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Mon Entreprise 1/2021

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1 | 2021

Mon ENTREPRISE

Le magazine d’AXA

destiné aux PME

CRM: un outil de

fidélisation indispensable

Page 14

Franz Carl Weber:

entretien

avec Marcel Dobler

Page 30

Un jour, un clic

Lisa-Ann Preuss exploite pleinement les canaux numériques.

Même pour le conseil juridique.

Page 28


Accédez

au titre de

Super Cheffe

PACK MOTIVATION

POUR PME D’AXA

Know You Can

Legende folgt

AXA.ch/motivation-pme


ÉDITORIAL

Un intrus

dans mon réseau

Quels ont été les effets du coronavirus sur la

numérisation, le télétravail et la sécurité en ligne?

Tel était l’objet d’une enquête menée à l’automne

2020 par l’institut d’études de marché et

de sondages GFS-Zürich. Les résultats publiés en

décembre montrent que les compétences

en sécurité informatique font souvent défaut dans

les PME suisses. Ces dernières pèchent par excès

de confiance et sous-estiment le risque d’attaque

en ligne.

Or les statistiques sont sans appel: en 2020, de

200 à 300 cyberattaques par semaine ont été signalées

en Suisse, et ce chiffre ne cesse de grimper.

Une entreprise sur quatre a déjà été prise pour

cible, et la réparation des dommages occasionne

des coûts considérables. Malgré tout, les sondés

ne sont que 11% à penser que leur entreprise est

susceptible de subir un jour une telle attaque.

Ce numéro vous donne des pistes pour contrer les

cybercriminels, mais rappelle aussi les avantages

d’Internet pour votre quotidien professionnel.

Bonne lecture!

Melanie Ade

Rédactrice en chef de «Mon Entreprise»

3

4

7

8

14

17

18

8

Éditorial

Nos experts répondent à vos questions.

Sécurité

Nouvelles technologies, optimisation des processus,

automatisation. Les PME s’emparent de la transformation

numérique.

Un customer relationship management judicieux aide

les PME à entretenir leur portefeuille de clients.

Succès

Une cyberattaque a subitement paralysé les activités du

bureau d’architectes Weber Hofer Partner AG.

22

Une stratégie bien pensée est indispensable à

toute entreprise qui se lance dans le marketing digital.

Mode d’emploi.

Photo: Keystone/Gaetan Bally

Nous sommes maintenant aussi présents sur

LinkedIn. Venez consulter notre page:

www.linkedin.com/company/meine-firma

Des contenus passionnants,

sur papier et en ligne.

25

26

27

Les PME sont de plus en plus souvent la cible

de cyberattaques. Quelques conseils pour s’en prémunir.

Graphique: numérisation

Responsabilité

28

Un conseiller juridique en un seul clic, grâce à MyRight.ch

30

Marcel Dobler, fondateur de Digitec et conseiller

national PLR, entend sauver l’entreprise de tradition

Franz Carl Weber.

34

Ma fierté: quatre entrepreneurs à la tête de sociétés pas

comme les autres.

Imprimé

myclimate.org/01-20-394634

IMPRESSUM

Éditeur: AXA, Newsroom | Adresse de la rédaction: AXA, Mon Entreprise, Römerstrasse 17, 8400 Winterthur, www.mon-entreprise.

ch, e-mail: mon.entreprise@axa.ch | Rédaction: Melanie Ade (rédactrice en chef). Ont collaboré à ce numéro: Marion Banholzer,

Marcel Rubin, Urban Henzirohs, Robert Wildi | En ligne: Urs Wildi | Traduction: Language Services, AXA | Conception et production:

Infel AG, Zürich, Beni Spirig | Impression et expédition: Swissprinters AG, Brühlstrasse 5, 4800 Zofingen (Suisse) | Parution:

trois fois par an en français, en allemand et en italien | Tirage: 84 000 exemplaires | Régie publicitaire: Galledia Fachmedien AG,

Burgauerstrasse 50, 9230 Flawil, tél. 058 344 97 69, ornella.assalve@galledia.ch, www.galledia.ch | Changements d’adresse et

désabonnements: écrire un e-mail à mon.entreprise@axa.ch | Mentions légales: ce magazine entend vous informer sur nos produits

et nos services. Ces informations ne constituent pas une offre au sens juridique du terme. Aucune correspondance ne sera

échangée au sujet des concours. Tout recours juridique est exclu.

01/2021 3

Mon ENTREPRISE


QUESTIONS DES LECTEURS

Changer d’institution de prévoyance

À quoi dois-je faire attention si je veux résilier le contrat d’affiliation

avec mon institution de prévoyance pour m’affilier à une autre institution?

T. K., Berne

Achat d’un véhicule et assurance

J’envisage de racheter le véhicule d’un particulier domicilié à Saint-Gall.

Ce véhicule sera-t-il assuré lors du trajet de retour jusqu’à mon entreprise?

K. M., Zurich

Nous vous recommandons de contacter à

l’avance votre conseiller en assurances

afin qu’il vous délivre une attestation

d’assurance et, pour certaines catégories

de véhicules, une garantie casco. Cette

garantie couvre les dommages de

responsabilité civile et de casco complète

et vous permet de rejoindre Zurich avec

vos propres plaques de contrôle. Cela

suppose toutefois que vous ayez préalablement

immatriculé le véhicule auprès

du service des automobiles.

Vous pouvez également commander

auprès du même service des plaques

spéciales (plaques à court terme) pour

déplacer le véhicule. Dans ce cas,

cependant, vous serez assuré uniquement

Marc Gfeller,

responsable d’équipe

Sinistres véhicules

automobiles, Berne

contre les dommages de responsabilité

civile. Enfin, il vous est possible de

rapporter le véhicule à Zurich sur une

remorque. Mais n’oubliez pas que le

chargement de la remorque n’est pas

couvert par l’assurance du véhicule

tracteur.

Beat Steinmann,

responsable

Service juridique

Prévoyance

Un contrat (ou une convention) d’affiliation

(ou d’adhésion) est un contrat conclu

par un employeur avec une institution de

prévoyance. Il a pour but d’assurer tous

les collaborateurs dans le cadre de la

prévoyance professionnelle.

Selon l’art. 11, al. 3 bis , LPP, la résiliation de

l’affiliation et la réaffiliation à une

nouvelle institution de prévoyance par

l’employeur s’effectuent après entente

avec son personnel ou, si elle existe, avec

la représentation des travailleurs. Cette

dernière ne doit pas être confondue avec

la commission de prévoyance du personnel

(CPP) dont le consentement ne suffit

pas aux yeux de la loi.

Le Tribunal fédéral a clarifié la portée du

droit de participation au sens de cette

disposition ainsi que les conditions de

validité de la résiliation du contrat

d’affiliation (9C_409/2019 consid. 4). À

l’issue d’une interprétation de la loi et des

travaux préparatoires, le TF précise que

l’accord doit être donné au préalable. Il ne

suffit pas que le personnel soit uniquement

informé et/ou consulté. Un changement

d’affiliation implique au contraire

une évaluation et une clarification

communes des raisons et des circonstances

du changement. Le choix de la

nouvelle institution de prévoyance et les

conditions d’affiliation doivent être

transparents pour tous.

