Projet de_territoire light de la Ville de Liège

février 2024
projet de
territoire
de liège

projet de
territoire
de liège
Adopté par le Conseil communal de Liège
le 19 février 2024

4 projet de territoire de liège - table des matières
table
des
matières
08
partie 1
Un « Projet de territoire » pour Liège
08
11
12
14
Concevoir une vision d’avenir
Le résultat d’une démarche innovante
• Un contexte inédit
• Une recherche par le débat
La Consultation internationale
Un processus participatif adapté
20
partie 2
Les ambitions
20
22
26
30
Les apports de la Consultation internationale
Liège, ville fertile
Liège, ville des courtes distances
Liège, ville fleuve
36
partie 3
La structure territoriale
36
39
44
52
58
Introduction
Des espaces de nature à préserver
• Un paysage exceptionnel et singulier à révéler
• Changer le regard sur les sols
• Préserver les espaces de nature
Une Chaine des parcs à créer
• Liège, un archipel vert à recomposer
• Les lieux et les liens constitutifs de la Chaine des parcs
• Les 5 grands ensembles de la Chaine des parcs
Le Parc fluvial à dessiner
• Le Parc fluvial : un projet paysager global pour les vallées
• Un réseau d’espaces verts et bleus pour unifier rive gauche et rive droite
• Le Parc fluvial : 3 identités paysagères
Le cœur métropolitain à amplifier
• Un territoire qui incarne la métropole
• Un périmètre élargi pour un nouvel imaginaire

projet de territoire de liège - table des matières
5
64
72
80
86
Les 13 pôles à intensifier
• Des pôles de mobilité complétés par des pôles de vie et d’intensité urbaine
• Pôles du cœur métropolitain et pôles d’entrée de ville
• Principes clés pour l’aménagement des pôles d’intensification
Les 10 liaisons haut-bas à créer
• Les liaisons haut-bas, leviers de développement local
• Une armature liante
• Les enjeux piétons et cyclables au cœur de la stratégie territoriale
Un potentiel de régénération à révéler
• Régénérer la « ville sur la ville »
• 4 secteurs d’actions spécifiques
Synthèse : vision globale de la structure territoriale
94
partie 4
Mise en projet
à l’échelle des sous-territoires
94
96
103
115
126
Introduction
Le cœur métropolitain
Les vallées à régénérer
• Intentions générales
• Meuse amont : de Sclessin au Val Benoît
• Meuse aval : Droixhe / île Monsin / Wandre
• Confluence Ourthe-Vesdre : Angleur et Chênée
Les grands versants
• Intentions générales
• Versant rive droite : Jupille / Bois-de-Breux / Grivegnée
• Versant rive gauche : Glain / Burenville / Cointe
• Versant nord : Xhovémont / Ste-Walburge /Thier-à-Liège
Les plateaux
• Intentions générales
• Rocourt
• Sart-Tilman
136
partie 5
Conclusions
136
138
140
Un projet nécessaire et positif
Les grandes lignes de force
Un projet à poursuivre et à concrétiser en partenariat

6 projet de territoire de liège

projet de territoire de liège
7
partie 1
Un « Projet de territoire » pour Liège

8 partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
CONCEVOIR UNE VISION D’AVENIR
Liège mène depuis une quinzaine d’années une politique de développement soutenue par une
stratégie de grands projets, prioritairement dans la vallée (secteur Guillemins, tram, Bavière, Coronmeuse,
Droixhe, etc.). Démarche qui porte ses fruits et continuera à en porter.
Liège vit, bouge, attire, se transforme. Elle est la ville-centre de l’agglomération la plus importante
et la plus économique de Wallonie ; forte par son identité ; riche de son histoire millénaire.
Mais d’importants défis restent à relever, et de nouvelles approches territoriales doivent nécessairement
être envisagées, comme dans chaque ville, chacune dans ses spécificités.
Pour mieux répondre aux enjeux de la vie urbaine liégeoise (l’habitabilité et le confort de la ville, la démographie,
le logement de qualité, en quantité et abordable, l’emploi au cœur du territoire, la ville verte et
bleue…), il a été jugé nécessaire, en 2019, de franchir une nouvelle étape pour compléter et renforcer les
dynamiques en cours : celle d’adjoindre à la stratégie des grands projets une vision planificatrice globale
et à long terme qui intégre toutes les parties du territoire.
Le projet de doter la ville d’un « schéma de développement territorial communal » (SDC) a été inscrit en 2019
dans la Déclaration de politique communale (février) puis dans le Plan Stratégique transversal (septembre).
La Ville s’engageait ainsi dans un processus nécessaire, mais complexe.
Au terme de quatre années de travail et de multiples et riches collaborations, la Ville propose ici son premier
« schéma de développement territorial communal » nommé « Projet de territoire ». Il s’agit d’un
document politique et technique, qui s’ouvre à de nouveaux modèles d’aménagement et se positionne sur
de nouveaux enjeux. Le document trace des perspectives, mais reste suffisamment souple pour pouvoir
évoluer et laisser de la place à l’imprévisible. Il sera enrichi au fil du temps.

partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
9
Le Projet de territoire est un projet :
responsable, qui s’attache à des questions
complexes (adaptation du territoire aux
changements climatiques, bien vivre, attractivité,
organisation spatiale, etc.) et pose
des choix.
spécifique pour Liège, guidé par les dynamiques
locales et l’intérêt général et des aspirations
collectives.
ambitieux, porté par le désir, du mieux, et
du plus, et qui a convoqué des images puissantes
(plus de nature, créer du lien – social
et spatial – , aménager un Parc fluvial, etc.).
de sensibilisation, aux enjeux, aux difficultés,
aux défis, aux besoins de changement pour
ré-enchanter l’imaginaire de la vie en milieu
urbain et répondre aux défis de notre époque.
©Matthieu LITT pour la Ville de Liège

10 partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
Un outil
pour la « fabrique de la ville »
Le Projet de territoire propose une vision d’avenir à long terme pour Liège à travers la définition de lignes
de conduites et de principes d’aménagement du territoire. Il est à la fois stratégique, car il s’appuie sur des
ambitions, valeurs et concepts globaux, et opérationnel, car il définit une organisation spatiale et des sites à
enjeux, avec des recommandations pour une mise en œuvre dès maintenant et dans la durée.
Cet outil d’aménagement du territoire est transversal. Il vise à mettre en cohérence les principales politiques
sectorielles à vocation territoriale : en matière d’habitat, de mobilité, d’économie, d’environnement et de paysage,
de santé, d’équipements publics...
Il s’appuie aussi sur les différents plans stratégiques existants en 2019 (Plan urbain de mobilité, Schéma de
développement de l’agglomération, Plan Communal de Développement de la Nature) ou plus récents (Plan
communal de Mobilité, Plan Canopée, Plan Climat de la Ville de Liège). Le travail de réflexion mené réalise ainsi
la réintégration des grandes options territoriales déjà énoncées, en incluant tout particulièrement la transition
climatique et des mobilités défendues dans les autres documents.
Le Projet de territoire de la Ville de Liège permet de donner un cadre pour faire évoluer la ville de manière
harmonieuse et équitable, mettre en valeur les atouts et spécificités du territoire (géographie, fleuve, espaces
verts, réseaux de mobilité, pôles d’emploi), conforter les identités locales et accueillir l’investissement. Il veut
surtout aménager la ville de manière partagée, inclusive et qualitative, climatiquement responsable aussi, pour
mieux « vivre Liège demain ».
En synthèse, c’est un outil d’aide à :
l’information - communication
affirmer le Projet de territoire de la première ville de Wallonie,
cœur d’une grande agglomération
la gestion
s’ouvrir à de nouveaux modèles d’aménagement, se positionner
sur de nouveaux enjeux
la décision
orienter et éclairer les choix/arbitrages à partir d’une vision
spatialisée et intégrée de Liège demain
Un outil stratégique et opérationnel, qui
doit guider les décisions et les interventions
en les inscrivant dans une logique
globale, optimiste, solidaire, afin de mener
le territoire sur le chemin des transitions.

partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
11
LE RéSULTAT D’UNE DéMARCHE INNOVANTE
La démarche du Projet de territoire de Liège se différencie des méthodes classiques. Elle s’est
construite autour d’un important processus de réflexion et de recherche. Il s’agissait de produire
des idées pour atteindre les objectifs et répondre aux enjeux identifiés.
Un contexte inédit
Cette démarche a été menée dans un contexte inédit marqué par la crise sanitaire et les inondations de
juillet 2021. Ces crises sanitaire, climatique et sociale ajoutent de nouveaux enjeux aux enjeux traditionnels
de la planification urbaine. Elles nécessitent de repenser l’aménagement pour faire face à un court terme
plein d’incertitudes, qui trouve les réponses dans des solutions à moyen et long terme.
Une recherche par le débat
Plutôt que de rédiger un document « technique », la Ville a souhaité changer les manières de faire, par un
accompagnement ciblé et professionnel, et par des études croisées et complémentaires, partagées avec
l’administration, les élus (Collège et Conseil), des instances – existante (CCATM) ou nouvelle (Fabrique
urbaine) – mais aussi avec les citoyens.
La démarche du Projet de territoire a ainsi été menée de manière partagée et collaborative, avec des regards
neufs mais aussi des expertises locales. Elle a constitué un vecteur d’apprentissage et de renforcement
des compétences et de la culture urbaine pour tous les intervenants.
Le processus, mené entre 2020 et 2023, a permis de dévoiler des possibilités pour le territoire, de reconstruire
une pensée systémique, à la fois complexe et synthétique, de mettre en exergue les atouts importants
de Liège (densité urbaine, taille de l’agglomération, cadre paysager exceptionnel, patrimoine bâti etc.), de
définir de nouvelles perspectives, de créer des opportunités.
Oriol CLOS
Architecte
et urbaniste
Tout au long de cet exercice, la Ville a pu
compter sur les conseils avisés d’Oriol Clos,
ancien Directeur de l’agence d’urbanisme
« Lille Métropole » et Architecte en chef de la
Ville de Barcelone. C’est le « grand témoin »
du processus.

12 partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
1. La Consultation internationale (octobre 2020 à novembre 2022)
Pour alimenter ce débat d’idées, la Ville a consulté trois bureaux d’urbanisme de renommée internationale
: les bureaux Baumans-Deffet, l’AUC-Bas Smets et Michel Desvigne Paysagiste. Ils ont mené
leur réflexion en parallèle et sur des thématiques différenciées, mais avec des temps de « mise en
dialogue ». L’enjeu était de combiner les expertises et les savoir-faire, et d’organiser des approches
contrastées dans un climat d’émulation collective, appelée Consultation internationale. Le processus a
aussi été enrichi par le regard de Matthieu Litt, un artiste-photographe liégeois.
La sélection des équipes a constitué un moment clé pour assurer le succès de cette Consultation internationale.
Les services de l’administration et les élus ont pris part au dialogue et guidé les experts durant les
différentes phases d’études en vue d’établir les bases du Projet de territoire.
Équipe Baumans-Deffet
L’équipe liégeoise d’architectes et
urbanistes Baumans-Deffet a centré
sa réflexion sur les questions du
« mieux habiter Liège demain », et
l’étude d’un scénario permettant
d’arrêter le processus d’artificialisation
du territoire.
Équipe l’AUC-Bas Smets
L’équipe de l’AUC-Bas Smets composée
d’architectes, urbanistes et
paysagistes, s’est penchée sur la
question de la « ville mobile » et des
différentes économies, en s’appuyant
sur les caractéristiques géographiques
particulières de Liège.
Équipe Michel Desvigne Paysagiste
Les paysagistes de l’équipe Michel
Desvigne Paysagiste ont focalisé
leur travail sur les questions du paysage
et de la nature en ville, pour
révéler et mettre en projet l’important
patrimoine naturel de Liège.
2019 2020
préparation études
Matthieu LITT
Photographe
Photographe liégeois, Matthieu
Litt a accompagné le travail des
urbanistes par son regard sensible
et artistique qui révèle le
territoire différemment.
déclaration
politique
communale
cahier des enjeux
portrait de
territoire

partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
13
Des études qui traversent les échelles
Les bureaux d’études ont mené leur travail à différentes échelles : sur le territoire de la ville dans son ensemble,
à l’échelle des « sous-territoires » (morceaux de ville rassemblant des caractéristiques géomorphologique
et urbaine similaires), ainsi que sur certains axes et lieux. Le jeu interactif entre les échelles a permis de
confronter les stratégies globales et les dynamiques opérationnelles.
Dans les sous-territoires, les objectifs de planification peuvent se préciser et se développer pour induire
des dynamiques innovantes de transformation locales, adaptées à chaque contexte singulier et déterminé.
Une réflexion à différentes échelles
©Ville de Liège
Le Projet de territoire traduit ce travail en présentant dans le présent document une structure territoriale
qui porte sur l’échelle communale (partie III) et des sous-territoires de projet (partie IV).
2021 2022 2023 2024
approbation
projet de
territoire
consultation internationale
élaboration projet de territoire
fabrique urbaine
expo
conférence
panels
citoyens
manifeste

14 partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
2. Un processus participatif adapté
Dans sa Déclaration de politique communale (février 2019), le Collège souhaitait mettre en place
le Projet de territoire de manière participative.
Adjoindre un processus participatif à un document
de planification nécessite de concevoir une stratégie
adaptée à la fois à l’exercice et au contexte.
Le bureau d’étude Partie Prenante, trio de politiste-urbaniste,
spécialistes de la participation
appliquée aux questions territoriales a accompagné
la Ville dans la définition du processus et son
animation.
Partie Prenante
Manon Loisel,
Mathias Rouet,
Mathilde François
Conseillers en participation appliquée aux questions
territoriales.
Répondre au contexte
La participation citoyenne n’est pas un exercice nouveau à Liège. Depuis le début des années 2000, plusieurs
grands exercices ont concrétisé l’envie de la Ville d’impliquer ses citoyens. L’exercice mené en 2019,
intitulé « Liège 2025 », a permis d’aller à la rencontre de plusieurs milliers de participants et de construire une
plateforme numérique capable de faire remonter plus de 1600 propositions d’idées sur de nombreux sujets.
Mais dans le cadre du Projet de territoire, il semblait important et nécessaire de concevoir une nouvelle méthode
pour saisir les questions de spatialité et d’aménagement, et traduire des attentes et intentions récoltées
durant « Liège 2025 ».
Si les promoteurs, architectes-urbanistes, développeurs, concepteurs, sont depuis longtemps associés aux
discussions sur les projets urbains, les collectifs citoyens, les écologues, les spécialistes des enjeux alimentaires,
les collectifs associatifs, les représentants d’usagers viennent grossir les rangs de celles et ceux qui ont une
vision (et un avis) sur l’évolution de la ville. À Liège comme dans beaucoup d’autres métropoles européennes,
cette fabrique plurielle de la ville doit trouver des scènes pour s’exprimer. Comment permettre aux acteurs
de s’informer sur la ville et les grands enjeux urbains ? Comment faire en sorte que ces acteurs puissent se
rencontrer ? Qui mobiliser ? Comment ?
La montée en puissance du défi écologique et social interroge également les modes de participation. Comment
faire vivre l’action quotidienne marquée par les urgences sociales, économiques et de gouvernance, avec les
réflexions sur l’organisation territoriale ? Comment agir vite et fortement, tout en prenant le temps d’informer,
impliquer, faire comprendre et accepter les décisions ?
Parallèlement, la question écologique et la mise en place de mesures impactant nos modes de vie quotidiens
(« stop béton », densification, place de la voiture…) créent débats et conflits. Les discussions sur l’aménagement
sont devenues un terrain explosif. Beaucoup d’acteurs locaux témoignent de la difficulté à produire
et faire accepter de nouveaux projets, des tensions qui apparaissent à chaque réunion publique. Comment
faire pour sortir des face-à-face stériles pour recréer une possibilité de dialogue apaisé et constructif, malgré
les divergences ?

partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
15
Un dispositif spécifique et inédit :
La Fabrique urbaine (2020 – 2023)
La Fabrique urbaine est une instance de discussion créée en septembre 2020 dans le cadre du Projet de
territoire, pour expérimenter une nouvelle approche de la fabrique de la ville, plus flexible, adaptative et partenariale.
Ce dispositif réunit élus, fonctionnaires, professionnels de l’aménagement, institutions, représentants
d’usagers et d’acteurs locaux. Elle constitue une scène de dialogue apaisé pour alimenter les réflexions portées
par la Ville et les bureaux d’études sur l’aménagement du territoire.
Concrètement, la Fabrique urbaine a réuni 74 participants dont voici le « portrait-robot » :
• 27 femmes et 47 hommes (malgré nos efforts la parité n’a pas été atteinte…) ;
• des habitants, des actifs, des métropolitains ;
• 85% présents depuis longtemps à Liège et 15% nouveaux arrivants ;
• des Liégeois·es et des « voisins » (35% travaillant à Liège en habitant ailleurs) ;
• une variété de professions représentées :
6 promoteurs-constructeurs, 4 architectes-urbanistes, 9 acteurs de l’économie, 7 représentants
d’institution de l’enseignement, 5 acteurs de la culture, 5 représentants d’opérateurs de mobilités,
10 personnes issues de groupements citoyens ou d’intérêts, 4 acteurs relais des publics peu entendus
(travailleurs sociaux), 2 représentants des enjeux de la santé, 4 membres de commissions
consultatives (femmes et ville / CCATM), 3 élus représentants du Collège communal, 3 membres
de groupes politiques et 11 membres des services de la Ville.
La Fabrique urbaine s’est réunie sept fois entre septembre 2021 et février 2023, notamment pour alimenter
les équipes de la Consultation internationale autour des sujets suivants :
• « Peut-on encore densifier la ville dense ? » ;
• « Que faire des zones d’activités économiques monofonctionnelles ? » ;
• « Quel besoin de nature avons-nous ici à Liège ? » ;
• « La ville du quart d’heure : vraie solution ou fausse bonne idée pour Liège ? »
Ateliers de la Fabrique urbaine, animés par Partie Prenante
©Ville de Liège

Éditeur responsable : Ville de Liège
16 partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
Blog, conférence :
assurer le suivi en continu des études
Le blog relatif au Projet de territoire (sdc.liege.be) a été mis sur pied au tout début de la démarche. Il vise à
assurer une communication continue vers le public sur les grandes étapes en cours dans l’élaboration du
Projet de territoire.
En juin 2022, une conférence grand public a été organisée en présence des équipes de la Consultation internationale,
afin d’exposer les grands concepts et orientations retenues dans le cadre des études.
Djamel Klouche (l’AUC), Jean-Christophe
Culot (Baumans-Deffet) et Maxime Cloarec
(Michel Desvigne Paysagiste) présents à
Liège le 20 juin 2022 pour exposer au public
les principaux résultats de la Consultation
internationale
Exposition « Vivre Liège demain »
(septembre - octobre 2023)
L’exposition « Vivre Liège Demain » est un évènement
majeur qui a marqué une étape importante dans
l’élaboration du Projet de territoire. Cette exposition
ouverte au public a pris place durant 8 semaines au
centre-ville, sur le site des Chiroux.
Exposition
ville fleuve
À travers une scénographie ludique et engageante,
l’exposition « Vivre Liège Demain » présentait et mettait
en contexte le travail issu de la Consultation internationale,
tout en permettant au public de se questionner
sur les enjeux de la ville de demain et d’y réagir.
Elle a accueilli sous différentes formes 1500 visiteurs.
Les participants, dans leur très grande majorité, ont
souligné l’intérêt tant du sujet que de la démarche.
Les visiteurs ont apprécié de pouvoir s’informer sur
les études menées par la Ville, appréhender les enjeux
du territoire et pouvoir s’exprimer.
ville des courtes distances
Découvrez les nouvelles
ambitions pour notre
territoire !
Exposition gratuite organisée par la Ville de Liège
dans le cadre de son Projet de territoire
5 ateliers
citoyens
± 100
M e u s e
15 SEPTEMBRE
→ 22 OCTOBRE
CHIROUX
(Ancienne bibliothèque
pour enfants)
Rue des Croisiers, 1
4000 Liège
ville fertile
HORAIRES
lundi-mardi : fermé
mercredi-vendredi : 12h-18h
samedi-dimanche : 10h-16h
INFOS
sdc.liege.be
projetdeterritoire@liege.be
Visite libre
± 1100
EXPO
Vivre Liège demain
± 1500 visiteurs
Visite de
groupes
± 300
Organisations
Institutions
(Conseil, FU,
CCATM, PCDN...)
± 100
« Vivre Liège demain », une exposition conçue et réalisée par Atelier
Blink – NN Studio ©Ville de Liège, 2023

partie 1 : Un « Projet de territoire » pour Liège
17
Des ateliers citoyens dans le cadre
de l’exposition (septembre 2023)
Cinq ateliers citoyens ont été organisés sur le lieu
d’exposition pour inviter les Liégeois·es à s’exprimer
sur les nouvelles ambitions pour le territoire. Ces ateliers,
animés par le bureau City Tools, ont réunis 100
Liégeois.es, : 47 femmes et 53 hommes.
Globalement, les participants ont souligné l’intérêt du
projet. Ils ont témoigné d’une bonne adhésion aux
ambitions défendues et d’une volonté de rester impliqués.
Le « regard citoyen » exprimé dans le cadre de
l’élaboration du Projet de territoire est détaillé dans la
partie II du présent document (« ambitions »).
Une forte implication des
Conseillers.ères communaux
Des ateliers citoyens dans le cadre
de l’exposition ©City Tools, 2023
Le Conseil communal de Liège est à l’initiative de la
réflexion territoriale qui doit concrétiser la déclaration
de politique communale, et il a été particulièrement
impliqué tout au long du processus d’élaboration du
Projet de territoire.
Réunis dans le cadre de commissions générales (8 au
total), et représentés au sein de la Fabrique urbaine,
les élus ont ainsi pu dialoguer avec les urbanistes et
les alimenter par des retours politiques, puis contribuer
dans un deuxième temps au travail de synthèse sur
les ambitions et les grandes cartes de la structure
territoriale.
Les résultats produits dans le cadre de la Consultation et
du processus participatif ont jeté des bases solides sur lesquelles
construire le Projet de territoire présenté dans le
présent document.
Il est le fruit d’un travail final, tant politique que technique,
pour compléter les recherches réalisées, consolider les
concepts, produire une synthèse forte et opérationnelle.
Cet exercice a été mené par le Collège communal et les services
de l’Administration, en dialogue avec les représentants
du Conseil communal.

