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Journal asmac No 1 - février 2024

Vide – Angoissant et libérateur Politique - Le modèle 42+4 gagne du terrain Hypertension - Tout sous contrôle? Maux de dos - Un défi clinique

Vide – Angoissant et libérateur
Politique - Le modèle 42+4 gagne du terrain
Hypertension - Tout sous contrôle?
Maux de dos - Un défi clinique

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<strong>Journal</strong><br />

N o 1, <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Vide<br />

Angoissant<br />

et libérateur<br />

Page 32<br />

Politique<br />

Le modèle 42+4<br />

gagne du terrain<br />

Page 6<br />

Hypertension<br />

Tout sous<br />

contrôle?<br />

Page 52<br />

Maux de dos<br />

Un défi clinique<br />

Page 55


Médecine<br />

Interne Générale<br />

Update Refresher<br />

19. – 22.03.<strong>2024</strong> Genève<br />

04. – 07.06.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

04. – 07.12.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

31 h<br />

Médecine Interne<br />

Update Refresher<br />

05. – 09.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

40 h<br />

Bonus FOMF<br />

Code*<br />

INVSAO0224<br />

Médecin de famille<br />

Journées de<br />

formation continue<br />

26. – 27.09.<strong>2024</strong> Montreux<br />

14 h<br />

Cardiologie<br />

Update Refresher<br />

13. – 14.06.<strong>2024</strong> Livestream<br />

14 h<br />

Endocrinologie-<br />

Diabétologie<br />

Update Refresher<br />

06. – 07.06.<strong>2024</strong> Livestream<br />

14 h<br />

Gynécologie<br />

Update Refresher<br />

06. – 07.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

14 h<br />

Pédiatrie<br />

Update Refresher<br />

06. – 08.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

21 h<br />

Psychiatrie et<br />

Psychothérapie<br />

Update Refresher<br />

06. – 08.11.<strong>2024</strong> Lausanne<br />

21 h<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch | www.fomf.ch<br />

Présence sur place ou participation via Livestream<br />

* valable jusqu’au dernier jour du cours, 10 CHF sur la réservation du cours & l’adhésion, non remboursable rétroactivement<br />

«Lors du choix du média,<br />

nous veillons à la qualité, au taux<br />

de pénétration et à l’impact.<br />

La certification Q nous aide<br />

dans cette démarche.»<br />

ANJA HÄNNI<br />

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Sommaire<br />

Vide<br />

Angoissant et libérateur<br />

Illustration de la page de<br />

couverture: Stephan Schmitz<br />

Editorial<br />

5 Un vide éblouissant<br />

Politique<br />

6 Des signaux encourageants<br />

pour le modèle 42+4<br />

9 L’essentiel en bref<br />

Formation postgraduée/<br />

Conditions de travail<br />

10 «C’est le propre des médecins que<br />

d’être soumis à une forte pression»<br />

13 Autres pays, autre médecine?<br />

La médecine d’urgence dans une<br />

métropole<br />

16 Next Level<br />

Une communication efficace centrée<br />

sur le patient<br />

21 Apprendre à chercher<br />

Perspectives<br />

52 Actualités sur l’hypertension:<br />

Maîtriser l’hypertension<br />

ne va pas de soi<br />

55 Aus der «Therapeutischen<br />

Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />

Rückenschmerzen – Spezifisch<br />

oder unspezifisch?<br />

61 My Way<br />

mediservice<br />

62 Boîte aux lettres<br />

63 Autopartage – qui paie<br />

en cas d’accident?<br />

64 Bien choisir sa caisse<br />

de pension<br />

66 Impressum<br />

<strong>asmac</strong><br />

22 Sauvegarder la réputation de la<br />

profession médicale<br />

24 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

29 <strong>asmac</strong>-Inside<br />

30 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Point de mire: Vide<br />

32 Le mirage de la déconnexion<br />

34 Des portes vers l’inconnu<br />

38 «Un sentiment difficile à supporter»<br />

41 Faire du neuf avec du vieux<br />

44 La page blanche<br />

46 La beauté des lieux abandonnés<br />

50 Eloge de la lenteur<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>: nous cherchons de nouveaux membres<br />

pour la rédaction<br />

Vous avez de multiples centres d’intérêt et vous voulez marquer le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

de votre empreinte?<br />

Si vous voulez vous faire une idée de notre travail, nous vous invitons cordialement à participer<br />

à une séance de la rédaction. Les principales tâches de la rédaction:<br />

• planification thématique des numéros<br />

• recherche d’auteurs<br />

• participation régulière aux séances (six séances du soir et une retraite)<br />

Cela vous intéresse? Écrivez-nous à l’adresse journal@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir de nouveaux visages.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 3


Annonces<br />

Du rire et du rêve<br />

pour nos enfants hospitalisés<br />

Grâce à vos dons, les enfants<br />

hospitalisés reçoivent chaque<br />

semaine la visite des docteurs<br />

Rêves. Merci pour votre soutien.<br />

www.theodora.ch<br />

©Pierre-Yves Massot<br />

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<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

En tant que membre de mediservice <strong>asmac</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />

un accès exclusif à un portail de l‘emploi en ligne et sur un agenda en ligne avec des offres de<br />

séminaires. En tant que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer à<br />

des congrès de carrière de très haut niveau. www.mediservice-<strong>asmac</strong>.ch


Editorial<br />

Un vide<br />

éblouissant<br />

Regula Grünwald<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Dansl’Antiquitégrecqueetaumoinsaudébutdel’Antiqui<br />

téromaine,lascriptiocontinuaétaitlemoded’écrituredo<br />

minant.L’unedescaractéristiquesdecetteécritureétait–<br />

commesonnoml’indique–l’écriturecontinue,sansespace.<br />

Afindemieuxreconnaîtrelesdifférentsmotsetdepouvoirainsicom<br />

prendreletexte,onlisaitgénéralementàhautevoix.<br />

En lisant ces lignes, vous aurez sans doute remarqué à quel point<br />

un peu de vide peut être bénéfique dans certains cas. Dans d’autres<br />

cas – par exemple lorsque, affamé, on se retrouve face à un réfrigérateur<br />

vide après la fermeture des magasins – nous le vivons un peu<br />

moins bien.<br />

<strong>No</strong>us reproduisons cette ambivalence de la notion de «vide» dans<br />

notre point de mire: dans le contexte de la méditation, dont l’un des<br />

objectifs est de faire l’expérience du silence, il a une connotation<br />

positive. Dans notre agenda, le temps libre et déstructuré est également<br />

apprécié, car il offre un terrain propice à la créativité et à l’oisiveté.<br />

En revanche, notre cerveau n’est pas très à l’aise avec les espaces<br />

vides, qu’il remplit inconsciemment d’interprétations afin de créer<br />

un monde «sensé». Et la sensation de vide intérieur dont souffrent<br />

souvent les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité<br />

borderline est difficile à supporter.<br />

Les espaces liminaux d’un film, à la fois familiers et troublants,<br />

ainsi que les lieux qui révèlent leur beauté envoûtante lorsqu’ils<br />

restent vides pendant une longue période, sont en soi quelque peu<br />

ambivalents. Enfin, dans le point de mire, nous nous intéresserons<br />

aux bouteilles vides et aux piles usagées – relativement neutres.<br />

La réduction du temps de travail est une préoccupation importante<br />

pour de nombreux membres de l’<strong>asmac</strong>. Une solution possible est<br />

la mise en œuvre de la semaine de 42+4 heures dans les hôpitaux –<br />

au lieu de la durée de travail réglementaire habituelle de 50 heures.<br />

Dans la rubrique «Politique», nous présentons la situation actuelle<br />

et ce que l’on peut attendre de la nouvelle année.<br />

La forte pression en termes de performance et les horaires de travail<br />

longs et irréguliers font qu’il est difficile pour de nombreux médecins<br />

de concilier profession et vie privée. Le bureau UND conseille gratuitement<br />

les membres de l’<strong>asmac</strong> dans ce cadre. Vous trouverez plus de<br />

détails à ce sujet à la rubrique «Formation postgraduée / Conditions<br />

de travail».<br />

Enfin, le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> <strong>2024</strong> vous attend avec quelques formats<br />

récurrents: quelles sont les expériences des membres de l’<strong>asmac</strong> à<br />

l’étranger? Et comment les chef(fe)s de clinique fraîchement diplômés<br />

peuvent-ils faire face aux défis transversaux de leur nouvelle<br />

fonction? <strong>No</strong>us consacrerons deux séries d’articles à ces questions.<br />

Dans la série «Apprendre à chercher», Lukas Staub, spécialiste en<br />

épidémiologie clinique et membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>,<br />

propose des conseils pratiques pour la recherche clinique. Enfin,<br />

Klara Landau, professeur émérite d’ophtalmologie et première directrice<br />

de clinique à l’Hôpital universitaire de Zurich, nous donne un<br />

aperçu de son parcours mouvementé à la rubrique «Perspectives».<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 5


Politique<br />

Des signaux encourageants<br />

pour le modèle 42+4<br />

La semaine de 42+4 heures a le vent en poupe.<br />

Cette situation réjouissante est aussi encouragée par les négociations<br />

pour une nouvelle convention collective de travail à Zurich et différentes<br />

interventions politiques à l’échelon cantonal et communal.<br />

Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Grâce aux interventions politiques, la durée de travail des médecins est aussi discutée au niveau<br />

parlementaire, par exemple au parlement cantonal de Zurich (à gauche) et de Lucerne (à droite).<br />

cier de meilleures conditions de travail.<br />

Les interventions politiques au niveau<br />

cantonal et communal sont aussi une voie<br />

prometteuse. Quatre exemples de l’année<br />

dernière l’illustrent.<br />

Au parlement cantonal zurichois, les<br />

parlementaires Patrick Hässig (PVL), Alan<br />

David Sanginés (PS), Josef Widler (Centre)<br />

et Benjamin Walder (Les Vert-e-s) ont déposé<br />

une question dans laquelle ils souhaitaient,<br />

notamment, connaître la position<br />

du gouvernement cantonal sur la semaine<br />

de 42+4 heures pour les médecins-assistant(e)s.<br />

Le gouvernement a répondu qu’il<br />

incombe aux partenaires sociaux de négocier<br />

les modèles de temps de travail, mais<br />

qu’il se réjouit que les hôpitaux «essaient<br />

de nouveaux modèles de temps de travail<br />

novateurs dans le respect des dispositions<br />

légales».<br />

Les arguments pour la semaine<br />

de 42+4 heures ne manquent<br />

pas (voir encadré). Rien d’étonnant<br />

donc que le modèle ait le<br />

vent en poupe. Un nombre croissant de<br />

cliniques le mettent en œuvre ou élaborent<br />

des plans dans ce sens: l’Institut de<br />

médecine intensive de l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich a introduit la semaine de<br />

42+4 heures comme projet pilote et a été<br />

récompensé par la Rose d’hôpital de l’<strong>asmac</strong><br />

pour ses efforts. Dans l’intervalle, le<br />

projet pilote est devenu normalité. Il est<br />

également prévu de l’étendre aux chef(fe)s<br />

de clinique. D’autres hôpitaux et cliniques<br />

lancent actuellement des projets pilotes,<br />

par exemple le Centre suisse des paraplégiques<br />

à <strong>No</strong>ttwil.<br />

Aux services psychiatriques de Winterthour<br />

(ipw), la semaine de 42+4 heures<br />

s’applique aux médecins-assistant(e)s depuis<br />

janvier <strong>2024</strong>. Elle est le résultat des<br />

négociations avec l’<strong>asmac</strong> Zurich rendues<br />

nécessaires à la suite de la résiliation par la<br />

section Zurich de la convention collective<br />

de travail (CCT) avec les hôpitaux zurichois<br />

pour la fin décembre 2023. Les discussions<br />

sur une nouvelle réglementation<br />

et une réduction de la durée réglementaire<br />

de travail à 42+4 heures par semaine se<br />

poursuivent avec les autres hôpitaux cantonaux<br />

(Hôpital universitaire de Zurich,<br />

Hôpital cantonal de Winterthour et Clinique<br />

psychiatrique universitaire de Zurich).<br />

L’<strong>asmac</strong> Zurich se donne, ainsi qu’à<br />

ses partenaires, jusqu’à la mi-<strong>2024</strong> pour<br />

conclure ces négociations.<br />

Interventions politiques dans<br />

trois cantons<br />

Il n’y a pas que la résiliation d’une CCT qui<br />

peut servir de point de départ pour négo-<br />

Réponse positive de l’exécutif<br />

communal de Zurich<br />

Dans la ville de Zurich, une motion déposée<br />

par les parlementaires communaux<br />

Patrick Hässig (PVL) et Reis Luzhinca (PS)<br />

demandait l’introduction de la semaine de<br />

42+4 heures pour les médecins-assistant(e)s<br />

dans les institutions de santé de la<br />

ville. L’exécutif communal a rejeté la motion<br />

pour des raisons juridiques, mais a<br />

indiqué qu’il était favorable à cette proposition.<br />

Et il a précisé qu’il «ne veut pas seulement<br />

des réglementations de travail attractives<br />

valables en ville, mais aussi au<br />

niveau cantonal ou fédéral», raison pour<br />

laquelle il exige une solution cantonale<br />

«pour que tous les hôpitaux disposent de<br />

conditions de départ identiques».<br />

Malgré cela, le parlement communal a<br />

transmis à une large majorité la motion à<br />

l’exécutif. Celui-ci doit donc présenter<br />

Photo: Services parlementaires du canton de Zurich<br />

6<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Photo: Chancellerie d’Etat Lucerne<br />

dans les deux ans un projet de loi limitant<br />

la durée hebdomadaire de travail pour les<br />

médecins-assistant(e)s dans les institutions<br />

de santé de la ville à 42 heures par<br />

semaine et garantissant quatre heures de<br />

formation postgraduée.<br />

Débats attendus à Zoug et à Lucerne<br />

Au parlement cantonal de Zoug, le groupe<br />

«Alternative - die Grünen» a déposé une<br />

interpellation se rapportant aux résultats<br />

du sondage de l’<strong>asmac</strong> auprès des membres<br />

et demandant notamment si le gouvernement<br />

cantonal approuverait l’introduction<br />

dans les hôpitaux zougois d’une durée de<br />

travail réduite et d’un temps de formation<br />

postgraduée fixe pour les médecins. Dans<br />

sa réponse, le gouvernement cantonal renvoie<br />

aux employeurs.<br />

«La responsabilité de la mise en œuvre<br />

de la protection de la santé incombe aux<br />

employeurs», écrit-il. Il précise également<br />

qu’il est dans leur intérêt «d’aménager le<br />

temps de travail dans le respect du cadre<br />

légal de manière à rester un employeur attractif».<br />

Le débat parlementaire sur cet objet<br />

n’a pas encore eu lieu. Il a été reporté à<br />

plusieurs reprises et était annoncé pour la<br />

fin janvier (après la clôture rédactionnelle<br />

de ce numéro).<br />

Dans le canton de Lucerne, la parlementaire<br />

Melanie Setz (PS) a déposé une<br />

intervention similaire en se référant aussi<br />

aux résultats du sondage de l’<strong>asmac</strong> pour<br />

connaître la position du gouvernement<br />

cantonal sur l’introduction du modèle<br />

42+4. Le gouvernement lucernois a aussi<br />

en premier lieu rappelé que la responsabilité<br />

incombait aux employeurs et qu’il défendait<br />

«la position que les hôpitaux sont<br />

tenus, au même titre que tous les autres<br />

employeurs, d’aménager leurs conditions<br />

de travail et déroulements de manière à<br />

éviter les cas de burn-out chez leurs collaborateurs».<br />

A Lucerne aussi, on ne sait pas<br />

encore comment le parlement réagira à<br />

cette réponse. Le débat a aussi été annoncé<br />

pour fin janvier (après la clôture rédactionnelle<br />

de ce numéro).<br />

Conseil pour la mise en œuvre<br />

sur le site web de l’<strong>asmac</strong><br />

Les exemples montrent que les interventions<br />

à l’échelon cantonal ou communal<br />

peuvent être un moyen efficace pour<br />

rendre attentif aux problèmes existants et<br />

aux solutions envisageables et éventuellement<br />

obtenir une amélioration.<br />

Vous trouverez de plus amples informations<br />

sur l’état actuel des négociations<br />

et interventions politiques, sur les conditions<br />

nécessaires et les avantages de l’introduction<br />

de la semaine de 42+4 heures<br />

ainsi que des conseils sur la manière dont<br />

les médecins peuvent s’engager pour réduire<br />

la durée réglementaire de travail<br />

dans leur hôpital sur notre site web sur<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/42plus4.<br />

@vsao<strong>asmac</strong><br />

Un modèle de temps<br />

de travail approprié<br />

La semaine de 42+4 heures pour les<br />

médecins-assistant(e)s, incluant<br />

42 heures de prestations au patient et<br />

quatre heures de formation postgraduée<br />

structurée, offre plusieurs avantages.<br />

Elle répond au besoin des médecins<br />

de réduire leur temps de travail et de<br />

mieux concilier profession et vie privée.<br />

La fatigue et le surmenage peuvent<br />

plus facilement être évités, ce qui est<br />

bon pour la santé et la motivation du<br />

personnel et qui augmente en même<br />

temps la qualité des soins et la sécurité<br />

des patients.<br />

Grâce à ce modèle de temps de travail,<br />

les employeurs sont mieux à même de<br />

respecter la loi sur le travail, étant donné<br />

que la durée maximale de travail de<br />

50 heures par semaine est nettement<br />

moins souvent dépassée lorsque la<br />

planification s’effectue avec un nombre<br />

d’heures réduit. De plus, les médecinsassistant(e)s<br />

peuvent plus facilement<br />

suivre la formation postgraduée structurée,<br />

vu qu’elle est planifiée de manière<br />

fixe. Tout cela donne aux hôpitaux avec<br />

une semaine de 42+4 heures un net<br />

avantage en termes de concurrence<br />

pour recruter les spécialistes par rapport<br />

à ceux qui continuent de planifier le<br />

travail sur une base de 50 heures hebdomadaires.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 7


Vos besoins, notre<br />

centre d’intérêt<br />

Visites<br />

Evaluations, salaires, horaires de<br />

travail, crèches, offres d’emploi<br />

et bien plus encore: medicus<br />

est le portail global pour votre<br />

carrière. Vous y trouverez le<br />

poste parfaitement adapté à vos<br />

attentes!<br />

Les hôpitaux et sections de<br />

l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />

informations importantes relatives<br />

aux conditions de travail.<br />

Toutefois, c’est vous qui apportez<br />

la contribution la plus importante:<br />

en évaluant de manière<br />

anonyme votre ancien employeur.<br />

Vous aidez ainsi les autres et<br />

profitez de leurs expériences.<br />

Quelle est la qualité de la formation<br />

postgraduée dans les cliniques?<br />

Les visites se penchent en détail<br />

sur cette question. Il y a toujours un<br />

membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />

de l’équipe d’experts. Les visites<br />

sur place permettent d’identifier les<br />

possibilités d’amélioration. Car en<br />

tant que membre, nous voulons que<br />

vous puissiez profiter d’une formation<br />

postgraduée de qualité.<br />

Si vous souhaitez accompagner<br />

des visites, envoyez un e-mail<br />

à visites@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />

saurez plus!<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />

www.medicus.ch<br />

Feedback-<br />

Pool<br />

Pour vous en tant que membre,<br />

elle est fondamentale: la formation<br />

postgraduée. C’est pourquoi nous<br />

réalisons régulièrement des sondages<br />

à ce sujet auprès de notre<br />

base. Grâce au Feedback-Pool,<br />

nous pouvons orienter notre travail<br />

de manière ciblée sur vos attentes.<br />

Vous voulez y participer?<br />

Alors écrivez un e-mail à<br />

secretariat@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />

Profession de<br />

médecin et famille<br />

• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />

profession?<br />

• Comment puis-je reprendre mon travail<br />

après mon congé maternité?<br />

• Comment puis-je surmonter les défis<br />

quotidiens?<br />

En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />

des réponses à ces questions avec notre<br />

coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />

assuré par le Bureau UND.<br />

044 462 71 23<br />

info@fachstelle-und.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique


Politique<br />

42+4 – Pas à pas,<br />

à tous les niveaux<br />

«My doctor says that I have a malformed public-duty gland<br />

and a natural deficiency in moral fibre», Ford muttered to himself,<br />

«and that I am therefore excused from saving Universes.»<br />

Extrait de «The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy»<br />

Photo: màd<br />

En lisant «The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy», on<br />

apprend que le nombre 42 apporte «the Answer to the<br />

Ultimate Question of Life, the Universe, and Everything».<br />

Même si nous y avons ajouté le nombre 4,<br />

nous ne sommes néanmoins pas en mesure de répondre à toutes<br />

les questions, problèmes et défis dans notre système de santé.<br />

Cela n’a d’ailleurs jamais été notre ambition. Contrairement<br />

à Arthur Dent au cours de son voyage à<br />

travers la galaxie, nous ne sommes pas de<br />

simples passagers. <strong>No</strong>us tenons le volant,<br />

au moins d’une main, et avons notre<br />

mot à dire sur l’itinéraire.<br />

L’année dernière, 42+4 en a interpellé<br />

plus d’un et parfois suscité<br />

de vives émotions. Certaines objections<br />

et questions étaient compréhensibles,<br />

d’autres moins. Bien des<br />

points ont pu être clarifiés et expliqués<br />

lors d’entretiens directs.<br />

42+4 est un modèle, une approche.<br />

Même si cela peut sembler<br />

futile, ces chiffres sont synonymes<br />

d’un profond changement de perspective.<br />

Planifier le travail des médecins avec<br />

un horaire de service hebdomadaire incluant<br />

42 heures de prestations au patient et quatre<br />

heures de formation postgraduée structurée présente<br />

plusieurs avantages. Le cadre légal en vigueur peut être respecté,<br />

ce qui ne nécessite pas d’autre justification ou explication<br />

puisqu’il s’agit d’une obligation pour chaque employeur et qui<br />

n’est que juste pour les employés. Ce modèle permet en même<br />

temps d’aménager la flexibilité nécessaire dans le travail<br />

quotidien des médecins. Celle-ci est d’ailleurs considérée, outre<br />

la charge de travail, comme la principale raison du dépassement<br />

de la durée maximale de travail et du nombre maximal d’heures<br />

supplémentaires. Pourtant, ce n’est qu’en cessant de planifier<br />

et de travailler systématiquement à flux tendus qu’il est possible<br />

de compenser dans une certaine mesure les heures supplémentaires<br />

et négatives.<br />

Avec le modèle 42+4, l’<strong>asmac</strong> souhaite donner plus de<br />

place aux activités médicales et à la formation postgraduée<br />

(notamment structurée). Ce devrait être dans l’intérêt de nous<br />

tous. Bien entendu, il ne suffit pas seulement de changer la<br />

planification pour atteindre cet objectif. Une planification<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

des services correcte et transparente est un élément important,<br />

mais d’autres efforts sont également nécessaires. Par exemple<br />

adapter et optimiser les processus, libérer les médecins des<br />

tâches non médicales voire superflues et, dans une certaine<br />

mesure, encourager un changement des mentalités chez les<br />

supérieurs hiérarchiques.<br />

L’année dernière, les choses ont déjà bougé.<br />

Le modèle 42+4 a pu être inscrit dans des<br />

conventions collectives de travail et dans<br />

des programmes de formation postgraduée.<br />

Ces signaux manifestes montrent<br />

que la volonté de s’engager dans<br />

cette voie est large. De plus en plus<br />

d’hôpitaux et de cliniques adaptent<br />

leurs modèles de travail et de<br />

planification, ce qui leur permet<br />

aussi de se positionner comme des<br />

employeurs attractifs. En organisant<br />

une table ronde, l’<strong>asmac</strong> a<br />

lancé la discussion sur ce thème<br />

avec les principaux partenaires et<br />

poursuit son travail sur trois «axes»<br />

(formation postgraduée, conditions<br />

de travail, bureaucratie) avec des mesures<br />

concrètes visant à améliorer les conditions<br />

de travail et de formation postgraduée des<br />

jeunes médecins.<br />

Des conditions de travail bonnes et équitables restent<br />

le meilleur argument pour revaloriser l’attrait de la profession<br />

de médecin et fidéliser une relève en bonne santé, motivée<br />

et satisfaite.<br />

Simon Stettler,<br />

Directeur de l’<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 9


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

«C’est le propre des<br />

médecins que d’être soumis<br />

à une forte pression»<br />

Depuis 2013, les membres de l’<strong>asmac</strong> ont droit à un coaching<br />

auprès du Bureau UND. Ce dernier offre ses conseils en particulier pour<br />

les questions sur la conciliation entre travail et vie privée.<br />

Birgit Lauber, directrice du Bureau UND, connaît les préoccupations<br />

des personnes qui demandent conseil.<br />

Yvonne Stadler, responsable droit / directrice adjointe de l’<strong>asmac</strong><br />

La forte pression et les horaires de travail longs et irréguliers ne facilitent pas la conciliation de la profession et de la vie privée pour les médecins.<br />

