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Article La Croix sur Neve Shalom 21 avril 2024

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4<br />

<strong>La</strong> <strong>Croix</strong> - mardi 30 <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

ÉVÉNEMENT<br />

<strong>La</strong> <strong>Croix</strong> - mardi 30 <strong>avril</strong> <strong>2024</strong><br />

ÉVÉNEMENT 5<br />

En Israël,<br />

le spleen<br />

de l’«oasis<br />

de paix»<br />

Petit village où Juifs<br />

et Arabes vivent<br />

à parité depuis plus<br />

de cinquante ans,<br />

<strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/<br />

Wahat Al-Salam<br />

revendique son<br />

soutien aux victimes<br />

du Hamas,<br />

de la guerre à Gaza,<br />

et de l’occupation.<br />

<strong>La</strong> communauté<br />

voit son modèle de<br />

coexistence à la fois<br />

confirmé et remis en<br />

question par le choc<br />

du 7 octobre 2023.<br />

Son École pour<br />

la paix se mobilise<br />

pour prêcher la paix<br />

et la réconciliation.<br />

Reportage photo :<br />

Victorine Alisse pour <strong>La</strong> <strong>Croix</strong><br />

tSymbole de la coexistence<br />

israélo-palestinienne<br />

depuis 1970, le village de<br />

<strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam<br />

s’accroche à sa vocation,<br />

malgré la haine et la guerre.<br />

tMais ses habitants<br />

ne cachent pas leur déception<br />

de voir que leur modèle de<br />

coexistence n’est pas devenu<br />

une source d’inspiration<br />

pour les Juifs et<br />

les Palestiniens d’Israël.<br />

<strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam (Israël)<br />

De notre envoyée spéciale<br />

Un léger souffle de vent agite<br />

la banderole posée près d’une<br />

tente de deuil, <strong>sur</strong> laquelle est<br />

écrit un court texte en anglais,<br />

en arabe et en hébreu. « Nous<br />

pleurons les victimes de la<br />

guerre, nous protestons contre le<br />

bain de sang, les destructions et<br />

les déplacements. » Ces mots, rédigés<br />

pour les victimes du Hamas<br />

comme pour celles de l’offensive<br />

militaire israélienne à<br />

Gaza, sont rarement associés en<br />

Israël, mais résonnent comme<br />

une évidence pour les habitants<br />

de <strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam.<br />

Ce village coopératif, niché à<br />

équidistance entre Jérusalem et<br />

Tel-Aviv dans la vallée Ayalon,<br />

est unique en son genre : ici Juifs<br />

et Arabes (chrétiens et musulmans)<br />

vivent ensemble et à parité,<br />

comme l’a souhaité son père<br />

fondateur, en 1970, le frère dominicain<br />

Bruno Hussar (lire les repères<br />

page suivante).<br />

Son idée, qui a <strong>sur</strong>vécu aux deux<br />

Intifada, à la guerre du Liban et<br />

aux différents conflits dans la<br />

bande de Gaza, a presque des airs<br />

de mirage dans le tumulte israélopalestinien.<br />

« Quand je suis arrivé<br />

en 1984, nous cherchions une nouvelle<br />

possibilité entre Juifs et Palestiniens<br />

», se souvient Rayek Rizek,<br />

intellectuel palestinien, qui fut<br />

l’un des tout premiers habitants<br />

de cette communauté hors norme.<br />

« Il n’y avait presque rien, un<br />

tout petit groupe de familles, pas<br />

de routes, pas de goudron, un peu<br />

comme Gaza en fait, s’arrête-t-il.<br />

Sauf les serpents et les<br />

scorpions », ajoute ce chrétien<br />

grec-orthodoxe, originaire de<br />

Nazareth où sa famille est implantée<br />

depuis 1720. Assis sous<br />

la tonnelle de son petit café aux<br />

volets azur qu’il tient depuis des<br />

années dans le village, il profite<br />

de la paisible fin de journée pour<br />

un rituel auquel il ne saurait<br />

déroger : nourrir la dizaine de<br />

chats bigarrés qui pointent chaque<br />

jour à 18 heures.<br />

Dans les rues de <strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam, petit village coopératif<br />

de 250 habitants niché dans la vallée Ayalon, le <strong>21</strong> <strong>avril</strong>.<br />