Pour pouvoir donner ou refuser leur

accord, les collaborateurs doivent

disposer à temps de tous les éléments

pertinents. Une résiliation ne peut

produire ses effets que si elle émane des

personnes compétentes. Outre l’employeur,

le personnel doit être considéré

quasiment comme un «second supérieur»

et, tant qu’il n’a pas donné son accord, la

résiliation ne peut pas déployer ses effets.

Le non-respect du droit de participation

du personnel entraîne la nullité de la

résiliation.

Pour ne pas compromettre le changement

d’institution, il est préférable de documenter

soigneusement la participation

des salariés.

Mon ENTREPRISE

4 01/2021


QUESTIONS DES LECTEURS

Victime d’une

cyberattaque

J’ai récemment reçu un e-mail m’informant

que mon ordinateur avait

été piraté. L’expéditeur m’indiquait

qu’il avait accès à mon système d’exploitation

et avait volé mes photos.

Je pensais qu’il s’agissait d’un spam,

mais j’ai été intrigué par l’adresse de

l’expéditeur qui était en tous points

identique à la mienne. Comment estce

possible?

S. P., Wigoltingen

Fulvio Elia,

développement des

produits Clients

Entreprises, AXA

Illustrations: Sarah von Blumenthal; Philip Bürli

Il n’est vraiment pas agréable de recevoir

ce genre d’e-mails. Lorsque le serveur de

messagerie récepteur ne contrôle pas

l’adresse de l’expéditeur, il est possible de

simuler de fausses identités en falsifiant

des adresses e-mail. Ces tentatives

d’escroquerie sont appelées «spoofing»,

ou spam par usurpation d’identité.

Vous pouvez éventuellement voir avec

votre spécialiste en informatique s’il est

possible de combler une lacune de

sécurité afin qu’à l’avenir, votre compte

e-mail reconnaisse les fausses adresses et

les bloque.

Pour ne pas en arriver là, AXA vous

propose une formation à titre de mesure

de prévention. Si vous avez souscrit une

assurance Cyber auprès d’AXA, vous

bénéficiez du soutien gratuit de notre

spécialiste en informatique indépendant

Oneconsult AG pour toute question dans

le domaine cyber.

Si un sinistre survient malgré tout, AXA

vous offre un service 24h/24, 7 jours sur 7,

fourni par son expert indépendant en

sécurité Internet Oneconsult AG. Pour plus

d’informations, le mieux est de contacter

votre conseiller en assurances.

Arrêt de travail en raison du coronavirus

L’une de nos collaboratrices est touchée par le coronavirus. Nous supposons

que notre assurance collective d’indemnité journalière interviendra à

l’échéance du délai d’attente contractuel. Qu’en est-il des collaborateurs

placés en quarantaine chez eux parce qu’ils étaient en contact avec la collaboratrice

malade? Des indemnités journalières seront-elles également versées

dans ce cas?

T. G., Vevey

Si un collaborateur tombe malade après

avoir été infecté par le coronavirus et est

incapable de travailler, les prestations

assurées sont versées. Les prestations sont

allouées si les symptômes correspondent

ou sont similaires à ceux de la COVID-19, ou

en cas de COVID-19 confirmée. Nous

reconnaissons aussi une incapacité de

travail lorsqu’une personne assurée

infectée ne présentant pas de symptômes

de la maladie est placée en quarantaine et

ne peut pas travailler. Ce cas est considéré

comme un cas d’incapacité de travail dû à

une maladie.

Martina Keller,

responsable

Assurances

collectives de

personnes AXA

En revanche, s’il s’agit d’une simple mesure

préventive et si les collaborateurs concernés

n’ont pas été infectés par le virus,

aucune indemnité journalière n’est versée.

Il n’y a en effet pas de maladie justifiant le

droit aux prestations dans un tel cas.

01/2021 5

Mon ENTREPRISE



Sécurité

Modification de

l’assurance

de protection

juridique

Photo: Getty Images/iStockphoto

AXA-ARAG a modifié et modernisé

son assurance de protection

juridique pour les entreprises.

Désormais, la Protection juridique

d’entreprise et la Protection juridique

automobile seront proposées

sous la forme de modules

indépendants, ce qui vous permettra

d’adapter votre assurance à vos

besoins individuels. Vous trouverez

sur Internet, sur notre page

d’offres, des informations détaillées

sur l’assurance de protection

juridique pour les entreprises,

y compris des vidéos explicatives

et des exemples concrets.

→ www.axa-arag.ch/unternehmen

Certificat

de travail:

c’est facile!

Grâce au générateur de certificat

de travail gratuit de MyRight,

vous pouvez créer très simplement

un certificat professionnel

pour vos collaborateurs.

→ www.myright.ch/certificat-de-travail

Future Risk Report 2020

AXA a publié en novembre 2020 la septième édition de son classement

annuel des dix principaux risques émergents. Sans surprise,

l’ombre de la crise de la COVID-19 plane sur le «Future Risk Report

2020». Les risques liés aux pandémies et aux maladies infectieuses,

jusqu’ici sous-estimés, sont ainsi remontés de la huitième

à la première place par rapport à l’an dernier. Vient en deuxième

place le changement climatique, qui dominait le classement depuis

quelques années.

Si la crise climatique reste le risque majeur en Europe, elle est rétrogradée

au troisième rang en Asie et en Amérique. Cette régression

est particulièrement marquée en Amérique du Nord, où la

part d’experts qui considèrent le changement climatique comme la

principale menace a chuté de 71% en 2019 à seulement 46%. «Cette

septième édition du rapport place la santé comme un enjeu majeur,

une évolution positive, car nous jugions ce risque sous-estimé

depuis des années. Mais il ne faudrait pas que cette évolution se

fasse au détriment de la lutte contre le changement climatique, qui

reste le défi le plus important de notre époque», a souligné Thomas

Buberl, CEO d’AXA.

Les risques liés à la cybersécurité, qui arrivent en troisième position,

gagnent quant à eux en importance aux yeux des sondés. Les

raisons tiennent entre autres à l’utilisation croissante des nouvelles

technologies et à l’explosion des attaques informatiques pendant la

crise du coronavirus.

01/2021

7

Mon ENTREPRISE


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

Exploiter les

atouts du réseau

Outil désormais incontournable, Internet contraint

les PME à prendre le train de la transformation

numérique. Gros plan sur trois entreprises

qui ont réussi haut la main.

Mon ENTREPRISE

8 01/2021


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

Numérisation et transformation numérique sont les

deux faces, bien distinctes, d’une même médaille,

comme le précise d’emblée Marc K. Peter, professeur

à la Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse

(FHNW): «La numérisation désigne l’optimisation

ou l’automatisation des processus via la conversion

de l’analogique au numérique.» La transformation

numérique, elle, recouvre un champ beaucoup plus

vaste. «Les origines de ce terme, qui fait référence

au déploiement du numérique dans l’industrie,

remontent peu ou prou à 2005. Retrait d’argent,

courses, achats de tickets: aujourd’hui, tout est relié

au réseau.» Marc K. Peter a sondé quelque 2500 PME

sur la problématique de la transformation numérique

et en a dégagé sept domaines d’intervention:

«Retrait d’argent, courses,

achats de tickets: aujourd’hui,

tout est relié au réseau.»

