Journal asmac No 1 - février 2024
Vide – Angoissant et libérateur Politique - Le modèle 42+4 gagne du terrain Hypertension - Tout sous contrôle? Maux de dos - Un défi clinique
Vide – Angoissant et libérateur
Politique - Le modèle 42+4 gagne du terrain
Hypertension - Tout sous contrôle?
Maux de dos - Un défi clinique
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<strong>Journal</strong><br />
N o 1, <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Vide<br />
Angoissant<br />
et libérateur<br />
Page 32<br />
Politique<br />
Le modèle 42+4<br />
gagne du terrain<br />
Page 6<br />
Hypertension<br />
Tout sous<br />
contrôle?<br />
Page 52<br />
Maux de dos<br />
Un défi clinique<br />
Page 55
Médecine<br />
Interne Générale<br />
Update Refresher<br />
19. – 22.03.<strong>2024</strong> Genève<br />
04. – 07.06.<strong>2024</strong> Lausanne<br />
04. – 07.12.<strong>2024</strong> Lausanne<br />
31 h<br />
Médecine Interne<br />
Update Refresher<br />
05. – 09.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />
40 h<br />
Bonus FOMF<br />
Code*<br />
INVSAO0224<br />
Médecin de famille<br />
Journées de<br />
formation continue<br />
26. – 27.09.<strong>2024</strong> Montreux<br />
14 h<br />
Cardiologie<br />
Update Refresher<br />
13. – 14.06.<strong>2024</strong> Livestream<br />
14 h<br />
Endocrinologie-<br />
Diabétologie<br />
Update Refresher<br />
06. – 07.06.<strong>2024</strong> Livestream<br />
14 h<br />
Gynécologie<br />
Update Refresher<br />
06. – 07.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />
14 h<br />
Pédiatrie<br />
Update Refresher<br />
06. – 08.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />
21 h<br />
Psychiatrie et<br />
Psychothérapie<br />
Update Refresher<br />
06. – 08.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />
21 h<br />
Information / Inscription<br />
tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch | www.fomf.ch<br />
Présence sur place ou participation via Livestream<br />
* valable jusqu’au dernier jour du cours, 10 CHF sur la réservation du cours & l’adhésion, non remboursable rétroactivement<br />
«Lors du choix du média,<br />
nous veillons à la qualité, au taux<br />
de pénétration et à l’impact.<br />
La certification Q nous aide<br />
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Sommaire<br />
Vide<br />
Angoissant et libérateur<br />
Illustration de la page de<br />
couverture: Stephan Schmitz<br />
Editorial<br />
5 Un vide éblouissant<br />
Politique<br />
6 Des signaux encourageants<br />
pour le modèle 42+4<br />
9 L’essentiel en bref<br />
Formation postgraduée/<br />
Conditions de travail<br />
10 «C’est le propre des médecins que<br />
d’être soumis à une forte pression»<br />
13 Autres pays, autre médecine?<br />
La médecine d’urgence dans une<br />
métropole<br />
16 Next Level<br />
Une communication efficace centrée<br />
sur le patient<br />
21 Apprendre à chercher<br />
Perspectives<br />
52 Actualités sur l’hypertension:<br />
Maîtriser l’hypertension<br />
ne va pas de soi<br />
55 Aus der «Therapeutischen<br />
Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />
Rückenschmerzen – Spezifisch<br />
oder unspezifisch?<br />
61 My Way<br />
mediservice<br />
62 Boîte aux lettres<br />
63 Autopartage – qui paie<br />
en cas d’accident?<br />
64 Bien choisir sa caisse<br />
de pension<br />
66 Impressum<br />
<strong>asmac</strong><br />
22 Sauvegarder la réputation de la<br />
profession médicale<br />
24 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
29 <strong>asmac</strong>-Inside<br />
30 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Point de mire: Vide<br />
32 Le mirage de la déconnexion<br />
34 Des portes vers l’inconnu<br />
38 «Un sentiment difficile à supporter»<br />
41 Faire du neuf avec du vieux<br />
44 La page blanche<br />
46 La beauté des lieux abandonnés<br />
50 Eloge de la lenteur<br />
<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>: nous cherchons de nouveaux membres<br />
pour la rédaction<br />
Vous avez de multiples centres d’intérêt et vous voulez marquer le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
de votre empreinte?<br />
Si vous voulez vous faire une idée de notre travail, nous vous invitons cordialement à participer<br />
à une séance de la rédaction. Les principales tâches de la rédaction:<br />
• planification thématique des numéros<br />
• recherche d’auteurs<br />
• participation régulière aux séances (six séances du soir et une retraite)<br />
Cela vous intéresse? Écrivez-nous à l’adresse journal@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir de nouveaux visages.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 3
Annonces<br />
Du rire et du rêve<br />
pour nos enfants hospitalisés<br />
Grâce à vos dons, les enfants<br />
hospitalisés reçoivent chaque<br />
semaine la visite des docteurs<br />
Rêves. Merci pour votre soutien.<br />
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©Pierre-Yves Massot<br />
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<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />
En tant que membre de mediservice <strong>asmac</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />
un accès exclusif à un portail de l‘emploi en ligne et sur un agenda en ligne avec des offres de<br />
séminaires. En tant que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer à<br />
des congrès de carrière de très haut niveau. www.mediservice-<strong>asmac</strong>.ch
Editorial<br />
Un vide<br />
éblouissant<br />
Regula Grünwald<br />
Rédactrice en chef<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Dansl’Antiquitégrecqueetaumoinsaudébutdel’Antiqui<br />
téromaine,lascriptiocontinuaétaitlemoded’écrituredo<br />
minant.L’unedescaractéristiquesdecetteécritureétait–<br />
commesonnoml’indique–l’écriturecontinue,sansespace.<br />
Afindemieuxreconnaîtrelesdifférentsmotsetdepouvoirainsicom<br />
prendreletexte,onlisaitgénéralementàhautevoix.<br />
En lisant ces lignes, vous aurez sans doute remarqué à quel point<br />
un peu de vide peut être bénéfique dans certains cas. Dans d’autres<br />
cas – par exemple lorsque, affamé, on se retrouve face à un réfrigérateur<br />
vide après la fermeture des magasins – nous le vivons un peu<br />
moins bien.<br />
<strong>No</strong>us reproduisons cette ambivalence de la notion de «vide» dans<br />
notre point de mire: dans le contexte de la méditation, dont l’un des<br />
objectifs est de faire l’expérience du silence, il a une connotation<br />
positive. Dans notre agenda, le temps libre et déstructuré est également<br />
apprécié, car il offre un terrain propice à la créativité et à l’oisiveté.<br />
En revanche, notre cerveau n’est pas très à l’aise avec les espaces<br />
vides, qu’il remplit inconsciemment d’interprétations afin de créer<br />
un monde «sensé». Et la sensation de vide intérieur dont souffrent<br />
souvent les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité<br />
borderline est difficile à supporter.<br />
Les espaces liminaux d’un film, à la fois familiers et troublants,<br />
ainsi que les lieux qui révèlent leur beauté envoûtante lorsqu’ils<br />
restent vides pendant une longue période, sont en soi quelque peu<br />
ambivalents. Enfin, dans le point de mire, nous nous intéresserons<br />
aux bouteilles vides et aux piles usagées – relativement neutres.<br />
La réduction du temps de travail est une préoccupation importante<br />
pour de nombreux membres de l’<strong>asmac</strong>. Une solution possible est<br />
la mise en œuvre de la semaine de 42+4 heures dans les hôpitaux –<br />
au lieu de la durée de travail réglementaire habituelle de 50 heures.<br />
Dans la rubrique «Politique», nous présentons la situation actuelle<br />
et ce que l’on peut attendre de la nouvelle année.<br />
La forte pression en termes de performance et les horaires de travail<br />
longs et irréguliers font qu’il est difficile pour de nombreux médecins<br />
de concilier profession et vie privée. Le bureau UND conseille gratuitement<br />
les membres de l’<strong>asmac</strong> dans ce cadre. Vous trouverez plus de<br />
détails à ce sujet à la rubrique «Formation postgraduée / Conditions<br />
de travail».<br />
Enfin, le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> <strong>2024</strong> vous attend avec quelques formats<br />
récurrents: quelles sont les expériences des membres de l’<strong>asmac</strong> à<br />
l’étranger? Et comment les chef(fe)s de clinique fraîchement diplômés<br />
peuvent-ils faire face aux défis transversaux de leur nouvelle<br />
fonction? <strong>No</strong>us consacrerons deux séries d’articles à ces questions.<br />
Dans la série «Apprendre à chercher», Lukas Staub, spécialiste en<br />
épidémiologie clinique et membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>,<br />
propose des conseils pratiques pour la recherche clinique. Enfin,<br />
Klara Landau, professeur émérite d’ophtalmologie et première directrice<br />
de clinique à l’Hôpital universitaire de Zurich, nous donne un<br />
aperçu de son parcours mouvementé à la rubrique «Perspectives».<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 5
Politique<br />
Des signaux encourageants<br />
pour le modèle 42+4<br />
La semaine de 42+4 heures a le vent en poupe.<br />
Cette situation réjouissante est aussi encouragée par les négociations<br />
pour une nouvelle convention collective de travail à Zurich et différentes<br />
interventions politiques à l’échelon cantonal et communal.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Grâce aux interventions politiques, la durée de travail des médecins est aussi discutée au niveau<br />
parlementaire, par exemple au parlement cantonal de Zurich (à gauche) et de Lucerne (à droite).<br />
cier de meilleures conditions de travail.<br />
Les interventions politiques au niveau<br />
cantonal et communal sont aussi une voie<br />
prometteuse. Quatre exemples de l’année<br />
dernière l’illustrent.<br />
Au parlement cantonal zurichois, les<br />
parlementaires Patrick Hässig (PVL), Alan<br />
David Sanginés (PS), Josef Widler (Centre)<br />
et Benjamin Walder (Les Vert-e-s) ont déposé<br />
une question dans laquelle ils souhaitaient,<br />
notamment, connaître la position<br />
du gouvernement cantonal sur la semaine<br />
de 42+4 heures pour les médecins-assistant(e)s.<br />
Le gouvernement a répondu qu’il<br />
incombe aux partenaires sociaux de négocier<br />
les modèles de temps de travail, mais<br />
qu’il se réjouit que les hôpitaux «essaient<br />
de nouveaux modèles de temps de travail<br />
novateurs dans le respect des dispositions<br />
légales».<br />
Les arguments pour la semaine<br />
de 42+4 heures ne manquent<br />
pas (voir encadré). Rien d’étonnant<br />
donc que le modèle ait le<br />
vent en poupe. Un nombre croissant de<br />
cliniques le mettent en œuvre ou élaborent<br />
des plans dans ce sens: l’Institut de<br />
médecine intensive de l’Hôpital universitaire<br />
de Zurich a introduit la semaine de<br />
42+4 heures comme projet pilote et a été<br />
récompensé par la Rose d’hôpital de l’<strong>asmac</strong><br />
pour ses efforts. Dans l’intervalle, le<br />
projet pilote est devenu normalité. Il est<br />
également prévu de l’étendre aux chef(fe)s<br />
de clinique. D’autres hôpitaux et cliniques<br />
lancent actuellement des projets pilotes,<br />
par exemple le Centre suisse des paraplégiques<br />
à <strong>No</strong>ttwil.<br />
Aux services psychiatriques de Winterthour<br />
(ipw), la semaine de 42+4 heures<br />
s’applique aux médecins-assistant(e)s depuis<br />
janvier <strong>2024</strong>. Elle est le résultat des<br />
négociations avec l’<strong>asmac</strong> Zurich rendues<br />
nécessaires à la suite de la résiliation par la<br />
section Zurich de la convention collective<br />
de travail (CCT) avec les hôpitaux zurichois<br />
pour la fin décembre 2023. Les discussions<br />
sur une nouvelle réglementation<br />
et une réduction de la durée réglementaire<br />
de travail à 42+4 heures par semaine se<br />
poursuivent avec les autres hôpitaux cantonaux<br />
(Hôpital universitaire de Zurich,<br />
Hôpital cantonal de Winterthour et Clinique<br />
psychiatrique universitaire de Zurich).<br />
L’<strong>asmac</strong> Zurich se donne, ainsi qu’à<br />
ses partenaires, jusqu’à la mi-<strong>2024</strong> pour<br />
conclure ces négociations.<br />
Interventions politiques dans<br />
trois cantons<br />
Il n’y a pas que la résiliation d’une CCT qui<br />
peut servir de point de départ pour négo-<br />
Réponse positive de l’exécutif<br />
communal de Zurich<br />
Dans la ville de Zurich, une motion déposée<br />
par les parlementaires communaux<br />
Patrick Hässig (PVL) et Reis Luzhinca (PS)<br />
demandait l’introduction de la semaine de<br />
42+4 heures pour les médecins-assistant(e)s<br />
dans les institutions de santé de la<br />
ville. L’exécutif communal a rejeté la motion<br />
pour des raisons juridiques, mais a<br />
indiqué qu’il était favorable à cette proposition.<br />
Et il a précisé qu’il «ne veut pas seulement<br />
des réglementations de travail attractives<br />
valables en ville, mais aussi au<br />
niveau cantonal ou fédéral», raison pour<br />
laquelle il exige une solution cantonale<br />
«pour que tous les hôpitaux disposent de<br />
conditions de départ identiques».<br />
Malgré cela, le parlement communal a<br />
transmis à une large majorité la motion à<br />
l’exécutif. Celui-ci doit donc présenter<br />
Photo: Services parlementaires du canton de Zurich<br />
6<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
Photo: Chancellerie d’Etat Lucerne<br />
dans les deux ans un projet de loi limitant<br />
la durée hebdomadaire de travail pour les<br />
médecins-assistant(e)s dans les institutions<br />
de santé de la ville à 42 heures par<br />
semaine et garantissant quatre heures de<br />
formation postgraduée.<br />
Débats attendus à Zoug et à Lucerne<br />
Au parlement cantonal de Zoug, le groupe<br />
«Alternative - die Grünen» a déposé une<br />
interpellation se rapportant aux résultats<br />
du sondage de l’<strong>asmac</strong> auprès des membres<br />
et demandant notamment si le gouvernement<br />
cantonal approuverait l’introduction<br />
dans les hôpitaux zougois d’une durée de<br />
travail réduite et d’un temps de formation<br />
postgraduée fixe pour les médecins. Dans<br />
sa réponse, le gouvernement cantonal renvoie<br />
aux employeurs.<br />
«La responsabilité de la mise en œuvre<br />
de la protection de la santé incombe aux<br />
employeurs», écrit-il. Il précise également<br />
qu’il est dans leur intérêt «d’aménager le<br />
temps de travail dans le respect du cadre<br />
légal de manière à rester un employeur attractif».<br />
Le débat parlementaire sur cet objet<br />
n’a pas encore eu lieu. Il a été reporté à<br />
plusieurs reprises et était annoncé pour la<br />
fin janvier (après la clôture rédactionnelle<br />
de ce numéro).<br />
Dans le canton de Lucerne, la parlementaire<br />
Melanie Setz (PS) a déposé une<br />
intervention similaire en se référant aussi<br />
aux résultats du sondage de l’<strong>asmac</strong> pour<br />
connaître la position du gouvernement<br />
cantonal sur l’introduction du modèle<br />
42+4. Le gouvernement lucernois a aussi<br />
en premier lieu rappelé que la responsabilité<br />
incombait aux employeurs et qu’il défendait<br />
«la position que les hôpitaux sont<br />
tenus, au même titre que tous les autres<br />
employeurs, d’aménager leurs conditions<br />
de travail et déroulements de manière à<br />
éviter les cas de burn-out chez leurs collaborateurs».<br />
A Lucerne aussi, on ne sait pas<br />
encore comment le parlement réagira à<br />
cette réponse. Le débat a aussi été annoncé<br />
pour fin janvier (après la clôture rédactionnelle<br />
de ce numéro).<br />
Conseil pour la mise en œuvre<br />
sur le site web de l’<strong>asmac</strong><br />
Les exemples montrent que les interventions<br />
à l’échelon cantonal ou communal<br />
peuvent être un moyen efficace pour<br />
rendre attentif aux problèmes existants et<br />
aux solutions envisageables et éventuellement<br />
obtenir une amélioration.<br />
Vous trouverez de plus amples informations<br />
sur l’état actuel des négociations<br />
et interventions politiques, sur les conditions<br />
nécessaires et les avantages de l’introduction<br />
de la semaine de 42+4 heures<br />
ainsi que des conseils sur la manière dont<br />
les médecins peuvent s’engager pour réduire<br />
la durée réglementaire de travail<br />
dans leur hôpital sur notre site web sur<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/42plus4.<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
Un modèle de temps<br />
de travail approprié<br />
La semaine de 42+4 heures pour les<br />
médecins-assistant(e)s, incluant<br />
42 heures de prestations au patient et<br />
quatre heures de formation postgraduée<br />
structurée, offre plusieurs avantages.<br />
Elle répond au besoin des médecins<br />
de réduire leur temps de travail et de<br />
mieux concilier profession et vie privée.<br />
La fatigue et le surmenage peuvent<br />
plus facilement être évités, ce qui est<br />
bon pour la santé et la motivation du<br />
personnel et qui augmente en même<br />
temps la qualité des soins et la sécurité<br />
des patients.<br />
Grâce à ce modèle de temps de travail,<br />
les employeurs sont mieux à même de<br />
respecter la loi sur le travail, étant donné<br />
que la durée maximale de travail de<br />
50 heures par semaine est nettement<br />
moins souvent dépassée lorsque la<br />
planification s’effectue avec un nombre<br />
d’heures réduit. De plus, les médecinsassistant(e)s<br />
peuvent plus facilement<br />
suivre la formation postgraduée structurée,<br />
vu qu’elle est planifiée de manière<br />
fixe. Tout cela donne aux hôpitaux avec<br />
une semaine de 42+4 heures un net<br />
avantage en termes de concurrence<br />
pour recruter les spécialistes par rapport<br />
à ceux qui continuent de planifier le<br />
travail sur une base de 50 heures hebdomadaires.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 7
Vos besoins, notre<br />
centre d’intérêt<br />
Visites<br />
Evaluations, salaires, horaires de<br />
travail, crèches, offres d’emploi<br />
et bien plus encore: medicus<br />
est le portail global pour votre<br />
carrière. Vous y trouverez le<br />
poste parfaitement adapté à vos<br />
attentes!<br />
Les hôpitaux et sections de<br />
l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />
informations importantes relatives<br />
aux conditions de travail.<br />
Toutefois, c’est vous qui apportez<br />
la contribution la plus importante:<br />
en évaluant de manière<br />
anonyme votre ancien employeur.<br />
Vous aidez ainsi les autres et<br />
profitez de leurs expériences.<br />
Quelle est la qualité de la formation<br />
postgraduée dans les cliniques?<br />
Les visites se penchent en détail<br />
sur cette question. Il y a toujours un<br />
membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />
de l’équipe d’experts. Les visites<br />
sur place permettent d’identifier les<br />
possibilités d’amélioration. Car en<br />
tant que membre, nous voulons que<br />
vous puissiez profiter d’une formation<br />
postgraduée de qualité.<br />
Si vous souhaitez accompagner<br />
des visites, envoyez un e-mail<br />
à visites@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />
saurez plus!<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />
www.medicus.ch<br />
Feedback-<br />
Pool<br />
Pour vous en tant que membre,<br />
elle est fondamentale: la formation<br />
postgraduée. C’est pourquoi nous<br />
réalisons régulièrement des sondages<br />
à ce sujet auprès de notre<br />
base. Grâce au Feedback-Pool,<br />
nous pouvons orienter notre travail<br />
de manière ciblée sur vos attentes.<br />
Vous voulez y participer?<br />
Alors écrivez un e-mail à<br />
secretariat@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />
Profession de<br />
médecin et famille<br />
• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />
profession?<br />
• Comment puis-je reprendre mon travail<br />
après mon congé maternité?<br />
• Comment puis-je surmonter les défis<br />
quotidiens?<br />
En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />
des réponses à ces questions avec notre<br />
coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />
assuré par le Bureau UND.<br />
044 462 71 23<br />
info@fachstelle-und.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique
Politique<br />
42+4 – Pas à pas,<br />
à tous les niveaux<br />
«My doctor says that I have a malformed public-duty gland<br />
and a natural deficiency in moral fibre», Ford muttered to himself,<br />
«and that I am therefore excused from saving Universes.»<br />
Extrait de «The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy»<br />
Photo: màd<br />
En lisant «The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy», on<br />
apprend que le nombre 42 apporte «the Answer to the<br />
Ultimate Question of Life, the Universe, and Everything».<br />
Même si nous y avons ajouté le nombre 4,<br />
nous ne sommes néanmoins pas en mesure de répondre à toutes<br />
les questions, problèmes et défis dans notre système de santé.<br />
Cela n’a d’ailleurs jamais été notre ambition. Contrairement<br />
à Arthur Dent au cours de son voyage à<br />
travers la galaxie, nous ne sommes pas de<br />
simples passagers. <strong>No</strong>us tenons le volant,<br />
au moins d’une main, et avons notre<br />
mot à dire sur l’itinéraire.<br />
L’année dernière, 42+4 en a interpellé<br />
plus d’un et parfois suscité<br />
de vives émotions. Certaines objections<br />
et questions étaient compréhensibles,<br />
d’autres moins. Bien des<br />
points ont pu être clarifiés et expliqués<br />
lors d’entretiens directs.<br />
42+4 est un modèle, une approche.<br />
Même si cela peut sembler<br />
futile, ces chiffres sont synonymes<br />
d’un profond changement de perspective.<br />
Planifier le travail des médecins avec<br />
un horaire de service hebdomadaire incluant<br />
42 heures de prestations au patient et quatre<br />
heures de formation postgraduée structurée présente<br />
plusieurs avantages. Le cadre légal en vigueur peut être respecté,<br />
ce qui ne nécessite pas d’autre justification ou explication<br />
puisqu’il s’agit d’une obligation pour chaque employeur et qui<br />
n’est que juste pour les employés. Ce modèle permet en même<br />
temps d’aménager la flexibilité nécessaire dans le travail<br />
quotidien des médecins. Celle-ci est d’ailleurs considérée, outre<br />
la charge de travail, comme la principale raison du dépassement<br />
de la durée maximale de travail et du nombre maximal d’heures<br />
supplémentaires. Pourtant, ce n’est qu’en cessant de planifier<br />
et de travailler systématiquement à flux tendus qu’il est possible<br />
de compenser dans une certaine mesure les heures supplémentaires<br />
et négatives.<br />
Avec le modèle 42+4, l’<strong>asmac</strong> souhaite donner plus de<br />
place aux activités médicales et à la formation postgraduée<br />
(notamment structurée). Ce devrait être dans l’intérêt de nous<br />
tous. Bien entendu, il ne suffit pas seulement de changer la<br />
planification pour atteindre cet objectif. Une planification<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
des services correcte et transparente est un élément important,<br />
mais d’autres efforts sont également nécessaires. Par exemple<br />
adapter et optimiser les processus, libérer les médecins des<br />
tâches non médicales voire superflues et, dans une certaine<br />
mesure, encourager un changement des mentalités chez les<br />
supérieurs hiérarchiques.<br />
L’année dernière, les choses ont déjà bougé.<br />
Le modèle 42+4 a pu être inscrit dans des<br />
conventions collectives de travail et dans<br />
des programmes de formation postgraduée.<br />
Ces signaux manifestes montrent<br />
que la volonté de s’engager dans<br />
cette voie est large. De plus en plus<br />
d’hôpitaux et de cliniques adaptent<br />
leurs modèles de travail et de<br />
planification, ce qui leur permet<br />
aussi de se positionner comme des<br />
employeurs attractifs. En organisant<br />
une table ronde, l’<strong>asmac</strong> a<br />
lancé la discussion sur ce thème<br />
avec les principaux partenaires et<br />
poursuit son travail sur trois «axes»<br />
(formation postgraduée, conditions<br />
de travail, bureaucratie) avec des mesures<br />
concrètes visant à améliorer les conditions<br />
de travail et de formation postgraduée des<br />
jeunes médecins.<br />
Des conditions de travail bonnes et équitables restent<br />
le meilleur argument pour revaloriser l’attrait de la profession<br />
de médecin et fidéliser une relève en bonne santé, motivée<br />
et satisfaite.<br />
Simon Stettler,<br />
Directeur de l’<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 9
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
«C’est le propre des<br />
médecins que d’être soumis<br />
à une forte pression»<br />
Depuis 2013, les membres de l’<strong>asmac</strong> ont droit à un coaching<br />
auprès du Bureau UND. Ce dernier offre ses conseils en particulier pour<br />
les questions sur la conciliation entre travail et vie privée.<br />
Birgit Lauber, directrice du Bureau UND, connaît les préoccupations<br />
des personnes qui demandent conseil.<br />
Yvonne Stadler, responsable droit / directrice adjointe de l’<strong>asmac</strong><br />
La forte pression et les horaires de travail longs et irréguliers ne facilitent pas la conciliation de la profession et de la vie privée pour les médecins.<br />
Le Bureau UND apporte un soutien.<br />
10<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
Mme Lauber, comment dois-je<br />
procéder si je m’intéresse à un<br />
coaching auprès du Bureau UND?<br />
S’il s’agit de répondre à une question sur la<br />
conciliation entre travail et vie privée, la<br />
