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Mon Entreprise 1/2024

Le magazine d’AXA vous donne, trois fois par an, des informations pertinentes liées à votre activité d’entrepreneur de PME.

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1 | <strong>2024</strong><br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

Le magazine d’AXA destiné aux PME<br />

Gestion<br />

de l’innovation<br />

simple et efficace<br />

Page 8<br />

Nouveaux chatbots<br />

dopés par<br />

ChatGPT et autres<br />

Page 20<br />

Hors des sentiers battus<br />

Ils incarnent le style, l’authenticité et<br />

l’exclusivité: Jean-Pierre Erni, Francesca et Marco Kuonen<br />

créent des skis par passion.<br />

Page 30


Ma fierté<br />

Alexandre Vacher,<br />

CEO de Physiodermie<br />

Physiodermie: 50 ans d’innovation<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

Chez Physiodermie, entreprise suisse fondée<br />

en 1974 par un biologiste, nous avons su<br />

maintenir notre vision d’origine: créer des<br />

formules efficaces et naturelles pour la peau<br />

et les cheveux. Nous mettons au point et fabriquons<br />

des cosmétiques et des soins anti-âge<br />

de pointe dans notre laboratoire à Genève.<br />

C’est grâce à notre capacité à concilier efficacité<br />

clinique et ingrédients écoresponsables<br />

que la marque a pu s’établir tant sur le marché<br />

suisse qu’à l’étranger, comme en Asie où<br />

nous avons implanté deux filiales. Notre savoir-faire<br />

s’exporte dans plus de vingt pays à<br />

travers le monde. Nous avons décidé d’axer<br />

2<br />

notre stratégie sur le milieu professionnel,<br />

comme les spas et les cliniques de médecine<br />

esthétique, où les thérapeutes sont formés<br />

par la marque à réaliser des soins sur mesure<br />

adaptés à chaque type de peau. Physiodermie<br />

occupe ainsi une place de choix dans des établissements<br />

prestigieux tels que le Tschuggen<br />

Grand Hotel à Arosa ou le Lausanne Palace.<br />

J’ai repris les rênes de la société en 2017. Avec<br />

l’équipe en place et nos nouvelles recrues,<br />

nous avons réussi à tripler le chiffre d’affaires<br />

en l’espace de six ans et à donner de nouvelles<br />

impulsions à Physiodermie.<br />

physiodermie.com<br />

01/<strong>2024</strong><br />

Photo: Fred Merz/lundi13.ch


Ma fierté<br />

Lidija Marković,<br />

fondatrice et propriétaire<br />

de Wheely Pop<br />

Pour les yeux émerveillés des enfants<br />

Les vélos me passionnent depuis l’enfance, et<br />

j’ai fait du BMX pendant plusieurs années. Plus<br />

tard, j’ai malgré tout suivi une formation dans le<br />

commerce de détail avant de travailler dans différents<br />

secteurs. J’ai notamment été gérante d’un<br />

bar. Quand celui-ci a dû fermer, j’ai traversé une<br />

période d’incertitude. Il me fallait un nouveau<br />

projet. Les coursiers à vélo qui sillonnent la ville<br />

de Zurich m’avaient toujours fascinée. J’ai donc<br />

acheté un vélo de course d’occasion et j’ai commencé<br />

à m’entraîner. J’ai ensuite travaillé en tant<br />

que coursière pendant quelques années, avant<br />

d’être embauchée comme vendeuse et collaboratrice<br />

d’atelier dans un magasin de vélos à Zurich.<br />

J’ai alors constaté qu’il n’existait pas de boutiques<br />

de vélos pour enfants. Les magasins n’avaient en<br />

général que quelques rares modèles à proposer.<br />

En mars 2022, j’ai réalisé mon rêve en ouvrant ma<br />

propre boutique, Wheely Pop, un univers joyeux<br />

et coloré entièrement dédié aux enfants. Outre la<br />

vente et la réparation, je propose également un<br />

service d’échange: les vélos trop petits mais encore<br />

en bon état sont repris moyennant une réduction<br />

sur le prix d’achat d’un modèle de taille<br />

supérieure. Pour moi, il n’y a rien de plus beau<br />

que le regard émerveillé d’un enfant qui découvre<br />

son tout premier vélo.<br />

wheelypop.ch<br />

<strong>Mon</strong> 01/<strong>2024</strong> ENTREPRISE<br />

3 <strong>Mon</strong> ENTREPRISE 03/2023


Ne jamais renoncer.<br />

Garantir<br />

la survie.<br />

FAITES<br />

UN DON:<br />

UNICEF.CH<br />

© UNICEF/CH-LI/Sukali


Sommaire<br />

Photos: Dan Cermak; sutterstock.com; Herbert Zimmermann<br />

7<br />

8<br />

14<br />

19<br />

20<br />

22<br />

25<br />

26<br />

30<br />

2<br />

3<br />

34<br />

35<br />

18<br />

Succès<br />

Gestion de l’innovation:<br />

comment une entreprise<br />

riche en traditions reste<br />

en phase avec son temps.<br />

Fringe benefits: simple<br />

tendance ou avantage<br />

compétitif dans la lutte<br />

pour les talents?<br />

Sécurité<br />

ChatGPT & C ie : comment<br />

l’intelligence artificielle<br />

peut être utile aux PME.<br />

Étude: la plupart des PME<br />

suisses pâtissent des<br />

absences liées à la santé<br />

psychique.<br />

Responsabilité<br />

Cybersécurité:<br />

comment se protéger<br />

des intrus.<br />

Entretien: les skis sont<br />

leur passion – trois jeunes<br />

casse-cou de Stansstad<br />

révolutionnent le monde<br />

conservateur du ski avec<br />

leur entreprise AK Ski.<br />

Rubriques<br />

Ma fierté<br />

Alexandre Vacher<br />

Lidija Marković<br />

Matthias Erb<br />

Remo Riebel<br />

Infographie:<br />

l’offensive des femmes<br />

IMPRESSUM<br />

Éditeur: AXA, Newsroom<br />

8<br />

22<br />

30<br />

Nous sommes aussi présents sur LinkedIn, avec des contenus passionnants en ligne:<br />

www.linkedin.com/company/meine-firma<br />

Adresse de la rédaction: AXA «<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong>» Römerstrasse 17, 8400 Winterthour,<br />

www.meine-firma.ch, e-mail: meine.firma@axa.ch<br />

Rédaction: Melanie Ade (rédactrice en chef) Collaboration à ce numéro: Joëlle Jeitler En ligne:<br />

Urs Wildi Traduction: Language Services, AXA Conception et production: Der Layouter, Marco<br />

Vara, AXA Newsroom Impression et expédition: Swissprinters AG, Brühlstrasse 5, CH-4800 Zofingue<br />

Parution: trois fois par an en français, en allemand et en italien<br />

Tirage: 84 000 exemplaires Régie publicitaire: Galledia Fachmedien AG, Burgauerstrasse 50, 9230<br />

Flawil, ornella.assalve@galledia.ch www.galledia.ch<br />

Changements d’adresse, désabonnements: merci d’adresser vos demandes à meine.firma@axa.ch<br />

Imprimé<br />

myclimate.org/01-24-376195<br />

Éditorial<br />

La réussite<br />

passe par<br />

l’innovation<br />

Le succès économique de la Suisse<br />

repose en grande partie sur la capacité<br />

d’innovation de ses entreprises.<br />

Mais les PME ne disposent pas<br />

toujours des ressources nécessaires<br />

pour mettre en place leur propre<br />

gestion de l’innovation, et dans<br />

l’agitation quotidienne, ce domaine<br />

est souvent délaissé au profit des<br />

activités opérationnelles. La gestion<br />

de l’innovation n’en demeure pas<br />

moins un facteur de croissance et<br />

de compétitivité essentiel pour les<br />

PME et devrait donc être ancrée<br />

dans l’entreprise. Dans cette édition,<br />

nous montrons comment chaque<br />

PME peut, par des moyens simples,<br />

accroître sa force d’innovation et se<br />

démarquer de ses concurrents.<br />

À propos de compétitivité: face à la<br />

pénurie actuelle de main-d’œuvre,<br />

elle joue un rôle de plus en plus<br />

crucial dans la «guerre des talents».<br />

Des prestations salariales accessoires<br />

attrayantes peuvent représenter<br />

un atout décisif dans la lutte<br />

pour attirer du personnel qualifié.<br />

Les fringe benefits doivent aussi<br />

permettre de fidéliser les collaborateurs<br />

et collaboratrices à l’entreprise<br />

et d’accroître la satisfaction au<br />

travail. Toutefois, vous découvrirez<br />

dans ce numéro pourquoi la place<br />

de parc gratuite ou la généreuse<br />

contribution à la prévoyance ne saurait<br />

remplacer une bonne culture<br />

d’entreprise.<br />

Bonne lecture!<br />

Melanie Ade<br />

Rédactrice en chef<br />

de «<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong>»<br />

01/<strong>2024</strong> 5<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


LE GRAPHIQUE: INVENTING IN SWITZERLAND<br />

Plus de benefits.<br />

Pour vous et vos collaborateurs.<br />

Avec les avantages modulaires de Swibeco, vous augmentez le pouvoir<br />

d’achat de vos employés. Très simplement grâce aux réductions<br />

permanentes auprès de centaines d’enseignes et grâce aux benefits<br />

personnalisés, entièrement exonérés d'impôts. Ainsi vous attirez les<br />

meilleurs talents et améliorez la motivation de vos collaborateurs.<br />

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Inclus<br />

Pour sociétés<br />

avec contrat<br />

LPP ou APG<br />

d'AXA.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

6 02/2023


Succès<br />

Questions des lecteurs<br />

Protection contre les<br />

dommages naturels<br />

L’assurance des travaux de construction<br />

offre-t-elle aussi une protection contre<br />

les dommages causés aux bâtiments par<br />

un incendie et des événements naturels?<br />

S. F., Crans <strong>Mon</strong>tana<br />

L’assurance des travaux en cours couvre les<br />

glissements de terrain, la foudre, les inondations,<br />

les tempêtes, etc. Obligatoire dans la<br />

plupart des cantons, elle est conclue via une<br />

assurance cantonale des bâtiments. Mais il<br />

existe des exceptions. Dans le canton de<br />

Schwytz, par exemple, l’assurance des<br />

travaux en cours est obligatoire malgré<br />

l’absence de solution d’assurance cantonale.<br />

Dans les cantons dits GUSTAVO (Genève, Uri,<br />

Schwytz, Tessin, Appenzell Rhodes-Intérieures,<br />

Valais, Obwald), le maître d’ouvrage<br />

doit s’assurer auprès d’un assureur privé. Le<br />

Tessin ne connaît quant à lui aucune obligation<br />

d’assurance: le maître d’ouvrage doit<br />

s’assurer de sa propre initiative contre les<br />

dommages causés par un incendie ou des<br />

événements naturels. Dans les cantons<br />

possédant une assurance cantonale des<br />

bâtiments, les dommages dus à un incendie<br />

ou à un événement naturel sont assurés dans<br />

l’assurance des travaux de construction en<br />

complément de la couverture cantonale des<br />

travaux en cours (couverture subsidiaire).<br />

Dans les cantons sans établissement cantonal<br />

d’assurance , la couverture incendie et<br />

événements naturels peut être incluse dans<br />

l’assurance des travaux de construction sous<br />

forme de couverture complémentaire. Vous<br />

obtiendrez des informations sur l’assurance<br />

des travaux en cours auprès de votre architecte,<br />

de votre assureur ou sur Internet.<br />

Gian Urs Jezek,<br />

Souscription Assurances<br />

de construction<br />

Photos: Marco Vara; iStockphoto/Simon Skafar<br />

Gestion de flotte: AXA<br />

rachète la PME CarNet<br />

AXA Suisse rachète le gestionnaire de flotte suisse CarNet en vue d’une<br />

intégration progressive dans sa filiale AXA Mobility Services AG (AMS).<br />

Cette acquisition renforce sa position sur le marché de la mobilité et<br />

enrichit sa large gamme de services destinés aux flottes. AMS pourra<br />

ainsi faire valoir une expérience de longue date et un savoir-faire numérique<br />

unique. Les clientes et clients, quant à eux, bénéficieront de<br />

prestations simples, avantageuses et adaptées à leurs besoins dans la<br />

gestion de flotte. «CarNet est une entreprise solide, qui partage nos<br />

valeurs et viendra compléter idéalement nos compétences. Grâce à<br />

cette intégration, nous allons pouvoir unir nos forces, exploiter des<br />

synergies et accélérer notre croissance», explique Mensur Jasari, CEO<br />

d’AMS. Pour le personnel des deux entreprises, rien ne change dans<br />

l’immédiat: les emplois seront maintenus, et le site CarNet de Schlieren<br />

sera conservé jusqu’à nouvel ordre. Tania et Daniel Lanz, anciens<br />

propriétaires de CarNet, déclarent: «Nous étions à la recherche d’un<br />

partenaire souhaitant investir de manière durable dans les solutions<br />

de mobilité de demain. AXA Suisse comprend parfaitement nos activités<br />

et tisse des liens étroits avec ses équipes et sa clientèle, tout comme<br />

nous l’avons fait pendant 25 ans. Nous allons pouvoir proposer nos<br />

services à une clientèle encore plus large et assurer ainsi l’avenir de<br />

l’entreprise.»<br />

«Loin de se reposer sur ses lauriers, notre famille a toujours su<br />

anticiper l’avenir et conserver une longueur d’avance.»<br />

Carl Elsener, CEO de Victorinox . Page 12<br />

01/<strong>2024</strong> 7<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


GESTION DE L’INNOVATION<br />

Penser<br />

différemment<br />

Aujourd’hui, les entreprises doivent rivaliser d’inventivité pour s’imposer<br />