Marc K. Peter, Haute école spécialisée du nord-ouest

de la Suisse (FHNW)

Photos: Dan Cermak

Mon Entreprise

1. Les entreprises placent la clientèle au centre de

leurs activités.

2. Les nouvelles technologies appellent une remise

en question et une refonte des stratégies comme

des modèles commerciaux.

3. La transformation est une mutation qui implique

de repenser modes de gestion, culture d’entreprise

et méthodes de travail.

4. La numérisation favorise l’optimisation et l’automatisation

des processus.

5. Le marketing se digitalise, il devient quantifiable

et repose sur des données.

6. Une kyrielle de nouvelles technologies (applications,

internet des objets, etc.) s’élèvent au rang

d’incontournables.

7. Les données, devenues le bien suprême de toute

entreprise, voient leur collecte et leur gestion se

professionnaliser.

Si une entreprise s’investit pleinement dans tous ces

domaines, elle devrait réussir sa transformation numérique.

Il en va de même des secteurs classiques,

La société informatique

schaffhousoise a2-c a développé,

voici seize ans, un portail

d’e-learning pour le blended

learning. Ces applications de

formation mixte proposent des

contenus dédiés. De la collaboration

d’a2-c avec de hautes

écoles spécialisées sont nées

quantités d’applications liées au

bâtiment et aux questions

énergétiques, dont evalo.ch, sur

laquelle les propriétaires

peuvent se renseigner sur les

travaux de rénovation de leur

logement. La société emploie

onze collaborateurs.

→ www.a2-c.ch

dits analogiques. «Le boulanger vendra toujours des

croissants et le peintre peindra toujours des murs.

L’idée est d’optimiser leur modèle commercial en

répondant à ces questions: connaissent-ils leurs

clients, produisent-ils assez, disposent-ils de stocks

suffisants, tirent-ils parti des nouvelles plates-formes

numériques?»

Exploiter les données publiques

Spécialisée dans le septième champ d’action qu’elle

maîtrise à la perfection, la société informatique a2-c

met à profit une mine de données pour alimenter ses

propres applications. Fondée voici seize ans par Luzi

Anderegg et Martin Ahrend, a2-c a développé une

plate-forme de e-learning pour le blended learning.

L’enseignement classique y est combiné avec des formations

en ligne. À l’origine, la collaboration instaurée

avec la Haute école des sciences appliquées de

Zurich (ZHAW) visait à rehausser l’attrait du secteur

de la rénovation des bâtiments et à développer une

solution d’e-learning pour les étudiants. Si le projet

a échoué faute de financement, le travail accompli a

fait émerger une idée: celle de développer, à partir de

la foule de données publiques accessibles, une application

qui donne aux profanes une première estimation

en matière de rénovation. Selon Martin Ahrend,

«ce programme dresse un premier aperçu, même s’il

ne dispense pas de consulter un expert en énergie».

Grâce aux relevés topographiques, le site evalo.ch localise

le bon bâtiment, et les renseignements fournis

par le propriétaire ainsi que les valeurs empiriques

stockées permettent d’évaluer la nature et le coût

des travaux de rénovation. La localisation du bâtiment

permet p. ex. d’estimer la production d’énergie

solaire d’une installation photovoltaïque. Enfin,

evalo.ch indique à l’aide du simulateur fiscal intégré

comment déduire ces investissements de l’impôt

cantonal. «Nous ne saisissons aucune donnée nousmêmes

puisqu’elles sont déjà disponibles», explique

Martin Gross, responsable d’evalo.ch.

01/2021 9

Mon ENTREPRISE


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

«Chaque paire de chaussures vendue

apporte un nouveau membre

à notre communauté.»

Glossaire

Mettre le bénéficiaire et non l’utilisateur

à contribution

L’application est gratuite pour les utilisateurs, qui ne

sont ni bombardés de courriels publicitaires ni redirigés

vers des sociétés. «La plate-forme est financée

par des entreprises du bâtiment et par une banque»,

précise Martin Ahrend. Une approche jugée «hautement

intéressante et prometteuse» par Marc K. Peter,

de la FHNW. «Car c’est au bénéficiaire et non à l’utilisateur

de financer ce genre de site. Ces rénovations

énergétiques ne profitent-elles pas en fin de compte

aux entreprises et aux banques?» Le scientifique voit

aussi dans le marketing numérique, autre levier de

la transformation numérique, un formidable potentiel:

«La conjonction d’un beau produit, d’un site

Internet moderne et d’un marché prometteur», résume-t-il.

«À condition toutefois que tous les acteurs

du marché jouent pleinement le jeu.» Par exemple

en instaurant des partenariats avec les associations

et les assureurs du bâtiment. De

son côté, a2-c continue de développer

des applications en partie

dérivées d’evalo.ch. «Nous ne

* Le Customer Journey

désigne l’ensemble des

étapes franchies par le client

avant et pendant l’achat.

** Le testimonial consiste à

vanter les mérites d’un

produit à travers le témoignage

d’une personnalité

connue pour accroître la

confiance du grand public.

*** La gestion de la chaîne

logistique, ou Supply Chain

Management, englobe la

planification et la gestion de

toutes les activités en lien

avec l’approvisionnement, le

traitement et la logistique,

y compris la gestion des

partenaires commerciaux.

Eric Braunschweiler, CEO de GNL Footwear

sommes jamais à court d’idées»,

s’esclaffe Martin Ahrend. «Mais

il nous est difficile de toutes les

mettre en œuvre.»

Des semelles célèbres

C’est aussi sur une idée que Jürg

Braunschweiler et son fils Eric ont

bâti leur société, GNL Footwear.

Tout a commencé lorsque Jürg

a conçu une semelle dotée d’un

amorti avant-arrière ultraperformant.

Il en a vendu le brevet, à

l’origine de la chaussure On-running

dans laquelle le grand Roger

Federer en personne a investi. Les

Braunschweiler ont aussi inventé,

à la même époque, une semelle à

360 degrés «qui absorbe les impacts

dans toutes les directions», explique Eric, qui a

entre-temps repris le poste de CEO. Comme personne

ne semblait intéressé par ce brevet, père et fils ont

lancé leur propre marque de chaussures. C’est ainsi

qu’est née GNL Footwear, positionnée sur le créneau

de la chaussure tendance de style classique. «Les

débuts ont été laborieux», se souvient Eric. «Nous

avons démarché les distributeurs et essuyé bien des

échecs.» Mais GNL a su faire de nécessité vertu en

créant sa propre boutique en ligne. Peu répandue il

y a quelques années, la commande de chaussures sur

le net s’est banalisée, avec la multiplication des sites

marchands. «Nous avons moins de 10% de retours»,

proclame fièrement le CEO. Un succès qui tient aussi

à la collaboration avec une start-up, «Shoe Size Me».

Grâce à son comparatif de tailles avec des marques

réputées, elle indique au client sa pointure chez GNL.

Les chaussures sont fabriquées pour l’essentiel à la

main et uniquement à partir d’excellents matériaux.

«Nous collaborons avec une entreprise italienne qui

fait fabriquer ses modèles en Bulgarie.» Et le CEO

d’ajouter qu’il se rend plusieurs fois par an sur place

pour contrôler la production. «Nous travaillons volontairement

dans l’UE, où la haute qualité de nos

produits est garantie.» Les chaussures GNL peuvent

être ressemelées, un acte citoyen dans notre société

du tout jetable et un atout pour fidéliser la clientèle.