18 projet de territoire de liège

projet de territoire de liège
19
partie 2
les ambitions

20 partie 2 : Les ambitions
Les apports de la Consultation internationale
La valeur de l’existant
Le dialogue entre les trois visions des équipes d’urbanistes a produit des matériaux très riches qui ont
permis de faire avancer les réflexions et de mener un débat de fond sur différents sujets :
• la thématique de la « densité et santé » qui porte à s’interroger sur la place de la nature en ville, la question
des « sols vivants », la proximité et la porosité des espaces de nature, la répartition, la qualité et le
dimensionnement des espaces publics, la végétalisation et la renaturation ;
• la question liée à l’eau, à la présence de la Meuse et de ses affluents avec l’enjeu de « dessiner la ville
fleuve » dans un contexte sensible impacté par les changements climatiques ; la nécessité de travailler
sur les rives et leurs usages, de mettre en place un grand parc de « fond de vallées » pour accroitre la
qualité de vie dans les vallées ;
• la valeur des centralités locales, des équipements et services disséminés sur le territoire comme lieux
potentiels d’intensité urbaine, capables d’organiser la « ville des voisins » ;
• l’importance du système de transport en commun structurant dans l’organisation de la ville et l’identification
des lieux éco-mobiles stratégiques à intensifier ;
• l’émergence des micro-mobilités et la croissance des modes actifs qui dessinent de nouvelles configurations
spatiales ;
• les liens à créer entre les territoires de vallées et de plateaux pour plus de justice spatiale ;
• l’économie de la ressource ; qui interroge le renouvellement du tissu urbain, les formes urbaines (compacité
et mixité) mais aussi l’utilisation du sol dans un objectif de « zéro artificialisation » ;
• les économies dans la ville productive, apprenante, entreprenante et habitante à valoriser et mixer ;
• …
La travail des équipes a également mis en exergue les nombreux atouts et spécificités du territoire sur
lesquelles s’appuyer. Le territoire de Liège est riche et contrasté, héritage d’une géographie puissante et
d’une histoire millénaire. La ville présente une diversité de paysages et un réservoir d’espaces non-bâtis
important (80% du territoire communal). La ville est également composée d’une juxtaposition de lieux de
vie, d’habitats, de formes urbaines et de populations qui constituent son identité complexe et hybride.
La ville est aussi capitale économique de la Wallonie et cœur d’un grand bassin de vie, animé par des
acteurs majeurs (Université, Hôpitaux, secteurs culturel, touristique, d’enseignement, etc.) et les tissus
associatif, citoyen et économique.
Traduire les réflexions en ambitions territoriales
Le processus de recherche et de débat a fait émerger une nouvelle vision spatiale pour Liège. Cette
vision territoriale est construite autour de 9 ambitions qui donnent un cadre pour agir autour d’un
imaginaire commun. Elles sont réunies en trois images fortes : ville « fertile », ville « des courtes distances
» et ville « fleuve ».
La définition des 9 ambitions constituent une étape clé dans l’élaboration du Projet de territoire, marquée
par un texte politique fort intitulé « Manifeste ». Elles ont également été discutées avec une centaine de
Liégeois.es lors de panels citoyens qui se sont tenus dans le cadre de l’exposition.
Les stratégies pour mettre en œuvre les 9 ambitions sur le territoire sont précisées et traduites spatialement
dans le Projet de territoire à travers des cartes et schémas qui guideront l’évolution de la ville pour les prochaines
années (parties III et IV du Projet de territoire).

partie 2 : Les ambitions
21
Le Projet de territoire de Liège : une vision forte et partagée, autour de
9 ambitions. Ces 9 ambitions sont interdépendantes : l’une engage
l’autre et inversement. Elles constituent un système complet, celui
d’une ville accueillante, accessible et solidaire, durable et solide, qui
défend la qualité de l’environnement tant bâti que non-bâti.
Liège, ville fertile
1. La préservation de nos terres boisées,
naturelles et agricoles
2. La création d’une chaîne de parcs
à l’échelle de la ville
3. La transformation de l’existant :
un urbanisme de la ressource
Liège, ville des courtes distances
4. L’intensification urbaine
autour de pôles
5. L’aménagement de liaisons « haut-bas »,
entre vallées et plateaux
6. La mise en place d’un maillage
d’espaces publics de proximité
Liège, ville fleuve
7. Le développement de l’offre nouvelle
dans les vallées
8. La réappropriation des berges du
fleuve et des rivières
9. La désimperméabilisation et la
renaturation de notre sol

22 partie 2 : Les ambitions
Liège, ville fertile
Alors que les exercices de planification traditionnels
visent avant tout à déterminer les futures zones de
développement et les espaces privilégiés de l’aménagement,
le Projet de territoire fait le choix d’inverser
le regard, en désignant en premier ce qu’il faut à
tout prix préserver.
Aménager la « ville fertile », c’est changer le regard
sur la manière d’appréhender ces espaces naturels
; faire le choix de les protéger avant tout et
de les considérer comme des composantes d’une
infrastructure verte et écologique qui organise la ville
et la rend plus habitable pour les humains, la faune
et la flore. Les espaces non bâtis sont et peuvent
aussi être le support de qualités économiques.
Aménager la « ville fertile », c’est également donner
la priorité à un urbanisme de la transformation.
C’est considérer le capital bâti existant comme une
ressource avec laquelle composer, pour prioritairement
transformer, augmenter, mettre à jour plutôt
que remplacer ; dans une logique de sobriété, de
circularité et de limitation des coûts environnementaux.
Plus globalement, c’est défendre l’objectif de
préserver et valoriser un héritage. La ville de Liège
est en effet caractérisée par un patrimoine exceptionnel,
des tissus urbains anciens, et des immeubles
et ensembles contemporains d’une grande qualité.
Thier-à-Liège ©Matthieu Litt
Liège a la chance de disposer de nombreux espaces
non-bâtis. Ces sols sont une richesse et une ressource,
ils représentent un patrimoine commun et
offrent des services dits « écosystémiques » (biodiversité,
détente, rencontre, production de nourriture,
régulation climatique…).
Aménager la ville fertile, c’est assurer
l’attractivité, la qualité de vie et la résilience
du territoire.

partie 2 : Les ambitions
23
« Liège, ville fertile » se décline en trois grandes ambitions :
01
La préservation des terres boisées, naturelles et agricoles
2000 hectares de nature sur le territoire
dont la moitié qui reste à protéger de l’urbanisation
Face à la crise climatique et à l’effondrement de la biodiversité, la protection et le
développement de la nature font partie des enjeux majeurs pour les décennies à
venir. Sur le territoire, la présence de la nature répond à de nombreux usages :
apporter une régulation thermique, ralentir l’écoulement des eaux, purifier l’air,
améliorer le bien-être et la santé des habitants. Pourtant, la densification, l’étalement
urbain, la fragmentation des habitats et l’artificialisation des sols sont autant
d’éléments qui participent au déclin et au morcellement des espaces de nature
et de la biodiversité.
Le Projet de territoire vise à protéger les terrains naturels, boisés et agricoles afin
de conserver la qualité paysagère et la capacité nourricière des sols, et de freiner
l’urbanisation des terrains non-bâtis dans la perspective du « zéro artificialisation ».
02
La création d’une Chaine de parcs à l’échelle de la ville
Un espace vert de qualité accessible à 100% des habitants
Coteaux, terrils, friches, parcs, voiries, voies d’eau… 80% de la ville est constituée
d’espaces non bâtis. Néanmoins, une grande part de ces espaces sont peu utilisés
ou inaccessibles. Au-delà de leur préservation, l’ambition est de valoriser ces espaces,
de les rendre accessibles, de permettre leur traversée et de les relier entre eux par des
cheminements pour modes doux de qualité, afin de constituer une grande « Chaine
des parcs » qui se déploie dans les vallées, sur les versants et les plateaux.
Plus qu’un simple projet d’aménagement d’espaces verts, la Chaine des parcs du
Projet de territoire a un pouvoir très structurant : elle forme une infrastructure verte
qui valorise le cadre de vie, guide l’urbanisation et initie de nouvelles pratiques et de
nouveaux modes de déplacement sur le territoire.
03
La transformation de l’existant : un urbanisme de la ressource
Adopter le réflexe « priorité à la rénovation » en amplifiant
la production d’offre nouvelle dans du bâti existant
Le territoire de Liège comporte une part importante d’espaces mutables (halles
industrielles, ateliers, commerces, friches) représentant un potentiel de 600 ha dans
la vallée. Les tissus urbains existants présentent aussi un formidable potentiel de
requalification, transformation ou densification.
Le Projet de territoire invite à reconstruire « la ville sur la ville », à valoriser le déjà là, à
intensifier le bâti et hybrider les fonctions. Cette approche revêt aussi une dimension
économique (circularité des matériaux, nouveaux métiers, artisanat, formation, etc.)

24 partie 2 : Les ambitions
Liège, ville fertile
Quelques retours citoyens
Les retours citoyens exprimés lors de l’exposition « Vivre Liège Demain »
confirment l’importance des ambitions liées à la ville “ville fertile”. Le
sujet de la nature en ville est central pour les participants qui citent le
rôle joué par la nature dans l’adaptation du territoire aux évènements
comme le réchauffement climatique (corridor biologique, écologique,
régulation thermique), la pandémie de COVID (besoin de nature) et plus
globalement dans un contexte de recherche d’attractivité pour Liège.
Si l’enjeu de la préservation des terres naturelles est plébiscité, les
mécanismes de mise en œuvre posent question : comment interdire
l’urbanisation d’un terrain apte à accueillir de l’urbanisation ? Pour
certains participants, il est par ailleurs important de trouver un équilibre
entre besoin de nature et besoin de logements. L’attention est également
attirée sur les lieux denses en manque d’espaces verts.
La création d’une Chaine des parcs répond aux attentes des citoyens
car elle répond à de multiples enjeux : de biodiversité (préserver les sites
refuges, favoriser les corridors écologiques), de qualité de vie (santé,
bien-être), et de sociabilité (lieux de promenades et de rencontres).
Certains participants souhaitent cependant ne pas faire des espaces
verts de la Chaine des parcs des « sanctuaires » ; ces espaces doivent
pouvoir être exploités et utilisés. D’autres, à l’inverse, seraient favorables
à un « ré-ensauvagement » de ces espaces.
Par rapport à l’ambition d’un urbanisme de la ressource, les panels
insistent sur l’importance de continuer à produire du logement et d’encourager
la rénovation et la réhabilitation de bâtiments anciens.
Extrait de la fresque graphique réalisée
dans le cadre des panels citoyens
©Citytools et Visuality.eu

partie 2 : Les ambitions 25

26 partie 2 : Les ambitions
Liège, ville des courtes distances
Le concept de « ville des courtes distances » défend
l’idée que, dans la ville idéale, on puisse trouver près
de chez soi, à 15 minutes à pied ou à vélo, tout ce qui
est essentiel à la vie : s’alimenter, travailler, s’amuser,
se cultiver, faire du sport, se déplacer, se soigner, le
tout dans un cadre vert et attractif. L’objectif étant
de limiter les déplacements polluants, d’améliorer le
cadre de vie et d’intensifier la vie sociale.
sport et culture, loisirs, etc), aux maillages des espaces
publics et de nature, pour que densification
rime avec intensification de la vie sociale et des différentes
économies (habitante, apprenante, entreprenante,
active et productive).
Aménager la ville des courtes distances signifie identifier
les sites les plus à même de porter les nécessaires
développements à venir, car des besoins en logements,
en services et en activités sont à rencontrer.
Le Projet de territoire affirme des partis-pris en ce
sens, en proposant que l’offre nouvelle ne soit pas
développée partout, mais dans les espaces les plus
capables : des sites ou des axes bien connectés
aux réseaux de transport structurant, proches des
services et des centralités, déjà urbanisés ou intégrés
au tissu urbanisé dense. Mais reconstruire « la ville
sur la ville » et densifier la ville existante nécessite de
rendre la ville désirable pour les nouveaux habitants,
les entreprises et les usagers.
Organiser la ville des courtes distances, doit ainsi
permettre de donner la priorité aux piétons et aux
cyclistes, aux usages de la vie urbaine (emplois,
enseignement, commerces, équipements, services,
La ville des courtes distances vue par
J. Joncheray, artiste illustrateur
©J. Joncheray pour la Ville de Liège
Aménager la ville des courtes distances,
c’est accueillir la croissance,
apporter plus de bien-être tout en préparant
le territoire à l’ère post-carbone.

partie 2 : Les ambitions
27
« Liège, ville des courtes distances » se décline en trois grandes ambitions :
04
L’intensification urbaine autour de pôles
13 lieux retravaillés en veillant à la diversité des activités,
à la qualité des espaces publics et des logements créés
Ville centre d’une grande agglomération, Liège dispose d’un bon maillage en
transport collectif (bus, train), qui va être encore amplifié dans les années à venir
(tram, busway). Liège possède également des équipements (parking relais, etc.) en
entrée de ville, destinés à organiser le transfert modal vers le cœur d’agglomération.
Ce réseau de transport structurant et ces équipements font émerger des lieux stratégiques
sur le territoire : des lieux « carrefours », bien desservis, autour desquels
imaginer des quartiers plus mixtes, où le logement et les activités économiques
prendront place dans des espaces riches en services du quotidien, appuyés sur
des espaces publics de qualité.
05
L’aménagement de « liaisons haut-bas »,
entre vallées et plateaux
10 liaisons haut-bas qualitatives, à haute valeur paysagère
Liège est caractérisée par une géographie contrastée. Certains quartiers sont isolés
et franchir le dénivelé entre vallées et plateaux constitue un défi pour les mobilités
actives, encore accentué par des effets frontières (ponts, voies rapides, etc.).
Le Projet de territoire identifie de nouveaux axes d’intensification, perpendiculaires
à l’axe de la Meuse, pour relier les vallées aux plateaux. Les 10 liaisons haut-bas
permettant de relier les centralités et lieux d’intensification à travers des itinéraires
pour modes doux, adaptés aux nouvelles mobilités dans un cadre paysager qualitatif.
Ces nouveaux axes sont également des axes de développement de la vie
urbaine et sociale, par l’accueil de logements, activités, services et équipements.
Les 10 « liaisons haut-bas » forment une nouvelle trame structurante, qui permet
de régénérer le territoire autour de sa géographie et des nouvelles mobilités.
06
La mise en place d’un maillage d’espaces publics de proximité
Une place, un parc, un square accessible à 10 minutes
Tous les quartiers de Liège ne disposent pas d’une place identitaire, d’un espace
vert de qualité, d’une avenue plantée. Certains équipements de détente et de
jeux pour les enfants sont vieillissants ou ne répondent plus aux attentes. Il y a un
enjeu à poursuivre l’action sur l’espace public, à créer des micro-centralités locales
comme lieux de rencontres apaisés au sein de tous les quartiers, à travailler sur les
liens (passage, galerie, chemin) qui sont autant d’opportunités de micro-projets.
À travers ce maillage d’espaces publics de qualité, l’objectif est de diffuser les
caractéristiques d’un cadre de vie revalorisé, et distribuer de manière plus équitable
les qualités urbaines sur le territoire.

28 partie 2 : Les ambitions
Liège, ville des courtes distances
Quelques retours citoyens
Dans les différents panels, l’avènement de la ville des courtes distances
génère un grand intérêt ; d’autant que Liège dispose déjà d’une bonne
desserte en transport en commun et d’une bonne échelle pour le développement
de la marche et du vélo.
Les participants souhaitent une ville mobile et apaisée, et déplorent une
situation insatisfaisante aujourd’hui : qualité des trottoirs et des espaces
publics, présence anxiogène de la voiture, manque de sécurité, de visibilité
et de lisibilité des parcours cyclables, offre en transport collectif
parfois saturée et inconfortable sur certaines lignes. L’enjeu de contrer
la difficulté liée au relief est également épinglé. Les attentes en matière
de développement de la mobilité active sont donc importantes.
L’ambition de la Ville de viser un urbanisme bas-carbone, en liant urbanisation
et offre en transport en commun, est bien comprise et partagée.
Néanmoins, il s’agira de rendre ces lieux d’intensification attractifs (bruit,
pollution) mais aussi abordables pour tous les revenus, accueillants pour les
familles et bien équipés en termes de mobilité (offre de micro-mobilité et de
mobilité partagée, parkings sécurisés pour vélos, possibilité d’embarquer
son vélo dans le train ou le bus). Les liaisons haut-bas répondent à un
enjeu fort de mobilité et de proximité. Les participants mettent l’accent
sur l’importance des services et commerces de proximité.
Une insatisfaction liée à l’espace public est souvent épinglée ainsi
que le manque d’espaces de jeux pour les enfants. Les participants
souhaitent qu’une attention soit portée aux PMR. La nuisance liée au
parking sauvage est abordée.
Extrait de la fresque graphique réalisée
dans le cadre des panels citoyens
©Citytools et Visuality.eu

partie 2 : Les ambitions 29

30 partie 2 : Les ambitions
Liège, ville fleuve
Liège s’est construite autour de la Meuse et de ses
affluents, l’Ourthe et la Vesdre. L’eau et les vallées
représentent l’identité liégeoise. Elle a dessiné les
formes urbaines, contraint les déplacements (voies
sur berges, ponts), organisé un pan de l’économie,
valorisé l’habitat et aggloméré les lieux de vie.
Cependant, l’eau représente aussi une menace, et
les phénomènes de crue nécessitent d’être mieux
appréhendés dans un contexte d’accélération des
changements climatiques ; même si la problématique
est à considérer à l’échelle des bassins versants.
Tourner la ville vers son fleuve doit permettre d’amplifier
les activités urbaines en lien avec l’eau (de détente
et de loisirs, sportives, d’horeca, de tourisme, de
mobilité, etc.), redévelopper de nouvelles ambiances
paysagères et accueillir de nouveaux programmes.
La cohabitation de la ville avec l’eau doit ainsi être
repensée et renforcée, pour générer des lieux et
des espaces de qualité, et offrir un confort d’usage
et un cadre de vie qualitatif pour les habitants, les
entreprises et les usagers de la ville.
Canal de l’Ourthe ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Aujourd’hui, même si les objectifs d’aménagement
évoluent, que de grands travaux sont en cours (tram,
boulevards urbains, réaménagement des rives de
Meuse), les berges sont encore majoritairement minéralisées
et encombrées d’axes routiers qui établissent
un rapport brutal à l’eau. Cette omniprésence de
la voiture et des voiries crée des effets barrière et
appauvrit la diversité des ambiances fluviales.
Aménager la ville fleuve, c’est accroitre
l’attractivité résidentielle et économique
de la vallée, et plus globalement de la
ville-centre d’une grande agglomération.

partie 2 : Les ambitions
31
« Liège, ville fleuve » se décline en trois grandes ambitions :
07
Le développement de l’offre nouvelle dans les vallées
Plus de 80% des nouveaux programmes
à développer dans la ville fleuve
Une partie de l’offre nouvelle (en logements ou pour de l’activité économique) continue
de se développer sur des zones non artificialisées, loin des services nécessaires
à la vie quotidienne.
Le Projet de territoire veut prioriser et orienter les interventions dans des vallées
revalorisées, très bien desservies en transport décarboné. Les réserves foncières
et les possibilités de transformation y sont importantes.
Ces nouveaux programmes s’intègreront à la trame urbaine via des processus de
densification ou de transformation qualitatifs et raisonnés. Chaque intervention dans
la vallée sera ainsi l’occasion d’amplifier et de compléter le maillage vert, de renaturer
le sol et de penser une nouvelle approche à l’eau (paysagère, récréative, ...).
08
La réappropriation des berges du fleuve et des rivières
50% de la voirie repris sur le territoire de la voiture,
comme levier de requalification
Le Projet de territoire souhaite amplifier la redécouverte du fleuve en développant le
projet d’un grand Parc fluvial en fond de vallées, associé à une mobilité décarbonnée.
L’ambition de développer un Parc fluvial passe par la transformation des infrastructures
routières qui longent les berges, au profit de nouveaux usages (continuités
piétonnes et cyclables, espaces de loisirs et détente). Il s’agit de diminuer l’usage
de la voiture, retravailler les schémas de circulation, continuer à développer l’offre
de transport en commun, réfléchir à la mobilité fluviale et agir sur le stationnement.
Cette réappropriation des berges est aussi un préalable à la création d’aménités
de loisirs et d’agrément, et de nouvelles activités (logements, bureaux, etc.) à
proximité de l’eau.
09
La désimperméabilisation et la renaturation de notre sol
Une réflexion sur les sols vivants,
spécifiquement appliquée dans la vallée
L’industrialisation a laissé des sols dégradés et pollués. La forte imperméabilisation
des vallées crée des ilots de chaleur et augmente le risque d’inondations.
Pour s’adapter aux périodes de canicule et de fortes pluies, et pour diversifier les
usages, il est nécessaire de retrouver partout où c’est possible, dans l’espace
public comme dans l’espace privé, de la pleine terre et des sols intégrés dans le
cycle de l’eau. La plantation d’arbres à grande échelle entreprise par la Ville dans
le cadre du Plan Canopée participe de cette stratégie.

32 partie 2 : Les ambitions
Liège, ville fleuve
Quelques retours citoyens
La ville fleuve est la ville identitaire et chère au coeur des Liégeois·es ;
c’est le lieu de la vie urbaine et collective où développer le contact
social. Les travaux déjà entrepris ou en cours sont salués : écoquartier
à Coronmeuse, parc de la Boverie, réaménagement des quais
de Meuse… Dans un même temps, la ville fleuve est marquée par la
question sociale que les participants souhaitent remettre en avant. Il
y a un enjeu d’intégration des publics plus défavorisés. La ville est et
doit rester une ville d’accueil.
Améliorer la qualité de vie dans la vallée est un objectif essentiel pour
les participants : accroitre la place de la nature, améliorer les mobilités
actives et diminuer la place occupée par la voiture. La création « d’un
grand parc en fond de vallée » participe ainsi de cet objectif : désimperméabiliser,
renaturer, planter. Ces principes ne doivent pas s’appliquer
qu’aux rives et aux berges, mais doivent percoler dans les quartiers. Pour
les participants, la question du canal de la Dérivation apparait centrale.
La « ville fleuve » évoque également la question de l’eau et de l’inondabilité
; comment gérer les risques liés aux cours d’eau et aux inondations
? Il y a un souhait partagé de retrouver un contact à l’eau (plage,
lieux de baignade), retrouver de l’espace près des berges - si possible
de l’espace planté -, poursuivre le réaménagement des berges (vers le
quai Saint-Léonard par exemple). Le fleuve comme moyen de transport
est également souvent abordé, l’atout de la navette fluviale est relevé.
Extrait de la fresque graphique réalisée
dans le cadre des panels citoyens
©Citytools et Visuality.eu

partie 2 : Les ambitions 33

34 projet de territoire de liège

projet de territoire de liège
35
partie 3
la structure territoriale

36 partie 3 : la structure territoriale
introduction :
la structure territoriale
La nouvelle structure territoriale de Liège est
l’élément central du Projet de territoire. Elle a été
élaborée pour répondre aux 9 ambitions définies
dans le chapitre précédent.
D’un point de vue opérationnel, la nouvelle structure
territoriale doit guider l’évolution de la ville pour les
prochaines années. Elle s’adresse aux différentes
échelles - du territoire global, aux quartiers et à
certains lieux -, et forme un cadre coordonnant les
interventions de différentes natures. Les recommandations
formulées s’appliquent à tout le territoire, à
toutes politiques spatiales et à tout projet urbain.
Vue sur la Meuse
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
37
Une ville, un territoire
Liège est le cœur d’un bassin de vie de
800.000 habitants et le moteur économique
d’une grande agglomération.
La nouvelle structure territoriale définie dans le présent
document s’inscrit dans une vision élargie, qui
considère la ville comme l’espace central et identitaire
d’un territoire plus vaste.
Elle doit aider à « diffuser » les valeurs urbaines et
les ambitions au-delà des limites administratives :
préserver les sols non bâtis, valoriser les paysages,
les lieux de vie et les tissus bâtis historiques, organiser
une grande infrastructure verte, recentrer les
développements autour de pôles et d’axes privilégiés,
créer un maillage de liaisons pour modes doux, etc.
Le travail de réflexion et de conception du Projet de
territoire de Liège s’appuie donc sur :
» des spécificités : les éléments issus de notre
héritage, qui font l’identité du bassin liégeois
et que nous souhaitons conserver, améliorer,
amplifier et transmettre aux générations
futures ;
» des virages : les nouvelles orientations d’aménagement,
qui doivent guider les choix et les
interventions.
Le Projet de territoire s’inscrit aussi – déjà – dans les
principes et concepts développés dans la nouvelle
stratégie territoriale wallonne en cours d’élaboration,
tels que « l’optimalisation spatiale » et les « périmètres
de centralité » (projet de « Schéma de développement
territorial », SDT, adopté par le Gouvernement
wallon en mars 2023).
La Ville de Liège, ville-centre d’une agglomération
©Ville de Liège

38 partie 3 : la structure territoriale
Le Projet de territoire porte une structure spatiale articulée autour de
trois images fortes pour Liège, à partager avec l’ensemble des acteurs
de la fabrique de la ville.
Liège, ville fertile
Les conditions physiques qui accueillent
la ville - la topographie,
le sol, l’eau, la nature - sont au
centre de la nouvelle structure territoriale.
L’objectif est de changer
le regard sur la manière d’appréhender
la ville des espaces ouverts,
du non-bâti, et de définir
une infrastructure verte et écologique
claire qui structure la ville
et la rende plus habitable, plus
écologique.
Liège, ville des
courtes distances
Les notions de densité, mobilité,
nature et cadre de vie sont
des enjeux de la ville de demain.
La nouvelle structure territoriale
combine ces éléments et identifie
des nouveaux axes et lieux de
développement et d’« intensification
», qui permettront d’accueillir
la croissance, d’apporter plus de
bien-être tout en préparant le territoire
à l’ère post-carbone.
Liège, ville fleuve
L’eau et la géographie du bassin
versant ont toujours été la matrice
du développement de la ville. Les
vallées sont le cœur de la stratégie
spatiale. La ville doit rétablir un
lien avec l’eau et son substrat à
même de générer plus de qualités
publiques et de confort d’usages.
Cet objectif peut s’incarner par la
régénération des vallées autour
d’un grand « Parc fluvial ».
Le travail cartographique, qui assure la déclinaison dans
l’espace des ambitions, fait alors émerger une vision prospective
du territoire qui articule les rôles et les fonctions,
et identifie les lieux « leviers » devant orienter le développement
de la ville, renforcer ses qualités urbaines et son
habitabilité.
La structure territoriale s’organise sur base
de 7 éléments interdépendants :
A. des espaces de nature à préserver
B. une Chaine des parcs à créer
C. le Parc fluvial à dessiner
D. le cœur métropolitain à amplifier
E. 13 pôles à intensifier
F. 10 liaisons haut-bas à créer
G. un potentiel de régénération à révéler

partie 3 : la structure territoriale
39
A. DES ESPACES DE NATURE À PRÉSERVER
Liège, un archipel vert
« La ville qui se déploie au-delà de la ville centre et des coteaux boisés est constituée d’un tissu
diffus d’habitats ouvriers anciens et résidentiels plus récents. Le territoire est ponctué de terrils,
de grandes emprises industrielles délaissées, de poches agricoles résiduelles et est entrecoupé
d’infrastructures routières et ferroviaires. Les espaces de nature composent quant à eux une
constellation sans logique apparente. Souvent, les constructions ceinturent de véritables morceaux
de paysage qui deviennent de fait difficilement accessibles, et restent peu visibles. La désindustrialisation
et le retour progressif de la végétation sur les sites délaissés laissent émerger de manière
spontanée une structure paysagère aux dimensions et au pouvoir structurant sans précédent. »
© Michel Desvigne Paysagiste,
Consultation internationale
Le Projet de territoire considère le
sol non bâti comme une ressource
essentielle et précieuse, un patrimoine
commun à préserver. Malgré
son caractère très urbain, le territoire
communal présente encore de très
nombreux espaces de nature.
Un paysage exceptionnel
et singulier à révéler
Au croisement de trois cours d’eau
importants (la Meuse, l’Ourthe et la
Vesdre) et à l’intersection de trois
aires agro-géographiques (Hesbaye,
Ardenne-Condroz, Pays-de-Herve),
Liège est une « ville-paysage » qui
s’est développée sur un site naturel
exceptionnel. Ces géographies
puissantes – le sol, le fleuve et les
rivières, la topographie – lui confèrent
une individualité et des caractères
multiples qu’il s’agit de préserver,
révéler et valoriser.
plateau
rive gauche
altitude : 190m
vallée
altitude : 60m
eau
vallée de la meuse
versant
900m de large de Cointe au Sart-Tilman
L’occupation du sol à Liège
©Ville de Liège
plateau
rive droite
altitude : 260m
Une géomorphologie singulière, un site de vallée©Ville de Liège
Il conviendra de s’appuyer sur les qualités
paysagères déjà présentes, pour ancrer tout
développement urbain dans sa géographie
locale, assurer une bonne intégration des interventions
et permettre une recomposition
cohérente et sensible du territoire liégeois.