Le Bureau UND apporte un soutien.<br />

10<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

Mme Lauber, comment dois-je<br />

procéder si je m’intéresse à un<br />

coaching auprès du Bureau UND?<br />

S’il s’agit de répondre à une question sur la<br />

conciliation entre travail et vie privée, la<br />

personne peut nous contacter par téléphone<br />

ou par e-mail. Une conseillère ou<br />

un conseiller prend ensuite contact avec la<br />

personne en l’espace d’un à trois jours<br />

pour fixer un rendez-vous. Tous les<br />

membres de l’<strong>asmac</strong> ont droit à deux fois<br />

trente minutes de coaching téléphonique.<br />

Bien entendu, ils peuvent solliciter un<br />

coaching supplémentaire à leurs propres<br />

frais. L’expérience montre cependant que<br />

dans la plupart des cas, les deux coachings<br />

téléphoniques sont suffisants. Tous les entretiens<br />

sont strictement confidentiels. Le<br />

coaching sert à déterminer les besoins<br />

précis de la personne et si d’autres mesures<br />

sont nécessaires.<br />

De quelles mesures s’agit-il?<br />

Pour les questions juridiques, nous dirigeons<br />

les personnes vers les juristes des<br />

sections de l’<strong>asmac</strong>, étant donné que les<br />

membres ont droit à un conseil et à une<br />

représentation juridique. Il y a aussi des<br />

situations dans lesquelles un suivi sous<br />

forme d’un coaching supplémentaire est<br />

nécessaire. Le Bureau UND analyse la situation,<br />

tente de formuler des recommandations<br />

et offre une aide à la personne<br />

pour lui permettre de résoudre elle-même<br />

le problème. <strong>No</strong>us lui montrons une vision<br />

de l’extérieur, élargissons la perspective et<br />

tentons de comprendre le point de vue de<br />

l’autre. Cela peut très rapidement amener<br />

une solution.<br />

Y a-t-il des situations concrètes<br />

que vous rencontrez fréquemment<br />

dans les coachings?<br />

Les personnes nous contactent généralement<br />

lorsqu’elles constatent un déséquilibre<br />

et qu’elles ne parviennent plus à satisfaire<br />

leurs propres attentes ou celles des<br />

autres dans différents domaines de la vie.<br />

C’est souvent le cas lors de changements<br />

importants au quotidien, par exemple<br />

lorsque la personne fonde une famille,<br />

franchit une nouvelle étape dans sa carrière<br />

ou que des proches tombent malades.<br />

Ce sont alors souvent des questions<br />

semblables qui nous sont posées: «Comment<br />

puis-je concilier famille et travail?»<br />

ou «Comment puis-je réussir mon retour<br />

dans la profession?», «Puis-je travailler à<br />

temps partiel et comment puis-je le communiquer<br />

à mon équipe?», «Quelle est la<br />

meilleure manière de faire?».<br />

Pour finir, les personnes s’adressent<br />

aussi à nous lorsqu’elles sont globalement<br />

surchargées et qu’elles se sentent dépassées<br />

par les évènements. Il s’agit alors de<br />

gérer les ressources disponibles, un sujet<br />

sur lequel le Bureau UND peut aussi apporter<br />

aide et conseils. <strong>No</strong>tre modèle de<br />

conseil a fait ses preuves dans ce domaine.<br />

Pouvez-vous préciser votre propos?<br />

<strong>No</strong>tre modèle de conseil reproduit bien la<br />

complexité d’une conciliation réussie. Il<br />

existe différents niveaux et facteurs d’influence<br />

qui se répercutent sur notre capacité<br />

de conciliation individuelle. A l’aide<br />

de ce modèle, on peut généralement bien<br />

identifier dans quels domaines il y a matière<br />

à agir pour mieux réussir la conciliation.<br />

Cela permet aux personnes en quête<br />

de conseils de trouver les bonnes solutions<br />

pour répondre à leurs défis. Souvent, il<br />

s’agit d’une combinaison de changements<br />

au niveau individuel et organisationnel,<br />

c’est-à-dire au travail, où nous constatons<br />

que la culture établie est souvent un facteur<br />

déterminant: comment un hôpital ou<br />

un cabinet aborde-t-il la question de la<br />

conciliation? Se montre-t-il ouvert à ces<br />

questions? Les employés osent-ils aborder<br />

ces thèmes?<br />

Cette année, nous constatons une<br />

nouvelle tendance: les jeunes remettent<br />

fondamentalement en question leur choix<br />

professionnel en raison de la difficulté de<br />

concilier vie privée et profession. Cela<br />

montre l’importance de ce thème.<br />

Tenez-vous une statistique sur les<br />

conseils effectués?<br />

Oui. Environ 80 % des personnes qui demandent<br />

conseil sont des médecins-assistant(e)s,<br />

15 % des chef(fe)s de clinique. Les<br />

5 % restants travaillent dans un cabinet<br />

de médecine de famille. De plus, une majorité<br />

de femmes (80 %) nous appellent. Et<br />

l’âge moyen se situe entre 30 et 35 ans.<br />

Comment expliquez-vous ces chiffres?<br />

On pourrait simplement dire que c’est dû à<br />

la répartition traditionnelle des rôles. Les<br />

femmes semblent cependant être davantage<br />

sensibles à ces thèmes et sollicitent<br />

plus vite de l’aide. Les hommes sont souvent<br />

plus réservés. Le Bureau UND s’est<br />

toujours explicitement adressé aux deux<br />

sexes. Il est important de sensibiliser également<br />

les hommes sur l’importance<br />

d’une bonne conciliation, vu que cela les<br />

concerne au même titre que les femmes.<br />

Biographie express<br />

Birgit Lauber a un doctorat en chimie.<br />

Elle a étudié à l’EPF Zurich où elle a<br />

travaillé sur la recherche et le développement<br />

de nouveaux médicaments.<br />

Après sa carrière universitaire, elle est<br />

passée dans le domaine du conseil<br />

et a soutenu différents clients dans<br />

le secteur privé et public dans des<br />

projets de numérisation. Plus tard,<br />

elle a travaillé dans le management<br />

d’une entreprise de conseil de taille<br />

moyenne où elle était responsable<br />

de plusieurs segments de clients et du<br />

développement du savoir-faire dans<br />

son domaine.<br />

Agée de 39 ans et mère de deux enfants,<br />

elle connaît de par sa propre<br />

expérience les défis de la conciliation<br />

dans tous les domaines de la vie.<br />

Elle a repris la direction du Bureau<br />

UND en 2023. Le Bureau UND est<br />

le centre de compétence suisse pour<br />

la conciliation de l’activité professionnelle<br />

et des autres domaines de la vie.<br />

Depuis 25 ans, il propose un conseil<br />

indépendant et professionnel.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 11


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Constatez-vous des particularités<br />

lorsque vous conseillez des médecins?<br />

C’est le propre des médecins que d’être<br />

soumis à une forte pression. Celle-ci résulte<br />

des attentes par rapport à soi-même,<br />

mais aussi des attentes de l’extérieur, c’està-dire<br />

de l’organisation ou de la société. A<br />

cela s’ajoutent les horaires de travail longs<br />

et souvent irréguliers qui sont de toute façon<br />

difficiles à concilier avec la vie privée.<br />

En conséquence de cela, la compensation<br />

dans d’autres domaines est insuffisante,<br />

raison pour laquelle la conciliation est un<br />

thème d’actualité majeur et important<br />

pour les médecins.<br />

Où voyez-vous le plus grand défi et le<br />

plus grand potentiel pour les employeurs<br />

en matière de conciliation?<br />

Conjuguer des soins médicaux suffisants<br />

avec les attentes des employés en matière<br />

de conciliation réussie représente un défi<br />

majeur.<br />

La culture d’entreprise recèle un potentiel<br />

important: les thèmes relatifs à la<br />

conciliation doivent être abordés et faire<br />

l’objet d’une discussion ouverte. C’est la<br />

seule façon de trouver des solutions qui<br />

sont soutenues par tous. Pour cela, il faut<br />

une culture d’entreprise ouverte et valorisante.<br />

Recevez-vous des retours au sujet<br />

de vos conseils?<br />

<strong>No</strong>us recevons beaucoup de feed-back<br />

positifs. Les conseils sont très appréciés.<br />

D’une part, parce que nous sommes un<br />

service extérieur neutre et, d’autre part, en<br />

raison de notre approche de conseil orientée<br />

sur les solutions et les ressources qui<br />

permet aux personnes concernées de s’aider<br />

elles-mêmes.<br />

Grâce à notre modèle de conseil et à<br />

notre conseil, les personnes identifient<br />

leurs ressources et sont habilitées à aborder<br />

elles-mêmes leurs défis et à résoudre<br />

elles-mêmes leurs problèmes. <strong>No</strong>tre offre<br />

de coaching a donc un effet durable.<br />

Coaching gratuit pour<br />

les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

Comment puis-je concilier profession de<br />

médecin et vie de famille/vie privée?<br />

Comment puis-je reprendre mon travail<br />

après mon congé maternité? Le travail à<br />

temps partiel est-il une option? Les<br />

membres de l’<strong>asmac</strong> obtiennent des<br />

réponses et propositions de solutions sur<br />

ces questions et d’autres dans le cadre du<br />

conseil gratuit du Bureau UND. Ce<br />

conseil s’effectue par téléphone et dure<br />

environ 30 minutes. Si nécessaire, il est<br />

possible de convenir d’un entretien<br />

supplémentaire. Il va de soi que le<br />

contenu des entretiens est traité de<br />

manière confidentielle.<br />

Contact: info@fachstelle-und.ch oder<br />

Tel. 044 462 71 23.<br />

Annonce<br />

Je veux travailler comme<br />

médecin et m’occuper<br />

de mes enfants.<br />

C’est possible?<br />

Oui, c’est possible!<br />

Ensemble, nou pouvons le faire!<br />

<strong>No</strong>us nous engageons pour davantage de postes à temps partiel.<br />

DEVENEZ MEMBRE SUR ASMAC.CH!<br />

Photo: màd<br />

12<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Autres pays, autre médecine?<br />

La médecine<br />

d’urgence dans une<br />

métropole<br />

Comme il n’y a pas de spécialisation reconnue en médecine<br />

d’urgence en Suisse, Svenja Ravioli est partie pour une année à Londres.<br />

Dans l’interview, elle nous parle du système de santé britannique,<br />

des files d’attente aux urgences et des avantages d’un dossier électronique<br />

du patient qui fonctionne.<br />

Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

Svenja Ravioli a réalisé son rêve de vivre dans une grande ville comme Londres – ici une vue sur le gratte-ciel The Shard – en<br />

travaillant pendant une année comme médecin urgentiste au King’s College Hospital.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 13


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Qu’est-ce qui a motivé ton choix<br />

d’aller à Londres?<br />

Depuis mes études, je m’intéresse à la médecine<br />

aiguë. Après l’obtention du titre de<br />

spécialiste en médecine interne générale,<br />

j’ai donc visé le titre de formation approfondie<br />

en médecine d’urgence hospitalière<br />

SSMUS. Mon intérêt scientifique<br />

pour les questions relevant de la médecine<br />

d’urgence et le fait que la médecine d’urgence<br />

ne soit toujours pas une spécialité<br />

reconnue en Suisse m’ont incitée à évaluer<br />

les possibilités de travail à l’étranger. De<br />

plus, j’ai toujours rêvé de vivre dans une<br />

grande ville et Londres était ma destination<br />

favorite.<br />

Au Royaume-Uni, la spécialisation en<br />

médecine d’urgence est reconnue depuis<br />

plus de vingt ans. La filière est définie par<br />

le Royal College of Emergency Medicine et<br />

couvre l’ensemble de la médecine d’urgence.<br />

Quelles ont été les difficultés pour<br />

organiser ton séjour?<br />

Un élément clé dans l’organisation du séjour<br />

à l’étranger a été de trouver l’emploi<br />

approprié. Pour réussir cette démarche,<br />

l’entremise par les bonnes personnes à<br />

Londres a joué un rôle essentiel et le fait de<br />

disposer d’un réseau professionnel correspondant<br />

a été déterminant.<br />

L’inscription auprès du General Medical<br />

Council (GMC) pour obtenir l’autorisation<br />

d’exercer comme médecin a été un<br />

processus fastidieux et de longue haleine.<br />

Grâce à mon titre de spécialiste, j’ai pu directement<br />

m’inscrire au registre des spécialistes.<br />

Pourtant, malgré une promesse orale,<br />

j’ai presque dû attendre jusqu’à mon entrée<br />

en fonction avant d’obtenir un contrat<br />

de travail écrit, ce qui a fortement entravé<br />

Un regard au-delà<br />

des frontières<br />

Dans la série «Autres pays, autre médecine?»,<br />

nous nous entretenons avec des<br />

médecins qui sont partis travailler à<br />

l’étranger pendant une certaine période.<br />

Quelles sont leurs expériences dans ce<br />

contexte? Qu’est-ce qui fonctionne<br />

mieux ou moins bien qu’en Suisse?<br />

Les médecins qui souhaitent évoquer<br />

leurs expériences en la matière peuvent<br />

volontiers contacter la rédaction:<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch<br />

la recherche d’un appartement et l’ouverture<br />

d’un compte bancaire à Londres.<br />

Quels points faut-il impérativement<br />

observer pour un séjour en Grande-Bretagne?<br />

Il est très important de s’attaquer très tôt à<br />

l’inscription auprès du GMC. L’obtention<br />

des bons documents rédigés en anglais auprès<br />

des différentes autorités suisses n’a<br />

pas toujours été évidente et a nécessité un<br />

effort considérable.<br />

Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans<br />

ton travail à Londres?<br />

Le travail clinique dans un grand centre<br />

universitaire des urgences dans lequel<br />

toute la gamme des pathologies de la médecine<br />

d’urgence, y compris la pédiatrie et<br />

la traumatologie, est couverte par une<br />

équipe, a été une expérience unique. En<br />

particulier la prise en charge des blessés<br />

graves m’a permis d’acquérir de précieuses<br />

expériences grâce au rôle de Major Trauma<br />

Centre occupé par le King’s College<br />

Hospital. Travailler dans un environnement<br />

empreint de diversité culturelle avec<br />

tout ce que cela implique et l’éventail médical<br />

intéressant ont également été très<br />

enrichissants.<br />

Compte tenu de l’énorme pression sur<br />

le système de santé britannique et de<br />

l’augmentation du nombre de patients, les<br />

compétences telles que le Rapid Assessment<br />

and Treatment (RAT) et le maintien<br />

du flux des patients ont pris un sens nouveau<br />

pour moi. Globalement, on consacre<br />

nettement moins de temps aux tâches administratives<br />

et un nombre plus élevé de<br />

patients sont pris en charge dans un cadre<br />

ambulatoire ou dans des Same Day Emergency<br />

Care-Units (SDEC).<br />

Biographie express<br />

Svenja Ravioli est spécialiste en médecine<br />

interne générale et titulaire de la<br />

formation approfondie en médecine<br />

d’urgence clinique et membre du<br />

Comité directeur de l’<strong>asmac</strong>. Elle a<br />

passé l’année 2023 comme Senior<br />

Clinical Fellow et Research Fellow à<br />

l’Emergency Department du King’s<br />

College Hospital à Londres.<br />

Qu’est-ce qui t’a moins plu?<br />

Au Royaume-Uni, la surcharge du système<br />

de santé se fait nettement ressentir. Véritables<br />

centres névralgiques dans le flux<br />

des patients, les centres des urgences supportent<br />

une grande partie de cette charge.<br />

A la différence de la Suisse, les patients ne<br />

sont guère transférés dans d’autres hôpitaux<br />

et les ambulances ne sont que rarement<br />

redirigées vers d’autres établissements<br />

pour décharger le centre des urgences.<br />

Il arrive donc régulièrement que<br />

des ambulances en attente s’entassent devant<br />

l’hôpital et que les patients doivent<br />

attendre pendant des heures sur des brancards<br />

ou des chaises dans la salle d’attente.<br />

Et il n’est pas rare que les patients attendent<br />

plus de douze heures aux urgences<br />

avant d’être transférés dans un lit<br />

d’hôpital. La situation est particulièrement<br />

précaire pour la prise en charge des<br />

urgences psychiatriques qui arrivent par<br />

les urgences somatiques et qui doivent<br />

parfois attendre plusieurs jours avant de<br />

se voir attribuer un lit dans une clinique<br />

psychiatrique.<br />

Quelles sont les principales différences<br />

entre le système de santé britannique<br />

et suisse?<br />

Contrairement aux caisses-maladie suisses,<br />

le National Health Service (NHS) est un<br />

système de santé étatique uniforme qui garantit<br />

une prise en charge médicale à<br />

chaque personne domiciliée au Royaume-<br />

Uni. Après le traitement, les patients ne<br />

reçoivent ni facture ni aperçu des coûts.<br />

Dans le système britannique aussi,<br />

les médecins généralistes ou General<br />

Practitioners (GP) assument un rôle central<br />

dans la gestion des flux de patients.<br />

Au Royaume-Uni, ils effectuent même<br />

des frottis cervico-utérin et des examens<br />

cliniques du nouveau-né.<br />

As-tu constaté des différences en<br />

ce qui concerne les conditions de<br />

travail des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique?<br />

Je ne pense pas qu’il soit nécessaire d’en<br />

dire plus à ce sujet à l’heure actuelle. En<br />

effet, les nouvelles sont remplies d’informations<br />

sur les Junior Doctor Strikes. La<br />

British Medical Association (BMA), l’équivalent<br />

britannique de l’<strong>asmac</strong>, organise<br />

depuis mars 2023 des grèves dans le but de<br />

stopper la baisse continuelle des salaires<br />

depuis 2008 et la perte du pouvoir d’achat<br />

qui y est associée. Un premier succès a été<br />

obtenu en automne.<br />

Comparativement à la Suisse, les services<br />

que j’ai effectués étaient plus intenses,<br />

mais je n’ai travaillé en moyenne<br />

que 40 heures par semaine et j’avais nettement<br />

plus de vacances.<br />

14<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le modèle du Self-Rostering est aussi<br />

intéressant. Le médecin peut aménager<br />

lui-même son horaire de service en fonction<br />

du nombre de services prescrits. Ce<br />

faisant, un effectif en personnel minimal<br />

doit être présent chaque jour pour assurer<br />

la couverture des besoins. Aujourd’hui encore,<br />

je suis étonnée que ce système fonctionne.<br />

Y a-t-il quelque chose qui fonctionne<br />

mieux dans le système de santé britannique<br />

qu’en Suisse?<br />

Les London Care Records, équivalents du<br />

dossier électronique du patient dans l’agglomération<br />

de Londres, m’ont grandement<br />

facilité le travail. Les médecins généralistes<br />

et les hôpitaux peuvent directement<br />

accéder aux données médicales<br />

telles que les médicaments actuels, les<br />

diagnostics, les rapports de séjours hospitaliers<br />

ou de consultations. Les patients<br />

ont cependant aussi la possibilité de refuser<br />

que leurs données soient saisies.<br />

De plus, le traitement ambulatoire des<br />

patients est encouragé, du moins dans la<br />

région londonienne, par des contrôles de<br />

suivi dans des services ambulatoires spécialisés<br />

et des services élargis de Hospital<br />

at Home. Cette stratégie est essentielle,<br />

particulièrement dans un contexte de pénurie<br />

de lits.<br />

Quels éléments la Suisse devrait-elle<br />

reprendre de Grande-Bretagne?<br />

Une formation postgraduée structurée<br />

complète en médecine d’urgence telle<br />

qu’elle est proposée au Royaume-Uni permet<br />

d’assurer une prise en charge initiale<br />

complète et de qualité de tous les patients<br />

admis en urgence par les spécialistes de la<br />

médecine d’urgence. A mon avis, il est<br />

temps que la Suisse introduise et encourage<br />

la spécialisation en médecine d’urgence,<br />

à l’instar de ce qui se fait au plan<br />

international.<br />

DANS L’URGENCE,<br />

DONNER LES<br />

PREMIERS SOINS<br />

WWW.MSF.CH<br />

CCP 12-100-2<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 15


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le médecin informe la patiente sur la maladie et les options thérapeutiques et l’implique de ce fait dans la prise de décision.<br />

Next Level<br />

Une communication<br />

efficace centrée sur<br />

le patient<br />

Pour les médecins, le travail quotidien réserve plus d’un défi<br />

en matière de communication. Dans ce contexte, il n’y a pas que le contenu,<br />

mais aussi la manière de communiquer qui sont déterminants.<br />

D r méd. Markus Eichelberger, médecin spécialiste hospitalier I, Clinique universitaire de médecine interne générale,<br />

Hôpital de l’Ile Berne<br />

Photo: Adobe Stock<br />

16<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Le progrès médical actuel a pour<br />

conséquence que la distance<br />

entre le médecin et le patient ne<br />

cesse de s’accroître et que les attentes<br />

en matière de communication du<br />

médecin et les besoins en informations de<br />

la personne prise en charge augmentent<br />

fortement.<br />

Qu’est-ce que la médecine centrée<br />

sur le patient?<br />

Il y a un risque que les médecins traitants<br />

prennent leurs décisions concernant le<br />

diagnostic et le traitement sans y associer<br />

les personnes malades. Ce risque est particulièrement<br />

pertinent dans le contexte<br />

d’une fragmentation toujours plus forte<br />

du traitement médical et de la distance<br />

croissante entre les médecins et les patients<br />

[2]. Cela a pour conséquence que ces<br />

derniers se plaignent notamment d’un déficit<br />

dans le domaine de la communication<br />

et de l’information par le médecin pendant<br />

un séjour à l’hôpital [1].<br />

Cet intérêt croissant pour la médecine<br />

centrée sur le patient s’explique par le fait<br />

qu’elle permet d’améliorer la qualité du<br />

traitement, la satisfaction du patient et<br />

l’évolution clinique [3]. Elle représente un<br />

changement de la médecine traditionnelle<br />

et paternaliste orientée sur la maladie vers<br />

une médecine qui tient compte des besoins<br />

et idées de la personne concernée et<br />

qui les intègre dans chaque phase de la<br />

prise en charge [4]. Le modèle de la décision<br />

partagée (Shared Decision Making,<br />

SDM) est le processus central dans la mise<br />

en œuvre de la médecine centrée sur le patient.<br />

Prendre ensemble une décision<br />

Le modèle SDM est un modèle de la prise<br />

de décision dans le cadre clinique selon lequel<br />

le médecin et la personne concernée,<br />

si possible avec ses proches, échangent des<br />

informations, évaluent les différentes options<br />

thérapeutiques et prennent une décision<br />

dans un esprit de partenariat. Dans la<br />

discussion, le patient fait part de ses valeurs<br />

et besoins, et le médecin partage ses<br />

connaissances médicales, son expérience<br />

clinique et offre une distance objective par<br />

rapport au problème clinique.<br />

Le modèle SDM a l’avantage de donner<br />

un rôle actif aux personnes malades,<br />

mais de ne pas les laisser seules dans la<br />

prise de décision. Le modèle SDM est très<br />

précieux sur le plan éthique et répond à un<br />

besoin croissant des personnes concernées.<br />

Il renforce le savoir de ces dernières<br />

sur leur maladie et encourage leur participation<br />

active, ce qui peut aider à éviter des<br />

traitements inutiles [5]. Cette prise en<br />

compte doit toutefois systématiquement<br />

être adaptée aux désirs de la personne<br />

concernée. Tout le monde ne souhaite pas<br />

forcément participer au processus de prise<br />

de décision. Le modèle SDM doit donc être<br />

utilisé de manière flexible en tenant<br />

compte des besoins du patient [6]. Il doit<br />

être appliqué dans des situations où la préférence<br />

joue un rôle déterminant dans la<br />

prise de décision, p. ex. lorsque l’on dispose<br />

de plusieurs options thérapeutiques<br />

équivalentes.<br />

Pour ne pas devoir craindre d’éventuelles<br />

prétentions en responsabilité civile<br />

ou dommages et intérêts dans des situations<br />

où les personnes concernées accordent<br />

par exemple plus d’importance à<br />

la qualité de vie qu’à la durée de vie, il est<br />

important de les informer correctement et<br />

de le documenter [7].<br />

Contrairement à la relation médecin-patient<br />

orientée sur le médecin, la médecine<br />

centrée sur le patient requiert des<br />

aptitudes particulières en matière de communication.<br />

Celles-ci peuvent être acquises<br />

dans des programmes d’intervention<br />

[8].<br />

Structurer les entretiens<br />

L’entretien entre le médecin et le patient<br />

est une alternance entre entretien centré<br />

sur le patient et entretien centré sur le médecin.<br />

Dans l’idéal, la personne malade<br />

parle de sa situation jusqu’à ce que le médecin<br />

dispose de suffisamment d’informations<br />

pour formuler des hypothèses que la<br />

personne concernée peut ensuite reprendre<br />

et développer. On peut employer<br />

des acronymes qui structurent et facilitent<br />

la communication avec le patient [1].<br />

Technique de communication ARRR<br />

L’acronyme ARRR désigne quatre techniques<br />

typiques de communication centrée<br />

sur le patient:<br />

– Attendre<br />

– Répéter<br />

– Reformuler<br />

– Résumer<br />

Quelles sont mes tâches<br />

en tant que chef(fe) de<br />

clinique?<br />

Outre les entretiens quotidiens avec<br />

les patients, les chef(fe)s de clinique<br />

doivent également aborder des sujets<br />

délicats, ce qui peut constituer un<br />

défi en matière de communication.<br />

Cela comprend par exemple:<br />

• annoncer de mauvaises nouvelles,<br />

• discuter des décisions de<br />

réanimation,<br />

• aborder un éventuel arrêt du<br />

traitement,<br />

• s’entretenir à la suite d’erreurs<br />

de traitement,<br />

• aborder la question de la consommation<br />

d’alcool,<br />

• aborder la question de la violence<br />

domestique,<br />

• mener un entretien avec un<br />

interprète.<br />

Mais les discussions quotidiennes<br />

lors de la visite ou autour de la table<br />

peuvent aussi représenter un défi ([1],<br />

p. 44-62).<br />

La principale difficulté liée à la phase d’attente<br />

réside dans le fait d’évaluer combien<br />

de temps peut durer une pause sans que le<br />

silence ne devienne pesant. En règle générale,<br />

les pauses qui durent jusqu’à trois secondes<br />

ne sont pas ressenties comme dérangeantes.<br />

Le contact visuel du médecin<br />

doit être synonyme d’invitation à la personne<br />

concernée: c’est-à-dire inviter le patient<br />

à prendre son temps, à réfléchir à la<br />

manière dont il pourrait formuler ses préoccupations.<br />

Inversement, la pause permet<br />

aussi de souligner certains propos. La<br />

phase de répétition intervient lorsque le<br />

flux de paroles du patient est hésitant et<br />

doit être relancé. Dans la phase de reformulation,<br />

le médecin répète ce qu’il a entendu<br />

ou compris des propos du patient ou<br />

pour nommer une émotion. La fonction<br />

du résumé est de permettre au médecin de<br />

vérifier s’il a bien compris les propos du<br />

patient.<br />

Modèle NURSE<br />

Le modèle NURSE apporte un soutien<br />

pour gérer les émotions. Cet acronyme<br />

comprend cinq techniques pouvant se révéler<br />

utiles pour gérer les émotions des<br />

patients:<br />

– Naming: nommer les émotions<br />

– Understanding: dans la mesure du<br />

possible, exprimer de la compréhension<br />

pour ces émotions<br />

– Respecting: exprimer du respect ou<br />

de la reconnaissance pour le patient<br />

– Supporting: apporter son soutien<br />

au patient<br />

– Exploring: investiguer d’autres aspects<br />

propres aux émotions<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 17


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

– Introduce: présentez-vous avec votre<br />

nom et fonction.<br />

– Duration: informez sur la durée de l’entretien,<br />

sur l’examen, indiquez quand<br />

les résultats seront disponibles, quand<br />

vous passerez la prochaine fois.<br />

– Explanation: informez sur la suite du<br />

déroulement, répondez aux questions et<br />

expliquez comment on peut vous<br />

contacter (par le biais du personnel soignant).<br />

– Thank you: remerciez le patient et les<br />

visiteurs pour leur disponibilité.<br />

Les informations écrites sont un complément utile aux explications orales.<br />

Le fait de mettre un nom sur l’émotion<br />

(Naming) correspond à la phase reformulation<br />

de la technique ARRR et est utilisé<br />

lorsque le patient n’a pas déjà exprimé luimême<br />

ses sentiments. Ensuite, il s’agit<br />

pour le médecin d’évaluer s’il a bien compris<br />

pourquoi le patient ressent cette émotion<br />

(Understanding). Le médecin montre<br />

toute son estime pour le patient et son vécu.<br />

Dans l’interaction qui suit, le médecin<br />

donne une connotation positive aux efforts<br />

du patient (Respecting).<br />

Le Supporting, c’est-à-dire l’offre de<br />

soutien, et l’Exploring consistent à clarifier<br />

les émotions pas claires ou manquantes,<br />

c’est-à-dire lorsque le médecin<br />

ne connaît ou ne perçoit pas l’état émotionnel<br />

du patient.<br />

AIDET: l’entretien réussi<br />

Ce que AIDET propose pour renforcer la<br />

relation médecin-patient [9]:<br />

– Acknowledge: saluez le patient par son<br />

nom. Gardez un contact visuel, souriez,<br />

saluez les visiteurs.<br />

Un guide pour le travail des chef(fe)s de clinique<br />

Le passage du statut d’assistant(e) à celui de chef(fe) de<br />

clinique s’accompagne de toute une série de nouvelles<br />

attributions. Outre les compétences médicales, il faut<br />

également avoir acquis davantage de compétences transversales<br />

comme les aptitudes en matière de bonne communication<br />

et les qualités didactiques et de leadership.<br />

La série «Next Level» de six articles illustre les défis<br />

qui se posent et propose des conseils pratiques et une<br />

aide pour le travail quotidien. Les textes légèrement<br />

adaptés et en partie abrégés sont tirés du guide «Die<br />

oberärztliche Tätigkeit – eine neue Herausforderung»<br />

et ont été mis à disposition par les Editions Hogrefe et les<br />

auteurs pour une réimpression. Le guide avec les textes<br />

complets et d’autres thèmes est disponible aux Editions Hogrefe ou auprès de la<br />