sur des marchés très concurrentiels. Or nombre de PME ont du mal à<br />

convertir les bonnes idées en produits commercialisables. Pourtant, il suffit<br />

parfois d’un rien pour développer sa capacité d’innovation.<br />

Texte Melanie Ade Photos Dan Cermak<br />

L<br />

orsque l’on pense innovation, on<br />

s’imagine souvent un jeune entrepreneur<br />

dynamique à la tête d’une des<br />

innombrables start-up qui peuplent<br />

les technopôles du pays, en train de<br />

concevoir une application révolutionnaire tout<br />

en sirotant des litres de café Starbucks. Pourtant,<br />

l’innovation est aussi au cœur des préoccupations<br />

des PME traditionnelles, soucieuses<br />

de rester à la pointe du progrès. «Beaucoup de<br />

jeunes pousses et de PME n’ont ni équipe ni<br />

responsable dédiés à l’innovation, et elles n’en<br />

ont pas besoin», explique Claudia Bienentreu,<br />

responsable Open Innovation chez AXA Suisse.<br />

«Les PME sont par essence ouvertes aux idées<br />

nouvelles, car elles n’ont pas d’autre choix<br />

que de développer sans cesse leurs produits<br />

et leurs solutions pour rester compétitives.<br />

Cette culture est quasiment inscrite dans leur<br />

ADN.»<br />

À la conquête de nouveaux publics<br />

La cave Rimuss, à Hallau, illustre cette réalité:<br />

«Avec son légendaire slogan ‹Santé à tous avec<br />

Rimuss!›, qui évoque des souvenirs d’enfance<br />

chez bon nombre d’adultes, la marque Rimuss<br />

jouit en Suisse d’une notoriété spontanée de<br />

plus de 90%», témoigne Micha Davaz, jeune<br />

directeur de Rimuss & Strada Wein AG. Mais<br />

ce serait une erreur de croire qu’une marque<br />

traditionnelle comme Rimuss peut vivre sur ses<br />

acquis. «L’innovation est la clé de notre succès<br />

sur le long terme». Car Rimuss détient déjà une<br />

très grosse part de marché dans le segment des<br />

boissons pétillantes familiales, où elle ne peut<br />

plus encore espérer que des taux de croissance<br />

modestes. L’entreprise s’ouvre donc à de nouveaux<br />

publics. «Nous avons constaté que les<br />

jeunes privilégient de plus en plus les boissons<br />

non alcoolisées, sans vouloir pour autant renoncer<br />

au plaisir que procure un vin pétillant. Les<br />

débouchés sont très prometteurs, aussi concentrons-nous<br />

prioritairement nos efforts d’innovation<br />

sur ce segment.»<br />

Nouvelle marque, nouvelle chance<br />

D’autres marchés recèlent également un potentiel<br />

intéressant aux yeux de Micha Davaz: «La<br />

demande de vins pétillants sans alcool est aussi<br />

très forte dans la restauration. Pourtant, les établissements<br />

hésitent à inscrire à leur carte des<br />

boissons vendues en magasin.» Autre obstacle<br />

de taille, Rimuss n’est pas perçue comme une<br />

marque de boissons pour adultes. «Un frein<br />

qui, loin de tiédir notre ardeur, nous a incités à<br />

innover, en créant une gamme exclusive à l’intention<br />

des restaurants: ‹Zero’sì by Rimuss›, un<br />

vin pétillant pour tous ceux qui aiment marier<br />

plaisir et raffinement. Par sa qualité, cette nouvelle<br />

marque nous ouvre désormais les portes<br />

du secteur de la gastronomie», se réjouit notre<br />

jeune vigneron passionné.<br />

Pour Micha Davaz, la principale difficulté en<br />

matière d’innovation consiste à ne pas se disperser:<br />

l’important est de se concentrer sur une<br />

idée pour en extraire la substantifique moelle.<br />

«Face au rythme effréné du quotidien, gérer<br />

l’innovation est un véritable défi. Un défi que<br />

le management se doit d’identifier, afin de lui<br />

consacrer les moyens nécessaires. Pour ce faire,<br />

deux maîtres mots: une bonne planification et<br />

des réunions régulières.» Chez Rimuss, l’équipe<br />

Innovation – qui rassemble des cerveaux bouillonnant<br />

d’idées venus de la production, du<br />

marketing et de la vente – se réunit toutes les<br />

semaines. «Ces réunions nous aident à avancer<br />

de manière structurée. Nous gérons en parallèle<br />

une liste de projets actifs et une liste d’idées en<br />

réserve. Les deux sont clairement dissociées,<br />

afin que l’énergie créatrice initiale ne s’émousse<br />

pas en chemin.»<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Depuis 1954, Rimuss crée<br />

des boissons festives pour<br />

des moments de joie et de<br />

partage. Conçue à l’origine<br />

comme un champagne familial,<br />

la marque est devenue<br />

un apéritif incontournable<br />

pour toutes les générations<br />

et toutes les occasions. La<br />

cave, fondée à Hallau par<br />

Jakob Rahm, a été reprise<br />

en 2017 par une famille de<br />

vignerons, les Davaz. Devenue<br />

aujourd’hui la Rimuss &<br />

Strada Wein AG, l’entreprise<br />

emploie 35 salariés.<br />

rimuss.ch<br />

▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

8 01/<strong>2024</strong>


C’est lui qui a étoffé la marque<br />

Rimuss en développant de<br />

nouvelles lignes de boissons<br />

pétillantes pour les adultes: Micha<br />

Davaz, la trentaine souriante<br />

et décontractée, est le directeur<br />

de Rimuss & Strada Wein AG.<br />

01/<strong>2024</strong> 9<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


Sous l’impulsion de son CEO,<br />

Christoph Birchler, Maestrani<br />

échange régulièrement avec ses<br />

clients, qui deviennent ainsi les<br />

co-créateurs de ses innovations.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE 10<br />

01/<strong>2024</strong>


GESTION DE L’INNOVATION<br />

«Face à l’évolution des goûts et des tendances, nos marques<br />

ne peuvent pas faire du surplace.»<br />

Christoph Birchler, CEO de Maestrani<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Maestrani fabrique du chocolat<br />

suisse depuis 1852. Ses<br />

marques phares sont Minor<br />

et Munz. La société anonyme<br />

familiale, dont le siège et<br />

le site de production sont<br />

regroupés à Flawil (SG), emploie<br />

160 salariés. En 2017,<br />

elle a créé le «Chocolarium»,<br />

un univers d’expériences<br />

interactives qui permet<br />

d’assister à la fabrication<br />

du chocolat et de déguster<br />

de délicieuses gourmandises.<br />

De quoi ravir petits et<br />

grands.<br />

maestrani.ch<br />

Saisir l’air du temps<br />

Les chocolats Maestrani, eux aussi, misent résolument<br />

sur l’innovation. «Face à l’évolution des<br />

goûts et des tendances, nos marques ne peuvent<br />

pas faire du surplace. Elles doivent constamment<br />

se renouveler pour rester en phase avec<br />

l’air du temps. La gestion de l’innovation fait<br />

partie intégrante de la stratégie de marque, surtout<br />

pour une entreprise traditionnelle comme<br />

la nôtre», explique son CEO Christoph Birchler.<br />

Et comme pas une once de cacao ou de sucre n’a<br />

été ajoutée à la recette d’origine du chocolat Minor<br />

depuis 1923, Maestrani innove en étoffant sa<br />

gamme de produits. «De quoi garder le contact<br />

avec tous nos consommateurs et réenchanter<br />

l’expérience de nos plus fidèles clients, tout en<br />

élargissant nos publics cibles.» C’est ainsi que la<br />

marque a accueilli en 2021 deux nouveau-nés:<br />

les variantes Almond vegan et Dark 60% cocoa.<br />

Cerise sur le gâteau, cette arrivée a également<br />

dopé le chiffre d’affaires du chocolat Minor original.<br />

«Rien de plus normal, car la commercialisation<br />

de nouveaux produits permet à la marque<br />

de redevenir d’un coup plus visible. C’est pourquoi<br />

nous sortons souvent des éditions limitées,<br />

destinées avant tout à rappeler la marque au bon<br />

souvenir des consommateurs.»<br />

La rapidité comme facteur clé<br />

Pour le CEO des chocolats Maestrani, la rapidité<br />

est la pierre angulaire du processus d’innovation:<br />

«Les places sur les rayons des supermarchés sont<br />

âprement disputées, et notre entreprise de taille<br />

moyenne est en concurrence directe avec les<br />

grandes multinationales.» D’où l’énorme avantage<br />

qu’offre à ses yeux l’implantation à Flawil:<br />

«Chez nous, la R&D et la production sont regroupées<br />

sous un même toit, ce qui raccourcit singulièrement<br />

les distances! Notre ‹Chocolarium›,<br />

un univers d’expériences interactives pour petits<br />

et grands, nous permet en outre d’avoir des<br />

échanges directs avec la clientèle sur place et<br />

d’intégrer en continu ses précieux retours d’information.<br />

Nous avons ainsi sous la main une kyrielle<br />

de co-créateurs!» Bien connaître les besoins<br />

des consommateurs et les incorporer activement<br />

dans le processus d’innovation: telle est la clé.<br />

C’est aussi l’avis de Claudia Bienentreu, experte<br />

en innovation: «Le public cible doit toujours être<br />

au centre des préoccupations. Il faut lui prendre<br />

régulièrement le pouls pour éviter de se fourvoyer.<br />

Innover, c’est faire constamment preuve<br />

d’inspiration et avoir le courage d’abandonner<br />

un projet qui ne répond pas aux attentes des<br />

clients.»<br />

Rendre la marque plus visible<br />

Sa première idée révolutionnaire, Victorinox la<br />

doit à son fondateur, Karl Elsener, qui met au<br />

point, en 1897, le célèbre couteau d’officier et<br />

de sport, jetant du même coup les fondements<br />

de l’entreprise actuelle. Aujourd’hui encore,<br />

l’inventivité des débuts est au cœur de toutes<br />

les innovations, comme l’explique son CEO,<br />

Carl Elsener. «Loin de se reposer sur ses lauriers,<br />

notre famille a toujours su anticiper l’avenir et<br />

conserver une longueur d’avance. Malgré ses<br />

140 ans d’existence, Victorinox se fait fort de<br />

conserver, voire de renforcer sa capacité d’innovation.»<br />

C’est ainsi que très tôt, l’entreprise a décidé<br />

de diversifier ses activités en prenant pied,<br />

dès 1989, sur le marché de l’horlogerie outre-<br />

Atlantique puis, dix ans plus tard, sur celui de la<br />

bagagerie. De nos jours, elle fabrique aussi des<br />

couteaux de cuisine et des parfums. «Comme<br />

son nom l’indique, un couteau de poche est<br />

souvent dissimulé dans la poche du pantalon.<br />

Il nous fallait rendre la marque plus visible afin<br />

d’assurer son succès sur le long terme.»<br />

D’autant que le segment des couteaux de poche<br />

est très sensible aux crises sociales et aux aléas<br />

géopolitiques: Victorinox a vu son chiffre d’affaires<br />

chuter de 30% après les attentats du<br />

11-Septembre. Or la sécurité reste, à l’heure actuelle,<br />

une préoccupation majeure. «Nous avons<br />

donc dû nous montrer créatifs pour concevoir<br />

des outils multifonctions dépourvus de lame.»<br />

De ces réflexions est née une gamme de produits<br />

hautement diversifiée, qui a permis à<br />

Victorinox de conquérir de nouveaux marchés<br />

et de nouveaux publics.<br />

L’experte<br />

Claudia Bienentreu a rejoint AXA Suisse en 2008.<br />

Elle dirige l’équipe Open Innovation depuis 2018.<br />

Enseignante à la HWZ, elle adore partager ses<br />

connaissances et son expérience en matière d’innovation<br />

et en apprendre chaque jour un peu plus<br />

dans ce domaine.<br />

▶<br />

01/<strong>2024</strong> 11<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