personne peut nous contacter par téléphone<br />
ou par e-mail. Une conseillère ou<br />
un conseiller prend ensuite contact avec la<br />
personne en l’espace d’un à trois jours<br />
pour fixer un rendez-vous. Tous les<br />
membres de l’<strong>asmac</strong> ont droit à deux fois<br />
trente minutes de coaching téléphonique.<br />
Bien entendu, ils peuvent solliciter un<br />
coaching supplémentaire à leurs propres<br />
frais. L’expérience montre cependant que<br />
dans la plupart des cas, les deux coachings<br />
téléphoniques sont suffisants. Tous les entretiens<br />
sont strictement confidentiels. Le<br />
coaching sert à déterminer les besoins<br />
précis de la personne et si d’autres mesures<br />
sont nécessaires.<br />
De quelles mesures s’agit-il?<br />
Pour les questions juridiques, nous dirigeons<br />
les personnes vers les juristes des<br />
sections de l’<strong>asmac</strong>, étant donné que les<br />
membres ont droit à un conseil et à une<br />
représentation juridique. Il y a aussi des<br />
situations dans lesquelles un suivi sous<br />
forme d’un coaching supplémentaire est<br />
nécessaire. Le Bureau UND analyse la situation,<br />
tente de formuler des recommandations<br />
et offre une aide à la personne<br />
pour lui permettre de résoudre elle-même<br />
le problème. <strong>No</strong>us lui montrons une vision<br />
de l’extérieur, élargissons la perspective et<br />
tentons de comprendre le point de vue de<br />
l’autre. Cela peut très rapidement amener<br />
une solution.<br />
Y a-t-il des situations concrètes<br />
que vous rencontrez fréquemment<br />
dans les coachings?<br />
Les personnes nous contactent généralement<br />
lorsqu’elles constatent un déséquilibre<br />
et qu’elles ne parviennent plus à satisfaire<br />
leurs propres attentes ou celles des<br />
autres dans différents domaines de la vie.<br />
C’est souvent le cas lors de changements<br />
importants au quotidien, par exemple<br />
lorsque la personne fonde une famille,<br />
franchit une nouvelle étape dans sa carrière<br />
ou que des proches tombent malades.<br />
Ce sont alors souvent des questions<br />
semblables qui nous sont posées: «Comment<br />
puis-je concilier famille et travail?»<br />
ou «Comment puis-je réussir mon retour<br />
dans la profession?», «Puis-je travailler à<br />
temps partiel et comment puis-je le communiquer<br />
à mon équipe?», «Quelle est la<br />
meilleure manière de faire?».<br />
Pour finir, les personnes s’adressent<br />
aussi à nous lorsqu’elles sont globalement<br />
surchargées et qu’elles se sentent dépassées<br />
par les évènements. Il s’agit alors de<br />
gérer les ressources disponibles, un sujet<br />
sur lequel le Bureau UND peut aussi apporter<br />
aide et conseils. <strong>No</strong>tre modèle de<br />
conseil a fait ses preuves dans ce domaine.<br />
Pouvez-vous préciser votre propos?<br />
<strong>No</strong>tre modèle de conseil reproduit bien la<br />
complexité d’une conciliation réussie. Il<br />
existe différents niveaux et facteurs d’influence<br />
qui se répercutent sur notre capacité<br />
de conciliation individuelle. A l’aide<br />
de ce modèle, on peut généralement bien<br />
identifier dans quels domaines il y a matière<br />
à agir pour mieux réussir la conciliation.<br />
Cela permet aux personnes en quête<br />
de conseils de trouver les bonnes solutions<br />
pour répondre à leurs défis. Souvent, il<br />
s’agit d’une combinaison de changements<br />
au niveau individuel et organisationnel,<br />
c’est-à-dire au travail, où nous constatons<br />
que la culture établie est souvent un facteur<br />
déterminant: comment un hôpital ou<br />
un cabinet aborde-t-il la question de la<br />
conciliation? Se montre-t-il ouvert à ces<br />
questions? Les employés osent-ils aborder<br />
ces thèmes?<br />
Cette année, nous constatons une<br />
nouvelle tendance: les jeunes remettent<br />
fondamentalement en question leur choix<br />
professionnel en raison de la difficulté de<br />
concilier vie privée et profession. Cela<br />
montre l’importance de ce thème.<br />
Tenez-vous une statistique sur les<br />
conseils effectués?<br />
Oui. Environ 80 % des personnes qui demandent<br />
conseil sont des médecins-assistant(e)s,<br />
15 % des chef(fe)s de clinique. Les<br />
5 % restants travaillent dans un cabinet<br />
de médecine de famille. De plus, une majorité<br />
de femmes (80 %) nous appellent. Et<br />
l’âge moyen se situe entre 30 et 35 ans.<br />
Comment expliquez-vous ces chiffres?<br />
On pourrait simplement dire que c’est dû à<br />
la répartition traditionnelle des rôles. Les<br />
femmes semblent cependant être davantage<br />
sensibles à ces thèmes et sollicitent<br />
plus vite de l’aide. Les hommes sont souvent<br />
plus réservés. Le Bureau UND s’est<br />
toujours explicitement adressé aux deux<br />
sexes. Il est important de sensibiliser également<br />
les hommes sur l’importance<br />
d’une bonne conciliation, vu que cela les<br />
concerne au même titre que les femmes.<br />
Biographie express<br />
Birgit Lauber a un doctorat en chimie.<br />
Elle a étudié à l’EPF Zurich où elle a<br />
travaillé sur la recherche et le développement<br />
de nouveaux médicaments.<br />
Après sa carrière universitaire, elle est<br />
passée dans le domaine du conseil<br />
et a soutenu différents clients dans<br />
le secteur privé et public dans des<br />
projets de numérisation. Plus tard,<br />
elle a travaillé dans le management<br />
d’une entreprise de conseil de taille<br />
moyenne où elle était responsable<br />
de plusieurs segments de clients et du<br />
développement du savoir-faire dans<br />
son domaine.<br />
Agée de 39 ans et mère de deux enfants,<br />
elle connaît de par sa propre<br />
expérience les défis de la conciliation<br />
dans tous les domaines de la vie.<br />
Elle a repris la direction du Bureau<br />
UND en 2023. Le Bureau UND est<br />
le centre de compétence suisse pour<br />
la conciliation de l’activité professionnelle<br />
et des autres domaines de la vie.<br />
Depuis 25 ans, il propose un conseil<br />
indépendant et professionnel.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 11
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Constatez-vous des particularités<br />
lorsque vous conseillez des médecins?<br />
C’est le propre des médecins que d’être<br />
soumis à une forte pression. Celle-ci résulte<br />
des attentes par rapport à soi-même,<br />
mais aussi des attentes de l’extérieur, c’està-dire<br />
de l’organisation ou de la société. A<br />
cela s’ajoutent les horaires de travail longs<br />
et souvent irréguliers qui sont de toute façon<br />
difficiles à concilier avec la vie privée.<br />
En conséquence de cela, la compensation<br />
dans d’autres domaines est insuffisante,<br />
raison pour laquelle la conciliation est un<br />
thème d’actualité majeur et important<br />
pour les médecins.<br />
Où voyez-vous le plus grand défi et le<br />
plus grand potentiel pour les employeurs<br />
en matière de conciliation?<br />
Conjuguer des soins médicaux suffisants<br />
avec les attentes des employés en matière<br />
de conciliation réussie représente un défi<br />
majeur.<br />
La culture d’entreprise recèle un potentiel<br />
important: les thèmes relatifs à la<br />
conciliation doivent être abordés et faire<br />
l’objet d’une discussion ouverte. C’est la<br />
seule façon de trouver des solutions qui<br />
sont soutenues par tous. Pour cela, il faut<br />
une culture d’entreprise ouverte et valorisante.<br />
Recevez-vous des retours au sujet<br />
de vos conseils?<br />
<strong>No</strong>us recevons beaucoup de feed-back<br />
positifs. Les conseils sont très appréciés.<br />
D’une part, parce que nous sommes un<br />
service extérieur neutre et, d’autre part, en<br />
raison de notre approche de conseil orientée<br />
sur les solutions et les ressources qui<br />
permet aux personnes concernées de s’aider<br />
elles-mêmes.<br />
Grâce à notre modèle de conseil et à<br />
notre conseil, les personnes identifient<br />
leurs ressources et sont habilitées à aborder<br />
elles-mêmes leurs défis et à résoudre<br />
elles-mêmes leurs problèmes. <strong>No</strong>tre offre<br />
de coaching a donc un effet durable.<br />
Coaching gratuit pour<br />
les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
Comment puis-je concilier profession de<br />
médecin et vie de famille/vie privée?<br />
Comment puis-je reprendre mon travail<br />
après mon congé maternité? Le travail à<br />
temps partiel est-il une option? Les<br />
membres de l’<strong>asmac</strong> obtiennent des<br />
réponses et propositions de solutions sur<br />
ces questions et d’autres dans le cadre du<br />
conseil gratuit du Bureau UND. Ce<br />
conseil s’effectue par téléphone et dure<br />
environ 30 minutes. Si nécessaire, il est<br />
possible de convenir d’un entretien<br />
supplémentaire. Il va de soi que le<br />
contenu des entretiens est traité de<br />
manière confidentielle.<br />
Contact: info@fachstelle-und.ch oder<br />
Tel. 044 462 71 23.<br />
Annonce<br />
Je veux travailler comme<br />
médecin et m’occuper<br />
de mes enfants.<br />
C’est possible?<br />
Oui, c’est possible!<br />
Ensemble, nou pouvons le faire!<br />
<strong>No</strong>us nous engageons pour davantage de postes à temps partiel.<br />
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Photo: màd<br />
12<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Autres pays, autre médecine?<br />
La médecine<br />
d’urgence dans une<br />
métropole<br />
Comme il n’y a pas de spécialisation reconnue en médecine<br />
d’urgence en Suisse, Svenja Ravioli est partie pour une année à Londres.<br />
Dans l’interview, elle nous parle du système de santé britannique,<br />
des files d’attente aux urgences et des avantages d’un dossier électronique<br />
du patient qui fonctionne.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Photo: màd<br />
Svenja Ravioli a réalisé son rêve de vivre dans une grande ville comme Londres – ici une vue sur le gratte-ciel The Shard – en<br />
travaillant pendant une année comme médecin urgentiste au King’s College Hospital.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 13
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Qu’est-ce qui a motivé ton choix<br />
d’aller à Londres?<br />
Depuis mes études, je m’intéresse à la médecine<br />
aiguë. Après l’obtention du titre de<br />
spécialiste en médecine interne générale,<br />
j’ai donc visé le titre de formation approfondie<br />
en médecine d’urgence hospitalière<br />
SSMUS. Mon intérêt scientifique<br />
pour les questions relevant de la médecine<br />
d’urgence et le fait que la médecine d’urgence<br />
ne soit toujours pas une spécialité<br />
reconnue en Suisse m’ont incitée à évaluer<br />
les possibilités de travail à l’étranger. De<br />
plus, j’ai toujours rêvé de vivre dans une<br />
grande ville et Londres était ma destination<br />
favorite.<br />
Au Royaume-Uni, la spécialisation en<br />
médecine d’urgence est reconnue depuis<br />
plus de vingt ans. La filière est définie par<br />
le Royal College of Emergency Medicine et<br />
couvre l’ensemble de la médecine d’urgence.<br />
Quelles ont été les difficultés pour<br />
organiser ton séjour?<br />
Un élément clé dans l’organisation du séjour<br />
à l’étranger a été de trouver l’emploi<br />
approprié. Pour réussir cette démarche,<br />
l’entremise par les bonnes personnes à<br />
Londres a joué un rôle essentiel et le fait de<br />
disposer d’un réseau professionnel correspondant<br />
a été déterminant.<br />
L’inscription auprès du General Medical<br />
Council (GMC) pour obtenir l’autorisation<br />
d’exercer comme médecin a été un<br />
processus fastidieux et de longue haleine.<br />
Grâce à mon titre de spécialiste, j’ai pu directement<br />
m’inscrire au registre des spécialistes.<br />
Pourtant, malgré une promesse orale,<br />
j’ai presque dû attendre jusqu’à mon entrée<br />
en fonction avant d’obtenir un contrat<br />
de travail écrit, ce qui a fortement entravé<br />
Un regard au-delà<br />
des frontières<br />
Dans la série «Autres pays, autre médecine?»,<br />
nous nous entretenons avec des<br />
médecins qui sont partis travailler à<br />
l’étranger pendant une certaine période.<br />
Quelles sont leurs expériences dans ce<br />
contexte? Qu’est-ce qui fonctionne<br />
mieux ou moins bien qu’en Suisse?<br />
Les médecins qui souhaitent évoquer<br />
leurs expériences en la matière peuvent<br />
volontiers contacter la rédaction:<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch<br />
la recherche d’un appartement et l’ouverture<br />
d’un compte bancaire à Londres.<br />
Quels points faut-il impérativement<br />
observer pour un séjour en Grande-Bretagne?<br />
Il est très important de s’attaquer très tôt à<br />
l’inscription auprès du GMC. L’obtention<br />
des bons documents rédigés en anglais auprès<br />
des différentes autorités suisses n’a<br />
pas toujours été évidente et a nécessité un<br />
effort considérable.<br />
Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans<br />
ton travail à Londres?<br />
Le travail clinique dans un grand centre<br />
universitaire des urgences dans lequel<br />
toute la gamme des pathologies de la médecine<br />
d’urgence, y compris la pédiatrie et<br />
la traumatologie, est couverte par une<br />
équipe, a été une expérience unique. En<br />
particulier la prise en charge des blessés<br />
graves m’a permis d’acquérir de précieuses<br />
expériences grâce au rôle de Major Trauma<br />
Centre occupé par le King’s College<br />
Hospital. Travailler dans un environnement<br />
empreint de diversité culturelle avec<br />
tout ce que cela implique et l’éventail médical<br />
intéressant ont également été très<br />
enrichissants.<br />
Compte tenu de l’énorme pression sur<br />
le système de santé britannique et de<br />
l’augmentation du nombre de patients, les<br />
compétences telles que le Rapid Assessment<br />
and Treatment (RAT) et le maintien<br />
du flux des patients ont pris un sens nouveau<br />
pour moi. Globalement, on consacre<br />
nettement moins de temps aux tâches administratives<br />
et un nombre plus élevé de<br />
patients sont pris en charge dans un cadre<br />
ambulatoire ou dans des Same Day Emergency<br />
Care-Units (SDEC).<br />
Biographie express<br />
Svenja Ravioli est spécialiste en médecine<br />
interne générale et titulaire de la<br />
formation approfondie en médecine<br />
d’urgence clinique et membre du<br />
Comité directeur de l’<strong>asmac</strong>. Elle a<br />
passé l’année 2023 comme Senior<br />
Clinical Fellow et Research Fellow à<br />
l’Emergency Department du King’s<br />
College Hospital à Londres.<br />
Qu’est-ce qui t’a moins plu?<br />
Au Royaume-Uni, la surcharge du système<br />
de santé se fait nettement ressentir. Véritables<br />
centres névralgiques dans le flux<br />
des patients, les centres des urgences supportent<br />
une grande partie de cette charge.<br />
A la différence de la Suisse, les patients ne<br />
sont guère transférés dans d’autres hôpitaux<br />
et les ambulances ne sont que rarement<br />
redirigées vers d’autres établissements<br />
pour décharger le centre des urgences.<br />
Il arrive donc régulièrement que<br />
des ambulances en attente s’entassent devant<br />
l’hôpital et que les patients doivent<br />
attendre pendant des heures sur des brancards<br />
ou des chaises dans la salle d’attente.<br />
Et il n’est pas rare que les patients attendent<br />
plus de douze heures aux urgences<br />
avant d’être transférés dans un lit<br />
d’hôpital. La situation est particulièrement<br />
précaire pour la prise en charge des<br />
urgences psychiatriques qui arrivent par<br />
les urgences somatiques et qui doivent<br />
parfois attendre plusieurs jours avant de<br />
se voir attribuer un lit dans une clinique<br />
psychiatrique.<br />
Quelles sont les principales différences<br />
entre le système de santé britannique<br />
et suisse?<br />
Contrairement aux caisses-maladie suisses,<br />
le National Health Service (NHS) est un<br />
système de santé étatique uniforme qui garantit<br />
une prise en charge médicale à<br />
chaque personne domiciliée au Royaume-<br />
Uni. Après le traitement, les patients ne<br />
reçoivent ni facture ni aperçu des coûts.<br />
Dans le système britannique aussi,<br />
les médecins généralistes ou General<br />
Practitioners (GP) assument un rôle central<br />
dans la gestion des flux de patients.<br />
Au Royaume-Uni, ils effectuent même<br />
des frottis cervico-utérin et des examens<br />
cliniques du nouveau-né.<br />
As-tu constaté des différences en<br />
ce qui concerne les conditions de<br />
travail des médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique?<br />
Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’en<br />
dire plus à ce sujet à l’heure actuelle. En<br />
effet, les nouvelles sont remplies d’informations<br />
sur les Junior Doctor Strikes. La<br />
British Medical Association (BMA), l’équivalent<br />
britannique de l’<strong>asmac</strong>, organise<br />
depuis mars 2023 des grèves dans le but de<br />
stopper la baisse continuelle des salaires<br />
depuis 2008 et la perte du pouvoir d’achat<br />
qui y est associée. Un premier succès a été<br />
obtenu en automne.<br />
Comparativement à la Suisse, les services<br />
que j’ai effectués étaient plus intenses,<br />
mais je n’ai travaillé en moyenne<br />
que 40 heures par semaine et j’avais nettement<br />
plus de vacances.<br />
14<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Le modèle du Self-Rostering est aussi<br />
intéressant. Le médecin peut aménager<br />
lui-même son horaire de service en fonction<br />
du nombre de services prescrits. Ce<br />
faisant, un effectif en personnel minimal<br />
doit être présent chaque jour pour assurer<br />
la couverture des besoins. Aujourd’hui encore,<br />
je suis étonnée que ce système fonctionne.<br />
Y a-t-il quelque chose qui fonctionne<br />
mieux dans le système de santé britannique<br />
qu’en Suisse?<br />
Les London Care Records, équivalents du<br />
dossier électronique du patient dans l’agglomération<br />
de Londres, m’ont grandement<br />
facilité le travail. Les médecins généralistes<br />
et les hôpitaux peuvent directement<br />
accéder aux données médicales<br />
telles que les médicaments actuels, les<br />
diagnostics, les rapports de séjours hospitaliers<br />
ou de consultations. Les patients<br />
ont cependant aussi la possibilité de refuser<br />
que leurs données soient saisies.<br />
De plus, le traitement ambulatoire des<br />
patients est encouragé, du moins dans la<br />
région londonienne, par des contrôles de<br />
suivi dans des services ambulatoires spécialisés<br />
et des services élargis de Hospital<br />
at Home. Cette stratégie est essentielle,<br />
particulièrement dans un contexte de pénurie<br />
de lits.<br />
Quels éléments la Suisse devrait-elle<br />
reprendre de Grande-Bretagne?<br />
Une formation postgraduée structurée<br />
complète en médecine d’urgence telle<br />
qu’elle est proposée au Royaume-Uni permet<br />
d’assurer une prise en charge initiale<br />
complète et de qualité de tous les patients<br />
admis en urgence par les spécialistes de la<br />
médecine d’urgence. A mon avis, il est<br />
temps que la Suisse introduise et encourage<br />
la spécialisation en médecine d’urgence,<br />
à l’instar de ce qui se fait au plan<br />
international.<br />
DANS L’URGENCE,<br />
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CCP 12-100-2<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 15
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Le médecin informe la patiente sur la maladie et les options thérapeutiques et l’implique de ce fait dans la prise de décision.<br />
Next Level<br />
Une communication<br />
efficace centrée sur<br />
le patient<br />
Pour les médecins, le travail quotidien réserve plus d’un défi<br />
en matière de communication. Dans ce contexte, il n’y a pas que le contenu,<br />
mais aussi la manière de communiquer qui sont déterminants.<br />
D r méd. Markus Eichelberger, médecin spécialiste hospitalier I, Clinique universitaire de médecine interne générale,<br />
Hôpital de l’Ile Berne<br />
Photo: Adobe Stock<br />
16<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Le progrès médical actuel a pour<br />
conséquence que la distance<br />
entre le médecin et le patient ne<br />
cesse de s’accroître et que les attentes<br />
en matière de communication du<br />
médecin et les besoins en informations de<br />
la personne prise en charge augmentent<br />
fortement.<br />
Qu’est-ce que la médecine centrée<br />
sur le patient?<br />
Il y a un risque que les médecins traitants<br />
prennent leurs décisions concernant le<br />
diagnostic et le traitement sans y associer<br />
les personnes malades. Ce risque est particulièrement<br />
pertinent dans le contexte<br />
d’une fragmentation toujours plus forte<br />
du traitement médical et de la distance<br />
croissante entre les médecins et les patients<br />
[2]. Cela a pour conséquence que ces<br />
derniers se plaignent notamment d’un déficit<br />
dans le domaine de la communication<br />
et de l’information par le médecin pendant<br />
un séjour à l’hôpital [1].<br />
Cet intérêt croissant pour la médecine<br />
centrée sur le patient s’explique par le fait<br />
qu’elle permet d’améliorer la qualité du<br />
traitement, la satisfaction du patient et<br />
l’évolution clinique [3]. Elle représente un<br />
changement de la médecine traditionnelle<br />
et paternaliste orientée sur la maladie vers<br />
une médecine qui tient compte des besoins<br />
et idées de la personne concernée et<br />
qui les intègre dans chaque phase de la<br />
prise en charge [4]. Le modèle de la décision<br />
partagée (Shared Decision Making,<br />
SDM) est le processus central dans la mise<br />
en œuvre de la médecine centrée sur le patient.<br />
Prendre ensemble une décision<br />
Le modèle SDM est un modèle de la prise<br />
de décision dans le cadre clinique selon lequel<br />
le médecin et la personne concernée,<br />
si possible avec ses proches, échangent des<br />
informations, évaluent les différentes options<br />
thérapeutiques et prennent une décision<br />
dans un esprit de partenariat. Dans la<br />
discussion, le patient fait part de ses valeurs<br />
et besoins, et le médecin partage ses<br />
connaissances médicales, son expérience<br />
clinique et offre une distance objective par<br />
rapport au problème clinique.<br />
Le modèle SDM a l’avantage de donner<br />
un rôle actif aux personnes malades,<br />
mais de ne pas les laisser seules dans la<br />
prise de décision. Le modèle SDM est très<br />
précieux sur le plan éthique et répond à un<br />
besoin croissant des personnes concernées.<br />
Il renforce le savoir de ces dernières<br />
sur leur maladie et encourage leur participation<br />
active, ce qui peut aider à éviter des<br />
traitements inutiles [5]. Cette prise en<br />
compte doit toutefois systématiquement<br />
être adaptée aux désirs de la personne<br />
concernée. Tout le monde ne souhaite pas<br />
forcément participer au processus de prise<br />
de décision. Le modèle SDM doit donc être<br />
utilisé de manière flexible en tenant<br />
compte des besoins du patient [6]. Il doit<br />
être appliqué dans des situations où la préférence<br />
joue un rôle déterminant dans la<br />
prise de décision, p. ex. lorsque l’on dispose<br />
de plusieurs options thérapeutiques<br />
équivalentes.<br />
Pour ne pas devoir craindre d’éventuelles<br />
prétentions en responsabilité civile<br />
ou dommages et intérêts dans des situations<br />
où les personnes concernées accordent<br />
par exemple plus d’importance à<br />
la qualité de vie qu’à la durée de vie, il est<br />
important de les informer correctement et<br />
de le documenter [7].<br />
Contrairement à la relation médecin-patient<br />
orientée sur le médecin, la médecine<br />
centrée sur le patient requiert des<br />
aptitudes particulières en matière de communication.<br />
Celles-ci peuvent être acquises<br />
dans des programmes d’intervention<br />
[8].<br />
Structurer les entretiens<br />
L’entretien entre le médecin et le patient<br />
est une alternance entre entretien centré<br />
sur le patient et entretien centré sur le médecin.<br />
Dans l’idéal, la personne malade<br />
parle de sa situation jusqu’à ce que le médecin<br />
dispose de suffisamment d’informations<br />
pour formuler des hypothèses que la<br />
personne concernée peut ensuite reprendre<br />
et développer. On peut employer<br />
des acronymes qui structurent et facilitent<br />
la communication avec le patient [1].<br />
Technique de communication ARRR<br />
L’acronyme ARRR désigne quatre techniques<br />
typiques de communication centrée<br />
sur le patient:<br />
– Attendre<br />
– Répéter<br />
– Reformuler<br />
– Résumer<br />
Quelles sont mes tâches<br />
en tant que chef(fe) de<br />
clinique?<br />
Outre les entretiens quotidiens avec<br />
les patients, les chef(fe)s de clinique<br />
doivent également aborder des sujets<br />
délicats, ce qui peut constituer un<br />
défi en matière de communication.<br />
Cela comprend par exemple:<br />
• annoncer de mauvaises nouvelles,<br />
• discuter des décisions de<br />
réanimation,<br />
• aborder un éventuel arrêt du<br />
traitement,<br />
• s’entretenir à la suite d’erreurs<br />
de traitement,<br />
• aborder la question de la consommation<br />
d’alcool,<br />
• aborder la question de la violence<br />
domestique,<br />
• mener un entretien avec un<br />
interprète.<br />
Mais les discussions quotidiennes<br />
lors de la visite ou autour de la table<br />
peuvent aussi représenter un défi ([1],<br />
p. 44-62).<br />
La principale difficulté liée à la phase d’attente<br />
réside dans le fait d’évaluer combien<br />
de temps peut durer une pause sans que le<br />