Société suisse de médecine interne générale (SSMIG).<br />

Roten C, Perrig M (Hrsg.): Die oberärztliche Tätigkeit – eine neue Herausforderung.<br />

Ein praktischer Leitfaden. 1. Auflage, Bern: Hogrefe Verlag, 2021.<br />

www.hogrefe.com, www.sgaim.ch<br />

Transmettre les informations<br />

de manière dosée<br />

C’est le rôle du personnel médical d’informer<br />

la personne malade sur le diagnostic,<br />

le type, la réalisation, l’objectif, le bénéfice<br />

et les risques d’une intervention et de vérifier<br />

son consentement. Lors de la transmission<br />

des informations, il s’agit d’intégrer<br />

de nouvelles informations dans les<br />

informations déjà disponibles. Les personnes<br />

concernées ont besoin de temps<br />

pour digérer les informations. Il est donc<br />

important de faire des pauses.<br />

La transmission des informations doit<br />

être structurée. En effet, il y a un risque<br />

que le patient soit dépassé par le flot d’informations<br />

et qu’il ne parvienne pas à les<br />

mémoriser à long terme. Il est donc recommandé<br />

de combiner des informations<br />

orales et écrites et d’en limiter le volume.<br />

Pour vérifier si les personnes concernées<br />

ont compris les informations, on peut appliquer<br />

le principe du «blaming myself».<br />

On dira par exemple: «Je ne sais pas si je<br />

vais être capable de bien vous expliquer<br />

l’intervention. Je vous demande donc de<br />

me dire ce que vous avez compris.» En effet,<br />

la manière de communiquer est tout<br />

aussi importante que le contenu qui est<br />

communiqué.<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

18<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Bibliographie<br />

[1] Académie suisse<br />

des sciences médicales (ASSM).<br />

Éditrice. La communication<br />

dans la médecine au quotidien.<br />

Un guide pratique. Berne: ASSM;<br />

2013.<br />

[2] Barry MJ. Shared<br />

decision making – pinnacle<br />

of patient-centered care. N Engl J<br />

Med. 2012;366 (9):780–1. https://<br />

doi.org/10.1056/NEJMp1109 283<br />

[3] Kitson A, Marshall<br />

A,Bassett K, Zeitz K. What are the<br />

core elements of patient-centred<br />

care? A narrative review and<br />

synthesis of the literature from<br />

health policy, medicine and<br />

nursing. J Adv Nurs. 2013;69:4–15.<br />

https://doi.org/10.1111/j.1365-26<br />

48.2012.06064.x<br />

[4] Epstein RM, Street RL.<br />

The values and value of patientcentered<br />

care. Ann Fam Med.<br />

2011;9(2): 100–3. https://doi.<br />

org/10.1370/afm.1239<br />

[5] Gerber M, Kraft E,<br />

Bosshard Ch. Décision partagée –<br />

Médecin et patient décident<br />

ensemble. Bulletin des médecins<br />

suisses. 2014;95(50):1883–9.<br />

[6] Foederatio Medicorum<br />

Helveticorum, division Données,<br />

démographie et qualité (FMH/<br />

DDQ). Décision partagée. Avis de<br />

la FMH. Bulletin des médecins<br />

suisses. 2014;95(50):1890–1.<br />

[7] Schweizerisches<br />

Bundesgericht. BGE 117 Ib 197;<br />

Aufklärungspflicht.<br />

[8] Dwamena F, Holmes-<br />

Rovner M, Gaulden CM, Jorgenson<br />

S, Sadigh G, Sikorskii A, et al.<br />

Interventions for providers to<br />

promote a patient-centered<br />

approach in clinical consultations.<br />

Cochrane Database Syst Rev. 2012<br />

Dec 12;12:CD003267. https://doi.<br />

org/10.1002/14651858.CD003267.<br />

pub2<br />

[9] StuderGroup. AIDET<br />

Patient Communication. [Internet].<br />

Pensacola, FL: StuderGroup; 2020<br />

[cited 10.12.2020]. Available from:<br />

http://www.studergroup.com/aidet<br />

Autres ouvrages de référence<br />

Charles C, Gafni A, Whelan T.<br />

Shared decision-making in the<br />

medical encounter: What does it<br />

mean? (Or it takes at least two to<br />

tango). Soc Sci Med. 1997;44:681–92.<br />

https://doi.org/10.1016/S0277-<br />

9536(96)00221-3.<br />

Duncan E, Best C, Hagen S.<br />

Shared decision making interventions<br />

for people with mental health<br />

conditions. Cochrane Database Syst<br />

Rev. 2010 Jan 20;2010(1):CD007297.<br />

https://doi.org/10.1002/14651858.<br />

CD007297.pub2.<br />

Hoffmann TC, Légaré F,<br />

Simmons MB, McNamara K,<br />

McCaffery K, Trevena LJ, et al.<br />

Shared decision making: what do<br />

clinicians need to know and why<br />

should they bother? Med J Aust.<br />

2014 Jul 7;201(1):35-9. https://doi.<br />

org/10.5694/mja14.00002.<br />

Institute of Medicine (US)<br />

Committee on Quality of Health<br />

Care in America. Crossing the<br />

Quality Chasm: A New Health<br />

System for the 21st Century.<br />

Washington (DC): National<br />

Academies Press (US); 2001.<br />

Joosten EA, DeFuentes-Merillas<br />

L, de Weert GH, Sensky T, van<br />

der Staak CP, de Jong CA.<br />

Systematic review of the effects of<br />

shared decision-making on patient<br />

satisfaction, treatment adherence<br />

and health status. Psychother<br />

Psychosom. 2008;77:219–26. https://<br />

doi.org/10.1159/000126073.<br />

Krones T. Ethische Grundlagen<br />

der Arzt-Patienten-Beziehung.<br />

Vorlesung. Lehrgang ASAE<br />

Universität Zürich. 2013; Zürich.<br />

Loh A, Simon D. Gemeinsam<br />

entscheiden – erfolgreich<br />

behandeln? Managed Care.<br />

2007;2:6–8.<br />

McMillan SS, Kendall E, Sav A,<br />

King MA, Whitty JA, Kelly F, et al.<br />

Patient-centered approaches to<br />

health care: a systematic review of<br />

randomized controlled trials. Med<br />

Care Res Rev. 2013;70(6): 567–96.<br />

https://doi.<br />

org/10.1177/1077558713496318.<br />

Mead N., Bower P. Patient-centredness:<br />

a conceptual<br />

framework and review of the<br />

empirical literature. Soc Sci Med.<br />

2000;51(7):1087–110. https://doi.<br />

org/10.1016/S0277-9536(00)00098-<br />

8.<br />

Sanders AR, van Weeghel I,<br />

Vogelaar M, Verheul W, Pieters RH,<br />

de Wit NJ, et al. Effects of improved<br />

patient participation in primary<br />

care on health-related outcomes: a<br />

systematic review. Fam Pract.<br />

2013;30:365–78. https://doi.<br />

org/10.1093/fampra/cmt014.<br />

Stacey D, Légaré F, Col NF,<br />

Bennett CL, Barry MJ, Eden KB, et<br />

al. Decision aids for people facing<br />

health treatment or screening<br />

decisions. Cochrane Database Syst<br />

Rev. 2014;1:CD001431. https://doi.<br />

org/10.1002/14651858.CD001431.<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 19


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

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20<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Apprendre à chercher<br />

La structure et les fonctions<br />

de la recherche clinique<br />

Celles et ceux qui s’intéressent<br />

à la recherche clinique trouveront<br />

les bases théoriques<br />

nécessaires dans de nombreux<br />

manuels consacrés à la biostatistique<br />

et à l’épidémiologie clinique. Ces ouvrages<br />

n’expliquent cependant généralement<br />

pas comment planifier, réaliser,<br />

présenter et publier une étude.<br />

Cette chronique vise à combler les<br />

lacunes entre la théorie et la pratique<br />

avec une série de conseils tirés de mon<br />

activité dans le domaine de la recherche<br />

universitaire. Ils sont le reflet de mes<br />

expériences personnelles et ne correspondront<br />

donc pas toujours à celles des<br />

lecteurs.<br />

Le tableau présente la structure<br />

générale avec laquelle je conceptualise<br />

les études cliniques. Elles sont structurées<br />

selon différents éléments allant de la<br />

formulation de la question de l’étude<br />

jusqu’à la publication des résultats.<br />

Chaque élément remplit différentes<br />

fonctions. Le tableau ne prétend pas être<br />

exhaustif et les fonctions, par exemple<br />

le choix du design d’étude optimal,<br />

peuvent être pertinentes dans différentes<br />

phases de l’étude.<br />

Dans ma série d’articles, je vais apporter<br />

un éclairage sur différents aspects<br />

présentés dans le tableau ci-dessous,<br />

en respectant l’ordre chronologique du<br />

déroulement d’une étude.<br />

Structure<br />

Question de l’étude<br />

Protocole d’étude/demande<br />

d’évaluation éthique<br />

Financement (bourse)<br />

Collecte de données<br />

Analyse des données<br />

Présentation lors de conférences<br />

Rédaction du rapport d’étude<br />

Publication<br />

Fonctions<br />

– Reconnaître et décrire le projet<br />

– Définir la population<br />

– Décrire les connaissances existantes sur le thème<br />

– Définir les objectifs de l’étude<br />

– Déterminer le design de l’étude<br />

– Estimer la taille de l’échantillon<br />

– Garantir la faisabilité de l’étude<br />

– Convaincre les bailleurs de l’utilité de l’étude<br />

– Assurer le financement de l’étude<br />

– Obtenir la reconnaissance en tant que groupe<br />

de recherche<br />

– Garantir une collecte de données efficace<br />

– Optimiser la structure des données pour l’analyse<br />

– Assurer une analyse indépendante<br />

– Appliquer des méthodes statistiques correctes<br />

– Interpréter correctement les résultats<br />

– Communiquer les résultats de l’étude<br />

– Obtenir un premier retour de la part de collègues<br />

– Lancer le réseautage/la collaboration<br />

– Rédiger de manière scientifique<br />

– Utiliser de façon optimale des tableaux et graphiques<br />

– Interpréter correctement les résultats et les placer<br />

dans le contexte<br />

– Choisir un journal approprié<br />

– Formater le texte et les graphiques<br />

– Rédiger une lettre d’accompagnement<br />

– Répondre aux commentaires des experts<br />

Lukas Staub,<br />

Spécialiste en épidémiologie<br />

clinique, membre de la<br />

rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 21


<strong>asmac</strong><br />

Sauvegarder<br />

la réputation de la profession<br />

médicale<br />

L’Instance de conciliation et la Commission de déontologie<br />

de l’<strong>asmac</strong> peuvent être saisies lorsqu’un membre de l’<strong>asmac</strong> a<br />

prétendument violé le Code de déontologie de la FMH. Les sanctions<br />

vont de l’avertissement jusqu’à l’exclusion de l’association.<br />

Yvonne Stadler, responsable droit / directrice adjointe de l’<strong>asmac</strong><br />

Si la Commission de déontologie de l’<strong>asmac</strong> constate une violation du Code de déontologie, elle peut prononcer des sanctions.<br />

Photos: Adobe Stock<br />

22<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

«Si l’ajournement d’une mort<br />

inéluctable ne fait que prolonger<br />

des douleurs insupportables,<br />

le médecin a le<br />

droit, pour autant que le patient capable<br />

de discernement ait donné son consentement,<br />

de renoncer aux mesures visant à<br />

prolonger la vie et de se limiter à apaiser<br />

les souffrances.» C’est ce qui est écrit à l’article<br />

17 du Code de déontologie de la FMH.<br />

Mais qu’est-ce que cela signifie concrètement?<br />

Un médecin a-t-il le droit de mettre<br />

fin au traitement d’une patiente de 45 ans<br />

gravement malade et se limiter à apaiser<br />

ses souffrances? Que se passe-t-il si la patiente<br />

est une enfant de 12 ans dont les parents<br />

s’opposent à une chimiothérapie?<br />

L’<strong>asmac</strong> veille au respect du Code<br />

de déontologie<br />

Les réponses à ces questions se trouvent<br />

dans le Code de déontologie de la FMH.<br />

Celui-ci vise notamment à favoriser la santé<br />

de la population grâce à des médecins<br />

intègres et compétents et à sauvegarder la<br />

réputation de la profession médicale. Sur<br />

le plan juridique, il existe entre le médecin<br />

et le patient une relation thérapeutique<br />

qui est qualifiée de mandat au sens du<br />

Code des obligations (CO). Les dispositions<br />

du Code pénal suisse (CP) s’appliquent<br />

également. Lors du traitement, les<br />

membres de la FMH doivent respecter,<br />

outre l’ordre juridique, le Code de déontologie<br />

de la FMH. L’<strong>asmac</strong> veille à ce qu’il<br />

soit respecté par ses membres et dispose<br />

des organes nécessaires à cet effet: la Commission<br />

de déontologie et l’Instance de<br />

conciliation.<br />

Des procédures avec un objectif<br />

différent<br />

Il ne faut pas confondre les procédures<br />

devant la Commission de déontologie et<br />

l’Instance de conciliation de l’<strong>asmac</strong> avec<br />

les procédures devant un tribunal étatique.<br />

Dans les procédures devant un tribunal<br />

étatique, il s’agit souvent de prétentions<br />

en responsabilité civile ou de procédures<br />

pénales. Alors que les procédures<br />

en responsabilité civile visent des dommages-intérêts<br />

et/ou des réparations pour<br />

les patients lésés, les procédures pénales<br />

visent à sanctionner une personne fautive<br />

par une amende ou même une peine privative<br />

de liberté. La procédure de déontologie<br />

par contre sanctionne une infraction<br />

au Code de déontologie de la FMH.<br />

Les trois procédures, c’est-à-dire la procédure<br />

en responsabilité civile, la procédure<br />

pénale et la procédure de déontolo-<br />

L’Instance de conciliation de l’<strong>asmac</strong> vise à obtenir un règlement à l’amiable en cas de litige.<br />

gie, peuvent être menées en parallèle pour<br />

un même cas.<br />

L’Instance de conciliation vise un<br />

accord à l’amiable<br />

Lorsqu’une dénonciation relative à une<br />

prétendue infraction au Code de déontologie<br />

est déposée auprès de l’Instance de<br />

conciliation de l’<strong>asmac</strong>, celle-ci est tenue<br />

de traiter l’affaire. L’objectif de l’Instance<br />

de conciliation est de régler le litige à<br />

l’amiable. En tant qu’instance de conseil et<br />

de conciliation indépendante, elle est soumise<br />

à l’obligation de garder le secret. Elle<br />

est composée de deux médecins, un<br />

homme et une femme, qui sont membres<br />

actifs de l’<strong>asmac</strong>, et de membres suppléants.<br />

La secrétaire juridique se charge<br />

des tâches administratives. Elle soutient<br />

et conseille les membres de l’Instance de<br />

conciliation et instruit la procédure en<br />

concertation avec le président. Si aucun<br />

accord à l’amiable n’est trouvé, la Commission<br />

de déontologie de l’<strong>asmac</strong> peut être<br />

saisie sur dénonciation.<br />

La Commission de déontologie peut<br />

sanctionner les infractions<br />

La Commission de déontologie de l’<strong>asmac</strong><br />

n’intervient que lorsqu’une personne dépose<br />

une dénonciation. Une telle dénonciation<br />

peut être déposée par e-mail ou par<br />

courrier postal. La Commission de déontologie<br />

enquête pour déterminer si les faits<br />

dénoncés représentent une violation du<br />

Code de déontologie, et peut prononcer<br />

des sanctions. Celles-ci vont d’un avertissement<br />

en passant par une amende jusqu’à<br />

l’exclusion de l’association et/ou une notification<br />

à la direction de la santé compétente.<br />

Tant l’Instance de conciliation que la<br />

Commission de déontologie de l’<strong>asmac</strong> ont<br />

pour objectif de garantir la qualité du travail<br />

des médecins et de sauvegarder ainsi<br />

la réputation de la profession médicale.<br />

Vous trouverez d’autres informations<br />

sur la Commission de déontologie et l’Instance<br />

de conciliation de l’<strong>asmac</strong> ainsi<br />

que le Code de déontologie de la FMH<br />

sur www.<strong>asmac</strong>.ch/conditions-de-travail/<br />

conseil-juridique<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 23


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Première bourse octroyée<br />

par l’ASMAC Berne<br />

L’ASMAC Berne veut soutenir les jeunes<br />

médecins dans leurs travaux de recherche<br />

et octroie pour la première fois une bourse.<br />

Le projet de recherche doit être lié à nos<br />

thèmes centraux égalité et/ou diversité<br />

dans la médecine, conciliation entre travail<br />

et vie privée, modèles de temps de travail,<br />

formation postgraduée ou santé des<br />

médecins. De plus, la demande doit être<br />

déposée par un membre de l’ASMAC employé<br />

dans un hôpital bernois ou une institution<br />

bernoise.<br />

Le délai de dépôt pour la première<br />

bourse court jusqu’au 31 mars <strong>2024</strong>. Vous<br />

trouverez les conditions de participation<br />

sur notre site web (www.vsao-bern.ch).<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons de recevoir de<br />

nombreuses demandes et sommes à votre<br />

disposition pour tout renseignement complémentaire.<br />

Save the Date:<br />

Assemblée générale <strong>2024</strong><br />

L’assemblée générale ordinaire <strong>2024</strong> aura<br />

lieu le jeudi 25 avril <strong>2024</strong> à 19h au Progr<br />

Berne. L’invitation détaillée sera envoyée<br />

par la poste en mars <strong>2024</strong>.<br />

Save the Date:<br />

Atelier sur la planification<br />

des services, 2 e partie<br />

La deuxième partie de l’atelier sur la planification<br />

des services consacré au thème<br />

«Comment puis-je établir un horaire de<br />

service» aura lieu le 2 mai <strong>2024</strong>. Vous trouverez<br />

de plus amples informations sur<br />

notre site web (www.vsao-bern.ch).<br />

Janine Junker, Directrice de l’ASMAC Berne<br />

Grisons<br />

Une année marquée par<br />

de petits et grands changements<br />

L’année dernière aussi, l’ASMAC Grisons<br />

s’est impliquée lors de rencontres et<br />

séances régulières dans le dialogue entre<br />

partenaires sociaux, avec l’hôpital cantonal<br />

et à la table ronde de l’office cantonal<br />

de la santé pour y défendre ses intérêts.<br />

En janvier s’est déroulé l’échange<br />

annuel avec l’inspectorat du travail lors<br />

duquel nous avons pu faire part de nos<br />

doléances. Néanmoins, les conditions<br />

strictes que l’inspectorat du travail a imposées<br />

à l’hôpital cantonal en début d’été,<br />

notamment concernant le respect de la<br />

durée hebdomadaire maximale de travail<br />

et du travail supplémentaire cumulé, nous<br />

ont pris de court. Même si ces conditions<br />

servent fondamentalement nos intérêts,<br />

leur application rapide ne s’est pas traduite<br />

par des changements positifs pour<br />

tous nos membres. <strong>No</strong>us avons pu leur offrir<br />

un soutien ponctuel et nous continuons<br />

de nous engager pour que les conditions<br />

de travail et de formation postgraduée<br />

des médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />

s de clinique s’améliorent prochainement<br />

et de manière durable.<br />

Le contact avec les petits hôpitaux du<br />

canton reste difficile. Au début de l’année,<br />

nous avons pu leur apporter notre soutien<br />

Photo: màd (section Berne. à gauche) ; © Alice Das Neves ,www.dasneves.photography (photo section Grisons, en haut)<br />

24<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

dans deux situations. Pourtant, il est difficile<br />

de rester à jour et de contrôler la situation<br />

dans des équipes qui changent très<br />

souvent.<br />

La reprise de l’Hôpital de Walenstadt<br />

par l’Hôpital cantonal des Grisons ne s’est<br />

pas déroulée sans difficultés pour les médecins-assistant(e)s.<br />

Dans le cadre d’un<br />

échange avec l’Hôpital cantonal, mais aussi<br />

au moyen des visites, nous poursuivons<br />

nos efforts pour que les conditions de formation<br />

postgraduée et de travail s’améliorent<br />

à nouveau. <strong>No</strong>us restons à l’affût!<br />

<strong>No</strong>us encourageons tous les médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique à<br />

annoncer les problèmes à l’interne ou à<br />

nous contacter directement. <strong>No</strong>us tentons<br />

ensuite de trouver ensemble des solutions<br />

adaptées au cas concret.<br />

Lors de notre assemblée générale,<br />

nous avons pu compléter notre comité<br />

avec Corine Knorr, Fabio Wyrsch et Stefanie<br />

Hauser, mais avons en même temps<br />

dû prendre congé d’Alexandra Tabord,<br />

Fabienne Umbricht et Konstantin Scherrer.<br />

Ils sont partis pour poursuivre leur formation<br />

postgraduée et continue ailleurs.<br />

<strong>No</strong>us les remercions de leur engagement.<br />

Saint-Gall /<br />

Appenzell<br />

Une marche funèbre et<br />

des discours graves pour<br />

le personnel hospitalier<br />

Il pleut et il fait froid – est-ce que tu sors<br />

quand même de la maison? Environ 3000<br />

personnes ont bravé les conditions météorologiques<br />

difficiles le 11 novembre 2023<br />

pour manifester contre le licenciement<br />

collectif à l’Hôpital cantonal de Saint-Gall.<br />

C’était bruyant, chargé d’émotion et ils<br />

étaient tous là: jeunes et vieux, anciens<br />

collaboratrices et collaborateurs actifs et<br />

d’innombrables personnes d’autres professions<br />

qui avaient fait le déplacement<br />

pour témoigner leur solidarité avec le personnel<br />

de la santé. Dans son discours en<br />

ouverture de la manifestation, le président<br />

de la section, Severin Baerlocher, a montré<br />

à quel point le système de santé se trouve<br />

actuellement dans une spirale descendante,<br />

que ce n’est pas une fatalité et pourquoi<br />

des mesures doivent être prises de<br />

toute urgence. Sa conclusion: il faut de<br />

toute urgence plus de médecins qui s’engagent<br />

sur le front politique. Ensuite, la<br />

lettre très personnelle et empreinte d’émotions<br />

d’un médecin adjoint victime du licenciement<br />

collectif a été lue. Comme<br />

dans une marche funèbre, les manifestants<br />

munis de bannières, de slogans et de<br />

sifflets ont porté un cercueil à travers la<br />

ville jusqu’au monument Vadian à la place<br />

du Marché. Là, d’autres oratrices et orateurs<br />

sont intervenus. <strong>No</strong>tamment, la<br />

conseillère nationale Barbara Gysi (PS) et<br />

des oratrices de la section Suisse orientale<br />

de l’Association suisse des infirmières et<br />

infirmiers (ASI) et de l’Association professionnelle<br />

suisse des techniciens en salle<br />

d’opération diplômés (APS TSO). Compte<br />

tenu des circonstances, l’ambiance était<br />

grave et marquée par les émotions. Mais la<br />

manifestation a été couronnée de succès:<br />

nous avons été entendus. Espérons que ce<br />

soit la dernière du genre.<br />

Photos: màd<br />

Assemblée générale <strong>2024</strong><br />

Save the date: 8 mars <strong>2024</strong>, dès 18h30, auditoire<br />

de l’Hôpital cantonal des Grisons.<br />

Stefanie Herzog, présidente de l’ASMAC<br />

Grisons<br />

Un grand nombre de personnes ont manifesté contre le licenciement collectif à l’Hôpital cantonal<br />

de Saint-Gall et écouté les discours chargés d’émotion, en particulier celui de Severin Baerlocher,<br />

président de la section Saint-Gall/Appenzell.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 25