GESTION DE L’INNOVATION<br />

«Il nous fallait rendre la marque plus visible<br />

afin d’assurer son succès sur le long terme.»<br />

Carl Elsener, CEO de Victorinox<br />

Selon Carl Elsener, la gestion de l’innovation revêt<br />

une importance stratégique majeure pour<br />

toute entreprise. Rattachée dans l’idéal à la direction<br />

afin de bénéficier d’une force de frappe<br />

suffisante, elle doit être confiée à une unité à<br />

part entière qui, à l’abri de l’agitation quotidienne<br />

de l’entreprise, peut consacrer toute<br />

son énergie au développement de concepts et<br />

de projets résolument novateurs. «La gestion<br />

des activités opérationnelles au jour le jour<br />

n’offre guère le temps de penser différemment<br />

et de laisser libre cours à sa créativité.» Aussi<br />

a-t-il mis sur pied une équipe dédiée, chargée<br />

d’ancrer plus solidement encore l’innovation<br />

au cœur de l’entreprise, non seulement en définissant<br />

stratégie et champs d’action, mais aussi<br />

en accompagnant les autres unités dans leur<br />

processus d’innovation. Une démarche structurelle<br />

validée par Claudia Bienentreu: «Il arrive<br />

souvent que de grandes idées n’aboutissent pas,<br />

soit par manque de moyens, soit parce qu’elles<br />

se heurtent à des processus fastidieux. Pour y<br />

remédier, il est essentiel de définir clairement<br />

les procédures et les responsabilités.»<br />

Une bonne dose de courage<br />

En guise de conclusion, la spécialiste de l’innovation<br />

chez AXA nous donne quelques conseils:<br />

«Commencez petit. Dans un premier temps,<br />

il peut être judicieux d’identifier un domaine<br />

dans lequel on souhaite se positionner, puis de<br />

recueillir des idées.» Que ce soit lors d’ateliers<br />

ou d’entretiens avec des collègues ou des clients,<br />

les échanges directs apportent de précieux enseignements,<br />

rapidement et à peu de frais. Ils<br />

sont souvent l’occasion d’identifier des possibilités<br />

d’amélioration ou de développement faciles<br />

à mettre en œuvre. Et si des changements<br />

plus importants sont nécessaires? «Alors, osez<br />

investir, par exemple dans une nouvelle gamme<br />

de produits ou dans l’expérimentation de nouveaux<br />

canaux de distribution.» Car c’est un<br />

fait: sans courage, pas d’innovation. Enfin, les<br />

PME doivent savoir qu’elles ne sont pas seules<br />

pour surmonter tous les obstacles. «Les PME ne<br />

doivent pas hésiter à recourir aux offres d’organismes<br />

publics ou d’institutions ayant pour mission<br />

spécifique de soutenir l’innovation dans les<br />

PME, avec des solutions de financement appropriées.»<br />

●<br />

Les clés du succès<br />

1 <br />

L’innovation doit être au cœur de la stratégie<br />

Vos efforts en matière d’innovation doivent être directement<br />

et durablement intégrés à votre stratégie<br />

d’entreprise. Planifiez dès aujourd’hui les prochaines<br />

étapes et demandez-vous dans quelle niche vous<br />

pourriez briller et dans quel domaine vous possédez<br />

un savoir-faire unique. Conjuguez vos réflexions<br />

à des analyses de marché et de tendances récentes<br />

afin de recueillir des idées d’offres novatrices. Ainsi,<br />

vous réussirez à vous démarquer durablement de la<br />

concurrence.<br />

2 <br />

Le rôle de la direction<br />

La direction doit définir l’orientation de votre stratégie<br />

d’innovation en toute connaissance de cause. Quel but<br />

votre entreprise veut-elle atteindre? Cette question<br />

doit être au cœur de vos réflexions. À cet égard, un<br />

encadrement fort de la direction et un management<br />

attentif sont impératifs. Donnez des consignes explicites<br />

et montrez la voie à suivre.<br />

3 <br />

De la clarté naissent les meilleures idées<br />

En communiquant un objectif clair et en mettant en<br />

avant les points forts de votre stratégie, vous donnez<br />

à votre équipe les moyens d’innover. Le résultat: des<br />

idées plus percutantes, qui apportent à votre entreprise<br />

une réelle valeur ajoutée.<br />

4 <br />

Exploiter ses ressources de manière ciblée<br />

En tant que PME, vous devez déterminer avec précision<br />

où vous voulez investir votre temps et vos<br />

ressources. Votre but: définir des objectifs pertinents,<br />

par exemple la conquête d’un nouveau segment de<br />

clientèle l’année prochaine. En fixant et en mesurant<br />

ces objectifs, vous gagnez du temps et mobilisez la<br />

motivation nécessaire pour réaliser vos ambitions.<br />

5 <br />

Construire pas à pas une culture de l’innovation<br />

Encouragez la créativité de votre personnel en désamorçant<br />

la crainte de l’échec et en reconnaissant les<br />

idées lumineuses. Renoncez aux structures cloisonnées:<br />

l’innovation fonctionne bien mieux avec des<br />

équipes pluridisciplinaires.<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Société d’envergure internationale,<br />

Victorinox est aussi<br />

une entreprise familiale,<br />

dirigée aujourd’hui par la<br />

quatrième génération. Son<br />

siège est à Ibach (SZ). C’est<br />

là qu’en 1884, Karl Elsener a<br />

fondé sa coutellerie et conçu,<br />

quelques années plus tard,<br />

le légendaire «Original Swiss<br />

Army Knife». De nos jours,<br />

Victorinox produit également<br />

des couteaux de cuisine et des<br />

couteaux professionnels, des<br />

montres, des bagages et des<br />

parfums.<br />

victorinox.com<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

12 01/<strong>2024</strong>


À 65 ans, il préfère aller de<br />

l’avant plutôt que de regarder<br />

dans le rétroviseur: le CEO<br />

de Victorinox, Carl Elsener,<br />

pose avec le plus iconique des<br />

couteaux de la marque.<br />

01/<strong>2024</strong> 13<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


FRINGE BENEFITS<br />

<strong>Mon</strong>ica Bernardi, responsable<br />

RH de IMPAG SA, est convaincue<br />

que les fringe benefits jouent<br />

un rôle important dans la<br />

fidélisation du personnel.<br />

Café gratuit ou<br />

plus de prévoyance<br />

Bien plus qu’une tendance, des prestations salariales accessoires attrayantes sont aussi un instrument<br />

important pour fidéliser le personnel. Mais pour celui-ci, une bonne culture d’entreprise,<br />

de la reconnaissance et des possibilités de développement restent tout aussi importantes.<br />

Texte Melanie Ade Photos Marco Vara<br />

L<br />

es fringe benefits, ou prestations salariales<br />

accessoires, sont de bon ton:<br />

selon l’Office fédéral de la statistique<br />

(OFS), près de 80% des entreprises<br />

suisses ont recours à des prestations<br />

complémentaires et à des rabais. Ce n’est pas<br />

sans raison, comme l’explique Ivan Brustlein,<br />

CEO de la plate-forme numérique Swibeco<br />

consacrée aux prestations salariales accessoires:<br />

«Les fringe benefits peuvent renforcer<br />

la fidélisation du personnel, faciliter le recru-<br />

tement de talents et accroître la satisfaction au<br />

travail, et donc la productivité. Avec des prestations<br />

supplémentaires attrayantes, les entreprises<br />

peuvent promouvoir un environnement<br />

de travail positif et se démarquer de la concurrence<br />

sur le marché de l’emploi.»<br />

Une marque d’estime<br />

La société IMPAG SA à Zurich en est bien<br />

consciente. Son personnel bénéficie non seulement<br />

de prestations sociales étendues, d’une ▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

14 01/<strong>2024</strong>


FRINGE BENEFITS<br />

<strong>Mon</strong>ika Zemp, co-CEO de<br />

Hunziker Partner AG,<br />

mise sur une culture d’entreprise<br />

basée sur<br />

l’estime et la transparence.<br />

Importance de l’égalité de traitement<br />

L’entreprise Hunziker Partner AG à Winterthour<br />

s’attache également à traiter tous ses<br />

effectifs sur un pied d’égalité. Cette société<br />

spécialisée dans la technique des bâtiments<br />

doit relever un défi supplémentaire: «Notre<br />

entreprise compte à la fois du personnel de bureau<br />

et des monteurs sur le terrain. Ces deux<br />

groupes professionnels présentent des besoins<br />

diamétralement opposés en matière de prestations<br />

salariales accessoires», explique la co-<br />

Légende<br />

assurance-accidents privée et de diverses offres<br />

de santé telles que massages ou places de travail<br />

ergonomiques, mais aussi de possibilités<br />

de développement et de perfectionnement individuelles.<br />

«Les fringe benefits sont un instrument<br />

important à nos yeux et soulignent notre<br />

engagement en faveur du développement<br />

professionnel et du bien-être de nos équipes.<br />

Ils sont une marque d’estime, au même titre<br />

qu’un modèle de rémunération moderne, tenant<br />

compte de la volonté de performance et<br />

de l’engagement», affirme <strong>Mon</strong>ica Bernardi. La<br />

responsable RH de cette entreprise commerciale<br />

active à l’international en est convaincue:<br />

«Dans notre branche, les prestations salariales<br />

accessoires sont essentielles pour renforcer la<br />

fidélisation du personnel et attirer les meilleurs<br />

talents.»<br />

Prise en compte des différents besoins<br />

Le CEO de Swibeco, Ivan Brustlein, le confirme<br />

et précise: «Les fringe benefits doivent apporter<br />

un maximum de valeur ajoutée au personnel.<br />

Les PME devraient donc toujours analyser<br />

précisément les besoins de leurs effectifs lorsqu’elles<br />

définissent leurs prestations salariales<br />

accessoires. Aujourd’hui, les jeunes souhaitent<br />

bénéficier d’horaires flexibles, de possibilités<br />

de formation continue et de mesures de pré-<br />

voyance santé, tandis que les aînés sont davantage<br />

intéressés par les traditionnelles cotisations<br />

de prévoyance. La variété et l’adaptabilité<br />

des prestations complémentaires sont de plus<br />

en plus importantes pour répondre aux différents<br />

besoins.»<br />

IMPAG AG remarque aussi ce changement au<br />

niveau des attentes du personnel. «Nous essayons<br />

de tenir compte le mieux possible des<br />

besoins individuels et avons développé notre<br />

offre notamment en termes d’horaires de travail<br />

flexibles et de télétravail. Nous fixons des<br />

limites dès lors que les attentes visent uniquement<br />

l’optimisation personnelle des collaborateurs<br />

et collaboratrices, au détriment des intérêts<br />

à long terme de l’entreprise», explique<br />

M. Bernardi.<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Fondée en 1919 en tant<br />

que société d’achats pour<br />

l’industrie textile en Suisse,<br />

IMPAG SA est devenue une<br />

entreprise de commerce<br />

et de services internationale<br />

dans le domaine des<br />

matières premières et des<br />

principes actifs naturels et<br />

chimiques, spécialisée dans<br />

les sciences du vivant et des<br />

matériaux. Outre son siège<br />

de Zurich employant 96 personnes,<br />

le groupe IMPAG<br />

possède cinq autres sociétés<br />

en Europe et emploie au<br />

total quelque 200 collaborateurs<br />

et collaboratrices.<br />

impag.ch<br />

01/<strong>2024</strong> 15<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


FRINGE BENEFITS<br />

«Les fringe benefits sont une marque<br />

d’estime, au même titre qu’un<br />

modèle de rémunération moderne.»<br />

<strong>Mon</strong>ica Bernardi, responsable RH d’IMPAG SA<br />

«Les prestations salariales accessoires<br />

sont une forme d’estime, mais un compliment<br />

ou des remerciements sont<br />

beaucoup plus précieux qu’un rabais.»<br />

<strong>Mon</strong>ika Zemp, co-CEO de Hunziker Partner AG<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Fondée en 1932, l’entreprise<br />