silence ne devienne pesant. En règle générale,<br />
les pauses qui durent jusqu’à trois secondes<br />
ne sont pas ressenties comme dérangeantes.<br />
Le contact visuel du médecin<br />
doit être synonyme d’invitation à la personne<br />
concernée: c’est-à-dire inviter le patient<br />
à prendre son temps, à réfléchir à la<br />
manière dont il pourrait formuler ses préoccupations.<br />
Inversement, la pause permet<br />
aussi de souligner certains propos. La<br />
phase de répétition intervient lorsque le<br />
flux de paroles du patient est hésitant et<br />
doit être relancé. Dans la phase de reformulation,<br />
le médecin répète ce qu’il a entendu<br />
ou compris des propos du patient ou<br />
pour nommer une émotion. La fonction<br />
du résumé est de permettre au médecin de<br />
vérifier s’il a bien compris les propos du<br />
patient.<br />
Modèle NURSE<br />
Le modèle NURSE apporte un soutien<br />
pour gérer les émotions. Cet acronyme<br />
comprend cinq techniques pouvant se révéler<br />
utiles pour gérer les émotions des<br />
patients:<br />
– Naming: nommer les émotions<br />
– Understanding: dans la mesure du<br />
possible, exprimer de la compréhension<br />
pour ces émotions<br />
– Respecting: exprimer du respect ou<br />
de la reconnaissance pour le patient<br />
– Supporting: apporter son soutien<br />
au patient<br />
– Exploring: investiguer d’autres aspects<br />
propres aux émotions<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 17
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
– Introduce: présentez-vous avec votre<br />
nom et fonction.<br />
– Duration: informez sur la durée de l’entretien,<br />
sur l’examen, indiquez quand<br />
les résultats seront disponibles, quand<br />
vous passerez la prochaine fois.<br />
– Explanation: informez sur la suite du<br />
déroulement, répondez aux questions et<br />
expliquez comment on peut vous<br />
contacter (par le biais du personnel soignant).<br />
– Thank you: remerciez le patient et les<br />
visiteurs pour leur disponibilité.<br />
Les informations écrites sont un complément utile aux explications orales.<br />
Le fait de mettre un nom sur l’émotion<br />
(Naming) correspond à la phase reformulation<br />
de la technique ARRR et est utilisé<br />
lorsque le patient n’a pas déjà exprimé luimême<br />
ses sentiments. Ensuite, il s’agit<br />
pour le médecin d’évaluer s’il a bien compris<br />
pourquoi le patient ressent cette émotion<br />
(Understanding). Le médecin montre<br />
toute son estime pour le patient et son vécu.<br />
Dans l’interaction qui suit, le médecin<br />
donne une connotation positive aux efforts<br />
du patient (Respecting).<br />
Le Supporting, c’est-à-dire l’offre de<br />
soutien, et l’Exploring consistent à clarifier<br />
les émotions pas claires ou manquantes,<br />
c’est-à-dire lorsque le médecin<br />
ne connaît ou ne perçoit pas l’état émotionnel<br />
du patient.<br />
AIDET: l’entretien réussi<br />
Ce que AIDET propose pour renforcer la<br />
relation médecin-patient [9]:<br />
– Acknowledge: saluez le patient par son<br />
nom. Gardez un contact visuel, souriez,<br />
saluez les visiteurs.<br />
Un guide pour le travail des chef(fe)s de clinique<br />
Le passage du statut d’assistant(e) à celui de chef(fe) de<br />
clinique s’accompagne de toute une série de nouvelles<br />
attributions. Outre les compétences médicales, il faut<br />
également avoir acquis davantage de compétences transversales<br />
comme les aptitudes en matière de bonne communication<br />
et les qualités didactiques et de leadership.<br />
La série «Next Level» de six articles illustre les défis<br />
qui se posent et propose des conseils pratiques et une<br />
aide pour le travail quotidien. Les textes légèrement<br />
adaptés et en partie abrégés sont tirés du guide «Die<br />
oberärztliche Tätigkeit – eine neue Herausforderung»<br />
et ont été mis à disposition par les Editions Hogrefe et les<br />
auteurs pour une réimpression. Le guide avec les textes<br />
complets et d’autres thèmes est disponible aux Editions Hogrefe ou auprès de la<br />
Société suisse de médecine interne générale (SSMIG).<br />
Roten C, Perrig M (Hrsg.): Die oberärztliche Tätigkeit – eine neue Herausforderung.<br />
Ein praktischer Leitfaden. 1. Auflage, Bern: Hogrefe Verlag, 2021.<br />
www.hogrefe.com, www.sgaim.ch<br />
Transmettre les informations<br />
de manière dosée<br />
C’est le rôle du personnel médical d’informer<br />
la personne malade sur le diagnostic,<br />
le type, la réalisation, l’objectif, le bénéfice<br />
et les risques d’une intervention et de vérifier<br />
son consentement. Lors de la transmission<br />
des informations, il s’agit d’intégrer<br />
de nouvelles informations dans les<br />
informations déjà disponibles. Les personnes<br />
concernées ont besoin de temps<br />
pour digérer les informations. Il est donc<br />
important de faire des pauses.<br />
La transmission des informations doit<br />
être structurée. En effet, il y a un risque<br />
que le patient soit dépassé par le flot d’informations<br />
et qu’il ne parvienne pas à les<br />
mémoriser à long terme. Il est donc recommandé<br />
de combiner des informations<br />
orales et écrites et d’en limiter le volume.<br />
Pour vérifier si les personnes concernées<br />
ont compris les informations, on peut appliquer<br />
le principe du «blaming myself».<br />
On dira par exemple: «Je ne sais pas si je<br />
vais être capable de bien vous expliquer<br />
l’intervention. Je vous demande donc de<br />
me dire ce que vous avez compris.» En effet,<br />
la manière de communiquer est tout<br />
aussi importante que le contenu qui est<br />
communiqué.<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
18<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Bibliographie<br />
[1] Académie suisse<br />
des sciences médicales (ASSM).<br />
Éditrice. La communication<br />
dans la médecine au quotidien.<br />
Un guide pratique. Berne: ASSM;<br />
2013.<br />
[2] Barry MJ. Shared<br />
decision making – pinnacle<br />
of patient-centered care. N Engl J<br />
Med. 2012;366 (9):780–1. https://<br />
doi.org/10.1056/NEJMp1109 283<br />
[3] Kitson A, Marshall<br />
A,Bassett K, Zeitz K. What are the<br />
core elements of patient-centred<br />
care? A narrative review and<br />
synthesis of the literature from<br />
health policy, medicine and<br />
nursing. J Adv Nurs. 2013;69:4–15.<br />
https://doi.org/10.1111/j.1365-26<br />
48.2012.06064.x<br />
[4] Epstein RM, Street RL.<br />
The values and value of patientcentered<br />
care. Ann Fam Med.<br />
2011;9(2): 100–3. https://doi.<br />
org/10.1370/afm.1239<br />
[5] Gerber M, Kraft E,<br />
Bosshard Ch. Décision partagée –<br />
Médecin et patient décident<br />
ensemble. Bulletin des médecins<br />
suisses. 2014;95(50):1883–9.<br />
[6] Foederatio Medicorum<br />
Helveticorum, division Données,<br />
démographie et qualité (FMH/<br />
DDQ). Décision partagée. Avis de<br />
la FMH. Bulletin des médecins<br />
suisses. 2014;95(50):1890–1.<br />
[7] Schweizerisches<br />
Bundesgericht. BGE 117 Ib 197;<br />
Aufklärungspflicht.<br />
[8] Dwamena F, Holmes-<br />
Rovner M, Gaulden CM, Jorgenson<br />
S, Sadigh G, Sikorskii A, et al.<br />
Interventions for providers to<br />
promote a patient-centered<br />
approach in clinical consultations.<br />
Cochrane Database Syst Rev. 2012<br />
Dec 12;12:CD003267. https://doi.<br />
org/10.1002/14651858.CD003267.<br />
pub2<br />
[9] StuderGroup. AIDET<br />
Patient Communication. [Internet].<br />
Pensacola, FL: StuderGroup; 2020<br />
[cited 10.12.2020]. Available from:<br />
http://www.studergroup.com/aidet<br />
Autres ouvrages de référence<br />
Charles C, Gafni A, Whelan T.<br />
Shared decision-making in the<br />
medical encounter: What does it<br />
mean? (Or it takes at least two to<br />
tango). Soc Sci Med. 1997;44:681–92.<br />
https://doi.org/10.1016/S0277-<br />
9536(96)00221-3.<br />
Duncan E, Best C, Hagen S.<br />
Shared decision making interventions<br />
for people with mental health<br />
conditions. Cochrane Database Syst<br />
Rev. 2010 Jan 20;2010(1):CD007297.<br />
https://doi.org/10.1002/14651858.<br />
CD007297.pub2.<br />
Hoffmann TC, Légaré F,<br />
Simmons MB, McNamara K,<br />
McCaffery K, Trevena LJ, et al.<br />
Shared decision making: what do<br />
clinicians need to know and why<br />
should they bother? Med J Aust.<br />
2014 Jul 7;201(1):35-9. https://doi.<br />
org/10.5694/mja14.00002.<br />
Institute of Medicine (US)<br />
Committee on Quality of Health<br />
Care in America. Crossing the<br />
Quality Chasm: A New Health<br />
System for the 21st Century.<br />
Washington (DC): National<br />
Academies Press (US); 2001.<br />
Joosten EA, DeFuentes-Merillas<br />
L, de Weert GH, Sensky T, van<br />
der Staak CP, de Jong CA.<br />
Systematic review of the effects of<br />
shared decision-making on patient<br />
satisfaction, treatment adherence<br />
and health status. Psychother<br />
Psychosom. 2008;77:219–26. https://<br />
doi.org/10.1159/000126073.<br />
Krones T. Ethische Grundlagen<br />
der Arzt-Patienten-Beziehung.<br />
Vorlesung. Lehrgang ASAE<br />
Universität Zürich. 2013; Zürich.<br />
Loh A, Simon D. Gemeinsam<br />
entscheiden – erfolgreich<br />
behandeln? Managed Care.<br />
2007;2:6–8.<br />
McMillan SS, Kendall E, Sav A,<br />
King MA, Whitty JA, Kelly F, et al.<br />
Patient-centered approaches to<br />
health care: a systematic review of<br />
randomized controlled trials. Med<br />
Care Res Rev. 2013;70(6): 567–96.<br />
https://doi.<br />
org/10.1177/1077558713496318.<br />
Mead N., Bower P. Patient-centredness:<br />
a conceptual<br />
framework and review of the<br />
empirical literature. Soc Sci Med.<br />
2000;51(7):1087–110. https://doi.<br />
org/10.1016/S0277-9536(00)00098-<br />
8.<br />
Sanders AR, van Weeghel I,<br />
Vogelaar M, Verheul W, Pieters RH,<br />
de Wit NJ, et al. Effects of improved<br />
patient participation in primary<br />
care on health-related outcomes: a<br />
systematic review. Fam Pract.<br />
2013;30:365–78. https://doi.<br />
org/10.1093/fampra/cmt014.<br />
Stacey D, Légaré F, Col NF,<br />
Bennett CL, Barry MJ, Eden KB, et<br />
al. Decision aids for people facing<br />
health treatment or screening<br />
decisions. Cochrane Database Syst<br />
Rev. 2014;1:CD001431. https://doi.<br />
org/10.1002/14651858.CD001431.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 19
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20<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Apprendre à chercher<br />
La structure et les fonctions<br />
de la recherche clinique<br />
Celles et ceux qui s’intéressent<br />
à la recherche clinique trouveront<br />
les bases théoriques<br />
nécessaires dans de nombreux<br />
manuels consacrés à la biostatistique<br />
et à l’épidémiologie clinique. Ces ouvrages<br />
n’expliquent cependant généralement<br />
pas comment planifier, réaliser,<br />
présenter et publier une étude.<br />
Cette chronique vise à combler les<br />
lacunes entre la théorie et la pratique<br />
avec une série de conseils tirés de mon<br />
activité dans le domaine de la recherche<br />
universitaire. Ils sont le reflet de mes<br />
expériences personnelles et ne correspondront<br />
donc pas toujours à celles des<br />
lecteurs.<br />
Le tableau présente la structure<br />
générale avec laquelle je conceptualise<br />
les études cliniques. Elles sont structurées<br />
selon différents éléments allant de la<br />
formulation de la question de l’étude<br />
jusqu’à la publication des résultats.<br />
Chaque élément remplit différentes<br />
fonctions. Le tableau ne prétend pas être<br />
exhaustif et les fonctions, par exemple<br />
le choix du design d’étude optimal,<br />
peuvent être pertinentes dans différentes<br />
phases de l’étude.<br />
Dans ma série d’articles, je vais apporter<br />
un éclairage sur différents aspects<br />
présentés dans le tableau ci-dessous,<br />
en respectant l’ordre chronologique du<br />
déroulement d’une étude.<br />
Structure<br />
Question de l’étude<br />
Protocole d’étude/demande<br />
d’évaluation éthique<br />
Financement (bourse)<br />
Collecte de données<br />
Analyse des données<br />
Présentation lors de conférences<br />
Rédaction du rapport d’étude<br />
Publication<br />
Fonctions<br />
– Reconnaître et décrire le projet<br />
– Définir la population<br />
– Décrire les connaissances existantes sur le thème<br />
– Définir les objectifs de l’étude<br />
– Déterminer le design de l’étude<br />
– Estimer la taille de l’échantillon<br />
– Garantir la faisabilité de l’étude<br />
– Convaincre les bailleurs de l’utilité de l’étude<br />
– Assurer le financement de l’étude<br />
– Obtenir la reconnaissance en tant que groupe<br />
de recherche<br />
– Garantir une collecte de données efficace<br />
– Optimiser la structure des données pour l’analyse<br />
– Assurer une analyse indépendante<br />
– Appliquer des méthodes statistiques correctes<br />
– Interpréter correctement les résultats<br />
– Communiquer les résultats de l’étude<br />
– Obtenir un premier retour de la part de collègues<br />
– Lancer le réseautage/la collaboration<br />
– Rédiger de manière scientifique<br />
– Utiliser de façon optimale des tableaux et graphiques<br />
– Interpréter correctement les résultats et les placer<br />
dans le contexte<br />
– Choisir un journal approprié<br />
– Formater le texte et les graphiques<br />
– Rédiger une lettre d’accompagnement<br />
– Répondre aux commentaires des experts<br />
Lukas Staub,<br />
Spécialiste en épidémiologie<br />
clinique, membre de la<br />
rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 21
<strong>asmac</strong><br />
Sauvegarder<br />
la réputation de la profession<br />
médicale<br />
L’Instance de conciliation et la Commission de déontologie<br />
de l’<strong>asmac</strong> peuvent être saisies lorsqu’un membre de l’<strong>asmac</strong> a<br />
prétendument violé le Code de déontologie de la FMH. Les sanctions<br />
vont de l’avertissement jusqu’à l’exclusion de l’association.<br />
Yvonne Stadler, responsable droit / directrice adjointe de l’<strong>asmac</strong><br />
Si la Commission de déontologie de l’<strong>asmac</strong> constate une violation du Code de déontologie, elle peut prononcer des sanctions.<br />
Photos: Adobe Stock<br />
22<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
«Si l’ajournement d’une mort<br />
inéluctable ne fait que prolonger<br />
des douleurs insupportables,<br />
le médecin a le<br />
droit, pour autant que le patient capable<br />
de discernement ait donné son consentement,<br />
de renoncer aux mesures visant à<br />
prolonger la vie et de se limiter à apaiser<br />
les souffrances.» C’est ce qui est écrit à l’article<br />
17 du Code de déontologie de la FMH.<br />
Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement?<br />
Un médecin a-t-il le droit de mettre<br />
fin au traitement d’une patiente de 45 ans<br />
gravement malade et se limiter à apaiser<br />
ses souffrances? Que se passe-t-il si la patiente<br />
est une enfant de 12 ans dont les parents<br />
s’opposent à une chimiothérapie?<br />
L’<strong>asmac</strong> veille au respect du Code<br />
de déontologie<br />
Les réponses à ces questions se trouvent<br />
dans le Code de déontologie de la FMH.<br />
Celui-ci vise notamment à favoriser la santé<br />
de la population grâce à des médecins<br />
intègres et compétents et à sauvegarder la<br />
réputation de la profession médicale. Sur<br />
le plan juridique, il existe entre le médecin<br />
et le patient une relation thérapeutique<br />
qui est qualifiée de mandat au sens du<br />
Code des obligations (CO). Les dispositions<br />
du Code pénal suisse (CP) s’appliquent<br />
également. Lors du traitement, les<br />
membres de la FMH doivent respecter,<br />
outre l’ordre juridique, le Code de déontologie<br />
de la FMH. L’<strong>asmac</strong> veille à ce qu’il<br />
soit respecté par ses membres et dispose<br />
des organes nécessaires à cet effet: la Commission<br />
de déontologie et l’Instance de<br />
conciliation.<br />
Des procédures avec un objectif<br />
différent<br />
Il ne faut pas confondre les procédures<br />
devant la Commission de déontologie et<br />
l’Instance de conciliation de l’<strong>asmac</strong> avec<br />
les procédures devant un tribunal étatique.<br />
Dans les procédures devant un tribunal<br />
étatique, il s’agit souvent de prétentions<br />
en responsabilité civile ou de procédures<br />
pénales. Alors que les procédures<br />
en responsabilité civile visent des dommages-intérêts<br />
et/ou des réparations pour<br />
les patients lésés, les procédures pénales<br />
visent à sanctionner une personne fautive<br />
par une amende ou même une peine privative<br />
de liberté. La procédure de déontologie<br />
par contre sanctionne une infraction<br />
au Code de déontologie de la FMH.<br />
Les trois procédures, c’est-à-dire la procédure<br />
en responsabilité civile, la procédure<br />
pénale et la procédure de déontolo-<br />
L’Instance de conciliation de l’<strong>asmac</strong> vise à obtenir un règlement à l’amiable en cas de litige.<br />
gie, peuvent être menées en parallèle pour<br />
un même cas.<br />
L’Instance de conciliation vise un<br />
accord à l’amiable<br />
Lorsqu’une dénonciation relative à une<br />
prétendue infraction au Code de déontologie<br />
est déposée auprès de l’Instance de<br />
conciliation de l’<strong>asmac</strong>, celle-ci est tenue<br />
de traiter l’affaire. L’objectif de l’Instance<br />
de conciliation est de régler le litige à<br />
l’amiable. En tant qu’instance de conseil et<br />
de conciliation indépendante, elle est soumise<br />
à l’obligation de garder le secret. Elle<br />
est composée de deux médecins, un<br />
homme et une femme, qui sont membres<br />
actifs de l’<strong>asmac</strong>, et de membres suppléants.<br />
La secrétaire juridique se charge<br />
des tâches administratives. Elle soutient<br />
et conseille les membres de l’Instance de<br />
conciliation et instruit la procédure en<br />
concertation avec le président. Si aucun<br />
accord à l’amiable n’est trouvé, la Commission<br />
de déontologie de l’<strong>asmac</strong> peut être<br />
saisie sur dénonciation.<br />
La Commission de déontologie peut<br />
sanctionner les infractions<br />
La Commission de déontologie de l’<strong>asmac</strong><br />
n’intervient que lorsqu’une personne dépose<br />
une dénonciation. Une telle dénonciation<br />
peut être déposée par e-mail ou par<br />
courrier postal. La Commission de déontologie<br />
enquête pour déterminer si les faits<br />
dénoncés représentent une violation du<br />
Code de déontologie, et peut prononcer<br />
des sanctions. Celles-ci vont d’un avertissement<br />
en passant par une amende jusqu’à<br />
l’exclusion de l’association et/ou une notification<br />
à la direction de la santé compétente.<br />
Tant l’Instance de conciliation que la<br />
Commission de déontologie de l’<strong>asmac</strong> ont<br />
pour objectif de garantir la qualité du travail<br />
des médecins et de sauvegarder ainsi<br />
la réputation de la profession médicale.<br />
Vous trouverez d’autres informations<br />
sur la Commission de déontologie et l’Instance<br />
de conciliation de l’<strong>asmac</strong> ainsi<br />
que le Code de déontologie de la FMH<br />
sur www.<strong>asmac</strong>.ch/conditions-de-travail/<br />
conseil-juridique<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 23
<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Berne<br />
Première bourse octroyée<br />
par l’ASMAC Berne<br />
L’ASMAC Berne veut soutenir les jeunes<br />
médecins dans leurs travaux de recherche<br />
et octroie pour la première fois une bourse.<br />
Le projet de recherche doit être lié à nos<br />
thèmes centraux égalité et/ou diversité<br />
dans la médecine, conciliation entre travail<br />
et vie privée, modèles de temps de travail,<br />
formation postgraduée ou santé des<br />
médecins. De plus, la demande doit être<br />
déposée par un membre de l’ASMAC employé<br />
dans un hôpital bernois ou une institution<br />
bernoise.<br />
Le délai de dépôt pour la première<br />
bourse court jusqu’au 31 mars <strong>2024</strong>. Vous<br />
trouverez les conditions de participation<br />
sur notre site web (www.vsao-bern.ch).<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons de recevoir de<br />
nombreuses demandes et sommes à votre<br />
disposition pour tout renseignement complémentaire.<br />
Save the Date:<br />
Assemblée générale <strong>2024</strong><br />
L’assemblée générale ordinaire <strong>2024</strong> aura<br />
lieu le jeudi 25 avril <strong>2024</strong> à 19h au Progr<br />
Berne. L’invitation détaillée sera envoyée<br />
par la poste en mars <strong>2024</strong>.<br />
Save the Date:<br />
Atelier sur la planification<br />
des services, 2 e partie<br />
La deuxième partie de l’atelier sur la planification<br />
des services consacré au thème<br />
«Comment puis-je établir un horaire de<br />
service» aura lieu le 2 mai <strong>2024</strong>. Vous trouverez<br />
de plus amples informations sur<br />
notre site web (www.vsao-bern.ch).<br />
Janine Junker, Directrice de l’ASMAC Berne<br />
Grisons<br />
Une année marquée par<br />
de petits et grands changements<br />
L’année dernière aussi, l’ASMAC Grisons<br />
s’est impliquée lors de rencontres et<br />
séances régulières dans le dialogue entre<br />
partenaires sociaux, avec l’hôpital cantonal<br />
et à la table ronde de l’office cantonal<br />
de la santé pour y défendre ses intérêts.<br />
En janvier s’est déroulé l’échange<br />
annuel avec l’inspectorat du travail lors<br />
duquel nous avons pu faire part de nos<br />
doléances. Néanmoins, les conditions<br />
strictes que l’inspectorat du travail a imposées<br />
à l’hôpital cantonal en début d’été,<br />
notamment concernant le respect de la<br />
durée hebdomadaire maximale de travail<br />
et du travail supplémentaire cumulé, nous<br />
ont pris de court. Même si ces conditions<br />
servent fondamentalement nos intérêts,<br />
leur application rapide ne s’est pas traduite<br />
par des changements positifs pour<br />
tous nos membres. <strong>No</strong>us avons pu leur offrir<br />
un soutien ponctuel et nous continuons<br />
de nous engager pour que les conditions<br />
de travail et de formation postgraduée<br />
des médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />
s de clinique s’améliorent prochainement<br />
et de manière durable.<br />
Le contact avec les petits hôpitaux du<br />
canton reste difficile. Au début de l’année,<br />
nous avons pu leur apporter notre soutien<br />
Photo: màd (section Berne. à gauche) ; © Alice Das Neves ,www.dasneves.photography (photo section Grisons, en haut)<br />
24<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
dans deux situations. Pourtant, il est difficile<br />
de rester à jour et de contrôler la situation<br />
dans des équipes qui changent très<br />
souvent.<br />
La reprise de l’Hôpital de Walenstadt<br />
par l’Hôpital cantonal des Grisons ne s’est<br />
pas déroulée sans difficultés pour les médecins-assistant(e)s.<br />
Dans le cadre d’un<br />
échange avec l’Hôpital cantonal, mais aussi<br />
au moyen des visites, nous poursuivons<br />
nos efforts pour que les conditions de formation<br />
postgraduée et de travail s’améliorent<br />
à nouveau. <strong>No</strong>us restons à l’affût!<br />
<strong>No</strong>us encourageons tous les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique à<br />
annoncer les problèmes à l’interne ou à<br />
nous contacter directement. <strong>No</strong>us tentons<br />
ensuite de trouver ensemble des solutions<br />
adaptées au cas concret.<br />
Lors de notre assemblée générale,<br />
nous avons pu compléter notre comité<br />
avec Corine Knorr, Fabio Wyrsch et Stefanie<br />
Hauser, mais avons en même temps<br />
dû prendre congé d’Alexandra Tabord,<br />
Fabienne Umbricht et Konstantin Scherrer.<br />
Ils sont partis pour poursuivre leur formation<br />
postgraduée et continue ailleurs.<br />
<strong>No</strong>us les remercions de leur engagement.<br />
Saint-Gall /<br />
Appenzell<br />
Une marche funèbre et<br />
des discours graves pour<br />
le personnel hospitalier<br />
Il pleut et il fait froid – est-ce que tu sors<br />
quand même de la maison? Environ 3000<br />
personnes ont bravé les conditions météorologiques<br />
difficiles le 11 novembre 2023<br />
pour manifester contre le licenciement<br />
collectif à l’Hôpital cantonal de Saint-Gall.<br />
C’était bruyant, chargé d’émotion et ils<br />
étaient tous là: jeunes et vieux, anciens<br />
collaboratrices et collaborateurs actifs et<br />
d’innombrables personnes d’autres professions<br />
qui avaient fait le déplacement<br />
pour témoigner leur solidarité avec le personnel<br />
de la santé. Dans son discours en<br />
ouverture de la manifestation, le président<br />
de la section, Severin Baerlocher, a montré<br />
à quel point le système de santé se trouve<br />
actuellement dans une spirale descendante,<br />
que ce n’est pas une fatalité et pourquoi<br />
des mesures doivent être prises de<br />
toute urgence. Sa conclusion: il faut de<br />
toute urgence plus de médecins qui s’engagent<br />
sur le front politique. Ensuite, la<br />
lettre très personnelle et empreinte d’émotions<br />
d’un médecin adjoint victime du licenciement<br />
collectif a été lue. Comme<br />
dans une marche funèbre, les manifestants<br />
munis de bannières, de slogans et de<br />
sifflets ont porté un cercueil à travers la<br />
ville jusqu’au monument Vadian à la place<br />
du Marché. Là, d’autres oratrices et orateurs<br />
sont intervenus. <strong>No</strong>tamment, la<br />
conseillère nationale Barbara Gysi (PS) et<br />
des oratrices de la section Suisse orientale<br />
de l’Association suisse des infirmières et<br />
infirmiers (ASI) et de l’Association professionnelle<br />
suisse des techniciens en salle<br />