<strong>asmac</strong><br />

L’<strong>asmac</strong> Saint-Gall/Appenzell a terminé son assemblée générale sur une note végétarienne<br />

accompagnée de discussions animées.<br />

Participation record à l’assemblée<br />

générale<br />

Le thème omniprésent du licenciement<br />

collectif a aussi suscité des débats animés<br />

lors de l’assemblée générale du 16 novembre<br />

2023 dans les locaux historiques<br />

du Tibits à Saint-Gall. Jamais auparavant,<br />

une assemblée n’avait attiré autant de<br />

membres de l’<strong>asmac</strong> venus faire part de<br />

leurs inquiétudes à propos de la situation<br />

actuelle. Ça n’a toutefois pas été le seul<br />

sujet de la soirée. Dans une rétrospective<br />

de l’année, de nombreux autres thèmes<br />

sur lesquels l’<strong>asmac</strong> s’est penchée en 2023<br />

ont été évoqués. Par exemple nos efforts<br />

en matière d’égalité/de non-discrimination,<br />

de promotion de la section et de notifications<br />

anonymes dans les hôpitaux. La<br />

table ronde figurait aussi parmi les sujets<br />

abordés (voir le compte rendu ci-après).<br />

L’assemblée a réélu à l’unanimité le comité<br />

et élu plusieurs nouveaux membres.<br />

Les événements de ces derniers mois<br />

illustrent l’importance de mener un dialogue<br />

politique et d’entretenir un réseau<br />

de relations. Les élections cantonales à<br />

venir sont une occasion unique pour renforcer<br />

la représentation et la visibilité<br />

du corps médical au parlement cantonal<br />

saint-gallois. Le comité appelle donc les<br />

membres de la section à donner leur voix<br />

aux politiciennes et politiciens dont ils<br />

savent qu’ils s’engageront pour le système<br />

de santé dans le canton de Saint-Gall. Les<br />

candidates et candidats qualifiés sont présents<br />

sur les listes de divers partis. Le comité<br />

se réjouit de la candidature au gouvernement<br />

saint-gallois de notre directrice<br />

actuelle, Bettina Surber. Avec elle, les<br />

revendications des médecins saint-gallois<br />

seraient assurément entendues au gouvernement<br />

cantonal, même si nous entretenons<br />

déjà actuellement de bonnes relations<br />

avec le conseiller d’Etat Bruno Damann.<br />

L’<strong>asmac</strong> a aussi proposé un nouveau<br />

service à ses membres. Qui ne connaît pas<br />

le problème? A force de passer des heures<br />

assis devant l’ordinateur, la nuque fait mal<br />

et le dos aussi. Les masseuses professionnelles<br />

d’un nouveau studio de massage<br />

peuvent éviter que cela ne s’aggrave et traiter<br />

les muscles contractés. Les membres de<br />

la section profitent nouvellement d’un<br />

rabais (cf. www.vsao-sg.ch).<br />

La table ronde fait son effet<br />

La politique de la santé et le système de<br />

santé sont actuellement confrontés à<br />

d’énormes défis. Pour trouver ensemble<br />

des solutions, l’<strong>asmac</strong> Saint-Gall/Appenzell<br />

a organisé le 6 novembre 2023 une table<br />

ronde autour de laquelle se sont réunis des<br />

représentantes et représentants de la politique,<br />

des hôpitaux et des associations.<br />

Les discussions ont vite révélé que les<br />

coûts de la formation postgraduée des médecins-assistant(e)s<br />

ne sont actuellement<br />

pas toujours couverts. Les hôpitaux publics<br />

apportent depuis des décennies une<br />

contribution très importante dans ce domaine.<br />

Tous les participants se sont accordés<br />

à dire que les prestations doivent être<br />

mieux rémunérées. De ce point de vue, il<br />

est troublant de constater qu’au terme de<br />

leur formation postgraduée, les spécialistes<br />

formés à grands frais sont souvent<br />

débauchés par des hôpitaux privés qui ne<br />

contribuent que de façon marginale à la<br />

formation postgraduée.<br />

La position particulière de l’Hôpital<br />

cantonal de Saint-Gall a également été relevée.<br />

L’établissement est actuellement<br />

fortement pénalisé par les structures tarifaires<br />

désuètes et du fait qu’il fournit, en<br />

tant qu’hôpital central suprarégional,<br />

d’importantes prestations d’intérêt général<br />

qui ne sont pas suffisamment rémunérées.<br />

De fait, l’Hôpital cantonal de Saint-<br />

Gall évolue dans la même classe tarifaire<br />

qu’un hôpital cantonal d’un petit canton,<br />

alors qu’il fournit des prestations proches<br />

de celles d’un hôpital universitaire.<br />

La pérennité du système de santé<br />

saint-gallois était aussi à l’ordre du jour.<br />

A ce propos, l’<strong>asmac</strong> a souligné l’importance<br />

cruciale de la filière d’étude en<br />

médecine (Joint Medical Master) proposée<br />

depuis 2020 à l’Université de Saint-<br />

Gall et le travail de pionnier accompli dans<br />

ce domaine par l’Hôpital cantonal de<br />

Saint-Gall. Les étudiantes et étudiants qui<br />

peuvent acquérir des connaissances et<br />

aptitudes cliniques approfondies dans la<br />

région sont plus enclins à rester dans la<br />

région que des étudiantes et étudiants<br />

formés dans d’autres universités. Parmi<br />

les participants, un large consensus s’est<br />

dégagé sur le fait que la filière master doit<br />

faire l’objet d’une attention particulière<br />

et que le travail de pionnier de l’Hôpital<br />

cantonal de Saint-Gall doit être transféré<br />

dans des structures permanentes.<br />

Les premiers résultats de la table ronde<br />

ne se sont pas fait attendre. Ainsi, lors de la<br />

session d’hiver, le parlement cantonal a<br />

donné mandat au gouvernement de faire<br />

en sorte que les hôpitaux cantonaux soient<br />

dès 2025 indemnisés de manière appropriée<br />

pour leurs dépenses dans le domaine<br />

de la formation pré- et postgraduée des<br />

médecins et dans la recherche. Ce faisant,<br />

les dépenses de l’Hôpital cantonal de Saint-<br />

Gall pour l’activité de formation dans le<br />

cadre du Joint Medical Master doivent être<br />

prises en compte en particulier.<br />

Ivana Moor, membre du comité de la section<br />

Saint-Gall/Appenzell<br />

Severin Baerlocher, président de la section<br />

Saint-Gall/Appenzell<br />

Bettina Surber, juriste de la section, directrice<br />

Photos: màd<br />

26<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

<strong>No</strong>s membres nous<br />

montrent la voie à suivre:<br />

implique-nous dans<br />

tes démarches<br />

En tant qu’association professionnelle<br />

des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de<br />

clinique dans les hôpitaux zurichois et<br />

schaffhousois, nous conseillons et représentons<br />

nos membres dans les domaines<br />

les plus divers. <strong>No</strong>us vous accompagnons<br />

sur des thèmes tels que les conditions de<br />

travail, l’égalité des chances au travail et<br />

les conflits juridiques ou pour les revendications<br />

de politique de la santé. Ce faisant,<br />

nous représentons les médecins hospitaliers<br />

vis-à-vis des employeurs et du public.<br />

Tu as une revendication concrète, par<br />

exemple concernant la formation postgraduée<br />

ou la durée réglementaire de travail?<br />

Tu as besoin de notre aide? Tu veux inviter<br />

l’ASMAC Zurich pour un show itinérant<br />

dans ta clinique? Contacte-nous à l’adresse<br />

info@vsao-zh.ch ou au moyen du formulaire<br />

sur notre site web: www.vsao-zh.ch.<br />

Comment l’ASMAC Zurich<br />

traite-t-elle ta demande?<br />

Chaque demande spécifique à une clinique<br />

qui parvient à l’ASMAC Zurich, que<br />

ce soit par téléphone, par e-mail ou par<br />

formulaire de contact sur notre site web,<br />

est enregistrée par notre direction et fait<br />

l’objet d’une discussion avec la co-présidence.<br />

Selon la nature de la demande, elle<br />

est suivie d’un échange personnel entre<br />

la personne qui nous a contactés et notre<br />

co-présidence, afin de clarifier les problèmes<br />

constatés et les attentes vis-à-vis<br />

de l’ASMAC Zurich. Le cas échéant, l’AS-<br />

MAC Zurich convient ensuite d’un rendez-vous<br />

avec les personnes concernées<br />

dans la clinique et la personne qui a signalé<br />

le problème, afin de l’analyser, de le clarifier,<br />

de fixer les priorités, de définir les<br />

options envisageables et un plan de mesures.<br />

Suivant le contenu de la demande,<br />

un processus de résolution orienté sur le<br />

problème est ensuite lancé. Celui-ci peut<br />

aller du conseil en matière de planification<br />

des services effectué par l’ASMAC, en<br />

passant par des entretiens avec les responsables<br />

de la formation postgraduée ou<br />

conduire à une escalade jusqu’au niveau<br />

de la direction de l’hôpital et/ou l’inspectorat<br />

du travail.<br />

Implique-nous à temps afin que nous<br />

puissions t’aider et fais-nous part de tes<br />

préoccupations, de tes questions et problèmes<br />

concernant ton poste de travail de<br />

médecin hospitalier. <strong>No</strong>us sommes là<br />

pour t’aider!<br />

<strong>No</strong>uvelle affiliation combinée à<br />

l’ASMAC Zurich et à l’AGZ<br />

Depuis le 1er janvier <strong>2024</strong>, l’ASMAC Zurich<br />

propose avec la Société des médecins du<br />

canton de Zurich (AGZ) une affiliation combinée.<br />

Elle vise à faciliter le passage à l’AGZ<br />

comme organisation de base responsable<br />

aux médecins qui avaient jusqu’à présent<br />

leur port d’attache politique à l’ASMAC.<br />

Tous les médecins employés dans des<br />

cabinets et institutions ambulatoires, qui<br />

Traitement des<br />

demandes<br />

à l’ASMAC Zurich<br />

Réception de<br />

notifications<br />

spécifiques (en<br />

général pour des<br />

problèmes)<br />

Clarification des<br />

problèmes et<br />

attentes vis-à-vis<br />

de l’ASMAC Zurich<br />

Durée et<br />

conditions de<br />

travail<br />

Analyse de<br />

l’horaire de service<br />

et conseil<br />

avec suivi<br />

Durée Annonce et à<br />

conditions l’inspectorat de du<br />

travail travail<br />

le cas échéant<br />

Analyse du problème<br />

Clarification du problème<br />

Définition des priorités<br />

Options d’action<br />

Plan de mesures<br />

Formation<br />

postgraduée<br />

Entretiens avec le responsable<br />

de la formation<br />

postgraduée et le<br />

responsable de l’établissement<br />

de formation<br />

postgraduée<br />

Escalade<br />

jusqu’à<br />

l’ISFM<br />

sont membres de l’AGZ et qui se font en<br />

premier lieu représenter par l’AGZ comme<br />

organisation de base de la FMH, peuvent<br />

rester ou devenir membres passifs de l’AS-<br />

MAC Zurich (sans affiliation à l’<strong>asmac</strong><br />

Suisse).<br />

Les membres combinés continuent<br />

en particulier de bénéficier d’un conseil<br />

juridique pour les questions relevant du<br />

droit du travail d’environ deux heures par<br />

cas. Pour ce service supplémentaire, les<br />

membres combinés ne paient pas de cotisation<br />

directe à l’ASMAC Zurich en plus de<br />

la cotisation à l’AGZ.<br />

Contacte directement l’AGZ pour<br />

demander l’affiliation combinée:<br />

www.mitglied-werden.aerzte-zh.ch.<br />

Rencontre ou entretien<br />

téléphonique de la<br />

personne à l’origine de<br />

la notification avec la<br />

(co-)présidence de<br />

l’ASMAC Zurich<br />

Rencontre de la personne<br />

à l’origine de la<br />

notification ou des<br />

personnes concernées de<br />

la clinique comme équipe<br />

avec l’ASMAC Zurich<br />

Conduite<br />

et culture<br />

Entretiens avec<br />

la direction de<br />

la clinique<br />

si nécessaire si nécessaire si nécessaire<br />

Escalade<br />

jusqu’à la<br />

direction de<br />

l’hôpital<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 27


<strong>asmac</strong><br />

Séminaire Coach-my-Career<br />

pour étudiants en médecine<br />

du 23 mars <strong>2024</strong><br />

Tu es étudiante ou étudiant de 4 e année<br />

(l’accent est mis sur la 5 e et 6 e année) et tu<br />

souhaites recevoir de précieuses informations<br />

et conseils pratiques pour réussir ton<br />

entrée en clinique?<br />

Inscris-toi au séminaire Coach-my-<br />

Career qui a lieu le samedi 23 mars <strong>2024</strong> à<br />

l’Université de Zurich. Outre des exposés<br />

introductifs, une table ronde et des ateliers<br />

interactifs, tu auras l’occasion de poser<br />

des questions au sujet de ton entrée<br />

dans la profession.<br />

Clique ici pour accéder à l’inscription:<br />

www.vsao-zh.ch.<br />

Dominique Iseppi, communication,<br />

ASMAC Zurich/Schaffouse<br />

Rejoins-nous à l’apéro «After Work»<br />

du 29 <strong>février</strong> <strong>2024</strong><br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons de t’accueillir le<br />

jeudi 29 <strong>février</strong> <strong>2024</strong> à notre traditionnel<br />

apéro «After Work» au Chiffon Bar à Zurich.<br />

Outre l’échange, le réseautage et<br />

l’apéro dans un cadre convivial, nous accueillons<br />

cette fois les Women in Surgery<br />

Switzerland (WiSS). Ce sera donc l’occasion<br />

d’en apprendre plus sur le travail de la<br />

nouvelle association qui s’engage pour les<br />

revendications des chirurgiennes.<br />

La manifestation est gratuite pour les<br />

membres de l’ASMAC, également pour<br />

ceux qui s’inscrivent sur place.<br />

Clique ici pour accéder à l’inscription:<br />

www.vsao-zh.ch<br />

Photos: © Chiffon – Restaurant Bar; màd<br />

28<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

<strong>asmac</strong>-Inside<br />

Fabrice Juchler<br />

Lieu de domicile: Kehrsatz<br />

Membre du CD de l’<strong>asmac</strong> depuis:<br />

<strong>No</strong>vembre 2023<br />

L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />

Solidaire, jeune, syndicale<br />

Que ce soit en été, paré<br />

de ses chaussures de trail,<br />

ou en hiver, chaussé de<br />

ses skis de randonnée,<br />

Fabrice Juchler aime passer<br />

du temps en montagne. Et c’est avec<br />

le même enthousiasme qu’il s’engage<br />

pour l’<strong>asmac</strong>.<br />

Depuis le printemps 2021, Fabrice Juchler<br />

représente l’<strong>asmac</strong> en tant que délégué<br />

tarifaire au sein des organes de la FMH<br />

qui s’occupent des questions tarifaires.<br />

Il est également membre du Comité<br />

directeur (CD) depuis la dernière séance<br />

du Comité central en novembre dernier.<br />

En tant que membre de cet organe<br />

de direction opérationnel, il participe<br />

aux séances mensuelles et y apporte son<br />

expérience et ses idées. Il décidera dans<br />

les semaines à venir dans quel ressort<br />

il souhaite renforcer son engagement.<br />

Fabrice a obtenu sa maturité en 2011 à<br />

Lausanne et est parfaitement bilingue<br />

(français/allemand). Il a également fait<br />

ses études de médecine à Lausanne et a<br />

obtenu son doctorat à Bâle. Sur le plan<br />

professionnel, Fabrice a jusqu’à présent<br />

surtout exercé en Suisse alémanique<br />

(Bâle, Bienne, Thoune, Berne et dernièrement<br />

Lucerne). Depuis janvier <strong>2024</strong>, il<br />

travaille en Suisse romande en tant que<br />

médecin-assistant à l’Hôpital cantonal<br />

de Fribourg. Son objectif est d’obtenir le<br />

titre de spécialiste en médecine interne<br />

générale cette année.<br />

Il s’engage pour l’<strong>asmac</strong>, car il<br />

souhaite apporter sa contribution à la<br />

mission de l’association: «L’<strong>asmac</strong> a la<br />

lourde tâche d’améliorer le quotidien<br />

des jeunes médecins, aujourd’hui et à<br />

l’avenir. Elle apporte ainsi une contribution<br />

décisive pour garantir et améliorer<br />

encore la qualité du système de santé.»<br />

Lorsqu’on lui demande quel serait<br />

son souhait le plus cher, Fabrice cite<br />

l’amélioration des conditions de travail<br />

et de formation postgraduée des jeunes<br />

médecins ainsi que l’amélioration du<br />

système de santé qui, selon lui, connaît<br />

une situation de crise permanente.<br />

Fabrice se réjouit de son travail au<br />

sein du CD, notamment de pouvoir se<br />

plonger encore plus dans la complexité<br />

du système de santé suisse. Il trouve<br />

particulièrement fascinant le fait que<br />

les décisions prises au niveau national<br />

doivent ensuite être mises en œuvre dans<br />

26 cantons et systèmes de santé différents.<br />

«Mais le fédéralisme est aussi une<br />

chance. On le voit par exemple au niveau<br />

des conditions de travail ou des conventions<br />

collectives de travail. Si une bonne<br />

solution est trouvée dans un canton,<br />

les autres peuvent en tirer des enseignements<br />

et s’en inspirer.»<br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 29


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Protection des données:<br />

une véritable révolution?<br />

La révision de la loi sur la<br />

protection des données<br />

est entrée en vigueur le 1 er<br />

septembre 2023. Qu’est-ce<br />

que cela signifie pour les médecins?<br />

Il a fallu adapter la version précédente<br />

de la loi fédérale sur la protection des<br />

données (LPD) de 1992 à l’évolution<br />

technique et de la société. En plus de cela,<br />

le Parlement fédéral voulait améliorer<br />

la transparence des données et donc le<br />

droit à l’autodétermination de l’individu<br />

en ce qui concerne l’utilisation de ses<br />

données personnelles, mais aussi renforcer<br />

la prise de conscience en matière de<br />

protection des informations sensibles.<br />

La «nouvelle» LPD ne se distingue<br />

pas fondamentalement de l’ancienne,<br />

mais a cependant été durcie sur la forme<br />

et au niveau des sanctions (amendes<br />

jusqu’à CHF 250 000.–).<br />

En se fondant sur les principes<br />

de la bonne foi, de la proportionnalité,<br />

de l’exactitude et de la sécurité, la<br />

nouvelle LPD définit des obligations<br />

spécifiques pour les médecins et<br />

leurs collaborateurs qui peuvent être<br />

résumées en sept points:<br />

1. Obligation d’informer et d’assurer<br />

la transparence (art. 19 LPD)<br />

Les médecins doivent informer leurs<br />

patients de manière adéquate et transparente<br />

sur le traitement de leurs données,<br />

en particulier sur la finalité du traitement<br />

et, le cas échéant, sur les destinataires<br />

auxquels les données sont transmises.<br />

2. Obligation de recueillir le consentement<br />

exprès pour le traitement de<br />

données de santé (art. 6 LPD)<br />

Comme les données «sur la santé, la<br />

sphère intime» de personnes sont des<br />

«données personnelles sensibles» (art. 5c<br />

LPD), leur traitement requiert le consentement<br />

exprès des patients, sauf si le<br />

traitement s’effectue en vertu d’une<br />

obligation légale. Le consentement n’est<br />

valable que si la personne exprime<br />

librement sa volonté concernant un ou<br />

plusieurs traitements déterminés et après<br />

avoir été dûment informée. La loi ne<br />

prescrit pas la forme écrite, mais il s’agit<br />

évidemment du moyen le plus sûr pour<br />

prouver que l’on a accompli son devoir.<br />

Il est utile de savoir que les droits en<br />

matière de protection des données sont<br />

qualifiés de «strictement personnels» et<br />

que les patients mineurs capables de<br />

discernement peuvent également les exercer<br />

directement, c’est-à-dire sans que le<br />

consentement de leur représentant légal<br />

ou de leurs parents ne soit nécessaire.<br />

3. Obligation de garantir l’accès aux<br />

données (art. 25 ss LPD)<br />

Ce n’est pas nouveau que les patients ont<br />

le droit de demander et d’obtenir une<br />

copie des informations de santé les<br />

concernant. La loi sur la protection des<br />

données prescrit que les informations<br />

doivent être mises à disposition gratuitement<br />

et en l’espace de 30 jours.<br />

4. Obligation de conclure des contrats<br />

avec les sous-traitants et des conventions<br />

de confidentialité (art. 9 LPD)<br />

La loi exige de conclure des contrats<br />

de sous-traitance et de confidentialité<br />

lorsque le cabinet médical charge des<br />

tiers de traiter des données de santé.<br />

S’il s’agit par contre d’entreprises de<br />

nettoyage ou de sécurité externes qui<br />

accèdent fortuitement à des données de<br />

santé des patients, il suffit de leur faire<br />

signer une déclaration de confidentialité.<br />

Les employés du cabinet médical<br />

n’ont pas besoin de signer de tels documents<br />

puisqu’ils sont de toute manière<br />

soumis à l’obligation de garder le secret.<br />

5. Obligation de prendre des mesures<br />

organisationnelles et techniques<br />

appropriées (art. 8 LPD)<br />

La sécurité adéquate des données est<br />

probablement l’obligation qui suscite les<br />

plus grandes inquiétudes, en particulier<br />

dans le domaine numérique. <strong>No</strong>us<br />

sommes tous en contact avec l’informa-<br />

Photo: Adobe Stock<br />

30<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

tique, mais personne ne se sent en<br />

sécurité face aux incidents ou attaques<br />

de hackers.<br />

Dans cette situation, il est donc<br />

important de demander conseil à des<br />

experts, afin d’assurer la sécurité du<br />

système informatique.<br />

Par ailleurs, les données, qu’elles<br />

figurent sur papier ou sur un support<br />

numérique, doivent être traitées de<br />

manière confidentielle et seules les<br />

personnes autorisées peuvent y accéder<br />

(y compris par e-mail). De même, elles<br />

doivent être fiables, disponibles et<br />

traçables.<br />

Mis à part certaines formalités, les<br />

obligations découlant de la loi sur la<br />

protection des données révisée ne sont<br />

rien de nouveau pour le secteur de la<br />

santé. Il est certainement juste de suivre<br />

de près l’évolution en matière de protection<br />

des données et de se demander<br />

comment mettre en œuvre les nouvelles<br />

dispositions légales de la manière la plus<br />

appropriée. Il n’y a toutefois pas lieu de se<br />

laisser irriter outre mesure, étant donné<br />

que les cabinets médicaux et hôpitaux<br />

disposent déjà d’une culture de la<br />

protection des données bien ancrée<br />

6. Obligation de tenir un registre des<br />

activités de traitement (art. 12 LPD)<br />

Les cabinets médicaux et hôpitaux<br />

doivent tenir un registre des activités de<br />

traitement qui comprend les informations<br />

suivantes: l’identité du responsable<br />

du traitement, la finalité du traitement,<br />

une description des catégories de personnes<br />

concernées et des catégories de<br />

données personnelles traitées, les<br />

catégories de destinataires, le délai de<br />

conservation des données personnelles,<br />

une description générale des mesures<br />

visant à garantir la sécurité des données.<br />

En cas de communication de données<br />

personnelles à l’étranger, le nom de l’Etat<br />

concerné et les garanties qu’une protection<br />

équivalente à celle appliquée en<br />

Suisse sont assurés.<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

7. Obligation d’annoncer les violations<br />

de la sécurité des données (art. 24 LPD)<br />

On parle de violation de la sécurité des<br />

données, par exemple lorsqu’une clé USB<br />

contenant des données de santé est<br />

perdue ou que le système informatique<br />

d’un cabinet médical est piraté. Ces cas<br />

doivent être annoncés au Préposé fédéral<br />

à la protection des données et à la<br />

transparence (PFPDT).<br />

Lorenza Pedrazzini Ghisla,<br />

juriste de la section ASMACT<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 31


Point de mire: Vide<br />

Que l’on soit éveillé ou endormi, le cerveau ne cesse de traiter et de relier les expériences et les informations individuelles.<br />

Le mirage de la<br />

déconnexion<br />

<strong>No</strong>tre cerveau travaille 24 heures sur 24 pour relier<br />

les informations et créer ainsi un monde qui a du sens.<br />

Dans ce cadre, il a horreur du vide – et le remplit<br />

inconsciemment d’interprétations.<br />

Lutz Jäncke, auteur d’ouvrages et professeur émérite de neuropsychologie à l’Université de Zurich<br />

Photos: Adobe Stock<br />

32<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Il y a quelques années, j’ai demandé<br />

à un instructeur de méditation réputé<br />

quel objectif il souhaitait atteindre<br />

avec la méditation. Sa réponse<br />

fut brève et claire: «Rien.» Je lui ai<br />

bien sûr demandé ce qu’il entendait par<br />

là. Il m’a répondu que ses élèves devaient<br />

apprendre à ne penser à «rien». Mais est-il<br />

possible de ne penser à «rien»? Est-il possible<br />

de faire le vide total dans son esprit?<br />

Pour faire court: non. Je suis d’ailleurs<br />

presque certain que l’instructeur de méditation<br />

avait une autre idée de la définition<br />

originale du mot «rien».<br />

Un énergivore colossal<br />

<strong>No</strong>tre cerveau est un organe fascinant. Il<br />

ne pèse que 1,2 à 1,4 kilo et n’occupe donc<br />

que 2% du volume total du corps. Malgré<br />

le fait qu’il soit un organe miniature, le<br />

cerveau fonctionne comme un véritable<br />

vampire énergétique. Il consomme environ<br />

20 à 25% de l’énergie totale dont le<br />

corps a besoin pour maintenir ses fonctions.<br />

Pour traduire cela en chiffres<br />

concrets: si un organisme consomme<br />

2000 kilocalories par jour, le cerveau a besoin<br />

de 400 à 500 kilocalories par jour,<br />

même au repos complet. Donc également<br />

pendant une séance de méditation et lorsqu’on<br />

laisse libre cours à ses pensées.<br />

Lorsqu’on résout des équations différentielles<br />

compliquées, que l’on travaille<br />

toute la journée sur ses données commerciales<br />

ou que l’on joue aux échecs pendant<br />

des heures, la consommation d’énergie<br />

n’augmente que légèrement, parfois de<br />

1 à 4% maximum. C’est d’ailleurs la raison<br />

pour laquelle on ne peut pas perdre du<br />

poids par la pensée. Mais pourquoi le cerveau<br />

a-t-il besoin de tant d’énergie lorsqu’il<br />

est en mode repos?<br />

Le modèle du monde est constamment<br />

recalculé<br />

Les neuroscientifiques ont la réponse à<br />

cette question depuis une vingtaine d’années<br />

seulement. Au repos, le cerveau<br />

traite les tâches les plus importantes: il<br />

crée un modèle du monde à partir des informations<br />

déjà stockées dans la mémoire<br />

et des nouvelles informations qui lui<br />

parviennent. Le cerveau calcule ces interprétations<br />

du monde en permanence,<br />

chaque seconde, chaque minute, chaque<br />

heure et même pendant notre sommeil. Il<br />

génère ainsi un modèle subjectif du<br />

monde sur la base des expériences individuelles.<br />

Sur le plan biologique, c’est très<br />

utile, car notre cerveau déteste le chaos<br />

comme le diable l’eau bénite. <strong>No</strong>us avons<br />

besoin de visions du monde stables, car<br />

cela nous rassure sur notre existence.<br />

Le cerveau a horreur du vide<br />

L’interprétation commence très tôt dans<br />

la chaîne de traitement de l’information.<br />

La rétine comporte des zones dépourvues<br />

de récepteurs. Pourtant, nous ne voyons<br />

pas de taches sombres; notre cerveau y interprète<br />

simplement l’environnement.<br />

Lorsque nous observons un point précis<br />

sur un mur blanc, nos yeux effectuent<br />

inconsciemment des mouvements de recherche<br />

pour trouver quelque chose qu’ils<br />

peuvent traiter. Car notre cerveau ne peut<br />

pas gérer le «néant». Il doit toujours avoir<br />

quelque chose à traiter pour pouvoir interpréter<br />

un monde «rationnel». D’ailleurs,<br />

l’interprétation est vitale. <strong>No</strong>us sommes<br />

nés dans une culture créée par l’homme.<br />

Pour survivre dans cette culture, notre cerveau<br />

doit s’adapter aux règles culturelles<br />

du moment et les apprendre inconsciemment.<br />

Résultat: nous pouvons adopter des<br />

règles culturelles qui, sous d’autres per s-<br />

pectives, semblent grotesques, bizarres ou<br />

du moins inhabituelles. Malgré cela, nous<br />

sommes convaincus que ces règles culturelles<br />

particulières sont significatives et<br />

doivent s’appliquer à tous.<br />

Les erreurs d’autrui sont plus<br />

faciles à identifier<br />

Même à l’état actif, nous sommes de véritables<br />

interprètes. <strong>No</strong>us le remarquons par<br />

exemple lorsque d’autres personnes lisent<br />

les textes que nous avons rédigés. Elles<br />

repèrent assez rapidement les fautes d’orthographe.<br />

En revanche, lorsque nous regardons<br />

nos propres textes, nous lisons ce<br />

qui doit y figurer et non ce qui y est réellement<br />

écrit. <strong>No</strong>us interprétons donc notre<br />

propre texte en le lisant. Même nos préférences<br />

en matière de biens culturels sont<br />

en fin de compte le fruit d’interprétations<br />

individuelles préparées par des activations<br />

neurophysiologiques inconscientes<br />

dans différentes zones du cerveau. Pourquoi<br />

aimons-nous les pâtes à la sauce tomate,<br />

l’émincé de veau zurichois ou, en<br />

hiver, notre traditionnelle fondue au fromage?<br />

Les San du Botswana – le plus ancien<br />

peuple du globe – aiment non seulement<br />

la viande de gibier et les fruits, mais<br />

aussi les insectes, qui constituent une<br />

source importante de protéines. Ils ramassent<br />

des termites, des grillons et<br />

d’autres types d’insectes et les préparent<br />

pour les consommer. Plus d’un Européen a<br />

l’estomac qui se contracte à la seule idée<br />

de manger des grillons et des mouches.<br />

Toutes nos préférences sont apprises, et<br />

ce, sur la base d’expériences individuelles.<br />

C’est pourquoi les goûts diffèrent d’un individu<br />

à l’autre.<br />

Des études neuroscientifiques nous<br />

ont permis d’apprendre que notre cerveau<br />

interprète déjà de manière préconsciente<br />

les stimuli interceptés par nos récepteurs<br />

sensoriels et les classe dans notre vision du<br />

monde. On le voit de manière impressionnante<br />

en observant l’activité cérébrale lors<br />

de la perception de stimuli préférentiels.<br />

<strong>No</strong>us avons par exemple étudié ce phénomène<br />

chez les amateurs de Coca-Cola, en<br />

leur présentant des images de bouteilles de<br />

Coca-Cola. A cette vision, de nombreuses<br />

zones du cerveau s’activent très rapidement,<br />

à savoir 100 millisecondes après la<br />

présentation de l’image. Chez les amateurs<br />

de Pepsi, en revanche, cette activité précoce<br />

n’apparaît pas. Cela ne se produit pas<br />

consciemment, mais prépare les décisions<br />

conscientes qui interviennent 200 à 300<br />

millisecondes plus tard.<br />

<strong>No</strong>tre cerveau est donc toujours actif,<br />

même lorsque nous pensons que notre esprit<br />

est vide.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 33


Point de mire: Vide<br />

Des portes vers<br />

l’inconnu<br />

Un hall de gare désert, un hôtel abandonné, une aire<br />

de jeux délaissée au crépuscule: les espaces liminaux dans les films<br />

se distinguent par une atmosphère singulière. A la fois<br />

familiers et étranges, ils deviennent des lieux de passage entre<br />

différents niveaux de réalité.<br />

Prof. Marcus Stiglegger, spécialiste du cinéma, Münster School of Design<br />

L’astronaute David Bowman du film «2001: L’Odyssée de l’espace» meurt dans une chambre étrange dans laquelle<br />

il a atterri après avoir traversé la porte des étoiles.<br />

Photo: «2001: L’Odyssée de l’espace», Warner Bros., capture d’écran Blu-ray<br />

