shunsuke Ishikawa<br />

/ Sony (3 juillet)<br />

Détective Conan : L'Étoile à 1 million de dollars<br />

de Nagaoka Chika / Eurozoom (19 juin)<br />

Diplodocus de Wojtek Wawszczyk / Gebeka<br />

Extinction de Behnoud Nekooei<br />

Garfield : Héros malgré lui de Mark Dindal / Sony<br />

(31 juillet)<br />

Give It All de Yuhei Sakuragi<br />

Le Grand Noël des animaux de Camille Alméras,<br />

Caroline Attia Larivière, Ceylan Beyoglu, Haruna<br />

Kishi, Natalia Chernishova et Olesya Shchukina /<br />

KMBO (27 novembre)<br />

Le Parfum d’Irak de Léonard Cohen / Mediawan Rights<br />

Look Back de Kiyotaka Oshiyama / Eurozoom<br />

Out of the Nest d’Arturo Hernandez et<br />

Andrew Gordon<br />

Petit panda en Afrique de Richard Claus et<br />

Karsten Kiilerich / Le Pacte (14 août)<br />

Renard et Lapine sauvent la forêt de Mascha<br />

Halberstad / Eurozoom (9 octobre)<br />

Sand Land de Toshihisa Yokoshima<br />

The Sloth Lane de Tania Vincent et Ricard Cussó<br />

The Worlds Divide de Denver Jackson<br />

SÉANCES ÉVÉNEMENTS<br />

Astérix et Obélix, le combat des chefs d'Alain<br />

Chabat et Fabrice Joubert (premières images de la<br />

série) / Netflix<br />

Chang'an de Junwei Xie et Jing Zou<br />

Creature Commandos de James Gunn (premières<br />

images de la série)<br />

Hola Frida de André Kadi et Karine Vézina / Haut et<br />

Court (11 décembre)<br />

Le Monde incroyable de Gumball (premières<br />

images de la série)<br />

Le Robot sauvage de Chris Sanders (premières<br />

images) / Universal (9 octobre)<br />

Moi, moche et méchant 4 de Chris Renaud et<br />

Patrick Delage / Universal Pictures (10 juillet)<br />

Présentation du prochain film d’animation<br />

de Jean-Paul Gaultier & nWave Studios (2027)<br />

Silex and the City de Jean-Paul Guigue et Julien<br />

Berjeaut / Haut et Court (11 septembre)<br />

The Day the Earth Blew Up : A Looney Tunes<br />

Movie de Peter Browngardt<br />

The Lord of the Rings : The War of the Rohirrim<br />

de Kenji Kamiyama (premières images)<br />

/ Warner (11 décembre)<br />

Transformers One de Josh Cooley / Paramount<br />

(23 octobre)<br />

Twilight of the Gods de Zack Snyder, Jay Oliva et<br />

Eric Carrasco (premières images de la série) / Netflix<br />

Ultraman : Rising de Shannon Tindle et John<br />

Aoshima / Netflix (14 juin)<br />

Vaiana 2 de Dave Derrick Jr. et Jason Hand<br />

<strong>Pro</strong>duction (premières images) / Walt Disney (27 novembre)<br />

Vice-Versa 2 de Kelsey Mann / Walt Disney Pictures (19 juin)<br />

Wallace et Gromit de Nick Park et Merlin<br />

Crossingham / Netflix<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

23


FOCUS EXPLOITATION<br />

©Trévans<br />

À L’ISLE-SUR-LA-SORGUE<br />

LE CINÉMA RENAÎT DE SES RUINES<br />

Les projecteurs de l’ancien Cinevog, désor<strong>mai</strong>s Ciné sur la<br />