d’opération diplômés (APS TSO). Compte<br />
tenu des circonstances, l’ambiance était<br />
grave et marquée par les émotions. Mais la<br />
manifestation a été couronnée de succès:<br />
nous avons été entendus. Espérons que ce<br />
soit la dernière du genre.<br />
Photos: màd<br />
Assemblée générale <strong>2024</strong><br />
Save the date: 8 mars <strong>2024</strong>, dès 18h30, auditoire<br />
de l’Hôpital cantonal des Grisons.<br />
Stefanie Herzog, présidente de l’ASMAC<br />
Grisons<br />
Un grand nombre de personnes ont manifesté contre le licenciement collectif à l’Hôpital cantonal<br />
de Saint-Gall et écouté les discours chargés d’émotion, en particulier celui de Severin Baerlocher,<br />
président de la section Saint-Gall/Appenzell.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 25
<strong>asmac</strong><br />
L’<strong>asmac</strong> Saint-Gall/Appenzell a terminé son assemblée générale sur une note végétarienne<br />
accompagnée de discussions animées.<br />
Participation record à l’assemblée<br />
générale<br />
Le thème omniprésent du licenciement<br />
collectif a aussi suscité des débats animés<br />
lors de l’assemblée générale du 16 novembre<br />
2023 dans les locaux historiques<br />
du Tibits à Saint-Gall. Jamais auparavant,<br />
une assemblée n’avait attiré autant de<br />
membres de l’<strong>asmac</strong> venus faire part de<br />
leurs inquiétudes à propos de la situation<br />
actuelle. Ça n’a toutefois pas été le seul<br />
sujet de la soirée. Dans une rétrospective<br />
de l’année, de nombreux autres thèmes<br />
sur lesquels l’<strong>asmac</strong> s’est penchée en 2023<br />
ont été évoqués. Par exemple nos efforts<br />
en matière d’égalité/de non-discrimination,<br />
de promotion de la section et de notifications<br />
anonymes dans les hôpitaux. La<br />
table ronde figurait aussi parmi les sujets<br />
abordés (voir le compte rendu ci-après).<br />
L’assemblée a réélu à l’unanimité le comité<br />
et élu plusieurs nouveaux membres.<br />
Les événements de ces derniers mois<br />
illustrent l’importance de mener un dialogue<br />
politique et d’entretenir un réseau<br />
de relations. Les élections cantonales à<br />
venir sont une occasion unique pour renforcer<br />
la représentation et la visibilité<br />
du corps médical au parlement cantonal<br />
saint-gallois. Le comité appelle donc les<br />
membres de la section à donner leur voix<br />
aux politiciennes et politiciens dont ils<br />
savent qu’ils s’engageront pour le système<br />
de santé dans le canton de Saint-Gall. Les<br />
candidates et candidats qualifiés sont présents<br />
sur les listes de divers partis. Le comité<br />
se réjouit de la candidature au gouvernement<br />
saint-gallois de notre directrice<br />
actuelle, Bettina Surber. Avec elle, les<br />
revendications des médecins saint-gallois<br />
seraient assurément entendues au gouvernement<br />
cantonal, même si nous entretenons<br />
déjà actuellement de bonnes relations<br />
avec le conseiller d’Etat Bruno Damann.<br />
L’<strong>asmac</strong> a aussi proposé un nouveau<br />
service à ses membres. Qui ne connaît pas<br />
le problème? A force de passer des heures<br />
assis devant l’ordinateur, la nuque fait mal<br />
et le dos aussi. Les masseuses professionnelles<br />
d’un nouveau studio de massage<br />
peuvent éviter que cela ne s’aggrave et traiter<br />
les muscles contractés. Les membres de<br />
la section profitent nouvellement d’un<br />
rabais (cf. www.vsao-sg.ch).<br />
La table ronde fait son effet<br />
La politique de la santé et le système de<br />
santé sont actuellement confrontés à<br />
d’énormes défis. Pour trouver ensemble<br />
des solutions, l’<strong>asmac</strong> Saint-Gall/Appenzell<br />
a organisé le 6 novembre 2023 une table<br />
ronde autour de laquelle se sont réunis des<br />
représentantes et représentants de la politique,<br />
des hôpitaux et des associations.<br />
Les discussions ont vite révélé que les<br />
coûts de la formation postgraduée des médecins-assistant(e)s<br />
ne sont actuellement<br />
pas toujours couverts. Les hôpitaux publics<br />
apportent depuis des décennies une<br />
contribution très importante dans ce domaine.<br />
Tous les participants se sont accordés<br />
à dire que les prestations doivent être<br />
mieux rémunérées. De ce point de vue, il<br />
est troublant de constater qu’au terme de<br />
leur formation postgraduée, les spécialistes<br />
formés à grands frais sont souvent<br />
débauchés par des hôpitaux privés qui ne<br />
contribuent que de façon marginale à la<br />
formation postgraduée.<br />
La position particulière de l’Hôpital<br />
cantonal de Saint-Gall a également été relevée.<br />
L’établissement est actuellement<br />
fortement pénalisé par les structures tarifaires<br />
désuètes et du fait qu’il fournit, en<br />
tant qu’hôpital central suprarégional,<br />
d’importantes prestations d’intérêt général<br />
qui ne sont pas suffisamment rémunérées.<br />
De fait, l’Hôpital cantonal de Saint-<br />
Gall évolue dans la même classe tarifaire<br />
qu’un hôpital cantonal d’un petit canton,<br />
alors qu’il fournit des prestations proches<br />
de celles d’un hôpital universitaire.<br />
La pérennité du système de santé<br />
saint-gallois était aussi à l’ordre du jour.<br />
A ce propos, l’<strong>asmac</strong> a souligné l’importance<br />
cruciale de la filière d’étude en<br />
médecine (Joint Medical Master) proposée<br />
depuis 2020 à l’Université de Saint-<br />
Gall et le travail de pionnier accompli dans<br />
ce domaine par l’Hôpital cantonal de<br />
Saint-Gall. Les étudiantes et étudiants qui<br />
peuvent acquérir des connaissances et<br />
aptitudes cliniques approfondies dans la<br />
région sont plus enclins à rester dans la<br />
région que des étudiantes et étudiants<br />
formés dans d’autres universités. Parmi<br />
les participants, un large consensus s’est<br />
dégagé sur le fait que la filière master doit<br />
faire l’objet d’une attention particulière<br />
et que le travail de pionnier de l’Hôpital<br />
cantonal de Saint-Gall doit être transféré<br />
dans des structures permanentes.<br />
Les premiers résultats de la table ronde<br />
ne se sont pas fait attendre. Ainsi, lors de la<br />
session d’hiver, le parlement cantonal a<br />
donné mandat au gouvernement de faire<br />
en sorte que les hôpitaux cantonaux soient<br />
dès 2025 indemnisés de manière appropriée<br />
pour leurs dépenses dans le domaine<br />
de la formation pré- et postgraduée des<br />
médecins et dans la recherche. Ce faisant,<br />
les dépenses de l’Hôpital cantonal de Saint-<br />
Gall pour l’activité de formation dans le<br />
cadre du Joint Medical Master doivent être<br />
prises en compte en particulier.<br />
Ivana Moor, membre du comité de la section<br />
Saint-Gall/Appenzell<br />
Severin Baerlocher, président de la section<br />
Saint-Gall/Appenzell<br />
Bettina Surber, juriste de la section, directrice<br />
Photos: màd<br />
26<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Photo: màd<br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
<strong>No</strong>s membres nous<br />
montrent la voie à suivre:<br />
implique-nous dans<br />
tes démarches<br />
En tant qu’association professionnelle<br />
des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />
clinique dans les hôpitaux zurichois et<br />
schaffhousois, nous conseillons et représentons<br />
nos membres dans les domaines<br />
les plus divers. <strong>No</strong>us vous accompagnons<br />
sur des thèmes tels que les conditions de<br />
travail, l’égalité des chances au travail et<br />
les conflits juridiques ou pour les revendications<br />
de politique de la santé. Ce faisant,<br />
nous représentons les médecins hospitaliers<br />
vis-à-vis des employeurs et du public.<br />
Tu as une revendication concrète, par<br />
exemple concernant la formation postgraduée<br />
ou la durée réglementaire de travail?<br />
Tu as besoin de notre aide? Tu veux inviter<br />
l’ASMAC Zurich pour un show itinérant<br />
dans ta clinique? Contacte-nous à l’adresse<br />
info@vsao-zh.ch ou au moyen du formulaire<br />
sur notre site web: www.vsao-zh.ch.<br />
Comment l’ASMAC Zurich<br />
traite-t-elle ta demande?<br />
Chaque demande spécifique à une clinique<br />
qui parvient à l’ASMAC Zurich, que<br />
ce soit par téléphone, par e-mail ou par<br />
formulaire de contact sur notre site web,<br />
est enregistrée par notre direction et fait<br />
l’objet d’une discussion avec la co-présidence.<br />
Selon la nature de la demande, elle<br />
est suivie d’un échange personnel entre<br />
la personne qui nous a contactés et notre<br />
co-présidence, afin de clarifier les problèmes<br />
constatés et les attentes vis-à-vis<br />
de l’ASMAC Zurich. Le cas échéant, l’AS-<br />
MAC Zurich convient ensuite d’un rendez-vous<br />
avec les personnes concernées<br />
dans la clinique et la personne qui a signalé<br />
le problème, afin de l’analyser, de le clarifier,<br />
de fixer les priorités, de définir les<br />
options envisageables et un plan de mesures.<br />
Suivant le contenu de la demande,<br />
un processus de résolution orienté sur le<br />
problème est ensuite lancé. Celui-ci peut<br />
aller du conseil en matière de planification<br />
des services effectué par l’ASMAC, en<br />
passant par des entretiens avec les responsables<br />
de la formation postgraduée ou<br />
conduire à une escalade jusqu’au niveau<br />
de la direction de l’hôpital et/ou l’inspectorat<br />
du travail.<br />
Implique-nous à temps afin que nous<br />
puissions t’aider et fais-nous part de tes<br />
préoccupations, de tes questions et problèmes<br />
concernant ton poste de travail de<br />
médecin hospitalier. <strong>No</strong>us sommes là<br />
pour t’aider!<br />
<strong>No</strong>uvelle affiliation combinée à<br />
l’ASMAC Zurich et à l’AGZ<br />
Depuis le 1er janvier <strong>2024</strong>, l’ASMAC Zurich<br />
propose avec la Société des médecins du<br />
canton de Zurich (AGZ) une affiliation combinée.<br />
Elle vise à faciliter le passage à l’AGZ<br />
comme organisation de base responsable<br />
aux médecins qui avaient jusqu’à présent<br />
leur port d’attache politique à l’ASMAC.<br />
Tous les médecins employés dans des<br />
cabinets et institutions ambulatoires, qui<br />
Traitement des<br />
demandes<br />
à l’ASMAC Zurich<br />
Réception de<br />
notifications<br />
spécifiques (en<br />
général pour des<br />
problèmes)<br />
Clarification des<br />
problèmes et<br />
attentes vis-à-vis<br />
de l’ASMAC Zurich<br />
Durée et<br />
conditions de<br />
travail<br />
Analyse de<br />
l’horaire de service<br />
et conseil<br />
avec suivi<br />
Durée Annonce et à<br />
conditions l’inspectorat de du<br />
travail travail<br />
le cas échéant<br />
Analyse du problème<br />
Clarification du problème<br />
Définition des priorités<br />
Options d’action<br />
Plan de mesures<br />
Formation<br />
postgraduée<br />
Entretiens avec le responsable<br />
de la formation<br />
postgraduée et le<br />
responsable de l’établissement<br />
de formation<br />
postgraduée<br />
Escalade<br />
jusqu’à<br />
l’ISFM<br />
sont membres de l’AGZ et qui se font en<br />
premier lieu représenter par l’AGZ comme<br />
organisation de base de la FMH, peuvent<br />
rester ou devenir membres passifs de l’AS-<br />
MAC Zurich (sans affiliation à l’<strong>asmac</strong><br />
Suisse).<br />
Les membres combinés continuent<br />
en particulier de bénéficier d’un conseil<br />
juridique pour les questions relevant du<br />
droit du travail d’environ deux heures par<br />
cas. Pour ce service supplémentaire, les<br />
membres combinés ne paient pas de cotisation<br />
directe à l’ASMAC Zurich en plus de<br />
la cotisation à l’AGZ.<br />
Contacte directement l’AGZ pour<br />
demander l’affiliation combinée:<br />
www.mitglied-werden.aerzte-zh.ch.<br />
Rencontre ou entretien<br />
téléphonique de la<br />
personne à l’origine de<br />
la notification avec la<br />
(co-)présidence de<br />
l’ASMAC Zurich<br />
Rencontre de la personne<br />
à l’origine de la<br />
notification ou des<br />
personnes concernées de<br />
la clinique comme équipe<br />
avec l’ASMAC Zurich<br />
Conduite<br />
et culture<br />
Entretiens avec<br />
la direction de<br />
la clinique<br />
si nécessaire si nécessaire si nécessaire<br />
Escalade<br />
jusqu’à la<br />
direction de<br />
l’hôpital<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 27
<strong>asmac</strong><br />
Séminaire Coach-my-Career<br />
pour étudiants en médecine<br />
du 23 mars <strong>2024</strong><br />
Tu es étudiante ou étudiant de 4 e année<br />
(l’accent est mis sur la 5 e et 6 e année) et tu<br />
souhaites recevoir de précieuses informations<br />
et conseils pratiques pour réussir ton<br />
entrée en clinique?<br />
Inscris-toi au séminaire Coach-my-<br />
Career qui a lieu le samedi 23 mars <strong>2024</strong> à<br />
l’Université de Zurich. Outre des exposés<br />
introductifs, une table ronde et des ateliers<br />
interactifs, tu auras l’occasion de poser<br />
des questions au sujet de ton entrée<br />
dans la profession.<br />
Clique ici pour accéder à l’inscription:<br />
www.vsao-zh.ch.<br />
Dominique Iseppi, communication,<br />
ASMAC Zurich/Schaffouse<br />
Rejoins-nous à l’apéro «After Work»<br />
du 29 <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons de t’accueillir le<br />
jeudi 29 <strong>février</strong> <strong>2024</strong> à notre traditionnel<br />
apéro «After Work» au Chiffon Bar à Zurich.<br />
Outre l’échange, le réseautage et<br />
l’apéro dans un cadre convivial, nous accueillons<br />
cette fois les Women in Surgery<br />
Switzerland (WiSS). Ce sera donc l’occasion<br />
d’en apprendre plus sur le travail de la<br />
nouvelle association qui s’engage pour les<br />
revendications des chirurgiennes.<br />
La manifestation est gratuite pour les<br />
membres de l’ASMAC, également pour<br />
ceux qui s’inscrivent sur place.<br />
Clique ici pour accéder à l’inscription:<br />
www.vsao-zh.ch<br />
Photos: © Chiffon – Restaurant Bar; màd<br />
28<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
<strong>asmac</strong>-Inside<br />
Fabrice Juchler<br />
Lieu de domicile: Kehrsatz<br />
Membre du CD de l’<strong>asmac</strong> depuis:<br />
<strong>No</strong>vembre 2023<br />
L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />
Solidaire, jeune, syndicale<br />
Que ce soit en été, paré<br />
de ses chaussures de trail,<br />
ou en hiver, chaussé de<br />
ses skis de randonnée,<br />
Fabrice Juchler aime passer<br />
du temps en montagne. Et c’est avec<br />
le même enthousiasme qu’il s’engage<br />
pour l’<strong>asmac</strong>.<br />
Depuis le printemps 2021, Fabrice Juchler<br />
représente l’<strong>asmac</strong> en tant que délégué<br />
tarifaire au sein des organes de la FMH<br />
qui s’occupent des questions tarifaires.<br />
Il est également membre du Comité<br />
directeur (CD) depuis la dernière séance<br />
du Comité central en novembre dernier.<br />
En tant que membre de cet organe<br />
de direction opérationnel, il participe<br />
aux séances mensuelles et y apporte son<br />
expérience et ses idées. Il décidera dans<br />
les semaines à venir dans quel ressort<br />
il souhaite renforcer son engagement.<br />
Fabrice a obtenu sa maturité en 2011 à<br />
Lausanne et est parfaitement bilingue<br />
(français/allemand). Il a également fait<br />
ses études de médecine à Lausanne et a<br />
obtenu son doctorat à Bâle. Sur le plan<br />
professionnel, Fabrice a jusqu’à présent<br />
surtout exercé en Suisse alémanique<br />
(Bâle, Bienne, Thoune, Berne et dernièrement<br />
Lucerne). Depuis janvier <strong>2024</strong>, il<br />
travaille en Suisse romande en tant que<br />
médecin-assistant à l’Hôpital cantonal<br />
de Fribourg. Son objectif est d’obtenir le<br />
titre de spécialiste en médecine interne<br />
générale cette année.<br />
Il s’engage pour l’<strong>asmac</strong>, car il<br />
souhaite apporter sa contribution à la<br />
mission de l’association: «L’<strong>asmac</strong> a la<br />
lourde tâche d’améliorer le quotidien<br />
des jeunes médecins, aujourd’hui et à<br />
l’avenir. Elle apporte ainsi une contribution<br />
décisive pour garantir et améliorer<br />
encore la qualité du système de santé.»<br />
Lorsqu’on lui demande quel serait<br />
son souhait le plus cher, Fabrice cite<br />
l’amélioration des conditions de travail<br />
et de formation postgraduée des jeunes<br />
médecins ainsi que l’amélioration du<br />
système de santé qui, selon lui, connaît<br />
une situation de crise permanente.<br />
Fabrice se réjouit de son travail au<br />
sein du CD, notamment de pouvoir se<br />
plonger encore plus dans la complexité<br />
du système de santé suisse. Il trouve<br />
particulièrement fascinant le fait que<br />
les décisions prises au niveau national<br />
doivent ensuite être mises en œuvre dans<br />
26 cantons et systèmes de santé différents.<br />
«Mais le fédéralisme est aussi une<br />
chance. On le voit par exemple au niveau<br />
des conditions de travail ou des conventions<br />
collectives de travail. Si une bonne<br />
solution est trouvée dans un canton,<br />
les autres peuvent en tirer des enseignements<br />
et s’en inspirer.»<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 29
<strong>asmac</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Protection des données:<br />
une véritable révolution?<br />
La révision de la loi sur la<br />
protection des données<br />
est entrée en vigueur le 1 er<br />
septembre 2023. Qu’est-ce<br />
que cela signifie pour les médecins?<br />
Il a fallu adapter la version précédente<br />
de la loi fédérale sur la protection des<br />
données (LPD) de 1992 à l’évolution<br />
technique et de la société. En plus de cela,<br />
le Parlement fédéral voulait améliorer<br />
la transparence des données et donc le<br />
droit à l’autodétermination de l’individu<br />
en ce qui concerne l’utilisation de ses<br />
données personnelles, mais aussi renforcer<br />
la prise de conscience en matière de<br />
protection des informations sensibles.<br />
La «nouvelle» LPD ne se distingue<br />
pas fondamentalement de l’ancienne,<br />
mais a cependant été durcie sur la forme<br />
et au niveau des sanctions (amendes<br />
jusqu’à CHF 250 000.–).<br />
En se fondant sur les principes<br />
de la bonne foi, de la proportionnalité,<br />
de l’exactitude et de la sécurité, la<br />
nouvelle LPD définit des obligations<br />
spécifiques pour les médecins et<br />
leurs collaborateurs qui peuvent être<br />
résumées en sept points:<br />
1. Obligation d’informer et d’assurer<br />
la transparence (art. 19 LPD)<br />
Les médecins doivent informer leurs<br />
patients de manière adéquate et transparente<br />
sur le traitement de leurs données,<br />
en particulier sur la finalité du traitement<br />
et, le cas échéant, sur les destinataires<br />
auxquels les données sont transmises.<br />
2. Obligation de recueillir le consentement<br />
exprès pour le traitement de<br />
données de santé (art. 6 LPD)<br />
Comme les données «sur la santé, la<br />
sphère intime» de personnes sont des<br />
«données personnelles sensibles» (art. 5c<br />
LPD), leur traitement requiert le consentement<br />
exprès des patients, sauf si le<br />
traitement s’effectue en vertu d’une<br />
obligation légale. Le consentement n’est<br />
valable que si la personne exprime<br />
librement sa volonté concernant un ou<br />
plusieurs traitements déterminés et après<br />
avoir été dûment informée. La loi ne<br />
prescrit pas la forme écrite, mais il s’agit<br />
évidemment du moyen le plus sûr pour<br />
prouver que l’on a accompli son devoir.<br />
Il est utile de savoir que les droits en<br />
matière de protection des données sont<br />
qualifiés de «strictement personnels» et<br />
que les patients mineurs capables de<br />
discernement peuvent également les exercer<br />
directement, c’est-à-dire sans que le<br />
consentement de leur représentant légal<br />
ou de leurs parents ne soit nécessaire.<br />
3. Obligation de garantir l’accès aux<br />
données (art. 25 ss LPD)<br />
Ce n’est pas nouveau que les patients ont<br />
le droit de demander et d’obtenir une<br />
copie des informations de santé les<br />
concernant. La loi sur la protection des<br />
données prescrit que les informations<br />
doivent être mises à disposition gratuitement<br />
et en l’espace de 30 jours.<br />
4. Obligation de conclure des contrats<br />
avec les sous-traitants et des conventions<br />
de confidentialité (art. 9 LPD)<br />
La loi exige de conclure des contrats<br />
de sous-traitance et de confidentialité<br />
lorsque le cabinet médical charge des<br />
tiers de traiter des données de santé.<br />
S’il s’agit par contre d’entreprises de<br />
nettoyage ou de sécurité externes qui<br />
accèdent fortuitement à des données de<br />
santé des patients, il suffit de leur faire<br />
signer une déclaration de confidentialité.<br />
Les employés du cabinet médical<br />
n’ont pas besoin de signer de tels documents<br />
puisqu’ils sont de toute manière<br />
soumis à l’obligation de garder le secret.<br />
5. Obligation de prendre des mesures<br />
organisationnelles et techniques<br />
appropriées (art. 8 LPD)<br />
La sécurité adéquate des données est<br />
probablement l’obligation qui suscite les<br />
plus grandes inquiétudes, en particulier<br />
dans le domaine numérique. <strong>No</strong>us<br />
sommes tous en contact avec l’informa-<br />
Photo: Adobe Stock<br />
30<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
tique, mais personne ne se sent en<br />
sécurité face aux incidents ou attaques<br />
de hackers.<br />
Dans cette situation, il est donc<br />
important de demander conseil à des<br />
experts, afin d’assurer la sécurité du<br />
système informatique.<br />
Par ailleurs, les données, qu’elles<br />
figurent sur papier ou sur un support<br />
numérique, doivent être traitées de<br />
manière confidentielle et seules les<br />
personnes autorisées peuvent y accéder<br />
(y compris par e-mail). De même, elles<br />
doivent être fiables, disponibles et<br />
traçables.<br />
Mis à part certaines formalités, les<br />
obligations découlant de la loi sur la<br />
protection des données révisée ne sont<br />
rien de nouveau pour le secteur de la<br />
santé. Il est certainement juste de suivre<br />
de près l’évolution en matière de protection<br />
des données et de se demander<br />
comment mettre en œuvre les nouvelles<br />
dispositions légales de la manière la plus<br />
appropriée. Il n’y a toutefois pas lieu de se<br />
laisser irriter outre mesure, étant donné<br />
que les cabinets médicaux et hôpitaux<br />
disposent déjà d’une culture de la<br />
protection des données bien ancrée<br />
6. Obligation de tenir un registre des<br />
activités de traitement (art. 12 LPD)<br />
Les cabinets médicaux et hôpitaux<br />
doivent tenir un registre des activités de<br />
traitement qui comprend les informations<br />
suivantes: l’identité du responsable<br />
du traitement, la finalité du traitement,<br />
une description des catégories de personnes<br />
concernées et des catégories de<br />
données personnelles traitées, les<br />
catégories de destinataires, le délai de<br />
conservation des données personnelles,<br />
une description générale des mesures<br />
visant à garantir la sécurité des données.<br />
En cas de communication de données<br />
personnelles à l’étranger, le nom de l’Etat<br />
concerné et les garanties qu’une protection<br />
équivalente à celle appliquée en<br />
Suisse sont assurés.<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
7. Obligation d’annoncer les violations<br />
de la sécurité des données (art. 24 LPD)<br />
On parle de violation de la sécurité des<br />
données, par exemple lorsqu’une clé USB<br />
contenant des données de santé est<br />
perdue ou que le système informatique<br />
d’un cabinet médical est piraté. Ces cas<br />
doivent être annoncés au Préposé fédéral<br />
à la protection des données et à la<br />
transparence (PFPDT).<br />
Lorenza Pedrazzini Ghisla,<br />
juriste de la section ASMACT<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 31
Point de mire: Vide<br />
Que l’on soit éveillé ou endormi, le cerveau ne cesse de traiter et de relier les expériences et les informations individuelles.<br />
Le mirage de la<br />
déconnexion<br />
<strong>No</strong>tre cerveau travaille 24 heures sur 24 pour relier<br />
les informations et créer ainsi un monde qui a du sens.<br />
Dans ce cadre, il a horreur du vide – et le remplit<br />
inconsciemment d’interprétations.<br />
Lutz Jäncke, auteur d’ouvrages et professeur émérite de neuropsychologie à l’Université de Zurich<br />
Photos: Adobe Stock<br />
32<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Il y a quelques années, j’ai demandé<br />
à un instructeur de méditation réputé<br />
quel objectif il souhaitait atteindre<br />
avec la méditation. Sa réponse<br />
fut brève et claire: «Rien.» Je lui ai<br />
bien sûr demandé ce qu’il entendait par<br />
là. Il m’a répondu que ses élèves devaient<br />
apprendre à ne penser à «rien». Mais est-il<br />
possible de ne penser à «rien»? Est-il possible<br />
de faire le vide total dans son esprit?<br />
Pour faire court: non. Je suis d’ailleurs<br />
presque certain que l’instructeur de méditation<br />
avait une autre idée de la définition<br />
originale du mot «rien».<br />
Un énergivore colossal<br />
<strong>No</strong>tre cerveau est un organe fascinant. Il<br />
ne pèse que 1,2 à 1,4 kilo et n’occupe donc<br />
que 2% du volume total du corps. Malgré<br />
le fait qu’il soit un organe miniature, le<br />
cerveau fonctionne comme un véritable<br />
vampire énergétique. Il consomme environ<br />
20 à 25% de l’énergie totale dont le<br />
corps a besoin pour maintenir ses fonctions.<br />
Pour traduire cela en chiffres<br />
