La Revue du Bol d'Or Mirabaud 2024

LES SUISSES ET L’AMERICA’S CUP
BOL D’OR MIRABAUD 2024
BoatOne, le bateau qui représentera la Suisse lors de la 37 e America’s Cup.
avec qui j’ai navigué sur différents projets. J’étais
entraîneur lors de la Youth America’s Cup 2013, et
cela a été une opportunité géniale de gérer un projet
avec mon ami Lucien Cujean. Nous pouvions apporter
nos idées, mettre en pratique notre vision et nos
connaissances.» Cinq marins actuels d’Alinghi Red
Bull Racing ont participé aux deux premières Youth
America’s Cup, illustrant ainsi le tremplin idéal que
représente cette compétition destinée aux jeunes.
À TERRE AUSSI
La Suisse forge aussi ses champions à terre. Les différents
cursus d’apprentissage autour du nautisme sont un
point d’entrée clé dans le monde professionnel de la
voile. À l’image des trois marins de l’équipe actuelle qui
ont suivi un apprentissage de constructeur de bateau
autour du Léman. «Cela m’a permis de comprendre
le processus de construction complet, mais surtout
de découvrir la rigueur, la qualité et la précision
du travail suisse. Et je retrouve cela au quotidien
aujourd’hui», précise Arthur Cevey, marin du Power
Group qui a grandi dans le Haut-Lac. Avec son rôle
de «cyclor», il pédale à bord de l’AC75 pour apporter
l’énergie nécessaire au réglage des voiles et du mat.
De la construction au design, la Suisse est un
vivier de technologie. Le bassin lémanique est à
l’avant-garde de la recherche dans le nautisme,
comme l’illustrent les nouveaux bateaux et concepts
innovants que l’on découvre chaque année sur la
ligne de départ des grandes courses lémaniques.
«L’eau douce du lac, les conditions variées et le plan
d’eau plat en font un laboratoire à ciel ouvert idéal,
ajoute Aurore. Avec des chantiers mythiques comme
Luthi, Psaros ou Décision combinés à la présence
des ingénieurs qui sortent d’écoles comme l’EPFL
qui insuffle un vent de technologie sur la voile, les
bonnes idées peuvent prendre vie en Suisse.»
L’invention du 3DL, qui a révolutionné la
voile de compétition il y a plus de trente ans,
en est un excellent exemple. L’un de ses deux
inventeurs, Luc Du Bois, souligne les ingrédients
de la réussite suisse présents chez Alinghi Red
Bull Racing. «Outre la grande cloche que nous
sonnons à chaque fois que le bateau quitte le
ponton, plaisante-t-il ? Ce que je ressens ici, c’est
l’héritage du fonctionnement d’Alinghi en 2003.
Avec une vision qui a été maintenue ! Est-ce
suisse ou dû à Ernesto ? Je ne saurais dire…»
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