12.03.2024 Views

Y-mail 47 - mars 2024

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Le médecin aura-til<br />

encore du travail ?<br />

risque que des cellules<br />

suspectes passent entre<br />

les <strong>mail</strong>les du filet est<br />

considérablement réduit.<br />

Nous avons vérifié si<br />

l’ordinateur détectait<br />

autant de cellules que<br />

nous et il s’est avéré que<br />

tel est bien le cas. Autre<br />

avantage : les résultats<br />

sont reproductibles. Si<br />

vous testez le même frottis<br />

plusieurs fois, l’ordinateur<br />

donnera les mêmes<br />

résultats à chaque fois. »<br />

L’ANOMALIE DÉTERMINE<br />

LE TRAITEMENT<br />

« Nous recevons à présent<br />

un aperçu de toutes les cellules<br />

potentiellement suspectes<br />

», explique docteur<br />

Cokelaere. « Mais dans un<br />

avenir proche, l’appareil<br />

proposera également un<br />

diagnostic pour chaque<br />

cellule : il peut s’agir d’une<br />

anomalie de faible grade<br />

ou de haut grade. »<br />

La distinction entre les<br />

deux est importante pour<br />

le traitement. En cas de<br />

LSIL, une lésion de faible<br />

grade, un test VPH est<br />

parfois pratiqué, mais<br />

l’infection disparaît généralement<br />

d’elle-même et<br />

un nouveau frottis six mois<br />

plus tard est suffisant.<br />

Docteur Cokelaere :<br />

« Lorsqu’il s’agit d’anomalies<br />

de haut grade (HSIL),<br />

plus susceptibles d’être<br />

précancéreuses, on<br />

pratiquera plutôt une<br />

biopsie, éventuellement<br />

suivie d’une conisation<br />

(ablation d’une portion<br />

conique du col de<br />

l’utérus), voire d’une<br />

ablation complète de<br />

l’utérus. »<br />

PERSONNALISÉ<br />

L’utilisation de<br />

l’intelligence artificielle<br />

contribue ainsi à une<br />

médecine personnalisée,<br />

commente docteur<br />

Cokelaere. « Outre le<br />

diagnostic, le traitement<br />

est également affiné sur<br />

la base d’examens de plus<br />

en plus précis. S’il s’avère<br />

qu’il s’agit malgré tout<br />

d’un cancer, notre analyse<br />

peut indiquer au médecin<br />

traitant s’il est préférable<br />

d’opter pour la radiothérapie,<br />

la chirurgie,<br />

la chimiothérapie,<br />

l’immuno thérapie ou une<br />

combinaison de plusieurs<br />

traitements. »<br />

Secrétariat d’anatomopathologie<br />

057 35 73 50<br />

anapat@yperman.net<br />

L’IA finira-t-elle par remplacer l’humain dans les<br />

tests de frottis ?<br />

Docteur Kristof Cokelaere pense que cela n’a rien<br />

d’impossible : « L’analyse des frottis pour détecter<br />

le stade précurseur du cancer du col de l’utérus est<br />

hautement standardisée. Il s’agit d’examiner la taille<br />

et la couleur des cellules et des noyaux : ces données<br />

sont parfaitement mesurables. Le reste de ce<br />

que nous faisons l’est beaucoup moins. Les tissus<br />

présentent une variabilité extrême. Et l’examen des<br />

tissus comporte aussi une incertitude inhérente. Il<br />

y a des cas douteux où, en tant qu’anatomopathologiste,<br />

j’ai une opinion différente<br />

de celle d’un collègue, à cause<br />

de la zone grise entre le bénin et<br />

le malin. Le cancer ne lit pas nos<br />

manuels: la maladie ignore de quoi<br />

elle est censée avoir l’air. »<br />

Des échantillons<br />

de tout le pays<br />

Le centre hospitalier Jan Yperman est un pionnier<br />

de l’analyse des frottis par l’IA. Le Genius d’Ypres<br />

n’analyse pas uniquement les échantillons de ses<br />

propres patients.<br />

Docteur Kristof Cokelaere : « Onze autres laboratoires<br />

flamands nous envoient leurs lames de<br />

verre. Un laboratoire bruxellois et un laboratoire<br />

wallon sont également intéressés. Cette coopération<br />

est nécessaire : le coût de l’appareil doit être<br />

amorti par un nombre suffisant de tests. »<br />

En quoi d’autre l’IA pourra-t-elle être utile aux<br />

laboratoires de pathologie à l’avenir ? « Je pense<br />

au pharmacodiagnostic. L’intelligence artificielle<br />

pourrait nous aider à déterminer plus précisément<br />

s’il est judicieux d’arrêter la produc tion<br />

d’œstrogènes dans le cas du cancer<br />

du sein. Et grâce à la protéine Ki-67,<br />

nous pouvons déterminer le taux de<br />

croissance d’une tumeur. »<br />

docteur Kristof Cokelaere<br />

18

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!