concrets: si un organisme consomme<br />
2000 kilocalories par jour, le cerveau a besoin<br />
de 400 à 500 kilocalories par jour,<br />
même au repos complet. Donc également<br />
pendant une séance de méditation et lorsqu’on<br />
laisse libre cours à ses pensées.<br />
Lorsqu’on résout des équations différentielles<br />
compliquées, que l’on travaille<br />
toute la journée sur ses données commerciales<br />
ou que l’on joue aux échecs pendant<br />
des heures, la consommation d’énergie<br />
n’augmente que légèrement, parfois de<br />
1 à 4% maximum. C’est d’ailleurs la raison<br />
pour laquelle on ne peut pas perdre du<br />
poids par la pensée. Mais pourquoi le cerveau<br />
a-t-il besoin de tant d’énergie lorsqu’il<br />
est en mode repos?<br />
Le modèle du monde est constamment<br />
recalculé<br />
Les neuroscientifiques ont la réponse à<br />
cette question depuis une vingtaine d’années<br />
seulement. Au repos, le cerveau<br />
traite les tâches les plus importantes: il<br />
crée un modèle du monde à partir des informations<br />
déjà stockées dans la mémoire<br />
et des nouvelles informations qui lui<br />
parviennent. Le cerveau calcule ces interprétations<br />
du monde en permanence,<br />
chaque seconde, chaque minute, chaque<br />
heure et même pendant notre sommeil. Il<br />
génère ainsi un modèle subjectif du<br />
monde sur la base des expériences individuelles.<br />
Sur le plan biologique, c’est très<br />
utile, car notre cerveau déteste le chaos<br />
comme le diable l’eau bénite. <strong>No</strong>us avons<br />
besoin de visions du monde stables, car<br />
cela nous rassure sur notre existence.<br />
Le cerveau a horreur du vide<br />
L’interprétation commence très tôt dans<br />
la chaîne de traitement de l’information.<br />
La rétine comporte des zones dépourvues<br />
de récepteurs. Pourtant, nous ne voyons<br />
pas de taches sombres; notre cerveau y interprète<br />
simplement l’environnement.<br />
Lorsque nous observons un point précis<br />
sur un mur blanc, nos yeux effectuent<br />
inconsciemment des mouvements de recherche<br />
pour trouver quelque chose qu’ils<br />
peuvent traiter. Car notre cerveau ne peut<br />
pas gérer le «néant». Il doit toujours avoir<br />
quelque chose à traiter pour pouvoir interpréter<br />
un monde «rationnel». D’ailleurs,<br />
l’interprétation est vitale. <strong>No</strong>us sommes<br />
nés dans une culture créée par l’homme.<br />
Pour survivre dans cette culture, notre cerveau<br />
doit s’adapter aux règles culturelles<br />
du moment et les apprendre inconsciemment.<br />
Résultat: nous pouvons adopter des<br />
règles culturelles qui, sous d’autres per s-<br />
pectives, semblent grotesques, bizarres ou<br />
du moins inhabituelles. Malgré cela, nous<br />
sommes convaincus que ces règles culturelles<br />
particulières sont significatives et<br />
doivent s’appliquer à tous.<br />
Les erreurs d’autrui sont plus<br />
faciles à identifier<br />
Même à l’état actif, nous sommes de véritables<br />
interprètes. <strong>No</strong>us le remarquons par<br />
exemple lorsque d’autres personnes lisent<br />
les textes que nous avons rédigés. Elles<br />
repèrent assez rapidement les fautes d’orthographe.<br />
En revanche, lorsque nous regardons<br />
nos propres textes, nous lisons ce<br />
qui doit y figurer et non ce qui y est réellement<br />
écrit. <strong>No</strong>us interprétons donc notre<br />
propre texte en le lisant. Même nos préférences<br />
en matière de biens culturels sont<br />
en fin de compte le fruit d’interprétations<br />
individuelles préparées par des activations<br />
neurophysiologiques inconscientes<br />
dans différentes zones du cerveau. Pourquoi<br />
aimons-nous les pâtes à la sauce tomate,<br />
l’émincé de veau zurichois ou, en<br />
hiver, notre traditionnelle fondue au fromage?<br />
Les San du Botswana – le plus ancien<br />
peuple du globe – aiment non seulement<br />
la viande de gibier et les fruits, mais<br />
aussi les insectes, qui constituent une<br />
source importante de protéines. Ils ramassent<br />
des termites, des grillons et<br />
d’autres types d’insectes et les préparent<br />
pour les consommer. Plus d’un Européen a<br />
l’estomac qui se contracte à la seule idée<br />
de manger des grillons et des mouches.<br />
Toutes nos préférences sont apprises, et<br />
ce, sur la base d’expériences individuelles.<br />
C’est pourquoi les goûts diffèrent d’un individu<br />
à l’autre.<br />
Des études neuroscientifiques nous<br />
ont permis d’apprendre que notre cerveau<br />
interprète déjà de manière préconsciente<br />
les stimuli interceptés par nos récepteurs<br />
sensoriels et les classe dans notre vision du<br />
monde. On le voit de manière impressionnante<br />
en observant l’activité cérébrale lors<br />
de la perception de stimuli préférentiels.<br />
<strong>No</strong>us avons par exemple étudié ce phénomène<br />
chez les amateurs de Coca-Cola, en<br />
leur présentant des images de bouteilles de<br />
Coca-Cola. A cette vision, de nombreuses<br />
zones du cerveau s’activent très rapidement,<br />
à savoir 100 millisecondes après la<br />
présentation de l’image. Chez les amateurs<br />
de Pepsi, en revanche, cette activité précoce<br />
n’apparaît pas. Cela ne se produit pas<br />
consciemment, mais prépare les décisions<br />
conscientes qui interviennent 200 à 300<br />
millisecondes plus tard.<br />
<strong>No</strong>tre cerveau est donc toujours actif,<br />
même lorsque nous pensons que notre esprit<br />
est vide.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 33
Point de mire: Vide<br />
Des portes vers<br />
l’inconnu<br />
Un hall de gare désert, un hôtel abandonné, une aire<br />
de jeux délaissée au crépuscule: les espaces liminaux dans les films<br />
se distinguent par une atmosphère singulière. A la fois<br />
familiers et étranges, ils deviennent des lieux de passage entre<br />
différents niveaux de réalité.<br />
Prof. Marcus Stiglegger, spécialiste du cinéma, Münster School of Design<br />
L’astronaute David Bowman du film «2001: L’Odyssée de l’espace» meurt dans une chambre étrange dans laquelle<br />
il a atterri après avoir traversé la porte des étoiles.<br />
Photo: «2001: L’Odyssée de l’espace», Warner Bros., capture d’écran Blu-ray<br />
34<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Dans le dernier acte de «2001:<br />
L’Odyssée de l’espace» (1968)<br />
de Stanley Kubrick, l’astronaute<br />
David Bowman (Keir<br />
Dullea) perd conscience alors qu’il traverse<br />
la porte des étoiles. Il se réveille<br />
dans une chambre troublante, d’un blanc<br />
étrangement éclatant, dotée de meubles<br />
baroques. <strong>No</strong>us l’observons se livrer à des<br />
activités profanes, assistons à son vieillissement,<br />
puis finalement à son décès. Il renaît<br />
ensuite en fœtus flottant autour de la<br />
Terre: depuis l’espace, «l’enfant étoile»<br />
contemple la planète bleue avec un doux<br />
sourire.<br />
Photos: «Interstellar», Paramount Pictures et Warner Bros., capture d’écran; «Twin Peaks», Aaron Spelling Productions, capture d’écran<br />
Un lieu de transition marquant<br />
Cette fin énigmatique de l’Odyssée de l’espace<br />
de Kubrick a fait l’objet de nombreuses<br />
discussions. Inspiré par l’auteur<br />
Arthur C. Clarke, cet espace incandescent<br />
entre la porte des étoiles et la renaissance<br />
cosmique peut être vu comme une sorte de<br />
zoo ou de laboratoire expérimental de<br />
puissances extraterrestres qui étudient<br />
l’Homme Bowman et l’aident à renaître.<br />
Le temps semble ici se fondre, les âges se<br />
chevaucher. Ce qui ressemble à une salle<br />
de musée baroque, soigneusement reconstituée<br />
à des fins d’étude, est aussi un<br />
lieu de transition d’un état d’être à un<br />
autre, de la mort à la renaissance. C’est un<br />
lieu de passage dont les détails profanes<br />
ne sont qu’une façade. Avec cette séquence,<br />
Kubrick a mis en scène l’un des<br />
espaces liminaux les plus marquants de<br />
l’histoire du cinéma moderne.<br />
Dimensions parallèles<br />
Près d’un demi-siècle plus tard, Christopher<br />
<strong>No</strong>lan nous a également fait voyager<br />
littéralement à travers le temps: dans<br />
son drame de science-fiction «Interstellar»<br />
(2014), l’astronaute Cooper (Matthew<br />
McConaughey) quitte une Terre gravement<br />
endommagée par la crise climatique<br />
et traverse un trou noir pour revenir, par<br />
cette porte des étoiles, dans le présent de<br />
sa fille (Jessica Chastain). Au cours de ce<br />
voyage, le temps est présenté comme un<br />
espace littéralement stratifié à plusieurs<br />
dimensions à travers lesquelles le protagoniste<br />
peut se déplacer. Cet espace impossible<br />
entre les différentes dimensions devient<br />
un portail de communication entre<br />
le père absent et sa fille qui attend son retour.<br />
Cet espace est également un portail,<br />
un lieu de passage, peut-être l’une des<br />
mises en scène les plus audacieuses de<br />
l’inimaginable dans le cinéma postmoderne<br />
depuis les années 1980. Mais est-ce<br />
Un espace entre les dimensions: dans «Interstellar», l’astronaute Cooper peut communiquer<br />
dans le passé avec sa fille Murphy.<br />
Dans «Twin Peaks, le film», l’agent du FBI Dale Cooper rencontre l’esprit de Laura Palmer<br />
dans l’iconique «Black Lodge».<br />
pour autant un espace liminal, comme<br />
dans la mise en scène de Kubrick dans<br />
«2001»?<br />
A la fois familier et troublant<br />
C’est à ce stade qu’il s’agit de déterminer ce<br />
qu’est réellement un espace liminal dans<br />
le film. Les espaces liminaux sont des topographies<br />
médiatiques définies physiquement,<br />
c’est-à-dire des représentations<br />
audiovisuelles d’espaces d’abord familiers<br />
qui, par leur aspect déconcertant, demeurent<br />
dans un état de suspension. Ils<br />
convoquent le familier tout en suscitant<br />
l’étrangeté; par exemple, lorsque des lieux<br />
habituellement animés semblent soudainement<br />
vides et abandonnés ou lorsque<br />
des éclairages spéciaux créent une atmosphère<br />
particulière. Même la chambre baroque<br />
de «2001» ne rappelle une pièce historique<br />
que tant que le contexte de son<br />
apparition est ignoré. Mais en tant que<br />
prochaine étape après la porte des étoiles,<br />
elle devient inquiétante: qui l’a construite<br />
et dans quel but? Dans le contexte du film,<br />
il s’agit d’un lieu de passage, de la dernière<br />
étape par laquelle passe le protagoniste<br />
sur le chemin de sa renaissance. Dans «Interstellar»,<br />
un espace déstructuré et imaginaire<br />
est construit entre les dimensions,<br />
qui peut être interprété comme une autre<br />
étape – ici aussi un lieu de passage, mais<br />
inspiré par des théories scientifiques plus<br />
actuelles du temps et de l’espace. Dans un<br />
sens plus strict, il s’agirait toutefois d’un<br />
espace postliminal, car il a déjà dépassé les<br />
lois de la physique.<br />
Réalité ou monde des esprits?<br />
Stanley Kubrick recourt à une autre<br />
construction spatiale liminale moins abstraite.<br />
Les couloirs de l’hôtel Overlook en-<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 35
Point de mire: Vide<br />
«Viens jouer avec nous, Danny.» Dans le film «Shining», Danny entre en contact avec le monde des esprits dans les couloirs apparemment vides<br />
de l’Hôtel Overlook.<br />
neigé et abandonné dans les montagnes<br />
Rocheuses dans «Shining» (1980) sont également<br />
des lieux de passage explorés par<br />
l’enfant Danny sur son tricycle. Sa capacité<br />
extrasensorielle lui permet d’expérimenter<br />
ces espaces à proprement parler<br />
profanes comme liminaux: dans ces couloirs<br />
monotones, la réalité devient imperceptiblement<br />
perméable à un monde<br />
d’esprits qui peuvent désormais se cacher<br />
dans le moindre recoin. Le lieu quotidien<br />
de l’action apparaît comme le refuge inquiétant<br />
d’une présence mortelle. L’es-<br />
L’appartement du protagoniste Fred dans<br />
«Lost Highway» est un monde de cauchemars<br />
composé d’ombres et lumières.<br />
pace liminal se révèle être un lieu de passage<br />
entre les niveaux de réalité, même s’il<br />
semble beaucoup plus ordinaire que dans<br />
«2001». Kubrick met en scène de manière<br />
comparable la salle de bal, les toilettes et la<br />
salle de bain de son père, dans lesquelles<br />
Jack Torrance (Jack Nicholson) rencontre<br />
également les esprits de l’hôtel.<br />
En visite à la Black Lodge<br />
Mais c’est au grand surréaliste américain<br />
David Lynch que l’on doit l’espace liminal<br />
le plus emblématique de l’histoire du cinéma.<br />
Dans «Twin Peaks – le film» (1992), en<br />
plein cœur de la forêt, à la frontière entre<br />
les États-Unis et le Canada, quelques élus<br />
voient apparaître la Black Lodge, un lieu<br />
de passage entre les mondes, bordé de<br />
rideaux de velours rouge et décoré de<br />
motifs noirs et blancs au sol. C’est ici que<br />
se retrouvent les morts en errance, les<br />
damnés et les maudits, qui, assis sur un<br />
canapé rouge, semblent attendre patiemment<br />
leur retour dans le monde réel. Et<br />
c’est ici que l’agent du FBI Dale Cooper<br />
(Kyle MacLachlan) rencontre l’esprit de<br />
Laura Palmer (Sheryl Lee), une femme<br />
pour laquelle il éprouve une passion nécrophile.<br />
La Black Lodge est devenue si<br />
iconique que son motif noir-blanc-rouge<br />
s’est solidement ancré dans la culture pop<br />
et a inspiré de nombreux stylistes et réalisateurs<br />
de clips vidéo. La fascination pour<br />
l’espace liminal entre les mondes a pris<br />
forme.<br />
David Lynch a poussé le concept encore<br />
plus loin: en 1996, il a tourné le thriller<br />
psychologique «Lost Highway» dans l’appartement<br />
qu’il a lui-même aménagé sur<br />
Mulholland Drive à Los Angeles. Cet appartement<br />
aux couleurs chair et à l’ameublement<br />
austère se caractérise par des<br />
zones d’obscurité impénétrables dans lesquelles<br />
le protagoniste (Bill Pullman) disparaît<br />
littéralement à un moment donné<br />
avant de se matérialiser à nouveau. L’appartement,<br />
en tant qu’espace liminal, est<br />
un monde de cauchemars qui semble se<br />
dissoudre dans les ténèbres à ses transitions<br />
vers l’autre monde. Chez Lynch, le liminal<br />
est définitivement un espace d’angoisse<br />
au seuil de l’inconnu.<br />
Photos: «Shining», Warner Bros., capture d’écran; «Lost Highway», Asymmetrical Productions, CiBy 2000, Lost Highway Productions LLC et October Films, capture d’écran<br />
36<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Photo: Adobe Stock<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 37
Point de mire: Vide<br />
Les adolescents sains entretiennent généralement<br />
des amitiés stables, tandis que les jeunes souffrant<br />
d’un trouble de la personnalité borderline<br />
changent souvent de référents.<br />
«Un sentiment<br />
difficile à<br />
supporter»<br />
Le sentiment de vide vécu par des patients souffrant d’un trouble<br />
de la personnalité borderline est peu décrit dans la littérature.<br />
Michael Kaess, directeur de la Clinique universitaire de psychiatrie de<br />
l’enfant et de l’adolescent de Berne, s’exprime sur les causes de ce<br />
sentiment et les défis à relever pour y faire face.<br />
Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photos: Adobe Stock; zvg<br />
38<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Quelles sont les difficultés rencontrées<br />
lorsqu’un trouble de la personnalité<br />
borderline est diagnostiqué?<br />
Le problème, c’est que la puberté est une<br />
période difficile pour de nombreux jeunes.<br />
Certains symptômes du trouble de la personnalité<br />
borderline (TPB) ont longtemps<br />
été considérés comme des caractéristiques<br />
de la puberté, excluant ainsi presque le<br />
diagnostic du TPB de la psychiatrie de<br />
l’enfant et de l’adolescent. Fluctuations<br />
émotionnelles, crise d’identité, relations<br />
changeantes – on peut bien sûr penser à la<br />
puberté, mais pas seulement.<br />
Comment réussir à faire la différence<br />
entre une puberté difficile et un TPB?<br />
Il est important d’être bien informé et de<br />
pouvoir évaluer si un comportement est<br />
considéré comme pathologique ou s’il<br />
s’agit de symptômes caractéristiques de la<br />
puberté, qui s’atténuent avec le temps.<br />
Or, des automutilations ou tentatives<br />
de suicide ne sont clairement pas des<br />
comportements pubertaires, mais sont<br />
souvent révélatrices d’une souffrance<br />
psychique – même si un TPB n’en est pas<br />
toujours la cause. Le fait de changer<br />
constamment de cercle d’amis n’est pas<br />
non plus propre à la puberté. La plupart<br />
des adolescents sont tout à fait capables<br />
d’entretenir des amitiés solides – à l’exception<br />
peut-être des relations sexuelles,<br />
où les changements sont plus fréquents.<br />
Chez la plupart des adolescents en bonne<br />
santé, le sentiment d’amour mutuel est<br />
également constant dans la relation avec<br />
les parents, malgré les conflits et les disputes<br />
qui font souvent partie de l’adolescence.<br />
De même, les caractéristiques<br />
identitaires telles que les vêtements, les<br />
goûts musicaux ou les valeurs et les<br />
normes sont relativement stables chez les<br />
adolescents en bonne santé et ne changent<br />
pas tous les trois mois, contrairement aux<br />
choix de carrière, ce qui est tout à fait normal.<br />
Là où on voit une différence flagrante<br />
entre les adolescents sains et ceux qui<br />
souffrent d’un TPB, c’est lorsqu’on leur<br />
demande de se décrire soi-même. La plupart<br />
des adolescents sains sont relativement<br />
réfléchis et capables d’évoquer leurs<br />
points forts et leurs points faibles. En revanche,<br />
les adolescents souffrant de TPB<br />
sont souvent complètement dépassés par<br />
cette question, car ils n’ont pas d’image<br />
cohérente d’eux-mêmes et se comportent<br />
comme ils pensent que les autres voudraient<br />
qu’ils soient.<br />
Ce manque de sens de soi conduit-il<br />
à une sensation de vide intérieur,<br />
qui est un symptôme du TPB?<br />
Le nombre de personnes concernées qui<br />
ressentent un tel vide intérieur est relativement<br />
élevé. Mais je ne suis pas sûr que ce<br />
soit la même chose pour tout le monde, car<br />
ce symptôme peut être provoqué par des<br />
phénomènes très différents. Premièrement,<br />
il y a certainement ce trouble de<br />
l’identité et le sentiment qui en résulte de<br />
ne pas savoir qui l’on est et de n’être qu’une<br />
enveloppe sans contenu. Deuxièmement,<br />
il y a le phénomène de dissociation, qui se<br />
produit certes souvent suite à un traumatisme,<br />
mais pas seulement. L’un des symptômes<br />
les plus courants ici est la dissociation<br />
totale de toute émotion – et si je ne<br />
ressens rien, alors je ne suis pas. C’est un<br />
phénomène que nous observons fréquemment<br />
au cours du traitement des personnes<br />
souffrant de TPB: lorsqu’elles parviennent<br />
à mieux réguler leurs émotions<br />
– ce qui est en soi souhaitable –, la sensation<br />
de vide intérieur se fait souvent plus<br />
forte. En effet, elles associent souvent les<br />
émotions fortes à la vitalité. Et troisièmement,<br />
les personnes borderline présentent<br />
souvent des états dépressifs graves, et<br />
nous savons qu’une dépression grave peut<br />
s’accompagner d’une sensation de vide intérieur.<br />
Le trouble de la personnalité borderline en bref<br />
Le trouble de la personnalité borderline (TPB) est un trouble psychique grave qui se manifeste<br />
généralement à l’adolescence. Il se caractérise par une instabilité marquée des émotions,<br />
des relations interpersonnelles et de l’image de soi, ainsi que par des symptômes aigus<br />
tels que des automutilations graves, des tentatives de suicide, des comportements à risque,<br />
l’abus de substances et une sensation de vide intérieur. Les causes d’un TPB sont multiples.<br />
Outre une composante génétique, des facteurs familiaux et environnementaux jouent également<br />
un rôle. Des expériences traumatisantes telles que les abus ou la maltraitance augmentent<br />
considérablement le risque de TPB, mais toutes les personnes souffrant de TPB n’ont pas<br />
forcément vécu de traumatismes. D’autres formes de relations éprouvantes peuvent également<br />
favoriser l’apparition d’un TPB, comme les conflits intrafamiliaux ou le harcèlement.<br />
Biographie express<br />
Michael Kaess est professeur de<br />
psychiatrie pour enfants et adolescents<br />
et directeur de la clinique<br />
universitaire de psychiatrie et psychothérapie<br />
pour enfants et adolescents<br />
à Berne. Sur le plan clinique, il dirige<br />
le centre de prévention du suicide sis<br />
à Berne. Sur le plan scientifique,<br />
Michael Kaess se penche depuis de<br />
nombreuses années sur l’origine et le<br />
traitement des troubles de la régulation<br />
des émotions. Dans ce contexte,<br />
Michael Kaess est considéré comme<br />
un expert international en matière<br />
d’automutilation et de comportement<br />
suicidaire chez les adolescents ainsi<br />
que pour le dépistage et le traitement<br />
précoces du trouble de la personnalité<br />
borderline.<br />
Quel est le lien entre cette sensation<br />
et les émotions fortes?<br />
Ce n’est pas prouvé empiriquement, mais<br />
je pense que la sensation de vide intérieur<br />
est difficile à supporter. Et les jeunes<br />
l’évitent en extériorisant leurs émotions,<br />
ce qui se traduit entre autres par des symptômes<br />
aigus tels que les comportements<br />
automutilatoires et à risque. En fait, ces<br />
comportements autodestructeurs disparaissent<br />
avec l’âge – pour autant que les<br />
personnes concernées ne deviennent pas<br />
dépendantes. Mais dès que les symptômes<br />
aigus passent au second plan, la sensation<br />
de vide intérieur ressort.<br />
Le vide intérieur est l’un des<br />
symptômes les moins étudiés du TPB.<br />
Pour quelle raison?<br />
L’une des raisons pourrait être qu’il est très<br />
difficile de comprendre cet état, même<br />
pour les professionnels. Tout le monde a<br />
déjà éprouvé des sentiments comme la<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 39
Point de mire: Vide<br />
peur et la tristesse et peut s’en faire une<br />
idée. En revanche, on ne peut guère se représenter<br />
la sensation de vide intérieur –<br />
et il est difficile de la décrire.<br />
Comment ce sentiment est-il traité?<br />
Il est difficile de changer les émotions a<br />
priori. Dans le cadre d’une psychothérapie,<br />
nous commençons donc par modifier<br />
la cognition et les comportements, car nos<br />
pensées et nos actions influencent à leur<br />
tour les émotions. Pour le TPB, il existe des<br />
procédures spécifiques qui mettent l’accent<br />
sur la construction d’une identité<br />
propre et la compréhension de schémas<br />
relationnels dysfonctionnels. L’efficacité<br />
de la psychothérapie est souvent sousestimée,<br />
mais le taux de réponse de 50 à<br />
70 % montre que cela fonctionne plutôt<br />
bien. Le problème est que les personnes<br />
concernées commencent souvent la thérapie<br />
trop tard. Et le risque de dommages<br />
irréparables est considérable. Cela ne<br />
concerne pas forcément le vide intérieur<br />
ou le trouble de l’identité, mais plutôt les<br />
dommages fonctionnels.<br />
Que voulez-vous dire?<br />
Un adulte de 25 ans sans diplôme ni formation<br />
professionnelle, coupé de sa famille<br />
et sans aucune relation sociale aura<br />
beaucoup de difficulté à s’en sortir dans la<br />
vie. On ne se réjouit pas non plus d’être<br />
confronté à un adolescent menacé d’exclusion<br />
scolaire et peinant à conserver ses<br />
amitiés, mais cette situation n’est pas irréversible.<br />
C’est pourquoi il est important de<br />
poser un diagnostic précoce.<br />
Un diagnostic précoce ne comporte-t-il<br />
pas un risque de stigmatisation?<br />
Bien sûr, les diagnostics psychiatriques<br />
sont encore stigmatisés, mais nous ne<br />
pouvons pas lutter contre ces stigmates<br />
simplement en n’en parlant pas. Et je<br />
pense qu’il est plus important d’aider ces<br />
personnes le plus tôt possible afin qu’elles<br />
ne subissent pas cette grave perte de fonction.<br />
On a tendance à penser qu’une personne<br />
qui entre dans un hôpital psychiatrique<br />
n’en ressort jamais. Or, les services<br />
de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent<br />
sont tellement surchargés qu’une<br />
thérapie n’est proposée que si elle s’avère<br />
vraiment nécessaire.<br />
Annonce<br />
CERTIFIÉ<br />
HAUTE QUALITÉ:<br />
<strong>Journal</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
N o 6, décembre 2023<br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Publication<strong>2024</strong><br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Le label de qualité<br />
• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />
• Réputé pour son contenu indépendant<br />
• Pour une publicité sans perte de diffusion<br />
Sauvetage<br />
Histoires d’hôpitaux<br />
et de carottes<br />
Page 24<br />
Politique<br />
Un guide sur la santé<br />
planétaire<br />
Page 6<br />
Médecine du sport<br />
Prévention et traitement<br />
des blessures<br />
Page 41<br />
Déficits immunitaires<br />
secondaires<br />
La substitution par<br />
immunoglobulines en<br />
hématologie<br />
Page 44<br />
www.votrepublication.ch<br />
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40<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Faire<br />
du neuf avec<br />
du vieux<br />
L’air dehors, le bouchon dessus – direction le conteneur de collecte.<br />
Le recyclage des matériaux comme le PET, le verre, l’aluminium et les piles<br />