Hunziker Partner AG existe<br />

aujourd’hui depuis trois générations<br />

et est active dans<br />

la planification, la réalisation<br />

et l’entretien d’installations<br />

sanitaires et électriques, de<br />

chauffage, d’aération et de<br />

refroidissement ainsi que<br />

d’installations de mesure, de<br />

commande et de régulation.<br />

Sur mandat de sa clientèle,<br />

Hunziker Partner AG conçoit<br />

des solutions globales au<br />

niveau tant régional que<br />

national. L’entreprise, qui<br />

a son siège à Winterthour,<br />

emploie actuellement plus<br />

de 100 personnes.<br />

hunzikerwin.ch<br />

CEO <strong>Mon</strong>ika Zemp. Si les monteurs accordent<br />

de l’importance à la qualité des outils, des vêtements<br />

de travail et des véhicules d’entreprise,<br />

les employés de bureau privilégient un lieu de<br />

travail central, des horaires de travail flexibles<br />

ainsi que des locaux modernes, dotés de zones<br />

de rencontre et d’espaces de retrait pour travailler<br />

de manière concentrée. «Nous essayons<br />

de proposer à notre personnel les prestations<br />

accessoires les mieux adaptées à leurs attentes<br />

tout en accordant la priorité à l’égalité de traitement<br />

et au bien-être de toute l’équipe. Satisfaire<br />

chaque besoin individuel reviendrait à<br />

affaiblir la cohésion de groupe.»<br />

Un climat de confiance pour favoriser la<br />

motivation<br />

<strong>Mon</strong>ika Zemp est persuadée que les prestations<br />

accessoires jouent un rôle dans le choix<br />

de l’employeur, mais qu’en fin de compte, c’est<br />

une culture d’entreprise basée sur l’estime et<br />

la transparence qui contribue au bien-être du<br />

personnel, et non le café gratuit ou la corbeille<br />

de fruits: «Les prestations salariales accessoires<br />

sont une forme d’estime, mais un compliment<br />

ou des remerciements sont beaucoup plus<br />

précieux qu’un rabais.» Et enfin, le travail en<br />

lui-même doit être une source de satisfaction.<br />

Ainsi, Hunziker Partner AG mise non seulement<br />

sur des modèles de travail flexibles et des possibilités<br />

de temps partiel pour tous, mais aussi sur<br />

des activités communes telles que la journée du<br />

perfectionnement organisée chaque mois pour<br />

l’équipe ou la pause de midi commune. «Nous<br />

entretenons une culture d’entreprise très ouverte<br />

et personnelle, afin qu’on puisse rire et<br />

plaisanter ensemble», affirme M. Zemp.<br />

Une récente enquête de Swibeco le confirme: le<br />

climat de confiance est le principal facteur de<br />

motivation pour les salariés et salariées (30,8%),<br />

suivi de la reconnaissance et de l’estime (26,4%)<br />

et des contreparties de l’employeur (16,2%),<br />

comme le salaire et les perspectives d’évolution.<br />

Il est donc essentiel de prendre les mesures<br />

adéquates dans chacun de ces domaines<br />

pour continuer à motiver les collaborateurs et<br />

collaboratrices, précise I. Brustlein. «À côté de<br />

prestations salariales accessoires attrayantes,<br />

la qualité de la culture d’entreprise et de l’ambiance<br />

de travail est également importante. Ces<br />

aspects permettent non seulement d’atteindre<br />

les objectifs économiques, mais accroissent<br />

aussi l’engagement et favorisent une meilleure<br />

identification avec l’entreprise.» <br />

●<br />

L’expert<br />

Le CEO Ivan Brustlein a fondé Swibeco en 2015.<br />

Cette société romande propose aux entreprises une<br />

plate-forme numérique pour les prestations accessoires<br />

et les offres préférentielles, qu’elles peuvent<br />

déployer pour accroître le pouvoir d’achat de leur<br />

personnel. Swibeco aide ainsi les PME clientes à se<br />

positionner en tant qu’employeurs attrayants. Elle<br />

emploie actuellement 65 collaboratrices et collaborateurs<br />

à Lausanne et à Zurich.<br />

swibeco.ch<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

16 01/<strong>2024</strong>


FRINGE BENEFITS<br />

Conseils et astuces<br />

1 <br />

Les adapter au mieux à votre<br />

culture d’entreprise<br />

La forme que prennent les cadeaux<br />

reflète la culture de votre entreprise.<br />

Vous pouvez par exemple<br />

privilégier la famille, avec des<br />

fringe benefits sous forme de<br />

contributions aux indemnités<br />

de garde d’enfants, de places de<br />

crèche gratuites ou de congés<br />

spéciaux. Lors du choix, pensez<br />

aux valeurs qui comptent le plus<br />

dans votre PME et sélectionnez les<br />

prestations complémentaires qui y<br />

contribuent activement.<br />

2 <br />

Cibler les besoins de vos collaborateurs<br />

et collaboratrices<br />

Si vous souhaitez offrir à vos effectifs<br />

des avantages supplémentaires,<br />

veillez à ce que ces derniers<br />

correspondent parfaitement à<br />

leurs besoins. Les cadeaux aux<br />

collaborateurs et collaboratrices<br />

ne tiennent toutes leurs promesses<br />

que si votre personnel y voit des<br />

avantages. Plus les prestations<br />

sont modernes et flexibles, mieux<br />

c’est.<br />

Pour cette même raison, pensez à<br />

vérifier régulièrement l’opinion de<br />

votre personnel vis-à-vis des fringe<br />

benefits: tel avantage répond-il<br />

encore à leurs attentes? Des enquêtes<br />

périodiques permettent de<br />

le déterminer.<br />

3 <br />

Choisir des prestations qui correspondent<br />

à vos objectifs<br />

Les types de fringe benefits les<br />

mieux adaptés à votre entreprise<br />

dépendent aussi des objectifs que<br />

vous vous êtes fixés. Par exemple,<br />

lorsque vous souhaitez améliorer<br />

l’équilibre vie privée/vie professionnelle<br />

de votre personnel,<br />

offrir des prestations relevant du<br />

domaine de la gestion de la santé<br />

montre que ce thème vous tient à<br />

cœur. Si vous accordez plus d’importance<br />

à la fidélisation des employés,<br />

à la motivation de l’équipe<br />

ou à la protection de l’environnement,<br />

choisissez des cadeaux en<br />

conséquence.<br />

4 <br />

En parler activement<br />

Lors du premier entretien, dans<br />

des articles de blog ou sur les réseaux<br />

sociaux: communiquez activement<br />

au sujet de vos prestations<br />

accessoires. Cette attention particulière<br />

des entreprises à l’égard<br />

de leur personnel fait de l’effet.<br />

Qu’il s’agisse d’un abonnement<br />

général gratuit, d’une place de parc<br />

gratuite ou de la prévoyance professionnelle<br />

à des conditions spéciales:<br />

présentez les fringe benefits<br />

comme faisant partie intégrante<br />

de l’identité de votre entreprise, et<br />

non comme de simples bonus ou<br />

primes.<br />

Les prestations<br />

salariales accessoires<br />

les plus fréquentes<br />

1. Participation au 2 e pilier<br />

2. Jours de vacances<br />

supplémentaires<br />

3. Participation à l’abonnement<br />

de transports publics<br />

4. Abonnement de<br />

téléphonie mobile<br />

5. Voiture de fonction<br />

6. Places de parc gratuites<br />

7. Restauration à tarif réduit<br />

8. Snacks gratuits sur le lieu<br />

de travail<br />

9. Chèques Reka<br />

10. Activités sportives /<br />

abonnement de fitness<br />

Les plus appréciées<br />

1. Plus de jours de vacances /<br />

horaires de travail flexibles<br />

2. Rabais permanents auprès<br />

de grandes marques<br />

3. Équilibre travail / vie privée<br />

Source: Swibeco<br />

Non, ce n’est pas<br />

leur maison<br />

Nos projets offrent une protection<br />

aux personnes en exil et créent de<br />

nouvelles perspectives de vie.<br />

Faites un don<br />

avec TWINT !<br />

caritas.ch/oui<br />

Oui à un monde sans pauvreté


INFOGRAPHIE: L’OFFENSIVE DES FEMMES<br />

Les femmes progressent...<br />

sur la pointe des pieds<br />

Le taux d’activité des femmes a rattrapé celui des hommes au cours des<br />

dernières décennies. Mais au niveau de l’égalité des genres dans les<br />

postes de direction, le compte n’y est pas.<br />

Peu de progrès<br />

La part des femmes cadres<br />

n’a que très légèrement<br />

augmenté depuis 1996 et<br />

est à peu près d’un tiers<br />

aujourd’hui.<br />

50 %<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

Part de femmes cadres<br />

Source: Enquête suisse sur la population active / OFS<br />

0<br />

1996<br />

36,0%<br />

2022<br />

131 ans<br />

C’est le temps qu’il faudra, d’après le Forum<br />

économique mondial, pour atteindre une<br />

parfaite égalité hommes-femmes dans le<br />

monde, si tant est que cela arrive un jour.<br />

100 %<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

Loin des fourneaux<br />

Le taux d’activité des femmes n’a cessé de<br />

croître depuis trente ans: il est aujourd’hui<br />

de 80% environ, soit légèrement inférieur à<br />

celui des hommes.<br />

Part des femmes actives entre 15 et 64 ans<br />

Source: Enquête suisse sur la population active / OFS<br />

80,8%<br />

0<br />

1996 2022<br />

Mieux formées<br />

Ce n’est pas le manque de formation qui<br />

explique la faible proportion de femmes<br />

cadres: les femmes diplômées d’une haute<br />

école sont beaucoup plus nombreuses que<br />

les hommes.<br />

Taux de diplômés et diplômées universitaires<br />

Source: OFS, Analyses longitudinales dans le domaine de la<br />

formation<br />

25 %<br />

20<br />

15<br />

10<br />

5<br />

Femmes<br />

Hommes<br />

0<br />

1980 2005 2022<br />

DIPLOM<br />

Haute école<br />

universitaire<br />

Haute école<br />

spécialisée et<br />

haute école<br />

pédagogique<br />

En queue de peloton<br />

Selon le «Global Gender Gap Report 2023» du<br />

Forum économique mondial, la Suisse accuse un<br />

gros retard en matière d’égalité des genres au<br />

niveau mondial et n’occupe que la 21 e place,<br />

derrière le Nicaragua, la Namibie, l’Albanie ou la<br />

Moldavie. Les trois champions sont des pays<br />

d’Europe du Nord. Notre voisin allemand se classe<br />

tout de même sixième.<br />

Source: www.weforum.org<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

Salariées plutôt<br />

qu’indépendantes<br />

Près des deux tiers des femmes actives<br />

sont de simples employées. Chez les<br />

hommes, c’est moins de la moitié. Les<br />

femmes sont aussi proportionnellement<br />

moins nombreuses à exercer une activité<br />

indépendante.<br />

Statut professionnel par genre en 2022<br />

Source: Enquête suisse sur la population active / OFS<br />

%<br />

49,5<br />

64,5<br />

Employés et<br />

employées<br />

15,7<br />

Hommes<br />

Femmes<br />

11,7<br />

Indépendants et<br />

indépendantes<br />

Place Pays<br />

1 Islande<br />

2 Norvège<br />

3 Finlande<br />

4 Nouvelle-Zélande<br />

5 Suède<br />

6 Allemagne<br />

7 Nicaragua<br />

8 Namibie<br />

9 Lituanie<br />

10 Belgique<br />

11 Irlande<br />

12 Rwanda<br />

13 Lettonie<br />

14 Costa Rica<br />

15 Grande-Bretagne<br />

16 Philippines<br />

17 Albanie<br />

18 Espagne<br />

19 Moldavie<br />

20 Afrique du Sud<br />

21 Suisse<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

18 01/<strong>2024</strong>


Sécurité<br />

Questions des lecteurs<br />

Court-circuit sur la<br />

borne de recharge<br />

Il y a peu, j’ai voulu recharger ma voiture<br />

électrique à la borne chez moi. Mais il y a<br />

eu un court-circuit et la borne ne fonctionne<br />

plus. Est-ce couvert par une<br />

assurance, et quelle est la marche à<br />

suivre?<br />

E. F., Sirnach<br />

L’assurance automobile d’AXA propose une<br />

gamme complète de prestations conçues<br />

pour les voitures électriques et les hybrides<br />

rechargeables. Nos assurances complémentaires<br />

couvrent aussi de façon optimale la<br />

batterie et l’infrastructure de recharge.<br />

L’assurance complémentaire «Station de<br />

recharge e-mobilité» protège vos bornes<br />

domestiques et mobiles, y compris leurs<br />

accessoires, contre une destruction ou des<br />

dommages imprévus. Que vous ayez fait une<br />

erreur de manipulation ou que votre borne<br />

de recharge domestique ait été volée ou<br />

vandalisée, AXA prend en charge les frais de<br />

réparation ou d’une borne de remplacement<br />

d’une valeur équivalente, ainsi que les frais<br />

de montage. Les mêmes prestations<br />

s’appliquent aux dispositifs de recharge<br />

mobiles. Pour la validation, il nous faut un<br />

devis de réparation ou une attestation de<br />

dommage total avant tout remplacement ou<br />

réparation. Les prestations sont versées<br />

jusqu’à concurrence de la somme d’assurance<br />

prévue dans la police.<br />

Patrick Villiger,<br />

Responsable Sinistres<br />

Véhicules automobiles<br />

Photos: màd; iStockphoto.com<br />

Toute la lumière<br />

sur l’état de la batterie<br />

Quand on veut acheter une voiture électrique d’occasion ou vendre<br />

la sienne, il est important de connaître l’état de santé de la batterie.<br />

En effet, sa capacité restante est un paramètre important de la<br />

valeur du véhicule, comme l’âge et le kilométrage pour les voitures<br />

à moteur thermique. Sa performance diminue au fil du temps et dépend<br />

également de l’utilisation qui en est faite: la recharge rapide,<br />

une fonction pourtant très appréciée, et le fait de charger à pleine<br />

capacité dégradent son état. Pourtant, bon nombre de conducteurs et<br />

conductrices de véhicules électriques ignorent l’état de leur batterie.<br />

Pour les aider à y voir plus clair, AXA offre désormais à sa clientèle<br />