34<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Dans le dernier acte de «2001:<br />

L’Odyssée de l’espace» (1968)<br />

de Stanley Kubrick, l’astronaute<br />

David Bowman (Keir<br />

Dullea) perd conscience alors qu’il traverse<br />

la porte des étoiles. Il se réveille<br />

dans une chambre troublante, d’un blanc<br />

étrangement éclatant, dotée de meubles<br />

baroques. <strong>No</strong>us l’observons se livrer à des<br />

activités profanes, assistons à son vieillissement,<br />

puis finalement à son décès. Il renaît<br />

ensuite en fœtus flottant autour de la<br />

Terre: depuis l’espace, «l’enfant étoile»<br />

contemple la planète bleue avec un doux<br />

sourire.<br />

Photos: «Interstellar», Paramount Pictures et Warner Bros., capture d’écran; «Twin Peaks», Aaron Spelling Productions, capture d’écran<br />

Un lieu de transition marquant<br />

Cette fin énigmatique de l’Odyssée de l’espace<br />

de Kubrick a fait l’objet de nombreuses<br />

discussions. Inspiré par l’auteur<br />

Arthur C. Clarke, cet espace incandescent<br />

entre la porte des étoiles et la renaissance<br />

cosmique peut être vu comme une sorte de<br />

zoo ou de laboratoire expérimental de<br />

puissances extraterrestres qui étudient<br />

l’Homme Bowman et l’aident à renaître.<br />

Le temps semble ici se fondre, les âges se<br />

chevaucher. Ce qui ressemble à une salle<br />

de musée baroque, soigneusement reconstituée<br />

à des fins d’étude, est aussi un<br />

lieu de transition d’un état d’être à un<br />

autre, de la mort à la renaissance. C’est un<br />

lieu de passage dont les détails profanes<br />

ne sont qu’une façade. Avec cette séquence,<br />

Kubrick a mis en scène l’un des<br />

espaces liminaux les plus marquants de<br />

l’histoire du cinéma moderne.<br />

Dimensions parallèles<br />

Près d’un demi-siècle plus tard, Christopher<br />

<strong>No</strong>lan nous a également fait voyager<br />

littéralement à travers le temps: dans<br />

son drame de science-fiction «Interstellar»<br />

(2014), l’astronaute Cooper (Matthew<br />

McConaughey) quitte une Terre gravement<br />

endommagée par la crise climatique<br />

et traverse un trou noir pour revenir, par<br />

cette porte des étoiles, dans le présent de<br />

sa fille (Jessica Chastain). Au cours de ce<br />

voyage, le temps est présenté comme un<br />

espace littéralement stratifié à plusieurs<br />

dimensions à travers lesquelles le protagoniste<br />

peut se déplacer. Cet espace impossible<br />

entre les différentes dimensions devient<br />

un portail de communication entre<br />

le père absent et sa fille qui attend son retour.<br />

Cet espace est également un portail,<br />

un lieu de passage, peut-être l’une des<br />

mises en scène les plus audacieuses de<br />

l’inimaginable dans le cinéma postmoderne<br />

depuis les années 1980. Mais est-ce<br />

Un espace entre les dimensions: dans «Interstellar», l’astronaute Cooper peut communiquer<br />

dans le passé avec sa fille Murphy.<br />

Dans «Twin Peaks, le film», l’agent du FBI Dale Cooper rencontre l’esprit de Laura Palmer<br />

dans l’iconique «Black Lodge».<br />

pour autant un espace liminal, comme<br />

dans la mise en scène de Kubrick dans<br />

«2001»?<br />

A la fois familier et troublant<br />

C’est à ce stade qu’il s’agit de déterminer ce<br />

qu’est réellement un espace liminal dans<br />

le film. Les espaces liminaux sont des topographies<br />

médiatiques définies physiquement,<br />

c’est-à-dire des représentations<br />

audiovisuelles d’espaces d’abord familiers<br />

qui, par leur aspect déconcertant, demeurent<br />

dans un état de suspension. Ils<br />

convoquent le familier tout en suscitant<br />

l’étrangeté; par exemple, lorsque des lieux<br />

habituellement animés semblent soudainement<br />

vides et abandonnés ou lorsque<br />

des éclairages spéciaux créent une atmosphère<br />

particulière. Même la chambre baroque<br />

de «2001» ne rappelle une pièce historique<br />

que tant que le contexte de son<br />

apparition est ignoré. Mais en tant que<br />

prochaine étape après la porte des étoiles,<br />

elle devient inquiétante: qui l’a construite<br />

et dans quel but? Dans le contexte du film,<br />

il s’agit d’un lieu de passage, de la dernière<br />

étape par laquelle passe le protagoniste<br />

sur le chemin de sa renaissance. Dans «Interstellar»,<br />

un espace déstructuré et imaginaire<br />

est construit entre les dimensions,<br />

qui peut être interprété comme une autre<br />

étape – ici aussi un lieu de passage, mais<br />

inspiré par des théories scientifiques plus<br />

actuelles du temps et de l’espace. Dans un<br />

sens plus strict, il s’agirait toutefois d’un<br />

espace postliminal, car il a déjà dépassé les<br />

lois de la physique.<br />

Réalité ou monde des esprits?<br />

Stanley Kubrick recourt à une autre<br />

construction spatiale liminale moins abstraite.<br />

Les couloirs de l’hôtel Overlook en-<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 35


Point de mire: Vide<br />

«Viens jouer avec nous, Danny.» Dans le film «Shining», Danny entre en contact avec le monde des esprits dans les couloirs apparemment vides<br />

de l’Hôtel Overlook.<br />

neigé et abandonné dans les montagnes<br />

Rocheuses dans «Shining» (1980) sont également<br />

des lieux de passage explorés par<br />

l’enfant Danny sur son tricycle. Sa capacité<br />

extrasensorielle lui permet d’expérimenter<br />

ces espaces à proprement parler<br />

profanes comme liminaux: dans ces couloirs<br />

monotones, la réalité devient imperceptiblement<br />

perméable à un monde<br />

d’esprits qui peuvent désormais se cacher<br />

dans le moindre recoin. Le lieu quotidien<br />

de l’action apparaît comme le refuge inquiétant<br />

d’une présence mortelle. L’es-<br />

L’appartement du protagoniste Fred dans<br />

«Lost Highway» est un monde de cauchemars<br />

composé d’ombres et lumières.<br />

pace liminal se révèle être un lieu de passage<br />

entre les niveaux de réalité, même s’il<br />

semble beaucoup plus ordinaire que dans<br />

«2001». Kubrick met en scène de manière<br />

comparable la salle de bal, les toilettes et la<br />

salle de bain de son père, dans lesquelles<br />

Jack Torrance (Jack Nicholson) rencontre<br />

également les esprits de l’hôtel.<br />

En visite à la Black Lodge<br />

Mais c’est au grand surréaliste américain<br />

David Lynch que l’on doit l’espace liminal<br />

le plus emblématique de l’histoire du cinéma.<br />

Dans «Twin Peaks – le film» (1992), en<br />

plein cœur de la forêt, à la frontière entre<br />

les États-Unis et le Canada, quelques élus<br />

voient apparaître la Black Lodge, un lieu<br />

de passage entre les mondes, bordé de<br />

rideaux de velours rouge et décoré de<br />

motifs noirs et blancs au sol. C’est ici que<br />

se retrouvent les morts en errance, les<br />

damnés et les maudits, qui, assis sur un<br />

canapé rouge, semblent attendre patiemment<br />

leur retour dans le monde réel. Et<br />

c’est ici que l’agent du FBI Dale Cooper<br />

(Kyle MacLachlan) rencontre l’esprit de<br />

Laura Palmer (Sheryl Lee), une femme<br />

pour laquelle il éprouve une passion nécrophile.<br />

La Black Lodge est devenue si<br />

iconique que son motif noir-blanc-rouge<br />

s’est solidement ancré dans la culture pop<br />

et a inspiré de nombreux stylistes et réalisateurs<br />

de clips vidéo. La fascination pour<br />

l’espace liminal entre les mondes a pris<br />

forme.<br />

David Lynch a poussé le concept encore<br />

plus loin: en 1996, il a tourné le thriller<br />

psychologique «Lost Highway» dans l’appartement<br />

qu’il a lui-même aménagé sur<br />

Mulholland Drive à Los Angeles. Cet appartement<br />

aux couleurs chair et à l’ameublement<br />

austère se caractérise par des<br />

zones d’obscurité impénétrables dans lesquelles<br />

le protagoniste (Bill Pullman) disparaît<br />

littéralement à un moment donné<br />

avant de se matérialiser à nouveau. L’appartement,<br />

en tant qu’espace liminal, est<br />

un monde de cauchemars qui semble se<br />

dissoudre dans les ténèbres à ses transitions<br />

vers l’autre monde. Chez Lynch, le liminal<br />

est définitivement un espace d’angoisse<br />

au seuil de l’inconnu.<br />

Photos: «Shining», Warner Bros., capture d’écran; «Lost Highway», Asymmetrical Productions, CiBy 2000, Lost Highway Productions LLC et October Films, capture d’écran<br />

36<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Photo: Adobe Stock<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 37


Point de mire: Vide<br />

Les adolescents sains entretiennent généralement<br />

des amitiés stables, tandis que les jeunes souffrant<br />

d’un trouble de la personnalité borderline<br />

changent souvent de référents.<br />

«Un sentiment<br />

difficile à<br />

supporter»<br />

Le sentiment de vide vécu par des patients souffrant d’un trouble<br />

de la personnalité borderline est peu décrit dans la littérature.<br />

Michael Kaess, directeur de la Clinique universitaire de psychiatrie de<br />

l’enfant et de l’adolescent de Berne, s’exprime sur les causes de ce<br />

sentiment et les défis à relever pour y faire face.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photos: Adobe Stock; zvg<br />

38<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Quelles sont les difficultés rencontrées<br />

lorsqu’un trouble de la personnalité<br />

borderline est diagnostiqué?<br />

Le problème, c’est que la puberté est une<br />

période difficile pour de nombreux jeunes.<br />

Certains symptômes du trouble de la personnalité<br />

borderline (TPB) ont longtemps<br />

été considérés comme des caractéristiques<br />

de la puberté, excluant ainsi presque le<br />

diagnostic du TPB de la psychiatrie de<br />

l’enfant et de l’adolescent. Fluctuations<br />

émotionnelles, crise d’identité, relations<br />

changeantes – on peut bien sûr penser à la<br />

puberté, mais pas seulement.<br />

Comment réussir à faire la différence<br />

entre une puberté difficile et un TPB?<br />

Il est important d’être bien informé et de<br />

pouvoir évaluer si un comportement est<br />

considéré comme pathologique ou s’il<br />

s’agit de symptômes caractéristiques de la<br />

puberté, qui s’atténuent avec le temps.<br />

Or, des automutilations ou tentatives<br />

de suicide ne sont clairement pas des<br />

comportements pubertaires, mais sont<br />

souvent révélatrices d’une souffrance<br />

psychique – même si un TPB n’en est pas<br />

toujours la cause. Le fait de changer<br />

constamment de cercle d’amis n’est pas<br />

non plus propre à la puberté. La plupart<br />

des adolescents sont tout à fait capables<br />

d’entretenir des amitiés solides – à l’exception<br />

peut-être des relations sexuelles,<br />

où les changements sont plus fréquents.<br />

Chez la plupart des adolescents en bonne<br />

santé, le sentiment d’amour mutuel est<br />

également constant dans la relation avec<br />

les parents, malgré les conflits et les disputes<br />

qui font souvent partie de l’adolescence.<br />

De même, les caractéristiques<br />

identitaires telles que les vêtements, les<br />

goûts musicaux ou les valeurs et les<br />

normes sont relativement stables chez les<br />

adolescents en bonne santé et ne changent<br />

pas tous les trois mois, contrairement aux<br />

choix de carrière, ce qui est tout à fait normal.<br />

Là où on voit une différence flagrante<br />

entre les adolescents sains et ceux qui<br />

souffrent d’un TPB, c’est lorsqu’on leur<br />

demande de se décrire soi-même. La plupart<br />

des adolescents sains sont relativement<br />

réfléchis et capables d’évoquer leurs<br />

points forts et leurs points faibles. En revanche,<br />

les adolescents souffrant de TPB<br />

sont souvent complètement dépassés par<br />

cette question, car ils n’ont pas d’image<br />

cohérente d’eux-mêmes et se comportent<br />

comme ils pensent que les autres voudraient<br />

qu’ils soient.<br />

Ce manque de sens de soi conduit-il<br />

à une sensation de vide intérieur,<br />

qui est un symptôme du TPB?<br />

Le nombre de personnes concernées qui<br />

ressentent un tel vide intérieur est relativement<br />

élevé. Mais je ne suis pas sûr que ce<br />

soit la même chose pour tout le monde, car<br />

ce symptôme peut être provoqué par des<br />

phénomènes très différents. Premièrement,<br />

il y a certainement ce trouble de<br />

l’identité et le sentiment qui en résulte de<br />

ne pas savoir qui l’on est et de n’être qu’une<br />

enveloppe sans contenu. Deuxièmement,<br />

il y a le phénomène de dissociation, qui se<br />

produit certes souvent suite à un traumatisme,<br />

mais pas seulement. L’un des symptômes<br />

les plus courants ici est la dissociation<br />

totale de toute émotion – et si je ne<br />

ressens rien, alors je ne suis pas. C’est un<br />

phénomène que nous observons fréquemment<br />

au cours du traitement des personnes<br />

souffrant de TPB: lorsqu’elles parviennent<br />

à mieux réguler leurs émotions<br />

– ce qui est en soi souhaitable –, la sensation<br />

de vide intérieur se fait souvent plus<br />

forte. En effet, elles associent souvent les<br />

émotions fortes à la vitalité. Et troisièmement,<br />

les personnes borderline présentent<br />

souvent des états dépressifs graves, et<br />

nous savons qu’une dépression grave peut<br />

s’accompagner d’une sensation de vide intérieur.<br />

Le trouble de la personnalité borderline en bref<br />

Le trouble de la personnalité borderline (TPB) est un trouble psychique grave qui se manifeste<br />

généralement à l’adolescence. Il se caractérise par une instabilité marquée des émotions,<br />

des relations interpersonnelles et de l’image de soi, ainsi que par des symptômes aigus<br />

tels que des automutilations graves, des tentatives de suicide, des comportements à risque,<br />

l’abus de substances et une sensation de vide intérieur. Les causes d’un TPB sont multiples.<br />

Outre une composante génétique, des facteurs familiaux et environnementaux jouent également<br />

un rôle. Des expériences traumatisantes telles que les abus ou la maltraitance augmentent<br />

considérablement le risque de TPB, mais toutes les personnes souffrant de TPB n’ont pas<br />

forcément vécu de traumatismes. D’autres formes de relations éprouvantes peuvent également<br />

favoriser l’apparition d’un TPB, comme les conflits intrafamiliaux ou le harcèlement.<br />

Biographie express<br />

Michael Kaess est professeur de<br />

psychiatrie pour enfants et adolescents<br />

et directeur de la clinique<br />

universitaire de psychiatrie et psychothérapie<br />

pour enfants et adolescents<br />

à Berne. Sur le plan clinique, il dirige<br />

le centre de prévention du suicide sis<br />

à Berne. Sur le plan scientifique,<br />

Michael Kaess se penche depuis de<br />

nombreuses années sur l’origine et le<br />

traitement des troubles de la régulation<br />

des émotions. Dans ce contexte,<br />

Michael Kaess est considéré comme<br />

un expert international en matière<br />

d’automutilation et de comportement<br />

suicidaire chez les adolescents ainsi<br />

que pour le dépistage et le traitement<br />

précoces du trouble de la personnalité<br />

borderline.<br />

Quel est le lien entre cette sensation<br />

et les émotions fortes?<br />

Ce n’est pas prouvé empiriquement, mais<br />

je pense que la sensation de vide intérieur<br />

est difficile à supporter. Et les jeunes<br />

l’évitent en extériorisant leurs émotions,<br />

ce qui se traduit entre autres par des symptômes<br />

aigus tels que les comportements<br />

automutilatoires et à risque. En fait, ces<br />

comportements autodestructeurs disparaissent<br />

avec l’âge – pour autant que les<br />

personnes concernées ne deviennent pas<br />

dépendantes. Mais dès que les symptômes<br />

aigus passent au second plan, la sensation<br />

de vide intérieur ressort.<br />

Le vide intérieur est l’un des<br />

symptômes les moins étudiés du TPB.<br />

Pour quelle raison?<br />

L’une des raisons pourrait être qu’il est très<br />

difficile de comprendre cet état, même<br />

pour les professionnels. Tout le monde a<br />

déjà éprouvé des sentiments comme la<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 39


Point de mire: Vide<br />

peur et la tristesse et peut s’en faire une<br />

idée. En revanche, on ne peut guère se représenter<br />

la sensation de vide intérieur –<br />

et il est difficile de la décrire.<br />

Comment ce sentiment est-il traité?<br />

Il est difficile de changer les émotions a<br />

priori. Dans le cadre d’une psychothérapie,<br />

nous commençons donc par modifier<br />

la cognition et les comportements, car nos<br />

pensées et nos actions influencent à leur<br />

tour les émotions. Pour le TPB, il existe des<br />

procédures spécifiques qui mettent l’accent<br />

sur la construction d’une identité<br />

propre et la compréhension de schémas<br />

relationnels dysfonctionnels. L’efficacité<br />

de la psychothérapie est souvent sousestimée,<br />

mais le taux de réponse de 50 à<br />

70 % montre que cela fonctionne plutôt<br />

bien. Le problème est que les personnes<br />

concernées commencent souvent la thérapie<br />

trop tard. Et le risque de dommages<br />

irréparables est considérable. Cela ne<br />

concerne pas forcément le vide intérieur<br />

ou le trouble de l’identité, mais plutôt les<br />

dommages fonctionnels.<br />

Que voulez-vous dire?<br />

Un adulte de 25 ans sans diplôme ni formation<br />

professionnelle, coupé de sa famille<br />

et sans aucune relation sociale aura<br />

beaucoup de difficulté à s’en sortir dans la<br />

vie. On ne se réjouit pas non plus d’être<br />

confronté à un adolescent menacé d’exclusion<br />

scolaire et peinant à conserver ses<br />

amitiés, mais cette situation n’est pas irréversible.<br />

C’est pourquoi il est important de<br />

poser un diagnostic précoce.<br />

Un diagnostic précoce ne comporte-t-il<br />

pas un risque de stigmatisation?<br />

Bien sûr, les diagnostics psychiatriques<br />

sont encore stigmatisés, mais nous ne<br />

pouvons pas lutter contre ces stigmates<br />

simplement en n’en parlant pas. Et je<br />

pense qu’il est plus important d’aider ces<br />

personnes le plus tôt possible afin qu’elles<br />

ne subissent pas cette grave perte de fonction.<br />

On a tendance à penser qu’une personne<br />

qui entre dans un hôpital psychiatrique<br />

n’en ressort jamais. Or, les services<br />

de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent<br />

sont tellement surchargés qu’une<br />

thérapie n’est proposée que si elle s’avère<br />

vraiment nécessaire.<br />

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CERTIFIÉ<br />

HAUTE QUALITÉ:<br />

<strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

N o 6, décembre 2023<br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Publication<strong>2024</strong><br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Le label de qualité<br />

• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />

• Réputé pour son contenu indépendant<br />

• Pour une publicité sans perte de diffusion<br />

Sauvetage<br />

Histoires d’hôpitaux<br />

et de carottes<br />

Page 24<br />

Politique<br />

Un guide sur la santé<br />

planétaire<br />

Page 6<br />

Médecine du sport<br />

Prévention et traitement<br />

des blessures<br />

Page 41<br />

Déficits immunitaires<br />

secondaires<br />

La substitution par<br />

immunoglobulines en<br />

hématologie<br />

Page 44<br />

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40<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Faire<br />

du neuf avec<br />

du vieux<br />

L’air dehors, le bouchon dessus – direction le conteneur de collecte.<br />

Le recyclage des matériaux comme le PET, le verre, l’aluminium et les piles<br />

est une évidence pour beaucoup d’entre nous. Mais comment les piles<br />

usagées et les bouteilles en PET sont-elles recyclées? Petit aperçu.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photo: PET-Recycling Schweiz<br />

Les bouteilles en PET vides sont comprimées en balles avant d’arriver dans les centres de tri.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 41


Point de mire: Vide<br />

La lampe de poche et la balance<br />

de cuisine, mais aussi le téléphone<br />

portable, la visseuse sans<br />

fil et le vélo électrique: tous ont<br />

besoin d’une pile ou d’une batterie qui, si<br />

elle est correctement éliminée, finit ses<br />

jours dans le village bernoise de Wimmis,<br />

siège de BATREC Industrie AG, la seule<br />

entreprise de Suisse qui recycle les piles<br />

et les batteries. En 2021, 6615 tonnes de<br />

piles ont été écoulées en Suisse. Selon le<br />

bureau INOBAT, qui assure le prélèvement,<br />

la gestion et l’utilisation de la taxe<br />

d’élimination anticipée des piles et batteries<br />

sur mandat de l’Office fédéral de<br />

l’environnement, 3271 tonnes de piles ont<br />

été retournées durant la même période,<br />

soit un taux de retour de 49,4 %. Ce chiffre<br />

modeste n’est toutefois pas tant lié à un<br />

manque d’engagement de la part de la<br />

population qu’à l’augmentation exponentielle<br />

des ventes de piles au lithium-ion,<br />

explique Philipp Rädecker, responsable<br />

de l’usine de traitement Batteries chez<br />

BATREC. Les batteries rechargeables,<br />

telles qu’on en trouve dans les ordinateurs<br />

portables et les brosses à dents électriques,<br />

ont une durée de vie nettement<br />

plus longue que les piles traditionnelles,<br />

ce qui se répercute négativement sur les<br />

statistiques globales. Et en effet, si l’on<br />

considère uniquement les piles sans<br />

lithium, le taux de retour passe à 80,5 %.<br />

Les détails révèlent le contenu<br />

Dans la vie réelle, les piles ne peuvent pas<br />

être séparées aussi rapidement que dans<br />

les statistiques. C’est mélangées les unes<br />

aux autres qu’elles arrivent à Wimmis, où<br />

elles sont triées par une machine en fonction<br />

de leur taille, avant d’être une nouvelle<br />

fois triées par les collaborateurs sur<br />

des tapis roulants, selon leur valeur, mais<br />

aussi selon leurs substances nocives<br />

comme le mercure et le cadmium. Il n’est<br />

Les chiffres du recyclage en Suisse<br />

La pile contient-elle du cadmium ou s’agit-il d’une pile alcaline au manganèse?<br />

Les collaboratrices de BATREC Industrie AG trient les piles à la main.<br />

Selon le rapport d’activité 2023 de Swiss Recycle, la Suisse a atteint un taux de recyclage<br />

total de 52 % l’année passée. Cela permet d’économiser environ 507 000 tonnes d’équivalents<br />