Sorgue, ont redémarré le 21 <strong>mai</strong> dans un lieu tout neuf, après<br />

une quarantaine d’années de sommeil.<br />

INFOS PRATIQUES<br />

TARIFS<br />

Plein 9€<br />

Abonnement 10 places 60€<br />

Réduit 8€<br />

Abonnement 5 places 30€<br />

Moins de 18 ans 5€<br />

La culture refait surface au sein de l’îlot de la Tour<br />

d’Argent, dont un cinéma reconstruit, alors que les ruines<br />

l’avaient envahi depuis plusieurs années. Plus de trois<br />

ans après la validation du projet en CDACi, l’établissement<br />

de trois salles et 364 fauteuils a enfin vu le jour,<br />

porté par la municipalité avec la société Trévans. L’ouverture<br />

ce 21 <strong>mai</strong> marque un renouveau pour la commune du<br />

Vaucluse de 20 000 habitants, qui n’a pas connu de<br />

cinéma fixe depuis 1980 <strong>–</strong> seul l’itinérant La Strada<br />

proposait des projection <strong>–</strong>, et un « soulagement » pour<br />

Margot Régis, responsable d’exploitation de Trévans,<br />

alors que l’ouverture était initialement prévue en 2022.<br />

De nouvelles perspectives culturelles…<br />

En 2018, la société dirigée par Jean-Christophe Benbakir<br />

<strong>–</strong> qui exploite déjà le Ciné Toiles à Digne-les-Bains et<br />

Le Lubéron à Pertuis, tous deux en région Paca <strong>–</strong>, candidate<br />

à l’appel à projets lancé par Pierre Gonzalvez, <strong>mai</strong>re<br />

de L’Isle-sur-la-Sorgue, afin de gérer le cinéma. « Le projet<br />

correspondait aux autres salles de notre réseau, confie Margot<br />

Régis. C’est un cinéma de proximité, entre la petite et la<br />

moyenne exploitation, où l’aspect “hu<strong>mai</strong>n” occupe une<br />

grande partie du travail. » Si la programmation de La<br />

Strada est fortement orientée art et essai, celle de Trévans<br />

est davantage généraliste : « Pour le Ciné sur la Sorgue,<br />

nous misons sur 40 % d’art et d’essai, dans l’idée d’obtenir<br />

les trois labels, et 60 % de grand public avec les films en<br />

sortie nationale ».<br />

Avec ce nouveau site de trois salles <strong>–</strong> toutes équipées en<br />

projection laser et en son 7.1 <strong>–</strong>, Trévans vise les 95 000<br />

spectateurs annuels, notamment en s’intégrant « à un<br />

cœur de ville très culturel ». La société est déjà en contact<br />

avec plusieurs acteurs culturels de L’Isle-sur-la-Sorgue,<br />

et compte « ouvrir le cinéma en compagnie d’un artiste<br />

l’islois, qui présente une exposition émanant d’un parcours<br />

de sculpture dans toute la ville. Plus généralement, le cinéma<br />

contient un hall d’exposition, prêt à accueillir régulièrement<br />

24 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


©Trévans<br />

ce type d’événements. » Le cinéma distille, au sein de la ville, « une touche de modernité<br />

qui crée un contraste avec l’environnement, tout en s’y associant très bien ». Une inclusion<br />

renforcée par le projet de construction d’un espace vert derrière le bâtiment, qui devrait<br />

voir le jour ces prochaines années : « nous souhaitons dynamiser les flux de passage autour<br />

du site, ce qui est impossible avec des voitures. Également, le fait que les gens viennent à<br />

pied renforce l’idée qu’on accède au cinéma comme on accède aux petits commerces, et<br />

participe de notre démarche écologique qui s’illustre aussi par la présence de projecteurs laser<br />

ainsi que, prochainement, l’ajout d’une climatisation énergétiquement sobre. »<br />

… entrevues il y a bien longtemps<br />

Cette rénovation s’inscrit dans un projet de grande envergure lancé en 2009 par<br />

Pierre Gonzalvez, alors <strong>mai</strong>re de la commune depuis un an. Le but est de restaurer<br />

l’îlot de la Tour d’Argent, complexe vieux de plus de 800 ans <strong>–</strong> construit en même<br />

temps que la configuration actuelle de L’Isle <strong>–</strong> situé en centre-ville, et qui a connu<br />

de multiples changements, afin d’en faire un important pôle culturel. Trois bâtiments<br />