est une évidence pour beaucoup d’entre nous. Mais comment les piles<br />
usagées et les bouteilles en PET sont-elles recyclées? Petit aperçu.<br />
Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photo: PET-Recycling Schweiz<br />
Les bouteilles en PET vides sont comprimées en balles avant d’arriver dans les centres de tri.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 41
Point de mire: Vide<br />
La lampe de poche et la balance<br />
de cuisine, mais aussi le téléphone<br />
portable, la visseuse sans<br />
fil et le vélo électrique: tous ont<br />
besoin d’une pile ou d’une batterie qui, si<br />
elle est correctement éliminée, finit ses<br />
jours dans le village bernoise de Wimmis,<br />
siège de BATREC Industrie AG, la seule<br />
entreprise de Suisse qui recycle les piles<br />
et les batteries. En 2021, 6615 tonnes de<br />
piles ont été écoulées en Suisse. Selon le<br />
bureau INOBAT, qui assure le prélèvement,<br />
la gestion et l’utilisation de la taxe<br />
d’élimination anticipée des piles et batteries<br />
sur mandat de l’Office fédéral de<br />
l’environnement, 3271 tonnes de piles ont<br />
été retournées durant la même période,<br />
soit un taux de retour de 49,4 %. Ce chiffre<br />
modeste n’est toutefois pas tant lié à un<br />
manque d’engagement de la part de la<br />
population qu’à l’augmentation exponentielle<br />
des ventes de piles au lithium-ion,<br />
explique Philipp Rädecker, responsable<br />
de l’usine de traitement Batteries chez<br />
BATREC. Les batteries rechargeables,<br />
telles qu’on en trouve dans les ordinateurs<br />
portables et les brosses à dents électriques,<br />
ont une durée de vie nettement<br />
plus longue que les piles traditionnelles,<br />
ce qui se répercute négativement sur les<br />
statistiques globales. Et en effet, si l’on<br />
considère uniquement les piles sans<br />
lithium, le taux de retour passe à 80,5 %.<br />
Les détails révèlent le contenu<br />
Dans la vie réelle, les piles ne peuvent pas<br />
être séparées aussi rapidement que dans<br />
les statistiques. C’est mélangées les unes<br />
aux autres qu’elles arrivent à Wimmis, où<br />
elles sont triées par une machine en fonction<br />
de leur taille, avant d’être une nouvelle<br />
fois triées par les collaborateurs sur<br />
des tapis roulants, selon leur valeur, mais<br />
aussi selon leurs substances nocives<br />
comme le mercure et le cadmium. Il n’est<br />
Les chiffres du recyclage en Suisse<br />
La pile contient-elle du cadmium ou s’agit-il d’une pile alcaline au manganèse?<br />
Les collaboratrices de BATREC Industrie AG trient les piles à la main.<br />
Selon le rapport d’activité 2023 de Swiss Recycle, la Suisse a atteint un taux de recyclage<br />
total de 52 % l’année passée. Cela permet d’économiser environ 507 000 tonnes d’équivalents<br />
CO 2<br />
par an en Suisse, ce qui correspond à 183 000 vols autour de la Terre. Il reste<br />
néanmoins beaucoup à faire: l’UE a pour objectif de recycler au moins 65 % des déchets<br />
ménagers d’ici à 2035. Cet objectif repose sur la réduction des déchets, la conception<br />
d’emballages plus faciles à recycler grâce aux lignes directrices Design4Recycling, mais<br />
aussi sur l’introduction dans toute la Suisse d’un système d’économie circulaire pour<br />
les emballages en plastique et les briques en carton, la diminution de déchets verts<br />
dans les ordures ménagères et une sensibilisation encore plus forte pour réduire les<br />
erreurs de tri.<br />
www.swissrecycle.ch/rapport-d-activite<br />
pas si simple de faire la distinction entre<br />
les différentes fractions, souligne Philipp<br />
Rädecker. «Ce sont des détails, comme<br />
une encoche sur le couvercle ou la couleur,<br />
qui peuvent donner une indication sur le<br />
type de pile. Mais il n’y a aucune uniformité.»<br />
Les nouveaux collaborateurs ont donc<br />
besoin d’une période d’introduction de<br />
trois à six mois avant d’être capables de<br />
trier en toute autonomie. En revanche, il<br />
est facile d’identifier les déchets et les déchets<br />
électroniques qui sont souvent<br />
contenus dans le mélange de piles. «<strong>No</strong>us<br />
les trions et les éliminons de manière appropriée»,<br />
explique Philippe Zanettin, directeur<br />
de BATREC. «En revanche, cela<br />
peut devenir problématique lorsque les<br />
piles se retrouvent dans la collecte d’autres<br />
matériaux recyclables.» Les cigarettes<br />
électroniques jetables, notamment, sont<br />
souvent mal éliminées. «Lors du compactage<br />
ou du broyage, il y a un risque que la<br />
batterie soit endommagée et, dans le pire<br />
des cas, qu’elle s’enflamme», poursuit Philippe<br />
Zanettin.<br />
Le tri humain est intuitif<br />
Les piles mal éliminées sont également un<br />
problème pour le recyclage du PET. Stefanie<br />
Brauchli, responsable de la communication<br />
d’entreprise de PET-Recycling<br />
Schweiz, explique: «Les bouteilles en<br />
PET collectées sont comprimées en balles<br />
pour un transport plus écologique des<br />
centres de transbordement vers les trois<br />
centres de tri de Suisse. Malheureusement,<br />
ces balles contiennent aussi un<br />
certain nombre de matériaux étrangers.»<br />
Les erreurs de tri commises par des personnes<br />
bien intentionnées auraient notamment<br />
augmenté avec la prise de<br />
conscience écologique. «Bien que certains<br />
gobelets, emballages de viande et bouteilles<br />
de shampoing soient également en<br />
polyéthylène téréphtalate, ou PET, ils<br />
n’ont pas leur place dans la collecte du<br />
PET», souligne-t-elle. Pour trier les matériaux<br />
mal déposés, le centre de tri enlève<br />
d’abord les objets magnétiques et passe les<br />
petits éléments au tamis. La masse restante<br />
est ensuite séparée par sept modules<br />
laser en fonction des matériaux et des couleurs.<br />
Pour atteindre la pureté de 99,8%<br />
nécessaire à la réutilisation dans le secteur<br />
alimentaire, les collaborateurs trient les<br />
bouteilles à la main. Une nouvelle installation<br />
a été mise en service à Frauenfeld en<br />
début d’année. Celle-ci fonctionne avec<br />
Photo: BATREC, David Schweizer<br />
42<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
une intelligence artificielle et effectue un<br />
tri des bouteilles en amont. Le travail des<br />
hommes reste toutefois indispensable,<br />
explique Stefanie Brauchli. «Il est difficile<br />
de définir exactement ce qui distingue une<br />
bouteille de boisson d’une bouteille de<br />
shampoing – d’autant plus qu’elles sont<br />
compressées.» Un être humain, en revanche,<br />
l’identifie intuitivement.<br />
Fours et broyeurs<br />
Revenons à nos piles: la fraction la plus<br />
importante est constituée d’un mélange<br />
de piles alcalines, zinc-carbone, zinc-air et<br />
de piles boutons. Celles-ci sont pyrolysées<br />
dans un four à cuve à une température<br />
de 600 à 800 degrés. Les matières plastiques<br />
sont incinérées, l’humidité et, le cas<br />
échéant, le mercure s’évaporent. Le four<br />
à arc électrique fait ensuite s’évaporer le<br />
zinc à une température de 1500 degrés, le<br />
fer et le manganèse fondus restent en revanche<br />
dans la masse fondue et forment le<br />
ferromanganèse. La zone chaude ne représente<br />
toutefois qu’un tiers de l’installation,<br />
explique Philipp Rädecker. L’épuration<br />
des gaz d’échappement, y compris la<br />
condensation du mercure, ainsi que l’épuration<br />
des eaux usées prennent également<br />
beaucoup de place. Environ 70% du matériau<br />
peut ainsi être réutilisé, même si ce<br />
n’est guère pour la production de nouvelles<br />
batteries. Le ferromanganèse est<br />
vendu aux aciéries ou aux fonderies et<br />
contribue à rendre l’acier plus solide. On le<br />
retrouve par exemple dans les plaques<br />
d’égout ou les bouches d’incendie. Quant<br />
au zinc condensé, il sert principalement<br />
de protection anticorrosion.<br />
En 2023, BATREC a construit une nouvelle<br />
installation afin de mieux recycler les<br />
piles lithium-ion, qui étaient jusqu’à présent<br />
également recyclées thermiquement.<br />
Celle-ci sépare mécaniquement, par un tri<br />
à plusieurs niveaux, les composants des<br />
batteries déchargées dans un bain d’eau,<br />
puis broyées. Le plastique, l’eau, l’acier,<br />
l’aluminium, le cuivre ainsi que la masse<br />
noire composée d’oxydes de cobalt ou de<br />
nickel et de graphite peuvent ainsi être séparés<br />
et réutilisés. Le défi réside dans le<br />
fait que la composition chimique des piles<br />
lithium-ion varie fortement, explique Philippe<br />
Zanettin. «Malheureusement, on ne<br />
pense souvent pas au recyclage lors de la<br />
production.»<br />
bouteilles usagées peuvent alors être réutilisées<br />
pour fabriquer de nouvelles bouteilles<br />
en PET. Les bouteilles séparées par<br />
couleur sont broyées puis plongées dans<br />
un bain d’eau, où l’on assiste à une séparation<br />
des parties du corps de la bouteille<br />
qui coulent des parties du couvercle en<br />
polyéthylène (PE) qui flottent. Les pièces<br />
en PE mélangées par couleur donnent<br />
naissance à des produits pour lesquels la<br />
couleur ne joue aucun rôle, par exemple<br />
des caisses postales ou des tubes.<br />
Les flocons de PET, en revanche, sont<br />
nettoyés au cours d’un processus en plusieurs<br />
étapes et contrôlés une nouvelle<br />
fois individuellement au laser. S’ils répondent<br />
aux exigences de propreté élevées,<br />
ils sont fondus et moulés en une préforme<br />
qui présente déjà le goulot définitif<br />
de la bouteille et le filetage du couvercle.<br />
Le gonflage dans la forme définitive se fait<br />
généralement en même temps que le remplissage.<br />
Ce PET recyclé, ou R-PET, est très<br />
prisé: «<strong>No</strong>us sommes toujours en rupture<br />
de stock un an à l’avance. <strong>No</strong>us pourrions<br />
distribuer plus de R-PET», explique Stefanie<br />
Brauchli. La collaboration des consommateurs<br />
est toutefois également nécessaire<br />
pour optimiser la production. «Il faut<br />
faire attention à la pureté dès la collecte.<br />
Si un sac contient par exemple une bouteille<br />
d’huile de moteur, il nous sera impossible<br />
d’obtenir un matériau suffisamment<br />
propre pour l’industrie alimentaire.»<br />
Et même en ce qui concerne le taux de<br />
retour de 82%, Stefanie Brauchli estime<br />
qu’il y a encore une marge de progression.<br />
«Certes, la plupart des gens collectent le<br />
PET, mais pas toujours de manière cohérente.<br />
C’est ce que nous souhaitons changer.<br />
Car chaque bouteille compte.»<br />
Informations complémentaires:<br />
www.batrec.ch<br />
www.petrecycling.ch<br />
Le R-PET est très prisé<br />
L’objectif du recyclage du PET est de revaloriser<br />
le plus grand nombre possible de<br />
bouteilles en PET en circuit fermé. Les<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 43
Point de mire: Vide<br />
La page blanche<br />
La tranquillité d’esprit est bénéfique<br />
pour la santé mentale et peut être pratiquée – aussi bien seul<br />
que dans la rencontre avec les autres.<br />
Gabriela Huber-Mayer, auteure, professeure de yoga et de méditation diplômée,<br />
rédactrice pour «YOGA! Das Magazin»<br />
Xuedou, un moine zen chinois,<br />
aurait dit un jour: «Une seule<br />
fraction de vide a plus de<br />
poids que toutes les paroles et<br />
les pensées.» A quoi avez-vous pensé<br />
lorsque vous êtes tombé sur la page<br />
blanche du <strong>Journal</strong>? En avez-vous pris<br />
connaissance de manière objective:<br />
«Tiens, une page blanche»? Avez-vous été<br />
déconcerté? Ou l’avez-vous appréciée:<br />
«Juste rien. Ça fait du bien!»? Si, perdu<br />
dans vos pensées, vous avez tourné les<br />
pages machinalement, je vous recommanderais<br />
de mettre le <strong>Journal</strong> de côté,<br />
de faire consciemment le vide dans votre<br />
esprit et de tourner votre attention vers<br />
l’intérieur. Prenez du recul par rapport<br />
aux événements quotidiens et observez à<br />
distance ce qui vous préoccupait à ce moment-là.<br />
Stopper les automatismes<br />
Tel est le pilier sur lequel repose la pratique<br />
de la méditation. Habituellement,<br />
nos pensées tournent en boucle, nous faisons<br />
beaucoup de choses par automatisme,<br />
un stimulus provoque souvent une<br />
réaction immédiate. Il existe aujourd’hui<br />
de nombreuses méthodes qui permettent<br />
de stopper ces automatismes. L’objectif<br />
est de faire le vide dans sa tête afin de faire<br />
l’expérience du silence. Car, selon les philosophies<br />
du yoga et du bouddhisme, seul<br />
le calme intérieur nous permet d’être à<br />
l’écoute de notre nature essentielle. Dans<br />
le Sūtra du cœur, un des textes les plus célèbres<br />
de l’enseignement bouddhiste,<br />
nous lisons que «tout ce qui est forme est<br />
vacuité, et tout ce qui est vacuité est<br />
forme». Les agrégats d’existence sont<br />
vides, dénués de nature propre. La forme<br />
naît d’une interprétation, d’une dénomination<br />
ou d’une représentation.<br />
Autoriser le vide<br />
Nul besoin de viser ce but ultime de la méditation.<br />
Il vaut toutefois la peine d’apprendre<br />
à accueillir le vide dans son quotidien.<br />
Quand avez-vous rencontré pour la<br />
dernière fois un parfait inconnu – une<br />
page blanche – et ne vous êtes-vous pas<br />
immédiatement fait toutes sortes de réflexions?<br />
En très peu de temps, la page<br />
blanche se noircit de nos observations, de<br />
nos suppositions et de nos déductions.<br />
S’ouvrir alors à l’autre pour percevoir ce<br />
qui se cache derrière toutes ces lignes est<br />
de l’ordre du défi. <strong>No</strong>us avons nos propres<br />
images et histoires en tête, qui comblent<br />
rapidement les espaces vides et les font<br />
disparaître.<br />
S’écouter les uns les autres<br />
Mais que se passerait-il si l’autre écrivait sa<br />
propre histoire sur la page blanche? Si nous<br />
nous concédions réciproquement de l’espace.<br />
Ouvrir et élargir cet espace des deux<br />
côtés, pour une histoire où deux ou plusieurs<br />
personnes s’écoutent avec un intérêt<br />
sincère et s’ouvrent à l’autre. Créer des histoires<br />
ensemble et les faire évoluer. Elargir<br />
l’espace et le débarrasser régulièrement<br />
des préjugés et des jugements. Etre purement<br />
conscient, écouter le silence et laisser<br />
le vide agir: cela peut s’accompagner<br />
d’une véritable explosion d’images intérieures!<br />
Et lorsque le silence règne à l’extérieur,<br />
il peut être très bruyant à l’intérieur.<br />
A la question de savoir ce qu’il ferait différemment,<br />
Xuedou aurait d’ailleurs répondu,<br />
à sa mort: «La seule chose que je regrette<br />
dans ma vie, c’est d’avoir trop parlé.»<br />
Alors, si l’envie vous prend de réagir<br />
et de prendre la parole, offrez-vous de l’espace<br />
et du temps pour laisser vos pensées<br />
s’envoler ...<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 45
Point de mire: Vide<br />
Au premier coup d’œil, cette maison de vacances entièrement meublée semble habitée. Ce n’est qu’en y regardant de plus près que des détails<br />
comme le tableau tombé ou les nombreuses toiles d’araignée révèlent qu’elle est abandonnée depuis plus de vingt ans.<br />
La beauté<br />
des lieux<br />
abandonnés<br />
Les bâtiments inhabités et dégradés<br />
par le temps exercent une fascination particulière<br />
sur certaines personnes. Visite en images<br />
de ces lieux à la beauté envoûtante.<br />
Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, Photos: Oliver Gutfleisch<br />
46<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Cet ancien moulin, construit en 1574, a été transformé en 1864. Le moulin est à l’arrêt depuis 1921. La maison d’habitation proprement dite est inhabitée<br />
depuis plus de 30 ans. Le toit a été fortement endommagé lors d’une tempête de grêle en 2021.<br />
Un jardin en friche, des vitres<br />
brisées, un toit endommagé:<br />
ce qui suscite chez beaucoup<br />
de personnes du dépit ou<br />
peut-être même de la compassion, touche<br />
Oliver Gutfleisch au plus profond de son<br />
être. La fascination pour ces «lost places»<br />
s’est emparée de ce menuisier et photographe<br />
amateur en 2017, lorsqu’il a fait la<br />
connaissance de personnes qui visitent et<br />
photographient des bâtiments vides.<br />
«Beaucoup pensent qu’il n’existe pas de<br />
tels bâtiments abandonnés en Suisse.<br />
C’est faux, il suffit juste de bien regarder<br />
pour les trouver.» Pour ce faire, il se fie<br />
parfois à des conseils qu’il reçoit, parcourt<br />
les journaux en quête d’articles correspondants<br />
ou cherche sur la vue satellite<br />
de Google Earth des bâtiments au toit cassé<br />
ou présentant d’autres signes de délabrement.<br />
Une immersion dans la vie<br />
d’inconnus<br />
Lorsque Oliver Gutfleisch pousse la porte<br />
d’une maison vide – en général avec l’autorisation<br />
des propriétaires –, il ne sait jamais<br />
à quoi s’attendre. Parfois, les pièces<br />
sont entièrement vides et la dégradation<br />
est très avancée, parfois il découvre un décor<br />
qui le plonge dans la vie des anciens<br />
habitants: meubles, tableaux, vaisselle –<br />
tout est encore là, parfois même des objets<br />
personnels comme des lettres ou des photos.<br />
«J’ai alors l’impression d’avoir voyagé<br />
dans le temps.»<br />
Les raisons pour lesquelles les maisons<br />
sont vides sont souvent similaires. Il arrive<br />
que les propriétaires partent en maison de<br />
retraite et souhaitent encore garder leur<br />
maison, souvent ils n’ont pas de descendance<br />
ou, après leur décès, la maison revient<br />
à une communauté d’héritiers qui ne<br />
s’accordent pas sur son sort. Certains bâtiments<br />
sont, en outre, protégés et ne<br />
peuvent pas être transformés ou démolis<br />
de gré – et l’argent ou la volonté font défaut<br />
pour une rénovation.<br />
Les lieux restent secrets<br />
Afin de ne pas mettre en danger ces lieux<br />
par des curieux ou des actes de vandalisme,<br />
Oliver Gutfleisch ne révèle jamais<br />
l’emplacement exact et ne publie pratiquement<br />
pas de photos de l’extérieur, à moins<br />
que le bâtiment n’ait été rénové ou démoli.<br />
Même à l’intérieur de la maison, il ne<br />
touche à rien. «Je n’emporte rien, sauf mes<br />
photos, et je ne laisse rien d’autre que les<br />
traces de mes pas.»<br />
Les photos imprimées ont été prises par Oliver<br />
Gutfleisch en 2021 et 2022.<br />
Il a publié une sélection d’images plus anciennes<br />
dans les livres de photos «Lost Places Schweiz»,<br />
volumes I et II. Ceux-ci sont disponibles en<br />
librairie ou auprès de l’auteur.<br />
Informations complémentaires:<br />
www.gutfleisch.ch<br />
oliver_gutfleisch@bluewin.ch<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 47
Point de mire: Vide<br />
Depuis le décès de sa dernière occupante en 2007, cette ferme construite vers 1700 est laissée à l’abandon. Une partie de la grange sert toujours d’entrepôt.<br />
La petite cabane forestière délaissée a perdu son côté cosy.<br />
48<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Cette maison à colombages construite vers 1613 n’est plus habitée depuis 1920 environ. On y trouve toutefois encore quelques objets des anciens propriétaires.<br />
Une chambre à coucher dans une ferme construite vers 1670. Depuis que la famille a déménagé dans une autre maison en 1990, plus personne ne dort dans ces lits.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 49
Point de mire: Vide<br />
Les enfants font beaucoup<br />
de choses par plaisir et ne<br />
les jugent pas en fonction de<br />
leur efficacité et de leur<br />
utilité. Jouer avec eux peut<br />
donc être très relaxant.<br />
Eloge de la<br />
lenteur<br />
L’une des joies du début d’année est de tenir<br />
un nouveau calendrier entre les mains: des pages vides<br />
qui s’étalent devant nous comme de la neige fraîche.<br />
Mais assez vite, les pages se remplissent, et nos journées aussi.<br />
Un appel à la reconquête du temps vide, non optimisé.<br />
Ulrich Schnabel, rédacteur de l’hebdomadaire DIE ZEIT et auteur d’ouvrages spécialisés<br />
Photos: Adobe Stock<br />
50<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Vide<br />
Il y a quelque temps, l’écrivain Pico<br />
Iyer était invité à la conférence<br />
d’une agence de publicité à Singapour,<br />
consacrée aux «tendances de<br />
demain». Pico Iyer, qui voyage beaucoup<br />
et fait régulièrement la navette entre les<br />
Etats-Unis et le Japon, devait s’exprimer<br />
sur la mobilité mondiale. Mais avant d’en<br />
arriver là, il a entendu des propos surprenants.<br />
«Peu après mon arrivée», raconte -<br />
t-il dans le New York Times, «le chef de<br />
l’agence de publicité m’a pris à part. Ce<br />
qui l’intéressait le plus, a-t-il commencé –<br />
et je m’attendais déjà à une campagne<br />
publicitaire auréolée de mystère – c’était:<br />
le silence.»<br />
Le temps et l’oisiveté – une denrée rare<br />
Le silence? Pas d’effervescence, pas de<br />
spectacle, pas d’événement marketing<br />
pompeux? Juste déconnecter et se reposer?<br />
Précisément. Plus les temps sont agités,<br />
plus la communication numérique<br />
est rapide et plus le besoin d’être joignable<br />
en permanence est grand, plus le désir de<br />
laisser tout cela derrière soi et de déconnecter<br />
est prononcé. Et cela ne s’applique<br />
pas uniquement aux responsables publicitaires<br />
en quête de repos.<br />
Pico Iyer note que ce sont souvent les<br />
personnes créatives, ayant réussi, qui se<br />
détachent du flux d’informations et refusent<br />
d’être joignables à tout moment.<br />
Certains font une «pause Internet» pendant<br />
tout un week-end ou bloquent leur<br />
accès à Internet certaines heures grâce au<br />
logiciel Freedom, d’autres se réfugient à la<br />
campagne, dans un monastère ou dans<br />
l’un de ces coûteux hôtels «déconnectés»<br />
où l’on paie pour ne pas avoir de télévision<br />
dans sa chambre et pour ne pas être joignable.<br />
Cela semble fou? Pas du tout. Dans<br />
notre société où la performance est reine,<br />
rien n’est plus rare (et précieux) que le<br />
temps et l’oisiveté. Du temps pour penser<br />
et réfléchir, du temps pour développer de<br />
nouvelles idées et perspectives – au lieu de<br />
courir frénétiquement comme un hamster<br />
dans sa roue.<br />
Il ne s’agit pas seulement de bien-être<br />
pour l’âme stressée; il s’agit de trouver du<br />
temps pour l’essentiel – aussi bien dans la<br />
vie professionnelle qu’en dehors. <strong>No</strong>us<br />
ressentons tous combien c’est difficile.<br />
Presque toutes les professions sont aujourd’hui<br />
soumises au diktat de l’efficacité<br />
et de la rapidité, même si cela va à l’encontre<br />
du sens et de l’objectif réels du travail<br />
– par exemple dans les hôpitaux et<br />
dans les relations avec les patients.<br />
Mais comment faire pour ralentir?<br />
Certes, nous sommes inondés de conseils<br />
pour gagner du temps et d’astuces pour se<br />
détendre rapidement, mais ceux-ci se<br />
concentrent souvent plus sur les symptômes<br />
que sur la cause. (Celui qui a besoin<br />
de «se détendre rapidement» est tellement<br />
stressé qu’il n’a pas le temps de faire de<br />
vraies pauses pour se reposer.) Et dans les<br />
séminaires sur la gestion du temps, on apprend<br />
surtout à optimiser son temps de travail<br />
– ce qui a pour effet paradoxal de faire<br />
encore plus de choses en moins de temps et<br />
d’être encore plus stressé à long terme.<br />
La frénésie n’est pas un problème<br />
individuel<br />
Un véritable changement de mentalité<br />
commence par la prise de conscience que<br />
manquer de temps n’est pas un échec personnel.<br />
La souffrance liée au manque de<br />
temps est un problème collectif qui nous<br />
concerne tous – employés comme indépendants,<br />
hommes politiques comme managers.<br />
En effet, le sentiment d’être pressé est<br />
une caractéristique centrale de notre «société<br />
effrénée» moderne, marquée par des<br />
attentes sans cesse croissantes et la course<br />
au «toujours plus et toujours plus vite».<br />
Les injonctions de perfection de la société<br />
tourmentent aujourd’hui particulièrement<br />
les femmes, qui ont le sentiment<br />
de devoir optimiser simultanément leur<br />
travail, l’éducation de leurs enfants et leur<br />
bonheur familial. A cela s’ajoutent les accélérations<br />
technologiques qui nous gratifient<br />
de machines et d’ordinateurs toujours<br />
plus rapides et, plus récemment, de<br />
programmes d’intelligence artificielle,<br />
ainsi que la course économique qui, dans<br />
un monde globalisé, ne laisse aucun répit<br />
aux entreprises.<br />
La perte des références religieuses<br />
peut également contribuer au sentiment<br />
de ne pas avoir le temps. Celui qui n’arrive<br />
pas à composer avec sa propre finitude<br />
perçoit facilement la vie comme une «dernière<br />
chance», pour reprendre l’expression<br />
de la sociologue Marianne Gronemeyer.<br />
On sait certes que l’on va mourir,<br />
mais avant cela, on essaie de faire le plus<br />
de choses possible, à l’infini.<br />
Ainsi, les contraintes de temps extérieures<br />
se déplacent vers l’intérieur et se<br />
transforment en un besoin de remplissage<br />
compulsif, par peur de perdre un temps<br />
précieux. <strong>No</strong>us aspirons ainsi, d’une part,<br />
à des temps de repos ou d’oisiveté insouciants,<br />
mais d’autre part, nous supportons<br />
difficilement de ne plus être stimulés ou<br />
distraits.<br />
Les moments d’oisiveté sont importants, mais<br />
dans notre société de performance, il faut<br />
souvent les planifier et se battre pour les obtenir.<br />
Vers l’oisiveté consciente<br />