un accès simplifié à un test éprouvé, à des conditions avantageuses.<br />

Le test AVILOO, indépendant et compatible avec tous les constructeurs,<br />

compare l’énergie effectivement utilisable, ou extractible, par<br />

rapport à l’état neuf, ce qui permet de déterminer l’état de santé de la<br />

batterie et l’autonomie qu’elle peut encore atteindre. Les personnes<br />

intéressées peuvent donc acheter une voiture électrique d’occasion<br />

en connaissance de cause, ce qui facilite également la revente. Ce test<br />

est aussi utile pour les personnes qui songent à racheter leur voiture<br />

de leasing, ou qui veulent simplement connaître l’état de la batterie.<br />

Ce service est proposé à l’ensemble des clientes et clients ayant assuré<br />

une voiture électrique chez AXA.<br />

«Les entreprises qui investissent dans la santé de leur personnel<br />

réduisent leurs coûts et augmentent durablement leur productivité.»<br />

Simon Weder, CEO de WeCare . Page 24<br />

01/<strong>2024</strong><br />

19 <strong>Mon</strong> ENTREPRISE


INTELLIGENCE ARTIFICIELLE<br />

ChatGPT: phénomène de<br />

mode ou Graal absolu?<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

Depuis quelques années, les chatbots réalisent une<br />

progression spectaculaire: on les trouve désormais<br />

un peu partout sur la Toile. Mais tiennent-ils leurs<br />

promesses? Et quelles sont les réelles capacités du<br />

nouveau logiciel ChatGPT dont tout le monde parle?<br />

Une experte nous répond.<br />

Texte Melanie Ade<br />

Madame Hundertmark, vous effectuez des<br />

recherches sur l’intelligence artificielle<br />

(IA) depuis de nombreuses années et vous<br />

êtes experte dans le domaine des chatbots.<br />

Pouvez-vous nous expliquer très simplement<br />

ce qu’est un chatbot?<br />

Un chatbot est un système informatique qui<br />

permet un dialogue entre l’humain et le logiciel.<br />

Cette conversation se fait par la voix ou<br />

par du texte. Le terme est une contraction du<br />

verbe «to chat» («discuter») et du mot «robot».<br />

Pour simplifier, un chatbot est donc un robot<br />

avec lequel on peut discuter.<br />

Comment les chatbots sont-ils utilisés de<br />

nos jours?<br />

20 01/<strong>2024</strong><br />

Photo: générée par l’IA


INTELLIGENCE ARTIFICIELLE<br />

«Pour les PME, ChatGPT convient surtout comme assistant<br />

numérique. Par exemple pour effectuer des traductions.»<br />

Sophie Hundertmark, conseillère indépendante en chatbots<br />

Aujourd’hui, toute entreprise qui se respecte<br />

intègre à son site un chatbot, souvent à des fins<br />

de service à la clientèle. Dans un chat en direct,<br />

le logiciel répond aux questions à la place du<br />

personnel humain, s’appuyant pour cela sur<br />

des règles de comportement et des mots-clés<br />

programmés. Ces robots fonctionnent désormais<br />

si bien qu’on ne les distingue souvent plus<br />

de vraies personnes.<br />

Quels avantages les entreprises en<br />

retirent-elles?<br />

Les chatbots peuvent répondre à des questions<br />

simples de façon totalement autonome.<br />

Ils déchargent ainsi le personnel des entreprises,<br />

qui peut se consacrer à d’autres tâches<br />

ou à des conversations plus complexes. Qui plus<br />

est, les chatbots sont disponibles 24 heures sur<br />

24. D’où une satisfaction accrue de la clientèle,<br />

dont les demandes peuvent être traitées à tout<br />

moment, avec un accompagnement dans la recherche<br />

et la commande de produits même en<br />

dehors des heures d’ouverture de l’entreprise.<br />

Un chatbot peut en outre répondre à de nombreuses<br />

questions simultanément et parcourir<br />

des volumes de données complexes bien plus<br />

rapidement qu’un être humain.<br />

Les chatbots supplanteront-ils l’être<br />

humain ou du moins certains profils de<br />

poste?<br />

Cette inquiétude est sans fondement. Les<br />

chatbots basés sur l’IA peuvent certes servir<br />

à automatiser certaines tâches. Mais il leur<br />

manque l’intelligence humaine et les facultés<br />

qui en découlent, comme la pensée critique,<br />

la créativité ou la capacité de prendre des décisions<br />

stratégiques. En revanche, ils peuvent<br />

seconder le service à la clientèle et ainsi décharger<br />

le personnel, qui peut alors se concentrer<br />

sur des tâches plus complexes.<br />

L’IA ChatGPT fait actuellement beaucoup<br />

parler d’elle. De quoi s’agit-il exactement?<br />

ChatGPT est un agent conversationnel<br />

très performant créé par la société OpenAI et<br />

basé sur une technologie ultramoderne appelée<br />

«IA générative». Il s’agit de modèles d’intelligence<br />

artificielle capables de générer des<br />

contenus comme du texte, des images ou du<br />

son. ChatGPT a été entraîné pour simuler des<br />

conversations humaines complexes. Contrairement<br />

au chatbot d’une entreprise, il ne tire<br />

pas son savoir d’un seul site, mais exploite l’Internet<br />

tout entier, c’est-à-dire une infinité de<br />

bases de connaissances. Ses possibilités sont<br />

donc bien plus vastes que celles des chatbots<br />

traditionnels.<br />

Quelles sont les limites de ChatGPT?<br />

Les connaissances de ChatGPT s’arrêtent<br />

à 2021; autrement dit, le logiciel ne peut<br />

presque rien affirmer de correct sur des événements<br />

postérieurs à cette date. Il peut également<br />

arriver que l’IA génère une réponse<br />

fausse, soit parce qu’elle a pioché dans la<br />

mauvaise base de données, soit parce qu’elle<br />

ne connaît pas la réponse et qu’elle en invente<br />

une. De manière générale, il ne faut jamais se<br />

fier aveuglément aux réponses d’une IA, mais<br />

toujours les analyser en faisant preuve de bon<br />

sens. Et pour protéger ses données, mieux vaut<br />

ne jamais échanger d’informations sensibles<br />

ou confidentielles avec ChatGPT.<br />

Comment les PME peuvent-elles utiliser<br />

ChatGPT?<br />

Pour les PME, ChatGPT convient surtout<br />

comme assistant numérique. Par exemple,<br />

pour résumer de longs textes, effectuer des<br />

traductions, établir des certificats de travail,<br />

générer des propositions et des idées pour des<br />

brainstormings ou des activités de marketing.<br />

L’outil peut ainsi composer des concepts entiers<br />

ou des publications individuelles pour les<br />

réseaux sociaux, concevoir des titres pour des<br />

articles de blog ou créer des contenus pour un<br />

site Internet.<br />

Que conseillez-vous aux PME qui<br />

souhaitent se pencher sur le sujet, c’est-àdire<br />

avoir recours à un chatbot ou utiliser<br />

ChatGPT?<br />

Les chatbots en général et ChatGPT en particulier<br />

ne sont plus un phénomène de mode,<br />

mais une technologie déjà déployée par de<br />

nombreuses entreprises et qui jouera un rôle<br />

croissant à l’avenir dans la communication<br />

avec la clientèle. Les PME ne doivent donc pas<br />

hésiter à tester les possibilités et les limites des<br />

chatbots et de ChatGPT ainsi qu’à les intégrer<br />

à leur quotidien afin de garantir leur compétitivité<br />

à long terme.<br />

●<br />

L’experte<br />

Sophie Hundertmark est<br />

titulaire d’un Master of<br />

Science in Business Administration,<br />

Online Business and<br />

Marketing obtenu en 2017 à<br />

la Haute école de Lucerne.<br />

En tant que consultante indépendante,<br />

elle conseille et<br />

accompagne les entreprises<br />

sur l’utilisation des chatbots.<br />

Depuis début 2021, elle<br />

prépare en outre un doctorat<br />

à l’université de Fribourg.<br />

Depuis 2021, elle est aussi<br />

collaboratrice scientifique<br />

à l’IFZ (Institut de services<br />

financiers de Zoug) de la<br />

Haute école de Lucerne et<br />

anime régulièrement des<br />

conférences et des ateliers<br />

sur les chatbots et l’intelligence<br />

artificielle.<br />

sophiehundertmark.com<br />

01/<strong>2024</strong> 21<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


ÉTUDE PME<br />

64% des PME<br />

concernées<br />

par des absences<br />

liées à la santé<br />

mentale<br />

Plus de 30% des personnes<br />

actives se sentent émotionnellement<br />

épuisées.<br />

Photo: iGettyImages/Ezra Bailey<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

22 01/<strong>2024</strong>


ÉTUDE PME<br />

Les absences au travail rejaillissent<br />

sur l’activité des petites et moyennes<br />

entreprises. Une étude d’AXA<br />

montre que les absences dues à des<br />

pathologies psychiques sont<br />

appelées à augmenter encore. Avec<br />

un impact sur les personnes<br />

concernées, mais aussi sur le reste<br />

du personnel.<br />

Texte Melanie Ade<br />

S<br />

elon l’indice de stress au travail de Promotion<br />

Santé Suisse, plus de 30% des<br />

personnes actives se sentent émotionnellement<br />

épuisées. Les raisons sont<br />

multiples, comme l’explique Simon<br />

Weder, CEO de WeCare et responsable chez<br />

AXA Suisse de la gestion de la santé en entreprise<br />

pour la clientèle <strong>Entreprise</strong>s: «Outre les<br />

facteurs politiques, sociaux et sanitaires, la pénurie<br />

actuelle de main-d’œuvre qualifiée contribue<br />

grandement au stress qui touche les effectifs.<br />

Lorsqu’une entreprise ne parvient pas à<br />

recruter, la pression sur les personnes en poste<br />

augmente fortement. Ce qui conduit bien souvent<br />

à des arrêts de travail.»<br />

Une PME sur quatre est fortement impactée<br />

D’après les résultats de la dernière étude sur le<br />

marché du travail d’AXA, la proportion de PME<br />

qui ont été fortement touchées en 2022 par des<br />

absences dues à des maladies psychiques s’est<br />

accrue de 21% à 26% par rapport à l’année précédente,<br />

tandis que celle des entreprises non<br />

concernées est passée de 41% à 36%. Ainsi, un<br />

peu plus d’un tiers seulement des PME interrogées<br />

n’ont rencontré aucun problème dans ce<br />

domaine. Ces chiffres montrent que la problématique<br />

de la santé psychique s’est aggravée.<br />

La part des entreprises interrogées qui estiment<br />

que la fréquence des absences liées à des<br />

problèmes psychiques a augmenté ces cinq dernières<br />

années est, elle aussi, plus importante:<br />

pour près d’un quart des PME (24%, contre 17%<br />

l’année précédente), les absences ont plutôt ou<br />

nettement augmenté, et un peu plus de la moitié<br />

estiment que le nombre d’absences est resté<br />

constant. On note quand même que 22% perçoivent<br />

un recul du problème.<br />

En cas d’absences prolongées, ce qui est souvent<br />

le cas avec les pathologies d’ordre psychique, les<br />

conséquences financières et organisationnelles<br />

pour l’entreprise sont lourdes. Les PME en<br />

Graphique 1: Absences liées à des problèmes psychiques<br />

Appréciation<br />

de l’impact<br />

Réponses en %<br />

■ Fortement touchée<br />

■ Moyennement touchée<br />

■ Assez peu touchée<br />

■ Pas du tout touchée<br />

100%<br />

75%<br />

50%<br />

25%<br />

0 5<br />

21<br />

38<br />

21<br />

38<br />

41 36<br />

0%<br />

2022 2023<br />

Impact: «Dans quelle mesure votre<br />

entreprise est-elle touchée par les<br />

absences de collaborateurs et collaboratrices<br />

pour raisons psychiques?»<br />

Appréciation<br />

de l’évolution<br />

■ Nettement augmenté<br />

■ Plutôt augmenté<br />

■ Restées constantes<br />

■ Plutôt diminué<br />

■ Nettement diminué<br />

100%<br />

2 5<br />

0% 25% 50% 75% 100%<br />

«Quelles sont les répercussions des absences de collaborateurs et collaboratrices pour<br />

raisons psychiques sur votre entreprise?» Réponses en %<br />

0% 25% 50% 75% 100%<br />

«Quelles mesures votre entreprise a-t-elle prises afin de réduire l’absentéisme pour<br />

raisons psychiques?» (n = 301), réponses en %<br />

75%<br />

50%<br />

25%<br />

16<br />

63<br />

10<br />

19<br />

54<br />

10<br />

10 12<br />

0%<br />

2022 2023<br />

Évolution: «Les absences pour troubles<br />

psychiques ont-elles baissé ou augmenté<br />

au cours des cinq dernières années dans<br />

votre entreprise?»<br />

Graphique 2: Absences liées à des problèmes psychiques –<br />

Répercussions<br />

Heures supp. et surcharge de<br />

travail pour le reste du personnel<br />

Coûts liés au recrutement<br />

d’effectifs supplémentaires<br />

Pertes de production / défaillances<br />

au niveau des services<br />

Poursuite du versement du salaire<br />

Coûts liés à l’intégration d’effectifs<br />

supplémentaires<br />

Coûts liés à la modification de<br />

l’organisation du travail<br />

Problèmes de livraison<br />

Peines conventionnelles et<br />

dommages-intérêts<br />

Pas de répercussions<br />

54%<br />

38%<br />

37%<br />

30%<br />

25%<br />

20%<br />

9%<br />

3%<br />

6%<br />

Graphique 3: Mesures prises pour lutter contre<br />

l’absentéisme pour raisons psychiques<br />

Création d’une atmosphère de<br />

travail agréable<br />

Promotion d’une culture ouverte<br />

de la communication<br />

Promotion d’un équilibre vie<br />

professionnelle / vie privée<br />

Sondages auprès des coll.<br />

Promotion de la santé psychique<br />

(alimentation, etc.)<br />

Formation des sup. hiérarchiques<br />

Renforcement de la couverture<br />

d’assurance<br />

Autre<br />

Aucune mesure<br />

42%<br />

38%<br />

26%<br />

20%<br />

17%<br />

16%<br />

11%<br />

2%<br />

15%<br />

▶<br />

01/<strong>2024</strong> 23<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