40 partie 3 : la structure territoriale
Quatre grandes composantes paysagères
Les terrils du Thier-à-Liège ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
L’Ourthe et ses coteaux ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
La Meuse ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
La forêt du Sart-Tilman ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
41
©Ville de Liège

42 partie 3 : la structure territoriale
Changer le regard sur les sols
En rendant de multiples services écosystémiques
(agréments, biodiversité, production alimentaire, etc.),
les sols sont des agents fondamentaux pour la transition
écologique et pour la construction du projet de
la ville de demain. Ils sont des ressources précieuses,
non renouvelables, soumises à de fortes pressions :
agriculture intensive, artificialisation, pollution etc.
Ils représentent un enjeu majeur et hébergent une
grande partie de la biomasse terrestre.
Préserver les espaces de nature
Les mesures compensatoires de l’urbanisation (végétaliser
et reconstituer un milieu naturel détruit) ne
permettant pas d’enrayer la « perte nette écologique »,
le Projet de territoire préserve la majeure partie des
espaces de nature. Il identifie ainsi les ensembles
non-bâtis de plus de 1 hectare comme des ensembles
stratégiques dans l’adaptation du territoire aux changements
climatiques. Ces espaces, localisés sur les
versants et plateaux, forment une trame de nature
structurante et résiliente. Dans les décennies à venir,
les développements urbains nécessaires à la ville devront
s’articuler de la façon la plus délicate possible à
cette trame de nature, en l’intégrant sans l’impacter.
La carte suivante détermine précisément les emprises
à préserver, pour un total d’environ 2000 hectares
de nature.
En complément de ces ensembles non-bâtis, les
versants et les plateaux accueillent également des
espaces de verdure de plus petite échelle à l’intérieur
des grands ilots bâtis. Il s’agit généralement
de jardins privés. Mis bout à bout, ces poches de
paysages forment une « couronne verte », refuge de
biodiversité à amplifier.
Jupille, maraichage au « Champ des possibles »
©Matthieu LITT pour la Ville de Liège
Vue des Haïsses vers Chênée
©Matthieu LITT pour la Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
43
Le Projet de territoire défend l’enjeu de
la qualité des sols et préserve 2000 ha
d’espaces de nature existants
Les espaces de nature à préserver
©Ville de Liège

44 partie 3 : la structure territoriale
b. une Chaine de parcs à créer
Liège : un archipel vert à recomposer
Si le Projet de territoire s’organise autour des espaces
de nature, il ne se contente pas de défendre leur
préservation, mais définit un véritable « système » :
les nombreux espaces ouverts de la ville (poches agricoles
enclavées, grands terrains agricoles, espaces
boisés, terrils, parcs, cimetières parfois, etc.) sont
ainsi appelés à constituer les maillons d’une nouvelle
trame paysagère de grande ampleur.
Il s’agit donc de mettre en réseau les 2.000 hectares
de sites non bâtis pour constituer une grande Chaine
des parcs à l’échelle du territoire communal. Cette
nouvelle structure paysagère s’appuie sur l’existant
et le révèle, en considérant ces espaces aujourd’hui
(souvent) délaissés et peu accessibles comme de
véritables atouts pour recomposer le territoire.
La Chaine des parcs :
« L’enjeu est de faire émerger une chaîne de parcs en s’appuyant sur toutes les opportunités
existantes et à révéler. La nouvelle structure paysagère qui émerge, associe les éléments de
géographie naturelle et de géographie artificielle. Les nouveaux cheminements se raccordent aux
coteaux boisés existants. »
» identifie les espaces naturels pour en faire des
lieux qui ne soient plus repliés sur eux-mêmes
mais diffusent leurs qualités paysagères ;
» relie ces lieux par des liens, des parcours (points
d’entrée et traversées) afin de les mettre en réseaux
et composer une figure globale et cohérente.
© Michel Desvigne Paysagiste,
Consultation internationale
Liège : une constellation d’espaces ouverts à mettre en projet
©Michel Desvigne Paysagiste, Consultation internationale, 2022

partie 3 : la structure territoriale
45
L’échelle du territoire communal
offre une échelle appréhendable,
sur laquelle il est possible d’agir
concrètement
La figure de la Chaine des parcs participe à améliorer
le cadre de vie. Elle initie de nouvelles pratiques et de
nouveaux parcours, participe à la renaturation des
rues, irrigue le tissu urbain de réseaux de mobilités
douces (promenades, voies vertes) et écologiques
(liaisons écologiques pour la faune et la flore).
L’ensemble de ces sites et de ces liens constitue la
base de l’infrastructure verte de la ville de Liège. Les
espaces sont revalorisés et constituent des éléments
structurants à partir desquels recomposer le territoire ;
un territoire de taille appréhendable à pied et à vélo,
et une échelle de projet réaliste et opérationnelle.
rue Fond des Tawes, un tissu urbain
qui ignore ses espaces ouverts
©Michel Desvigne Paysagiste,
Consultation internationale, 2022
Terril de Batterie-Ancien, une ville qui tourne le dos à ses espaces ouverts
©Matthieu LITT pour la Ville de Liège
Les maisons situées Boulevard Hector Denis ceinturent en partie le site du Terril de Batterie-Ancien.
Cet élément remarquable du paysage liégeois devient de fait enclavé et difficilement
accessible

46 partie 3 : la structure territoriale
Les lieux constitutifs de la Chaine des parcs
Parmi les nombreux espaces ouverts dont bénéficie la ville, des sites stratégiques sont
identifiés pour leur capacité à composer une charpente d’espaces de nature cohérente.
Les lieux sont sélectionnés sur base de leurs :
» qualités paysagères : grande unités boisées, hydrographiques, points de
vue remarquables ;
» valeurs patrimoniales : éléments paysagers ou architecturaux remarquables,
vestiges miniers ou industriels, terrils, monuments de mémoire ;
» valeurs écologiques et agricoles : sites protégés, jalons d’un corridor
écologique, sites à usage agricole permettant la pérennisation d’une agriculture
urbaine et renforçant le maillage écologique ;
» accessibilité : présence d’un réseau de voies douces dans ou aux abords
du site, présence d’une accroche au réseau de transport ;
» valeurs d’usages : capacité à accueillir du public, présence d’un équipement
touristique, culturel, sportif d’envergure métropolitaine ;
» situation dans la figure d’ensemble : jalon d’une continuité paysagère
ou écologique, espace ouvert à préserver dans un contexte de bâti fermé
ou situé à proximité de grands équipements.
Les liens constitutifs de la Chaine des parcs
La Chaine des parcs est également constituée de liens existants ou à créer, qui relient
les différents lieux entre eux afin de constituer des boucles cohérentes entre les différents
sites de la Chaine des parcs. Ces liens assurent une desserte plus homogène et équitable
du territoire, et créent aussi des accès vers les poches de verdure depuis les quartiers
denses des vallées. Ils constituent des parcours confortables et de qualité, accompagnés
d’usages sportifs, récréatifs, productifs, de biodiversité, etc. On en distingue deux types :
» les liens principaux qui représentent les liens structurants entre les lieux
emblématiques de la Chaine des parcs. Ils contribuent à une mise en scène
du grand paysage et une valorisation des panoramas ;
» les liens secondaires qui permettent de relier des grands intérieurs d’ilots,
d’organiser un maillage plus fin et d’étoffer les cheminements.

partie 3 : la structure territoriale
47
La Chaine des parcs
©Ville de Liège
La Chaine des parcs constitue à la fois un réseau
structurant de grands espaces verts, qui rayonne
sur un grand territoire, et un réseau d’espaces
de proximité qui répond aux besoins des quartiers
pour constituer ainsi un grand système
de nature qualitatif et accessible, participant
à l’épanouissement des habitants et usagers
de la ville.

48 partie 3 : la structure territoriale
Concrétiser la Chaine des parcs : exemples d’actions à mener
©Michel Desvigne Paysagiste, Consultation Internationale, 2022
Désenclaver les grands cœurs d’ilots
Rendre les terrils accessibles
Créer un parcours mettant en scène le grand paysage
Tisser des continuités cyclo-piétonnes entre plateau et vallée
Ouvrir les équipements sportifs sur la ville

partie 3 : la structure territoriale
49
Valoriser les espaces naturels existants
Créer des nouveaux chemins entre les parcelles agricoles (illustration à Bressoux)
Clarifier les parcours, connecter la ville dense aux plateaux (illustration à Grivegnée)
Requalifier l’espace public (illustration à Grivegnée)

50 partie 3 : la structure territoriale
Les 5 grands ensembles de la Chaine des parcs
Au sein de la figure globale, des entités spécifiques se distinguent, portant des
valeurs et une identité différenciées :
Le Parc agricole
La Chaine des parcs met en lumière le plateau agricole de Rocourt, qui s’articule autour
d’une boucle cyclo-pédestre (dont le RAVeL 31). Cette vocation est amplifiée par la traversée
de certains espaces, la protection des jardins potagers, la valorisation des pratiques
agricoles ou encore par l’aménagement de micro-lieux (restaurants, cafés, pépinières,
phytoremédiation, etc.).
Le Parc des terrils
Le boulevard des Hauteurs qui s’étire de Cointe au Thier-à-Liège en passant par le cimetière
de Saint-Walburge et les terrils Batterie Ancien et Nouveau structure ce territoire.
Cette séquence de la Chaine des parcs est caractérisée par un archipel d’espaces ouverts
très dense, des modes productifs et d’habiter spécifiques et un réseau de sentiers de
promenade déjà fort étoffé. La Chaine des parcs permettra d’organiser les parcours, de
raconter l’histoire minière des lieux par une signalétique adaptée et une mise en valeurs
des terrils (points d’arrêt, belvédères, sentiers thématiques, etc.).
Le Parc linéaire
Le boulevard des Hauteurs se poursuit de Saint-Nicolas à Cointe. Il met en lumière la
géographie naturelle et offre de nombreuses vues sur le grand paysage. C’est un élément
structurant sur lequel vient s’adosser la Chaine des parcs. Déjà bien identifié dans les
itinéraires et les pratiques habitantes, il devient la colonne vertébrale d’un « parc linéaire »,
articulant sur la partie ouest de son parcours (Boulevard Kleyer, Sainte-Beuve, RAVeL 210)
une succession de plusieurs espaces de nature importants, tels que le parc de Cointe,
le skateparc de Cointe et l’ancien Charbonnage Espérance et Bonne Fortune à Glain.
La Boucle de parcs
En rive droite, la Chaine des parcs s’organise autour d’espaces ouverts existants de
différentes natures – avec une identité forte pour certains (parc de la Chartreuse, bois de
Fayenbois, Ry-Ponet) –, reliés par une boucle principale à créer. Cette nouvelle promenade
devient un élément structurant et lisible possédant une identité propre. Le cimetière-parc
de Robermont est intégré comme une composante majeure de ce grand ensemble ainsi
que l’ancien fort de la Chartreuse qui doit également jouer un rôle essentiel dans l’attractivité
de la « boucle des parcs ».
La Forêt-parc
La Chaine des parcs prend naturellement appui sur les grands espaces boisés du Sart-Tilman
avec la création d’un parcours qui met en scène le grand paysage, valorise les
panoramas et s’appuie sur le musée en plein-air. De nouvelles fonctions attractives et
atypiques peuvent venir compléter l’offre (parcours initiatiques ou ludiques, belvédère
s’élevant au-delà de la cime des arbres, etc.). La forêt métropolitaine du Sart-Tilman
constitue une destination très spécifique à amplifier.

partie 3 : la structure territoriale
51
Les 5 grands ensembles de la Chaine des parcs
©Ville de Liège

52 partie 3 : la structure territoriale
c. Le Parc fluvial à dessiner
« Le Fleuve a contribué à l’essor de la ville depuis le Moyen-Âge en
passant par la révolution industrielle. Le rapport à l’eau était au cœur
des innovations urbaines, sociales et architecturales présentées lors
des expositions internationales de 1905 et 1930. Progressivement, les
espaces dédiés au fleuve ont été canalisés pour permettre le développement
urbain, la construction de nouveaux quartiers mais aussi pour
permettre à l’automobile de circuler. Aujourd’hui, la redécouverte du
Fleuve se dessine et est à accentuer. »
© Baumans-Deffet,
Consultation internationale
C’est dans les vallées que la densité de population
et d’emplois est la plus forte. C’est également là que
les infrastructures routières sont les plus présentes,
mobilisant l’espace, au détriment de la qualité des
espaces publics et de la végétalisation des berges.
La Chaine des parcs qui s’organise sur les plateaux
doit ainsi également se déployer dans les vallées,
autour d’un « Parc fluvial » à dessiner ; comprenant
des espaces végétalisés, accessibles à tous et offrant
une diversité d’usages. L’intensification et la recomposition
des vallées constituent bien le défi majeur
du projet d’avenir pour Liège, pour soutenir la qualité
de vie dans les lieux de forte densité et adapter le
territoire aux changements climatiques.
Cet enjeu de transformation urbaine nécessite une
nouvelle approche, plus radicale, pour renforcer la
résilience des vallées. L’objectif est de remodeler un
paysage fluvial composite, robuste et structurant,
de désimperméabiliser durablement le territoire, de
retrouver des berges plus naturelles, de créer des
zones d’expansion de crue, de rendre lisible et visible
le cheminement des eaux.
Le Parc fluvial se structure autour des principaux
cours d’eau – Meuse, Ourthe, Vesdre –, de leurs
tracés historiques (anciens méandres) et des canaux
(canal Albert et canal de l’Ourthe). Il améliore aussi
les traversées, se connecte à la Chaine des parcs
des versants et plateaux par des liaisons revalorisées,
s’élabore en lien avec la mise en place des lignes de
Tram et de Busway.
Longdoz, vue sur le canal de la Dérivation depuis le pont des Vennes
©Matthieu LITT pour la Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
53
Le « Parc fluvial » de Liège : un projet paysager
global pour les vallées, relié à la Chaine des
parcs des plateaux.
Le Parc fluvial
©Ville de Liège
Organiser un parc continu et structurant par le
réaménagement des voies d’eau (rives et berges)
et des anciens méandres. La « matrice publique »
(le réseau des voiries et des places) participe
aussi à ce projet, en assurant des liens fins pour
les modes actifs, en offrant une diversité d’usages
et en accueillant des plantations et du mobilier
urbain.

54 partie 3 : la structure territoriale
Le Parc fluvial : un réseau d’espaces verts et bleus,
et un rééquilibrage entre rive gauche et rive droite
Des espaces structurants
Les anciens bras d’eau, devenus de grands boulevards et avenues qui présentent
des largeurs généreuses (boulevards Émile de Laveleye, de l’automobile, d’Avroy, de
la Sauvenière, etc.), sont appelés à jouer un rôle déterminant dans la création du Parc
fluvial dans les vallées. Leur réaménagement en grands parcs urbains linéaires permet
d’intégrer les notions de végétalisation, renaturation et gestion intégrées des eaux, de
donner une place prépondérante à la mobilité active, d’accueillir une diversité d’usages
ainsi que des activités sportives en plein air. Ces grandes séquences assurent la cohésion
et la combinaison des différents quartiers des vallées.
Si des travaux importants ont surtout été réalisés en rive gauche, et s’ils se poursuivent
en lien avec la création du tram, une nouvelle ambition est définie pour la rive droite avec
la requalification du canal de la Dérivation et du boulevard dit « de l’automobile ». Il s’agit
aussi d’amplifier les aménagements autour du canal de l’Ourthe pour créer un environnement
plus naturel.
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
55
Une attention particulière portée aux
confluences
01
Les différentes confluences sont des lieux stratégiques
puisqu’elles créent des ouvertures paysagères
importantes et permettent de mettre en lumière la
géographie singulière de Liège, avec deux séquences
importantes : (1) pointe nord d’Outremeuse - parc
Astrid - pointe sud de l’Ile Monsin (2) parc de la Boverie
- monument Gramme - bd Emile De Laveleye.
Ces lieux doivent être davantage valorisés, rendus
accessibles et équipés de manière spécifique (événements,
lieux de repos et de loisirs, horeca, etc.)
02
2 séquences importantes à valoriser
©Ville de Liège
Un travail de l’espace public sur un périmètre
élargi
Le travail de transformation le long des cours d’eau se
complète ensuite par une requalification des espaces
publics de pied de versant à « pied de versant » (lit
majeur de voies d’eau).
L’espace public est à réaménager, déminéraliser et
renaturer pour concevoir un système plus continu
d’espaces de respiration dans les vallées, appuyé
sur les voies d’eau.
Espace de respiration aménagé le long de la berge, Hamburg
©YD
Une séquence d’un système plus global
Le projet de tranformation compose une figure globale
et forte qui se connecte à la Chaine des parcs
des plateaux grâce à différentes liaisons haut-bas
(voir chapitre F).
Cette « armature de l’eau » se lie aussi à un plus
grand système de parcs en vallée : vers Seraing
(sites des hauts fourneaux), vers Droixhe et Monsin,
vers Chertal et Visé.
Illustration de la ville continue en vallée, et entre vallées
et plateaux
©L’AUC, Consultation internationale, 2022

56 partie 3 : la structure territoriale
Un Parc fluvial aux 3 identités :
un travail spécifique sur les rives et les berges
Réaménager les rives et les berges permet de développer des espaces de respiration le
long de l’eau, d’offrir une nouvelle relation à l’eau et de relier ces espaces par un réseau
de mobilité décarbonée efficace.
Le Parc fluvial s’appuie sur les trois cours d’eau principaux qui présentent des singularités
et des potentiels forts mais différenciés. Les aménagements du Parc fluvial doivent donc
considérer ces rôles différenciés et permettent de retrouver des usages diversifiés le long
des berges, avec l’objectif de générer de l’attractivité et une économie liée aux loisirs.

partie 3 : la structure territoriale
57
1. La Meuse et le canal Albert :
cours d’eau navigués, supports de l’activité économique et touristique
Le long de la Meuse et du canal Albert, le trafic fluvial et les activités portuaires sont en
plein essor. Endigués, les cours d’eau présentent des rives sous forme de murs de quai,
notamment aménagés pour l’accueil des activités liées au Port autonome de Liège. Le
long de ces cours d’eau, il s’agit de permettre la poursuite des activités économiques liées
à l’eau, de mieux partager l’espace des berges au profit d’usages diversifiés en fonction
des potentiels locaux (présence d’un quai bas, superficies disponibles sur les rives,...).
2. Le canal de la Dérivation et l’Ourthe Nord :
paysage linéaire, support des activités de sports et loisirs
L’Ourthe et le canal de la Dérivation sont deux cours d’eau particulièrement stratégiques
pour la rive droite du territoire communal. Les usages des berges sont à diversifier, les
déplacements en modes actifs et les loisirs sportifs en lien avec l’eau sont à amplifier et,
là où c’est possible, un accès à l’eau est à proposer. L’ensemble des aménagements
doivent contribuer à améliorer la biodiversité dans et autour de l’eau, et à créer un espace
public structurant et frais pour la rive droite en manque d’espaces publics de qualité.
3. Le canal de l’Ourthe, l’Ourthe sud et la Vesdre :
paysage naturel, support de biodiversité et d’agrément
Le canal de l’Ourthe et la Vesdre sont des rivières au lit naturel, où la présence de la nature
et de la biodiversité doit être renforcée. Le long de ces rivières, l’accès à l’eau est facilité.
Des zones d’immersion polyvalentes, qui offrent la possibilité de contact avec l’eau, sont
aménagées et renforcent la résilience de ce territoire.
3 cours d’eau : des singularités et potentialités différentes
©Ville de Liège

58 partie 3 : la structure territoriale
d. Le cœur métropolitain à amplifier
« La ville-métropole dans la plaine alluviale abrite en son sein et à de courtes
distances l’essentiel des grandes fonctions urbaines. Néanmoins, cette
ville centre concentre aussi une série de défis et d’enjeux pour l’avenir. »
© Baumans-Deffet,
Consultation internationale
Le cœur d’agglomération est l’espace central du territoire communal. Il accueille un
grand nombre des fonctions de large rayonnement, non seulement à l’échelle de la ville
en elle-même mais aussi à l’échelle de l’ensemble de l’agglomération. Il bénéficie d’infrastructures
importantes et d’une excellente desserte au niveau régional et international,
tant en transport en commun qu’en voiture.
Ce grand espace qui s’est développé autour du cœur historique incarne ainsi la ville et
sa métropole, capitale économique de la Wallonie, intégrée à plusieurs échelles entre
Bruxelles et l’Eurégio. Il concentre un ensemble d’activités majeures et son rayonnement
peut être illustré par quelques chiffres :
» premier secteur d’accueil de bureaux (740.000m²) dans les pôles des Guillemins,
des grands boulevards ou du Val-Benoit, par exemple ; loin devant
le Sart-Tilman (420.00m²) ;
» près de 70.000 élèves et étudiants tous niveaux confondus ;
» de grandes infrastructures culturelles et de loisirs (Opéra, théâtres, patinoire,
Palais des Congrès, Liege Expo, etc.) ;
» un pôle commercial d’importance dans le centre-ville, accompagné d’autres
polarités structurantes (Guillemins, Outremeuse, Grétry-Médiacité, etc.) ;
» près de la moitié des logements de la commune, dont la qualité varie fortement
d’un quartier à l’autre ;
» une gare TGV à Liège Guillemins et une ligne de tram ;
» un réseau de chemin de fer bien maillé et possédant encore un potentiel de
développement, que ce soit pour les montées dans les gares existantes ou
l’ouverture de nouveaux arrêts.
© JL Deru

partie 3 : la structure territoriale
59
Entre habitants, visiteurs ou travailleurs, entre patrimoine et opérations contemporaines,
le cœur de ville est donc l’emblème de toute une région, et un vecteur de richesses
économique, sociale et culturelle.
Mais le territoire densément construit de la ville est également confronté à des enjeux
d’attractivité, d’habitabilité, d’évolution des tissus bâtis historiques et d’adaptation aux
effets du changement climatique. Il concentre ainsi l’ensemble des ambitions territoriales,
celles d’une ville plus fertile, marchable, cyclable et reconnectée à l’eau.
Un territoire composite,
un périmètre d’intensification élargi,
un nouvel imaginaire
L’ambition de la Ville de Liège est de renforcer son rôle de métropole régionale, en combinant
les atouts des différents secteurs de la vallée et en travaillant des projets plus globaux
et reliant. Pour rencontrer cet objectif, le Projet de territoire propose de considérer le «
centre-ville » dans un nouveau périmètre, élargi à la rive droite, d’Angleur à Bressoux :
c’est le cœur métropolitain amplifié.
Le cœur métropolitain amplifié : un vaste territoire de projet
et d’intensification des fonctions et de la vie urbaine
©Ville de Liège

60 partie 3 : la structure territoriale
Le cœur métropolitain amplifié est l’élément central de
la nouvelle structure territoriale. Il s’étend de pied de
versant à pied de versant, pour englober l’ensemble
des secteurs denses de la vallée, la rive droite et la
rive gauche, ce qui constitue un changement de récit
important. Territoire composite et complexe, caractérisé
par une mosaïque de lieux et de tissus bâtis
diversifiés, aux identités singulières (Carré, Hors-Château,
Saint-Léonard, Outremeuse, Longdoz, Boverie,
Guillemins, Val Benoit, Fetinne, Vennes, etc.), il est
appréhendé dans un périmètre rassembleur, mais
pas générique. Il combine plutôt que d’unifier.
Les dernières décennies ont vu de nombreux projets
de rénovation et d’aménagement se réaliser, surtout en
rive gauche avec un archipel de grandes opérations :
piétonisation du centre, quais de Meuse, passerelle
Belle-Liègeoise, Val Benoît, secteur de la Cité administrative,
Coronmeuse, etc. Le nouveau cœur métropolitain
s’appuie sur ces changements déjà en cours, qui sont
à étendre sur l’ensemble du périmètre élargi.
Cette option d’un nouveau cœur métropolitain amplifié
porte ainsi un nouvel imaginaire :
» par la mise en avant du plus grand espace
public continu de Liège, à savoir la Meuse et
le canal de le canal de la Dérivation, en créant
un projet d’aménagement fort et fédérateur,
complété par le développement d’un maillage
d’espaces publics de valeur homogène qui
irrigue l’ensemble du périmètre et diffuse les
qualités urbaines ;
» par un objectif fort de développement de certains
lieux (Boliden, Bavière, Mozart-Natalis, Val
Benoit, Chiroux, etc.) et la présence de grands
pôles d’intensification - Angleur, Guillemins,
Saint-Lambert, Coronmeuse, Bressoux, Longdoz
-, qui assurent non seulement une accessibilité
optimale en transport en commun et en
mobilité active mais doivent également devenir
des lieux de vie attractifs et qualitatifs ;
» par l’utilisation plus efficace des infrastructures
de mobilité existantes puisqu’à l’instar de la desserte
par le tram et la voie ferrée en rive gauche,
le cœur métropolitain sera à terme desservi en
rive droite par le REL (Réseau Express Liégeois)
et les lignes de Busway ;
» par l’ancrage des quartiers, fortement habités,
très minéralisés, en déficit d’espaces publics de
qualité et qui ont connu un déclin au cours des
dernières décennies, dans une dynamique positive
renforcée, appuyée sur des programmes
de rénovation urbaine déjà amorcés ;
» par une diminution des emprises dédiées à la
voiture, pour libérer de l’espace pour les piétons,
les cyclistes et les usages d’agrément ; vu sa
taille et sa localisation, le cœur métropolitain
amplifié constitue le premier lieu de mise en
œuvre de la ville des courtes distances ;
» par l’accueil de fonctions diversifiées et de nouveaux
logements, dans un environnement plus
résilient, ce qui nécessite notamment un travail
sur la transformation de l’existant, la qualité des
logements, la végétalisation (intérieurs d’ilots,
espace public) et la protection des fonctions
faibles (économie productive et loisirs en plein
air) ;
» par le développement de la ville apprenante,
qui développe les lieux d’enseignement existants
mais accueille également de nouvelles
facultés universitaires, et les programmes liés,
avec l’objectif de jouer un effet levier de requalification
urbaine.
Le cœur métropolitain est un territoire d’opportunités, où se combinent
potentiel d’innovation, démarche créative et valorisation du
patrimoine. Cette approche globale est à compléter par un travail
de définition des différents lieux du cœur métropolitain (axes,
secteurs, ilots clés), avec un objectif de spécification par des indicateurs
(fonctions, densités, gabarits, etc.) et des projets différenciés.
Ce travail sera à poursuivre à travers l’élaboration d’autres outils
(directives communales, guide d’urbanisme, masterplan, etc.)

partie 3 : la structure territoriale
61
Délimitation du cœur métropolitain
©Ville de Liège
Le cœur métropolitain élargi représente un
enjeu déterminant pour rencontrer les ambitions
territoriales, entre défis d’attractivité,
d’habitabilité, de rayonnement et de transition.

