Estetica Magazine FRANCE (5/2023)

prodossierconcours
PASCALE CACCARO
Devenir MOF, est-ce avant tout
un rêve ?
C’est le saint graal, l’excellence et le
savoir-faire à la française, la perfection,
un concours prestigieux.
Pourquoi avoir décidé
d’y participer ?
Alima Baz m’en a parlé lors d’un show.
Cela m’a fait rire sur le moment car je
ne l’ai pas prise au sérieux. Je n’aurais
jamais osé y prétendre. Puis l’idée a fait
son chemin, mais je n’osais toujours pas
franchir l’étape de l’inscription. Je me
suis tournée vers Denis Wittmer qui m’a
répondu que si je ne m’y inscrivais pas,
cela pourrait rester à jamais comme un
regret. Il fallait donc tenter de passer
les qualifications. Au final, cela s’est
trouvé être l’aventure de ma vie.
Je pense que j’avais besoin d’une
reconnaissance de mes pairs.
Quel souvenir gardez-vous
de cette compétition ?
La difficulté du travail et des
entraînements font que l’on apprécie
encore plus la valeur de ce concours.
On y pense nuits et jours. Les
entrainements sont quotidiens.
Ce sont des heures de préparation,
il faut être impliquée à 100%. Après
plus de vingt ans de coiffure, j’ai dû tout
réapprendre, je n’avais absolument
pas les bonnes méthodes. Mes coachs
ont dû s’arracher les cheveux, mais
l’important est de ne jamais rien lâcher.
Plusieurs fois, j’ai failli abandonner mais
on rebondit et on avance. Arrêter en
cours de route aurait été vécu comme
un véritable échec. On ne perd jamais,
on apprend quoi qu’il arrive. Pour moi,
l’échec n’aurait pas été de perdre mais
d’abandonner. Je ne pensais pas passer
les qualifications alors ce n’était que du
bonus de participer à la finale, j’ai gagné
en confiance. Je me suis dit qu’il fallait
donner tout, ne penser à rien et profiter
à fond de ce moment avec ses modèles.
C’était une chance inouïe d’être là.
Avec mes modèles, on était vraiment
une équipe très soudée. Il n’y avait
pas de concurrence entre les différents
candidats ce qui est très appréciable.
Les entraînements étaient épuisants
compte tenu des heures de travail,
ajoutées aux longs trajets (8h30 de
route) tous les quinze jours. Mes coachs
faisaient preuve de beaucoup de
patience, je ne les remercierais
jamais assez pour tout le temps qu’ils
nous ont consacré. Le sport a été mon
échappatoire pour évacuer tout ce stress
et cette pression. Les entraînements
m’ont permis aussi de perfectionner le
timing des différentes épreuves et ainsi
d’être plus à l’aise le jour de l’épreuve.
Mon anxiété était de ne pas être dans
les temps pour chaque épreuve.
Et si c’était à refaire ?
Le concours MOF fait partie des
moments les plus marquants de ma
vie, les heures de préparation, le
stress du concours et la reconnaissance
de tout mon travail. Cette implication
m’a changé à jamais. Le dépassement
de ses limites nous donne une force
incroyable. Avec ce titre de MOF,
nous appartenons à une grande et
belle famille, c’est le début d’une
aventure exceptionnelle.
E94