CO 2<br />

par an en Suisse, ce qui correspond à 183 000 vols autour de la Terre. Il reste<br />

néanmoins beaucoup à faire: l’UE a pour objectif de recycler au moins 65 % des déchets<br />

ménagers d’ici à 2035. Cet objectif repose sur la réduction des déchets, la conception<br />

d’emballages plus faciles à recycler grâce aux lignes directrices Design4Recycling, mais<br />

aussi sur l’introduction dans toute la Suisse d’un système d’économie circulaire pour<br />

les emballages en plastique et les briques en carton, la diminution de déchets verts<br />

dans les ordures ménagères et une sensibilisation encore plus forte pour réduire les<br />

erreurs de tri.<br />

www.swissrecycle.ch/rapport-d-activite<br />

pas si simple de faire la distinction entre<br />

les différentes fractions, souligne Philipp<br />

Rädecker. «Ce sont des détails, comme<br />

une encoche sur le couvercle ou la couleur,<br />

qui peuvent donner une indication sur le<br />

type de pile. Mais il n’y a aucune uniformité.»<br />

Les nouveaux collaborateurs ont donc<br />

besoin d’une période d’introduction de<br />

trois à six mois avant d’être capables de<br />

trier en toute autonomie. En revanche, il<br />

est facile d’identifier les déchets et les déchets<br />

électroniques qui sont souvent<br />

contenus dans le mélange de piles. «<strong>No</strong>us<br />

les trions et les éliminons de manière appropriée»,<br />

explique Philippe Zanettin, directeur<br />

de BATREC. «En revanche, cela<br />

peut devenir problématique lorsque les<br />

piles se retrouvent dans la collecte d’autres<br />

matériaux recyclables.» Les cigarettes<br />

électroniques jetables, notamment, sont<br />

souvent mal éliminées. «Lors du compactage<br />

ou du broyage, il y a un risque que la<br />

batterie soit endommagée et, dans le pire<br />

des cas, qu’elle s’enflamme», poursuit Philippe<br />

Zanettin.<br />

Le tri humain est intuitif<br />

Les piles mal éliminées sont également un<br />

problème pour le recyclage du PET. Stefanie<br />

Brauchli, responsable de la communication<br />

d’entreprise de PET-Recycling<br />

Schweiz, explique: «Les bouteilles en<br />

PET collectées sont comprimées en balles<br />

pour un transport plus écologique des<br />

centres de transbordement vers les trois<br />

centres de tri de Suisse. Malheureusement,<br />

ces balles contiennent aussi un<br />

certain nombre de matériaux étrangers.»<br />

Les erreurs de tri commises par des personnes<br />

bien intentionnées auraient notamment<br />

augmenté avec la prise de<br />

conscience écologique. «Bien que certains<br />

gobelets, emballages de viande et bouteilles<br />

de shampoing soient également en<br />

polyéthylène téréphtalate, ou PET, ils<br />

n’ont pas leur place dans la collecte du<br />

PET», souligne-t-elle. Pour trier les matériaux<br />

mal déposés, le centre de tri enlève<br />

d’abord les objets magnétiques et passe les<br />

petits éléments au tamis. La masse restante<br />

est ensuite séparée par sept modules<br />

laser en fonction des matériaux et des couleurs.<br />

Pour atteindre la pureté de 99,8%<br />

nécessaire à la réutilisation dans le secteur<br />

alimentaire, les collaborateurs trient les<br />

bouteilles à la main. Une nouvelle installation<br />

a été mise en service à Frauenfeld en<br />

début d’année. Celle-ci fonctionne avec<br />

Photo: BATREC, David Schweizer<br />

42<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

une intelligence artificielle et effectue un<br />

tri des bouteilles en amont. Le travail des<br />

hommes reste toutefois indispensable,<br />

explique Stefanie Brauchli. «Il est difficile<br />

de définir exactement ce qui distingue une<br />

bouteille de boisson d’une bouteille de<br />

shampoing – d’autant plus qu’elles sont<br />

compressées.» Un être humain, en revanche,<br />

l’identifie intuitivement.<br />

Fours et broyeurs<br />

Revenons à nos piles: la fraction la plus<br />

importante est constituée d’un mélange<br />

de piles alcalines, zinc-carbone, zinc-air et<br />

de piles boutons. Celles-ci sont pyrolysées<br />

dans un four à cuve à une température<br />

de 600 à 800 degrés. Les matières plastiques<br />

sont incinérées, l’humidité et, le cas<br />

échéant, le mercure s’évaporent. Le four<br />

à arc électrique fait ensuite s’évaporer le<br />

zinc à une température de 1500 degrés, le<br />

fer et le manganèse fondus restent en revanche<br />

dans la masse fondue et forment le<br />

ferromanganèse. La zone chaude ne représente<br />

toutefois qu’un tiers de l’installation,<br />

explique Philipp Rädecker. L’épuration<br />

des gaz d’échappement, y compris la<br />

condensation du mercure, ainsi que l’épuration<br />

des eaux usées prennent également<br />

beaucoup de place. Environ 70% du matériau<br />

peut ainsi être réutilisé, même si ce<br />

n’est guère pour la production de nouvelles<br />

batteries. Le ferromanganèse est<br />

vendu aux aciéries ou aux fonderies et<br />

contribue à rendre l’acier plus solide. On le<br />

retrouve par exemple dans les plaques<br />

d’égout ou les bouches d’incendie. Quant<br />

au zinc condensé, il sert principalement<br />

de protection anticorrosion.<br />

En 2023, BATREC a construit une nouvelle<br />

installation afin de mieux recycler les<br />

piles lithium-ion, qui étaient jusqu’à présent<br />

également recyclées thermiquement.<br />

Celle-ci sépare mécaniquement, par un tri<br />

à plusieurs niveaux, les composants des<br />

batteries déchargées dans un bain d’eau,<br />

puis broyées. Le plastique, l’eau, l’acier,<br />

l’aluminium, le cuivre ainsi que la masse<br />

noire composée d’oxydes de cobalt ou de<br />

nickel et de graphite peuvent ainsi être séparés<br />

et réutilisés. Le défi réside dans le<br />

fait que la composition chimique des piles<br />

lithium-ion varie fortement, explique Philippe<br />

Zanettin. «Malheureusement, on ne<br />

pense souvent pas au recyclage lors de la<br />

production.»<br />

bouteilles usagées peuvent alors être réutilisées<br />

pour fabriquer de nouvelles bouteilles<br />

en PET. Les bouteilles séparées par<br />

couleur sont broyées puis plongées dans<br />

un bain d’eau, où l’on assiste à une séparation<br />

des parties du corps de la bouteille<br />

qui coulent des parties du couvercle en<br />

polyéthylène (PE) qui flottent. Les pièces<br />

en PE mélangées par couleur donnent<br />

naissance à des produits pour lesquels la<br />

couleur ne joue aucun rôle, par exemple<br />

des caisses postales ou des tubes.<br />

Les flocons de PET, en revanche, sont<br />

nettoyés au cours d’un processus en plusieurs<br />

étapes et contrôlés une nouvelle<br />

fois individuellement au laser. S’ils répondent<br />

aux exigences de propreté élevées,<br />

ils sont fondus et moulés en une préforme<br />

qui présente déjà le goulot définitif<br />

de la bouteille et le filetage du couvercle.<br />

Le gonflage dans la forme définitive se fait<br />

généralement en même temps que le remplissage.<br />

Ce PET recyclé, ou R-PET, est très<br />

prisé: «<strong>No</strong>us sommes toujours en rupture<br />

de stock un an à l’avance. <strong>No</strong>us pourrions<br />

distribuer plus de R-PET», explique Stefanie<br />

Brauchli. La collaboration des consommateurs<br />

est toutefois également nécessaire<br />

pour optimiser la production. «Il faut<br />

faire attention à la pureté dès la collecte.<br />

Si un sac contient par exemple une bouteille<br />

d’huile de moteur, il nous sera impossible<br />

d’obtenir un matériau suffisamment<br />

propre pour l’industrie alimentaire.»<br />

Et même en ce qui concerne le taux de<br />

retour de 82%, Stefanie Brauchli estime<br />

qu’il y a encore une marge de progression.<br />

«Certes, la plupart des gens collectent le<br />

PET, mais pas toujours de manière cohérente.<br />

C’est ce que nous souhaitons changer.<br />

Car chaque bouteille compte.»<br />

Informations complémentaires:<br />

www.batrec.ch<br />

www.petrecycling.ch<br />

Le R-PET est très prisé<br />

L’objectif du recyclage du PET est de revaloriser<br />

le plus grand nombre possible de<br />

bouteilles en PET en circuit fermé. Les<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 43


Point de mire: Vide<br />

La page blanche<br />

La tranquillité d’esprit est bénéfique<br />

pour la santé mentale et peut être pratiquée – aussi bien seul<br />

que dans la rencontre avec les autres.<br />

Gabriela Huber-Mayer, auteure, professeure de yoga et de méditation diplômée,<br />

rédactrice pour «YOGA! Das Magazin»<br />

Xuedou, un moine zen chinois,<br />

aurait dit un jour: «Une seule<br />

fraction de vide a plus de<br />

poids que toutes les paroles et<br />

les pensées.» A quoi avez-vous pensé<br />

lorsque vous êtes tombé sur la page<br />

blanche du <strong>Journal</strong>? En avez-vous pris<br />

connaissance de manière objective:<br />

«Tiens, une page blanche»? Avez-vous été<br />

déconcerté? Ou l’avez-vous appréciée:<br />

«Juste rien. Ça fait du bien!»? Si, perdu<br />

dans vos pensées, vous avez tourné les<br />

pages machinalement, je vous recommanderais<br />

de mettre le <strong>Journal</strong> de côté,<br />

de faire consciemment le vide dans votre<br />

esprit et de tourner votre attention vers<br />

l’intérieur. Prenez du recul par rapport<br />

aux événements quotidiens et observez à<br />

distance ce qui vous préoccupait à ce moment-là.<br />

Stopper les automatismes<br />

Tel est le pilier sur lequel repose la pratique<br />

de la méditation. Habituellement,<br />

nos pensées tournent en boucle, nous faisons<br />

beaucoup de choses par automatisme,<br />

un stimulus provoque souvent une<br />

réaction immédiate. Il existe aujourd’hui<br />

de nombreuses méthodes qui permettent<br />

de stopper ces automatismes. L’objectif<br />

est de faire le vide dans sa tête afin de faire<br />

l’expérience du silence. Car, selon les philosophies<br />

du yoga et du bouddhisme, seul<br />

le calme intérieur nous permet d’être à<br />

l’écoute de notre nature essentielle. Dans<br />

le Sūtra du cœur, un des textes les plus célèbres<br />

de l’enseignement bouddhiste,<br />

nous lisons que «tout ce qui est forme est<br />

vacuité, et tout ce qui est vacuité est<br />

forme». Les agrégats d’existence sont<br />

vides, dénués de nature propre. La forme<br />

naît d’une interprétation, d’une dénomination<br />

ou d’une représentation.<br />

Autoriser le vide<br />

Nul besoin de viser ce but ultime de la méditation.<br />

Il vaut toutefois la peine d’apprendre<br />

à accueillir le vide dans son quotidien.<br />

Quand avez-vous rencontré pour la<br />

dernière fois un parfait inconnu – une<br />

page blanche – et ne vous êtes-vous pas<br />

immédiatement fait toutes sortes de réflexions?<br />

En très peu de temps, la page<br />

blanche se noircit de nos observations, de<br />

nos suppositions et de nos déductions.<br />

S’ouvrir alors à l’autre pour percevoir ce<br />

qui se cache derrière toutes ces lignes est<br />

de l’ordre du défi. <strong>No</strong>us avons nos propres<br />

images et histoires en tête, qui comblent<br />

rapidement les espaces vides et les font<br />

disparaître.<br />

S’écouter les uns les autres<br />

Mais que se passerait-il si l’autre écrivait sa<br />

propre histoire sur la page blanche? Si nous<br />

nous concédions réciproquement de l’espace.<br />

Ouvrir et élargir cet espace des deux<br />

côtés, pour une histoire où deux ou plusieurs<br />

personnes s’écoutent avec un intérêt<br />

sincère et s’ouvrent à l’autre. Créer des histoires<br />

ensemble et les faire évoluer. Elargir<br />

l’espace et le débarrasser régulièrement<br />

des préjugés et des jugements. Etre purement<br />

conscient, écouter le silence et laisser<br />

le vide agir: cela peut s’accompagner<br />

d’une véritable explosion d’images intérieures!<br />

Et lorsque le silence règne à l’extérieur,<br />

il peut être très bruyant à l’intérieur.<br />

A la question de savoir ce qu’il ferait différemment,<br />

Xuedou aurait d’ailleurs répondu,<br />

à sa mort: «La seule chose que je regrette<br />

dans ma vie, c’est d’avoir trop parlé.»<br />

Alors, si l’envie vous prend de réagir<br />

et de prendre la parole, offrez-vous de l’espace<br />

et du temps pour laisser vos pensées<br />

s’envoler ...<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 45


Point de mire: Vide<br />

Au premier coup d’œil, cette maison de vacances entièrement meublée semble habitée. Ce n’est qu’en y regardant de plus près que des détails<br />

comme le tableau tombé ou les nombreuses toiles d’araignée révèlent qu’elle est abandonnée depuis plus de vingt ans.<br />

La beauté<br />

des lieux<br />

abandonnés<br />

Les bâtiments inhabités et dégradés<br />

par le temps exercent une fascination particulière<br />

sur certaines personnes. Visite en images<br />

de ces lieux à la beauté envoûtante.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, Photos: Oliver Gutfleisch<br />

46<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Cet ancien moulin, construit en 1574, a été transformé en 1864. Le moulin est à l’arrêt depuis 1921. La maison d’habitation proprement dite est inhabitée<br />

depuis plus de 30 ans. Le toit a été fortement endommagé lors d’une tempête de grêle en 2021.<br />

Un jardin en friche, des vitres<br />

brisées, un toit endommagé:<br />

ce qui suscite chez beaucoup<br />

de personnes du dépit ou<br />

peut-être même de la compassion, touche<br />

Oliver Gutfleisch au plus profond de son<br />

être. La fascination pour ces «lost places»<br />

s’est emparée de ce menuisier et photographe<br />

amateur en 2017, lorsqu’il a fait la<br />

connaissance de personnes qui visitent et<br />

photographient des bâtiments vides.<br />

«Beaucoup pensent qu’il n’existe pas de<br />

tels bâtiments abandonnés en Suisse.<br />

C’est faux, il suffit juste de bien regarder<br />

pour les trouver.» Pour ce faire, il se fie<br />

parfois à des conseils qu’il reçoit, parcourt<br />

les journaux en quête d’articles correspondants<br />

ou cherche sur la vue satellite<br />

de Google Earth des bâtiments au toit cassé<br />

ou présentant d’autres signes de délabrement.<br />

Une immersion dans la vie<br />

d’inconnus<br />

Lorsque Oliver Gutfleisch pousse la porte<br />

d’une maison vide – en général avec l’autorisation<br />

des propriétaires –, il ne sait jamais<br />

à quoi s’attendre. Parfois, les pièces<br />

sont entièrement vides et la dégradation<br />

est très avancée, parfois il découvre un décor<br />

qui le plonge dans la vie des anciens<br />

habitants: meubles, tableaux, vaisselle –<br />

tout est encore là, parfois même des objets<br />

personnels comme des lettres ou des photos.<br />

«J’ai alors l’impression d’avoir voyagé<br />

dans le temps.»<br />

Les raisons pour lesquelles les maisons<br />

sont vides sont souvent similaires. Il arrive<br />

que les propriétaires partent en maison de<br />

retraite et souhaitent encore garder leur<br />

maison, souvent ils n’ont pas de descendance<br />

ou, après leur décès, la maison revient<br />

à une communauté d’héritiers qui ne<br />

s’accordent pas sur son sort. Certains bâtiments<br />

sont, en outre, protégés et ne<br />

peuvent pas être transformés ou démolis<br />

de gré – et l’argent ou la volonté font défaut<br />

pour une rénovation.<br />

Les lieux restent secrets<br />

Afin de ne pas mettre en danger ces lieux<br />

par des curieux ou des actes de vandalisme,<br />

Oliver Gutfleisch ne révèle jamais<br />

l’emplacement exact et ne publie pratiquement<br />

pas de photos de l’extérieur, à moins<br />

que le bâtiment n’ait été rénové ou démoli.<br />

Même à l’intérieur de la maison, il ne<br />

touche à rien. «Je n’emporte rien, sauf mes<br />

photos, et je ne laisse rien d’autre que les<br />

traces de mes pas.»<br />

Les photos imprimées ont été prises par Oliver<br />

Gutfleisch en 2021 et 2022.<br />

Il a publié une sélection d’images plus anciennes<br />

dans les livres de photos «Lost Places Schweiz»,<br />

volumes I et II. Ceux-ci sont disponibles en<br />

librairie ou auprès de l’auteur.<br />

Informations complémentaires:<br />

www.gutfleisch.ch<br />

oliver_gutfleisch@bluewin.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 47


Point de mire: Vide<br />

Depuis le décès de sa dernière occupante en 2007, cette ferme construite vers 1700 est laissée à l’abandon. Une partie de la grange sert toujours d’entrepôt.<br />

La petite cabane forestière délaissée a perdu son côté cosy.<br />

48<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Cette maison à colombages construite vers 1613 n’est plus habitée depuis 1920 environ. On y trouve toutefois encore quelques objets des anciens propriétaires.<br />

Une chambre à coucher dans une ferme construite vers 1670. Depuis que la famille a déménagé dans une autre maison en 1990, plus personne ne dort dans ces lits.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 49


Point de mire: Vide<br />

Les enfants font beaucoup<br />

de choses par plaisir et ne<br />

les jugent pas en fonction de<br />

leur efficacité et de leur<br />

utilité. Jouer avec eux peut<br />

donc être très relaxant.<br />

Eloge de la<br />

lenteur<br />

L’une des joies du début d’année est de tenir<br />

un nouveau calendrier entre les mains: des pages vides<br />

qui s’étalent devant nous comme de la neige fraîche.<br />

Mais assez vite, les pages se remplissent, et nos journées aussi.<br />

Un appel à la reconquête du temps vide, non optimisé.<br />

Ulrich Schnabel, rédacteur de l’hebdomadaire DIE ZEIT et auteur d’ouvrages spécialisés<br />

Photos: Adobe Stock<br />

50<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Vide<br />

Il y a quelque temps, l’écrivain Pico<br />

Iyer était invité à la conférence<br />

d’une agence de publicité à Singapour,<br />

consacrée aux «tendances de<br />

demain». Pico Iyer, qui voyage beaucoup<br />

et fait régulièrement la navette entre les<br />

Etats-Unis et le Japon, devait s’exprimer<br />

sur la mobilité mondiale. Mais avant d’en<br />

arriver là, il a entendu des propos surprenants.<br />

«Peu après mon arrivée», raconte -<br />

t-il dans le New York Times, «le chef de<br />

l’agence de publicité m’a pris à part. Ce<br />

qui l’intéressait le plus, a-t-il commencé –<br />

et je m’attendais déjà à une campagne<br />

publicitaire auréolée de mystère – c’était:<br />

le silence.»<br />

Le temps et l’oisiveté – une denrée rare<br />

Le silence? Pas d’effervescence, pas de<br />

spectacle, pas d’événement marketing<br />

pompeux? Juste déconnecter et se reposer?<br />

Précisément. Plus les temps sont agités,<br />

plus la communication numérique<br />

est rapide et plus le besoin d’être joignable<br />

en permanence est grand, plus le désir de<br />

laisser tout cela derrière soi et de déconnecter<br />

est prononcé. Et cela ne s’applique<br />

pas uniquement aux responsables publicitaires<br />

en quête de repos.<br />

Pico Iyer note que ce sont souvent les<br />

personnes créatives, ayant réussi, qui se<br />

détachent du flux d’informations et refusent<br />

d’être joignables à tout moment.<br />

Certains font une «pause Internet» pendant<br />

tout un week-end ou bloquent leur<br />

accès à Internet certaines heures grâce au<br />

logiciel Freedom, d’autres se réfugient à la<br />

campagne, dans un monastère ou dans<br />

l’un de ces coûteux hôtels «déconnectés»<br />

où l’on paie pour ne pas avoir de télévision<br />

dans sa chambre et pour ne pas être joignable.<br />

Cela semble fou? Pas du tout. Dans<br />

notre société où la performance est reine,<br />

rien n’est plus rare (et précieux) que le<br />

temps et l’oisiveté. Du temps pour penser<br />

et réfléchir, du temps pour développer de<br />

nouvelles idées et perspectives – au lieu de<br />

courir frénétiquement comme un hamster<br />

dans sa roue.<br />

Il ne s’agit pas seulement de bien-être<br />

pour l’âme stressée; il s’agit de trouver du<br />

temps pour l’essentiel – aussi bien dans la<br />

vie professionnelle qu’en dehors. <strong>No</strong>us<br />

ressentons tous combien c’est difficile.<br />

Presque toutes les professions sont aujourd’hui<br />

soumises au diktat de l’efficacité<br />

et de la rapidité, même si cela va à l’encontre<br />

du sens et de l’objectif réels du travail<br />

– par exemple dans les hôpitaux et<br />

dans les relations avec les patients.<br />

Mais comment faire pour ralentir?<br />

Certes, nous sommes inondés de conseils<br />

pour gagner du temps et d’astuces pour se<br />

détendre rapidement, mais ceux-ci se<br />

concentrent souvent plus sur les symptômes<br />

que sur la cause. (Celui qui a besoin<br />

de «se détendre rapidement» est tellement<br />

stressé qu’il n’a pas le temps de faire de<br />

vraies pauses pour se reposer.) Et dans les<br />

séminaires sur la gestion du temps, on apprend<br />

surtout à optimiser son temps de travail<br />

– ce qui a pour effet paradoxal de faire<br />

encore plus de choses en moins de temps et<br />

d’être encore plus stressé à long terme.<br />

La frénésie n’est pas un problème<br />

individuel<br />

Un véritable changement de mentalité<br />

commence par la prise de conscience que<br />

manquer de temps n’est pas un échec personnel.<br />

La souffrance liée au manque de<br />

temps est un problème collectif qui nous<br />

concerne tous – employés comme indépendants,<br />

hommes politiques comme managers.<br />

En effet, le sentiment d’être pressé est<br />

une caractéristique centrale de notre «société<br />

effrénée» moderne, marquée par des<br />

attentes sans cesse croissantes et la course<br />

au «toujours plus et toujours plus vite».<br />

Les injonctions de perfection de la société<br />

tourmentent aujourd’hui particulièrement<br />

les femmes, qui ont le sentiment<br />

de devoir optimiser simultanément leur<br />

travail, l’éducation de leurs enfants et leur<br />

bonheur familial. A cela s’ajoutent les accélérations<br />

technologiques qui nous gratifient<br />

de machines et d’ordinateurs toujours<br />

plus rapides et, plus récemment, de<br />

programmes d’intelligence artificielle,<br />

ainsi que la course économique qui, dans<br />

un monde globalisé, ne laisse aucun répit<br />

aux entreprises.<br />

La perte des références religieuses<br />

peut également contribuer au sentiment<br />

de ne pas avoir le temps. Celui qui n’arrive<br />

pas à composer avec sa propre finitude<br />

perçoit facilement la vie comme une «dernière<br />

chance», pour reprendre l’expression<br />

de la sociologue Marianne Gronemeyer.<br />

On sait certes que l’on va mourir,<br />

mais avant cela, on essaie de faire le plus<br />

de choses possible, à l’infini.<br />

Ainsi, les contraintes de temps extérieures<br />

se déplacent vers l’intérieur et se<br />

transforment en un besoin de remplissage<br />

compulsif, par peur de perdre un temps<br />

précieux. <strong>No</strong>us aspirons ainsi, d’une part,<br />

à des temps de repos ou d’oisiveté insouciants,<br />

mais d’autre part, nous supportons<br />

difficilement de ne plus être stimulés ou<br />

distraits.<br />

Les moments d’oisiveté sont importants, mais<br />

dans notre société de performance, il faut<br />

souvent les planifier et se battre pour les obtenir.<br />

Vers l’oisiveté consciente<br />

La première étape sur le chemin de l’oisiveté<br />

consiste donc à prendre conscience<br />

de ces obstacles extérieurs et intérieurs. La<br />

deuxième étape consisterait à reconnaître<br />

que la sérénité n’a rien à voir avec le<br />

nombre d’heures de travail ou de loisirs,<br />

mais avec une attitude intérieure: parvient-on<br />

à se ressourcer pleinement et à<br />

être comblé?<br />

<strong>No</strong>us le ressentons le plus souvent dans<br />

les moments où nous décidons nousmêmes<br />

de ce que nous faisons (ou ne faisons<br />

pas) et où nous pouvons nous consacrer<br />

entièrement à une chose. Une personne<br />

l’expérimentera peut-être en pêchant, une<br />

autre en jardinant, une troisième en assistant<br />

à un concert punk ou, pourquoi pas,<br />

en créant ou en jouant avec ses enfants. Les<br />

enfants sont de toute façon des oisifs nés,<br />

car ils ne jugent pas tout en fonction de l’efficacité<br />

et de l’utilité – comme nous les<br />

adultes –, mais font beaucoup de choses<br />

simplement pour leur propre bien. De ce<br />

point de vue, ils peuvent nous apprendre<br />

énormément.<br />

Et il est utile de s’entourer de personnes<br />

partageant la même vision. Rien<br />

ne détend plus que la présence d’amis détendus;<br />

ils sont infiniment précieux pour<br />

résister à la frénésie ambiante. Car dans<br />

une société axée sur la croissance et l’accélération<br />

constantes, il faut littéralement se<br />

battre pour obtenir des espaces de repos et<br />

des moments de calme.<br />

Une bonne façon de commencer serait<br />

de se poser la question suivante: à quel<br />

moment en ai-je assez?<br />

Ce texte a été publié pour la première fois dans<br />

le n° 50/2012 de l’hebdomadaire DIE ZEIT et est<br />

reproduit ici sous une forme remaniée et abrégée.<br />

Ulrich Schnabel s’est également penché sur le<br />

temps vide en tant qu’auteur d’ouvrages spécialisés.<br />

En 2010, il a publié l’ouvrage intitulé «Muße.<br />

Vom Glück des Nichtstuns». Son dernier ouvrage<br />

s’intitule: «Zusammen. Wie wir mit Gemeinsinn<br />

globale Krisen bewältigen».<br />

www.ulrichschnabel.de<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 51


Perspectives<br />

La mesure de la pression artérielle à domicile<br />

permet d’observer la réponse au traitement.<br />

Il est cependant important de former régulièrement<br />

les personnes concernées à l’utilisation<br />

de ces moyens.<br />

Actualités sur l’hypertension: Diagnostic, thérapie, perspectives<br />

Maîtriser<br />

l’hypertension ne<br />

va pas de soi<br />

Environ un tiers de la population européenne souffre d’hypertension.<br />

L’hypertension est une affection aux causes multiples:<br />

chez environ 10% des personnes concernées, elle est la conséquence<br />

d’une autre maladie et chez les personnes âgées et fragiles,<br />

la prudence est de mise.<br />

PD D r méd. Manuel R. Blum, médecin adjoint, Clinique universitaire de médecine interne générale, Hôpital de l’Ile Berne<br />