Un marketing numérique dans l’air du temps

Dès le départ, GNL Footwear a misé sur le marketing

numérique en confiant sa publicité, sa newsletter

et son Customer Journey* à une agence spécialisée.

«Notre communauté n’en est encore qu’à ses balbutiements,

mais chaque paire de chaussures vendue

apporte un nouveau membre à notre communauté»,

explique Eric. Les clients reçoivent des rappels lorsqu’il

est temps de ressemeler leurs chaussures ou des

infos sur les dernières tendances santé. GNL a adopté

le principe du testimonial**, une technique qui a également

convaincu Marc K. Peter, à la FHNW. «Cette

forme de marketing numérique est parfaite-

Mon Entreprise

Tout est parti de l’invention

d’une semelle pour les célèbres

chaussures On-running, semelle

dont Jürg Braunschweiler a

ensuite vendu le brevet. Avec

son fils Eric, aujourd’hui CEO, il

a conçu une semelle dotée d’un

amorti sur 360 degrés, pour des

chaussures de ville ultraconfortables.

Les chaussures sont

fabriquées en Bulgarie et

vendues en ligne ou dans les

boutiques spécialisées.

→ www.gnlfootwear.com

Mon ENTREPRISE

10 01/2021


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

Les lecteurs de

«Mon entreprise»

bénéficient d’un

rabais de 20% sur

toute la gamme GNL

Footwear avec

le code «axa20».

À indiquer lors

d’un achat sur

www.gnlfootwear

ou à la boutique de

Zurich.

Grâce à des idées

novatrices et à un

marketing intelligent,

Eric Braunschweiler a

mené GNL Footwear

sur la voie du succès.

01/2021

11

Mon ENTREPRISE


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

Erich Schmid et

Resoplan ont fait le

choix du sans papier

pour conseiller

les entreprises

en matière

de planification

logistique.

Mon ENTREPRISE

12 01/2021


TRANSFORMATION NUMÉRIQUE

Mon Entreprise

ment huilée. Moderne, en phase avec son temps et

très persuasive, elle met en valeur la tradition suisse,

qui allie qualité et technologie de pointe.» Seul défi

de taille à relever, la promesse faite au client de livrer

dans le monde entier. «Aujourd’hui, il est possible

de livrer des chaussures dans le monde entier

en à peine trois jours. À condition de bien gérer la

chaîne logistique***, surtout quand la demande fait

du yoyo. Or il suffit parfois d’apparaître quelques

minutes dans une émission de téléréalité pour entrepreneurs

pour que la demande explose, comme

le raconte Eric Braunschweiler: «Bien qu’aucun business

angel n’ait voulu investir, notre site Web a vite

été pris d’assaut!»

Accélérer les processus

La gestion de la chaîne logistique n’a guère de secret

pour Erich Schmid, puisqu’il en a fait son métier

voici trente ans. Resoplan, l’entreprise qu’il a fondée

en 1988, est spécialisée dans la planification logistique,

un domaine sans doute aride aux yeux du

néophyte mais néanmoins passionnant, car il est au

cœur de la transformation numérique. Pour preuve,

l’étude menée par la FHNW place la planification

logistique, ou réingéniérie des processus, parmi les

principaux axes d’intervention. Erich Schmid et ses

cinq employés donnent d’ailleurs l’exemple: «Avant,

nous déroulions d’immenses plans sur le bureau»,

se souvient-il. «Aujourd’hui, nous sommes passés au

sans papier et travaillons avec des visualisations numériques

en 3D.»

Qui dit stocks et chaînes d’approvisionnement dit

souvent grandes surfaces ou e-commerce, mais pas

seulement. Resoplan s’occupe aussi de la logistique

des communes et conçoit actuellement un système

de stockage pour le service technique d’une petite

Stockage, logistique, automatisation,

chaîne d’approvisionnement,

processus: les besoins ne

cessent de se multiplier. Depuis

plus de trente ans, Resoplan

développe des solutions

d’entreprise sur mesure pour le

transport et la logistique. Les

projets vont de la conception de

bâtiments d’usine à l’optimisation

des processus en passant

par l’automatisation des flux de

marchandises. Resoplan

emploie six collaborateurs.

→ www.resoplan.ch

«La transformation

numérique rationalise

le travail.»

Erich Schmid, CEO de Resoplan

ville suisse. «L’idée n’est pas d’automatiser entièrement

l’accès au stock, mais de déterminer quel matériel

doit être accessible, quand et à quelle vitesse»,

explique Erich Schmid. La solution développée par

Resoplan permet de distinguer le matériel disponible

sur place de celui appelé à être stocké. Elle gère

également les réparations et les remplacements. De

quoi simplifier le travail des employés du service, qui

peuvent ainsi se consacrer à leur cœur de métier. Les

projets de ce type sont légion. Souvent, ils concernent

des tâches qui ne sont identifiées que lors de dysfonctionnements

ou de transformations. À l’image

des travaux de la gare centrale de Zurich, pendant

lesquels les boutiques n’ont pu être approvisionnées

qu’au prix d’une logistique millimétrée, sans laquelle

la plus grande gare du pays aurait été plongée

dans le chaos. Il faut dire que l’approvisionnement

des chantiers est un véritable casse-tête. «Imaginez

des travaux d’excavation en plein centre-ville! Si vous

ne déterminez pas quel camion a la priorité et à quel

moment, le chantier est vite paralysé.» Une organisation

inimaginable sans le recours au numérique,

en l’occurrence à un logiciel de gestion de tickets

d’incident.

Appréhender tous les champs d’action

Resoplan est donc un facilitateur de la transformation

numérique. Ce qui l’amène parfois à se voir

confier des mandats de grande ampleur, nécessitant

une conception de A à Z. «Lorsqu’une société

industrielle construit une usine en rase campagne,

la planification logistique est déterminante», précise

Erich Schmid. Dans ce cas, Resoplan n’élabore pas

seulement le concept. Elle recherche des solutions

et définit tous les processus, de l’automatisation et

du stockage aux voies de circulation, en passant par

les commandes automatiques et les processus sans

papier dans les bureaux. «Autant d’étapes à penser

avant l’achat du terrain, pour permettre une vraie

transformation.» Ce que confirme Marc K. Peter:

«Resoplan fournit les bases de la transformation numérique

dans le domaine des technologies et des processus.

Ces bases permettent de développer ensuite

des solutions complètes.» Mais ce n’est qu’un aspect

de la transformation numérique. Tous les autres paramètres

doivent aussi être pris en compte. «Le meilleur

système ou la plus grosse base de données ne

servent à rien sans un projet clair et une orientation

client ciblée.»

Urban Henzirohs

01/2021 13

Mon ENTREPRISE


CRM

Quand la conquête

de clients passe

par leurs données

Face à l’essor fulgurant du e-commerce, un sourire et

des amabilités ne suffisent plus pour fidéliser une clientèle.

Le Customer Relationship Management, ou CRM, est

aujourd’hui tout aussi essentiel dans l’arsenal commercial

des entreprises. Les données sont dès lors devenues

la pierre angulaire d’un service d’excellence.