62 partie 3 : la structure territoriale
Aménager le cœur métropolitain c’est :
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale 63

64 partie 3 : la structure territoriale
e. 13 PôLES À INTENSIFIER
Compléter les pôles de mobilité par
des pôles de vie et d’intensité urbaine
« Les scénarios d’acclimatation des villes imposent d’opter pour une
densification intelligente, qui prend place dans des lieux stratégiques.
Cette approche devient possible par l’identification d’espaces valorisables,
pas par opportunités, mais car ils participent à une stratégie d’ensemble
et de consolidation du développement liégeois. »
© L’AUC,
Consultation internationale
En matière de mobilité, le Projet de territoire s’inscrit
dans la stratégie développée par le Plan Urbain de
Mobilité (adopté par les 24 communes et la Région
en 2019) et le Plan Communal de Mobilité (adopté
en 2021 par le Conseil Communal). Il tient compte
des objectifs défendus et des actions actuellement
planifiées, et soutient leur mise en œuvre.
Liège dispose d’un bon maillage en transport collectif
qui offre encore de grands potentiels d’amplification :
le maillage fin du réseau ferroviaire REL (Réseau Express
Liégeois) et la réouverture de gares historiques
(Vivegnis et Vennes/Longdoz), la ligne 1 du tram, les
lignes de transport structurant (Busway, téléphérique,
ligne 2 du tram). Des actions sont également menées
pour amplifier et organiser les aménagements et le
réseau cyclo-pédestres sur le territoire : « zone 30 »,
extension du piétonnier, déploiement d’un réseau
primaire vélo et de corridors vélo,…
L’ensemble de ces infrastructures est nécessaire afin
d’offrir une alternative qualitative à la voiture, tant
pour les citoyens que pour les usagers venant de
l’extérieur du territoire communal. Elles font émerger
des lieux-carrefours stratégiques, situés au croisement
de différents modes de transport, vecteur de
développement urbain.
Ces lieux d’intermodalité, bien desservis et offrant une
diversité de possibilités pour se déplacer dans et vers
la ville sont à investir prioritairement dans une optique
d’un développement urbain plus recentré et durable,
moins consommateur d’espace et de mobilité.
Le pôle des Guillemins
©Matthieu LITT pour la Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
65
Pôle Longdoz :
lieu-carrefour stratégique en rive droite
©Ville de Liège
Le Projet de territoire identifie 13 lieux qui devront demain intégrer de
manière continue différents modes de transport, des infrastructures
multimodales et des stratégies d’intensification urbaine. Ces 13 pôles,
présentant un potentiel de régénération parfois important, doivent également
concrétiser les dynamiques de renouvellement urbain et jouer
un rôle majeur dans le rayonnement à la fois de la ville et des quartiers
dans lesquels ils s’insèrent.
13 « lieux-carrefours » d’intermodalité, à intensifier
©Ville de Liège

66 partie 3 : la structure territoriale
En fonction de leur localisation, ces pôles sont classés en deux catégories :
6 pôles du cœur métropolitain
GUILLEMINS
SAINT-LAMBERT
CORONMEUSE
BRESSOUX
LONGDOZ
ANGLEUR
Ces pôles dessinent le périmètre du cœur métropolitain
: centre-ville dynamique et apaisé, concentrant
des fonctions de grand rayonnement et accueillant
près de 80.000 habitants.
Ils participent à son image, sa vitalité et son accessibilité,
et contribuent tant à son attractivité qu’à son
habitabilité. Au sein de ces pôles, s’organisent les
activités métropolitaines et les différentes options de
mobilité durable vers et dans le centre-ville. Ils sont à
renforcer pour accueillir une diversité de programmes
et d’équipements.
7 pôles d’entrée de ville
SCLESSIN / STANDARD
MONT-LEGIA
ROCOURT / CORA
WANDRE/ GARE
BOIS-DE-BREUX
CHENEE / VESDRE
SART-TILMAN
Liés à un transport structurant, actuel ou à venir, ces
pôles organisent le territoire métropolitain. Ils sont nommés
« d’entrée de ville » car ils créent ou améliorent
les liens entre Liège et les communes voisines. Ces
pôles sont caractérisés par une hyper-accessibilité
routière de l’extérieur de la ville. La mise en place d’un
P+R et d’un axe de transport structurant vers le cœur
métropolitain permet d’y organiser un transfert modal.
Ce sont des lieux d’opportunités en raison du foncier
disponible à court ou à moyen terme, de la présence
d’équipements structurants (gare, hôpital, Université,
stade) ou de leur rôle d’interface entre différents publics
et usages.
Ils sont à intensifier avec de nouveaux programmes et
services, et l’aménagement d’espaces publics requalifiés,
pour devenir des lieux de destination et de vie
urbaine attractifs tant pour Liège que pour les communes
voisines.
Ces 13 pôles constituent un réseau de structuration du territoire et sont identifiés suivant
une logique commune. Mais ils présentent bien entendu des enjeux et objectifs spécifiques
(intermodalité, vie urbaine, activités économiques, lien avec une fonction structurante,
etc.). Ils jouent aussi un rôle différencié dans la stratégie communale, entre pôle à vocation
internationale (Guillemins) et pôle plus local (Bois-de-Breux), entre lieu déjà en activation
(Chênée) et lieu d’avenir (Wandre).

partie 3 : la structure territoriale
67
Les pôles d’intensification
©Ville de Liège
13 pôles stratégiques d‘intensification : en investissant
prioritairement ces « lieux carrefours », bien
desservis en transports en commun et offrant une
gamme de mobilités actives, le Projet de territoire
favorise un urbanisme bas-carbone et une plus
grande attractivité urbaine.

68 partie 3 : la structure territoriale
Les rôles des pôles d’intensification
Les 13 pôles sont également des territoires d’expérimentation de la ville durable de
demain. Ils doivent être développés et aménagés dans une approche créative qui allie :
» une plateforme multimodale qui organise - selon les cas - une offre de transports
publics cadencée, des parkings-relais, des micro-mobilités, des mobilités partagées ;
» des cheminements cyclopédestres structurants (type RAVeL), continus et lisibles,
qui connectent le pôle au cœur métropolitain et aux autres pôles ;
» des espaces publics végétalisés, climatiques et frais (parvis, espaces plantés) qui
rendent le lieu attractif et le connectent facilement aux quartiers ;
» une mixité des fonctions (logements, activités économiques, commerces, loisirs,
services publics, etc.) qui accompagnent - selon les cas - des programmes
spécifiques supra-locaux (Stade du Standard, centre hospitalier du CHC, Gare
internationale des Guillemins, Liège-Expo, etc.) ;
» des équipements et services au profit du quartier et des utilisateurs du pôle (logistique
urbaine, commerces, crèches, écoles, équipements sportifs, administratifs,
culturels, etc.) ;
» des formes urbaines plus denses et intenses, qui favorisent en priorité le recyclage
ou la réutilisation du bâti mutable, ou sous-exploité, et développent des concepts
architecturaux de qualité ;
» un point d’entrée (ou une connexion en mobilité active) vers la Chaine des parcs.
Illustration de principe :
intensification du pôle de Droixhe
©L’AUC, Consultation internationale

partie 3 : la structure territoriale
69
Les objectifs d’aménagement des pôles
d’intensification
©Ville de Liège
Le pôle des Guillemins illustre cette stratégie : un projet urbain cadré
par le Périmètre de Remembrement Urbain (PRU), une offre multimodale
dont une gare internationale, un tram et une gare de bus,
des formes urbaines plus denses, des espaces publics qualitatifs, une
esplanade reliant les berges de Meuse, une diversité de fonctions
(économiques, bureaux, logements, horeca, etc.) et une passerelle
permettant de relier le quartier de gare au parc de la Boverie.
©Jean-Pierre Ers, Ville de Liège
Le site de Coronmeuse : un pôle en cours de développement qui
témoigne d’une nouvelle dynamique d’intensification urbaine en
vallée par la création d’un nouveau quartier d’habitat, en lien avec
une nouvelle accessibilité (tram, RAVeL et nouveaux cheminements
cyclo-piétons), un parc public revalorisé, la plantation d’arbres, de
nouveaux espaces publics, des aménagements en bord de Meuse, etc.
©Jean-Pierre Ers, Ville de Liège

70 partie 3 : la structure territoriale
Les pôles d’intensification :
des espaces capables
En termes de développement, les 13 pôles
sont destinés à accueillir une part importante
des nouveaux programmes résidentiels
ou économiques. Il s’agit dès lors de
les rendre attractifs pour les ménages et
les entreprises. Si l’aménagement et le développement
des 13 pôles s’appuient sur
leurs qualités intrinsèques, chacun possède
aussi ses spécificités programmatiques à
l’échelle du grand territoire tout en offrant
les aménités et services indispensables à la
vie quotidienne.
Au-delà du point d’arrêt (train, tram, Busway),
où s’organise l’articulation entre les différents
modes de déplacement, le pôle est caractérisé
par un périmètre de transformation et
de développement définit par un potentiel
foncier (site en friche, renouvellement du
bâti mutable, intensification de zones artificialisées
de type parkings, rehausse du
bâti existant, etc.). Afin d’assurer la réussite
de l’opération d’intensification du pôle, le
périmètre devra faire l’objet d’un véritable
projet urbain et programmatique coordonné
(type Masterplan).
Pôle Longdoz : un site aujourd’hui à dimension commerciale au bord d’un grand boulevard,
qui peut accueillir un grand projet urbain (vue depuis le boulevard de l’automobile)
©Ville de Liège
Pôle de Rocourt : un grand périmètre d’intensification, incluant les sites du CORA et du
Kinepolis. L’enjeu est d’organiser le transfert modal et d’intensifier et diversifier les fonctions
dans un environnement à requalifier et renaturer
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
71
Pôle du MontLégia : il s’appuie sur une ligne de Busway et le RAVeL et sur un futur lieu de transfert modal entre l’autoroute et le cœur métropolitain
(via un P+R). En complément du pôle d’excellence axé sur les services et la recherche dans le domaine de la santé (hôpital du MontLégia,
LégiaPark), son potentiel d’intensification sera concentré sur les terrains voisins du site hospitalier et les espaces déjà artificialisés (parking, etc.)
©Ville de Liège
Pôle de Sclessin : il organise le transfert modal depuis la vallée de la Meuse (en amont) et la région condruzienne via un P+R et la ligne 1
du tram. Il comprend des zones capables d’accueillir de nouvelles fonctions urbaines, nécessaires à l’attractivité du lieu (bureaux, parcs,
etc.), en complément du stade du Standard et des développements sur le site du Haut Fourneau B à Seraing
©Ville de Liège

72 partie 3 : la structure territoriale
f. 10 LIAISONS HAUT-BAS À CRÉER
« L’un des enjeux principaux est donc d’installer des transversalités et
des processus de coproductions entre la ville basse et la ville haute, qui
sont complémentaires pour fabriquer un Projet de territoire commun. »
© Équipe l’AUC,
Consultation internationale
Les liaisons haut-bas,
levier pour le développement local
Le Projet de territoire définit 10 nouveaux axes de
cheminement, qui connectent les plateaux et versants
aux vallées par des liaisons en mobilités actives
confortables et sécurisées. Ces liaisons s’implantent
perpendiculairement à l’axe de développement historique
de la Meuse, et plus globalement des vallées,
et relient les quartiers, les pôles d’intensification, les
différents lieux de vie, des parcs et des points d’arrêt
de transport structurant.
Les liaisons ne sont pas de simples cheminements,
elles partagent des objectifs plus larges. Le long de
ces axes s’organisent les services et aménités nécessaires
à la vie quotidienne, ainsi qu’une diversité
de fonctions (culturelle, de services, d’équipement,
universitaire etc.).
Elles articulent également des sites à redévelopper et
des espaces publics de qualité, diversifiés et plantés
(parcs, places, squares, terrains de sports, réserve
de biodiversité, etc.). Plus qu’une rue, elles créent de
nouvelles opportunités et sont à considérer avec une
certaine épaisseur : concevoir de nouveaux accès
aux ilots, permettre le redéveloppement des tissus
bâtis, renouveler les immeubles dégradés ou désaffectés,
etc.
Les liaisons haut-bas structurent donc la vie locale,
en organisant des continuités et en redistribuant les
qualités entre ville haute et ville basse : accès aux
poches de verdure, aux lieux de transports, aux fonctions
d’emploi, aux services et équipements, etc.
Les objectifs d’aménagement
des liaisons haut-bas
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
73
Schéma du réseau des liaisons haut-bas.
©Ville de Liège
Les 10 liaisons « haut-bas » dessinent une nouvelle
trame urbaine, structurante, écologique
et souple. Espacées d’environ 800 m et reliées
entre-elles dans la vallée par les modes de
transports structurants ou décarbonés, elles
dessinent un nouveau maillage de proximité.

74 partie 3 : la structure territoriale
Une armature liante
Plus qu’un parcours, les liaisons haut-bas englobent un ensemble de lieux urbains
variés. Ces éléments sont comme les pièces d’un grand puzzle, à assembler et à
aménager selon 3 grands objectifs :
Créer des corridors « climatiques » et de biodiversité
Ces liaisons sont des nouveaux couloirs tempérés qui essaiment le végétal et la
biodiversité et connectent dans un même temps les quartiers aux espaces de
nature de la Chaine des parcs. Chaque intervention le long de la liaison doit être
l’occasion de planter et d’amplifier la structure végétale existante. Jardins privés,
façades végétalisées, rues plantées, squares et parcs arborés... tous les éléments
le long du parcours doivent être mobilisés. La gestion des eaux pluviales y est
intégrée. Ces nouveaux axes de développement jouent un rôle stratégique dans
l’adaptation du territoire aux changements climatiques.
Aménager l’espace public au profit des usages actifs et collectifs
Les liaisons haut-bas structurent le territoire de manière complémentaires au
réseau de transports structurants et organisent des itinéraires piétons sécurisés,
structurants, continus, qui se lient au réseau cyclable, voire le complètent à certains
endroits. Un maillage d’espaces apaisés et diversifiés accompagne le parcours et
organise une variété d’usages communs et collectifs : potagers partagés, aires
de jeux, espaces de rencontres, terrains de sport, etc.
Intensifier, diversifier, relier les fonctions, les équipements et les
usages le long du parcours
Les liaisons haut-bas permettent d’organiser la ville selon la logique des proximités.
Le long du parcours, le foncier et le bâti mutables ou sous-exploités doivent
être intensifiés au profit de logements, services et équipements. Le travail sur les
espaces à recycler permet aussi d’ouvrir des nouvelles perspectives vers le paysage,
de créer des accès aux intérieurs d’îlots verdurisés ou de relier des rues.
Les rez-de-chaussée sont rendus actifs et offrent des services aux habitants. Les
bâtiments, nouveaux ou transformés qui jalonnent le parcours, présentent des
formes urbaines contemporaines et à valeur architecturale.

partie 3 : la structure territoriale
75
Liaisons haut-bas
©Ville de Liège
10 liaisons qui relient les pôles et les quartiers,
organisent des parcours de qualité, soutiennent
et développent la vie locale et les activités

76 partie 3 : la structure territoriale
Les enjeux piétons et cyclables au
cœur de la stratégie territoriale
Le Plan Communal de Mobilité aborde de manière
transversale et globale les différents modes de déplacement
pour répondre aux besoins de déplacement,
améliorer les réseaux de transport et les services
associés. Il identifie notamment une série d’actions
destinées à amplifier et à organiser les aménagements
et le réseau cyclo-pédestres sur le territoire :
“Zone 30”, extension du piétonnier, déploiement d’un
réseau primaire vélo et de corridors vélo, …
Le Projet de territoire participe à cette stratégie,
en adossant à certains axes de mobilité active une
composante territoriale forte.
Les enjeux piétons et cyclables concernent ainsi
les différentes ambitions et les différents thèmes de
la structure territoriale, pour apaiser et faire respirer
les quartiers, organiser une ville plus confortable,
conviviale, maillée.
Plus particulièrement, les liaisons haut-bas jouent
aussi ce rôle d’axes de mobilité décarbonée, pour
soutenir et diffuser les pratiques de la marche et du
vélo. Elles apportent par ailleurs une dimension de
convivialité, donnent de la place aux cheminements
et créent des espaces de respiration.
Illustration : les liaisons haut-bas connectent les plateaux et les vallées pour relier les quartiers,
en organisant un réseau de continuités qualitatives et d’espaces partagés
©L’AUC, Consultation internationale

partie 3 : la structure territoriale
77
Les liaisons haut-bas,
un périmètre de transformation élargi
La mise en œuvre des liaisons s’organisera selon le
principe de « schémas d’axe », définissant le cadre
général d’intervention : travailler un périmètre élargi
qui intègre les grands ilots bordant la liaison, identifier
les sites stratégiques, expliquer les objectifs et
grandes intentions de projet, donner des balises de
cohérence.
Illustration schéma d’axe : exemple d’éléments constitutifs de la
liaison haut-bas à créer entre la Gare d’Angleur et Bois-de-Breux
©Baumans-Deffet, Consultation internationale

78 partie 3 : la structure territoriale
Illustration schéma d’axe : une liaison haut-bas entre Cointe et Longdoz-Chartreuse
Secteurs-clés et principes d’aménagement
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale 79

80 partie 3 : la structure territoriale
g. Un potentiel de régénération à révéler
« Recycler, Adapter et Transformer deviennent les nouveaux mots d’ordre
pour répondre aux attentes de la société en matière de qualité urbaine,
d’offre qualitative en terme de logements et de vecteurs confortables
de mobilité tout en promouvant un urbanisme et une urbanisation «
bas-carbone ». »
© Équipe l’AUC
Consultation internationale
Le Projet de territoire met en avant les qualités et
les valeurs du paysage et des territoires non bâtis,
qui concernent principalement les versants et les
plateaux de la ville. Mais il soutient aussi l’ambition
d’une nécessaire transformation des territoires bâtis,
pour répondre aux besoins des habitants, développer
l’emploi et accueillir nouveaux logements, activités
économiques, services, équipements publics.
Ces territoires bâtis sont complexes et composites.
Ils accueillent diversement : des infrastructures de
transport, des rues étroites, des immeubles patrimoniaux
et tissus urbains serrés - héritages des
époques anciennes -, des grands espaces publics,
des tissus pavillonnaires et des bâtiments de grand
gabarit, voire monumentaux - issus de périodes
plus contemporaines -, des fonctions polarisantes,
des services et équipements majeurs, des quartiers
habités et des zones économiques. Ils associent
également des profils de population divers, et différentes
activités : résidentielles, d’enseignement,
commerciales, portuaires, agricoles,d’économies
innovantes et créatives, etc. La combinaison de ces
éléments constitue l’identité spécifique de Liège.
Mais les territoires bâtis concentrent aussi des espaces
qui peuvent et doivent évoluer globalement,
et de manière complémentaire aux lieux précis
d’intervention (pôles et liaisons haut-bas) : grandes
friches héritées de l’époque industrielle, emprises
commerciales peu qualitatives, logements dégradés,
immeubles anciens non adaptés aux conditions
énergétiques et de confort actuel.
Le Projet de territoire prend le parti de distinguer
4 grands secteurs d’action spécifique, pour « régénérer
la ville sur la ville » et organiser les développements :
a. Les secteurs de transformation.
b. Le secteur historique, hybride et patrimonial.
c. Les secteurs des îlots-jardins.
d. Les secteurs d’activités spécialisées.

partie 3 : la structure territoriale
81
4 grands secteurs de régénération pour développer
la ville.
Potentiel de régénération
©Ville de Liège
Les « secteurs de transformation » présentent
un potentiel immense de requalification, pour
accueillir de nouveaux programmes dans un
environnement renouvelé.

82 partie 3 : la structure territoriale
a. Actionner les secteurs de transformation
et augmenter leur offre
résidentielle
Les secteurs de transformation sont les parties de ville
plutôt monofonctionnelles, qui concentrent des grands
bâtiments souvent d’un seul niveau, généralement
sans grandes qualités architecturales, consommateurs
d’espace et accolés à de vastes zones de parkings.
Présentant quasi systématiquement un environnement
très minéral et peu végétalisé, ces secteurs sont également
caractérisés, çà et là, par des friches industrielles
ou commerciales, des immeubles vacants ou faiblement
occupés. Ils se situent par ailleurs au voisinage
direct de quartiers plus denses et bénéficient d’une
desserte en transport forte et variée.
Le potentiel de transformation et de requalification de
ces secteurs est donc immense. Et il peut répondre
à la grande majorité des besoins du territoire sur le
long terme.
L’enjeu est d’y construire de nouveaux quartiers
mixtes, d’organiser de nouvelles formes urbaines,
plus résilientes et attractives, et de nouvelles typologies.
Le logement et les activités économiques
peuvent ainsi prendre place dans des écosystèmes
hybrides associant services, équipements, lieux de
nouveaux usages, espaces de nouvelles économies,
lieux d’éducation en ville ; tout en gardant en leur sein
certaines activités historiques. Ces écosystèmes sont
à structurer par des espaces publics verts, confortables,
bien dimensionnés et dynamiques.
Cinq grands périmètres sont identifiés comme secteurs
prioritaires et principaux de transformation. Ils
agglomèrent des ilots et emprises foncières pour
constituer des territoires de projet cohérents :
1. Bressoux/Droixhe – Coronmeuse.
2. Sclessin – Val Benoît.
3. la Transurbaine-nord, allant de Glain au Cadran.
4. le « boulevard de l’Automobile ».
5. Angleur – Chênée.
Les grands secteurs de transformation
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
83
La transformation de ces grands secteurs s’appuie
sur des lignes et des arrêts de transport en commun
structurant. Plus particulièrement pour les secteurs
3, 4 et 5, la mise en place d’une deuxième ligne de
tram apparait comme un levier indispensable pour
répondre aux besoins de déplacement, renforcer la
dynamique des grands projets à l’étude et soutenir le
redéploiement des quartiers concernés.
À côté de ces grands périmètres, de petites zones plus
excentrées présentent également un grand potentiel de
mutabilité : Rocourt (zone commerciale et Kinepolis),
Wandre, Bois-de-Breux et le domaine universitaire du
Sart-Tilman.
2022
Constat de l’obsolescence urbaine et environnementale
de la structure existante
Enfin, dans le centre, les secteurs des Guillemins, du
Val Benoît, ou encore de Bavière sont également en
pleine mutation.
TEMPS 1
a. Arrivée du tram.
b. Diminution de l’emprise viaire des
quais : prémisse du parc et du corridor
modes actifs en bord de Meuse.
Secteur des Grosses Battes / boulevard de l’Automobile : de grandes
emprises mutables (friches, voiries, sites sous-occupés, etc.)
©Globalview pour la Ville de Liège
TEMPS 2
a. Suppression de la voirie le long des quais
et report de la circulation au Nord.
b. Transformation sur base du parcellaire
existant suivant les grands principes établis.
c. Déminéralisation et développement des
versants.
d. Développement du parc de bord de Meuse,
des équipements et des aménités urbaines à
l’échelle des quartiers.
e. Maintien d’une partie de l’activité. existante.
TEMPS 3
a. Densification.
b. Maintien ponctuel de l’activité et/ ou du
bâti. Relocalisation des activités autres afin
de compléter les clusters identifiés (voir métropole
des voisins).
Régénérer les “secteurs de transformation”, entre nature, mobilité,
intensification des espaces bâtis mutables et diversification des
fonctions. Illustrations.
©Baumans-Deffet, Consultation internationale, 2022