Égypte<br />

50 km<br />

Liban<br />

Golan<br />

Syrie<br />

<strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/<br />

Wahat Al-Salam<br />

Mer CISJORDANIE<br />

Méditerranée<br />

Ramallah<br />

Jérusalem<br />

Bande<br />

de Gaza<br />

Jordanie<br />

ISRAËL<br />

Maire par deux fois de cette<br />

communauté d’environ 250 habitants,<br />

Rayek Rizek est fier que<br />

cette « oasis de paix » (son nom<br />

en hébreu et en arabe), entourée<br />

de bougainvilliers et bercée par<br />

la symphonie des oiseaux, ait<br />

préservé sa vocation. Malgré<br />

tout. « Il y a une différence entre<br />

vivre côte à côte et vivre ensemble,<br />

explique le sexagénaire, à la<br />

douceur mélancolique. Ici vous<br />

découvrez l’humanité de l’autre,<br />

et voyez qu’il est comme vous. On<br />

peut être en désaccord, mais on<br />

dialogue pour se comprendre. »<br />

Viscéralement attaché à la<br />

coexistence, Rayek Rizek a appris<br />

à accepter toutes les facettes<br />

de son identité. « Je suis arabe,<br />

palestinien, chrétien et un tout<br />

petit peu israélien, sourit-il,<br />

mais ma route est arabe. Et<br />

quand je regarde la couverture de<br />

la guerre des médias israéliens,<br />

ma femme doit m’empêcher de jurer<br />

! »<br />

Bien que protégés, les habitants<br />

de <strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat<br />

Al-Salam digèrent encore le contrecoup<br />

des attaques du Hamas<br />

et de la guerre qui fait rage depuis<br />

lors à Gaza. Arrivé il y a un<br />

an et demi dans ce « paradis »<br />

avec sa famille, l’un d’eux chuchote<br />

que des tensions sont apparues<br />

depuis, notamment <strong>sur</strong><br />

le groupe WhatsApp de la communauté.<br />

Il préfère taire son<br />

nom et ne pas s’étendre. « Cet endroit<br />

reste un havre dans<br />

l’orage… », glisse-t-il, heureux<br />

que ses enfants grandissent en<br />

sécurité, en apprenant l’hébreu<br />

et l’arabe.<br />

D’autres ont moins de pudeur<br />

à dire les affres traversées depuis<br />

le 7 octobre 2023. « Les deux premiers<br />

mois, nous étions sous<br />

le choc. Nous avons beaucoup débattu,<br />

par exemple <strong>sur</strong> le fait<br />

de servir dans l’armée, certains<br />

étant concernés. C’était intense,<br />

mais il n’y a pas eu d’incidents,<br />

reconnaît Samah Salaime, porteparole<br />

et figure du village. Mais à<br />

un moment donné, il faut se ressaisir<br />

et aller de l’avant. C’est ce<br />

que nous faisons, nous collectons<br />

de l’argent, nous manifestons. PPP<br />

PPP Notre communauté est très<br />

politisée. »<br />

Comme Pessah, la Pâque juive<br />

qui vient de s’achever, le<br />

Ramadan n’a pas été aussi festif<br />

que l’an dernier, quand des danses<br />

soufies avaient fait vibrer le<br />

centre interreligieux du village.<br />

Car ici, il n’y a ni mosquée ni synagogue<br />

pour les croyants. Quelques<br />

iftars ont certes permis à la<br />

communauté de se retrouver,<br />

mais le mois sacré est resté sobre,<br />

par solidarité avec les victimes.<br />

« Un habitant a perdu 27<br />

membres de sa famille dans la<br />

guerre à Gaza, comment pouvait-on<br />