Mon Entreprise

Photos: Désirée Good

L’ombre du coronavirus ne fait pas les affaires des

épiceries de quartier. Encore moins celles des fleuristes

ou des revendeurs de pièces détachées. Partout,

une même problématique: si les clients se déplacent

de moins en moins, comment les conseiller

et sonder leurs envies?

L’enjeu est de taille, car la méconnaissance du client

conduit vite à produire à l’aveugle. Et cela vaut pour

les biens de consommation comme pour certains

services. Les informations accumulées à propos de

la base de clients et du groupe cible (comportement,

valeurs, priorités, etc.) constituent un capital inestimable

pour les entreprises.

Tout miser sur la mémoire humaine est risqué

Heureusement, tout n’est pas négatif. Si la pandémie

éloigne les gens des magasins, les entreprises peuvent

mettre à profit cette transformation pour évoluer. Il

existe en effet des outils qui remplacent en partie les

échanges conviviaux qui se déroulent dans la vraie

vie. Mieux encore, en se dotant d’un Customer Relationship

Management (CRM) bien pensé, les entreprises

peuvent collecter des données très utiles sur

leurs clients. Elles peuvent aussi transférer vers ce

système les informations purement liées au conseil,

et économiser ainsi des charges de personnel.

«Dans bon nombre de PME, les connaissances

sur les clients ne sont pas enregistrées

ailleurs que dans la tête des propriétaires.»

Nils Hafner, professeur en gestion de la relation client à

la Haute école de Lucerne

Chez Freshbox, les fruits frais sont dans la boîte.

Les PME, en particulier, auraient tout intérêt à mettre

en place un CRM: d’après les experts, il en irait

même de la pérennisation de leur activité. «Dans bon

nombre de PME, les connaissances sur les clients ne

sont pas enregistrées ailleurs que dans la tête des propriétaires

ou des vendeurs. Cela place

ces entreprises en situation d’extrême

dépendance», avertit Nils Hafner, professeur

en gestion de la relation client

à la Haute école de Lucerne.

À ses yeux, un CRM efficace est aujourd’hui

essentiel pour se démarquer

de la concurrence par le soin

Née en 2003 à Zurich, Freshbox

Switzerland GmbH livre des

vitamines fraîches du marché,

sous la forme de boîtes de fruits

et de légumes, au domicile ou

sur le lieu de travail de ses

clients. Deux formules possibles:

la commande ponctuelle

ou l’abonnement. Son fondateur

Georg Twerenbold emploie

aujourd’hui dix personnes.

Quelque 100 000 fruits livrés par

Freshbox sont croqués chaque

mois. L’entreprise établit par

ailleurs de 500 à 750 factures

par mois et son CRM contient

environ 20 000 profils clients.

→ www.freshbox.ch

Mon ENTREPRISE

14 01/2021


CRM

Cibler son CRM

en quelques

questions

Les PME songeant à se doter d’un

CRM devraient commencer par se

poser les questions suivantes:

?

?

?

?

?

?

Quels sont les objectifs

que je veux atteindre

grâce au CRM?

Est-ce que je cherche à

simplifier le processus de

commande en me

procurant un accès rapide

aux données clients?

Est-ce que je veux pouvoir

vérifier en ligne la

solvabilité de clients B2B

avant de leur accorder

des conditions de

paiement?

Mon but est-il de traiter

plus rapidement les

plaintes et les réclamations?

Est-ce que je souhaite

restructurer et redécouper

les activités de mon

service externe?

Des prévisions de ventes

me seraient-elles utiles?

La marche à suivre varie en fonction

du profil esquissé par les réponses à

ces questions. La Haute école de

Lucerne a publié il y a quelques

années un guide pratique aux

éditions BPX sur le sujet. Diverses

associations professionnelles suisses

assurent une veille quant aux

solutions disponibles sur le marché.

Mais on peut aussi se renseigner

auprès d’autres professionnels de

son secteur. L’offre de petits

systèmes CRM standard est foisonnante.

Conseil du spécialiste Nils

Hafner: «Normalement, l’introduction

d’un CRM n’arrive qu’une fois

dans la vie d’une PME. Alors autant

se faire épauler par des gens du

métier.»

Georg Twerenbold, cofondateur de Freshbox, a fait le choix de la commodité, que ce soit pour son modèle

d’affaires ou son CRM.

01/2021

15

Mon ENTREPRISE


CRM

Mon Entreprise

Depuis sa création en 2010,

soit en l’espace de dix ans, le

garage de village qu’était

hoffmann automobile s’est

mué en un centre de services

de mobilité, et ses effectifs

ont bondi de 15 à 150

employés. Son siège principal

basé à Aesch (BL) dispose de

vastes halls d’exposition,

d’ateliers de réparation et de

carrosserie et d’un entrepôt

de pneus. L’entreprise

familiale est dirigée par les

frères Christian et Michael

Hoffmann, et deux autres

membres de la fratrie y sont

actifs.

→ www.hoffmann-automobile.ch

Photo: Kostas Maros

Un CRM recèle des

avantages pour

l’entreprise comme

pour le client.

Michael Hoffmann, de

la société hoffmann

automobile, en est

convaincu.

«Le système nous donne

une vue à 360° de nos clients,

très précieuse pour nous.»

apporté à la relation client. «Si je ne reconnais pas

mon client, je ne suis pas capable d’identifier ses besoins

et ses intérêts.» Autre atout du CRM, le gain de

temps qu’il procure, y compris au client: «Sans CRM,

le client doit en général saisir son nom et son adresse

à chaque commande, ce qui peut devenir agaçant.»

Être en possession de ces informations est également

très utile en cas de réclamation ou de retour de produit.

«L’accès immédiat au client et à son historique

d’achats accélère la résolution des problèmes.»

Le mieux, ennemi du bien

Nombreuses sont les PME, petites ou grandes, qui se

montrent ravies d’avoir opté pour un CRM. Prenons

l’exemple de l’entreprise zurichoise freshbox.ch, qui

exploite une boutique en ligne de fruits et légumes

frais livrés par coursier dans des boîtes en carton au

domicile ou sur le lieu de travail des clients. Dès la

création de l’entreprise en 2003, Georg Twerenbold,

l’un des associés, a conçu avec l’appui d’une agence

Internet son propre système back-end intégrant une

gestion basique des clients. «Ce système est fonctionnel,

s’intègre parfaitement à notre routine opérationnelle

et remplit son office de manière simple

et rapide.» Pour son activité, freshbox.ch a surtout

Michael Hoffmann, dirigeant de hoffmann automobile

besoin d’avoir accès aux données clients et à l’historique

des commandes et doit pouvoir communiquer

directement avec la clientèle. Son système réunit

toutes ces fonctionnalités de manière fiable. L’associé

juge donc inutile de changer quoi que ce soit à

son CRM pour l’instant. «Très souvent, le mieux est

l’ennemi du bien.»

Plus rapide, moins d’erreurs

Hoffmann automobile a pour sa part franchi le pas

du CRM il y a six ans. Cette entreprise familiale, qui

compte cinq succursales dans la région bâloise, a

adopté le «CRM Pro» de l’importateur général AMAG

en 2014. Et elle s’en félicite, comme le déclare son dirigeant,

Michael Hoffmann: «Le système nous donne

une vue à 360° de nos clients, de leurs loisirs, de leurs

goûts en matière de véhicules, ainsi que de leurs passages

à l’atelier.»