ÉTUDE KMU<br />

«Lorsqu’une entreprise ne parvient pas à recruter, la pression<br />

sur les personnes en poste augmente fortement.»<br />

Simon Weder, CEO de WeCare<br />

souffrent tout particulièrement. Au titre des répercussions<br />

directes des absences liées à la santé<br />

mentale, 54% des PME interrogées citent en premier<br />

lieu une surcharge de travail et des heures<br />

supplémentaires pour le reste des effectifs. Cette<br />

surcharge risquant d’aggraver le problème, les<br />

PME ont tout intérêt à prendre en amont des<br />

mesures préventives contre ces absences. «Un<br />

concept global de gestion de la santé en entreprise<br />

mis en œuvre de façon systématique permet<br />

d’identifier précocement les risques sanitaires,<br />

de prendre des mesures efficaces et de<br />

préserver et promouvoir à long terme la santé<br />

du personnel», précise Simon Weder.<br />

Simon Weder, CEO de WeCare<br />

Photo: màd<br />

Des mesures préventives principalement<br />

dans le domaine relationnel<br />

Les résultats de l’étude révèlent qu’une grande<br />

partie des PME interrogées sont déjà actives<br />

dans ce domaine. Elles privilégient des mesures<br />

dans le domaine relationnel, pour créer<br />

une ambiance de travail agréable (42%) et promouvoir<br />

une culture ouverte de la communication<br />

et du feed-back (38%). Pour Simon Weder,<br />

c’est une bonne approche: «Un climat de travail<br />

agréable renforce l’engagement et la motivation<br />

du personnel. Des collaboratrices et<br />

des collaborateurs motivés et en bonne santé<br />

causent moins d’accidents et sont moins souvent<br />

absents pour cause de maladie.»<br />

Par ailleurs, environ un quart des PME interrogées<br />

prennent des mesures pour améliorer<br />

l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle,<br />

et une sur cinq mène des enquêtes auprès<br />

de son personnel. Seules 15% déclarent ne pas<br />

adopter de démarche préventive. Pourtant, la<br />

prévention peut faire une grande différence, explique<br />

Simon Weder: «Les statistiques montrent<br />

que les entreprises qui investissent dans la santé<br />

de leur personnel réduisent leurs coûts et augmentent<br />

durablement leur productivité.»<br />

Le sismographe: l’entretien avec les<br />

collaborateurs et collaboratrices<br />

L’entretien avec les collaborateurs et collaboratrices<br />

est un instrument essentiel pour anticiper<br />

tant les intentions de démission que les<br />

problématiques psychiques. Il sert en quelque<br />

sorte de sismographe pour mesurer la satisfaction<br />

du personnel. Dans un peu plus de la<br />

moitié des PME interrogées (56%), et même<br />

dans 65% des grandes PME employant plus de<br />

50 personnes, ces entretiens sont institutionnalisés:<br />

ils font partie des missions régulières<br />

des cadres.<br />

WeCare: Gestion<br />

de la santé pour les<br />

entreprises<br />

Avec WeCare, AXA a conçu<br />

une solution entièrement<br />

consacrée à la santé du<br />

personnel. WeCare propose<br />

aux entreprises, par le biais<br />

d’un interlocuteur attitré,<br />

un soutien personnalisé sur<br />

toutes les questions liées à la<br />

santé de leurs collaborateurs<br />

et collaboratrices, un accompagnement<br />

professionnel<br />

tout au long du processus de<br />

réadaptation et de réintégration<br />

après des absences pour<br />

cause de maladie ou d’accident,<br />

ainsi que des mesures<br />

de prévention individuelles<br />

destinées à promouvoir la<br />

santé de manière ciblée.<br />

axa.ch/wecare<br />

Dans plus d’un tiers des PME (39%), ils ne sont<br />

pas planifiés régulièrement, mais relèvent soit<br />

de l’appréciation des cadres (23%), soit de la volonté<br />

exprimée du personnel (16%). Au total,<br />

donc, deux PME sur cinq pourraient décider<br />

de planifier régulièrement ce type d’entretien,<br />

afin de prévenir les facteurs de risque liés à la<br />

fluctuation des effectifs et à la souffrance psychique<br />

du personnel. «Des entretiens réguliers<br />

permettent de mieux identifier les problèmes<br />

psychiques et de les aborder de manière systématique.<br />

Mais pour repérer une souffrance<br />

psychique, les cadres doivent faire preuve de<br />

réceptivité: contrairement aux lésions physiques,<br />

qui sont généralement manifestes, il<br />

faut de la sensibilité et de la confiance en soi<br />

pour aborder le problème; c’est pourquoi les<br />

entreprises doivent investir dans des formations<br />

spécifiques. Et si les collaborateurs et<br />

collaboratrices disposent en plus de stratégies<br />

leur permettant de combattre efficacement le<br />

stress, ils seront mieux à même de surmonter<br />

les périodes de charge de travail accrue», affirme<br />

Simon Weder.<br />

●<br />

À propos de l’étude<br />

Pour la présente étude, l’institut de recherche<br />

Sotomo a interrogé 301 PME suisses employant cinq<br />

personnes ou plus en Suisse alémanique et en Suisse<br />

romande. Les données ont été collectées entre le<br />

21 février et le 1 er mars 2023 auprès du panel<br />

d’entreprises d’AmPuls.<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

24 01/<strong>2024</strong>


Responsabilité<br />

Questions des lecteurs<br />

Retraite partielle<br />

Un expert de notre entreprise aura bientôt<br />

65 ans. Comme nous manquons de<br />

personnel qualifié, il prendra une retraite<br />

partielle à 50% tout en continuant à<br />

travailler pour nous à 50% pendant au<br />

moins un an. Nous nous demandons si<br />

l’assurance d’une indemnité journalière en<br />

cas de maladie verse des prestations<br />

au-delà de 65 ans. De plus, nous aimerions<br />

savoir si notre collaborateur peut percevoir<br />

seulement une partie de sa rente AVS.<br />

P. T., Bad Ragaz<br />

La révision de la loi sur l’AVS (réforme AVS 21)<br />

prévoit non seulement le relèvement progressif<br />

de l’âge de référence pour les femmes jusqu’en<br />

2028, mais aussi la possibilité d’une retraite<br />

partielle en trois étapes maximum. Grâce à<br />

cette flexibilité, il est possible de percevoir une<br />

partie de la rente AVS avant l’âge de référence<br />

officiel et la partie restante, ultérieurement.<br />

La rente peut être modifiée chaque mois,<br />

entre deux ans avant et cinq ans après l’âge de<br />

référence, au lieu d’une fois par an à date fixe<br />

comme c’était le cas auparavant. À compter de<br />

70 ans révolus au plus tard, la rente complète<br />

doit être perçue. Votre collaborateur peut<br />

donc se faire verser une partie de la rente AVS<br />

de façon anticipée et l’autre partie plus tard.<br />

Pour ce qui est de l’assurance d’une indemnité<br />

journalière en cas de maladie, la couverture est<br />

maintenue au-delà de 65 ans. En cas de prestation,<br />

c’est le nouveau revenu réduit qui est<br />

pris en compte. Au plus tard à partir de l’âge de<br />

référence AVS, les indemnités journalières sont<br />

versées pendant 180 jours maximum pour tous<br />

les cas d’assurance en cours et à venir.<br />

Christoph Keller,<br />

spécialiste senior<br />

Souscription ACP<br />

Photos: màd, Sarayut Thaneerat<br />

Économies d’énergie et<br />

réduction des coûts<br />

Le changement climatique constitue l’un des défis majeurs de notre<br />

époque, et les PME sont souvent fortement touchées par ses répercussions.<br />

La hausse des prix de l’énergie, les ruptures de la chaîne d’approvisionnement<br />

et le risque d’une interruption d’exploitation due à<br />

des phénomènes météorologiques extrêmes menacent leur existence.<br />

En plus d’être un devoir moral, agir contre le changement climatique<br />

est donc économiquement judicieux. Vous pouvez compter sur AXA:<br />

nous vous proposons des services attrayants pour optimiser l’empreinte<br />

climatique de votre entreprise: de la consommation d’énergie aux bâtiments<br />

et à la sensibilisation du personnel, en passant par la mobilité.<br />

Grâce à notre calculateur pour bâtiment, vous déterminez en quelques<br />

clics le bilan carbone de vos locaux. Vous pouvez en outre simuler des<br />

mesures énergétiques visant à améliorer l’efficacité énergétique et<br />

à réduire les émissions de CO 2. Vous envisagez une optimisation du<br />

chauffage, une rénovation de l’enveloppe du bâtiment ou une installation<br />

photovoltaïque? Le calculateur permet de comparer différentes<br />

mesures de rénovation et d’obtenir un aperçu des coûts et des économies<br />

de CO 2. Emmenez aussi votre personnel vers un avenir plus respectueux<br />

de l’environnement et sensibilisez-le à la protection du climat:<br />

avec la formation sur le climat «WeAct», organisée en petits modules,<br />

vos équipes découvriront comment intégrer la durabilité à leur travail<br />

quotidien.<br />

axa.ch/green-services<br />

«La direction doit examiner les cyberrisques encourus et<br />

prendre les mesures de protection qui s’imposent.»<br />

Gianni Trog, responsable Sinistres Cyber Clientèle <strong>Entreprise</strong>s AXA Suisse · Page 28<br />

01/<strong>2024</strong> 25<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

Un réseau<br />

infecté par<br />

les bots<br />

<strong>Entreprise</strong> spécialisée dans les techniques<br />

publicitaires, Historika AG a été victime<br />

d’une cyberattaque en 2023. Seules la réactivité<br />

et l’efficacité d’une équipe de prestataires<br />

informatiques chevronnés lui ont évité le pire.<br />

Texte Joëlle Jeitler Photos Marco Vara<br />

F<br />

ondée voici plus de 50 ans à Oberuzwil,<br />

paisible commune du canton de<br />

Saint-Gall, Historika AG offre un large<br />

éventail de solutions de techniques<br />

publicitaires. À côté des traditionnels<br />

lettrages et signalétiques des bâtiments<br />

figurent des solutions innovantes de programmes<br />

informatiques ou de contenus numériques.<br />

Ce monde du numérique l’a pourtant<br />

mise à rude épreuve en mai 2023, lorsqu’elle<br />

fut prise pour cible par des cybercriminels.<br />

«Un beau matin, nous avons reçu un appel<br />

de Swisscom, qui soupçonnait une intrusion<br />

malveillante de la part du ‹Botnet Mirai›», raconte<br />

son COO, Silvio Schärer. Confrontée pour<br />

la première fois à une cyberattaque, l’entreprise<br />

a sonné l’alarme. «Dans cette situation,<br />

des centaines de questions se bousculent dans<br />

votre tête. Des données ont-elles été déro -<br />

bées? Devons-nous avertir nos clients? L’incertitude<br />

était grande.» Heureusement, épaulée<br />

par son prestataire informatique, inconet technology<br />

ag, et par AXA, l’entreprise a vite réagi<br />

et ainsi évité des dommages de plus grande<br />

ampleur.<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

<strong>Entreprise</strong> spécialisée dans<br />

les techniques publicitaires,<br />

Historika AG a son siège à<br />

Oberuzwil, dans le canton<br />

de St-Gall. Fondée en 1971,<br />

elle compte aujourd’hui<br />

61 collaborateurs et possède<br />

deux sites.<br />

historika.ch<br />

Exploiter les failles de sécurité<br />

Dans le cas d’Historika AG, le cheval de Troie<br />

était un botnet classique. Un botnet (contraction<br />

de robot et network) est un groupe d’ordinateurs<br />

qui deviennent des bots, c.-à-d. des robots,<br />

suite à leur infection par un logiciel malveillant.<br />

Une fois ce ver dans le fruit, il permet de<br />

contrôler à distance les systèmes touchés. N’importe<br />

quelle machine reliée à un réseau est susceptible<br />

de devenir un bot ou un maillon de ce<br />

réseau malfaisant. Machiavéliques, ces attaques<br />

passent le plus souvent inaperçues et ne sont<br />

que le prélude à des agressions encore plus virulentes.<br />

Car une fois introduit dans le réseau, le<br />

pirate peut contaminer celui-ci avec des maliciels<br />

ou voler des données aussi sensibles que<br />

des coordonnées de cartes de crédit ou des mots<br />

de passe. Parfois, un utilisateur remarque que<br />

quelque chose ne fonctionne pas: les machines<br />

tournent au ralenti, des données manquent à<br />

l’appel. «Malheureusement, il est souvent déjà<br />

trop tard», précise Matthias De Toffol, responsable<br />

de la cybersécurité chez inconet. Les plus<br />

pernicieux sont les intrus qui agissent dans<br />

l’ombre sur une durée prolongée. «Car ils ont<br />

tout le loisir d’infiltrer l’ensemble du réseau ou<br />

de récupérer des masses de données.»<br />

Dans le cas d’Historika AG, les cybercriminels<br />

ont exploité une nouvelle faille de sécurité critique<br />

du pare-feu pour accéder au réseau de<br />

l’entreprise. «Le pare-feu est l’une des composantes<br />

les plus sensibles du réseau, car il a précisément<br />

pour fonction de le protéger contre<br />

les attaques. Or utiliser un pare-feu vulnérable,<br />

c’est un peu comme laisser la porte d’entrée<br />

grande ouverte.» Une fois le réseau noyauté,<br />

les cyberespions disposent des autorisations<br />

nécessaires pour effacer toute trace de leur intrusion.<br />

Les démasquer n’en devient que plus<br />

ardu. C’est dire s’il importait de réagir surle-champ.<br />

Inconet a donc verrouillé le réseau<br />

d’Historika pour le protéger des agressions<br />

extérieures et a, en parallèle, passé au peigne<br />

fin une cinquantaine de postes de travail. Au<br />

terme de cette investigation numérique, l’appareil<br />

infecté a été localisé et isolé, et les failles du<br />

système de sécurité ont été corrigées. L’opération<br />

a duré près d’une semaine, mais le système<br />

a été surveillé pendant quinze jours encore. Par<br />

chance, l’entreprise n’a à aucun moment été<br />

contrainte de mettre son système informatique<br />

complètement à l’arrêt. «Cette intrusion dans<br />

nos activités quotidiennes a eu une portée limitée;<br />

nos collaborateurs ont pu reprendre leur<br />

travail assez vite», conclut le COO.<br />

«Utiliser un pare-feu vulnérable, c’est un peu comme<br />

laisser la porte d’entrée grande ouverte.»<br />

Matthias De Toffol, responsable de la cybersécurité chez inconet<br />

▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

26 01/<strong>2024</strong>


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

2<br />

1 Silvio Schärer, COO d’Historika<br />

AG, est soulagé que cette<br />

cyberattaque n’ait pas causé<br />

de dommage plus sévère.<br />

2 Les cybercriminels ont profité<br />

d’une faille sécuritaire dans<br />

le pare-feu pour pénétrer dans<br />

le réseau de l’entreprise.<br />

1<br />

3 Outre les traditionnelles<br />

signalétiques des bâtiments et<br />

enseignes lumineuses,<br />

Historika AG propose également<br />

des produits numériques.<br />

4<br />

4 Il est essentiel de localiser et<br />

d’isoler au plus vite l’ordinateur<br />

infecté.<br />

3<br />

03/2023 ans 27<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

inconet technology ag est<br />

un prestataire informatique<br />

suisse, spécialisé dans la<br />

cybersécurité et les solutions<br />

TIC. En étroite collaboration<br />

avec Swisscom et<br />

lʼOffice fédéral de la cybersécurité<br />

(OFCS), il propose<br />

aux PME un dispositif de<br />

sécurité complet.<br />

inconet.ch<br />

doit examiner en profondeur les risques encourus<br />

et prendre les mesures de protection qui<br />

s’imposent.»<br />

Matthias de Toffol, responsable de la cybersécurité chez inconet (à gauche),<br />

