Livret de l'exposition les Justes de La Charente

Lilianne Bloch-Morhange. Collection J. Delias
MANOT (Charente)
Liliane BLOCH-MORHANGE, née Félicie LACORE (01 mars 1916 – 1998).
Félicie Lacore naît à Chaptelat, en Haute-
Vienne, près de Limoges, elle y vit toute sa
jeunesse et s’y marie le 19 mai 1934 avec Henri
Texier. Au début de la guerre, elle rencontre
un jeune Juif, Jacques Bloch-Morhange, né en
1921 à Paris.
En 1939, Jacques Bloch-Morhange s’engage
à dix-huit ans au 28 e régiment du Génie.
Au début de 1940, il est en permission
de convalescence à Limoges. Il en profite
pour rendre visite à ses oncles et tantes
Morhange installés eux aussi à Limoges.
Jacques refuse de se faire recenser comme
Juif. Il entre donc dans la clandestinité au
début de l’année 1940 avec celle qui est
devenue Liliane. Recherchés par la police,
ils changent vite d’identité et se réfugient
à Assit, un petit hameau isolé près de la
Vienne, situé sur la commune de Manot,
près de Confolens. Gilbert, le jeune frère
de Jacques, les rejoint et s’installe avec eux.
Pour subsister, Liliane devient couturière.
Puis elle va donner naissance à Francine, le
10 août 1942.
Le 20 mai 1943, Liliane reprend officiellement
son nom de jeune fille, car son divorce vient
d’être prononcé.
Auparavant, en août 1942, Liliane et Jacques
se sont liés d’amitié avec un médecin hongrois
réfugié de Paris à Roumazières, le docteur
Alexandre Nemeth. Début septembre 1943, il
demande au couple d’accueillir et de prendre
en charge l’un de ses neveux, Jean-Claude,
âgé de 4 ans.
Les parents juifs du petit Jean-Claude, Olga
et Samuel Straussman, sont réfugiés à Nice et
ils viennent d’être arrêtés. Sa mère, enceinte,
est jetée en prison. Son père le sera peu après
et ne reviendra plus. Le 28 octobre 1943,
via Drancy, il est déporté à Auschwitz par le
convoi n° 61.
Liliane élève le petit Jean-Claude comme son
fils et elle a désormais deux filles : Francine,
mais aussi Lise, née le 15 septembre 1943. Le
couple cache aussi à Assit la cousine germaine
de Jacques, ses parents et son mari qui ont
tous fui Cannes et les Allemands.
Jacques Bloch-Morhange est aussi totalement
engagé dans la Résistance. Alias « le commandant
Texier », il fonde le maquis de La Péruse.
Avec le maquis « Bernard » (Bernard Lelay,
groupe FTP), il participe aux combats des
bords de Vienne, à Exideuil et Chabanais, puis
à la libération de Limoges le 21 août 1944, aux
côtés de Georges Guingouin.
Il est nommé commandant des troupes de
transmission de la Région 5 des FFI, les Forces
françaises de l’intérieur.
25