Photo: Adobe Stock<br />

52<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

L’hypertension artérielle compte<br />

parmi les facteurs de risque cardiovasculaires<br />

influençables les<br />

plus importants [1]. La prévalence<br />

dans la population générale est de<br />

30%, mais dépend fortement de l’âge.<br />

Chez les personnes âgées de 70 ans et<br />

plus, trois personnes sur quatre sont<br />

concernées [2]. En même temps, il existe<br />

un potentiel d’amélioration tant au niveau<br />

du diagnostic que du traitement: on<br />

estime qu’en Europe occidentale, l’hypertension<br />

artérielle n’est pas diagnostiquée<br />

chez trois personnes sur dix et<br />

qu’elle est suffisamment traitée chez<br />

moins de la moitié des personnes concernées<br />

[3]. La Société européenne d’hypertension<br />

artérielle a récemment mis à<br />

jour ses recommandations pour la prise<br />

en charge de l’hypertension [4]. Comparativement<br />

à la version de 2018, la plupart<br />

des nouveautés sont de nature incrémentale<br />

[5].<br />

Classification et diagnostic de<br />

l’hypertension<br />

La classification n’a pas connu de grands<br />

changements. Une hypertension artérielle<br />

est diagnostiquée lorsque l’on mesure de<br />

manière répétée une pression artérielle<br />

systolique de ≥140 mmHg et/ou une pression<br />

artérielle diastolique de ≥90 mmHg<br />

au cabinet. Une importance supplémentaire<br />

est accordée aux valeurs de mesures<br />

à domicile et/ou mesurées sur 24 heures.<br />

En effet, elles permettent par exemple<br />

d’observer la réponse au traitement et<br />

fournissent des indices quant à une hypertension<br />

de la blouse blanche. Toutefois,<br />

la mesure de la pression artérielle est<br />

entachée d’erreurs et se caractérise souvent<br />

par une mauvaise qualité et une<br />

grande variabilité [6]. Il est donc fondamental<br />

de former régulièrement les patients<br />

et le personnel à la mesure correcte<br />

de la pression artérielle [7]. La plupart des<br />

erreurs entraînent plutôt une surestimation<br />

de la pression artérielle et augmentent<br />

le risque d’un surtraitement [8]. En<br />

outre, il y a un très grand nombre d’appareils<br />

de mesure de la pression sur le marché<br />

qui ne sont pas validés et qui produisent<br />

souvent des valeurs très imprécises<br />

[9]. Les bases de données telles que<br />

STRIDE BP contiennent des informations<br />

sur les différents appareils [10]. Chez environ<br />

10% des patients, on trouve une cause<br />

secondaire à l’hypertension. Il convient<br />

alors de rechercher des étiologies plus fréquentes,<br />

telles que l’hyperaldostéronisme<br />

primaire ou des causes rénales parenchymateuses<br />

et vasculaires, en particulier<br />

lorsqu’il s’agit de patients jeunes présentant<br />

une hypertension marquée, de personnes<br />

où l’hypertension apparaît soudainement<br />

alors qu’elle était stable ou en cas<br />

de crises hypertensives répétées.<br />

Changements du style de vie et<br />

traitement médicamenteux<br />

Les recommandations thérapeutiques<br />

sont largement restées inchangées. Un<br />

changement du style de vie est à recommander<br />

à toutes les personnes concernées.<br />

Cela comprend la perte de poids, la<br />

réduction de la consommation de sel,<br />

l’augmentation de la consommation de<br />

potassium dans la nourriture, l’activité<br />

physique accrue, la consommation modérée<br />

d’alcool, l’arrêt du tabagisme et l’alimentation<br />

saine telle qu’un régime méditerranéen.<br />

Chez les patients atteints d’une<br />

hypertension marquée ou qui présentent<br />

un risque cardiovasculaire élevé, il faut<br />

immédiatement commencer un traitement<br />

médicamenteux. Pour la plupart des<br />

patients, on recommande une bithérapie<br />

avec deux substances actives. Par exemple<br />

en combinant un inhibiteur de l’ECA/sartans<br />

avec un antagoniste du calcium ou un<br />

diurétique thiazidique/apparenté. On obtient<br />

ainsi une réduction plus forte de la<br />

pression artérielle avec moins d’effets indésirables.<br />

Une baisse de l’adhésion au<br />

traitement ou une adhésion au traitement<br />

insuffisante au fil du temps représente un<br />

problème majeur dans le traitement de<br />

l’hypertension. En effet, une bonne adhésion<br />

au traitement s’accompagne d’un<br />

faible risque d’évènements cardiovasculaires.<br />

Le passage recommandé à des préparations<br />

combinées avec deux ou trois<br />

substances actives peut améliorer l’adhésion<br />

au traitement.<br />

Quelles valeurs cibles de pression<br />

artérielle faut-il viser?<br />

Pour la plupart des patients âgés de 18 à<br />

79 ans, il est recommandé d’abaisser la pression<br />

artérielle systolique à 130 mmHg et, si<br />

le traitement est bien toléré, à


Perspectives<br />

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54<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />

Rückenschmerzen –<br />

spezifisch oder<br />

unspezifisch?<br />

Franziska Graf und Adrian Forster, Rheumatologie und Rehabilitation, Schulthess Klinik, Zürich, Schweiz<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />

«Therapeutischen Umschau» (2023), 80(4),<br />

167–173.<br />

Einführung<br />

Rückenschmerzen gehören zu den häufigsten<br />

Konsulta tionsgründen in Hausarztpraxen<br />

und <strong>No</strong>tfallzentren. Abbildung 1<br />

zeigt anhand dreier Beispiele das vielfältige<br />

Spektrum der Differentialdiagnosen:<br />

Patientin A (68 Jahre) leidet an einer postmenopausalen<br />

Osteoporose mit Wirbelkörperfrakturen,<br />

Patientin B (70 Jahre) an<br />

einer aktivierten Osteochondrose bei degenerativer<br />

Lumbalsko liose und Patient C<br />

(42 Jahre) an myofaszialen Rückenschmerzen.<br />

Das erste Ziel besteht immer darin, die<br />

potenziell gefährlichen und akut zu behandelnden<br />

Rückenschmerzen von denen zu<br />

unterscheiden, die für den Patienten nicht<br />

bedrohlich sind. In einem zweiten Schritt<br />

sollte jeder Rückenschmerz durch eine<br />

detaillierte Anamnese und Untersuchung<br />

näher eingegrenzt werden. Dafür eignen<br />

sich die unten aufgeführten Syndrome.<br />

Risikofaktoren und Prognose<br />

von Rückenschmerzen<br />

Rückenschmerzen kommen in allen Bevölkerungsschichten<br />

vor. Die Inzidenz steigt<br />

mit dem Alter; ebenfalls sind Frauen, sozioökonomisch<br />

schlecht gestellte Menschen<br />

und Raucher häufiger betroffen [1]. Bisher<br />

war man der Annahme, dass die akuten<br />

lumbalen Rückenschmerzen eine gute<br />

Prognose haben und die meisten davon<br />

Betroffenen innerhalb weniger Wochen<br />

genesen [2]. Eine Studie aus Sydney zeigte<br />

jedoch auf, dass nur 72 % der Patienten mit<br />

akuten Rückenschmerzen, hingegen 42 %<br />

der Patienten mit chronischen Rückenschmerzen<br />

innerhalb eines Jahres beschwerdefrei<br />

wurden [3]. Diese Zahlen<br />

deuten darauf hin, dass möglicherweise<br />

das Verbesserungspotential von akuten<br />

Rückenschmerzen überschätzt und dasjenige<br />

von chronischen Rückenschmerzen<br />

unterschätzt wird [4].<br />

A) B) C)<br />

Abbildung 1. Mögliche Ursachen von Rückenschmerzen. A: osteoporotische Wirbelkörperfrakturen, B: aktivierte Osteochondrose (Pfeil),<br />

C: myofasziales Syndrom (normales Röntgenbild).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 55


Perspectives<br />

Red flags Yellow flags Blue flags<br />

– erstmaliges Auftreten 20 Jahre<br />

oder > 50 Jahre<br />

– ungeklärter Gewichtsverlust<br />

– Malignom in der Anamnese<br />

– Trauma<br />

– Fieber, Nachtschweiss<br />

– Nachtschmerz<br />

– bekannte Osteoporose<br />

– Immunsuppression<br />

– Glukokortikoide<br />

– intravenöser Drogenkonsum<br />

– motorische Ausfälle, Reithosenhypästhesie,<br />

Blasen- und Mastdarmstörung<br />

– Erschütterungsschmerz<br />

Abbildung 2. Red, yellow und blue flags.<br />

– Überzeugung, an einer schweren<br />

Krankheit zu leiden<br />

– Angst vor Bewegung<br />

– Tendenz zur Verstimmung und<br />

sozialer Rückzug<br />

– ausgedehnter Schmerz<br />

– diffuse sensible und motorische<br />

Phänomene<br />

– zusätzlich funktionelle Symptome<br />

wie Schwindel, Kopfschmerzen und<br />

Colon irritabile<br />

– körperlich schwere Arbeit<br />

– überwiegend monotone Körperhaltung<br />

mit repetitiven Arbeiten<br />

– Sorge um den Verlust des Arbeitsplatzes<br />

– Mobbing von Mitarbeitern<br />

– berufliche Unzufriedenheit<br />

– geringe berufliche Qualifikation<br />

Nervensystem<br />

Genetik<br />

Pathoanatomie<br />

Einstellung/<br />

Verhalten<br />

Psychische<br />

Gesundheit<br />

Schmerzen<br />

Komorbidität<br />

Abbildung 3. Verschiedene <strong>No</strong>zigeneratoren<br />

bei Rückenschmerzen.<br />

Anamnese und körperliche<br />

Untersuchung<br />

Die Anamnese und Untersuchung richten<br />

sich danach, die Ursache des Rückenschmerzes<br />

genauer zu definieren. Weiter<br />

sollen gezielt Risikofaktoren evaluiert<br />

werden, welche mit einer schlechten Prognose<br />

und einem chronifizierten Verlauf<br />

einhergehen können, die sogenannten<br />

«Yellow flags» (psychische Faktoren) und<br />

«Blue flags» (arbeitsplatzbezogene Faktoren<br />

[Abbildung 2]).<br />

Die häufigsten spezifischen<br />

und weniger spezifischen<br />

Rückenschmerzen<br />

Ein Rückenschmerz ist umso spezifischer,<br />

je genauer der <strong>No</strong>zigenerator identifiziert<br />

werden kann. Abbildung 3 zeigt mögliche<br />

Schmerzquellen des lumbalen Rückenschmerzes<br />

auf. Das Schmerz erleben ist<br />

jedoch ein komplexes Geschehen aus<br />

56<br />

Soziales<br />

Netzwerk<br />

Stress<br />

multiplen Faktoren, welche Einfluss nehmen<br />

und miteinander in Wechselwirkung<br />

stehen. Genetische, psychische, soziale<br />

und pathoanatomische Faktoren sind mitbeteiligt<br />

(Abbildung 4). Menschen mit<br />

Rückenschmerzen haben öfters gleichzeitig<br />

an anderen Körperstellen ebenfalls<br />

Schmerzen und leiden häufiger an weiteren<br />

körperlichen oder psychischen Erkrankungen<br />

als Patienten ohne Rückenschmerzen<br />

[5].<br />

Die klassische Einteilung differenziert<br />

zwischen den spezifischen und unspezifischen<br />

Rückenschmerzen, wobei die spezifischen<br />

Rückenschmerzen als deutlich<br />

seltener angesehen werden. Darunter finden<br />

sich mit absteigender Häufigkeit die<br />

Erfahrungen<br />

Abbildung 4. Verschiedene Einflussfaktoren auf das komplexe Schmerzempfinden.<br />

Körperliche<br />

Gesundheit<br />

Diskushernie, Spinalkanalstenose und<br />

Kompressionsfraktur vor der Spondyloarthritis,<br />

Malignomen, Infektionen und<br />

dem Cauda-equina-Syndrom (Tabelle 1).<br />

Nicht zu vergessen sind die viszeralen<br />

Ursachen (Urolithiasis, Endometriose<br />

etc.), welche mit etwa 2 % angegeben werden<br />

[2, 6].<br />

Wir sehen in unserer Praxis, dass insbesondere<br />

die chronischen «unspezifischen»<br />

Rückenschmerzen nach genauer<br />

Anamnese und Untersuchung doch sehr<br />

häufig einer strukturellen oder funktionellen<br />

Pathologie zugeordnet werden können<br />

(Tabelle 2). Das hat Einfluss auf die<br />

Behandlung, da beispielsweise bei einem<br />

Facettensyndrom gezielt Infiltrationen<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Tabelle 1. Übersicht: spezifische Rückenschmerzen.<br />

Spezifischer<br />

Rückenschmerz<br />

Hauptsymptom Untersuchungsbefund Bildgebung<br />

Diskushernie mit<br />

Radikulopathie<br />

dermatombezogene, meist<br />

einseitige Ausstrahlung<br />

Beinschmerz gegenüber<br />

Rückenschmerz stärker<br />

positive Nervendehntests<br />

motorische / sensible Ausfälle<br />

Hypo- bis Areflexie<br />

Nervenwurzelkompression,<br />

-verlagerung oder -tangierung<br />

durch Diskushernie im MRI<br />

Spinalkanal stenose<br />

Schmerzen beim Stehen<br />

und Gehen mit prompter<br />

Besserung durch Absitzen<br />

Pseudoradikuläre Aus strahlung<br />

in beide Beine<br />

gelegentlich Schmerzprovokation<br />

(mit Latenz) durch LWS­<br />

Reklination im Stehen<br />

Einengung häufig multifaktoriell<br />

bei Diskusprotrusionen,<br />

Facettengelenk hypertrophie,<br />

Ligamentum-flavum­ Hypertrophie<br />

und Spondylolisthesis<br />

Rezessus- und<br />

Foramenstenose<br />

meist einseitige radikuläre<br />

bis pseudoradikuläre<br />

Ausstrahlung<br />

analog zur zentralen<br />

Spinalkanalstenose<br />

Einengung Rezessus lateralis<br />

oder des Foramen (Nervenaustrittsstelle)<br />

durch Diskushernien<br />

oder Facettengelenk hypertrophie<br />

Cauda-equina-<br />

Syndrom<br />

beidseitige Lumboischialgie,<br />

Paraparese, Reithosenanästhesie<br />

und Blasen- / Mastdarmstörungen<br />

motorische und sensible<br />

Ausfälle mehrerer Nervenwurzeln,<br />

Überlaufblase<br />

und reduzierter Analsphinktertonus<br />

Kompression der Cauda-equina-<br />

Wurzeln durch einen raumfordernden<br />

Prozess<br />

Frakturen<br />

lokaler Rückenschmerz mit<br />

Zunahme durch Aufrichten und<br />

durch Bewegungen<br />

lokale Druck- und Klopfdolenz<br />

Keil-, Platt- oder Fischwirbelbildung<br />

Impressionen der Deck-/ Bodenplatte<br />

und Knochenmarködem<br />

im MRI<br />

Axiale<br />

Spondyloarthritis<br />

Schmerzen in der zweiten<br />

Nachthälfte und morgens mit<br />

Besserung durch Bewegung<br />

Morgensteifigkeit<br />

verminderte Wirbelsäulenbeweglichkeit<br />

periphere Beteiligung<br />

(Enthesitis, Arthritis)<br />

Haut- oder Nagelpsoriasis<br />

Subchondrale Knochenmarködeme<br />

und Verfettungen sowie<br />

Erosionen im MRI<br />

Erosionen, Sklerosierung,<br />

Syndesmophyten und Ankylose<br />

im Röntgen<br />

Malignome<br />

Nacht- und Ruheschmerzen,<br />

refraktär auf herkömmliche<br />

Analgetika<br />

keine spezifischen<br />

osteoplastische oder osteolytische<br />

Läsionen<br />

Knochenmarksbefall<br />

(Multiples Myelom)<br />

Infektionen<br />

Nacht- und Ruheschmerzen,<br />

refraktär auf herkömmliche<br />

Analgetika<br />

erhöhte Entzündungsparameter<br />

Hautbefall beim H. zoster<br />

Spondylodiszitis/Abszess im MRI<br />

oder bei einem myofaszialen Syndrom ein<br />

aerobes Ausdauertraining durchgeführt<br />

werden können. Wir empfehlen deshalb,<br />

den Begriff der unspezifischen Rückenschmerzen,<br />

wenn immer möglich, nicht<br />

zu verwenden. Nicht zuletzt ist er zudem<br />

den Betroffenen gegenüber abwertend<br />

und rechtlich diskriminierend, da darunter<br />

versicherungsmedizinisch keine<br />

Krankheit verstanden wird [7].<br />

Spezifische Rückenschmerzen<br />

Diskushernien mit Radikulopathie<br />

Alterungsprozesse der Bandscheibe mit<br />

Verlust der Elastizität und Rissbildung<br />

können zur Herniation des gallertartigen<br />

Nucleus pulposus führen und zur Tangierung,<br />

Verlagerung oder Kompression der<br />

benachbarten Nervenwurzel. Am häufigsten<br />

sind die Segmente L4/5 und L5/S1<br />

betroffen [8]. Leitsymptom ist der dermatombezogene<br />

Beinschmerz, der in der<br />

Regel stärker ist als der Rückenschmerz.<br />

Meist sind im Vorfeld bereits Rückenschmerzen<br />

bekannt. Die klinische Untersuchung<br />

konzentriert sich auf den Nachweis<br />

der Wurzelreizung durch die Nervendehntests<br />

sowie allfällig vorliegende neurologische<br />

Ausfälle. In den meisten Fällen bessern<br />

sich die Beschwerden durch den<br />

Rückgang der Inflammation beziehungsweise<br />

Kompression, sodass die Behandlung<br />

oft konservativ erfolgen kann [9].<br />

Spinalkanal-, Rezessusund<br />

Foraminalstenosen<br />

Zumeist führen degenerative Veränderungen<br />

wie Diskusprotrusionen, hypertrophe<br />

Spondylarthrosen, eine Hypertrophie des<br />

Ligamentum flavum und ein Wirbelgleiten<br />

(Spondylolisthesis) zu einer Einengung<br />

des zentralen Spinalkanals oder der<br />

Nervenaustrittsstellen (Abbildung 5). Betroffen<br />

sind meistens ältere Personen.<br />

Während die foraminale und rezessale<br />

Stenose meist einseitige, radikuläre bis<br />

pseudoradikuläre Beschwerden verursacht,<br />

ist die neurogene Claudicatio mit<br />

symmetrischen Beschwerden beim Gehen<br />

mit Besserung durch das Hinsetzen das<br />

Leitsymptom [10]. Die wichtigste Differen­<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 57