Pour les collaborateurs, le gain de temps au quotidien

est considérable. Grâce au CRM, il suffit d’appuyer

sur une touche pour obtenir toutes les données

disponibles. De quoi accélérer le processus de

vente tout en limitant les erreurs. Il en va de même

pour la gestion des réclamations et les campagnes

marketing, qui sont intégralement couvertes par

CRM Pro.

Michael Hoffmann en est convaincu, le CRM ne peut

qu’être bénéfique aux PME, quelle que soit leur

taille: «Surtout à celles comme les paysagistes, les

salles de fitness ou encore les magasins d’articles

électroménagers, qui servent une clientèle variée.»

Robert Wildi

Mon ENTREPRISE

16 01/2021


Succès

Photos: màd

L’assurance

PME

en ligne

Diriger une entreprise implique

de prendre chaque jour de nombreuses

décisions, souvent complexes

et pointues. Mais lorsqu’il

s’agit de choisir la meilleure solution

d’assurance, la réponse

s’impose d’elle-même. L’assurance

PME d’AXA s’adapte aux besoins

de votre entreprise; elle est

simple, claire et peut être conclue

en ligne.

→ www.axa.ch/entreprises

AXA au

1 er rang

Daniel Meier, responsable de l’assurance de

mobilité, pose avec la récompense.

Pour la quatrième fois, les lecteurs

du magazine «Auto Illustrierte»

ont élu les meilleures marques

dans le domaine automobile. AXA

a de nouveau remporté la première

place dans la catégorie «Assurance

automobile».

La santé sur le lieu de

travail

AXA et la start-up allemande DearEmployee unissent leurs forces

en faveur de la détection précoce et de la prévention des maladies

psychiques au travail. À travers sa nouvelle «Boussole ambiance de

travail», l’assureur offre à ses clients PME un instrument visant à

promouvoir une ambiance de travail agréable et la santé des collaborateurs,

et ainsi à prévenir les absences de longue durée. Cette offre

permet de venir en aide plus rapidement aux employés fragilisés sur

le plan psychique.

La «Boussole ambiance de travail» se fonde sur une méthodologie

d’enquête scientifique développée et validée par DearEmployee,

permettant aux entreprises d’évaluer en continu les conditions de

travail de leurs équipes pour y repérer les sources de stress. Cette

procédure innovante couvre le thème de la santé mentale, mais

aussi d’autres sujets très actuels, comme le travail en home office,

l’isolement social ou les compétences numériques.

Le fonctionnement est simple et rapide: les collaborateurs répondent

à un questionnaire en ligne, dont les résultats sont disponibles en

quelques minutes pour l’entreprise, avec des recommandations

d’action. Le logiciel de DearEmployee est également équipé d’une

intelligence artificielle qui s’adapte en arrière-plan aux spécificités

de la branche et au domaine d’activité de chaque personne interrogée.

Si les tests en cours en Suisse alémanique sont concluants,

l’offre sera étendue à toute la Suisse.

01/2021 17

Mon ENTREPRISE


CYBERCRIMINALITÉ

Photo: Désirée Good

Mon ENTREPRISE

18 01/2021


CYBERCRIMINALITÉ

Des cyberrisques

sous-estimés

Les PME constituent une cible de choix pour les cybercriminels.

D’un clic, ceux-ci peuvent paralyser toute une entreprise,

comme en témoigne l’expérience de la société Weber Hofer Partner AG.

Mon Entreprise

Le bureau d’architectes Weber Hofer Partner AG, situé

à Zurich, reprend tous les codes caractéristiques

d’un tel lieu: une belle hauteur sous plafond anguleuse

avec d’innombrables fenêtres inondant de lumière

l’espace aménagé sous le toit, et un intérieur

ouvert à la décoration sobre et intemporelle. Des

consoles conventionnelles de la marque USM, remplies

de classeurs parfaitement alignés, font face à

des bureaux dissimulés sous des plans de construction.

En prenant de la hauteur, d’aucuns pourraient

penser que le stylo et le papier règnent en maîtres.

En réalité, ici comme ailleurs, impossible de se

passer de l’ordinateur, note Josef Hofer, fondateur

et propriétaire de l’entreprise. Et cela ne fait plus

aucun doute depuis un certain vendredi matin du

printemps 2019.

Le bureau d’architectes, fondé

en 1988, est devenu Weber

Hofer Partner AG en 2007 et

emploie actuellement

quatorze collaborateurs.

Il a déjà réalisé de grands

projets qui l’ont mené au-delà

des frontières cantonales et

nationales, jusqu’en Asie.

→ www.weber-hofer.ch

Un sentiment de sécurité

illusoire

Ce jour-là, la première collaboratrice

à essayer de se connecter

se voit refuser l’accès.

Mais rien d’inhabituel, cela

arrive de temps à autre. Elle

contacte donc l’assistance informatique,

qui en conclut rapidement

que le bureau d’architectes

a été victime d’une

cyberattaque. «J’étais très loin

d’imaginer que notre bureau

puisse susciter le moindre in-

térêt pour une telle attaque», déclare modestement

Josef Hofer. Cette perception des risques est d’ailleurs

largement partagée. «Beaucoup d’entreprises

pensent à tort être en sécurité. Sous prétexte qu’elles

n’ont rien à cacher, elles oublient qu’elles peuvent

«Documents, archives, e-mails,

tout avait disparu.»

Josef Hofer, propriétaire de Weber Hofer Partner AG

représenter une cible et font dès lors souvent l’économie

de systèmes de cybersécurité», explique Tobias

Ellenberger de Oneconsult SA, une entreprise

de conseil spécialisée dans la cybersécurité. Du pain

bénit pour les pirates informatiques. Les tentatives

d’hameçonnage, très fréquentes, sont généralement

lancées à vaste échelle, sans analyse concrète des victimes

potentielles au préalable.

Josef Hofer en a fait l’expérience, malgré des investissements

importants dans la sécurité informatique.

Outre un pare-feu et un programme antivirus

toujours à jour, il prenait soin d’effectuer des

sauvegardes régulières et avait même souscrit une

cyberassurance, suivant l’avis de son conseiller en

assurances. Malgré cela, un rançongiciel a réussi à

s’introduire sur le serveur de l’entreprise et à accéder

aux données internes. Dans la plupart des cas,

un tel virus parvient à s’infiltrer dans le système →

01/2021 19

Mon ENTREPRISE


CYBERCRIMINALITÉ

Mon Entreprise

informatique lorsqu’un collaborateur clique sur un

document infecté, par exemple une pièce jointe d’un

e-mail. «Pour autant, dire que le personnel constitue

la principale source de risque est faux. Je reste

persuadé que la formation et la sensibilisation sont

les meilleures armes pour éviter de tels incidents»,

précise Tobias Ellenberger.

Hello, dear friend!

Les analyses de l’entreprise informatique ont rapidement

révélé que les intrus avaient déjà crypté toutes

les données. «Tout avait disparu: les documents de

nos projets en cours, les archives et les e-mails», raconte

Josef Hofer. Pour certains projets, cela représentait

plus de dix ans de travail. Pour une entreprise

qui vend non pas un produit mais des prestations

intellectuelles, la perte de données – stockées intégralement

au format numérique – était dramatique.