84 partie 3 : la structure territoriale
b. Consolider les qualités du secteur
historique, hybride et patrimonial
Dans le fond de vallée, le secteur du centre historique
et de ses faubourgs (du 19 e ) est densément urbanisé.
Le bâti y est plus composite qu’ailleurs, mais aussi
plus « hybride » : les logements, grands équipements
publics, commerces, ensembles de bureaux,… sont
généralement très imbriqués dans le tissu urbain, parfois
même à l’échelle d’un ilot.
Ce secteur est par ailleurs caractérisé par des valeurs
patrimoniales spécifiques et une valeur patrimoniale
d’ensemble qui nécessitent d’être conservées. L’intégration
au bâti traditionnel y est fondamentale. La rénovation
doit être la norme et la démolition, l’exception.
La transformation dans ce secteur doit s’opérer de
manière douce, tout en contribuant à renforcer les
différentes « économies » (apprenante, habitante, entreprenante
et productive) via différents grands types
d’opérations urbaines :
» en agissant sur la vacance des logements
inoccupés, qui représentent un potentiel de
plusieurs milliers de logements dans ce secteur
(dont 1.000 au-dessus des commerces de
l’hypercentre), ou sur la sous-occupation des
logements (location de courte durée, seconde
résidence…) ;
» en développant des projets identitaires sur des
lieux en friches ou en attente d’affectation (Tivoli,
Cadran …) ;
» en menant des actions de rénovation urbaine
: rehausser certains bâtiments détonnant avec
leur voisinage, densifier de manière raisonnée
en intégrant une amélioration des intérieurs
d’îlots, des plantations, la création d’espaces
extérieurs d’agrément, etc. ;
» en transformant des grands ensembles peu
ou pas occupés (Prémontrés-Chiroux, Plan
incliné…) ;
» en mutualisant les équipements publics tout
au long de la journée, de la semaine ou de
l’année (tiers-lieu)…
Toute intervention dans ce secteur doit engendrer une
amélioration du cadre et des conditions de vie. Le «
capital végétal » de ce secteur est également à amplifier
pour améliorer l’équilibre écosystémique urbain
(rafraichissement, cycle de l’eau, biodiversité…).
Illustration : Périmètre de rénovation urbaine du quartier d’Amercœur
Schéma d’intentions pour la requalification de l’ilot rues Sous l’eau / H. Reuleaux/ des Maraichers
©ERU scrl-fs & Atelier CUP, pour la Ville de Liège, 2019

partie 3 : la structure territoriale
85
c. Préserver et partager les valeurs
des ilots-jardins
Les secteurs des ilots jardins sont situés sur les versants
et plateaux liégeois. Ils sont principalement à vocation
résidentielle et présente de grandes emprises végétalisées.
Ce « capital » offre aux habitants et usagers un
cadre et des conditions de vie attractives. Mis bout
à bout, ces poches de paysages et intérieurs d’ilot
verdurisés forment ainsi une « couronne verte » dont
l’identité est à consolider. La préservation des qualités
spatiales de ces territoires est une priorité.
Ainsi, afin de maintenir leur cohérence d’ensemble, les
opérations immobilières doivent être ciblées et limitées
dans une logique d’ « acupuncture urbaine » : des interventions
mesurées, intégrées à leur environnement et
qui apportent un gain de qualité (recycler et augmenter
ce qui est déjà bâti ou minéralisé, créer des espaces
de respiration, planter des arbres, etc.). En bordure des
espaces agricoles, boisés ou naturels, de nouvelles
constructions sont tolérées si elles conduisent à la mise
en œuvre de la « Chaine des parcs », la valorisation
et l’appropriation des paysages auprès de la population
liégeoise : ouvrir des perspectives visuelles, créer
des accès aux espaces verts, organiser de nouveaux
cheminements.
d. Exploiter les réserves de densité
des secteurs spécialisés
Les secteurs spécialisés sont quasi exclusivement
dédiés à des grands équipements publics (pôles hospitaliers,
centres sportifs, caserne militaire…) ou à
des activités productives ; notamment en lien avec
le Port autonome de Liège, le troisième port fluvial
européen (secteur île Monsin - Wandre et secteur
Renory - Kinkempois), mais aussi le « Science park »
du Sart-Tilman par exemple.
Les secteurs spécialisés sont à conforter, car les activités
qu’ils accueillent participent au bassin d’emploi
de Liège, à sa richesse et son rayonnement. Mais elles
doivent pouvoir s’organiser dans un cadre revalorisé
et attractif, qui génère un potentiel de densification
d’emplois, intègre une capacité de désimperméabilisation,
permet d’aménager des espaces de verdure et
de tisser des liens avec les quartiers alentours, donne
de la place aux modes actifs et renforce les connexions
vers le cœur d’agglomération, les pôles d’intensification
et les infrastructures de transport en commun.
Le développement de ces activités est à circonscrire
dans les limites de ces secteurs, en tirant avant tout
profit des réserves de densités qui y sont présentes.
Secteur Coronmeuse / Droixhe / Monsin
Régénérer les secteurs spécialisés, en reconnectant la ville à son fleuve et en composant un nouveau paysage
qui donne aussi de la place pour les modes doux
©Michel Desvigne Paysagiste, Consultation internationale, 2022

86 partie 3 : la structure territoriale
Synthèse : Vision globale de
la structure territoriale
La structure territoriale s’appuie sur différentes valeurs
et objectifs communs pour accompagner les
développements futurs, tout en guidant le territoire
sur le chemin des nécessaires transitions.
Elle se développe en considérant la valeur de l’existant
: comprendre le contexte liégeois, ses composantes,
ses dynamiques et ses potentialités. L’enjeu
n’est pas de construire une ville nouvelle, ni d’opérer
des transformations brutales, mais de partir des
composantes existantes pour renforcer leurs qualités,
apporter de nouvelles dimensions et des accents
neufs, voire des originalités.
Une vision structurante
et à long terme…
Liège s’est développée en faisant cohabiter les activités
industrielles, commerciales, d’enseignement,
etc. avec les activités résidentielles, jusqu’à les isoler
les unes des autres dès les années 60 : création
du zoning industriel des Hauts-Sarts (dès 1962),
transfert de l’Université au Sart-Tilman (dès 1967),
développement de la zone commerciale du CORA
(1972), cité de Droixhe (dès 1959), lotissements…
L’ambition du Projet de territoire est de construire la
transition d’une situation de coexistence vers une
ville de coproduction et de complémentarité, d’une
ville zonée à une ville plus hybride, composite, polyvalente,
dynamique. Cette ambition s’appuie sur un
travail de l’espace, entre préservation des paysages,
des sols fertiles et des tissus bâtis historiques, la
transformation des friches, lieux dégradés et sites
mutables, la conception d’un nouveau maillage de
pôles et de liaisons qui associent tous les quartiers
de la ville.
La nouvelle structure territoriale a vocation d’orienter
le développement de Liège à long terme et autour de
priorités fortes, en réponse à un besoin et une envie
de plus de résilience, de bien-être et d’attractivité. Elle
constitue un socle de cohérence sur lequel s’appuie
les politiques sectorielles ; un socle suffisamment
déterminé mais souple et capable d’évoluer pour
accueillir l’imprévisible et de nouvelles opportunités.
Quais de Meuse ©Matthieu LITT pour la Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
87
…pour diffuser les qualités
spatiales et les valeurs urbaines...
La valeur des sols, et plus globalement du “non-bâti”,
est une valeur socle du Projet de territoire. Sur les
versants et plateaux, les espaces naturels de grande
taille dessinent une nouvelle infrastructure verte organisée
autour du concept de « Chaine des parcs ».
La Chaine des parcs se déploie dans les quartiers,
raconte une partie de leur histoire et devient une armature
solide de nature, de promenade, de respiration,
d’activités et de production agricole. Elle articule par
ailleurs les développements à venir. La Chaine des
parcs est également constituée de cheminements qui
relient les espaces de nature entre eux et participent
à la construction d’une ville plus piétonne.
Cette Chaine des parcs des plateaux se lie aux vallées,
qui font l’objet d’une recomposition paysagère
autour des voies d’eau et dessine un « Parc fluvial »
continu. Ce Parc fluvial se réapproprie les berges,
les poches de verdure existantes et les anciens bras
d’eau, pour développer de nouvelles ambiances,
de nouveaux usages, et constituer un cadre revalorisant
pour les Liégeois∙es et les usagers de la ville.
Il apporte les conditions requises pour accueillir de
manière qualitative de nouveaux développements et
une intensification des programmes.
La Chaine des parcs
©Ville de Liège

88 partie 3 : la structure territoriale
…pour recentrer les développements.
L’ambition de préserver les espaces de nature impose
un renouvellement de la ville sur la ville, c’est une autre
valeur déterminante du Projet de territoire. L’intention
d’une densification raisonnée et recentrée, s’incarne
dans des sites stratégiques où orienter en priorité les
futurs développements et aménagements.
le cœur métropolitain :
élargi de pied de versant à pied de versant, apaisé
par un rééquilibrage des modes de déplacement, il
rassemble l’ensemble des grandes fonctions urbaines
et articule les différentes économies : résidentielle,
productive, entreprenante et apprenante.
les 13 pôles d’intensification :
ils jouent un rôle majeur dans l’adaptation du territoire
à l’ère post-carbone. Idéalement situés le long
des réseaux de transport structurants (existants ou
potentiels), ces lieux permettent un transfert modal
vers des modes décarbonés (tram, Busway, REL)
et modes actifs (vélo, marche à pied). Ils insufflent
également une dynamique de renouvellement de leur
quartier, pour accueillir une densification de services,
d’espaces publics, de verdure et d’activités dans un
périmètre proche.
Les 13 pôles à intensifier
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
89
les secteurs de transformation :
dans les vallées et le secteur dit « Transurbaine », de
nombreux espaces sont abandonnés, sous-utilisés
ou dégradés. D’autres, comme les surfaces commerciales,
se sont développées de manière extensive
et consomment des emprises importantes très
majoritairement minéralisées. Ces territoires constituent
des opportunités foncières et un levier majeur
de renouvellement et de requalification, pour recomposer
des secteurs plus vivants, plus attractifs et
diversifiés, qui accueillent de nouveaux logements
mais préservent les grands secteurs de l’économie
productive (port autonome par exemple), et laissent
aussi une grande place aux nouvelles activités.
les 10 liaisons haut-bas :
elles connectent les vallées aux plateaux, les pôles
d’intensification et les centralités de quartier, les
grands espaces de nature et les parcs. Les liaisons
haut-bas organisent la ville des proximités et forment
une structure souple et maillée du territoire
communal. Autour de ces liaisons se re déploient les
fonctions locales et des opérations de transformation
ponctuelles. Elles permettent aux modes actifs de
se déplacer facilement et en sécurité sur le territoire.
4 grands secteurs de
régénération
©Ville de Liège

90 partie 3 : la structure territoriale
Une nouvelle structure territoriale,
pour une ville plus polyvalente,
confortable, durable et solidaire.
Un projet global
La nouvelle structure territoriale se construit à partir
de la géographie singulière de Liège (coteaux, vallées,
plateaux) et sa structure du non-bâti à préserver
(continuités écologiques, terrils, espaces boisés,
terres agricoles).
Autour de cette géographie, et d’une nouvelle armature
de parcs, de pôles et de liens, viennent s’organiser
des opérations de régénération et requalification, des
tissus résidentiels existants ou intensifiés, des espaces
productifs multifonctionnels, des grands équipements
et des services de proximité, pour constituer un nouveau
cadre de vie pour Liège et ses habitants, actuels
et futurs ; et pour accueillir de l’emploi.
Un projet non générique
Il permet enfin d’orienter l’action des pouvoirs publics,
de guider les porteurs de projets, et d’accueillir les
initiatives avec un projet rassembleur, qui certes fixe
des caps généraux, mais qui s’organise aussi à partir
de situations spécifiques et particulières.
S’il détermine ainsi des stratégies et concepts globaux,
il est également le fruit d’un processus qui a traversé
les échelles. Il traite toutes les parties du territoire
communal et ne laisse personne de côté, avec un
projet ancré dans l’espace et adapté aux dynamiques
locales, c’est notamment l’objet du chapitre suivant
qui détaille le projet par « sous-territoires ».
Un projet axé sur l’humain
Ce cadre de cohérence globale s’appuie sur de
nouveaux maillages, de nouveaux cheminements
et parcours, qui diminuent les disparités, combinent
les spécificités et renforcent les solidarités entre les
quartiers. Il est axé sur les personnes comme point
de départ, et propose des réponses aux attentes,
aux besoins et à l’intérêt général.
Synthèse schématique de la structure territoriale
©Ville de Liège

partie 3 : la structure territoriale
91
La structure territoriale du Projet de territoire de Liège : carte de synthèse
©Ville de Liège

92 projet de territoire de liège

projet de territoire de liège
93
partie 4
mise en projet,
à l’échelle des sous-territoires

94 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Introduction
Le territoire communal n’est pas homogène mais
présente des configurations, des paysages, des
typologies bâties, des formes urbaines très diversifiées.
Neuf grandes entités territoriales, aux
spécificités et aux dynamiques propres, peuvent
ainsi être distinguées. Elles sont nommées
« sous-territoires ».
En complément de la nouvelle structure territoriale,
le Projet de territoire doit s’incarner au sein de ces
différents sous-territoires. Il ne s’agit cependant pas
d’effectuer une simple déclinaison des principes développés
dans la partie précédente, mais de mener
un travail interactif entre l’échelle de la ville et celle
des sous-territoires, confronter la planification aux
dynamiques des quartiers, déployer l’action et évaluer
les potentiels à l’échelle adéquate : localisation,
programmation, identité, image, lieu-levier, option
d’aménagement établissent un lien d’articulation entre
dimension stratégique et dimension opérationnelle.
Dans cette partie du document, c’est donc un changement
d’échelle qui s’opère, permettant de décliner
sur des espaces spécifiques, lieux d’enjeux et
d’opportunités où se précisent et se développent
les politiques territoriales, les objectifs développés
aux chapitres précédents et d’exprimer les transformations
à venir.
Si la mise en projet des sous-territoires permet de
concrétiser la nouvelle structure territoriale, ils sont
également des leviers pour répondre aux ambitions
et contribuer aux stratégies communales. C’est aussi
grâce à cette méthodologie que le Projet de territoire
peut être innovant.
9 sous-territoires, lieux d’enjeux et d’opportunités
©Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
95
9 sous-territoires spécifiques sont identifiés :
Le cœur métropolitain
01
Les vallées à régénérer
02 Meuse amont :
De Sclessin au Val Benoit
03 Meuse aval :
Droixhe / île Monsin / Wandre
04
Confluence
Ourthe - Vesdre :
Angleur et Chênée
Les grands versants
05
Versant rive droite :
Jupille / Bois-de-Breux /
Grivegnée
06
Versant rive gauche :
Glain / Burenville / Cointe
07
Versant nord :
Xhovémont / Ste-Walburge /
Thier-à-Liège
Les plateaux
08
Rocourt
09
Sart-Tilman

96 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
01
LE CŒUR METROPOLITAIN
Le cœur métropolitain est l’espace central du territoire
communal et accueille un grand nombre
des fonctions de large rayonnement, non seulement
à l’échelle de la ville en elle-même, mais
aussi à l’échelle de l’ensemble de la métropole.
Territoire composite et complexe, caractérisé par une
mosaïque de lieux et de tissus bâtis diversifiés, aux
identités singulières (Carré, Hors-Château, Saint-Léonard,
Outremeuse, Longdoz, Boverie, Guillemins, Val
Benoit, Fetinne, Vennes, etc.), le cœur métropolitain
est appréhendé dans un périmètre rassembleur.
Mais ces différentes entités spécifiques imposent
de différencier les manières d’agir.
Entre habitants, visiteurs ou travailleurs, entre patrimoine
et opérations contemporaines, le cœur
métropolitain est l’emblème de toute une région,
et un vecteur de richesses économique, sociale et
culturelle. Il est tout à la fois confronté à des enjeux
généraux d’attractivité qu’à des enjeux locaux
d’habitabilité.
Le Projet de territoire doit agir sur ce sous-territoire
majeur avec une grande attention, pour renforcer le
sentiment d’appartenance et de fierté des Liégeois·es
à leur ville. Il vise donc tout d’abord à régénérer
et adapter le cœur métropolitain par ses espaces
publics, et à soutenir son rayonnement et son attractivité
par des opérations de transformation et de
rénovation urbaines significatives, qui rendent aussi
possible des propositions architecturales créatives
et remarquables.
C’est déjà le cas pour les sites du Val Benoît ou
de Bavière par exemple. Mais d’autres opérations
d’ampleur doivent également y prendre place (secteur
des Chiroux ou du quai Mozart par exemple).
La mise en projet du cœur métropolitain s’opère
autour de grandes intentions présentées ci-après.
Aménager 6 pôles d’intensification qui
dessinent un cœur de ville amplifié
Comme développé dans la partie III, 6 pôles d’intensification
délimitent le nouveau cœur métropolitain,
étendu aux quartiers de la rive droite pour constituer
un nouveau périmètre englobant et amplifiant les
dynamiques actuelles. L’implantation des fonctions
rayonnantes (bureaux, enseignement, culture, etc.)
s’envisage sur la totalité de ce nouveau périmètre
dont le caractère mixte et hybride, déjà bien présent
dans de nombreux quartiers, est encore à renforcer,
particulièrement dans les secteurs qui sont appelés
à une transformation profonde au cours des prochaines
décennies.
Ces pôles d’intensification sont des nœuds d’intermodalité
qui présentent des potentiels d’intensification
(programmes, foncier, services, espaces
publics). En fonction de leur localisation et de leur
histoire, chaque pôle revêt des objectifs propres au
service du territoire.
Certains des pôles préexistent et voient leur
rôle dans la structure territoriale renforcé :
» Le pôle des Guillemins : c’est un lieu d’intermodalité
majeur (gare TGV internationale, tram,
bus) en transformation depuis plusieurs années.
Son développement se poursuit avec l’accueil
de projets mixtes métropolitains et la mise en
place de connexions vers la Meuse et le Parc
fluvial, mais aussi à l’arrière de la gare vers la
Chaine des parcs et les centralités de quartier
(Cointe, Laveu).
» Le pôle de Saint-Lambert : porte d’entrée de la
ville historique, il incarne le centre-ville et abrite un
patrimoine exceptionnel. Le réseau des espaces
publics est à compléter pour relier les grands
ensembles bâtis (Palais des Princes-Evêques,
Palais de Justice, ilot Saint-Michel, Galeries
Saint-Lambert, Place du Marché, Hôtel de Ville,
Pierreuse, etc.) et pour recevoir et organiser les
micromobilités. Une attention particulière sera
apportée à la végétalisation de l’espace public.
Le secteur du Cadran doit accueillir les dernières
opérations de réparation des tissus urbains rognés
par l’infrastructure routière.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
97
» Le pôle de Coronmeuse : le développement d’un
nouveau lieu de vie se poursuit, autour d’un parc
public étendu, de nouvelles connexions vers le
centre-ville (tram, RAVeL), d’espaces publics qui
relient les quartiers historiques (Saint-Léonard) à la
Meuse, mais également vers le Thier-à-Liège et la
commune voisine d’Herstal. Le réseau d’espaces
publics est à étendre vers l’île Monsin.
Pôle d’intensification
Parc fluvial
Confluence
Axe dit « de l’Automobile »,
secteur à transformer
Liaison haut-bas
Tronçon stratégique

98 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
D’autres pôles sont à créer :
» Le pôle de Bressoux-Droixhe : il s’appuie sur
un pôle de mobilité stratégique (tram, P+R) et
une « gare à 360° » à développer, à ouvrir vers
les quartiers pour articuler la vallée et les coteaux
de Jupille et de Bressoux-haut. Des espaces
capables, sous-utilisés aujourd’hui, permettent
une forte intensification et l’accueil de projets
mixtes (fonctions, usages) comme moteur d’une
nouvelle vie urbaine. Des espaces végétalisés
sont maintenus/créés et le maillage des espaces
publics est complété jusqu’aux berges de Meuse.
La vocation économique de Droixhe est affirmée,
avec une orientation mixte (activités des
secteurs secondaire et tertiaire). La présence
de l’économie alimentaire y est renforcée pour
faire de Droixhe un pôle agro-alimentaire majeur
(logistique et transformation) et un des points
d’appui (hub) pour la logistique urbaine.
» Le pôle du Longdoz : nouveau pôle dans la
structure territoriale, il se déploie autour d’un
nouvel arrêt REL au croisement avec la ligne
Busway. L’intensification du bâti existant, encore
à caractère industriel pour partie, permettra
d’accueillir d’importants programmes de développement.
Ce pôle devient un site d’articulation
entre la Chaine des parcs des versants, via le
parc de la Chartreuse, et le Parc fluvial, via le
parc de la Boverie. C’est aussi le point de départ
de la requalification paysagère du boulevard de
l’automobile et du canal de la Dérivation.
» Le pôle d’Angleur : permet un accès au Parc
fluvial développé autour de l’Ourthe et du Canal
de l’Ourthe et se lie au quartier d’Angleur, mais
aussi celui de Grivegnée, avec notamment la
reconversion des friches du secteur des Grosses
Battes (Boliden, ancien garage Renault).
Dessiner le « Parc fluvial », support d’une
nouvelle habitabilité dans les vallées
La Chaine des parcs se déploie sur les plateaux en
se basant sur des espaces existants. Dans la vallée
la Chaine des parcs se dessine autour d’un « Parc
fluvial ». L’intensification et la recomposition des vallées
constituent le défi majeur du projet d’avenir pour
Liège, pour soutenir la qualité de vie dans les vallées
et adapter le territoire aux changements climatiques.
Le Parc fluvial se structure autour des voies d’eau
- Meuse, Ourthe, canal de la Dérivation -, et des
tracés historiques des anciens bras d’eau. Il vise à
organiser un réseau d’espaces publics végétalisés
et apaisés le long des cours d’eau, qui se dilate à
des endroits stratégiques (autour des confluences,
au contact des parcs, etc.). Si les aménagements
du tram ont permis la mise en place de ce grand
parc sur la rive gauche, l’enjeu est à présent de
poursuivre les ambitions en rive droite, notamment
le long du canal de la Dérivation et du boulevard
de l’automobile. Ce grand espace public autour
des cours d’eau doit être vu comme un moyen de
repenser la cohabitation de la ville avec l’eau et la
nature pour créer les conditions de vie agréables
en ville dense.
Ce nouvel ensemble paysager remplit ainsi diverses
fonctions : améliorer le cadre et la qualité de vie des
Liégeois·es, incarner une nouvelle identité comme
support d’une nouvelle habitabilité en centre-ville,
renforcer la capacité d’accueil de nouveaux projets,
favoriser des continuités écologiques et des cheminements
pour la mobilité décarbonée.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
99
Dans ce réseau d’espaces publics du Parc fluvial, certains lieux apparaissent stratégiques :
» Le canal de la Dérivation : fortement circulé et
minéralisé aujourd’hui, il joue un rôle très important
pour l’ensemble des quartiers situés en rive droite.
En effet, le potentiel en espaces publics est très
faible dans ce secteur très densément bâti, et
les bords de l’eau représentent une opportunité
majeure pour créer un espace d’agrément et
travailler les articulations entre les quartiers des
deux rives.
Requalification du canal de la Dérivation : un enjeu de transformation
pour la rive droite
©Globalview pour la Ville de Liège
» La confluence Ourthe/Meuse : englobant les
quais du Condroz (Campus de l’Ourthe), des Ardennes,
Mativa (de l’église Saint-Vincent jusqu’à
la passerelle Mativa) et Gloesener, ainsi que le
pont de Fétinne comme lieu d’articulation, la zone
offre un potentiel d’espaces encore sous-valorisés
et trop fortement circulés. Leur pacification,
l’amplification du rapport à l’eau et la qualité des
liens en mode actifs permettront de faire de cette
confluence un lieu identitaire majeur du Parc fluvial,
et aussi une porte d’entrée du « Parc de l’Ourthe ».
Confluence Meuse – Ourthe, lieu d’articulation entre quartiers et
grands ensembles paysagers
©Globalview pour la Ville de Liège
La triple confluence, ensemble paysager unique, lieu de détente,
loisirs, activités nautiques
©Globalview pour la Ville de Liège
» La triple confluence Meuse/canal de la Dérivation/canal
Albert : les « pointes » d’Outremeuse,
de Coronmeuse et de l’ile Monsin délimitent
un plan d’eau très vaste dont une partie
seulement est utilisée comme axe de navigation
commerciale (Meuse-canal Albert). Avec la pacification
des voiries le long du parcours du tram,
de part et d’autre du pont Atlas, et la création
du boulevard urbain en rive droite, ce secteur
peut trouver une nouvelle vocation paysagère,
de détente et de loisirs ; des activités de sport
aquatique sur la partie non navigable de la Meuse
peuvent aussi faire de cette confluence un lieu
identitaire unique.

