La Revue du Bol d'Or Mirabaud 2024
Tout savoir sur la plus grande régate du monde en eaux fermées !
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SOCIÉTÉ NAUTIQUE DE GENÈVE<br />
Des pratiques traditionnelles que le skipper<br />
reconnaît. «Nous sommes méthodiques, méticuleux,<br />
ponctuels, précis, souligne Arnaud. Nous avons<br />
une façon générale de penser et de trouver des<br />
solutions qui sont assez mesurées, sans partir<br />
dans les extrêmes. C’est assez suisse…»<br />
Une manière de fonctionner qui plait aux non-<br />
Suisses de l’équipe. «Je découvre cette recherche<br />
constante de l’efficacité, raconte Jason Waterhouse,<br />
consultant pour l’équipe navigante. L’efficacité<br />
est partout: au déjeuner, en réunion, sur l’eau…<br />
Mais finalement, le plus important est que j’aie<br />
enfin mangé ma première raclette suisse…»<br />
CHEZ D’AUTRES AUSSI<br />
Il n’y a pas que chez Alinghi Red Bull Racing<br />
que le savoir-faire helvétique s’illustre à la Coupe.<br />
Jean-Claude Monnin, responsable <strong>du</strong> développement<br />
<strong>du</strong> simulateur chez les Italiens de Luna Rossa,<br />
revient sur ce qui lui a permis de faire six campagnes<br />
d’America’s Cup (et d’en gagner quatre !). «Si<br />
je n’avais pas fait autant de régates sur les lacs<br />
LA SUISSE, UNE ÉCOLE DE VIE<br />
Ils sont les plus Suisses des non-Suisses de l’équipe. Coraline<br />
Jonet, à la tête <strong>du</strong> projet Youth & Women’s America’s Cup, et<br />
Nicolas Charbonnier, membre <strong>du</strong> Sailing Team, ont quitté la<br />
France pour naviguer avec Alinghi il y a de nombreuses années.<br />
Que leur a apporté cette expatriation lémanique ? «En tant que<br />
tacticien, c’était passionnant de naviguer sur le lac, sourit Nicolas.<br />
Le jeu de la tactique est très différent qu’en mer, il faut être plus<br />
créatif. Mais ce qui m’a le plus marqué en Suisse, c’est la façon<br />
cartésienne avec laquelle navigue l’équipe. Ne me demandez<br />
pas si c’est une caractéristique helvétique ou néo-zélandaise<br />
transmise par Brad Butterworth à toute l’équipe lors de la 31 e<br />
Coupe. Toujours est-il que c’est arrivé jusqu’à moi et m’a appris<br />
une façon de naviguer très réfléchie et professionnelle.»<br />
Coraline Jonet sourit aux propos de son co-équipier et se<br />
souvient de ses nombreux <strong>Bol</strong> d’Or <strong>Mirabaud</strong>. «J’ai appris qu’il<br />
faut savoir rester calme. Ce n’est jamais fini… avant d’avoir<br />
fini ! Gagner une régate mythique comme le BOM en motive<br />
plus d’un. En déménageant en Suisse, j’ai surtout découvert<br />
que les gens y sont travailleurs, perfectionnistes et ouverts<br />
d’esprit. Des traits de caractère que je retrouve dans les profils<br />
sélectionnés pour les Youth & Women’s America’s Cup. Nous<br />
avons mené une sélection méticuleuse et étalée dans le temps<br />
pour composer les deux équipes liées par un but commun:<br />
une envie profonde de gagner leur compétition respective !»<br />
Quand l’équipe savoure une spécialité helvétique…<br />
helvétiques et ma formation à l’EPFL, je ne ferais<br />
pas ce que je fais aujourd’hui. J’ai appris à prendre<br />
le temps de bien faire les choses, histoire de les faire<br />
correctement. Enfin, le dénominateur commun que je<br />
vois chez beaucoup de Suisses à la Coupe, quels que<br />
soient leurs âges, c’est la navigation sur le <strong>La</strong>c Leman.»<br />
Des navigations qui amènent bien plus que des<br />
compétences véliques. «Cela m’a apporté un super<br />
réseau, confie Aurore. Le monde de la voile est déjà<br />
petit mais, sur le lac, on passe à l’échelle de village.<br />
Tout le monde se connaît et se retrouve dans différents<br />
projets. À l’image de toutes ces personnes que je croisais<br />
depuis de nombreuses années sur les pontons <strong>du</strong> Léman<br />
et avec lesquelles je travaille aujourd’hui, de Coraline<br />
Jonet à Arnaud Psarofaghis en passant par Sophia<br />
Urban, certains membres de l’équipe <strong>du</strong> chantier de<br />
construction à Ecublens comme Pauline Olliaro que je<br />
retrouve après avoir collaboré avec elle sur différents<br />
projets à l’EPFL. Être ensemble dans cette campagne<br />
apporte un sentiment d’appartenance, un lien différent<br />
de celui que nous avons avec les autres.» À cela s’ajoute<br />
la fierté que ressentent les membres de l’équipe à porter<br />
le logo <strong>du</strong> challenger suisse sur leurs habits. «<strong>La</strong> Coupe,<br />
c’est le Graal», ajoute Aurore. Un avis que partage<br />
le skipper. «Je suis fier de pouvoir représenter sur la<br />
Coupe la Suisse et le club qui m’a formé à la voile,<br />
relève Arnaud. C’est un rêve d’enfant qui se réalise.»<br />
Et le <strong>Bol</strong> d’Or <strong>Mirabaud</strong> dans tout cela, qu’apporte-t-il<br />
aux Suisses de la Coupe ? <strong>La</strong> réponse résonne à<br />
l’unisson: la patience et le fait que rien n’est jamais<br />
terminé tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie.<br />
«Le BOM est une régate incroyable, enfin quand tu<br />
la gagnes, plaisante Bryan. J’en ai disputé beaucoup<br />
avec mon père quand j’étais jeune, c’était l’aventure.<br />
Puis avec les copains <strong>du</strong> CER où j’ai découvert la<br />
compétition. Et la patience. Il y a une part d’aléatoire<br />
au <strong>Bol</strong> qui oblige à apprendre la résilience.»<br />
Patience, résilience et capacité d’adaptation sont<br />
quelques-uns des atouts appris en Suisse. Des atouts clés<br />
à la fin de l’été lorsque les cinq challengers se battront<br />
pour la place en finale. Le savoir-faire suisse suffira-t-il<br />
à faire briller à nouveau l’équipe de la Société Nautique<br />
de Genève ? 17 ans plus tard, il est permis de rêver.<br />
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