Pendant que l’assistance s’affairait à restaurer les

Oneconsult SA fait partie du

groupe d’entreprises

Oneconsult, fondé en 2003, avec

des bureaux à Thalwil, à Berne

et à Munich. Ses experts en

cybersécurité conseillent les

clients sur les menaces internes

et externes ayant trait à la

sécurité de l’information.

→ www.oneconsult.com

«L’impact psychologique

de la cybercriminalité est trop

souvent oublié.»

Tobias Ellenberger, COO Oneconsult SA

et Vice Chairman Oneconsult International AG

données perdues, les pirates ont bien entendu proposé

de résoudre le problème moyennant une somme

d’argent. «Hello, dear friend!», voilà le message qu’a

reçu Josef Hofer en guise de salutations, avant d’être

invité à contacter les maîtres-chanteurs pour négocier

les conditions. Chose qu’il a refusé de faire. «Il

était hors de question de payer, car il n’y avait rien

à espérer de leur part de toute façon», affirme-t-il.

Tobias Ellenberger déconseille, lui aussi, de négocier.

«Il n’y a aucune garantie de récupérer ses données.

Si l’on cède au chantage, cela pourrait se savoir et

donc accroître le risque de subir d’autres attaques.»

En effet, les pirates informatiques communiquent et

s’organisent entre eux, telle une vraie entreprise. Par

conséquent, il faut avoir conscience de l’incidence

d’une perte totale de données et prendre les mesures

appropriées avant qu’il ne soit trop tard.

Des retombées multiples

Aujourd’hui, Josef Hofer considère qu’il s’en est

tiré à bon compte. L’entreprise a perdu seulement

quelques jours de travail, et toutes les données ont

pu être récupérées, à l’exception des e-mails des

jours précédents. De plus, son assureur Cyber a pris

en charge la majeure partie des frais de restauration.

Tout le monde ne s’en sort pas aussi bien, confirme

Tobias Ellenberger: «Il y a eu des cas où les entreprises

ont été contraintes de payer une rançon, car

elles n’auraient pas pu supporter le préjudice financier

lié à la perte de leurs données.» Selon ce spécialiste,

l’impact psychologique d’une telle cyberattaque

est aussi un aspect trop souvent oublié. «Pour

une équipe, le choc peut être très violent. L’éventail

des réactions va de la culpabilité aux angoisses existentielles.»

Alors quel est le meilleur moyen – et le

moins onéreux – de se protéger? «Lorsque l’on est

une entreprise, c’est de prendre ses dispositions pour

se prémunir contre les attaques les plus courantes»,

poursuit-il. Personne n’est à l’abri, car le risque zéro

n’existe pas. Les entreprises peuvent néanmoins réduire

le risque d’être victime d’une cyberattaque en

adoptant les mesures adéquates.

Mieux vaut prévenir que guérir

Josef Hofer a déposé une plainte contre X auprès des

services de police, une condition de son contrat d’assurance.

Mais sans aucun espoir que cela aboutisse

à la condamnation des coupables. Malgré tout, il est

important de porter plainte, précise Tobias Ellenberger:

«À chaque plainte, la police recueille de nouvelles

informations sur les structures criminelles.

Elle collabore étroitement avec les autorités internationales

– les auteurs des faits opérant généralement

depuis l’étranger – et peut ainsi contribuer à identifier

les groupes de hackers.» Depuis la dernière fois,

Josef Hofer a renforcé la sécurité pour éviter une

nouvelle attaque. Désormais, une sauvegarde supplémentaire

a lieu sur un serveur externe au réseau

de l’entreprise. «Rien n’est gratuit. Pour se protéger,

il faut investir. En cas d’attaque, la note sera bien

plus salée», sait-il par expérience. Marcel Rubin

Mon ENTREPRISE

20 01/2021


CYBERCRIMINALITÉ

«Les collaborateurs sont la clé»

Photo: màd

Où réside le principal potentiel

d’optimisation pour se protéger

contre les cyberattaques en

tant qu’entreprise?

Dans environ 70% des cas, ce sont

les collaborateurs qui ouvrent la

porte aux logiciels malveillants.

Par conséquent, les entreprises

ont tout intérêt à investir en

priorité dans la formation de leur

personnel. En effet, les logiciels

ne sont pas les seuls à nécessiter

une mise à niveau régulière. En

plus de compliquer la tâche des

pirates, cela permet aux collaborateurs

d’adopter les bons réflexes

en cas d’infection. Il est également

utile de disposer d’un plan

d’urgence avant qu’un incident ne

se produise. Le cas échéant, des

procédures claires permettent de

réagir rapidement.

Dans l’article, le bureau

d’architectes a subi une

attaque malgré des logiciels de

protection à jour. Les antivirus

présentent-ils encore un

Andrea Rothenbühler,

responsable Cyber Insurance,

AXA Suisse

quelconque intérêt de nos

jours?

La sécurité absolue n’existe pas.

Toutefois, il est fortement

recommandé de maintenir ses

logiciels à jour pour corriger les

failles de sécurité critiques à titre

préventif. Par ailleurs, AXA

propose à ses assurés une

«analyse des failles» dans son

service de prévention. Celle-ci

vise à identifier les risques de

sécurité et à prendre les mesures

requises pour les éliminer. Sur le

plan technique, une autre

mesure essentielle est de créer

des sauvegardes sur un serveur

extérieur au réseau de l’entreprise,

ce que fait désormais Josef

Hofer.

Et comment réagir si une

attaque se produit malgré tout?

Il faut toujours faire appel à un

professionnel. N’attendez pas

qu’une attaque se produise pour

consulter un prestataire informatique

expert dans son domaine et

en qui vous avez confiance. C’est

la même chose, par exemple,

lorsque l’on choisit son garage

automobile. Dans ce cas, vous

comptez sur le fait que les

mécaniciens connaissent leur

métier. Les entreprises doivent

garder une chose à l’esprit: elles

portent seules la responsabilité

au final. Et l’exemple du bureau

d’architectes de M. Hofer a

montré que chaque entreprise,

quelle que soit sa taille, peut être

victime d’une attaque.

Assurance Cyber d’AXA

Les entreprises suisses et leurs

infrastructures numériques sont

de plus en plus souvent la cible

de cyberattaques. Les PME en

particulier sont de plus en plus

visées par les hackers, qui

profitent du fait qu’elles ne

peuvent pas investir autant

dans leur sécurité informatique

que les grands groupes.

L’assurance Cyber d’AXA protège

votre entreprise contre les

pertes financières pouvant

résulter d’une cyberattaque.

S’ils sont la cible de pirates

informatiques, les clients d’AXA

ayant souscrit cette offre

peuvent également compter sur

les conseils de l’entreprise

Oneconsult SA.

→ www.axa.ch/cyber

Protection

de votre

entreprise

ASSURANCE CYBER D’AXA

et services de prévention

Know You Can

AXA.ch/cyber


MARKETING

Savoir s’adapter à

son destinataire

Photos: Désirée Good

Le marketing digital, c’est la spécialité de

Chris Hanan (au centre) et de ses collègues de

Webrepublic.