100 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Unifier rive gauche et rive droite par une
« matrice » d’espaces publics requalifiés
Si le tram en rive gauche a créé des continuités et
revalorisé près de 40 ha d’espaces publics, cette dynamique
est à poursuivre en rive droite, en travaillant
sur les éléments suivants :
» le déploiement du Parc fluvial et ses liens vers les
coteaux boisés ;
» la mise en place d’une matrice publique qualitative
et fraiche dessinant un réseau de places, rues et
boulevards entre Meuse et canal de la Dérivation ;
» les franchissements existants et les ponts et passerelles
à venir. Les ponts des Vennes, de Huy,
de Longdoz et d’Amercœur évolueront en termes
d’usage pour devenir les lieux charnières et emblématiques
du rapport entre les deux rives : cheminements
modes actifs, qualité paysagère, rapport
à l’eau et aux rives, atténuation de la présence automobile
;
» la poursuite et à l’amplification de l’axe Guillemins-Médiacité
vers Cointe et la Chartreuse ;
» l’amplification et la végétalisation des espaces publics
dans les quartiers de la rive droite (Bressoux,
Amercœur, Longdoz) ; denses en activités humaines
(population et activités), avec une importante dynamique
de fonctions publiques (écoles…) et privées
(commerces et entreprises). Ces quartiers sont aujourd’hui
en déficit d’espaces verts et publics. Le
très prochain passage du Busway/tram 2 est l’atout
majeur pour revaloriser l’habitabilité.
Cet axe à vocation majoritairement commerciale
est bordé d’un bâti de faible qualité, parfois dégradé,
accueillant des occupations peu denses et de
grandes superficies dédiées au stationnement. Il cristallise
des enjeux d’espaces publics (notamment
de confort d’usage lié à la place de la voiture), mais
aussi programmatiques sur un territoire où différentes
économies (entreprenante, productive, habitante)
coexistent déjà.
L’axe des boulevards Poincaré - de
Froidmont - Douai : un lieu de transformation
majeur pour le cœur métropolitain
En rive droite, l’axe qui s’étire du canal de la Dérivation
jusqu’au pont des Grosses Battes est une succession
de grands boulevards qui a pris place sur d’anciens
méandres de l’Ourthe ; des boulevards très imperméables
et exclusivement circulés, dont l’usage a fait
son surnom : « boulevard de l’automobile ».
Schéma illustratif : agir sur le « boulevard de l’automobile »
©L’AUC, Consultation internationale, 2022

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
101
L’enjeu est d’en faire une ville active et contemporaine,
en tirant parti :
» du boulevard routier lui-même, à transformer en
parc urbain linéaire qui percole dans les quartiers
et permet de désimperméabiliser cette partie
de territoire à l’occasion de la concrétisation de
l’axe du transport structurant à venir (Busway
ou tram ligne 2) ;
» des espaces mutables (friches industrielles et
emprises commerciales) à transformer en travaillant
sur les parcellaires, en concentrant les
développements, en densifiant les fonctions et en
développant de nouvelles formes urbaines pouvant
accueillir habitat et activités économiques
variées dans une logique de zéro artificialisation ;
» du pôle d’intensification du Longdoz : futur lieu
d’intermodalité, proche du pôle des Guillemins, il
joue un rôle d’articulation entre les trois quartiers
de la rive droite que sont Longdoz, Vennes et
Grivegnée, ainsi qu’avec la rive gauche via le parc
de la Boverie. Cette zone Natalis-Poincaré est
prioritaire en termes de réflexion et de cadrage ;
» du pôle d’intensification d’Angleur : ce pôle collecte
des flux de mobilité venant de l’autoroute
et permet un transfert confortable avec le train
ou le Busway/tram. Ce pôle est appelé à se
développer autour d’une programmation variée,
accueillant du tertiaire voire des fonctions
enseignantes. La grande friche « Cuivre-et-Zinc/
Boliden » est intégrée dans le périmètre et destinée
à devenir un quartier hybride jouant le rôle
de rotule entre vallées et plateaux.
Cet axe fédérateur renouvelé organise ainsi une dynamique
de densification attractive, tout en apportant
une plus-value aux quartiers existants qui le bordent
et en assurant le maillage avec les tissus bâtis préservés.
Il deviendra un nouveau lieu de destination,
attractif pour les activités, les usagers et les habitants
de la ville.
Schéma illustratif : agir sur le « boulevard de l’automobile »
©BAUMANS - DEFFET,
Consultation internationale, 2022

102 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Reconstruire la ville sur la ville dans
le respect du patrimoine bâti et de
notre héritage
Le patrimoine bâti de toute époque est très présent
dans le cœur métropolitain. Il est à la fois un support
identitaire pour les Liégeois·es et une formidable
ressource pour l’attrait touristique de la cité. Les efforts
de valorisation des grandes édifices majeurs
doivent dès lors être poursuivis, tant leur rénovation
(par exemple : collégiale Sainte-Croix, palais des
Princes-Evêques), que l’amélioration de l’accès par
le public (par exemple : circuit des Collégiales).
Le cœur métropolitain amplifié possède un potentiel
intéressant d’intensification et de régénération sur
lui-même, notamment via des opérations de rehaussement
maîtrisé ou de comblements de dents creuses.
Dans les tissus historiques, des opérations de renouvellement
du bâti dégradé et obsolète s’opèrent avec
sensibilité et dans l’intérêt général : apporter plus de
qualité (aération, lumière, cheminements, etc.), accueillir
des programmes importants, renforcer l’identité
des quartiers par des interventions architecturales
qualitatives pour créer des logements attractifs.
La configuration des ilots est une composante spécifique
de l’identité du cœur métropolitain et plus particulièrement,
la coexistence à l’échelle d’un même ilot
d’éléments très divers en typologies, gabarits, âges,
styles et matériaux. Lors de travaux de plus grande
ampleur, la présence de la végétation au cœur de ces
ilots est recherchée afin de les rendre plus résilients au
changement climatique (déconstructions des annexes,
création d’espaces extérieurs qualitatifs, verdurisation
systématique des toitures plates, plantations d’arbres)
pour contrer l’importance des ilots de chaleur urbains,
et contribuer à la qualité du cadre bâti.
Le cœur métropolitain : une ville multiple, entre héritage et
modernité
©Ville de Liège
« Reconstruire la ville sur la ville », schéma illustratif
©Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
103
LES VALLéES à REGéNéRER
Les vallées présentent des structures urbaines
très hétérogènes et un stock de bâti et foncier
mutables important. Elles accueillent aujourd’hui
des activités économiques, des services
et de l’habitat dans un environnement parfois
contrasté entre paysages spectaculaires, implantations
industrielles et infrastructures obsolètes.
La nature est relativement peu présente malgré
la proximité immédiate des coteaux boisés, du
fleuve, des rivières et des canaux.
Ces territoires sont des lieux privilégiés d’intervention
dans les prochaines décennies. Penser leur redéploiement
nécessite d’accroitre leur habitabilité et
leur résilience face à l’intensification des phénomènes
climatiques forts ; ces territoires étant vulnérables
aux inondations et aux ilots de chaleur urbains.
Ils sont situés dans la plaine alluviale et le Projet de
territoire identifie trois secteurs, qui prolongent le
cœur métropolitain dans trois directions :
» Meuse amont : de Sclessin à Val-Benoit,
» Meuse aval : de Wandre à Monsin,
» vers le sud : les vallées affluentes de l’Ourthe
et de la Vesdre.
Ces territoires sont aussi des territoires « partagés » :
ils se connectent aux communes voisines et intègrent
des dynamiques trans-communales dans leurs fonctionnement
et développement.
Intentions générales
Le développement et l’aménagement des vallées
s’opèrent autour des intentions suivantes.
a. Un potentiel mutable à activer le long des
transports structurants
Les vallées présentent un grand potentiel d’intensification
urbaine, particulièrement le long des transports
structurants que sont le tram, le Busway, ou encore
le train qui évoluera progressivement. Des grands
secteurs, qui sont souvent monofonctionnels (secteurs
industriels ou commerciaux par exemple), peuvent
être repensés, réaménagés et accueillir du logement
et des activités dans un environnement qualitatif et
dynamique.
L’enjeu sera d’organiser cette intensification en renforçant
la valeur du cadre de vie – donner de la place
aux piétons et cyclistes, aux espaces de respiration,
aux plantations - et en intégrant de nouveaux objectifs
: diversifier les fonctions, valoriser le patrimoine
bâti et industriel sur base du principe de l’urbanisme
de la ressource, faire évoluer le parcellaire, mener
des opérations fortes (programme, architecture) qui
créent un effet levier pour l’attractivité des différents
secteurs des vallées.
Ville portuaire, Port autonome de Liège,
site de Monsin
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

104 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
b. Une recomposition paysagère pour renforcer
l’habitabilité et la résilience
Une désimperméabilisation et une requalification paysagère
de grande ampleur doivent être initiées sur ces
parties du territoire. Les emprises viaires surdimensionnées
devront être réduites au profit de surfaces
déminéralisées accessibles à tous, afin de créer un
maillage d’espaces publics qui irrigue les quartiers ;
c’est la notion d’un « paysage liant ».
Cette intention est à concrétiser par l’aménagement
du Parc fluvial détaillé dans la partie III du document,
qui doit produire un environnement urbain requalifié
et attractif, y compris pour l’exercice d’activités de
l’économie productive.
Activités économiques et habitat à Sclessin
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
c. Une composante économique forte à intégrer
et soutenir
Liège est aussi une ville économique et portuaire.
Malgré la petitesse de son territoire, 69 km² seulement,
elle dispose d’opportunités pour accueillir de
l’activité économique productive de nouvelle génération,
notamment via le réemploi et la transformation
des anciennes emprises industrielles. Liège entend
valoriser ses avantages concurrentiels que sont la voie
d’eau et le chemin de fer en vallée comme levier du
développement de l’économie.
Le maintien des activités, économiques et productives,
est en effet une condition de réussite du redéploiement
des espaces des vallées, et un enjeu global que
Liège souhaite partager avec ses voisines directes.
La présence des activités à proximité ou dans le tissu
résidentiel fera l’objet d’une grande attention, par la
combinaison des fonctions partout où cela est possible
(vie et travail en milieu urbain), ou la séparation
des fonctions quand cela s’avère nécessaire (activités
plus lourdes).
Patrimoine industriel et activités économiques dans une logique
de réemploi, « boulevard de l’automobile »
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Les entreprises sont ainsi soutenues dans leur intégration
dans la ville, et le Projet de territoire donne des
perspectives pour leur évolution.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
105
02
VALLéE MEUSE AMONT :
DE SCLESSIN AU VAL BENOiT
Un axe de transformation, entre tram
et Meuse.
Cette partie de la ville présente de grandes qualités
paysagères naturelles avec ses coteaux boisés, la
présence du fleuve et l’étroitesse de la vallée à cet
endroit. Si la vocation économique est vivante dans
ce sous-territoire, les grandes emprises bâties sont
souvent des obstacles à la compréhension et la lisibilité
du paysage. Elles génèrent des effets « barrière »,
aussi en termes de cheminements.
Le Projet de territoire veut faire évoluer cet important
morceau de ville par une recomposition paysagère
de grande ampleur, qui désimperméabilise, accueille
des plantations et surtout crée des transversalités,
visuelles autant que de parcours, depuis la Meuse
vers le quartier.
En rive gauche, le Parc fluvial s’étire ainsi du Val Benoit
à Sclessin dans la poursuite de la dynamique engagée
dans le réaménagement des quais de Meuse du
cœur métropolitain. Mais une structure perpendiculaire,
en “lanières”, complète le dispositif et permet
d’essaimer le végétal entre les coteaux boisés et la
Meuse. La reconversion du Château de Sclessin
s’inscrit dans cette dynamique. Des possibilités de
passages aisés de part et d’autre du rail sont aussi
travaillées.
Pôle d’intensification
Parc fluvial
Axe de renouvellement
entre Meuse et tram
Secteur spécialisé
Liaison haut-bas
Liaison transcommunale
Centralité de quartier

106 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Sclessin et Val Benoit : lieux spécifiques
d’intensification urbaine
Les équipements présents à Sclessin-Standard
(tram, gare, parking-relais, stade) font émerger un
pôle d’intensification (centré sur l’arrêt du tram et le
parking-relais) qui dessine à cet endroit de nouvelles
configurations spatiales qui doivent progressivement
permettre l’accueil de logements et d’activités mixtes
dans un environnement urbain requalifié offrant des
aménités, de nouveaux usages, des espaces pour
la nouvelle économie, des lieux d’apprentissage, etc.
Le travail sur ce pôle offre un nouveau rayonnement
et une nouvelle attractivité. Ce projet se réfléchit avec
Saint-Nicolas et Seraing pour assurer une continuité
physique des ambitions avec Tilleur et Ougrée.
et collectifs). Elle se connecte au pôle d’intensification
de Sclessin-Standard et aux équipements qui
s’y développent, ainsi qu’avec le parc Halkin, qui
est confirmé comme pôle de loisirs actifs et de sociabilité
de cette partie de la ville, et vers la Meuse.
L’identité de la centralité historique est à conforter,
mais en créant de nouveaux liens qui décloisonnent
ce morceau du quartier.
Le Val-Benoit poursuit son redéploiement patrimonial
remarquable et accueille de nouvelles opérations architecturales
marquantes. Les espaces d’agrément,
la valeur de l’intérieur d’ilot, les liens avec le tram, la
Meuse et le quartier, font du site un lieu de vie et une
localisation recherchée pour la nouvelle économie,
la formation, l’habitat. Il constitue la porte d’entrée
Ouest du cœur d’agglomération.
La centralité locale de Sclessin s’organise autour et
aux alentours de la place Ferrer comme lieu d’intensification
sociale (lieu de rencontre, d’usages urbains
Illustration : Pôle d’intensification de Sclessin : il organise le transfert modal depuis la vallée de la Meuse (en amont) et la région
condruzienne via un P+R et la ligne 1 du tram. Il comprend des zones capables d’accueillir de nouvelles fonctions urbaines, nécessaires
à l’attractivité du lieu (bureaux, parcs, etc.), en complément du stade du Standard et des développements sur le haut-fourneau
B (HFB) à Ougrée (Seraing)
©Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
107
Connecter les rives
Le déplacement sécurisé et confortable par modes
actifs entre Ougrée-bas et Sclessin-Standard est
identifié comme un élément majeur d’une requalification
urbaine bénéfique aux dynamiques respectives
des deux entités. Il s’établit via le pont d’Ougrée et/
ou d’autres alternatives à imaginer entre les deux
communes.
Ces options d’aménagement constituent le support
d’un travail à mener, au niveau des liaisons physiques
mais aussi du paysage, pour concevoir un projet
« de rive à rive », avec la Meuse comme espace
central d’un territoire de mutation considéré comme
un ensemble ; plutôt que de faire évoluer chaque rive
indépendamment l’une de l’autre.
Un territoire de projet trans-communal
Ce sous-territoire présente une vocation économique
forte, qu’il faut questionner dans une vision
supra-communale, tenant compte et tirant parti de
la reconversion de la friche industrielle du haut-fourneau
B à Ougrée ainsi que du grand parc appelé
à s’y développer. Une évolution des fonctions vers
plus de mixité est ainsi engagée en rive gauche, avec
l’objectif de renforcer les conditions d’habitabilité.
En rive droite, Kinkempois s’inscrit dans la logique du Parc fluvial et les emprises
industrielles désaffectées sont assainies et remobilisées.
Kinkempois, vue sur le port de Renory
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

108 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
03
VALLéE MEUSE Aval :
DROIXHE/ILE MONSIN/ WANDRE
Un axe économique majeur pour
l’agglomération
Ce sous-territoire, de Droixhe jusqu’à Wandre, et qui
se prolonge au-delà vers Cheratte et Visé, accueille
des activités économiques historiques, notamment
en lien avec la voie fluviale mais aussi le chemin de
fer. Cette vocation est préservée sur le long terme
mais elle est appelée à évoluer et se développer :
par des spécialisations et par une densification et
une diversification des activités. La vitalité et l’attractivité
du sous-territoire est aussi à soutenir par une
reconversion du cadre paysager, fortement routier
et minéral aujourd’hui.
L’axe économique s’organise par un chainage
de sites stratégiques, avec leurs spécificités et
enjeux particuliers :
» Le secteur de Droixhe qui bénéficie de la proximité
du pôle de gare à développer, se redéploie autour
du marché de gros qui intègre une série d’emprises
désaffectées (comme le site des anciens abattoirs)
et développe un rayonnement à l’échelle régionale.
Le parcellaire et le bâti à front de Meuse seront retravaillés
pour constituer un nouveau morceau de
ville, agréable à parcourir, humanisé par le végétal,
densifié par une diversité de fonctions.
» Le secteur INBEV, pôle économique majeur
tisse des liens avec son environnement et travaille
ses pourtours pour y apporter une nouvelle qualité.
» Le secteur de l’île Monsin tire parti d’une ac-
Vue sur une partie de l’ile Monsin et du port
pétrolier de Wandre
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Pôle d’intensification
Parc fluvial
Secteur à faire évoluer
en lien avec le Parc fluvial
Secteur spécialisé
Liaison haut-bas
Tronçon stratégique
Centralité de quartier

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
109
cessibilité tri-modale et évolue vers des activités
exploitant et valorisant les qualités spatiales d’un
lieu unique (ile, darses), notamment en diminuant
les emprises de stockage et de manœuvre pour
entamer une dynamique de transformation.
» Le parc économique de Wandre, et notamment
le port pétrolier, doit anticiper la réduction des utilisations
des énergies fossiles pour organiser une
approche innovante, plus verte et durable.
» Le secteur du Wérihet accueille de nouvelles
activités, plus mixtes qu’industrielles, et appuyées
sur l’évolution de la centralité de Wandre.
Intégrer Wandre dans la structure
territoriale
Le pôle d’intensification de Wandre, même si le potentiel
parait faible aujourd’hui, permet d’envisager une diversification
des usages en lien avec un futur arrêt REL, la
polarité commerciale, le pôle administratif de la rue de
Visé, la future zone d’activités économiques du Wérihet.
La création de ce pôle d’intérêt local permet de donner
un vrai rôle à Wandre dans la structure territoriale, à la
hauteur de l’importance de son activité économique
existante et à venir et de sa vocation résidentielle.
L’ensemble de ces fonctions est relié par des rues
et espaces publics végétalisés, maillage qui pourra
s’étendre vers les secteurs d’activités économiques
spécialisées du port « pétrolier » de Wandre.
Par rapport aux autres liaisons haut-bas, celle de
Wandre présente une spécificité qui découle de l’impossibilité
de relier qualitativement la vallée avec le
plateau (Rabosée). La liaison haut-bas se développe
depuis le pôle administratif de Wandre jusqu’à la
Meuse, puis Herstal (sites des ACEC et de la « Low
line »). Le réaménagement qualitatif de la rue Pont de
Wandre et du pont sont indispensables pour réaliser
une liaison qualitative et relier Wandre à Herstal.
L’intégration de Wandre dans la structure territoriale
générale se construit aussi via une liaison cyclo-piétonne
qualitative qui reliera Wandre et ses fonctions
économiques au « cœur métropolitain amplifié », via
Jupille et Droixhe, ainsi qu’avec Cheratte et le site du
Hazard, tout proches de là, sur la commune de Visé.
Enfin, les coteaux boisés de Wandre donnent une
identité paysagère forte au sous-territoire. Ils sont
à protéger et valoriser.
Wandre : la création d’un pôle d’intérêt local ancre Wandre dans la structure territoriale
©Ville de Liège

110 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Concevoir le Parc fluvial de part et
d’autre de la Meuse
En rive gauche, à proximité du monument Albert, le
Parc fluvial prend de l’ampleur autour des équipements
de loisirs existants afin de profiter de l’étendue
d’eau très importante à cet endroit. Des loisirs en
plein air en lien avec l’eau y sont développés.
Le Parc fluvial se prolonge vers le nord sur toute la
rive ouest de l’Ile Monsin pour relier ensuite le site
de Chertal. En face, sur la rive droite de la Meuse, à
hauteur de Droixhe, le parc est travaillé dans l’épaisseur,
depuis la rive de Meuse jusqu’au chemin de fer,
au gré des restructurations de la façade le long du
boulevard urbain. Il permet de relier les quartiers au
fleuve par de nouveaux cheminements, des espaces
de desserte, des espaces de respiration.
Le secteur de la confluence Meuse/canal Albert
représente un enjeu spécifique qui doit accueillir
une nouvelle liaison haut-bas stratégique avec une
nouvelle passerelle de franchissement de la Meuse.
Cette liaison descend de la Chaine des parcs de la
rive droite jusqu’à la gare d’Herstal en rive gauche,
via Jupille, Droixhe, Monsin et la pointe Est de Coronmeuse.
Elle est illustrative de l’ambition du Projet
de territoire qui vise à initier de nouveaux parcours,
à relier des quartiers aujourd’hui dissociés, à surmonter
des ruptures et à dessiner de grands axes
de projet perpendiculaires à la Meuse des vallées
jusqu’aux plateaux ! Cette liaison se relie à deux
liaisons de vallée : le RAVeL 1 existant et la liaison
cyclable vers Wandre.
Concevoir le Parc fluvial et le travailler dans son épaisseur depuis les rives de Meuse
jusqu’au chemin de fer
©Michel Desvigne Paysagiste pour la Province de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
111
04
VALLéE OURTHE-VESDRE :
Angleur / Chênée
Une reconstruction résiliente des
berges, pour une forte vocation environnementale
et de loisirs
Territoire dévasté par les inondations de juillet 2021,
la reconstruction résiliente des berges s’effectue au
profit d’un Parc fluvial élargi. L’enjeu est de donner
plus de place à l’eau, dans une logique de parc
inondable intégrant des zones d’immersion temporaires.
Cette approche veut apporter une réponse à
la problématique des crues. Mais elle permet aussi
de générer des aménagements qualitatifs, qui contribuent
à restaurer un cadre de vie plus naturel et
apaisé, et à doter le quartier d’importants espaces
d’agrément et de loisirs.
La confluence des rivières Vesdre et Ourthe, dont la
qualité paysagère mérite d’être retrouvée, est à ce
titre un lieu de projet majeur dans ce secteur. Il doit
être porteur d’une véritable transformation.
Le canal de l’Ourthe, le RAVeL reliant Chaudfontaine
et Liège (la « vesdrienne »), le biez situé un peu plus
loin (en parallèle du quai des Ardennes) sont aussi
des éléments clés du Parc fluvial de l’Ourthe.
Pôle d’intensification
Parc fluvial
« Parc de l’Ourthe » :
économie, nature et loisirs
Busway/Tram L2
Liaison haut-bas
Centralité de quartier

112 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Les pôles d’intensification de
Chênée-gare et Angleur-gare
Les pôles d’intensification autour des gares de
Chênée et d’Angleur constituent les secteurs-clé
de ce territoire. Le pôle de Chênée est en cours de
développement : un parc d’activités économiques
ainsi que des logements doivent prendre place autour
du pôle de gare, avec un remaniement des grandes
emprises industrielles (site LBP, site Gauder) pour
créer des zones vertes qui deviennent des éléments
constitutifs du Parc fluvial en bord de Vesdre. L’effet
de pôle intensifie les fonctions, mais aussi les
espaces publics et les lieux de mobilité (arrêt du
Busway, P+R). Une nouvelle passerelle cyclo-piétonne
permet de mieux connecter le pôle de gare
au centre de Chênée.
Le pôle d’intensification d’Angleur, centré sur la gare,
est un secteur stratégique du territoire qui s’étend
jusqu’à la grande friche Cuivre-et-Zinc/Boliden (entre
la rue du Fourneau et la rue Henri Orban). Il constitue
un lieu d’interface important. Sa connexion au
cœur métropolitain et à Belle-Ile, la proximité du
Sart-Tilman, sa capacité à collecter les flux venant
de l’autoroute ou du train, sont autant d’atouts qui
font de ce pôle un lieu propice pour l’accueil de
nouvelles activités dans un cadre plus résilient. Cet
espace doit également accueillir logements, équipements
et activités dans des formes plus compactes
permettant de limiter l’artificialisation.
Le Parc de l’Ourthe :
alternance d’espaces de nature
et d’activités économiques
Ce sous-territoire, de Belle-ile jusqu’au boulevard
de l’Ourthe et la sortie de ville, présente une vocation
économique historique qui est confortée
sur le long terme. Le bâti ancien à requalifier et les
grandes emprises mutables offrent un potentiel de
reconversion important, qui doit s’orienter vers une
économie plus diversifiée associant du logement.
Les caractéristiques de cet axe semi-naturel (canal,
alignement d’arbres, RAVeL, parc vieille-Montagne,
etc.) sont renforcées en créant des continuités vertes
et en renforçant les aménagements à vocation de loisirs
et de détente avec des activités capables de générer
aussi une économie et une fréquentation accrue du
secteur comme lieu de destination. Le Parc de l’Ourthe
présente une identité unique à l’échelle du territoire.
Le Parc de l’Ourthe : une vocation loisirs et détente à renforcer,
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Le pôle de gare d’Angleur : un territoire à recomposer
©Globalview, pour la Ville de Liège
Le Parc de l’Ourthe : entre économie, plans d’eau et vocation
d’espace naturel
©Globalview, pour la Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
113
De nouvelles liaisons relient les centralités
locales de Chênée et Angleur
Les centralités locales de Chênée et Angleur profitent
d’une forte desserte en mobilité (train, Busway/tram L2,
RaveL). Elles présentent des complémentarités à valoriser.
Chênée est bien desservie en écoles et équipements
et possède une offre culturelle importante, dont
celle du centre culturel. Angleur est davantage tournée
vers le commerce, les services et la résidence, avec
des configurations spatiales, organisées par ilots, plus
homogènes. Les connexions entre ces centralités sont
à développer.
Par ailleurs, les centralités d’Angleur et Chênée sont
situées sur des liaisons haut-bas qui les connectent
facilement aux grands espaces verts, le Sart-Tilman
pour l’une et le Ry-Ponet pour l’autre.
La centralité de Chênée au cœur du Projet de territoire :
entre pôle de gare, Parc fluvial, confluence Ourthe - Vesdre,
emprises mutables à requalifier, centre historique vivant,
horizons verts et proximité des plateaux boisés
©Globalview, pour la Ville de Liège

114 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
LES GRANDS VERSANTS
Les versants sont des éléments importants du
paysage liégeois, du fait de leur grande visibilité
dans de nombreux endroits de la ville. Les parties
les plus pentues du relief sont couvertes de bois,
de prairies et vergers. Ailleurs, lorsque la pente
se fait plus douce, on peut découvrir quelques
étendues de terrains maraichers ou horticoles.
Les versants donnent une identité forte à la ville en
lui apportant de la nature, de la fraicheur, de grands
panoramas, des espaces de détente. Par ces aspects,
ils jouent un rôle fondamental dans l’adaptation
du territoire communal au changement climatique.
Versant rive droite ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Les versants ont enfin la particularité d’accueillir la
plupart des grands équipements sportifs du territoire
communal (complexe sportif de Naimette-Xhovémont,
golf de Bernalmont, plaine de Cointe, parc
Nicolas Spiroux, tennis club de Fayenbois). Les infrastructures
de soins y sont également nombreuses
(CHU sur le site des Bruyères, CHR Citadelle et CHC
Mont Légia).
Anciens maraichages, versant nord
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Dans ces espaces, le bâti est principalement voué au
logement et à des activités de l’économie « présentielle
». Les cœurs des quartiers sont organisés en
ilots fermés mais aérés en leur intérieur, composés
essentiellement de maisons unifamiliales mitoyennes
au gabarit bas. En bordure des grands espaces
naturels et sur les pentes les plus abruptes, le tissu
se relâche. Les versants offrent aussi une relation
habitat/paysage très qualitative et recherchée par
les habitants.
Ce sont des quartiers qui ont par ailleurs un passé
minier important, dont il subsiste encore des traces
visibles dans le paysage.
Laveu, versant rive gauche ©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
115
Si les versants ont de nombreux atouts qui jouent
en faveur de leur attractivité, leurs principaux points
faibles concernent l’accessibilité : les versants offrent
peu de possibilité aux habitants pour se déplacer en
transports en commun ou en mobilité active (peu d’infrastructures,
topographie difficile). Les commerces et
services sont rassemblés dans quelques centralités
urbaines, qui s’étirent le long des lignes de crêtes :
rue de Saint-Nicolas, rue Sainte-Walburge, boulevard
Ernest Solvay (Thier-à-Liège) et rue de Herve (Boisde-Breux).
L’accessibilité aux centralités pour les
modes actifs, depuis les quartiers, est à améliorer.
Les « versants » dominent la plaine alluviale
qui les sépare en 3 entités :
» En rive droite : le double versant Jupille / Boisde-Breux
/ Grivegnée ;
» En rive gauche : le grand versant Cointe / Saint-
Gilles / Burenville / Glain ;
» Au nord : le grand versant de Naimette-Xhovémont
/ Molivaux / Sainte-Walburge / Thier-à-Liège.
Intentions générales
La mise en projet des sous-territoires s’opère
autour des intentions suivantes.
a. Des espaces de nature préservés qui composent
la Chaine des parcs
Ces grands sous-territoires accueillent principalement
la ville des «ilots-jardin» et le réseau de la Chaine
des parcs. Il conviendra avant tout de préserver ses
qualités. Les espaces de nature existants constituent
le stock de « sol vivant » de Liège et jouent dans
ce cadre un rôle important dans l’adaptation du
territoire au changement climatique. Les espaces
ouverts et les poches agricoles sont préservés et la
trame paysagère est à restaurer progressivement.
La Chaine des parcs se déploie largement sur ces
territoires et permet de relier les espaces de nature
et d’offrir aux résidents et usagers de la ville de
nouveaux sentiers de promenades et des lieux de
détente, contribuant à renforcer l’habitabilité des
quartiers.
b. Des lieux intensifiés et des liens pour y accéder
Les centralités sont des pépites du territoire à intensifier
au profit des quartiers (accueillir des logements,
des activités, services, équipements et
commerces). Il conviendra d’améliorer l’accessibilité
vers ces centralités pour les mobilités actives, en
travaillant à un meilleur partage de l’espace public
ainsi qu’à l’amélioration du temps de parcours du
transport en commun.
c. Une densification contextualisée et maitrisée
Le territoire des versants est le lieu des « ilots-jardin»
qui accueillent du logement dans un environnement
de qualité. Assurer le développement des
versants tout en maintenant les qualités d’habitat
est un enjeu majeur pour les prochaines décennies.
L’urbanisation des versants doit être ainsi conçue
par « acupuncture » et dans le respect de la trame
paysagère et bâtie existante. Il s’agit d’intervenir de
manière contextualisée et maitrisée.