faire la fête ? », lance<br />

Samah, qui n’espère qu’une<br />

chose : retourner dès que possible<br />

dans l’enclave palestinienne,<br />

comme elle l’a fait l’été dernier,<br />

pour apporter son aide.<br />

« Ici vous découvrez<br />

l’humanité de<br />

l’autre, et voyez<br />

qu’il est comme<br />

vous. On peut être<br />

en désaccord, mais<br />

on dialogue pour<br />

se comprendre. »<br />

repères<br />

Un lieu où vivre en harmonie<br />

Profondément marqué<br />

par la guerre des Six-Jours,<br />

en 1967, Bruno Hussar, un frère<br />

dominicain d’origine juive, né<br />

en Égypte, décide de construire<br />

Palestinienne et citoyenne<br />

d’Israël, Samah Salaime est habitée,<br />

comme beaucoup, par des<br />

sentiments contradictoires. « Je<br />

sens de l’espoir comme du désespoir,<br />

à la fois une validation et<br />

des doutes <strong>sur</strong> le projet de coexistence.<br />

Ce que l’armée fait à Gaza<br />

est dévastateur pour le camp de<br />

la paix, déplore-t-elle. Mais c’est<br />

le moment de rester uni, et à long<br />

terme, cela nous renforcera »,<br />

souhaite-t-elle, alors que des enfants<br />

jouent et rient dans les rues<br />

pentues du village, avec une insouciance<br />

enviable.<br />

Quelques visiteurs y déambulent<br />

aussi pour étudier cette<br />

« utopie » de plus près. Un mot<br />

que l’actuel maire reprend à son<br />

compte. Eldad Joffe a pris ses<br />

fonctions un certain 6 octobre<br />

2023, un jour de fête juste avant<br />

le cataclysme. « Après les attaques,<br />

j’ai passé un moment à essayer<br />

de comprendre à quel point<br />

elles avaient bouleversé la communauté.<br />

Nous avons été longs à<br />

réagir, et travaillons encore dessus.<br />

»<br />

Sensible à la douleur des victimes<br />

des attaques, de la guerre<br />

comme de l’occupation, Eldad<br />

Joffe s’est très vite senti en décalage<br />

avec son pays. « Quand l’armée<br />

et la police sont venues nous<br />

proposer des armes après le 7 octobre,<br />

je leur ai dit que ce n’était<br />

pas notre genre de jouer les milices<br />

», raconte ce manifestant de<br />

la première heure contre les réformes<br />

liberticides du gouvernement<br />

de Benyamin Netanyahou.<br />

« Je reste persuadé qu’on fait ce<br />

qu’il faut en vivant ensemble,<br />

mais je vois bien les réactions en<br />

dehors <strong>sur</strong> le thème : “Vous n’avez<br />

pas encore compris ce qui se passait.<br />

Réveillez-vous !” » Un procès<br />

en naïveté qui peine l’édile de<br />

68 ans. « On nous demande à quoi<br />

ça sert d’établir un modèle de<br />

coexistence, de liberté, de justice.<br />

C’est une question avec laquelle<br />

on lutte et qui nous interroge <strong>sur</strong><br />

l’intérêt de ce combat commun si<br />

l’avenir est toujours aussi violent,<br />

reconnaît-il. Je suis déçu<br />

évidemment, bouleversé même :<br />

Palestiniens et Juifs d’Israël s’éloignent<br />

et ne nous considèrent<br />

pas comme un modèle comme<br />

nous le voulons. »<br />

Toutefois Eldad Joffe se ras<strong>sur</strong>e<br />

par le fait que personne n’a<br />

quitté <strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong> depuis le début<br />