étaient principalement concernés par ces travaux : la Tour d’Argent, ancien site<br />

médiéval dont la légende dit qu’il aurait abrité le trésor du comte de Toulouse il y<br />

a plusieurs siècles, l’Hôtel de Brancas-Villars, ancienne écurie au XIX e siècle, et le<br />

cinéma, ancien théâtre à l’italienne qui pivota de secteur dans les années 1950.<br />

L’ancienneté du site impliquait donc de multiples fouilles, nécessaires à la compréhension<br />

de l’histoire du lieu <strong>–</strong> c’est notamment via ces recherches qu’il a été possible<br />

de découvrir qu’un village néolithique datant de 4000 av. J.-C. avait été construit<br />

proche du centre-ville <strong>–</strong>, qui expliquent « le retard qu’a pris la construction du cinéma »,<br />

explique Margot Regis. Désor<strong>mai</strong>s, et après plusieurs années de travaux, le Ciné sur<br />

la Sorgue prend la relève du Cinévog, disparu dans les années 1980 ; un projet pensé<br />

« <strong>mai</strong>n dans la <strong>mai</strong>n avec les artisans locaux ».<br />

Jules Dreyfus<br />

©Trévans<br />

LES ÉQUIPEMENTS*<br />

GLOBAL<br />

Maître d'ouvrage : COMMUNE DE L'ISLE SUR LA SORGUE - JEAN<br />

CHRISTOPHE BENBAKIR<br />

Maître d'œuvre / pilote : ATELIER PEYTAVIN ARCHITECTE<br />

Bureau de contrôle : ALPES CONTRÔLE<br />

BÂTIMENT<br />

Gros œuvre : SAS MARIANI<br />

Electricité et réseaux : SET AVIGNON<br />

Climatisation/chauffage : DALKIA<br />

FAÇADE/HALL<br />

Comptoir : IROKO<br />

Système de billetterie : BOOST -THE BOXOFFICE COMPANY<br />

Signalétique intérieure : AFFICHAGE DYNAMIQUE DECIPRO<br />

Enseignes façade : RICHIER ENSEIGNES<br />

Affichage dynamique : DECIPRO (VIA SONIS)<br />

SALLES<br />

Fauteuils : FIGUERAS<br />

CABINES<br />

Installateur : DECIPRO<br />

EXPLOITATION<br />

<strong>Pro</strong>grammation : JEAN CHRISTOPHE BENBAKIR / MARGOT REGIS<br />

SITE INTERNET<br />

Conception : THE BOXOFFICE COMPANY<br />

*Basé sur le déclaratif de la salle<br />

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />

SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />

1 181 5 12,50 Atmos Laser 4K<br />

2 95 3 6,50 7.1 Laser 4K<br />

3 77 3 5 7.1 Laser 4K<br />

TOTAL 353 11<br />

N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong><br />

25


MISCELLANÉES<br />

PROCHAINES CDACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

À DATER SAS DE L'ÉTOILE L'ÉTOILE 5 719 <strong>Pro</strong>jet de création Caudry Nord Caudrésis - Catésis<br />

Cinemovida fait l’acquisition du Concorde<br />

de Moissac<br />

Le 28 <strong>mai</strong> dernier, le groupe géré par<br />

Antoine Font, a intégré le Concorde en<br />

Occitanie à son parc et lancé immédiatement<br />

ses travaux de rénovation.<br />

Entre Montauban et Agen, le Concorde de Moissac,<br />

doté de 5 écrans et 650 fauteuils, est désor<strong>mai</strong>s entre les<br />