116 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Les opérations « en ruban » ou en « cœur d’ilot »
doivent laisser place à d’autres formes d’urbanisation
plus respectueuses du cadre bâti existant et
des paysages à partager. L’urbanisation sous forme
de « fenêtre » (qui laisse voir le paysage d’intérieur
d’ilot) ou de « porte » (qui donne accès aux espaces
de nature) sont à expérimenter (voir illustrations).
Cette nouvelle approche doit permettre de créer
de nouveaux cheminements, de rendre poreux ou
désenclaver les grands intérieurs d’ilots. La Chaine
des parcs, et ses cheminements, peut également
être porteuse de développements localisés.
Le bâti sous-utilisé ou inexploité de bonne qualité
architecturale et urbaine est rénové ou transformé,
et les sites mutables ou artificialisés peuvent être
intensifiés.
Des développements contextualisés et équilibrés
− préserver les cœurs d’ilots, y développer un paysage productif et des réserves de biodiversité
− créer des « portes » ou des « fenêtres » organisées autour d’espaces collectifs stimulant le vivre ensemble
− y superposer des équipements (crèches, salle communautaire, écoles, commerce, …) et des logements à travers une architecture
qui accompagne la mise en valeur du paysage
©Baumans-Deffet, Consultation internationale, 2022

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
117
05
LE VERSANT RIVE DROITE :
JUPILLE / BOIS-DE-BREUX /
GRIVEGNÉE
Le pôle d’intensification de Bois-de-Breux
Bois-de-Breux est situé au croisement de plusieurs
infrastructures de transports (Busway, RAVeL, liaisons
haut-bas). Il est proche de grands équipements
(sportifs et d’enseignement) et est aujourd’hui caractérisé
par de grandes emprises mutables (surfaces
commerciales et stationnement).
Bois-de-Breux est identifié dans la structure
territoriale comme un pôle d’intensification local
qui organise l’entrée de ville et joue un rôle
dans l’organisation du versant rive droite. Sa
mise en projet doit s’opérer autour des intentions
suivantes :
» dessiner une entrée de ville contemporaine et
résiliente qui tire parti des grandes emprises
mutables et intègre une forme de densité. Le
logement y aura toute sa place, en lien avec le
maintien de certaines activités économiques
productives légères et d’une vocation commerciale
évidente ;
» organiser les liaisons modes actifs sur le versant
et offrir des alternatives à la voiture à travers une
offre en mobilité décarbonée et une pacification
et végétalisation de l’espace public ;
» amplifier la vocation sportive du secteur en organisant
les liens entre les infrastructures situées
de chaque côté de la N3 (Nicolas Spiroux /
Robermont) et en revalorisant les terrains de
foot de Robermont ;
» travailler la cohérence des gabarits.
Le pôle d’intensification de Bois-de-Breux : entre grandes emprises
mutables, espaces verts, équipements sportifs et quartiers habités
©Driven-by pour la Ville de Liège

118 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Pôle d’intensification
Chaine des parcs
Lien principal
Liaison haut-bas
Tronçon stratégique
Infrastructures sportives
Centralité de quartier
Des espaces de nature préservés et
une « boucle de parcs » à créer
Accroché au Pays de Herve, le double versant rive
droite présente une diversité exceptionnelle d’espaces
de nature à préserver : étendues agricoles, vallons
boisés, prairies et vergers. La Chaine des parcs prend
naturellement appui sur ces espaces qui viennent
se connecter autour d’une boucle principale à créer,
empruntant le RAVeL existant.
Cette nouvelle « boucle des parcs » valorise les panoramas
et devient un élément structurant et lisible
possédant une identité propre.
Elle relie :
» des sites ou équipements culturels, patrimoniaux
ou sportifs d’envergure métropolitaine : le parc
des Oblats et le fort de la Chartreuse, le cimetière-parc
de Robermont et les pôles sportifs ;
» des espaces à vocation agricole et des espaces
de liaisons écologiques : le parc paysager du
Ry-Ponet ;
» le bois de Fayenbois et le vallon boisé attenant
ainsi que les liaisons écologiques qui lient ces
espaces.
L’ensemble du site du fort de la Chartreuse est aménagé
en parc public. La partie historique du fort,
accueillant une programmation atypique à déterminer,
joue un rôle crucial tant pour la dynamique et l’attractivité
de la « boucle des parcs », que pour créer
un lien entre le cœur métropolitain et les quartiers
du versant.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
119
La Nationale 3 :
collectrice des liaisons haut-bas
La N3 relie Bois-de-Breux au cœur métropolitain amplifié.
La N3 joue le rôle de collectrice d’un réseau très
maillé de liaisons haut-bas, qui irrigue le versant et
connecte les centralités.
Aménagée en liaison haut-bas, la N3 assure des continuités
fortes entre les grands ensembles constitutifs
de la Chaine des parcs, notamment entre le secteur
de la Chartreuse et le cimetière-parc de Robermont.
L’espace de voirie y est apaisé et requalifié et évolue
vers un espace partagé, aménagé comme parvis de
la Chaine des parcs.
Le long de cette liaison haut-bas, des formes urbaines
singulières et adaptées accompagnent le parcours
donnant une nouvelle urbanité à l’axe (présence de
rez-de-chaussée actifs, programmes mixtes et hybrides,
etc.).
Jupille, entre cœur métropolitain et grands espaces naturels
©Driven-by pour la Ville de Liège
Jupille, Grivegnée, Robermont :
des centralités locales à consolider et positionner
dans la structure territoriale
» Jupille
Située dans un vallon et définie par une urbanisation
resserrée, entre la vallée industrielle et les plateaux
agricoles, la centralité de Jupille présente une identité
historique, renforcée par la présence de certaines
fonctions et d’équipements (pôle culturel et administratif,
écoles, commerces).
Dans le sous-territoire, le rayonnement de la centralité
est à conforter :
» les fonctions, services et équipements sont reliés
par un réseau d’espaces publics de qualité qui
renforce l’identité et la lisibilité du site, ainsi que
les qualités spatiales. Une placette centrale et un
ensemble de rues requalifiées sont notamment à
réaliser ;
» le caractère villageois - immeubles patrimoniaux,
qualité urbanistique de certains secteurs - est à
préserver. Dans le cœur villageois, les interventions
contemporaines doivent s’établir avec des gabarits
et des densités mesurés ;
» Jupille se connecte au reste du territoire par une
liaison haut-bas structurante, permettant de relier
la centralité, vers le Nord, à la Meuse et au cœur
métropolitain et, vers le sud, au pôle de Bois-de-
Breux et aux grands réseaux de promenades de
la Chaine des parcs ;
» une liaison est aussi à développer vers le pôle
d’intensification de Bressoux (tram, gare, secteur
densifié en logements, emplois et services), via
un nouvel itinéraire modes doux à créer le long du
chemin de fer et la requalification de la rue de Visé ;
» cette centralité doit tirer parti de son rôle d’articulation
entre, d’une part, le cœur métropolitain, son
Parc fluvial, et un secteur industriel transformé et
densifié en termes de fonctions et de végétal, et
d’autre part, le grand réseau de la Chaine des parcs
et ses grandes emprises agricoles très proches à
préserver. Cette situation particulière, renforcée
par le Projet de territoire, permet de conforter les
qualités d’habitabilité et les paysages.

120 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
» Grivegnée
Le secteur de Grivegnée-bas se trouve le long d’une
liaison haut-bas structurante, qui crée un lien fort depuis
les bords de l’Ourthe et la gare d’Angleur, jusqu’à la
Nationale 3 et le pôle de Bois-de-Breux.
La place de la Liberté et le quartier qui la borde doivent
accompagner cette liaison, et jouer un rôle d’articulation
entre le secteur du site Cuivre et Zinc (Boliden), réhabilité
avec de nouveaux programmes et des espaces publics
et plantés généreux et les quartiers et les poches de
verdure de la Chaine des parcs des versants.
Avec le Projet de territoire, cette centralité aujourd’hui
organisée autour des flux automobiles et un cheminement
longeant le pied de coteaux, évolue vers un
espace décloisonné qui tisse des liens confortables et
attractifs vers l’Ourthe et vers les versants.
Grivegnée-bas / Place de la Liberté : secteur d’articulation entre
versants boisés et plaine de l’Ourthe à requalifier
©Driven-by pour la Ville de Liège
» Robermont
La micro-centralité dite de Robermont concerne un
ensemble de plusieurs carrefours, entre le parc de
l’Oasis jusqu’au cimetière-parc de Robermont. Elle
représente un lieu marquant dans le Projet de territoire
: point d’intersection entre la N3, les liaisons
haut-bas structurantes venant du cœur métropolitain,
de Bressoux et du Longdoz et la Chaine des parcs.
Ce lieu-carrefour apparaît alors avec une autre dimension
qui, combinée avec un réaménagement de
l’espace public, permet de reconnecter les quartiers
de part et d’autre de la nationale et de renforcer leurs
caractéristiques d’habitabilité.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
121
06
LE VERSANT RIVE GAUCHE :
COINTE / SAINT-GILLES /
BURENVILLE / glain
Le « parc linéaire » :
une diversité d’espaces et de fonctions
Sur le versant rive gauche, la Chaine des parcs
s’organise “en cordon” de part et d’autre du boulevard
panoramique “des hauteurs” (Gustave Kleyer,
Louis Hillier, Sainte-Beuve). Le long du parcours,
des espaces de différentes natures s’y attachent :
» des sites ou équipements culturels, patrimoniaux
ou sportifs d’envergure métropolitaine : le Mémorial
Interalliés, l’ancien observatoire, le parc et la plaine
de sport de Cointe qui rayonnent au-delà des quartiers
proches, le parc Comhaire et son skatepark ;
» des aires de détente et loisirs, et des espaces de
respiration pour les quartiers denses avoisinants :
le parc des Acacias et son extension sur le Boisl’Evêque,
le parc Sainte-Beuve et son extension
vers le Bois Mayette ;
» des espaces de liaisons écologiques et des espaces
à vocation agricole ;
» des espaces en partage avec les communes voisines
: le terril Piron (partiellement sur la commune
de Saint-Nicolas) et ses vues imprenables sur la
vallée industrielle ;
» un parc public de grande taille à aménager dans le
cadre du projet de reconversion de l’ancien charbonnage
« Espérance et Bonne-Fortune ».
Le boulevard panoramique joue un rôle fondamental
dans la structuration du territoire et dans le maillage des
espaces ouverts. Son aménagement doit être adapté
à la promenade cyclo-piétonne et les vues lointaines
doivent être préservées.
Pôle d’intensification
Secteur de transformation
de la « Transurbaine »
Chaine des parcs
Lien principal
Lien principal à créer
Liaison haut-bas
Infrastructures sportives
Centralité de quartier

122 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Une connexion pour relier la Chaine
de parcs du versant rive gauche
(parc linéaire) à celle du versant
nord (parc des terrils)
L’ancienne vallée de la Légia, la ligne de chemin de
fer vers Bruxelles, les voiries et l’autoroute A602 ont
créé des ruptures fortes entre le versant de Saint-Nicolas
et celui de Naimette-Xhovémont, coupant les
quartiers de manière parfois brutale entre Burenville
et Sainte-Marguerite.
L’enjeu est de désenclaver le quartier de Glain et
de restaurer une connexion entre les versants par
de nouveaux ouvrages, à concevoir dans le secteur
d’intensification du MontLégia et dans le cadre du
projet de reconversion de l’ancien charbonnage
Espérance et Bonne-Fortune.
Le pôle d’intensification du MontLégia
Pôle d’excellence organisé autour de l’hopital et
spécialisé dans le domaine de la santé (Légiapark,
maison de repos), il constitue un pôle d’emploi et
de mobilité (autoroute, Busway, RAVeL) majeur en
entrée de ville.
Le site doit accueillir un P+R pour assurer le transfert
modal vers le cœur métropolitain. Il est appelé à
s’intensifier et se diversifier par le développement de
logements, d’équipements sportifs et de loisirs. Les
développements sont à recentrer sur les surfaces
en friche ou déjà imperméabilisées (parking), alors
que le secteur du Fond Hubert Goffin est à préserver
comme zone écologique et de loisirs en plein air.
Illustration : Pôle du MontLégia : il s’appuie sur une ligne de Busway et le RAVeL et sur un futur lieu de transfert modal entre l’autoroute
(via un P+R) afin d’offrir des alternatives de mobilité pour rejoindre le cœur métropolitain. En complément du pôle d’excellence axé
sur les services et la recherche dans le domaine de la santé (hôpital du MontLégia, LégiaPark), son potentiel d’intensification sera
concentré sur les espaces déjà artificialisés.
©Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
123
De Fontainebleau à Ans :
tirer parti des dynamiques liées à la
« transurbaine »
La centralité de Saint-Nicolas et le pôle d’intensification
du MontLégia tirent parti des aménagements à
venir liés à la transurbaine nord. Cette liaison hautbas
stratégique s’appuie sur une nouvelle ligne de
transport public structurant (Busway/tram ligne 2)
depuis le cœur métropolitain. Elle active des friches le
long de son parcours et concrétise des dynamiques
de renouvellement urbain sur plusieurs sites majeurs
de reconversion : ancien hopital Saint-Joseph, Bas-
Rhieu, Glain, etc.
Dans ce cadre, l’ancien charbonnage « Espérance
et Bonne-Fortune » est reconverti pour créer un nouveau
quartier, appuyé sur le transport en commun et
des liaisons pour modes doux, et intégrant un parc
de grande superficie qui s’inscrit dans le réseau de
la Chaine des parcs.
Des laisons haut-bas qui relient les centralités
locales de Cointe, Saint-Gilles et
Laveu
Le versant rive gauche est ponctué de petites centralités
locales. Rarement complètes, ces centralités
doivent fonctionner en réseau et tirer partis de leurs
complémentarités.
Les centralités de Cointe et Saint-Gilles sont situées
sur une liaison haut-bas. Elles sont à renforcer,
notamment pour offrir des services permettant les
transferts de modes (micromobilité, voiture partagée,
etc.). Des aménagements doivent permettre des
connexions facilitées vers le parc linéaire et le cœur
métropolitain.
La centralité du Laveu se développe autour de la rue
des Wallons et se connecte au cœur métropolitain
par des cheminements cyclo-piétons sécurisés.
Les aménagements liés à la transurbaine sont également
l’opportunité de requalifier la centralité commerciale
de Saint-Nicolas et de recomposer une
trame de rues et places réaménagées et végétalisées
(boulevards Carton de Wiart et Sainte-Beuve, place
Saint-Nicolas, rue Saint-Nicolas et tout le secteur de
Fontainebleau) qui connecte les quartiers à la Chaine
des parcs. Le bâti et les activités sont intensifiés sur
ce parcours, dans une optique de « rue vivante » :
un espace de vie plutôt qu’un couloir de circulation.
Cet axe de la transurbaine se poursuit sur la commune
de Saint-Nicolas et jusqu’à la gare de Ans.
C’est un secteur de transformation majeur du territoire
de l’agglomération.
Burenville : la place Saint-Nicolas et l’ancien charbonnage
Espérance et Bonne-Fortune
©Driven-by pour la Ville de Liège

124 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
07
LE VERSANT NORD :
NAIMETTE-XHOVéMONT /
MOLINVAUX/ SAINTE-WALBURGE
/ THIER-à-LIèGE
Le « parc des terrils » :
une richesse patrimoniale exceptionnelle
Sur cette partie du territoire, l’héritage de la
période minière a laissé un archipel d’espaces
ouverts très dense où s’entremêlent :
» de nombreux terrils issus de l’histoire minière : terrils
de la Tonne/Sainte-Barbe, terril de Batterie Ancien
et Batterie nouveau, terrils Bellevue et Bernalmont,
» des équipements culturels, patrimoniaux ou sportifs
d’envergure métropolitaine : le pôle sportif de
Naimette-Xhovémont, les coteaux et le parc de
la Citadelle, la cité-jardin du Thier-à-Liège, le golf
de Bernalmont, le cimetière de Sainte-Walburge ;
» des espaces ouverts de plus petite taille qui constituent
des aires de respiration, de détente et de
loisirs pour les quartiers denses avoisinants : parc
Clajot, parc de la Paix ;
» des espaces de liaisons écologiques et des espaces
à vocation agricole dont les vergers de Favechamps
ou la Ferme Fabry ;
» de grands intérieurs d’ilots verts dans lesquels
des sentiers pourraient être créés afin de mieux
connecter les quartiers dans une perspective de
ville des courtes distances.
Ces espaces ouverts s’articulent autour du boulevard
« des hauteurs » (César Thomson, Théodor Radoux,
Léon Philippet, des Hauteurs, Jean de Wilde, Fosse
Crahay, Hector Denis et Ernest Solvay). Son aménagement
sera adapté à la promenade cyclo-piétonne
et les vues lointaines seront préservées.
Ce morceau de la Chaine des parcs est très spécifique
sur le territoire de la ville. Il est à préserver
et à valoriser par la création de cheminements, de
parcours thématiques et par une signalétique qui
raconte l’histoire minière.
Cité du Bernalmont
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Le site sportif de Naimette-Xhovémont rayonne au-delà
des quartiers proches. Il est à intégrer comme une
composante forte de la Chaine des parcs et son
accessibilité par les modes doux doit être renforcée
vers le cœur métropolitain.
Comme développé pour le versant rive gauche, un
nouveau lien est à créer pour relier le parc linéaire au
parc des terrils.
Terril de Batterie Ancien
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
125
L’axe Citadelle - Sainte-Walburge :
une centralité renforcée et apaisée
La liaison haut-bas connectant le cœur métropolitain à
la Citadelle, Sainte-Walburge et Rocourt, est structurante
pour le versant nord. Elle se double d’une liaison
par téléphérique entre le plateau de Sainte-Walburge,
le centre historique et le tram, et assure la connexion
et le rayonnement du centre hospitalier de la Citadelle.
La partie centrale de cette liaison haut-bas collecte
les flux de mobilité active venant du plateau (depuis
Rocourt, le boulevard “des hauteurs” ou depuis le P+R
de Vottem) et de la vallée. Un travail sur l’espace public
doit permettre l’émergence de nouveaux usages
collectifs (mobilité active, aires de jeux, espaces de
rencontres, lieux de fraicheur) et permettre le développement
de formes urbaines singulières donnant
une nouvelle urbanité à l’axe (présence de rez-dechaussée
actifs, bâtiment “porte d’entrée” vers la
Chaine des parcs, programmes mixtes et hybrides).
Sur cet axe, le bâti et les activités sont intensifiées
dans une optique de « rue vivante » : un espace de
vie plutôt qu’un couloir de circulation. Le système
d’une densification raisonnée et contextualisée, sous
forme de « portes » et « fenêtres » comme expliqué
précédemment, trouve ici pleinement à s’appliquer.
Cette ambition se poursuit vers Rocourt sur la Chaussée
de Tongres.
Des cheminements légers à travers les ilots habités
du versant nord permettent de connecter les quartiers
à la centralité de Sainte-Walburge.
Pôle d’intensification
Chaine des parcs
Lien principal
Lien principal à créer
Liaison haut-bas
Tronçon stratégique
Infrastructures sportives
Thier-à-Liège :
une centralité de quartier à préserver
Située à l’extrémité ouest du territoire, la centralité
du Thier-à-Liège est très spécifique. Elle conserve
un caractère villageois à préserver et plusieurs typologies
bâties intéressantes (plateau du Tribouillet
par exemple).
Centralité de quartier
La centralité se connecte au reste du territoire par une
liaison haut-bas structurante permettant de relier, au
nord, le boulevard des Hauteurs et les grands réseaux
de promenades de la Chaine des parcs et, vers le
sud, le cœur métropolitain.

126 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
LES PLATEAUX
Situés aux extrémités de la commune, les plateaux
de Rocourt et du Sart-Tilman sont identifiés
comme des territoires spécifiques.
Dans la partie nord du territoire communal, le plateau
de Rocourt constitue la lisière du plateau hesbignon,
ce qui se marque dans le paysage par la présence de
terres agricoles. Au sud, le plateau boisé du Sart-Tilman
est rattaché au Condroz.
Ces plateaux ont connu une urbanisation tardive liée
à la construction de grandes infrastructures routières
qui ont entrainé dans leur sillage le développement
d’équipements métropolitains importants : centre
commercial majeur à Rocourt, campus au Sart-Tilman
complété par l’hôpital et le vaste parc d’activités
économiques « Science park ».
Bois du Sart-Tilman
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Sur ces plateaux, l’habitat pavillonnaire est majoritaire.
Il existe néanmoins d’anciens cœurs « villageois
» dans chacun des deux sous-territoires.
Les plateaux accueillent également d’importants
centres sportifs :
» au Sart-Tilman : centre du Blanc Gravier, golf, centre
de football SL16, Country Hall, Tennis club,…
» à Rocourt : centre du RFCL-football, RFCL-Tennis
et du Old Club de Hockey,…
Ces territoires sont en relation étroite avec les entités
limitrophes et relèvent de dynamiques supra-communales
qu’il faut considérer et développer.
Rocourt
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Campus universitaire du Sart-Tilman
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
127
Intentions générales
La mise en projet des sous-territoires s’opère
autour des intentions suivantes.
a. Préserver les espaces non bâtis, désimperméabiliser,
recomposer des boisements
Les plateaux accueillent des espaces de nature importants
et identitaires qui doivent être absolument
préservés. Ils représentent le stock de « sols vivants »
de Liège et jouent dans ce cadre un rôle important
dans l’adaptation du territoire aux changements
climatiques. Ils constituent par ailleurs des paysages
marquants.
Les espaces boisés, les poches agricoles et les
intérieurs d’ilots paysagers sont ainsi préservés. La
trame paysagère est progressivement restaurée et
amplifiée, des boisements sont recomposés, les
zones stratégiques sont désimperméabilisés. Cette
intention est déterminante, car les terres agricoles
et boisées continuent d’être grignotées; en 50 ans,
le plateau du Sart-Tilman a perdu 131 ha de bois.
b. Des développements innovants autour des
pôles d’intensification
En complément du cœur métropolitain, les plateaux
représentent eux aussi des pôles d’emplois et d’attraction
majeurs sur le territoire communal.
Le Projet de territoire doit ainsi veiller à conforter
cette attractivité, mais en s’appuyant sur de nouveaux
modèles d’urbanisation, plus durables, et de
nouvelles stratégies, concertées et partagées. Pour
ces deux sous-territoires, la « mise en projet » doit
s’organiser par la mise en place :
» de processus particuliers, qui fédèrent les différentes
parties prenantes : Université, CHU, Seraing, pour
le Sart-Tilman,… grands acteurs économiques
(CORA, Kinepolis), représentants de l’Arsenal, clubs
sportifs, Ardentes, Ans, pour Rocourt ;
» de masterplans qui portent une vision supra-communale
et cadrent les développements.
Cette nouvelle approche constitue le levier d’un
redéploiement qualitatif, coordonné et porteur de
plus-values collectives.
Dans ce cadre, les pôles d’intensification constituent
des lieux-clés qui seront repensés et réaménagés
pour diversifier les fonctions de secteurs aujourd’hui
très monofonctionnels, et accueillir logements, nouvelles
activités, services et équipements dans un
environnement revalorisé.
L’amélioration de l’accessibilité vers ces pôles, pour
les mobilités actives et le transport en commun,
représente aussi un enjeu essentiel qui nécessite
un meilleur partage de l’espace public, à travailler
en priorité sur les grands axes identifiés.
c. Une densification contextualisée et maitrisée
Ces sous-territoires présentent des tissus résidentiels
fragmentés et diversifiés, avec une proportion
encore importante d’habitat pavillonnaire. Ces modes
d’habitat sont toujours attractifs et recherchés.
Assurer le développement des plateaux tout en maintenant
cette qualité d’habitat est un enjeu majeur
pour les prochaines décennies. En dehors des pôles
d’intensification, l’urbanisation doit être limitée et
conçue par « acupuncture », dans le respect de la
trame paysagère et bâtie existante. Il s’agit d’intervenir
de manière contextualisée et localisée.
Le bâti sous-utilisé ou inexploité de bonne qualité
architecturale et urbaine est rénové ou transformé,
et les sites mutables ou artificialisés peuvent être
intensifiés.