de la guerre. Avant ce samedi<br />

noir, il fallait attendre des années<br />

avant d’espérer rejoindre la<br />

communauté. « Nous avons un<br />

projet d’extension qui prévoit 40<br />

nouveaux logements, déjà attribués.<br />

Mais les travaux n’ont commencé<br />

que <strong>sur</strong> quatre d’entre eux.<br />

Il y a sans doute de nombreuses<br />

raisons pour cela, mais je crains<br />

que certains ne voient plus leur<br />

avenir ici, redoute le maire. Nous<br />

restons une utopie. »<br />

Julie Connan<br />

en 1970 un lieu dans lequel Juifs<br />

et Arabes pourraient<br />

vivre en harmonie.<br />

Il s’inspire alors d’un verset<br />

du prophète Isaïe (32, 18) : « Mon<br />

peuple demeurera<br />

dans une oasis de paix. »<br />

Une école pour éveiller<br />

à la coexistence<br />

tÉtablissement<br />

emblématique de <strong>Neve</strong><br />

<strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam,<br />

l’École pour la paix dispense<br />

depuis 1979<br />

des formations pour<br />

favoriser le dialogue<br />

et l’égalité entre Israéliens<br />

et Palestiniens.<br />

tUn besoin décuplé<br />

depuis le 7octobre 2023.<br />

<strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam (Israël)<br />

De notre envoyée spéciale<br />

Son cheminement vers l’École<br />

pour la paix sonne comme le récit<br />

d’une conversion. « À 23 ans, j’étudiais<br />

la biochimie à l’université<br />

de Tel-Aviv et j’ai eu un déclic<br />

en suivant un cours <strong>sur</strong> le dialogue<br />

entre les identités, raconte Roi<br />

Silberberg qui dirige depuis 2020<br />

cet établissement emblématique<br />

de <strong>Neve</strong> <strong>Shalom</strong>/Wahat Al-Salam,<br />

l’Oasis de paix. J’avais beau être<br />

assez politisé, je ne parlais pas aux<br />

Arabes, j’avais fait mon service<br />

militaire… c’était la norme dans<br />

une société très ségréguée, encore<br />

plus à l’époque. Et là, je découvrais<br />

d’autres perspectives, des<br />

gens nouveaux, des problématiques<br />

auxquelles j’étais complètement<br />

aveugle. »<br />

Les moines trappistes de l’abbaye<br />

de <strong>La</strong>troun acceptent de<br />

prêter une partie de leurs terres<br />

pour que ce projet voie le jour.<br />

Depuis 1979, une école bilingue<br />

permet également aux enfants<br />

du village et des environs de<br />

recevoir un enseignement en<br />

arabe et en hébreu, ainsi qu’une<br />

ouverture <strong>sur</strong> les deux cultures.<br />

Une révélation qui pousse l’étudiant<br />

à changer le cours de sa vie:<br />

« J’ai bifurqué pour étudier les<br />

droits de l’homme, fait un doctorat<br />

en philosophie de l’éducation et suis<br />

devenu éducateur politique, avant<br />

de rejoindre l’École pour la paix<br />

comme coordinateur, en 2006 »,<br />

ajoute le responsable, âgé aujourd’hui<br />

de 44ans.<br />

Depuis sa création en 1979, l’établissement<br />

a acquis une expertise<br />

internationale <strong>sur</strong> le dialogue entre<br />

Juifs et Palestiniens, « en tenant<br />

compte des dynamiques de pouvoir,<br />

de l’histoire, et maintenant de la<br />

guerre », précise-t-il.<br />

Dans les heures qui ont suivi le<br />

7 octobre, l’établissement s’est retrouvé<br />

en première ligne pour renouer<br />

le dialogue au sein même du<br />

village. « Certains se sentaient méfiants,<br />

d’autres réduits au silence…<br />

Et c’est vrai que quand les tambours<br />

de la guerre résonnent, il n’y<br />

a pas de place pour d’autres voix<br />

