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LIBERTÉ
Comment ça commence : un mot, une mélodie ou
un sentiment concret ? Un peu tout à la fois. Un poème
commence par une page blanche, puis les mots sortent de
moi et j'entends la musique, je vois des images. C'est pratiquement
une expérience mystique. Quand j'écris une chanson, je
commence presque toujours par la musique, je prends ma guitare
et une mélodie voit le jour. Ensuite vient le texte, mais il
découle naturellement de la mélodie. J'aime travailler de cette
manière, on n'a pas vraiment de contrôle sur ce qui se passe, et
c'est toujours magique de voir les choses se dérouler.
En parlant d'art, en avril, on aura la chance de te voir
sur scène. Qu'est-ce qui nous attend pendant cette
tournée ? Oh oui ! Je suis impatiente d'y être ! Un lien fluide
entre musique et poésie nous attend. Des textes qui soulèvent
des questions et offrent peut-être des réponses. Une gamme
d'émotions et une sensation de chaleur et de beauté. Je m'efforce
de créer une atmosphère intimiste, confortable et un sentiment
d'amour. Je suis absolument ravie que mon groupe soit à nouveau
de la partie, et qu'il embellisse merveilleusement la soirée sur le
plan musical.
Considères-tu la poésie comme un exutoire pour laisser
libre cours à tes émotions ? Pour moi, la poésie est
une forme de libération. Quand j'écris, j'ai l'impression de mieux
me connaître, de digérer beaucoup de choses et de savoir
ce qui se passe en moi. Ça m'aide à me débarrasser de ce que
je n'arrive pas à dire.
Tes recueils de poésie sont donc une sorte de journal
intime public ? Mes poèmes sont en grande partie autobiographiques
et proviennent souvent de mon inconscient. J'écris
au hasard. Parfois, je ne me souviens même pas d'avoir écrit un
poème particulier, ou même de ce que je voulais dire. Les poèmes
laissent en tout cas suffisamment de place à l'interprétation.
« POUR MOI, LA LIBERTÉ, C'EST
DE DÉCIDER MOI-MÊME DE LA
MANIÈRE DONT JE ME PRÉSENTE
AU MONDE ET À MOI-MÊME. »
Cette jeune femme de 31 ans est l'un des poètes germanophones
les plus célèbres des temps modernes. Les recueils de poésie
qu'elle a publiés elle-même lui ont plusieurs fois valu une place sur
la liste des best-sellers du SPIEGEL. Sur Instagram, elle touche
près de 200 000 personnes sous le nom de @missclaralouise.
Tes textes touchent beaucoup de gens. Quand as-tu
réalisé que tu avais ce don particulier ? Je n'ai jamais vu
ça comme un don, mais plutôt comme quelque chose qui m'a
fait du bien personnellement. Je n'ai d'ailleurs jamais eu l'intention
de partager mes poèmes avec d'autres personnes ; ça
s'est fait tout seul quand j'ai commencé à rassembler mes poèmes
anciens et que l'idée de les immortaliser dans un livre a
soudain surgi. Je ne pensais pas que quelqu'un s'intéresserait à
mes textes. Je ne savais pas non plus qu'il s'agissait de poèmes,
car ils riment rarement. J'ai toujours pensé que c'était une
condition sine qua non.
Maintenant, tu as une grande communauté sur Instagram.
Est-ce qu'il t'arrive d'aider d'autres personnes
qui se trouvent dans une situation similaire avec
tes textes ? Oui, j'ai souvent ce genre de réactions, et ça me
touche toujours. Les lectrices me confient leurs histoires et
leurs sentiments. Souvent, je trouve ça surréaliste, mais c'est
très agréable de pouvoir aider les autres. Pour moi, c'est vraiment
le moteur qui me permet de continuer à écrire, ça y
donne un sens supérieur, qui dépasse ma petite personne.
Tes œuvres sont-elles toujours tirées d'expériences
personnelles ou trouves-tu l'inspiration dans d'autres
choses ? Même lorsque j'écris sur d'autres personnes
et leurs expériences, il y a toujours une part de moi. Nous
sommes tous semblables, mais chacun est unique. C'est
comme le téléphone arabe, c'est légèrement différent d'une
personne à l'autre. En général, je parle beaucoup de mes
propres expériences et sentiments. C'est un cheminement.
Mais une fois que la musique ou le texte sort, je suis souvent
déjà passée à autre chose sur le plan émotionnel. Il est bon de
noter ces différentes étapes de la vie pour se rendre compte
que l'on évolue constamment.
Quelle importance accordes-tu aux pauses créatives,
afin de créer un espace libre pour qu'émergent
de nouvelles idées ? Personnellement, j'ai besoin d'être libre
et de ne pas avoir besoin de créer pour me sentir vivante.
J'ai besoin de sentir que c'est moi qui décide. La pression ou le
stress peuvent avoir une influence énorme sur la créativité. L'art
est quelque chose de très personnel, et donc ça joue sur tout le
bien-être. Il est donc essentiel de rester concentré sur soi-même,
et de ne pas se comparer aux autres.
« LES GENS AURONT
TOUJOURS BESOIN
DE RÉPONSES ET
DE PROFONDEUR, ET CE,
À TOUTES LES ÉPOQUES. »
Dans ton post sur Instagram, tu dis : « La liberté naît du
lâcher-prise ». Qu'est-ce que ça veut dire ? Pour moi, être
libre, c'est décider moi-même de la manière dont je me présente
au monde et à moi-même, des valeurs que je porte en moi et à
l'extérieur et de ce que je veux laisser derrière moi.
Sa voix fait l'effet d'une étreinte chaleureuse. Grâce à ses
textes, de nombreuses personnes se sentent comprises. En avril,
Clara Louise partira en tournée « Musique et poésie 2024 ».
Découvrez tout le portrait
de Clara Louise sur notre
chaîne YouTube !
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