Perspectives<br />

tialdiagnose zur zentralen Spinalkanalstenose<br />

ist die vaskuläre Claudicatio, welche<br />

sich durch Zeichen der verminderten<br />

peripheren Durchblutung sowie durch das<br />

Fehlen von Beschwerden beim Stehen unterscheidet.<br />

Cauda-equina-Syndrom<br />

Das Cauda-equina-Syndrom stellt den<br />

<strong>No</strong>tfall der Nervenkompressionssyn drome<br />

dar. Durch einen raumfordernden Prozess<br />

kommt es zur Kompression der Caudaequina-Nervenwurzeln<br />

mit meist bilateraler<br />

Ausstrahlung, Paraparese der Beine,<br />

Harnblasen- und Mastdarmfunk tions störungen<br />

sowie Reithosenanästhesie. Der mit<br />

Abstand häufigste Grund ist eine mediane<br />

Diskushernie im Sinne eines Massenprolaps,<br />

aber auch eine fortschreitende Spinalkanalstenose,<br />

postoperative oder postinterventionelle<br />

Blutungen, Wirbelkörperfrakturen,<br />

Tumore oder Abszesse können Auslöser<br />

sein. Geschätzt wird hingegen, dass<br />

ein Allgemeinmediziner lediglich einen<br />

betroffenen Patienten in seiner Karriere sehen<br />

wird [11].<br />

Wirbelkörperfrakturen<br />

Sie stellen in der Grundversorgung eine<br />

wichtige Ursache akuter Rückenschmerzen<br />

dar. Die wichtigsten Risikofaktoren<br />

sind eine bekannte Osteoporose, höheres<br />

Alter und die Langzeitsteroideinnahme<br />

[12]. Das Risiko potenziert sich, wenn mehrere<br />

Faktoren gleichzeitig vorliegen. Klinisch<br />

findet sich ein beim Aufrichten und<br />

Bewegen zunehmender Rückenschmerz<br />

mit allenfalls lokaler Druck- und Rütteldolenz.<br />

Nacht- und Ruheschmerzen können<br />

ebenfalls zu den Symptomen gehören. Die<br />

primäre Abklärung erfolgt durch ein konventionelles<br />

Röntgenbild mit Nachweis<br />

eingesunkener Deck- oder Bodenplatten<br />

sowie Keil-, Platt- oder Fischwirbelbildung;<br />

bei Unsicherheit wird das MRI herangezogen.<br />

Falls der Fraktur kein eindeutig adäquates<br />

Trauma voranging, ist eine osteologische<br />

Abklärung mit anschliessender<br />

Therapie der Osteoporose indiziert.<br />

Axiale Spondyloarthritis<br />

Die Schmerzen als Frühsymptom werden<br />

oft fehlgedeutet und als unspezifischer<br />

Rückenschmerz klassifiziert, was die Diagnosestellung<br />

verzögert. Die Schwierigkeit<br />

liegt darin, dass nicht ein einziges<br />

Symptom, sondern ein Symptomkomplex<br />

wegweisend zur Diagnose ist.<br />

Jeder chronische Rückenschmerz ab<br />

zwölf Wochen Dauer sollte deshalb gezielt<br />

auf folgende Merkmale überprüft werden:<br />

Schleichender Beginn, Alter < 45 Jahre,<br />

Nacht schmerzen mit Erwachen in der<br />

zweiten Nachthälfte, Morgensteifigkeit<br />

länger als 30 Minuten, Besserung durch<br />

Bewegung, alternierender Gesässschmerz<br />

und gutes Ansprechen auf nichtsteroidale<br />

Antirheumatika. Daneben muss gezielt<br />

nach einer peripheren Arthritis, Enthesitis<br />

oder Daktylitis und extraskelettalen<br />

Manifestationen wie eine Psoriasis oder<br />

chronisch entzündliche Darm erkrankung<br />

gesucht werden [13].<br />

Bösartige Tumore und Metastasen<br />

Maligne Erkrankungen sind selten und stellen<br />

weniger als 1 % aller spezifischen Rückenschmerzen<br />

in der Grund versor gung<br />

dar. Am häufigsten sind Metastasen solider<br />

Tumore [14]. Von den primären Tumoren<br />

ist das multiple Myelom das häufigste [15].<br />

Die Schmerzen haben entzündlichen Charakter,<br />

nehmen im Verlauf typischerweise<br />

kontinuierlich zu und sind refraktär auf<br />

einfache Analge tika. Bei entsprechendem<br />

Verdacht sollen grosszügig ein MRI und ein<br />

Laborscreening mit Eiweisselektrophorese<br />

durchgeführt werden.<br />

Tabelle 2. Übersicht: unspezifische Rückenschmerzen.<br />

Unspezifischer<br />

Rückenschmerz<br />

Hauptsymptom Untersuchungsbefund Bildgebung<br />

Facettensyndrom<br />

Schmerzcharakter analog einer<br />

aktivierten Arthrose (Anlaufschmerz,<br />

morgendliche Akzentuierung)<br />

Schmerzprovokation durch<br />

kombinierte Extension, Lateralflexion<br />

und Rotation<br />

Schmerzprovokation bei<br />

Druck auf die Facettengelenke<br />

in Bauchlage<br />

Facettenhypertrophie<br />

Aktivierung der Facettengelenke<br />

( Erguss und Knochenödeme)<br />

im MRI<br />

Diskogenes Syndrom<br />

Schmerzverstärkung durch<br />

Flexion<br />

Schmerzen beim längeren<br />

Sitzen<br />

Schmerzverstärkung durch<br />

LWS-Flexion und durch Sit-up-<br />

Test (Rumpfbeuge)<br />

Verschmälerung des Zwischenwirbelraumes<br />

im Röntgen<br />

«Black disc», Anulus-fibrosus-Riss<br />

und Protrusionen im MRI<br />

ISG-Syndrom<br />

einseitiger Gesässschmerz<br />

Besserung durch Entlastung wie<br />

Anheben des Beines/Gesässes<br />

positive ISG-Tests (Blockierungsphänomene,<br />

positive Stresstests)<br />

ISG-Arthrose<br />

<strong>No</strong>rmalbefund bei funktionellen<br />

Problemen<br />

Instabilitäts syndrom<br />

belastungsabhängige Schmerzen,<br />

insbesondere bei Erschütterungen<br />

und ruckartigen Bewegungen<br />

abnormaler spinaler Rhythmus<br />

wie Kletterphänomen beim Aufrichten<br />

aus gebückter Haltung<br />

Spondylolisthesis mit oder<br />

ohne Instabilität in Flexionsund<br />

Exten sionsstellung im<br />

Röntgenbild<br />

Erosive Osteochondrose im MRI<br />

Myofasziales Syndrom<br />

Angabe diffuser Schmerzen<br />

Schmerzverstärkung nach<br />

körperlicher Belastung<br />

diffuse Weichteildolenzen, Tendomyosen<br />

und Triggerpunkte<br />

Zeichen der Schmerzausweitung<br />

mit Generalisierungstendenz und<br />

Schmerzen bereits bei leichter<br />

Berührung<br />

<strong>No</strong>rmalbefund<br />

58<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


t j Wirbelgleiten<br />

Perspectives<br />

Osteophyt<br />

Facettengeles/<br />

Ligamentum-flavum­<br />

Hypertrophie<br />

Abbildung 5. Wirbelsäulenpathologien.<br />

Infektionen<br />

Die wichtigsten infektiösen Ursachen für<br />

Rückenschmerzen sind die Spondylodiszitis,<br />

der Herpes zoster und die Lyme-Radikulitis.<br />

Die letzteren beiden imponieren als<br />

lumboradikuläres Syndrom. Die Spondylodiszitis<br />

ist zu erwägen bei entsprechenden<br />

Symptomen und Risikofaktoren wie Immunsuppression,<br />

vorbestehende Infektion,<br />

postinterventionell oder intravenöser Drogenkonsum<br />

[16]. Der Herpes zoster ist aufgrund<br />

der vorhandenen Hautveränderungen<br />

meist einfach zu diagnostizieren; bei<br />

Schmerzbeginn können solche aber noch<br />

fehlen. Die Lyme-Radikulitis ist seltener; sie<br />

tritt erst mehrere Wochen nach einem Zeckenbiss<br />

auf und führt zu segmentalen, neuropathisch<br />

anmutenden Schmerzen. Unbehandelt<br />

können sich Paresen entwickeln.<br />

Die häufigsten «unspezifischen»<br />

Rückenschmerzen<br />

Facettensyndrom<br />

Die Angaben zur Häufigkeit des Facettensyndroms<br />

schwanken stark; eine facettogene<br />

Ursache wird bei chronischen lumbalen<br />

Rückenschmerzen in 10 – 40 % angenommen.<br />

Meistens liegen eine Arthrose oder eine<br />

mechanische Überlastung der Facettengelenke<br />

vor; zu letzterer führen eine lumbale<br />

Hyperlordose, Dysbalancen mit Verkürzungen<br />

der Hüftbeuger sowie eine Insuffizienz<br />

der Rückenstabilisatoren. Die Spondylarthrose<br />

kann durch eine Bandscheibendegeneration<br />

begünstigt werden, indem durch<br />

die Höhenminderung des Bandscheibenfaches<br />

die segmentale Kraftübertragung erhöht<br />

wird. Der Schmerz ist in der Regel lumbal<br />

lokalisiert und strahlt häufig ein- oder<br />

beidseitig pseudoradikulär aus. Für eine<br />

Spondylarthrose spricht auch der Schmerzcharakter<br />

einer aktivierten Arthrose mit<br />

frühmorgendlichem Schmerz, Anlaufschmerzen<br />

und Besserung durch Bewegung.<br />

\ rn,oo,eS=<br />

I zentrale Stenose<br />

Diskushernie<br />

Zudem werden statische Belastungen wie<br />

längeres Stehen und Sitzen als unangenehm<br />

empfunden. Nachts wird häufig ein Umlagern<br />

erforderlich. Klinisch kann durch eine<br />

Konvergenzprüfung mit gleichzeitiger Extension,<br />

Rotation und Lateralflexion der<br />

Schmerz provoziert werden, zudem kann in<br />

Bauchlage bei Druck auf die Facettengelenke<br />

der Schmerz ausgelöst werden [17].<br />

Diskogenes Syndrom<br />

Das diskogene Syndrom beruht auf Pathologien<br />

der Bandscheibe. Durch physiologische<br />

Alterung, Übergewicht und ungünstige<br />

Statik kommt es zu degenerativen<br />

Veränderungen mit Verschmälerung der<br />

Bandscheibe und Fissur- und Rissbildung.<br />

Bei konventionell-radiologisch isolierten<br />

Bandscheibenverschmälerungen spricht<br />

man von Chondrose, bei begleitenden subchondralen<br />

Sklerosierungen der angrenzenden<br />

Wirbelkörper von Osteochondrose.<br />

Die Prävalenz von symptomatischen Bandscheibenveränderungen<br />

ist hoch und wird<br />

mit bis zu 40 % angegeben [18]. Die Schmerzentstehung<br />

wird vordergründig durch<br />

Neovaskularisation und vermehrte Innervation<br />

der degenerierten Bandscheibe erklärt<br />

[19]. Das Leitsymptom ist der Schmerz<br />

Zusammenfassung<br />

in Zusammenhang mit axialer Belastung,<br />

sodass die Patienten häufig über Schmerzen<br />

beim Sitzen und bei Rumpfflexionsbewegungen<br />

klagen. Der Schmerz kann<br />

lumbal lokalisiert sein oder auch pseudoradikulär<br />

ausstrahlen. Diagnostisch stark<br />

erschwerend ist, dass die Korrelation zwischen<br />

den Beschwerden und den radiolo ­<br />

g ischen Veränderungen inkonsistent ist<br />

[20]; eine Band scheiben degeneration<br />

bleibt häufig asymptomatisch. Durch die<br />

Bandscheibendegeneration wird sekundär<br />

auch die Wirbelsäulenstatik verändert, sodass<br />

es zu Aktivier ungen oder Fortschreiten<br />

von Spondylarthrosen und zu Fehlformen<br />

kommen kann.<br />

ISG-Syndrom<br />

Etwa 15 – 25 % der lumbalen Rückenschmerzen<br />

werden auf ein ISG(Iliosakralgelenk)­<br />

Syndrom zurückgeführt [21]. Hinweisend<br />

sind einseitige Gesässschmerzen mit oder<br />

ohne pseudoradikuläre Schmerzen, welche<br />

bei vermehrter Belastung wie beim Einbeinstand<br />

oder beim Sitzen zunehmen, respektive<br />

sich bei Entlastung wie Anheben<br />

der betroffenen Gesässseite im Sitzen bessern.<br />

Eine Bein längen differenz, anstrengende<br />

körperliche Be tätigung, Gangstörungen,<br />

eine Skoliose, lumbale Spondylodesen<br />

und eine Schwangerschaft sind Umstände,<br />

welche zu einem ISG-Syndrom führen können.<br />

Dieses mechanische ISG-Syndrom<br />

muss von der entzündlichen Sakroiliitis abgegrenzt<br />

werden.<br />

Instabilitätssyndrom<br />

Darunter fassen wir Syndrome zusammen,<br />

bei denen es radiologisch zu einem Verschieben<br />

der benachbarten Wirbel körper<br />

oder zu einer verminderten Schiebebelastbarkeit<br />

infolge einer erosiven Osteochondrose<br />

kommt. Durch Röntgenaufnahmen<br />

in Flexions- und Extensionsstellung<br />

kann das Ausmass der Spondylolisthesis<br />

Lumbale Rückenschmerzen sind eine klinische Herausforderung. Eine möglichst genaue<br />

Diagnose ist sowohl für den behandelnden Arzt als auch für den Patienten wichtig. Mit<br />

einer fundierten Untersuchung ist es vielfach möglich, auch die weniger spezifischen<br />

Rückenschmerzen (die sogenannten «unspezifischen Rückenschmerzen») einzugrenzen<br />

und sie einem klinischen Syndrom zuzuordnen.<br />

Abstract: Lower Back Pain – Specific or <strong>No</strong>n-Specific?<br />

Lower back pain is a challenge. A diagnosis that is as accurate as possible is significant for<br />

both the treating physician and the patient. With a precise examination, it is often possible<br />

to narrow down even the less specific back pain (the socalled “non-specific back pain”) and<br />

assign it to a clinical syndrome.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 59


Perspectives<br />

bestimmt werden. Im Erwachsenenalter<br />

führen in der Regel degenera tive Bandscheibenverschmälerungen<br />

zur veränderten<br />

Wirbelsäulenstatik und so zum<br />

Gleitphänomen [17]. Die Symptome sind<br />

vielfältig. Typisch ist ein belastungsabhängiger<br />

Schmerz vor allem bei Erschütterungen<br />

(z. B. Stolpern) oder ruckartigen<br />

Bewegungen. Daneben kann eine<br />

Spondylolisthesis durch Einengung des<br />

Spinalkanals (auch alleinig rezessal) und<br />

der Nervenwurzeln radikuläre Symptome<br />

bis zu neurologischen Ausfällen auslösen.<br />

Eine erosive Osteochondrose kann aber<br />

auch die Symptome einer aktivierten Arthrose<br />

hervorrufen.<br />

Myofasziales Syndrom<br />

Myofasziale Rückenschmerzen sind gekennzeichnet<br />

durch zumeist diffuse Druckdolenzen<br />

der Muskulatur, Faszien, Bänder<br />

und Sehnenansätze. Sie werden durch lokale<br />

mechanische Belastungen, prolongierte<br />

nozizeptive Schmerzen und auch psychische<br />

Belastungsfaktoren getriggert. Die Angabe<br />

einer Prävalenz ist schwierig, da das<br />

myofas ziale Syndrom häufig kombiniert<br />

mit strukturellen Patho logien auftritt wie<br />

degenerative Befunde oder Hyper- und Hypomobilität.<br />

Bei der Untersuchung finden<br />

sich neben den schmerzhaften Tendomyosen<br />

Störungen der Haltungs- und Bewegungskontrolle<br />

mit abgeschwächter und<br />

verkürzter Muskulatur sowie Zeichen der<br />

Schmerzausweitung und zentralen Sensibilisierung.<br />

Assoziationen mit Allgemeinerkrankungen<br />

wie zum Beispiel der Hashimoto-Thyreoiditis<br />

sind beschrieben [17, 22].<br />

Weitere Syndrome<br />

Daneben gibt es weitere Syndrome, von<br />

denen einige der Vollständigkeit halber<br />

kurz erwähnt werden sollen. Die Auflistung<br />

des gesamten Spektrums würde aber<br />

den Rahmen sprengen.<br />

Rückenschmerzsyndrome aufgrund<br />

einer Wirbelsäulenfehlform<br />

Dazu werden die idiopathische und degenerative<br />

Skoliose gezählt sowie der Zustand<br />

nach Morbus Scheuermann, bei<br />

welchem aufgrund einer Wachstumsstörung<br />

im Jugend alter die ventralen Deckund<br />

Bodenplatten langsamer wachsen<br />

und sich dadurch Keilwirbel und eine verstärkte<br />

Brustkyphose entwickeln können.<br />

Rückenschmerzsyndrome bei<br />

Störungen der Haltungskontrolle<br />

und Haltungsinsuffizienz<br />

Dieses Syndrom kommt häufig kombiniert<br />

mit dem myofaszialen Syndrom, einer<br />

Hypermobilität und auch degenerativen<br />

Syndromen vor. Kennzeichen sind die verminderte<br />

segmentale und globale Stabilisierungsfähigkeit<br />

und die Hyperlordose.<br />

Rückenschmerzsyndrom bei<br />

Hypermobilität<br />

Davon sind insbesondere jüngere Patienten<br />

betroffen. Durch eine verminderte ligamentäre<br />

Stabilisierung und Führung<br />

der Bewegungssegmente kommt es zu<br />

Überlastungssituationen und myofaszialen<br />

Funktionsstörungen.<br />

Pract. med. Franziska Graf<br />

Rheumatologie und Rehabilitation<br />

Schulthess Klinik<br />

Lengghalde 2, 8008 Zürich<br />

Schweiz<br />

franziska.graf@kws.ch<br />

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60<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

My Way<br />

Chimie ou médecine?<br />

Photos: màd<br />

On ne naît pas étudiante, c’est<br />

pourquoi une brève présentation<br />

s’impose: enfant unique,<br />

je suis née en 1953 à Prague<br />

d’un père juriste et d’une mère économiste.<br />

Ils étaient certes tous deux universitaires,<br />

mais n’avaient aucun lien avec<br />

la médecine. <strong>No</strong>us n’avions pas non plus<br />

de médecins dans la famille, à l’exception<br />

d’une amie de mes parents, qui a joué<br />

un rôle déterminant dans ma décision<br />

d’étudier la médecine.<br />

J’ai eu une enfance insouciante – du<br />

moins jusqu’à l’écrasement du Printemps<br />

de Prague à l’été 1968, lorsque les forces<br />

armées du Pacte de Varsovie ont envahi<br />

mon pays et enterré l’espoir d’une société<br />

ouverte. Des événements géopolitiques<br />

allaient, pour la première fois, influencer<br />

ma vie future. Après avoir demandé<br />

l’asile en Suisse, je suis arrivée à Glaris<br />

à l’âge de 16 ans et à peine un an plus tard<br />

à Zurich, où j’ai obtenu ma maturité de<br />

type C en 1972. J’ai toujours su que je<br />

voulais étudier, mais j’avais de la peine<br />

à choisir – tant de choses m’intéressaient.<br />

Peu avant que je ne m’inscrive pour des<br />

études de chimie à l’EPF de Zurich, nous<br />

avons reçu la visite de l’amie médecin<br />

évoquée précédemment. Elle m’a interrogée<br />

sur mes projets d’études et j’ai<br />

répondu poliment que les études de<br />

médecine, certainement très passionnantes,<br />

n’étaient malheureusement<br />

pas envisageables pour moi, car je ne<br />

supportais pas la vue du sang et serais<br />

incapable de faire une prise de sang,<br />

et encore moins d’opérer. Elle s’est<br />

contentée de rire, a relativisé mes craintes<br />

et m’a encouragée à essayer quand même.<br />

Je lui en serai éter nellement reconnaissante!<br />

Lorsque j’ai commencé mes études<br />

de médecine à Zurich, nous étions<br />

46 femmes et 210 hommes – quelle<br />

différence par rapport à aujourd’hui,<br />

un demi-siècle plus tard! Les six années<br />

d’études étaient intenses et les examens<br />

difficiles, car il n’y avait pas de numerus<br />

clausus et la sélection se faisait lors du<br />

premier, du deuxième et même parfois<br />

du troisième propédeutique. Je consacrais<br />

le temps qu’il me restait à divers<br />

petits boulots, à des activités sportives<br />

comme le plongeon et le volley-ball<br />

à l’Akademischer Sportverband Zürich<br />

(ASVZ) et aux sorties le week-end.<br />

La première moitié de mes études a été<br />

marquée par mes premières expériences<br />

de colocation, suivies des aléas de<br />

la vie commune avec mon petit ami de<br />

l’époque. <strong>No</strong>us avons surmonté les<br />

obstacles et sommes toujours les meilleurs<br />

amis du monde – après plus de<br />

41 ans de mariage.<br />

Mais ne parlons pas trop vite.<br />

Un souvenir marquant de mes années<br />

d’études reste pour moi la mort soudaine<br />

d’un camarade pendant les travaux de<br />

dissection du cours d’anatomie. Son cœur<br />

a lâché, malgré une réanimation immédiate.<br />

L’autopsie a révélé l’existence d’une<br />

tumeur embryonnaire du myocarde qui<br />

n’avait pas été détectée jusqu’alors, et<br />

c’est un miracle qu’il ait atteint l’âge<br />

adulte. Trois ans plus tard, un autre ami<br />

proche est décédé dans un accident<br />

pendant son année d’études à option.<br />

Lors de l’examen fédéral, nous avons<br />

dû recomposer notre groupe de quatre,<br />

car nous avions perdu les deux amis<br />

avec lesquels nous bûchions encore pour<br />

le premier examen propédeutique.<br />

La dure réalité nous avait définitivement<br />

rattrapés et avait donné une nouvelle<br />

dimension à notre choix professionnel.<br />

Entre bachotage, petits jobs, plongeon et fêtes:<br />

Klara Landau se souvient de ses années<br />

d’études en médecine comme d’une période<br />

très intense, mais aussi très belle.<br />

Klara Landau<br />

Professeur émérite<br />

d’ophtalmologie,<br />

Klara Landau a été la<br />

première femme à<br />

diriger une clinique de<br />

l’Hôpital universitaire<br />

de Zurich. Elle raconte<br />

son parcours en six<br />

étapes.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 61


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Interdiction des téléphones<br />

portables: quels sont les droits<br />

des enseignants?<br />

AXA-ARAG<br />

AXA-ARAG propose aux membres<br />

de mediservice une assurance de<br />

protection juridique à des conditions<br />

avantageuses.<br />

Si vous avez des questions, n’hésitez<br />

pas à vous adresser à votre interlocuteur<br />

chez mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

par téléphone au 031 350 44 22<br />

ou par e-mail à l’adresse info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />

Lorsque les élèves utilisent le téléphone portable en salle de classe, les enseignants peuvent<br />

le confisquer, à condition qu’il existe une base légale correspondante.<br />

Ma fille m’a raconté<br />

que les enseignants de<br />

son école confisquent<br />

régulièrement les<br />

téléphones portables d’élèves.<br />

Est-ce autorisé? Et si oui, à quelles<br />

conditions?<br />

Les enseignants sont autorisés à confisquer<br />

les téléphones portables pour autant<br />

qu’il existe une base légale correspondante<br />

et que les élèves contreviennent<br />

à une interdiction d’utilisation.<br />

La plupart des écoles ont intégré des<br />

règles relatives à l’utilisation des appareils<br />

électroniques dans leur règlement<br />

intérieur.<br />

Souvent, l’interdiction d’utilisation<br />

concerne tous les appareils électroniques<br />

tels que les téléphones portables, les<br />

lecteurs MP3, etc.<br />

Un règlement intérieur constitue<br />

une base juridique suffisante pour ce type<br />

de réglementation.<br />

Les interdictions générales d’utilisation<br />

des téléphones portables et<br />

d’autres appareils électroniques pendant<br />

les activités scolaires ou leur confiscation<br />

en cas de non-respect d’une telle prescription<br />

peuvent être justifiées par le<br />

«but de l’établissement scolaire», à savoir<br />

le bon fonctionnement de l’école.<br />

Pour autant que le règlement intérieur<br />

le prévoie, la confiscation peut<br />

également avoir lieu pendant la pause<br />

et sur l’ensemble de l’enceinte de l’école.<br />

La direction de l’école ne peut toutefois<br />

pas lui interdire d’apporter son téléphone<br />

portable à l’école.<br />

En règle générale, l’enseignant<br />

restitue le téléphone portable à l’élève le<br />

jour même, au plus tard après les cours.<br />

Le règlement intérieur devrait fixer<br />

la durée de l’emménagement et de la<br />

restitution. En règle générale, plus la<br />

confiscation d’un téléphone portable<br />

dure longtemps, plus il est difficile de la<br />

justifier par le but de l’établissement<br />

scolaire. En d’autres termes, dans le cadre<br />

d’une appréciation judiciaire, les chances<br />

d’un élève qui s’oppose à l’enrôlement<br />

en justice augmentent chaque jour passé.<br />

Leo Loosli,<br />

juriste chez AXA-ARAG, expert<br />

en droit des contrats, droit<br />

successoral, droit de la famille<br />

et droit des personnes<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

62<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

Autopartage –<br />

qui paie en cas<br />

d’accident?<br />

L’autopartage est bon pour l’environnement et le porte-monnaie.<br />

Quels sont les points à observer? Faut-il conclure une assurance particulière?<br />

Et qui prend en charge les dommages?<br />

Association Suisse d’Assurances (ASA)<br />

Les personnes qui utilisent un véhicule d’autopartage sont normalement assurées par l’exploitant de la flotte.<br />

Il faut cependant s’informer sur la situation en matière d’assurance avant de conclure un contrat.<br />

Photos: Adobe Stock<br />

L’autopartage est un modèle<br />

commercial dans lequel les véhicules<br />

sont utilisés par plusieurs<br />

personnes. Il en résulte<br />

un bénéfice écologique, mais aussi économique,<br />

car les frais fixes pour l’acquisition,<br />

l’entretien et l’assurance sont réduits<br />

ou répartis sur un plus grand nombre<br />

de personnes. L’autopartage est généralement<br />

proposé comme un service commercial:<br />

les clientes et clients achètent auprès<br />

de l’exploitant d’un système de réservation<br />

de voitures un accès à sa flotte de véhicules.<br />

Les véhicules sont utilisés dans<br />

le cadre d’un règlement de l’entreprise<br />

d’autopartage. Celle-ci est généralement<br />

organisée en coopérative ou association.<br />

Le contrat d’utilisation s’appuie sur les<br />

conditions générales (CG) de l’entreprise<br />

d’autopartage.<br />

L’assurance est l’affaire de l’entreprise<br />

d’autopartage<br />

Il est important de s’informer sur la situation<br />

en matière d’assurance avant de<br />

conclure un contrat avec une entreprise<br />

d’autopartage. En tant que détenteur des<br />

véhicules, l’exploitant de la flotte est tenu<br />

d’assurer chaque voiture conformément<br />

aux prescriptions du droit suisse sur la circulation<br />

routière. Généralement, le détenteur<br />

conclut, en plus de l’assurance responsabilité<br />

civile obligatoire, une assurance<br />

casco complète. Les franchises en<br />

cas de dommage doivent être assumées<br />

par l’utilisateur du véhicule et peuvent le<br />

plus souvent être réduites (moyennant un<br />

supplément). Il n’est donc pas nécessaire<br />

de conclure une couverture d’assurance<br />

supplémentaire par le biais de l’assurance<br />

véhicules à moteur (responsabilité civile,<br />

casco) ou de l’assurance responsabilité civile<br />

privée de l’utilisatrice ou de l’utilisateur<br />

pour les dommages causés aux véhicules<br />

d’autopartage. En effet, ceux-ci sont<br />

couverts par l’assurance de l’entreprise<br />

d’autopartage (selon les CG valables) pendant<br />

la durée d’utilisation convenue.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 63


Medpension<br />

Bien choisir<br />

sa caisse de<br />

pension<br />

La question de la prévoyance est omniprésente, qu’il s’agisse<br />

de maintenir le revenu à l’âge de la retraite, de le protéger<br />

en cas de perte de gain due à l’invalidité ou encore pour les survivants<br />

en cas de décès. Bien choisir sa caisse de pension est une tâche<br />

à ne pas prendre à la légère.<br />

Adrian Leiggener, Responsable Distribution, Marketing et Communication, Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />

En Suisse, la prévoyance vieillesse<br />

repose sur trois piliers.<br />

Ainsi, outre la prévoyance vieillesse<br />

étatique obligatoire AVS/AI<br />

(assurance-vieillesse, survivants et invalidité),<br />

la prévoyance professionnelle (caisse<br />

de pension) ainsi que la prévoyance privée<br />

facultative relèvent également de celle-ci.<br />

La caisse de pension constitue le<br />

deuxiè me des trois piliers de ce système.<br />

Avec l’AVS, son rôle est d’assurer un niveau<br />

de vie suffisant aux assurés à l’âge de<br />

la retraite, en cas d’incapacité de travail<br />

due à l’invalidité, mais aussi aux survivants<br />

en cas de décès. Les employeurs sont<br />

libres de choisir leur institution de prévoyance<br />

professionnelle comme d’en<br />

changer, à la condition que celle-ci soit<br />

reconnue par la loi fédérale sur la prévoyance<br />

professionnelle vieillesse, survivants<br />

et invalidité (LPP).<br />

Trouver l’institution de prévoyance<br />

adéquate<br />

Au vu du grand nombre d’institutions et<br />

de la diversité de leurs prestations, choisir<br />

la bonne caisse de pension se révèle généralement<br />

une tâche ardue et fastidieuse. Il<br />

convient donc d’examiner une multitude<br />

d’indicateurs et de comparer certaines<br />

prestations. A cet effet, il est judicieux de<br />

se pencher régulièrement sur les solutions<br />

de prévoyance existantes et de les confronter<br />

à celles d’autres caisses de pension.<br />

Dans un contexte de comparaison des institutions,<br />

il est conseillé de s’intéresser à<br />

un ensemble de critères et de paramètres<br />

tant quantitatifs que qualitatifs.<br />

Parallèlement aux indicateurs, la<br />

qualité des prestations revêt également<br />

une grande importance pour les prestataires<br />

médicaux et les cabinets dans leur<br />

appréciation d’une caisse de pension. Ces<br />

prestations doivent contribuer à ce que<br />

l’institution de prévoyance puisse répondre<br />

aux exigences spécifiques du cabinet<br />

médical, mais aussi combler les éventuelles<br />

lacunes de prévoyance. A cette fin,<br />

des solutions de prévoyance variées, un<br />

suivi personnalisé ainsi qu’une expérience<br />

de longue date dans le domaine médical<br />

sont des facteurs déterminants.<br />

En Suisse, le choix se fait parmi plus<br />

de 2000 institutions de prévoyance dont le<br />

portefeuille de prestations et les conditions<br />

peuvent sensiblement varier.<br />

Obligation des cabinets médicaux d’adhérer à une caisse de pension<br />

La prévoyance professionnelle est obligatoire<br />

pour la plupart des employés salariés<br />

soumis à l’AVS. Elle est néanmoins facultative<br />

pour les indépendants.<br />

Sont par exemple considérés comme<br />

indépendants le/la propriétaire d’un<br />

cabinet médical ou un/e physiothérapeute<br />

disposant de son propre centre, et dont<br />

l’entreprise est enregistrée en tant que<br />

raison individuelle, et non comme Sàrl<br />

ou SA. Certains collaborateurs salariés<br />

sont par ailleurs exempts de l’obligation<br />

d’adhésion:<br />

– les employés dont le revenu est inférieur<br />

à CHF 22 050.– (état <strong>2024</strong>)<br />

– les actifs au bénéfice d’un contrat à<br />

durée déterminée d’une durée maximale<br />

de trois mois<br />

– les employés présentant une incapacité<br />

de gain d’au moins 70% selon le régime<br />

de l’assurance invalidité<br />

Les prestataires médicaux employant<br />

des collaborateurs soumis à l’assurance<br />

obligatoire sont tenus d’adhérer à l’une<br />

des caisses de pension reconnues<br />

par la LPP.<br />

64<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Medpension<br />

Le guide «Bien choisir sa caisse de pension»<br />

part de ce constat et accompagne les<br />

prestataires médicaux, les hôpitaux ainsi<br />

que les cabinets dans leur prise de décision.<br />

Il les aide à évaluer la caisse de pension la<br />

plus adaptée d’après des critères objectifs,<br />

de manière à ce que leur choix soit le résultat<br />

d’une approche méthodique.<br />

Le guide gratuit est disponible sur:<br />

www.medpension.ch/fr/blog-actualités/comparaison-des-caisses-de-pension<br />

Pour plus d’informations<br />

Medpension vsao <strong>asmac</strong><br />

Brunnhofweg 37, Case postale 319,<br />

3000 Berne 14, tél. 031 560 77 77<br />

info@medpension.ch<br />

www.medpension.ch<br />

Indicateurs pertinents pour l’évaluation<br />

Photo: Adobe Stock<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 1/24 65


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 1 • 43 e année • Février <strong>2024</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Tél. 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Regula Grünwald (rédactrice en chef),<br />

Patrick Cernoch, Maya Cosentino, Kerstin Jost,<br />

Fabian Kraxner, Bianca Molnar, Patricia<br />

Palten, Léo Pavlopoulos, Lukas Staub,<br />

Tharshika Thavayogarajah, Anna Wang<br />

Comité directeur <strong>asmac</strong><br />

Angelo Barrile ( président), Severin Baerlocher<br />

(vice-président), <strong>No</strong>ra Bienz (vice- présidente),<br />

Christoph Bosshard (invité permanent), Clara<br />

Ehrenzeller (swimsa), Marius Grädel-Suter,<br />

Fabrice Juchler, Fabian Kraxner, Richard<br />

Mansky, Loredana Mitruccio (swimsa),<br />

Gert Printzen, Svenja Ravioli, Patrizia Rölli,<br />

Martin Sailer, Jana Siroka<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Oliver Graf<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Stephan Schmitz<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Tiefenaustrasse 2,<br />

8640 Rapperswil, Tél. 044 928 56 53,<br />

vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 750<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2023: 21 648 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 2/<strong>2024</strong> paraîtra en<br />

<strong>février</strong> <strong>2024</strong>. Sujet: Système.<br />

© 2023 by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR<br />

ASMAC section fribourgeoise, Rue du Marché 36, 1630 Bulle,<br />

presidence@asmaf.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, info@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />

lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />

info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />

tél. 031 350 44 88<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />

Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />

Publication<strong>2024</strong><br />

CIBLÉ<br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association médias suisses<br />

66<br />

1/24 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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