dans la société israélienne, ajoute<br />

Roi Silberberg, qui parle arabe.<br />

Notamment les Palestiniens qui<br />

sont les plus opprimés. »<br />

Les attaques du Hamas et la<br />

guerre à Gaza ont aussi souligné<br />

une urgence bien au-delà du village.<br />

« Ce n’est pas un mouvement de<br />

fond, mais le 7 octobre a en quelque<br />

sorte “servi” de prise de conscience.<br />

Des gens sont venus à nous par le<br />

bouche-à-oreille, constate Roi<br />

Silberberg. Même découragés, ils<br />

comprennent l’importance de notre<br />

travail. »<br />

L’École pour la paix, qui a formé<br />

environ 500 personnes à ses cursus<br />

longs en trois ans et des milliers<br />

pour les programmes courts,<br />

dispense aussi ses formations<br />

dans des universités, en milieu<br />

Palestinien et citoyen d’Israël,<br />

Rayek Rizek fut l’un<br />

des premiers à s’installer<br />

dans le village, en 1984,<br />

avec sa femme Diana.<br />

Par deux fois il a été maire<br />

de cette « oasis de paix »<br />

(son nom en hébreu<br />

et en arabe).<br />

professionnel et à l’étranger.<br />

Dans le domaine de la santé, où<br />

Palestiniens d’Israël et de Cisjordanie<br />

sont proportionnellement<br />

très représentés, « les salariés juifs<br />

font parfois ressentir à leurs collègues<br />

que ce n’est pas poli de parler<br />

en arabe, explique-t-il. Une question<br />

encore plus délicate en temps<br />

de guerre ».<br />

Noa Sommer Cohen a vu un<br />

avant et un après cursus. Cette<br />

Israélienne de 31 ans, qui gère un<br />

centre pour jeunes adultes à<br />

Tel-Aviv-Jaffa, a suivi un programme<br />

centré <strong>sur</strong> les villes mixtes, ces<br />

municipalités comme Jaffa où vivent<br />

plus de 20 % d’Arabes israéliens.<br />

« Je me suis inscrite avant la<br />

guerre pour travailler <strong>sur</strong> des projets<br />

de coopération entre Juifs et<br />

Arabes. Mes attentes étaient <strong>sur</strong>tout<br />

professionnelles, raconte-t-elle.<br />

Je n’imaginais pas que le chemin<br />

parcouru serait aussi important. »<br />

« L’objectif est que<br />

ces jeunes saisissent<br />

la situation dans<br />

sa complexité,<br />

pas comme<br />

le gouvernement<br />

veut que nous<br />

la voyions. »<br />

Les premières sessions, au lendemain<br />

des attaques, sont douloureuses.<br />

« Écouter le point de vue palestinien<br />

<strong>sur</strong> le 7 octobre me mettait<br />

très mal à l’aise au début, se souvient<br />

Noa. Mais les cours m’ont permis<br />

de voir la réalité telle qu’elle est,<br />

à partir de perspectives différentes<br />

et pas seulement du point de vue<br />

dominant. Même si j’étais en désaccord<br />

avec certaines opinions, j’ai<br />

compris qu’il était important de<br />

comprendre d’où elles venaient. »<br />

Le programme terminé, Noa a mis<br />

en place une initiative appelée<br />

« Rencontres » pour rassembler<br />

des jeunes désorientés par la guerre<br />

et désireux de percevoir le conflit<br />

dans son ensemble. « L’objectif<br />

est qu’ils saisissent la situation<br />

dans sa complexité, pas comme le<br />

gouvernement veut que nous la<br />

voyions. »<br />

Ces séminaires essaiment. Mais<br />

Roi Silberberg veille à tempérer les<br />

attentes, parfois immenses, des<br />

participants. « On attend parfois de<br />

nous des solutions qu’on ne peut pas<br />

donner. Nous sommes <strong>sur</strong>tout là<br />

pour ouvrir des portes. »<br />

Julie Connan

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