Mon Pari 2024

INTERVIEW
RONAN
PIERRE
BACKYARD
Quel événement souhaites-tu
mettre en avant ?
La Chartreuse qui est la
première Backyard que j’ai
faite. Si jamais vous souhaitez
découvrir d’autres courses,
vous pouvez vous rendre sur le
site backyardultra.com
©maxime_audouard
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Comment as-tu découvert la Bakyard
et qu’est-ce qui t’a attiré dans ce sport ?
Au début j’étais très interrogatif sur cette
discipline en pensant que ce n’était pas
fait pour moi. J’appréhendais un peu ce
type de course « routinière » où il faut enchaîner
6/7 km encore et encore. J’ai fini
par me lancer avec un ami qui avait déjà
l’habitude de faire des Backyard. J’ai couru
ma première Backyard, en novembre 2022
à la Chartreuse, dans les Alpes. J’ai couru
pendant 35 h avec beaucoup de plaisir et
j’ai été piqué par les sensations éprouvées
durant la course, cela a été une révélation
pour moi.
Quelles sont les plus grandes difficultés
rencontrées dans ce sport ?
Physiquement, la difficulté, c’est de trouver
son rythme. Il faut pouvoir trouver ses
repères dans les premiers tours et écouter
son corps pour ne pas s’essouffler trop rapidement.
Être suffisamment rapide pour
avoir un temps de repos, mais sans aller
trop vite pour pouvoir durer sur la longueur.
Quel équipement est essentiel selon
toi ?
S’il y a un équipement à bien avoir sur soi,
ce sont des chaussettes, de préférence qui
protègent bien du frottement. La moindre
petite ampoule peut dégénérer en grosse
douleur qui peut entraver la performance
tout au long des tours. Sur une épreuve
mentale comme celle-ci, il faut à tout prix
s’éviter des douleurs futiles pouvant être
fatidiques. Bien entendu il vous faudra une
bonne paire de chaussures pour pouvoir
assurer les nombreux kilomètres à parcourir
ainsi que des éléments de récupération.
Comment abordes-tu la stratégie de
course ?
Globalement il y a deux stratégies sur les
Backyard, il y a ceux qui essayent de ne pas
courir trop vite pour se fatiguer le moins
possible et essayer de tenir le plus longtemps
possible. Et ceux qui vont courir vite
pour maximiser le temps de repos entre
chaque boucle. Moi je cours en 44 min.,
j’ai 16 min. pour pouvoir m’alimenter, me
changer, me reposer, dormir entre chaque
tour.
Je fais des micro-siestes très régulièrement
pour repousser le moment où la fatigue
mentale commence à devenir très présente
et où il faut lutter pour ne pas dormir. À
partir de là, c’est la force mentale qui prend
le relais. Pour la partie musculaire, je me
masse régulièrement entre les tours avec
des gels de massages. Je me mets également
de suite au chaud lorsque j’arrive de
mon tour pour garder les muscles les plus
chauds possibles. J’effectue également des
exercices de relaxation, des étirements.
J’écoute de la musique et je médite pour
laisser l’esprit se reposer.
Retrouvez Ronan à l’affiche du film de
Jean DESPIAU et Maxime AUDOUARD
«TERMINORUM»
Peux-tu donner un défi à relever à nos
lecteurs ?
Sortir de votre zone de confort ! Essayez la
discipline avec un ami et challengez-vous
ensemble. Cela reste accessible à tout un
chacun. Fixez-vous le défi des 100 km pour
commencer. Le nombre de tours c’est à
chacun de se le fixer, mais pour commencer,
essayez de faire de votre mieux. Et bien
entendu, prenez du plaisir, ne vous mettez
pas la pression !
Quel est ton défi sportif cette année ?
Il y a les championnats du monde de la
Backyard par équipe en octobre 2024.
Je suis en lice pour être sélectionné dans
l’équipe de France, donc mon objectif est
d’être dans cette équipe pour pouvoir disputer
cette compétition mondiale. À côté de ça,
j’espère aussi être sélectionné pour la Chartreuse
Terminorum de 300 km et 25 000 m
de dénivelé à faire en moins de 80 h sans balisage,
sans connaître le parcours à l’avance
et sans avoir le droit à une montre GPS.
Crédit photo ©maxime_audouard