La première étape sur le chemin de l’oisiveté<br />
consiste donc à prendre conscience<br />
de ces obstacles extérieurs et intérieurs. La<br />
deuxième étape consisterait à reconnaître<br />
que la sérénité n’a rien à voir avec le<br />
nombre d’heures de travail ou de loisirs,<br />
mais avec une attitude intérieure: parvient-on<br />
à se ressourcer pleinement et à<br />
être comblé?<br />
<strong>No</strong>us le ressentons le plus souvent dans<br />
les moments où nous décidons nousmêmes<br />
de ce que nous faisons (ou ne faisons<br />
pas) et où nous pouvons nous consacrer<br />
entièrement à une chose. Une personne<br />
l’expérimentera peut-être en pêchant, une<br />
autre en jardinant, une troisième en assistant<br />
à un concert punk ou, pourquoi pas,<br />
en créant ou en jouant avec ses enfants. Les<br />
enfants sont de toute façon des oisifs nés,<br />
car ils ne jugent pas tout en fonction de l’efficacité<br />
et de l’utilité – comme nous les<br />
adultes –, mais font beaucoup de choses<br />
simplement pour leur propre bien. De ce<br />
point de vue, ils peuvent nous apprendre<br />
énormément.<br />
Et il est utile de s’entourer de personnes<br />
partageant la même vision. Rien<br />
ne détend plus que la présence d’amis détendus;<br />
ils sont infiniment précieux pour<br />
résister à la frénésie ambiante. Car dans<br />
une société axée sur la croissance et l’accélération<br />
constantes, il faut littéralement se<br />
battre pour obtenir des espaces de repos et<br />
des moments de calme.<br />
Une bonne façon de commencer serait<br />
de se poser la question suivante: à quel<br />
moment en ai-je assez?<br />
Ce texte a été publié pour la première fois dans<br />
le n° 50/2012 de l’hebdomadaire DIE ZEIT et est<br />
reproduit ici sous une forme remaniée et abrégée.<br />
Ulrich Schnabel s’est également penché sur le<br />
temps vide en tant qu’auteur d’ouvrages spécialisés.<br />
En 2010, il a publié l’ouvrage intitulé «Muße.<br />
Vom Glück des Nichtstuns». Son dernier ouvrage<br />
s’intitule: «Zusammen. Wie wir mit Gemeinsinn<br />
globale Krisen bewältigen».<br />
www.ulrichschnabel.de<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 51
Perspectives<br />
La mesure de la pression artérielle à domicile<br />
permet d’observer la réponse au traitement.<br />
Il est cependant important de former régulièrement<br />
les personnes concernées à l’utilisation<br />
de ces moyens.<br />
Actualités sur l’hypertension: Diagnostic, thérapie, perspectives<br />
Maîtriser<br />
l’hypertension ne<br />
va pas de soi<br />
Environ un tiers de la population européenne souffre d’hypertension.<br />
L’hypertension est une affection aux causes multiples:<br />
chez environ 10% des personnes concernées, elle est la conséquence<br />
d’une autre maladie et chez les personnes âgées et fragiles,<br />
la prudence est de mise.<br />
PD D r méd. Manuel R. Blum, médecin adjoint, Clinique universitaire de médecine interne générale, Hôpital de l’Ile Berne<br />
Photo: Adobe Stock<br />
52<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
L’hypertension artérielle compte<br />
parmi les facteurs de risque cardiovasculaires<br />
influençables les<br />
plus importants [1]. La prévalence<br />
dans la population générale est de<br />
30%, mais dépend fortement de l’âge.<br />
Chez les personnes âgées de 70 ans et<br />
plus, trois personnes sur quatre sont<br />
concernées [2]. En même temps, il existe<br />
un potentiel d’amélioration tant au niveau<br />
du diagnostic que du traitement: on<br />
estime qu’en Europe occidentale, l’hypertension<br />
artérielle n’est pas diagnostiquée<br />
chez trois personnes sur dix et<br />
qu’elle est suffisamment traitée chez<br />
moins de la moitié des personnes concernées<br />
[3]. La Société européenne d’hypertension<br />
artérielle a récemment mis à<br />
jour ses recommandations pour la prise<br />
en charge de l’hypertension [4]. Comparativement<br />
à la version de 2018, la plupart<br />
des nouveautés sont de nature incrémentale<br />
[5].<br />
Classification et diagnostic de<br />
l’hypertension<br />
La classification n’a pas connu de grands<br />
changements. Une hypertension artérielle<br />
est diagnostiquée lorsque l’on mesure de<br />
manière répétée une pression artérielle<br />
systolique de ≥140 mmHg et/ou une pression<br />
artérielle diastolique de ≥90 mmHg<br />
au cabinet. Une importance supplémentaire<br />
est accordée aux valeurs de mesures<br />
à domicile et/ou mesurées sur 24 heures.<br />
En effet, elles permettent par exemple<br />
d’observer la réponse au traitement et<br />
fournissent des indices quant à une hypertension<br />
de la blouse blanche. Toutefois,<br />
la mesure de la pression artérielle est<br />
entachée d’erreurs et se caractérise souvent<br />
par une mauvaise qualité et une<br />
grande variabilité [6]. Il est donc fondamental<br />
de former régulièrement les patients<br />
et le personnel à la mesure correcte<br />
de la pression artérielle [7]. La plupart des<br />
erreurs entraînent plutôt une surestimation<br />
de la pression artérielle et augmentent<br />
le risque d’un surtraitement [8]. En<br />
outre, il y a un très grand nombre d’appareils<br />
de mesure de la pression sur le marché<br />
qui ne sont pas validés et qui produisent<br />
souvent des valeurs très imprécises<br />
[9]. Les bases de données telles que<br />
STRIDE BP contiennent des informations<br />
sur les différents appareils [10]. Chez environ<br />
10% des patients, on trouve une cause<br />
secondaire à l’hypertension. Il convient<br />
alors de rechercher des étiologies plus fréquentes,<br />
telles que l’hyperaldostéronisme<br />
primaire ou des causes rénales parenchymateuses<br />
et vasculaires, en particulier<br />
lorsqu’il s’agit de patients jeunes présentant<br />
une hypertension marquée, de personnes<br />
où l’hypertension apparaît soudainement<br />
alors qu’elle était stable ou en cas<br />
de crises hypertensives répétées.<br />
Changements du style de vie et<br />
traitement médicamenteux<br />
Les recommandations thérapeutiques<br />
sont largement restées inchangées. Un<br />
changement du style de vie est à recommander<br />
à toutes les personnes concernées.<br />
Cela comprend la perte de poids, la<br />
réduction de la consommation de sel,<br />
l’augmentation de la consommation de<br />
potassium dans la nourriture, l’activité<br />
physique accrue, la consommation modérée<br />
d’alcool, l’arrêt du tabagisme et l’alimentation<br />
saine telle qu’un régime méditerranéen.<br />
Chez les patients atteints d’une<br />
hypertension marquée ou qui présentent<br />
un risque cardiovasculaire élevé, il faut<br />
immédiatement commencer un traitement<br />
médicamenteux. Pour la plupart des<br />
patients, on recommande une bithérapie<br />
avec deux substances actives. Par exemple<br />
en combinant un inhibiteur de l’ECA/sartans<br />
avec un antagoniste du calcium ou un<br />
diurétique thiazidique/apparenté. On obtient<br />
ainsi une réduction plus forte de la<br />
pression artérielle avec moins d’effets indésirables.<br />
Une baisse de l’adhésion au<br />
traitement ou une adhésion au traitement<br />
insuffisante au fil du temps représente un<br />
problème majeur dans le traitement de<br />
l’hypertension. En effet, une bonne adhésion<br />
au traitement s’accompagne d’un<br />
faible risque d’évènements cardiovasculaires.<br />
Le passage recommandé à des préparations<br />
combinées avec deux ou trois<br />
substances actives peut améliorer l’adhésion<br />
au traitement.<br />
Quelles valeurs cibles de pression<br />
artérielle faut-il viser?<br />
Pour la plupart des patients âgés de 18 à<br />
79 ans, il est recommandé d’abaisser la pression<br />
artérielle systolique à 130 mmHg et, si<br />
le traitement est bien toléré, à
Perspectives<br />
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54<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />
Rückenschmerzen –<br />
spezifisch oder<br />
unspezifisch?<br />
Franziska Graf und Adrian Forster, Rheumatologie und Rehabilitation, Schulthess Klinik, Zürich, Schweiz<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Therapeutischen Umschau» (2023), 80(4),<br />
167–173.<br />
Einführung<br />
Rückenschmerzen gehören zu den häufigsten<br />
Konsulta tionsgründen in Hausarztpraxen<br />
und <strong>No</strong>tfallzentren. Abbildung 1<br />
zeigt anhand dreier Beispiele das vielfältige<br />
Spektrum der Differentialdiagnosen:<br />
Patientin A (68 Jahre) leidet an einer postmenopausalen<br />
Osteoporose mit Wirbelkörperfrakturen,<br />
Patientin B (70 Jahre) an<br />
einer aktivierten Osteochondrose bei degenerativer<br />
Lumbalsko liose und Patient C<br />
(42 Jahre) an myofaszialen Rückenschmerzen.<br />
Das erste Ziel besteht immer darin, die<br />
potenziell gefährlichen und akut zu behandelnden<br />
Rückenschmerzen von denen zu<br />
unterscheiden, die für den Patienten nicht<br />
bedrohlich sind. In einem zweiten Schritt<br />
sollte jeder Rückenschmerz durch eine<br />
detaillierte Anamnese und Untersuchung<br />
näher eingegrenzt werden. Dafür eignen<br />
sich die unten aufgeführten Syndrome.<br />
Risikofaktoren und Prognose<br />
von Rückenschmerzen<br />
Rückenschmerzen kommen in allen Bevölkerungsschichten<br />
vor. Die Inzidenz steigt<br />
mit dem Alter; ebenfalls sind Frauen, sozioökonomisch<br />
schlecht gestellte Menschen<br />
und Raucher häufiger betroffen [1]. Bisher<br />
war man der Annahme, dass die akuten<br />
lumbalen Rückenschmerzen eine gute<br />
Prognose haben und die meisten davon<br />
Betroffenen innerhalb weniger Wochen<br />
genesen [2]. Eine Studie aus Sydney zeigte<br />
jedoch auf, dass nur 72 % der Patienten mit<br />
akuten Rückenschmerzen, hingegen 42 %<br />
der Patienten mit chronischen Rückenschmerzen<br />
innerhalb eines Jahres beschwerdefrei<br />
wurden [3]. Diese Zahlen<br />
deuten darauf hin, dass möglicherweise<br />
das Verbesserungspotential von akuten<br />
Rückenschmerzen überschätzt und dasjenige<br />
von chronischen Rückenschmerzen<br />
unterschätzt wird [4].<br />
A) B) C)<br />
Abbildung 1. Mögliche Ursachen von Rückenschmerzen. A: osteoporotische Wirbelkörperfrakturen, B: aktivierte Osteochondrose (Pfeil),<br />
C: myofasziales Syndrom (normales Röntgenbild).<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 55
Perspectives<br />
Red flags Yellow flags Blue flags<br />
– erstmaliges Auftreten 20 Jahre<br />
oder > 50 Jahre<br />
– ungeklärter Gewichtsverlust<br />
– Malignom in der Anamnese<br />
– Trauma<br />
– Fieber, Nachtschweiss<br />
– Nachtschmerz<br />
– bekannte Osteoporose<br />
– Immunsuppression<br />
– Glukokortikoide<br />
– intravenöser Drogenkonsum<br />
– motorische Ausfälle, Reithosenhypästhesie,<br />
Blasen- und Mastdarmstörung<br />
– Erschütterungsschmerz<br />
Abbildung 2. Red, yellow und blue flags.<br />
– Überzeugung, an einer schweren<br />
Krankheit zu leiden<br />
– Angst vor Bewegung<br />
– Tendenz zur Verstimmung und<br />
sozialer Rückzug<br />
– ausgedehnter Schmerz<br />
– diffuse sensible und motorische<br />
Phänomene<br />
– zusätzlich funktionelle Symptome<br />
wie Schwindel, Kopfschmerzen und<br />
Colon irritabile<br />
– körperlich schwere Arbeit<br />
– überwiegend monotone Körperhaltung<br />
mit repetitiven Arbeiten<br />
– Sorge um den Verlust des Arbeitsplatzes<br />
– Mobbing von Mitarbeitern<br />
– berufliche Unzufriedenheit<br />
– geringe berufliche Qualifikation<br />
Nervensystem<br />
Genetik<br />
Pathoanatomie<br />
Einstellung/<br />
Verhalten<br />
Psychische<br />
Gesundheit<br />
Schmerzen<br />
Komorbidität<br />
Abbildung 3. Verschiedene <strong>No</strong>zigeneratoren<br />
bei Rückenschmerzen.<br />
Anamnese und körperliche<br />
Untersuchung<br />
Die Anamnese und Untersuchung richten<br />
sich danach, die Ursache des Rückenschmerzes<br />
genauer zu definieren. Weiter<br />
sollen gezielt Risikofaktoren evaluiert<br />
werden, welche mit einer schlechten Prognose<br />
und einem chronifizierten Verlauf<br />
einhergehen können, die sogenannten<br />
«Yellow flags» (psychische Faktoren) und<br />
«Blue flags» (arbeitsplatzbezogene Faktoren<br />
[Abbildung 2]).<br />
Die häufigsten spezifischen<br />
und weniger spezifischen<br />
Rückenschmerzen<br />
Ein Rückenschmerz ist umso spezifischer,<br />
je genauer der <strong>No</strong>zigenerator identifiziert<br />
werden kann. Abbildung 3 zeigt mögliche<br />
Schmerzquellen des lumbalen Rückenschmerzes<br />
auf. Das Schmerz erleben ist<br />
jedoch ein komplexes Geschehen aus<br />
56<br />
Soziales<br />
Netzwerk<br />
Stress<br />
multiplen Faktoren, welche Einfluss nehmen<br />
und miteinander in Wechselwirkung<br />
stehen. Genetische, psychische, soziale<br />
und pathoanatomische Faktoren sind mitbeteiligt<br />
(Abbildung 4). Menschen mit<br />
Rückenschmerzen haben öfters gleichzeitig<br />
an anderen Körperstellen ebenfalls<br />
Schmerzen und leiden häufiger an weiteren<br />
körperlichen oder psychischen Erkrankungen<br />
als Patienten ohne Rückenschmerzen<br />
[5].<br />
Die klassische Einteilung differenziert<br />
zwischen den spezifischen und unspezifischen<br />
Rückenschmerzen, wobei die spezifischen<br />
Rückenschmerzen als deutlich<br />
seltener angesehen werden. Darunter finden<br />
sich mit absteigender Häufigkeit die<br />
Erfahrungen<br />
Abbildung 4. Verschiedene Einflussfaktoren auf das komplexe Schmerzempfinden.<br />
Körperliche<br />
Gesundheit<br />
Diskushernie, Spinalkanalstenose und<br />
Kompressionsfraktur vor der Spondyloarthritis,<br />
Malignomen, Infektionen und<br />
dem Cauda-equina-Syndrom (Tabelle 1).<br />
Nicht zu vergessen sind die viszeralen<br />
Ursachen (Urolithiasis, Endometriose<br />
etc.), welche mit etwa 2 % angegeben werden<br />
[2, 6].<br />
Wir sehen in unserer Praxis, dass insbesondere<br />
die chronischen «unspezifischen»<br />
Rückenschmerzen nach genauer<br />
Anamnese und Untersuchung doch sehr<br />
häufig einer strukturellen oder funktionellen<br />
Pathologie zugeordnet werden können<br />
(Tabelle 2). Das hat Einfluss auf die<br />
Behandlung, da beispielsweise bei einem<br />
Facettensyndrom gezielt Infiltrationen<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Tabelle 1. Übersicht: spezifische Rückenschmerzen.<br />
Spezifischer<br />
Rückenschmerz<br />
Hauptsymptom Untersuchungsbefund Bildgebung<br />
Diskushernie mit<br />
Radikulopathie<br />
dermatombezogene, meist<br />
einseitige Ausstrahlung<br />
Beinschmerz gegenüber<br />
Rückenschmerz stärker<br />
positive Nervendehntests<br />
motorische / sensible Ausfälle<br />
Hypo- bis Areflexie<br />
Nervenwurzelkompression,<br />
-verlagerung oder -tangierung<br />
durch Diskushernie im MRI<br />
Spinalkanal stenose<br />
Schmerzen beim Stehen<br />
und Gehen mit prompter<br />
Besserung durch Absitzen<br />
Pseudoradikuläre Aus strahlung<br />
in beide Beine<br />
gelegentlich Schmerzprovokation<br />
(mit Latenz) durch LWS<br />
Reklination im Stehen<br />
Einengung häufig multifaktoriell<br />
bei Diskusprotrusionen,<br />
Facettengelenk hypertrophie,<br />
Ligamentum-flavum Hypertrophie<br />
und Spondylolisthesis<br />
Rezessus- und<br />
Foramenstenose<br />
meist einseitige radikuläre<br />
bis pseudoradikuläre<br />
Ausstrahlung<br />
analog zur zentralen<br />
Spinalkanalstenose<br />
Einengung Rezessus lateralis<br />
oder des Foramen (Nervenaustrittsstelle)<br />
durch Diskushernien<br />
oder Facettengelenk hypertrophie<br />
Cauda-equina-<br />
Syndrom<br />
beidseitige Lumboischialgie,<br />
Paraparese, Reithosenanästhesie<br />
und Blasen- / Mastdarmstörungen<br />
motorische und sensible<br />
Ausfälle mehrerer Nervenwurzeln,<br />
Überlaufblase<br />
und reduzierter Analsphinktertonus<br />
Kompression der Cauda-equina-<br />
Wurzeln durch einen raumfordernden<br />
Prozess<br />
Frakturen<br />
lokaler Rückenschmerz mit<br />
Zunahme durch Aufrichten und<br />
durch Bewegungen<br />
lokale Druck- und Klopfdolenz<br />
Keil-, Platt- oder Fischwirbelbildung<br />
Impressionen der Deck-/ Bodenplatte<br />
und Knochenmarködem<br />
im MRI<br />
Axiale<br />
Spondyloarthritis<br />
Schmerzen in der zweiten<br />
Nachthälfte und morgens mit<br />
Besserung durch Bewegung<br />
Morgensteifigkeit<br />
verminderte Wirbelsäulenbeweglichkeit<br />
periphere Beteiligung<br />
(Enthesitis, Arthritis)<br />
Haut- oder Nagelpsoriasis<br />
Subchondrale Knochenmarködeme<br />
und Verfettungen sowie<br />
Erosionen im MRI<br />
Erosionen, Sklerosierung,<br />
Syndesmophyten und Ankylose<br />
im Röntgen<br />
Malignome<br />
Nacht- und Ruheschmerzen,<br />
refraktär auf herkömmliche<br />
Analgetika<br />
keine spezifischen<br />
osteoplastische oder osteolytische<br />
Läsionen<br />
Knochenmarksbefall<br />
(Multiples Myelom)<br />
Infektionen<br />
Nacht- und Ruheschmerzen,<br />
refraktär auf herkömmliche<br />
Analgetika<br />
erhöhte Entzündungsparameter<br />
Hautbefall beim H. zoster<br />
Spondylodiszitis/Abszess im MRI<br />
oder bei einem myofaszialen Syndrom ein<br />
aerobes Ausdauertraining durchgeführt<br />
werden können. Wir empfehlen deshalb,<br />
den Begriff der unspezifischen Rückenschmerzen,<br />
wenn immer möglich, nicht<br />
zu verwenden. Nicht zuletzt ist er zudem<br />
den Betroffenen gegenüber abwertend<br />
und rechtlich diskriminierend, da darunter<br />
versicherungsmedizinisch keine<br />
Krankheit verstanden wird [7].<br />
Spezifische Rückenschmerzen<br />
Diskushernien mit Radikulopathie<br />
Alterungsprozesse der Bandscheibe mit<br />
Verlust der Elastizität und Rissbildung<br />
können zur Herniation des gallertartigen<br />
Nucleus pulposus führen und zur Tangierung,<br />
Verlagerung oder Kompression der<br />
benachbarten Nervenwurzel. Am häufigsten<br />
sind die Segmente L4/5 und L5/S1<br />
betroffen [8]. Leitsymptom ist der dermatombezogene<br />
Beinschmerz, der in der<br />
Regel stärker ist als der Rückenschmerz.<br />
Meist sind im Vorfeld bereits Rückenschmerzen<br />
bekannt. Die klinische Untersuchung<br />
konzentriert sich auf den Nachweis<br />
der Wurzelreizung durch die Nervendehntests<br />
sowie allfällig vorliegende neurologische<br />
Ausfälle. In den meisten Fällen bessern<br />
sich die Beschwerden durch den<br />
Rückgang der Inflammation beziehungsweise<br />
Kompression, sodass die Behandlung<br />
oft konservativ erfolgen kann [9].<br />
Spinalkanal-, Rezessusund<br />
Foraminalstenosen<br />
Zumeist führen degenerative Veränderungen<br />
wie Diskusprotrusionen, hypertrophe<br />
Spondylarthrosen, eine Hypertrophie des<br />
Ligamentum flavum und ein Wirbelgleiten<br />
(Spondylolisthesis) zu einer Einengung<br />
des zentralen Spinalkanals oder der<br />
Nervenaustrittsstellen (Abbildung 5). Betroffen<br />
sind meistens ältere Personen.<br />
Während die foraminale und rezessale<br />
Stenose meist einseitige, radikuläre bis<br />
pseudoradikuläre Beschwerden verursacht,<br />
ist die neurogene Claudicatio mit<br />
symmetrischen Beschwerden beim Gehen<br />
mit Besserung durch das Hinsetzen das<br />
Leitsymptom [10]. Die wichtigste Differen<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 57
Perspectives<br />
tialdiagnose zur zentralen Spinalkanalstenose<br />
ist die vaskuläre Claudicatio, welche<br />
sich durch Zeichen der verminderten<br />
peripheren Durchblutung sowie durch das<br />
Fehlen von Beschwerden beim Stehen unterscheidet.<br />
Cauda-equina-Syndrom<br />
Das Cauda-equina-Syndrom stellt den<br />
<strong>No</strong>tfall der Nervenkompressionssyn drome<br />
dar. Durch einen raumfordernden Prozess<br />
kommt es zur Kompression der Caudaequina-Nervenwurzeln<br />
mit meist bilateraler<br />
Ausstrahlung, Paraparese der Beine,<br />
Harnblasen- und Mastdarmfunk tions störungen<br />
sowie Reithosenanästhesie. Der mit<br />
Abstand häufigste Grund ist eine mediane<br />
Diskushernie im Sinne eines Massenprolaps,<br />
aber auch eine fortschreitende Spinalkanalstenose,<br />
postoperative oder postinterventionelle<br />
Blutungen, Wirbelkörperfrakturen,<br />
Tumore oder Abszesse können Auslöser<br />
sein. Geschätzt wird hingegen, dass<br />
ein Allgemeinmediziner lediglich einen<br />
betroffenen Patienten in seiner Karriere sehen<br />
wird [11].<br />
Wirbelkörperfrakturen<br />
Sie stellen in der Grundversorgung eine<br />
wichtige Ursache akuter Rückenschmerzen<br />
dar. Die wichtigsten Risikofaktoren<br />
sind eine bekannte Osteoporose, höheres<br />
Alter und die Langzeitsteroideinnahme<br />
[12]. Das Risiko potenziert sich, wenn mehrere<br />
Faktoren gleichzeitig vorliegen. Klinisch<br />
findet sich ein beim Aufrichten und<br />
Bewegen zunehmender Rückenschmerz<br />
mit allenfalls lokaler Druck- und Rütteldolenz.<br />
Nacht- und Ruheschmerzen können<br />
ebenfalls zu den Symptomen gehören. Die<br />
primäre Abklärung erfolgt durch ein konventionelles<br />
Röntgenbild mit Nachweis<br />
eingesunkener Deck- oder Bodenplatten<br />
sowie Keil-, Platt- oder Fischwirbelbildung;<br />
bei Unsicherheit wird das MRI herangezogen.<br />
Falls der Fraktur kein eindeutig adäquates<br />
Trauma voranging, ist eine osteologische<br />
Abklärung mit anschliessender<br />
Therapie der Osteoporose indiziert.<br />
Axiale Spondyloarthritis<br />
Die Schmerzen als Frühsymptom werden<br />
oft fehlgedeutet und als unspezifischer<br />
Rückenschmerz klassifiziert, was die Diagnosestellung<br />
verzögert. Die Schwierigkeit<br />
liegt darin, dass nicht ein einziges<br />
Symptom, sondern ein Symptomkomplex<br />
wegweisend zur Diagnose ist.<br />
Jeder chronische Rückenschmerz ab<br />
zwölf Wochen Dauer sollte deshalb gezielt<br />
auf folgende Merkmale überprüft werden:<br />
Schleichender Beginn, Alter < 45 Jahre,<br />
Nacht schmerzen mit Erwachen in der<br />
zweiten Nachthälfte, Morgensteifigkeit<br />
länger als 30 Minuten, Besserung durch<br />
Bewegung, alternierender Gesässschmerz<br />
und gutes Ansprechen auf nichtsteroidale<br />
Antirheumatika. Daneben muss gezielt<br />
nach einer peripheren Arthritis, Enthesitis<br />
oder Daktylitis und extraskelettalen<br />
Manifestationen wie eine Psoriasis oder<br />
chronisch entzündliche Darm erkrankung<br />
gesucht werden [13].<br />
Bösartige Tumore und Metastasen<br />
Maligne Erkrankungen sind selten und stellen<br />
weniger als 1 % aller spezifischen Rückenschmerzen<br />
in der Grund versor gung<br />
dar. Am häufigsten sind Metastasen solider<br />
Tumore [14]. Von den primären Tumoren<br />
ist das multiple Myelom das häufigste [15].<br />
Die Schmerzen haben entzündlichen Charakter,<br />
nehmen im Verlauf typischerweise<br />
kontinuierlich zu und sind refraktär auf<br />
einfache Analge tika. Bei entsprechendem<br />
Verdacht sollen grosszügig ein MRI und ein<br />
Laborscreening mit Eiweisselektrophorese<br />
durchgeführt werden.<br />
Tabelle 2. Übersicht: unspezifische Rückenschmerzen.<br />
Unspezifischer<br />
Rückenschmerz<br />
Hauptsymptom Untersuchungsbefund Bildgebung<br />
Facettensyndrom<br />
Schmerzcharakter analog einer<br />
aktivierten Arthrose (Anlaufschmerz,<br />
morgendliche Akzentuierung)<br />
Schmerzprovokation durch<br />
kombinierte Extension, Lateralflexion<br />
und Rotation<br />
Schmerzprovokation bei<br />
Druck auf die Facettengelenke<br />
in Bauchlage<br />
Facettenhypertrophie<br />
Aktivierung der Facettengelenke<br />
( Erguss und Knochenödeme)<br />
im MRI<br />
Diskogenes Syndrom<br />
Schmerzverstärkung durch<br />
Flexion<br />
Schmerzen beim längeren<br />
Sitzen<br />
Schmerzverstärkung durch<br />
LWS-Flexion und durch Sit-up-<br />
Test (Rumpfbeuge)<br />
Verschmälerung des Zwischenwirbelraumes<br />
im Röntgen<br />
«Black disc», Anulus-fibrosus-Riss<br />
und Protrusionen im MRI<br />
ISG-Syndrom<br />
einseitiger Gesässschmerz<br />
Besserung durch Entlastung wie<br />
Anheben des Beines/Gesässes<br />
positive ISG-Tests (Blockierungsphänomene,<br />
positive Stresstests)<br />
ISG-Arthrose<br />
<strong>No</strong>rmalbefund bei funktionellen<br />
Problemen<br />
Instabilitäts syndrom<br />
belastungsabhängige Schmerzen,<br />
insbesondere bei Erschütterungen<br />
und ruckartigen Bewegungen<br />
abnormaler spinaler Rhythmus<br />
wie Kletterphänomen beim Aufrichten<br />
aus gebückter Haltung<br />
Spondylolisthesis mit oder<br />
ohne Instabilität in Flexionsund<br />
Exten sionsstellung im<br />
Röntgenbild<br />
Erosive Osteochondrose im MRI<br />
Myofasziales Syndrom<br />
Angabe diffuser Schmerzen<br />
Schmerzverstärkung nach<br />
körperlicher Belastung<br />
diffuse Weichteildolenzen, Tendomyosen<br />
und Triggerpunkte<br />
Zeichen der Schmerzausweitung<br />
mit Generalisierungstendenz und<br />
Schmerzen bereits bei leichter<br />
Berührung<br />
<strong>No</strong>rmalbefund<br />
58<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
t j Wirbelgleiten<br />
Perspectives<br />
Osteophyt<br />
Facettengeles/<br />
Ligamentum-flavum<br />
Hypertrophie<br />
Abbildung 5. Wirbelsäulenpathologien.<br />
Infektionen<br />
Die wichtigsten infektiösen Ursachen für<br />
Rückenschmerzen sind die Spondylodiszitis,<br />
der Herpes zoster und die Lyme-Radikulitis.<br />
Die letzteren beiden imponieren als<br />
lumboradikuläres Syndrom. Die Spondylodiszitis<br />
ist zu erwägen bei entsprechenden<br />
Symptomen und Risikofaktoren wie Immunsuppression,<br />
vorbestehende Infektion,<br />
postinterventionell oder intravenöser Drogenkonsum<br />
[16]. Der Herpes zoster ist aufgrund<br />
der vorhandenen Hautveränderungen<br />
meist einfach zu diagnostizieren; bei<br />
Schmerzbeginn können solche aber noch<br />
fehlen. Die Lyme-Radikulitis ist seltener; sie<br />
tritt erst mehrere Wochen nach einem Zeckenbiss<br />
auf und führt zu segmentalen, neuropathisch<br />
anmutenden Schmerzen. Unbehandelt<br />
können sich Paresen entwickeln.<br />
Die häufigsten «unspezifischen»<br />
Rückenschmerzen<br />
Facettensyndrom<br />
Die Angaben zur Häufigkeit des Facettensyndroms<br />