et Silvio Schärer, COO d’Historika AG, peuvent désormais en rire. Réactivité<br />

et bonne entente ont permis d’éviter des dommages plus sérieux.<br />

Les PME dans le viseur des cyberpirates<br />

Les petites et moyennes entreprises sont de<br />

plus en plus souvent dans le collimateur des<br />

cybercriminels. «Persuadées à tort d’échapper<br />

aux attaques des cyberpirates, les PME se<br />

dotent généralement de systèmes de protection<br />

plus modestes. Une faille dont leurs agresseurs<br />

ont parfaitement conscience et qu’ils<br />

exploitent pleinement», explique Gianni Trog,<br />

responsable Sinistres Cyber Clientèle <strong>Entreprise</strong>s<br />

chez AXA.<br />

La plupart n’imaginent même pas être un jour<br />

la cible d’une attaque numérique. Pourtant, les<br />

chiffres de l’Office fédéral de la cybersécurité<br />

(OFCS) prouvent le contraire. Selon un communiqué<br />

de presse récent, l’OFCS a enregistré pour<br />

le seul premier semestre 2023 près de 19 000 cyberattaques,<br />

soit 2000 de plus que sur la même<br />

période en 2022. «Nous nous étions bien sûr<br />

penchés sur la question et étions justement en<br />

train de déterminer les cyberrisques potentiels,<br />

mais loin d’imaginer que ce phénomène allait<br />

nous toucher. Une petite entreprise comme la<br />

nôtre est sans intérêt, pensions-nous», raconte<br />

Silvio Schärer.<br />

Or la cybersécurité est à prendre très au sérieux.<br />

Pour Gianni Trog, elle doit occuper une<br />

place de choix dans l’entreprise. «La direction<br />

L’expert<br />

Gianni Trog travaille chez<br />

AXA Suisse depuis 2016. Cet<br />

expert-comptable et économiste<br />

d’entreprise diplômé<br />

a un MAS en informatique<br />

et s’occupe, en sa qualité de<br />

responsable Sinistres Cyber<br />

Clientèle <strong>Entreprise</strong>s, du<br />

règlement des cyberdommages.<br />

Il est aussi expert en<br />

responsabilité civile pour<br />

préjudices de fortune.<br />

Évaluer régulièrement risques et périmètre<br />

de sécurité<br />

Les dispositifs de protection sont légion. «Mettre<br />

en place un périmètre de sécurité, consistant<br />

par exemple à isoler le réseau de l’entreprise<br />

et à contrôler les flux de données entrants et<br />

sortants, fait partie des grands classiques. Mais<br />

dans ce cas, il convient également de protéger<br />

les serveurs et les terminaux.» Autre impératif:<br />

installer des correctifs de sécurité récents pour<br />

les logiciels, c.-à-d. procéder périodiquement<br />

à des mises à jour et éliminer les éventuelles<br />

failles de sécurité. Il faut aussi, au-delà de ces<br />

mesures techniques, sensibiliser régulièrement<br />

le personnel aux risques actuels et à leurs<br />

possibles conséquences. «Depuis cette attaque,<br />

mes collaborateurs n’hésitent pas à venir me<br />

trouver dès qu’un courriel leur paraît suspect»,<br />

témoigne Silvio Schärer.<br />

Par chance, Historika en a été quitte pour<br />

une belle frayeur. Reste que cet acte de malveillance<br />

a laissé des traces. «J’ai gardé de cette<br />

attaque un sentiment d’incertitude fort envahissant.<br />

Ce mail est-il frauduleux? Puis-je me<br />

fier à la personne qui m’appelle? On frise très<br />

vite la paranoïa», constate Silvio Schärer. Ce<br />

cas illustre néanmoins à quel point disposer<br />

du bon réseau et se protéger en amont permet<br />

d’échapper au pire.<br />

●<br />

«J’ai gardé de cette attaque un sentiment d’incertitude<br />

fort envahissant.»<br />

Silvio Schärer, COO d’Historika AG<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

28 01/<strong>2024</strong>


REPORTAGE SUR UN CAS DE SINISTRE<br />

Réduire les risques et maximiser la protection<br />

1<br />

Sensibiliser davantage aux<br />

cybermenaces<br />

Les PME sont fréquemment la<br />

cible de rançongiciels, d’hameçonnage,<br />

d’attaques par déni de<br />

service (DDoS) et de maliciels. D’où<br />

l’indispensable sensibilisation<br />

des collaborateurs afin de réduire<br />

significativement les chances de<br />

succès d’une attaque.<br />

2Prioriser l’allocation des<br />

ressources<br />

Limitées dans leurs ressources<br />

(temps, argent, connaissances<br />

techniques), les PME doivent prioriser<br />

les investissements consentis<br />

pour se protéger efficacement des<br />

cyberattaques.<br />

3Renforcer les infrastructures<br />

Les PME doivent améliorer leurs<br />

protocoles et infrastructures de sécurité<br />

afin de rendre leurs réseaux<br />

moins vulnérables aux intrusions<br />

et aux infections par maliciels.<br />

4Former et sensibiliser<br />

Dispenser régulièrement formations<br />

et informations sur les cyberrisques<br />

est une nécessité pour<br />

mieux alerter les collaborateurs<br />

sur les tentatives d’hameçonnage<br />

et autres attaques d’ingénierie<br />

sociale.<br />

5S’adapter aux menaces<br />

complexes<br />

Face à la complexité et au raffinement<br />

grandissants des cyberattaques,<br />

les PME ont intérêt à<br />

s’adapter en actualisant en permanence<br />

leurs systèmes de sécurité.<br />

6Prendre en compte la<br />

connectivité numérique<br />

Du fait de la digitalisation et de l’interconnexion<br />

croissantes des PME,<br />

une vigilance de tous les instants<br />

est requise face aux risques d’atteinte<br />

à la sécurité, notamment en<br />

lien avec les services de stockage<br />

en ligne, les appareils mobiles et<br />

les objets connectés.<br />

7Anticiper l’impact d’une attaque<br />

Les PME doivent mettre au point<br />

des plans d’urgence pour surmonter<br />

les retombées d’une cyberattaque,<br />

dont les pertes financières,<br />

l’atteinte à la réputation et les<br />

interruptions d’activité.<br />

Source: inconet<br />

L’assurance<br />

Cyber d’AXA<br />

AXA offre aux entreprises<br />

une protection complète<br />

contre les cyberattaques.<br />

Outre la couverture des<br />

dommages propres et RC,<br />

elle propose des services<br />

de prévention gratuits<br />

et une ligne d’assistance<br />

Cyberdommages 24h/24<br />

gérée par Oneconsult SA,<br />

expert en cybersécurité.<br />

L’assurance Cyber protège<br />

les entreprises contre les<br />

conséquences financières<br />

d’un cyberévénement touchant<br />

le système informatique<br />

malgré le dispositif<br />

technique et organisationnel<br />

en place. Les trois<br />

leviers à actionner sont:<br />

l’assistance d’urgence<br />

24h/24 et 7j/7, le conseil en<br />

cas de crise et la communication<br />

de crise.<br />

axa.ch<br />

Moins d’accidents,<br />

moins d’absences<br />

Prévenir les accidents de loisirs profite aux entreprises.<br />

Le BPA les aide dans cette démarche en leur offrant:<br />

• des conseils et formations pour les spécialistes<br />

de la sécurité et les responsables<br />

• des offres de sensibilisation et moyens d’intervention<br />

pour les collaborateurs<br />

entreprises.bpa.ch<br />

Bureau de prévention<br />

des accidents


MARKETING<br />

ENTRETIEN<br />

«Suivre les courants<br />

dominants, ce n’est pas<br />

trop notre truc»<br />

Francesca et Marco ont repris très tôt les rênes de la manufacture de<br />

ski fondée par leur père, Aldo Kuonen, décédé prématurément.<br />

Avec Jean-Pierre, le mari de Francesca, ils perpétuent l’œuvre paternelle<br />

tout en faisant souffler un vent nouveau sur un milieu du ski plutôt<br />

conservateur. Dans un entretien commun, tous trois expliquent la valeur<br />

des skis AK et le parallèle entre leur métier et la cuisine.<br />

Entretien Melanie Ade<br />

Photos Herbert Zimmermann<br />

Pourquoi devrais-je choisir des<br />

skis AK?<br />

Francesca Kuonen: Parce que ce sont les meilleurs<br />

du marché. (Rires.) Blague à part: nos<br />

créations se distinguent par une dynamique<br />

et des qualités de conduite exceptionnelles.<br />

Les skis AK sont les plus agiles, directs et sportifs<br />

du marché, tout en offrant une stabilité<br />

de conduite hors du commun. Des propriétés<br />

qu’on ne retrouve nulle part ailleurs.<br />

Qu’est-ce qui fait l’excellence de<br />

vos skis?<br />

Marco Kuonen: Pour commencer, les skis AK<br />

sont entièrement faits de matériaux de haute<br />

qualité généralement réservés aux athlètes,<br />

comme le bois parfait ou le revêtement le plus<br />

rapide. Ensuite, ils sont revêtus de surfaces<br />

uniques et fonctionnelles – elastAK, Basetop ou<br />

skiN, par exemple –, qui font toute la différence<br />

à l’usage. Enfin, nos skis sont toujours élaborés<br />

à la main et renferment l’âme et l’engagement<br />

de notre fabrique familiale. Les skis AK sont<br />

d’ici, d’où leur valeur émotionnelle.<br />

Vos skis sont tous monochromes.<br />

Pour quelle raison?<br />

Jean-Pierre Erni: Même si nous aimons le design<br />

et si la ligne pure et élégante traduit parfaitement<br />

notre style, les raisons sont principalement<br />

techniques: le ski est ainsi plus calme et<br />

plus stable qu’un ski conventionnel, et amortit<br />

les chocs et les vibrations de façon optimale.<br />

Notre design correspond aussi à notre philosophie:<br />

pourquoi préciser sur le ski les détails<br />

techniques, comme le rayon? Après tout, un<br />

fabricant automobile n’indique pas sur ses véhicules<br />

ce qui se cache sous le capot.<br />

«Même si nous<br />

avons grandi<br />

avec les saines<br />

valeurs<br />

helvétiques,<br />

nous aimons<br />

ce qui est<br />

spécial, voire<br />

un peu<br />

bizarre.»<br />

Francesca Kuonen<br />

Francesca Kuonen: L’avantage de notre design,<br />

c’est qu’il rend nos skis noirs ou fluo reconnaissables<br />

entre tous. Au final, il est le reflet<br />

de ce que nous aimons: nous ne faisons que ce<br />

qui nous plaît. Sobre et épuré, notre design est<br />

l’ADN d’AK Ski.<br />

Aldo Kuonen, qui a été chef du service<br />

compétition chez Rossignol, directeur<br />

général chez Atomic et découvreur de<br />

talents, est toujours présent dans les<br />

mémoires.<br />

Francesca Kuonen: Aldo Kuonen a créé la<br />

manufacture AK Ski en 1995 dans le but faire<br />

des skis haut de gamme accessibles au plus<br />

grand nombre. À l’époque, le marché était<br />

dominé par les grandes marques, et tout le<br />

monde l’a traité de fou. Mais, dès le lancement<br />

du premier modèle AK en 1997, les avis ont<br />

changé.<br />

Votre père est décédé d’une tumeur au<br />

cerveau en 2012, à l’âge de 60 ans. Vous<br />

avez donc dû reprendre l’entreprise<br />

familiale très jeunes.<br />

Marco Kuonen: Ça a été un moment très difficile<br />

pour nous, en effet. Il était non seulement<br />

notre père, mais aussi notre mentor, notre modèle<br />

et notre meilleur ami. Il a laissé un vide<br />

incommensurable. Ce qui m’a le plus manqué<br />

au début, ce sont les échanges sur le plan technique,<br />

où il me transmettait son inestimable<br />

expérience. S’il a tout de suite été clair pour<br />

nous que nous allions poursuivre son œuvre et<br />

perpétuer sa philosophie, je dois dire que les<br />

premiers temps ont été durs, car il fallait bien<br />

s’occuper des affaires courantes. Il n’y avait pas<br />

de temps pour le deuil.<br />

▶<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

30<br />

01/<strong>2024</strong>


Des skis nourris de passion:<br />

Francesca Kuonen, Marco Kuonen et<br />

Jean-Pierre Erni font souffler<br />

un vent nouveau sur le cirque blanc.<br />

01/<strong>2024</strong> 31<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