128 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
08
LE PLATEAU DE ROCOURT
Le « parc agricole »
À Rocourt, la Chaine de parcs évolue dans un
paysage spécifique qui donne à voir les quelques
étendues agricoles encore présentes sur le territoire
communal. Ces espaces de grandes cultures sont
longés ou traversés par une boucle cyclo-piétonne
qui emprunte une partie du RAVeL 31 et qui relie
cette partie du plateau au « parc des terrils ».
Le parc agricole intègre une composante spécifique
et unique sur le territoire communal, et même le
territoire de l’agglomération, avec un parc « événementiel
» aux multiples usages sur le site de l’ancien
charbonnage campagne Ans-Rocourt : lieu de loisirs
et d’agrément, qui fait l’objet d’un reboisement, et
valorise les vergers de l’école d’horticulture comme
une composante d’un grand secteur productif. Il accueille
des évènements ponctuels comme le festival
« Les Ardentes ».
Il s’agit aussi de préserver ces terres agricoles pour
qu’elles constituent à l’avenir un réservoir potentiel
pour une plus grande production alimentaire locale.
L’amélioration des services écosystémiques rendus
par ces terres doit être recherchée.
Pôle d’intensification
Chaine des parcs
Lien principal
Secteur spécialisé
Liaison haut-bas
Tronçon stratégique
Centralité de quartier

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
129
Le pôle d’intensification Cora / Kinepolis :
vers une nouvelle vie urbaine
La mise en place d’une liaison haut-bas structurante,
doublée sur une partie d’un téléphérique, va
considérablement modifier le rapport du plateau de
Rocourt au cœur métropolitain en le rendant aisément
accessible aux modes actifs et en transports en
commun. Le plateau de Rocourt bénéficie également
d’une bonne accessibilité par la présence de deux
gares situées à moins de 5 km (Ans et Liers) et le
passage à venir de la transurbaine nord.
Cette accessibilité renouvelée justifie la création sur
le site du Cora/Kinepolis d’un pôle d’intensification
tirant parti des grandes emprises monofonctionnelles
présentes sur le site (parc commercial, loisirs, activités
productives, etc.).
Pôle d’intensification : de grandes emprises
monofonctionnelles, minéralisées pensées
au « tout à la voiture », qui évoluent vers un
projet plus mixte, plus vert et mieux aménagé
©Driven-by pour la Ville de Liège
S’il n’est pas évident de dessiner de manière figée
et certaine la façon dont les grandes emprises
monofonctionnelles évolueront, des pistes de
transformation sont préfigurées pour faire émerger
sur ce site une nouvelle urbanité tout en garantissant
une continuité économique :
» les espaces de commerces et loisirs sont des
espaces capables, proposant d’importantes
surfaces adaptables à d’autres fonctions, du
fait de leur situation d’hyper accessibilité, de leur
flexibilité et de leur proximité au parc événementiel
de la Chaine des parcs. Leur ossature flexible
peut être redécoupée en plus petites surfaces
autonomes, accueillant des programmes de différentes
natures y compris du logement ;
» les emprises dédiées au stationnement pourront
être délaissées progressivement au profit
d’une évolution des modes de déplacement.
Ces espaces sont autant d’opportunités de
développer une trame écologique structurante,
liante et confortable ;
» les espaces productifs en partage avec Alleur
tirent parti de la proximité des espaces agricoles
et de leur situation entre urbain et non-urbain
pour faire émerger de nouvelles formes de coopération
(en termes d’infrastructures, de ressources
humaines, d’énergie, etc.) et intégrent
par exemple des programmes innovants de type
« agri-campus » ;
» une station de transfert modal prend place sur le
site pour collecter les flux de différentes natures
et assurer les transferts de modes. Une dimension
logistique du dernier km peut également y
être intégrée.
Ces stratégies seront portées par un master plan
supra-communal en dialogue avec les acteurs économiques
et forces vives locales.

130 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Illustration de la liaison haut-bas entre la centralité de Rocourt et le cœur métropolitain. La chaussée de
Tongres devient un lieu de vie animé par un espace public de qualité et des rez-de-chaussée actifs
©Ville de Liège
L’axe de la chaussée de Tongres : colonne
vertébrale de la transformation urbaine
La chaussée de Tongres, qui accueille transport en
commun et liaison haut-bas, est la colonne vertébrale
de la transformation urbaine. Cet axe fait le
trait d’union entre des territoires contrastés par son
tissu hybride mêlant habitat, production, commerces,
services.
Il s’agit de tirer parti de la capacité de cet axe de
faubourg à étirer des dynamiques urbaines entre
centre et périphérie, qui s’incarnent dans des façades
actives, des rez-de-chaussée qui s’affichent.
La liaison haut-bas connecte la centralité villageoise
de Rocourt au pôle d’intensification et au cœur métropolitain.
Le bâti et les activités sont intensifiées sur
les dents creuses et le bâti mutable dans une optique
de « rue vivante » : un espace de vie plutôt qu’un
couloir de circulation. Le site de l’Arsenal, s’il mute,
doit pouvoir se raccrocher à son environnement : de
l’habitat sur ses pourtours, des activités productives
et entreprenantes à proximité de l’autoroute.
Le système d’une densification raisonnée et contextualisée,
sous forme de « portes » et « fenêtres »
comme expliqué précédemment, trouve ici pleinement
à s’appliquer.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
131
09
LE PLATEAU DU SART-TILMAN
Les bois à préserver : la « forêt-parc »
Située au sud du territoire communal, la forêt du
Sart-Tilman constitue la plus grande zone forestière et
naturelle du territoire. Elle fait partie d’un boisement qui
se prolonge sur les communes voisines d’Esneux et de
Seraing, d’où l’utilisation du nom « forêt » pour parler
de ces lieux. C’est l’image de référence et tous les
développements déjà réalisés ont cherché à s’adapter
au caractère boisé (campus, hôpital, Science park,
équipements sportifs, lotissements, etc.), profitant
bien entendu d’un cadre exceptionnel et unique.
La forêt du Sart-Tilman est le poumon vert majeur
de l’agglomération liégeoise et elle constitue l’identité
de ce grand morceau du territoire. Les qualités
environnementale et paysagère de la forêt doivent
être absolument préservées, et même renforcées
là où de sévères déboisements ont été effectués.
Les emprises bâties ne peuvent plus gagner sur la
forêt. Les nouveaux développements doivent s’opérer
uniquement en recyclage et renouvellement de ce
qui existe, par la diversification des fonctions et leur
mutualisation dans un même lieu.
Lande de Streupas et forêt : des espaces naturels remarquables
©Matthieu Litt pour la Ville de Liège
Le maintien et le renforcement de la forêt-parc relève
d’une responsabilité collective, à assumer avec les
communes voisines d’Esneux et Seraing. Elle représente
un enjeu inter-communal, comme c’est aussi
le cas du Ry-Ponet.
La forêt parc du Sart-Tilman :
une vocation sportive à amplifier
De grands équipements au sein d’une forêt.
Une identité forte mais bousculée
©Globalview, pour la Ville de Liège
Sur le plateau boisé du Sart-Tilman, les activités de
plein-air, de sport et de loisirs sont importantes à
l’échelle de l’agglomération (le pôle sportif du Blanc
Gravier, Country hall, le golf, sentiers de randonnées
etc.). La vocation sportive et de loisirs de plein-air
est à amplifier sur le plateau.

132 partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
Pôle d’intensification
Chaine des parcs
Lien principal
Liaison haut-bas
Infrastructures sportives
Centralité de quartier
Recentrer les développements
L’Université et ses développements connexes sont un
atout considérable pour la ville et constituent un pôle
d’activités, d’enseignement et de services majeurs de
l’agglomération. Cette économie de la connaissance
est à consolider en évitant les extensions car l’urbanisation
du Sart-Tilman a atteint ses limites.
Le Projet de territoire identifie un pôle d’intensification
sur les parkings situés à l’entrée du campus nord (boulevard
du Rectorat), tirant parti du transport structurant.
Le recentrage dans le pôle doit permettre d’organiser les
futurs développements sur les surfaces déjà imperméabilisées
et d’y diversifier les fonctions et programmes.
Ce pôle doit également permettre d’organiser les nouvelles
mobilités sur le plateau en incluant les services
permettant le transfert modal.
Les secteurs du CHU, du Blanc Gravier et du Science
Park représentent des pôles d’activités et de services
qui rayonnent au-delà de l’agglomération. Ils génèrent
de l’activité, de l’emploi et de l’affluence. Cette économie
est à consolider, mais en évitant l’extension
des emprises bâties et minéralisées. Sur ces sites,
il faut travailler dans une logique de transformation,
en préservant les identités architecturales, mais aussi
en contribuant à renforcer l’environnement vert et la
présence de l’arbre. Il convient par ailleurs de veiller au
développement des différentes solutions de mobilité
décarbonée.

partie 4 : Mise en projet, à l’échelle des sous-territoires
133
Illustration de la liaison haut-bas entre le Sart-Tilman et Sclessin, à poursuivre vers Boncelles
©Ville de Liège
Des liaisons haut-bas pour un campus
décarboné
Plusieurs liaisons structurantes connectent le plateau
au reste du territoire communal.
La liaison haut-bas reliant Angleur au CHU et à Boncelles
est une connexion structurante, doublée d’un
transport structurant. Le long de son tracé, la centralité
du Sart-Tilman se voit renforcée et apaisée, et des
stations de transfert modal ponctuent le parcours et
organisent les mobilités (services de micro-mobilité,
parkings relais, etc.). Cette liaison haut-bas connecte
le territoire communal à la forêt-parc.
Une seconde liaison haut-bas relie le campus et le
Science Park aux espaces mutables situés dans la
vallée de la Meuse à Ougrée. Cette connexion stratégique
est confrontée à des difficultés techniques
en termes de praticabilité (pentes). L’alternative par
Boncelles (Seraing) et la N63 devra également être
envisagée dans le cadre d’une réflexion supra-communale.
Campus nord : des surfaces capables pour accueillir les nouveaux
développements dans un cadre urbain attractif qui préserve la forêt
©Globalview, pour la Ville de Liège

134 projet de territoire de liège
5

projet de territoire de liège
135
partie 5
conclusions

136 partie 5 : conclusions
Un projet nécessaire et positif
La Ville de Liège est le centre d’une grande métropole ; une métropole culturelle,
économique, sportive, d’enseignement… qui rayonne à l’échelle de la Wallonie et de
l’Euregio, et plus largement encore.
Lieu de vie, d’échanges et de diversités, la ville assume la responsabilité d’un grand
bassin habité et d’emplois.
Aujourd’hui, ici comme ailleurs, avec la succession des crises, climatiques, sanitaires,
énergétiques, socio-économiques, se posent les questions de son évolution et de la
définition des perspectives d’avenir souhaitables.
Le rôle de la planification territoriale et de son corollaire, l’urbanisme, est d’apporter des
réponses concrètes à ces questions, dès à présent et dans la durée.
C’est l’ambition du « Projet de territoire de Liège ».
Un projet qui veut répondre au cumul des défis, des transitions et des adaptations nécessaires
du territoire, en définissant des lignes de conduites stables face à un contexte
très changeant (évolution du profil des ménages, désindustrialisation / réindustrialisation,
mutation du commerce, raréfaction du foncier, préservation de la valeur des sols, de
l’eau et des ressources, accessibilité au logement, perte de biodiversité, évolution des
mobilités, etc.).
Un projet qui exprime un virage, parce qu’il s’élabore sous le prisme des espaces non
bâtis, de l’environnement, de la nature et des atouts du « déjà là » d’abord ; parce qu’il
défend ensuite l’option du renouvellement urbain plutôt que de l’extension, et l’objectif
de produire de nouvelles qualités urbaines.
Ce projet, longuement mûri, en combinant des expertises, des savoir-faire, des concertations
– large ou ciblée – , des vécus aussi, définit des stratégies pour veiller à la durabilité
et à la performance du modèle urbain, et pour aider à satisfaire le plus pleinement
possible les attentes des habitants et des usagers de la ville.
Durant le processus d’élaboration, les sujets contemporains suivants ont ainsi été travaillés
: le climat et son impact sur la qualité de vie dans la vallée, la neutralité carbone
du territoire, les opportunités d’organisation spatiale grâce aux nouvelles mobilités, le
rail et l’eau comme futurs avantages concurrentiels de développement, l’infrastructure
verte et le zéro artificialisation, la résilience des berges et rives pour des usages plus
habités, le rôle et la place de divers types d’économies (secondaire et tertiaire) dans
des tissus urbains, la ville du quart d’heure, l’importance stratégique des friches et
des espaces capables existants pour accueillir de nouvelles activités et de nouveaux
habitants, la capacité d’accueillir suffisamment de logements supplémentaires, la place
des véhicules dans l’espace public…

partie 5 : conclusions
137
Et dans le Projet de territoire, le principe de « justice spatiale » et de bonne répartition
des impacts de la nouvelle organisation territoriale sur l’ensemble des quartiers a été
recherché.
Au final, il permet de combiner approche de sobriété et développement, de combiner
propositions à l’échelle globale du territoire et à celle des quartiers, en valorisant les forces
et les singularités de Liège – son histoire, son paysage – et les lieux de vie de la Cité.
Un projet inédit et anticipateur
La planification territoriale est un projet politique.
Au moment où le législateur wallon s’apprête à demander à chaque commune de se
doter d’ici six ans d’un « schéma de développement communal », au moment où il
ambitionne également d’équiper la Wallonie d’un nouveau « schéma de développement
territorial » enfin porteur d’une trajectoire de sobriété spatiale - nommée optimisation
spatiale -, Liège prend les devants et dote la ville, en 2024, de son tout premier « Projet
de territoire ». Jamais cette ambition n’avait été mise à l’agenda local à Liège. C’est
une première, qui vise à poursuivre la trajectoire de redéploiement urbain entamée il y
a vingt ans : à la stratégie de grands projets fédérateurs (en culture, en logement, en
transports publics) s’ajoute aujourd’hui une planification de l’organisation spatiale prenant
cette fois en compte le devenir de toutes les parties du territoire ; chacune dans
ses spécificités propres, et dans un exercice de cohérence d’ensemble et d’adaptation
aux conditions de vie et d’activités.
Dans ce Projet de territoire, il est proposé un socle de base structurant qui permet d’engager
la ville dans une nouvelle phase de dynamique territoriale prenant en compte son
histoire de ville et de vallée industrielle, offrant une alternative forte aux développements
périurbains de la ville du pétrole des années 1960-2010, mettant en projet les qualités
et les potentiels d’une vie urbaine – sociale, économique et culturelle – enrichissante
dans un cadre paysager exceptionnel comme celui de Liège.
Mais aux termes d’optimisation spatiale, de sobriété territoriale, de développement
urbain, le Projet de territoire de Liège y substitue plutôt l’enjeu de « l’intensification ».
L’intensification des fonctions, des usages, des échanges, des lieux, des espaces
publics… bref, l’intensification comme moteur plutôt que frein du « vivre ensemble »
et de la vie en ville.
Un Projet de territoire, pour des quartiers forts,
biens équipés, agréables à vivre. Et pour une ville
habitable et confortable, polyvalente et animée,
solidaire et durable.

138 partie 5 : conclusions
Un projet ambitieux : les grandes lignes de force
Le « Projet de territoire » est un projet ambitieux, réaliste et optimiste. Il a été élaboré et
mûri patiemment, autour d’un important processus itératif de réflexion et de recherche,
et d’un large « débat d’idées ».
Toutes les parties du territoire sont dans le projet : chacune en bénéficie et contribue au
projet global d’aménagement du territoire, qui est de portée à la fois infra-communale,
communale et métropolitaine. C’est aussi un projet intégrateur des grandes ambitions
développées dans les autres plans communaux (Climat, Canopée, de Mobilité, de
Développement de la Nature, etc.).
Il est appuyé sur de grandes options d’aménagement du territoire et l’identification des
espaces stratégiques. Il est défini par des dessins, des images, des cartographies qui
donnent à voir les paysages – non bâti et bâti – de demain.
En synthèse, il porte les principales lignes de force suivantes :
» la régénération et la transformation comme leviers de développement : avec le « déjà-là »
et les nombreux « espaces mutables » que nous possédons (halles industrielles, ateliers,
commerces, friches), les logements supplémentaires, les nouveaux services et les nouvelles
activités souhaités se feront dans la sobriété foncière, sans plus toucher aux espaces naturels,
boisés et agricoles existants qui sont une nécessité d’avenir pour Liège (biodiversité,
détente, production de nourriture, régulation climatique) ;
» un « cœur métropolitain amplifié », c’est-à-dire élargi à la rive droite pour que celle-ci dispose
de plus de qualités urbaines et d’habitabilité (notamment via la création du « Parc
fluvial » et un rééquilibrage des modes de déplacements) et pour qu’elle anime la ville en
faisant corps avec la rive gauche ;
» treize « pôles d’intensification » et d’intermodalités – d’importances locales ou métropolitaines,
à créer ou déjà en développement – sont répartis sur tout le territoire et seront
des lieux de nouvelles centralités plus mixtes, plus complètes, plus bas-carbone, plus
performantes. Leur mise en œuvre progressive sera essentielle pour la réussite du nouveau
projet territorial ;
» des « Chaines de parcs » (vallées et versants-plateaux, à dessiner ou existantes) qui auront
une vocation structurante : elles sont conçues en tant « qu’infrastructure verte » qui guide
l’urbanisation, valorise le cadre de vie urbain et initie de nouvelles pratiques et de nouveaux
modes de déplacement sur le territoire ;
» partout où c’est possible, le leitmotiv sera l’imbrication des activités économiques dans
les tissus urbains : une structure territoriale où l’économie et l’emploi auront leur place
dans des lieux où peuvent être développés des environnements mixtes, où l’activité économique
- y compris productive - peut être combinée avec la résidence dans un cadre
de vie et d’activité confortable et performant ;

partie 5 : conclusions
139
» une place, un square, un parc tous les 500 m pour distribuer de manière plus équitable les
qualités urbaines sur le territoire, et des éléments de cadrage pour concrétiser le concept
de « ville des proximités » qui défend l’idée que, dans la ville idéale, on puisse trouver près
de chez soi, à 15 minutes à pied ou à vélo, le principal de ce qui est essentiel à la vie :
s’alimenter, travailler, s’amuser, se cultiver, faire du sport, se déplacer, se soigner... ;
» une cohabitation avec l’eau repensée avec prudence, pour générer une « infrastructure
bleue » avec plus de lieux offrant un confort d’usage et un cadre de vie qualitatif pour les
habitants, les entreprises et les usagers de la ville ;
» un projet climatiquement responsable : une densification ciblée et raisonnée autour des
treize pôles, dix liaisons hauts-bas innovantes, la régénération du déjà-là, la préservation
des milieux naturels pour les services écosystémiques qu’ils apportent ;
» une contribution importante à la nouvelle mobilité ambitionnée par le PCM : les différentes
lignes de force ci-dessus ont, la plupart, une incidence directe ou indirecte sur une mobilité
réorganisée, plus active, plus commune, plus pacifiée, et fondée sur l’enjeu d’une « ville
piétonne ».
Ces lignes de force du Projet de territoire permettront
d’accueillir la croissance et d’apporter plus de
bien-être à chacun, tout en préparant le territoire
à l’ère post-carbone.
Le Projet de territoire de Liège est ainsi une contribution
pragmatique de Liège aux ambitions et objectifs
d’optimisation spatiale portés par la Wallonie
dans le « schéma de développement territorial » à
l’échelle régionale.
Ce document guide et trace des perspectives, mais
reste suffisamment souple pour pouvoir évoluer
et laisser de la place à l’imprévisible.

140 partie 5 : conclusions
Un projet à concrétiser en partenariat
Un Projet de territoire ne peut être réalisé qu’avec de nombreux partenaires : citoyens,
entreprises, autres autorités, société civile, filières économiques, etc.
Avec les Communes voisines et l’Agglomération
Certains éléments de la nouvelle structure territoriale et les vocations territoriales qui
en découlent concernent aussi les communes voisines de Liège : en particulier les
pôles d’entrées de ville, les liaisons hauts-bas, certaines parties des « secteurs de
transformation » qui se prolongent au-delà des limites communales. Liège a le souhait
de développer sa nouvelle structure territoriale en concertation active avec ses
voisines, avec l’ambition de mettre en œuvre des vocations territoriales partagées.
Cela concerne en particulier Saint-Nicolas (Montegnée et Tilleur), Seraing (Ougrée),
Beyne-Heusay (Bois-de-Breux), Herstal (Coronmeuse), Visé (Wandre) et Ans (Rocourt).
Le Projet de territoire s’est d’ailleurs construit en tenant compte des projets structurants
et polarisants en cours ou à venir dans les communes limitrophes : le développement
de la centralité d’Ougrée, les ambitions pour Jemeppe, la remobilisation économique
et environnementale de Chertal, la Vesdrienne sur Chaudfontaine, le développement
du site du Hazard à Cheratte,…
Plus globalement, les valeurs défendues – protéger la « ville fertile », recentrer les développements,
travailler avec l’objectif d’un urbanisme de la ressource, etc. – doivent
être partagées et appropriées par l’ensemble de l’agglomération.
Avec la Région
Pour concrétiser les ambitions du Projet de territoire, la Ville et la Région auront à amplifier
et diversifier leurs collaborations, et à faire des choix en termes de priorités. La
traduction du « Projet de territoire » dans des outils légaux définis par la nouvelle version
du Code de Développement territorial (CoDT) en sera aussi l’occasion.
Avec les habitants et acteurs impliqués dans la vie urbaine
L’aménagement du territoire doit être un processus mené avec et pour tous les habitants
et usagers de la ville. Le Projet de territoire a été construit sur base de ce principe, via
une méthode innovante faisant appel à plusieurs bureaux conseils, à une « Fabrique
urbaine », à des ateliers-citoyens,… Le travail sera poursuivi avec cet objectif d’intensifier
les échanges.

partie 5 : conclusions
141
Un projet à poursuivre : innover et prioriser
Un projet de planification territoriale est un processus dynamique et sur le temps long, qui ne
dit pas tout dès le départ, qui ne peut pas tout prévoir et qui doit rester souple et adaptatif.
La Ville développera progressivement de nouveaux outils pour guider et accompagner
la qualité et la durabilité des projets et, plus largement, la concrétisation des ambitions
du Projet de territoire.
Au moment de l’adoption du présent document, et sans être exhaustif, certaines actions
apparaissent importantes à programmer pour concrétiser les ambitions :
» Traduire le présent document dans des outils à portée juridique, tels que définis dans
le CoDT.
» Alimenter le Programme Stratégique Transversal (PST) de la Ville.
» Incarner les options dans des périmètres et projets opérationnels : les treize pôles,
les dix liaisons haut-bas, le Parc fluvial, les secteurs de transformation où pourront
être déployées des politiques de logement et de développement économique adaptées…
sont autant de situations spécifiques qui seront mises en œuvre avec le soutien
d’études précises et un travail préalable de programmation.
» Organiser des partenariats innovants, avec l’Université et les grands acteurs commerciaux
par exemple, pour la conception de plans-guides et la mise en place
d’opérateurs de développement.
» Intensifier les échanges avec une « Fabrique urbaine » actualisée, pour continuer à
croiser les regards et les idées. Ce dispositif, conçu spécifiquement dans le cadre
de l’élaboration du Projet de territoire, a démontré sa valeur. Le dialogue établi entre
les membres a été fertile, continu et vecteur d’enseignements.
» Compléter la stratégie territoriale par une stratégie architecturale, qui peut se décliner
dans divers outils et initiatives : nouvelles directives communales, guide d’urbanisme,
charte de qualité architecturale, charte paysagère, etc.
» Compléter la stratégie territoriale par une stratégie logement et habitabilité.
» Actualiser le Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) pour répondre
spécifiquement aux enjeux de biodiversité.
» Concevoir des outils fonciers et financiers nouveaux pour soutenir le nouveau cadrage
du développement territorial.
» Créer un lieu dédicacé au développement urbain, comme cadre et support pour
communiquer, informer, échanger, en continu.
Le Projet de territoire permet de franchir un cap.
C’est une étape, le début d’une nouvelle dynamique,
pas la fin d’un processus. Il doit mobiliser et fédérer,
autour de valeurs et objectifs communs, pour les
populations actuelles, et celles qui suivront.

Document rédigé et réalisé par la Ville de Liège sous la coordination du Département
de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire.
Avec les contributions des bureaux d’étude Michel Desvigne Paysagiste, l’AUC/Bas
Smets et Baumans-Deffet/ACT.
Avec la collaboration des urbanistes Oriol Clos, Manon Loisel et Mathias Rouet.
Sauf mention contraire, toutes les cartographies et illustrations ont été réalisées par
le Département de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire de la Ville de Liège
Éditeur responsable :
Département de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire,
La Batte 10 B-4000 Liège
Impression : CIN - Ville de Liège - février 2024

février 2024
projet de
territoire
de liège