schwanken stark; eine facettogene<br />
Ursache wird bei chronischen lumbalen<br />
Rückenschmerzen in 10 – 40 % angenommen.<br />
Meistens liegen eine Arthrose oder eine<br />
mechanische Überlastung der Facettengelenke<br />
vor; zu letzterer führen eine lumbale<br />
Hyperlordose, Dysbalancen mit Verkürzungen<br />
der Hüftbeuger sowie eine Insuffizienz<br />
der Rückenstabilisatoren. Die Spondylarthrose<br />
kann durch eine Bandscheibendegeneration<br />
begünstigt werden, indem durch<br />
die Höhenminderung des Bandscheibenfaches<br />
die segmentale Kraftübertragung erhöht<br />
wird. Der Schmerz ist in der Regel lumbal<br />
lokalisiert und strahlt häufig ein- oder<br />
beidseitig pseudoradikulär aus. Für eine<br />
Spondylarthrose spricht auch der Schmerzcharakter<br />
einer aktivierten Arthrose mit<br />
frühmorgendlichem Schmerz, Anlaufschmerzen<br />
und Besserung durch Bewegung.<br />
\ rn,oo,eS=<br />
I zentrale Stenose<br />
Diskushernie<br />
Zudem werden statische Belastungen wie<br />
längeres Stehen und Sitzen als unangenehm<br />
empfunden. Nachts wird häufig ein Umlagern<br />
erforderlich. Klinisch kann durch eine<br />
Konvergenzprüfung mit gleichzeitiger Extension,<br />
Rotation und Lateralflexion der<br />
Schmerz provoziert werden, zudem kann in<br />
Bauchlage bei Druck auf die Facettengelenke<br />
der Schmerz ausgelöst werden [17].<br />
Diskogenes Syndrom<br />
Das diskogene Syndrom beruht auf Pathologien<br />
der Bandscheibe. Durch physiologische<br />
Alterung, Übergewicht und ungünstige<br />
Statik kommt es zu degenerativen<br />
Veränderungen mit Verschmälerung der<br />
Bandscheibe und Fissur- und Rissbildung.<br />
Bei konventionell-radiologisch isolierten<br />
Bandscheibenverschmälerungen spricht<br />
man von Chondrose, bei begleitenden subchondralen<br />
Sklerosierungen der angrenzenden<br />
Wirbelkörper von Osteochondrose.<br />
Die Prävalenz von symptomatischen Bandscheibenveränderungen<br />
ist hoch und wird<br />
mit bis zu 40 % angegeben [18]. Die Schmerzentstehung<br />
wird vordergründig durch<br />
Neovaskularisation und vermehrte Innervation<br />
der degenerierten Bandscheibe erklärt<br />
[19]. Das Leitsymptom ist der Schmerz<br />
Zusammenfassung<br />
in Zusammenhang mit axialer Belastung,<br />
sodass die Patienten häufig über Schmerzen<br />
beim Sitzen und bei Rumpfflexionsbewegungen<br />
klagen. Der Schmerz kann<br />
lumbal lokalisiert sein oder auch pseudoradikulär<br />
ausstrahlen. Diagnostisch stark<br />
erschwerend ist, dass die Korrelation zwischen<br />
den Beschwerden und den radiolo <br />
g ischen Veränderungen inkonsistent ist<br />
[20]; eine Band scheiben degeneration<br />
bleibt häufig asymptomatisch. Durch die<br />
Bandscheibendegeneration wird sekundär<br />
auch die Wirbelsäulenstatik verändert, sodass<br />
es zu Aktivier ungen oder Fortschreiten<br />
von Spondylarthrosen und zu Fehlformen<br />
kommen kann.<br />
ISG-Syndrom<br />
Etwa 15 – 25 % der lumbalen Rückenschmerzen<br />
werden auf ein ISG(Iliosakralgelenk)<br />
Syndrom zurückgeführt [21]. Hinweisend<br />
sind einseitige Gesässschmerzen mit oder<br />
ohne pseudoradikuläre Schmerzen, welche<br />
bei vermehrter Belastung wie beim Einbeinstand<br />
oder beim Sitzen zunehmen, respektive<br />
sich bei Entlastung wie Anheben<br />
der betroffenen Gesässseite im Sitzen bessern.<br />
Eine Bein längen differenz, anstrengende<br />
körperliche Be tätigung, Gangstörungen,<br />
eine Skoliose, lumbale Spondylodesen<br />
und eine Schwangerschaft sind Umstände,<br />
welche zu einem ISG-Syndrom führen können.<br />
Dieses mechanische ISG-Syndrom<br />
muss von der entzündlichen Sakroiliitis abgegrenzt<br />
werden.<br />
Instabilitätssyndrom<br />
Darunter fassen wir Syndrome zusammen,<br />
bei denen es radiologisch zu einem Verschieben<br />
der benachbarten Wirbel körper<br />
oder zu einer verminderten Schiebebelastbarkeit<br />
infolge einer erosiven Osteochondrose<br />
kommt. Durch Röntgenaufnahmen<br />
in Flexions- und Extensionsstellung<br />
kann das Ausmass der Spondylolisthesis<br />
Lumbale Rückenschmerzen sind eine klinische Herausforderung. Eine möglichst genaue<br />
Diagnose ist sowohl für den behandelnden Arzt als auch für den Patienten wichtig. Mit<br />
einer fundierten Untersuchung ist es vielfach möglich, auch die weniger spezifischen<br />
Rückenschmerzen (die sogenannten «unspezifischen Rückenschmerzen») einzugrenzen<br />
und sie einem klinischen Syndrom zuzuordnen.<br />
Abstract: Lower Back Pain – Specific or <strong>No</strong>n-Specific?<br />
Lower back pain is a challenge. A diagnosis that is as accurate as possible is significant for<br />
both the treating physician and the patient. With a precise examination, it is often possible<br />
to narrow down even the less specific back pain (the socalled “non-specific back pain”) and<br />
assign it to a clinical syndrome.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 59
Perspectives<br />
bestimmt werden. Im Erwachsenenalter<br />
führen in der Regel degenera tive Bandscheibenverschmälerungen<br />
zur veränderten<br />
Wirbelsäulenstatik und so zum<br />
Gleitphänomen [17]. Die Symptome sind<br />
vielfältig. Typisch ist ein belastungsabhängiger<br />
Schmerz vor allem bei Erschütterungen<br />
(z. B. Stolpern) oder ruckartigen<br />
Bewegungen. Daneben kann eine<br />
Spondylolisthesis durch Einengung des<br />
Spinalkanals (auch alleinig rezessal) und<br />
der Nervenwurzeln radikuläre Symptome<br />
bis zu neurologischen Ausfällen auslösen.<br />
Eine erosive Osteochondrose kann aber<br />
auch die Symptome einer aktivierten Arthrose<br />
hervorrufen.<br />
Myofasziales Syndrom<br />
Myofasziale Rückenschmerzen sind gekennzeichnet<br />
durch zumeist diffuse Druckdolenzen<br />
der Muskulatur, Faszien, Bänder<br />
und Sehnenansätze. Sie werden durch lokale<br />
mechanische Belastungen, prolongierte<br />
nozizeptive Schmerzen und auch psychische<br />
Belastungsfaktoren getriggert. Die Angabe<br />
einer Prävalenz ist schwierig, da das<br />
myofas ziale Syndrom häufig kombiniert<br />
mit strukturellen Patho logien auftritt wie<br />
degenerative Befunde oder Hyper- und Hypomobilität.<br />
Bei der Untersuchung finden<br />
sich neben den schmerzhaften Tendomyosen<br />
Störungen der Haltungs- und Bewegungskontrolle<br />
mit abgeschwächter und<br />
verkürzter Muskulatur sowie Zeichen der<br />
Schmerzausweitung und zentralen Sensibilisierung.<br />
Assoziationen mit Allgemeinerkrankungen<br />
wie zum Beispiel der Hashimoto-Thyreoiditis<br />
sind beschrieben [17, 22].<br />
Weitere Syndrome<br />
Daneben gibt es weitere Syndrome, von<br />
denen einige der Vollständigkeit halber<br />
kurz erwähnt werden sollen. Die Auflistung<br />
des gesamten Spektrums würde aber<br />
den Rahmen sprengen.<br />
Rückenschmerzsyndrome aufgrund<br />
einer Wirbelsäulenfehlform<br />
Dazu werden die idiopathische und degenerative<br />
Skoliose gezählt sowie der Zustand<br />
nach Morbus Scheuermann, bei<br />
welchem aufgrund einer Wachstumsstörung<br />
im Jugend alter die ventralen Deckund<br />
Bodenplatten langsamer wachsen<br />
und sich dadurch Keilwirbel und eine verstärkte<br />
Brustkyphose entwickeln können.<br />
Rückenschmerzsyndrome bei<br />
Störungen der Haltungskontrolle<br />
und Haltungsinsuffizienz<br />
Dieses Syndrom kommt häufig kombiniert<br />
mit dem myofaszialen Syndrom, einer<br />
Hypermobilität und auch degenerativen<br />
Syndromen vor. Kennzeichen sind die verminderte<br />
segmentale und globale Stabilisierungsfähigkeit<br />
und die Hyperlordose.<br />
Rückenschmerzsyndrom bei<br />
Hypermobilität<br />
Davon sind insbesondere jüngere Patienten<br />
betroffen. Durch eine verminderte ligamentäre<br />
Stabilisierung und Führung<br />
der Bewegungssegmente kommt es zu<br />
Überlastungssituationen und myofaszialen<br />
Funktionsstörungen.<br />
Pract. med. Franziska Graf<br />
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60<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
My Way<br />
Chimie ou médecine?<br />
Photos: màd<br />
On ne naît pas étudiante, c’est<br />
pourquoi une brève présentation<br />
s’impose: enfant unique,<br />
je suis née en 1953 à Prague<br />
d’un père juriste et d’une mère économiste.<br />
Ils étaient certes tous deux universitaires,<br />
mais n’avaient aucun lien avec<br />
la médecine. <strong>No</strong>us n’avions pas non plus<br />
de médecins dans la famille, à l’exception<br />
d’une amie de mes parents, qui a joué<br />
un rôle déterminant dans ma décision<br />
d’étudier la médecine.<br />
J’ai eu une enfance insouciante – du<br />
moins jusqu’à l’écrasement du Printemps<br />
de Prague à l’été 1968, lorsque les forces<br />
armées du Pacte de Varsovie ont envahi<br />
mon pays et enterré l’espoir d’une société<br />
ouverte. Des événements géopolitiques<br />
allaient, pour la première fois, influencer<br />
ma vie future. Après avoir demandé<br />
l’asile en Suisse, je suis arrivée à Glaris<br />
à l’âge de 16 ans et à peine un an plus tard<br />
à Zurich, où j’ai obtenu ma maturité de<br />
type C en 1972. J’ai toujours su que je<br />
voulais étudier, mais j’avais de la peine<br />
à choisir – tant de choses m’intéressaient.<br />
Peu avant que je ne m’inscrive pour des<br />
études de chimie à l’EPF de Zurich, nous<br />
avons reçu la visite de l’amie médecin<br />
évoquée précédemment. Elle m’a interrogée<br />
sur mes projets d’études et j’ai<br />
répondu poliment que les études de<br />
médecine, certainement très passionnantes,<br />
n’étaient malheureusement<br />
pas envisageables pour moi, car je ne<br />
supportais pas la vue du sang et serais<br />
incapable de faire une prise de sang,<br />
et encore moins d’opérer. Elle s’est<br />
contentée de rire, a relativisé mes craintes<br />
et m’a encouragée à essayer quand même.<br />
Je lui en serai éter nellement reconnaissante!<br />
Lorsque j’ai commencé mes études<br />
de médecine à Zurich, nous étions<br />
46 femmes et 210 hommes – quelle<br />
différence par rapport à aujourd’hui,<br />
un demi-siècle plus tard! Les six années<br />
d’études étaient intenses et les examens<br />
difficiles, car il n’y avait pas de numerus<br />
clausus et la sélection se faisait lors du<br />
premier, du deuxième et même parfois<br />
du troisième propédeutique. Je consacrais<br />
le temps qu’il me restait à divers<br />
petits boulots, à des activités sportives<br />
comme le plongeon et le volley-ball<br />
à l’Akademischer Sportverband Zürich<br />
(ASVZ) et aux sorties le week-end.<br />
La première moitié de mes études a été<br />
marquée par mes premières expériences<br />
de colocation, suivies des aléas de<br />
la vie commune avec mon petit ami de<br />
l’époque. <strong>No</strong>us avons surmonté les<br />
obstacles et sommes toujours les meilleurs<br />
amis du monde – après plus de<br />
41 ans de mariage.<br />
Mais ne parlons pas trop vite.<br />
Un souvenir marquant de mes années<br />
d’études reste pour moi la mort soudaine<br />
d’un camarade pendant les travaux de<br />
dissection du cours d’anatomie. Son cœur<br />
a lâché, malgré une réanimation immédiate.<br />
L’autopsie a révélé l’existence d’une<br />
tumeur embryonnaire du myocarde qui<br />
n’avait pas été détectée jusqu’alors, et<br />
c’est un miracle qu’il ait atteint l’âge<br />
adulte. Trois ans plus tard, un autre ami<br />
proche est décédé dans un accident<br />
pendant son année d’études à option.<br />
Lors de l’examen fédéral, nous avons<br />
dû recomposer notre groupe de quatre,<br />
car nous avions perdu les deux amis<br />
avec lesquels nous bûchions encore pour<br />
le premier examen propédeutique.<br />
La dure réalité nous avait définitivement<br />
rattrapés et avait donné une nouvelle<br />
dimension à notre choix professionnel.<br />
Entre bachotage, petits jobs, plongeon et fêtes:<br />
Klara Landau se souvient de ses années<br />
d’études en médecine comme d’une période<br />
très intense, mais aussi très belle.<br />
Klara Landau<br />
Professeur émérite<br />
d’ophtalmologie,<br />
Klara Landau a été la<br />
première femme à<br />
diriger une clinique de<br />
l’Hôpital universitaire<br />
de Zurich. Elle raconte<br />
son parcours en six<br />
étapes.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 61
mediservice<br />
Boîte aux lettres<br />
Interdiction des téléphones<br />
portables: quels sont les droits<br />
des enseignants?<br />
AXA-ARAG<br />
AXA-ARAG propose aux membres<br />
de mediservice une assurance de<br />
protection juridique à des conditions<br />
avantageuses.<br />
Si vous avez des questions, n’hésitez<br />
pas à vous adresser à votre interlocuteur<br />
chez mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
par téléphone au 031 350 44 22<br />
ou par e-mail à l’adresse info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />
Lorsque les élèves utilisent le téléphone portable en salle de classe, les enseignants peuvent<br />
le confisquer, à condition qu’il existe une base légale correspondante.<br />
Ma fille m’a raconté<br />
que les enseignants de<br />
son école confisquent<br />
régulièrement les<br />
téléphones portables d’élèves.<br />
Est-ce autorisé? Et si oui, à quelles<br />
conditions?<br />
Les enseignants sont autorisés à confisquer<br />
les téléphones portables pour autant<br />
qu’il existe une base légale correspondante<br />
et que les élèves contreviennent<br />
à une interdiction d’utilisation.<br />
La plupart des écoles ont intégré des<br />
règles relatives à l’utilisation des appareils<br />
électroniques dans leur règlement<br />
intérieur.<br />
Souvent, l’interdiction d’utilisation<br />
concerne tous les appareils électroniques<br />
tels que les téléphones portables, les<br />
lecteurs MP3, etc.<br />
Un règlement intérieur constitue<br />
une base juridique suffisante pour ce type<br />
de réglementation.<br />
Les interdictions générales d’utilisation<br />
des téléphones portables et<br />
d’autres appareils électroniques pendant<br />
les activités scolaires ou leur confiscation<br />
en cas de non-respect d’une telle prescription<br />
peuvent être justifiées par le<br />
«but de l’établissement scolaire», à savoir<br />
le bon fonctionnement de l’école.<br />
Pour autant que le règlement intérieur<br />
le prévoie, la confiscation peut<br />
également avoir lieu pendant la pause<br />
et sur l’ensemble de l’enceinte de l’école.<br />
La direction de l’école ne peut toutefois<br />
pas lui interdire d’apporter son téléphone<br />
portable à l’école.<br />
En règle générale, l’enseignant<br />
restitue le téléphone portable à l’élève le<br />
jour même, au plus tard après les cours.<br />
Le règlement intérieur devrait fixer<br />
la durée de l’emménagement et de la<br />
restitution. En règle générale, plus la<br />
confiscation d’un téléphone portable<br />
dure longtemps, plus il est difficile de la<br />
justifier par le but de l’établissement<br />
scolaire. En d’autres termes, dans le cadre<br />
d’une appréciation judiciaire, les chances<br />
d’un élève qui s’oppose à l’enrôlement<br />
en justice augmentent chaque jour passé.<br />
Leo Loosli,<br />
juriste chez AXA-ARAG, expert<br />
en droit des contrats, droit<br />
successoral, droit de la famille<br />
et droit des personnes<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
62<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
Autopartage –<br />
qui paie en cas<br />
d’accident?<br />
L’autopartage est bon pour l’environnement et le porte-monnaie.<br />
Quels sont les points à observer? Faut-il conclure une assurance particulière?<br />
Et qui prend en charge les dommages?<br />
Association Suisse d’Assurances (ASA)<br />
Les personnes qui utilisent un véhicule d’autopartage sont normalement assurées par l’exploitant de la flotte.<br />
Il faut cependant s’informer sur la situation en matière d’assurance avant de conclure un contrat.<br />
Photos: Adobe Stock<br />
L’autopartage est un modèle<br />
commercial dans lequel les véhicules<br />
sont utilisés par plusieurs<br />
personnes. Il en résulte<br />
un bénéfice écologique, mais aussi économique,<br />
car les frais fixes pour l’acquisition,<br />
l’entretien et l’assurance sont réduits<br />
ou répartis sur un plus grand nombre<br />
de personnes. L’autopartage est généralement<br />
proposé comme un service commercial:<br />
les clientes et clients achètent auprès<br />
de l’exploitant d’un système de réservation<br />
de voitures un accès à sa flotte de véhicules.<br />
Les véhicules sont utilisés dans<br />
le cadre d’un règlement de l’entreprise<br />
d’autopartage. Celle-ci est généralement<br />
organisée en coopérative ou association.<br />
Le contrat d’utilisation s’appuie sur les<br />
conditions générales (CG) de l’entreprise<br />
d’autopartage.<br />
L’assurance est l’affaire de l’entreprise<br />
d’autopartage<br />
Il est important de s’informer sur la situation<br />
en matière d’assurance avant de<br />
conclure un contrat avec une entreprise<br />
d’autopartage. En tant que détenteur des<br />
véhicules, l’exploitant de la flotte est tenu<br />
d’assurer chaque voiture conformément<br />
aux prescriptions du droit suisse sur la circulation<br />
routière. Généralement, le détenteur<br />
conclut, en plus de l’assurance responsabilité<br />
civile obligatoire, une assurance<br />
casco complète. Les franchises en<br />
cas de dommage doivent être assumées<br />
par l’utilisateur du véhicule et peuvent le<br />
plus souvent être réduites (moyennant un<br />
supplément). Il n’est donc pas nécessaire<br />
de conclure une couverture d’assurance<br />
supplémentaire par le biais de l’assurance<br />
véhicules à moteur (responsabilité civile,<br />
casco) ou de l’assurance responsabilité civile<br />
privée de l’utilisatrice ou de l’utilisateur<br />
pour les dommages causés aux véhicules<br />
d’autopartage. En effet, ceux-ci sont<br />
couverts par l’assurance de l’entreprise<br />
d’autopartage (selon les CG valables) pendant<br />
la durée d’utilisation convenue.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 63
Medpension<br />
Bien choisir<br />
sa caisse de<br />
pension<br />
La question de la prévoyance est omniprésente, qu’il s’agisse<br />
de maintenir le revenu à l’âge de la retraite, de le protéger<br />
en cas de perte de gain due à l’invalidité ou encore pour les survivants<br />
en cas de décès. Bien choisir sa caisse de pension est une tâche<br />
à ne pas prendre à la légère.<br />
Adrian Leiggener, Responsable Distribution, Marketing et Communication, Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />
En Suisse, la prévoyance vieillesse<br />
repose sur trois piliers.<br />
Ainsi, outre la prévoyance vieillesse<br />
étatique obligatoire AVS/AI<br />
(assurance-vieillesse, survivants et invalidité),<br />
la prévoyance professionnelle (caisse<br />
de pension) ainsi que la prévoyance privée<br />
facultative relèvent également de celle-ci.<br />
La caisse de pension constitue le<br />
deuxiè me des trois piliers de ce système.<br />
Avec l’AVS, son rôle est d’assurer un niveau<br />
de vie suffisant aux assurés à l’âge de<br />
la retraite, en cas d’incapacité de travail<br />
due à l’invalidité, mais aussi aux survivants<br />
en cas de décès. Les employeurs sont<br />
libres de choisir leur institution de prévoyance<br />
professionnelle comme d’en<br />
changer, à la condition que celle-ci soit<br />
reconnue par la loi fédérale sur la prévoyance<br />
professionnelle vieillesse, survivants<br />
et invalidité (LPP).<br />
Trouver l’institution de prévoyance<br />
adéquate<br />
Au vu du grand nombre d’institutions et<br />
de la diversité de leurs prestations, choisir<br />
la bonne caisse de pension se révèle généralement<br />
une tâche ardue et fastidieuse. Il<br />
convient donc d’examiner une multitude<br />
d’indicateurs et de comparer certaines<br />
prestations. A cet effet, il est judicieux de<br />
se pencher régulièrement sur les solutions<br />
de prévoyance existantes et de les confronter<br />
à celles d’autres caisses de pension.<br />
Dans un contexte de comparaison des institutions,<br />
il est conseillé de s’intéresser à<br />
un ensemble de critères et de paramètres<br />
tant quantitatifs que qualitatifs.<br />
Parallèlement aux indicateurs, la<br />
qualité des prestations revêt également<br />
une grande importance pour les prestataires<br />
médicaux et les cabinets dans leur<br />
appréciation d’une caisse de pension. Ces<br />
prestations doivent contribuer à ce que<br />
l’institution de prévoyance puisse répondre<br />
aux exigences spécifiques du cabinet<br />
médical, mais aussi combler les éventuelles<br />
lacunes de prévoyance. A cette fin,<br />
des solutions de prévoyance variées, un<br />
suivi personnalisé ainsi qu’une expérience<br />
de longue date dans le domaine médical<br />
sont des facteurs déterminants.<br />
En Suisse, le choix se fait parmi plus<br />
de 2000 institutions de prévoyance dont le<br />
portefeuille de prestations et les conditions<br />
peuvent sensiblement varier.<br />
Obligation des cabinets médicaux d’adhérer à une caisse de pension<br />
La prévoyance professionnelle est obligatoire<br />
pour la plupart des employés salariés<br />
soumis à l’AVS. Elle est néanmoins facultative<br />
pour les indépendants.<br />
Sont par exemple considérés comme<br />
indépendants le/la propriétaire d’un<br />
cabinet médical ou un/e physiothérapeute<br />
disposant de son propre centre, et dont<br />
l’entreprise est enregistrée en tant que<br />
raison individuelle, et non comme Sàrl<br />
ou SA. Certains collaborateurs salariés<br />
sont par ailleurs exempts de l’obligation<br />
d’adhésion:<br />
– les employés dont le revenu est inférieur<br />
à CHF 22 050.– (état <strong>2024</strong>)<br />
– les actifs au bénéfice d’un contrat à<br />
durée déterminée d’une durée maximale<br />
de trois mois<br />
– les employés présentant une incapacité<br />
de gain d’au moins 70% selon le régime<br />
de l’assurance invalidité<br />
Les prestataires médicaux employant<br />
des collaborateurs soumis à l’assurance<br />
obligatoire sont tenus d’adhérer à l’une<br />
des caisses de pension reconnues<br />
par la LPP.<br />
64<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Medpension<br />
Le guide «Bien choisir sa caisse de pension»<br />
part de ce constat et accompagne les<br />
prestataires médicaux, les hôpitaux ainsi<br />
que les cabinets dans leur prise de décision.<br />
Il les aide à évaluer la caisse de pension la<br />
plus adaptée d’après des critères objectifs,<br />
de manière à ce que leur choix soit le résultat<br />
d’une approche méthodique.<br />
Le guide gratuit est disponible sur:<br />
www.medpension.ch/fr/blog-actualités/comparaison-des-caisses-de-pension<br />
Pour plus d’informations<br />
Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />
Brunnhofweg 37, Case postale 319,<br />
3000 Berne 14, tél. 031 560 77 77<br />
info@medpension.ch<br />
www.medpension.ch<br />
Indicateurs pertinents pour l’évaluation<br />
Photo: Adobe Stock<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 65
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 1 • 43 e année • Février <strong>2024</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Tél. 031 350 44 88<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />
Rédaction<br />
Regula Grünwald (rédactrice en chef),<br />
Patrick Cernoch, Maya Cosentino, Kerstin Jost,<br />
Fabian Kraxner, Bianca Molnar, Patricia<br />
Palten, Léo Pavlopoulos, Lukas Staub,<br />
Tharshika Thavayogarajah, Anna Wang<br />
Comité directeur <strong>asmac</strong><br />
Angelo Barrile ( président), Severin Baerlocher<br />
(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz (vice- présidente),<br />
Christoph Bosshard (invité permanent), Clara<br />
Ehrenzeller (swimsa), Marius Grädel-Suter,<br />
Fabrice Juchler, Fabian Kraxner, Richard<br />
Mansky, Loredana Mitruccio (swimsa),<br />
Gert Printzen, Svenja Ravioli, Patrizia Rölli,<br />
Martin Sailer, Jana Siroka<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />
Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />
info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />
Maquette<br />
Oliver Graf<br />
Illustration de la page de couverture<br />
Stephan Schmitz<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
Markus Haas, Tiefenaustrasse 2,<br />
8640 Rapperswil, Tél. 044 928 56 53,<br />
vsao@fachmedien.ch<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 750<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
2023: 21 648 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 2/<strong>2024</strong> paraîtra en<br />
<strong>février</strong> <strong>2024</strong>. Sujet: Système.<br />
© 2023 by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR<br />
ASMAC section fribourgeoise, Rue du Marché 36, 1630 Bulle,<br />
presidence@asmaf.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, info@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />
lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />
info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />
ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />
tél. 031 350 44 88<br />
ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />
Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />
tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VD<br />
VS<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
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Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ZH/SH<br />
VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />
Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />
susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />
Publication<strong>2024</strong><br />
CIBLÉ<br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association médias suisses<br />
66<br />
1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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