<strong>mai</strong>ns du groupe familial dirigé par Antoine Font à la<br />

suite de son père Jacques Font. À partir de de<strong>mai</strong>n, le<br />

site jusqu’ici exploité par Olivier Durand, fermera ses<br />

portes pour un mois de travaux en vue de rénover son<br />

hall et de « doter plusieurs salles d’équipements sonores et<br />

visuels nouvelle génération afin d’offrir aux spectateurs une<br />

expérience cinéma optimale. ».<br />

Pour sa réouverture le 26 juin, le cinéma, qui sera dirigé<br />

par Jérémy Cacheux, prévoit une programmation grand<br />

public et une proposition plus auteure, avec un tarif de<br />

lancement de 5 € jusqu'à la fin de l'été.<br />

Le 15 e groupe d’exploitation français, qui représente plus<br />

d’1,2 million d’entrées, comptera donc, avec le Concorde<br />

de Moissac (31 000 entrées en 2023), 6 sites et 45 écrans<br />

: Le Castillet et MégaCastillet de Perpignan (respectivement<br />

7 et 14 écrans), CineMoViKing à Saint-Lô en<br />

association avec Cinémas Reynaud (9), le Select de<br />

Granville (3), et Les 7 Batignolles à Paris en association<br />

avec Pathé (7).<br />

Soutiens Afcae<br />

Inédits (ex Actions <strong>Pro</strong>motion)<br />

Santosh de Sandhya Suri , Haut et Court, 17 juillet<br />

Ma vie ma gueule de Sophie Fillières, Jour2Fête, 18 septembre<br />

Le Royaumme de Julien Colonna, Ad Vitam, 30 octobre<br />

L'Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, Pyramide,<br />

27 novembre<br />

Miséricorde d'Alain Guiraudie, Les Films du Losange, à dater<br />

Coup de cœur du comité 15-25<br />

L'Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, Pyramide,<br />

27 novembre<br />

Mentions 15-25<br />

Niki de Céline Sallette, Wild Bunch, 9 octobre<br />

Le Royaume de Julien Colonn, Ad Vitam, 30 octobre<br />

En fanfare d'Emmanuel Courcol, Diaphana, 27 novembre<br />

Marion Delique<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

RENCONTRE INTERSYNDICALE DES SYNDICATS DE L'EST<br />

ET DE RHIN-ET-MOSELLE<br />

30/05/24 CERNAY<br />

FESTIVAL DU FILM D’ANIMATION D'ANNECY 09 au 15/06/24 ANNECY<br />

Dans le cadre de son<br />

développement<br />

AG DU SLEC 10 et 11/06/24 VICHY<br />

AG DE CINÉO 12 au 14/06/24 DINARD<br />

CÉMINÉO SÉMINAIRE CINÉO 12 au 14/06/24 DINARD<br />

CINEEUROPE 17 au 20/06/24 BARCELONE<br />

RENCONTRES DU CINÉMA INDÉPENDANT (SDI) 18 au 21/06/24 MARSEILLE<br />

RENCONTRES ART ET ESSAI DE BRETAGNE 18 au 21/06/24 DINARD<br />

BIARRITZ FILM FESTIVAL - NOUVELLES VAGUES 18 AU 23/06/24 BIARRITZ<br />

AG DU SYNDICAT DES CINÉMAS DE L'OUEST 28/06/24 PLESTIN-LES-GRÊVES<br />

FEMA - FESTIVAL LA ROCHELLE CINÉMA 28/06 au 07/07/24 LA ROCHELLE<br />

FEMA/ADRC : JOURNÉES PRO 02 au 04/07/24 LA ROCHELLE<br />

AG ADRC 02/07/24 LA ROCHELLE<br />

LA FÊTE DU CINÉMA 30/06 au 3/07/24 FRANCE<br />

LITTLE FILMS FESTIVAL 30/06 au 01/09/24 FRANCE<br />

STUDIO SHOW 04 et 05/07/24 PARIS<br />

FESTIVAL DU FILM FRANCOPHONE D'ANGOULÊME 27/08 au 01/09/24 ANGOULÊME<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI JEUNE PUBLIC 10 au 12/09/24 SARLAT<br />

CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />

RECHERCHE<br />

DIRECTEURS (H/F)<br />

Postes en CDI à pourvoir<br />

en Bourgogne<br />

et en Bretagne.<br />

Expérience exigée.<br />

Candidature à adresser à<br />

recrutement@cineville.fr<br />

RENCONTRES DE BRETAGNE 28/01 au 01/02/24 QUIMPER<br />

26 N°469 / <strong>29</strong> <strong>mai</strong> <strong>2024</strong>


COMPANY<br />

WEBEDIA GROUP<br />

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