MARKETING<br />

ENTRETIEN<br />

<strong>Mon</strong> <strong>Entreprise</strong><br />

Que reste-t-il d’Aldo Kuonen dans vos<br />

skis aujourd’hui?<br />

Jean-Pierre Erni: On ne peut pas comparer<br />

un ski d’aujourd’hui avec un ski de 1997, tant<br />

la technologie et les matériaux évoluent vite.<br />

Nous nous inscrivons toujours dans la même<br />

philosophie et le même enthousiasme qu’Aldo,<br />

sachant qu’il y a eu un changement de génération,<br />

tant dans la clientèle qu’au niveau des<br />

produits. Nous avons continué à développer,<br />

à moderniser et à rajeunir la marque AK, en<br />

phase avec nos idées et nos personnalités.<br />

AK Ski porte aujourd’hui notre empreinte tout<br />

en demeurant résolument fidèle à son ADN. Et<br />

Aldo reste très présent dans AK Ski à travers sa<br />

descendance.<br />

Qu’est-ce qui vous distingue<br />

aujourd’hui en tant qu’entreprise?<br />

Francesca Kuonen: Dans les faits, nous sommes<br />

une entreprise familiale classique. Sauf que<br />

le terme «classique» ne nous correspond pas<br />

vraiment. Même si nous avons grandi avec les<br />

saines valeurs helvétiques, nous aimons ce qui<br />

est spécial, voire un peu bizarre. Suivre les courants<br />

dominants, ce n’est pas trop notre truc.<br />

Nous créons nos produits en pensant style de<br />

vie, émotions, authenticité et exclusivité. Ce<br />

que nous faisons, nous le faisons avec engagement,<br />

passion et toute notre âme. Nous vivons<br />

et respirons AK Ski.<br />

Comment vous répartissez-vous<br />

les tâches?<br />

Jean-Pierre Erni: Dans une entreprise familiale<br />

aussi petite que la nôtre, chaque personne<br />

doit être au courant de tout et savoir tout faire:<br />

conception et développement, design et tests,<br />

marketing et livraison, nous réalisons tout<br />

ensemble et prenons chaque décision à trois.<br />

Grâce à nos qualités individuelles, nous nous<br />

complétons parfaitement pour former une<br />

équipe imbattable.<br />

Comment vous êtes-vous approprié<br />

les gestes du métier?<br />

Marco Kuonen: Nous avons baigné dans cet<br />

artisanat depuis notre plus tendre enfance.<br />

D’aussi loin que je me souvienne, les discussions<br />

familiales tournaient toujours autour de<br />

la fabrication du meilleur ski possible. Enfants<br />

déjà, nous étions souvent dans la fabrique et<br />

avons appris très tôt les gestes. Construire un<br />

ski, c’est comme cuisiner: il faut les bons ingrédients<br />

et savoir les associer avec art. Nous<br />

Les skis AK se distinguent par<br />

leur performance incomparable<br />

et leur design unique:<br />

ils allient style de vie, passion<br />

et joie de vivre. La manufacture<br />

fondée par Aldo Kuonen<br />

en 1995 est aujourd’hui gérée<br />

par ses enfants, Francesca<br />

et Marco, et par Jean-Pierre<br />

Erni. En 2021, cette jeune<br />

équipe a lancé la marque de<br />

skis de randonnée OFF.<br />

ak-ski.ch<br />

off-ski.ch<br />

«Ce qui<br />

compte, c’est<br />

de nourrir<br />

une vraie<br />

passion pour<br />

ce qu’on fait.»<br />

Jean-Pierre Erni<br />

testons et utilisons nos skis nous-mêmes et<br />

pouvons ainsi identifier les aspects à optimiser.<br />

Jean-Pierre Erni: Ce qui compte, c’est de nourrir<br />

une vraie passion pour ce qu’on fait. Des<br />

compétences qu’on ignorait avoir deviennent<br />

alors évidentes. Si on s’intéresse à quelque<br />

chose et si on le fait par pur plaisir et pour soimême,<br />

tout devient facile, même la comptabilité!<br />

Vous fabriquez actuellement entre<br />

3000 et 4000 paires de skis par an.<br />

Avez-vous des projets d’expansion?<br />

Francesca Kuonen: Notre croissance est continue,<br />

mais saine. Nous ne cherchons pas à gonfler<br />

artificiellement l’entreprise. Fabriquer un<br />

produit de masse qui se vende à 30 000 exemplaires<br />

par an ne nous intéresse pas. Ce que<br />

nous voulons, c’est rester une entreprise familiale<br />

autonome, proposer le meilleur ski et<br />

maintenir la qualité au niveau le plus élevé<br />

possible. C’est pourquoi chaque centime est<br />

réinvesti dans nos produits.<br />

Marco Kuonen: Peu avant la pandémie de<br />

coronavirus, nous avons développé une toute<br />

nouvelle marque, le ski de randonnée OFF, qui<br />

s’est révélée très prometteuse et s’est rapidement<br />

ménagé une place de choix sur le marché.<br />

Vous ne faites pas de marketing.<br />

Comment vendez-vous vos skis?<br />

Jean-Pierre Erni: Nous faisons du marketing,<br />

mais à notre manière. D’une part, nous<br />

bénéficions des recommandations de nos<br />

partenaires de distribution dans les commerces<br />

spécialisés. À ce titre, nous privilégions<br />

la formation et le contact personnel<br />

avec tous nos points de vente. D’autre<br />

part, nous comptons sur le bouche-à-oreille:<br />

les membres de la grande «famille AK» sont<br />

nos meilleurs ambassadeurs puisqu’ils vantent<br />

les mérites de nos skis et en assurent la promotion.<br />

Les skis de la marque AK ne sont pas<br />

bon marché. Est-ce un inconvénient?<br />

Francesca Kuonen: Évidemment, une personne<br />

qui ne skie que quelques jours par an ne va pas<br />

choisir des skis AK. C’est comme pour une voiture<br />

ou une montre: on peut ou veut s’offrir<br />

un produit haut de gamme parce qu’on est<br />

convaincu de sa performance, ce qui implique<br />

parfois d’économiser dans ce but. Cela dit, nos<br />

produits sont à des lieues du segment du luxe,<br />

nos prix sont tout à fait comparables à ceux de<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

32 01/<strong>2024</strong>


À l’atelier, Marco Kuonen est<br />

dans son élément. Enfant déjà, il<br />

était souvent dans la fabrique et<br />

a appris très tôt les gestes.<br />

n’importe quel ski de qualité supérieure vendu<br />

en magasin spécialisé.<br />

Marco Kuonen: Il faut aussi rappeler que,<br />

comme il est élaboré à partir de matériaux de<br />

haute qualité, le ski AK tient plus longtemps<br />

qu’un ski d’entrée de gamme. Il est plus durable,<br />

dans tous les sens du terme. Au final, nos<br />

skis sont meilleur marché qu’un ski de masse.<br />

Comment décririez-vous l’utilisatrice<br />

ou l’utilisateur type des skis AK?<br />

Marco Kuonen: Nous nous adressons à des<br />

skieurs passionnés, qui privilégient la qualité<br />

et la performance. Cependant, nos skis sont<br />

aussi utilisés par de nombreux Nidwaldiens<br />

qui vont tous les week-ends à Klewenalp et apprécient<br />

à la fois les propriétés de conduite de<br />

nos produits et le lien émotionnel avec notre<br />

manufacture. Un de nos clients a même accroché<br />

des AK Pink au mur de son appartement de<br />

New York (rires).<br />

Un ski comme œuvre d’art?<br />

Jean-Pierre Erni: Certaines personnes décorent<br />

les murs de leur chalet avec une paire de skis:<br />

c’est arrivé lors de nos collaborations avec Dior<br />

et Hublot. Bien sûr, on parle là d’amoureux de<br />

marques de luxe.<br />

«Nous nous<br />

adressons<br />

à des skieurs<br />

passionnés,<br />

qui privilégient<br />

la qualité.»<br />

Marco Kuonen<br />

Vous avez donc déjà noué plusieurs<br />

partenariats avec des marques de luxe.<br />

Comment c’est arrivé?<br />

Francesca Kuonen: C’est un grand honneur que<br />

Dior, Hublot et Porsche nous aient demandé de<br />

collaborer avec eux, et notre marque y a gagné<br />

en notoriété. En plus, le fait que Dior travaille<br />

avec nous pour la quatrième fois confirme notre<br />

souci du détail et de la qualité. Aussi riches en<br />

enseignements soient-elles, ces collaborations<br />

sont toutefois la cerise sur le gâteau, car notre<br />

cœur de métier est et restera toujours AK Ski.<br />

Quels sont vos souhaits pour l’avenir?<br />

Jean-Pierre Erni: Nous fourmillons d’idées<br />

inédites et novatrices: préparez-vous à des surprises!<br />

Mais nous n’avons pas de plan sur dix<br />

ans. Notre état d’esprit, c’est de vivre l’instant<br />

présent plutôt que de prévoir chaque détail de<br />

l’avenir.<br />

Francesca Kuonen: Le plus beau, pour nous,<br />

c’est de pouvoir transmettre l’enthousiasme<br />

que nous procurent nos produits et notre passion<br />

du ski.<br />

●<br />

01/<strong>2024</strong> 33<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


Ma fierté<br />

Des jardinières intelligentes pour un monde plus durable<br />

Tout a commencé par un sentiment de frustration.<br />

Bien que professeur de biologie végétale<br />

à l’université de Berne et donc spécialiste des<br />

plantes, je retrouvais chaque été à mon retour<br />

de vacances les herbes aromatiques et les fleurs<br />

de mon balcon complètement desséchées. C’est<br />

pourquoi, en collaboration avec Ludwig, géophysicien<br />

et ingénieur, Johnny, développeur d’applications,<br />

et Jeremias, coach de start-up, j’ai développé<br />

en 2021 un système d’irrigation innovant<br />

et intelligent qui facilite l’entretien durable des<br />

plantations des terrasses et des balcons. Nous<br />

souhaitons ainsi renforcer la place de la nature<br />

dans l’espace urbain, mais aussi contribuer au<br />

bien-être de la population. Car il est scientifiquement<br />

prouvé que les personnes qui cultivent des<br />

plantes sont moins stressées et développent une<br />

meilleure compréhension de la nature et de l’environnement.<br />

Notre objectif est de transformer<br />

les villes du monde en oasis de verdure, afin de<br />

rendre la planète un peu plus durable et les gens<br />

un peu plus heureux. Nous sommes encore une<br />

petite start-up de sept personnes et une spin-off<br />

de l’université de Berne, mais nous projetons<br />

actuellement de nous développer en Europe et<br />

sommes convaincus que notre concept innovant<br />

va s’imposer à l’échelle internationale.<br />

boum.garden<br />

Matthias Erb,<br />

professeur, entrepreneur<br />

et cultivateur bio<br />

Photo: Sarah Stangl<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE<br />

34 03/2023 01/<strong>2024</strong>


Ma fierté<br />

Remo Riebel,<br />

fondateur et propriétaire<br />

de Plankraft AG<br />

Ce qui me plaît dans l’entrepreneuriat? La liberté dont je<br />

dispose pour concrétiser mes idées. Avant de me mettre à<br />

mon compte, mon parcours m’a mené aux États-Unis, où<br />

j’ai participé à la création d’une grande chaîne de restauration.<br />

De retour en Suisse et à la recherche d’un nouvel<br />

emploi, je me suis inscrit dans un bureau de placement.<br />

J’ai rapidement constaté que ce secteur m’intéressait beaucoup<br />

et n’ai pas hésité longtemps avant de passer de l’autre<br />

côté de la barrière en devenant moi-même agent de placement.<br />

En 2016, j’ai cofondé en tant qu’associé une agence<br />

de placement de personnel. Trois ans plus tard, j’ai décidé<br />

de me lancer dans une aventure en solo. <strong>Mon</strong> entreprise<br />

L’accord parfait grâce à Plankraft<br />

Plankraft est spécialisée dans le secteur de la construction<br />

et gère deux groupes de clientèle: d’une part des professionnels<br />

qui envisagent de changer d’emploi, et d’autre<br />

part des entreprises qui ont un poste à pouvoir. Disposer<br />

d’un bon réseau est essentiel, c’est pourquoi je m’appuie<br />

sur des contacts de longue date et sur mes relations personnelles.<br />

L’avantage pour ma clientèle est que sa recherche<br />

d’emploi se fait en toute discrétion. Je clarifie toutes les<br />

conditions-cadres dans le respect d’une confidentialité absolue,<br />

et je trouve ainsi au final l’accord parfait pour les<br />

deux parties.<br />

plankraft.ch<br />

01/<strong>2024</strong> 35<br />

<strong>Mon</strong> ENTREPRISE


Ensemble pour<br />

plus de durabilité<br />

Nous vous soutenons avec des produits<br />

et des services tournés vers l’avenir.<br />

Know You Can<br />

AXA.ch/durabilite

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