Mon ENTREPRISE

22 01/2021


MARKETING

À l’ère du numérique, le premier contact avec le client se fait

de plus en plus souvent en ligne, au même titre que la recherche

de partenaires, le lancement de produits ou la conclusion de

contrats. Négliger le marketing digital, c’est donc courir le risque

de disparaître de la carte.

Mon Entreprise

Elle nous a condamnés au home office, elle nous

empêche de nouer des contacts lors d’événements,

d’apéritifs, de séances ou d’afterwork et elle a drastiquement

réduit notre vie sociale. La pandémie de

coronavirus a bouleversé le quotidien privé et professionnel

de la plupart d’entre nous. Or le lien humain

est un argument commercial très prisé par les PME

et les microentreprises, dont le budget marketing est

souvent limité. La pandémie a donc donné un coup

d’accélérateur à la transformation numérique. Et en

marketing tout particulièrement, il est nécessaire

d’avoir une stratégie en ligne bien affûtée, combinant

adroitement les divers canaux de communication,

pour conserver sa visibilité.

Mais comment mettre en place une stratégie de marketing

digital efficace et qui ne rate pas sa cible? Le

boom des médias sociaux a poussé quantité d’entreprises

à se convertir au numérique à grands frais et

dans la précipitation, sans réflexion préalable quant

aux systèmes et aux canaux qu’elles comptaient

utiliser. Elles ont posé leurs

pions et communiqué sur tous

les canaux, mais souvent sans

Webrepublic est la plus grande

agence suisse de marketing

digital. Ses quelque 200 collaborateurs

imaginent, mettent en

œuvre et optimisent des

campagnes de bout en bout. Ils

font entrer en résonance

création, médias et technologie

afin de convertir l’innovation

marketing en valeur d’entreprise

pour leurs clients. Plus de

120 entreprises nationales et

internationales font confiance

aux services de Webrepublic,

dont des marques aussi

renommées que La Poste,

Migros, CSS, Credit Suisse,

Mammut, Bindella ou Oris. Sous

le nom BoB, pour Best of Both,

l’agence dirigée par son

propriétaire a noué en 2020 une

étroite collaboration avec les

créatifs de Wirz.

→ www.webrepublic.com

vrai message et sont passées

totalement à côté d’importants

groupes cibles. Que d’argent

gaspillé, doublé pour certaines

d’un gâchis en termes d’image.

Force est de constater qu’aujourd’hui

encore, le savoir-faire

en la matière reste mince, voire

inexistant.

Bâtir une stratégie marketing

en ligne

«Pour poser les bases d’une

stratégie de marketing en ligne

percutante, une entreprise

doit commencer par analyser

froidement sa situation», commente

Chris Hanan, partenaire

chez Webrepublic. L’entreprise

zurichoise spécialisée dans le

conseil en marketing digital emploie

quelque 200 spécialistes

chevronnés, et son portefeuille

compte plus de 120 marques issues

de 30 pays. Se livrer à cet

Sources: Marc K. Peter, kmu-transformation.ch

Stratégie en ligne en

sept étapes

Comment doit s’y prendre une PME pour gagner en

visibilité grâce au marketing en ligne et en tirer profit? Voici

les principales étapes.

1

2

3

4

5

6

7

Analyse de maturité numérique (et de potentiel):

où en sommes-nous? Avons-nous déjà un plan de

marketing digital? Les mesures online et offline

sont-elles déjà combinées de manière judicieuse?

Analyse interne: point de la situation actuelle

centré sur les processus, les données et les

prestations de l’entreprise.

Analyse externe: clients, marché, technologies.

Détermination de la situation visée (segments de

clientèle, positionnement sur le marché, etc.).

Vision numérique, stratégie et processus cibles:

quels sont nos objectifs? Comment parvenir à la

situation visée? Choix de la stratégie digitale et des

mesures qui permettront de parvenir à la situation

visée.

Feuille de route et identification de «quick wins»:

premières améliorations ayant des effets immédiats.

Leadership digital et gestion du changement:

promotion d’un état d’esprit digital dans toute

l’entreprise.

Lancement sur le marché: mise en œuvre des

mesures de marketing digital et promotion d’une

approche «test and learn».

état des lieux est indispensable pour concevoir et développer

une stratégie digitale porteuse.

Deux questions sont décisives pour la suite des opérations:

quels sont les objectifs que je vise à travers

ma stratégie marketing, et quels sont les groupes

cibles auxquels je veux m’adresser? Une fois ces

01/2021 23

Mon ENTREPRISE


MARKETING

paramètres définis, il est possible de définir

des indicateurs de performance concrets

(KPI) qui étaieront la future stratégie de

marketing digital. L’étape suivante consiste

à créer des messages et à choisir, voire à

combiner les canaux qui se prêtent à leur

diffusion. «Enfin, un plan tactique doit être

mis sur pied pour le déploiement», poursuit

Chris Hanan.

Ne pas se disperser, vérifier l’efficacité en

continu

Attention toutefois à ne pas céder à l’euphorie,

prévient le professionnel: «Le risque est

grand de se laisser griser par les tendances et

par les nouvelles technologies et de ne plus

placer le client au centre de la réflexion et de

l’action.» Cela peut conduire à tomber dans

l’excès, par exemple à multiplier les investissements

dans des activités marketing et des

contenus tous azimuts, souvent sans grand

impact sur le groupe cible et le client. Chris

Hanan conseille en outre de ne surtout pas

séparer le développement de la stratégie digitale

de celui de la stratégie marketing «classique»:

«Les aspects online et offline doivent

être inclus dans une même réflexion et être

complémentaires.»

L’approche «test and learn» constitue un bon

moyen de maîtriser en permanence l’efficacité de sa

stratégie, car elle permet de voir en situation réelle

quels sont les types de contenus qui fonctionnent ou

non sur un groupe cible. Et Chris Hanan de donner

un exemple: «On peut publier le même contenu sous

forme d’infographie et en tant que point de vue d’expert,

et déterminer ensuite quel est le format qui a le

plus d’impact.» Ce principe peut être décliné à l’envi,

par exemple en comparant l’effet d’un message diffusé

une fois comme check-list et une fois dans un

corps de texte.

«L’investissement dans un site de qualité

peut, sur la durée, faire baisser les frais de

conseil et de personnel.»

Chris Hanan, partenaire chez Webrepublic

Collecter et exploiter des données

D’après notre expert, en procédant par étapes, les

entreprises ont plus de facilité à cerner qui sont leurs

clients, ce qu’ils recherchent et ce qui les intéresse:

«Ces précieuses informations permettront aux PME

d’affecter de manière extrêmement ciblée et efficace

leur budget marketing, même s’il est modeste.»

Avant de lancer une opération marketing concrète

sur les réseaux, elles doivent se constituer une solide

base de données. Elles peuvent s’appuyer pour

ce faire sur Google Analytics ou sur un bon système

Google est devenu un réflexe, mais il ne dispense pas de réfléchir...

de CRM, comme l’explique Chris Hanan: «L’interprétation

et la mise à profit de ces outils permettent de

visualiser le parcours utilisateur et de concevoir les

contenus les mieux adaptés aux canaux choisis.»

Selon l’objectif poursuivi, les données collectées

peuvent être évaluées à intervalles plus ou moins

rapprochés. La règle étant, selon Chris Hanan, «que

les objectifs de notoriété demandent de la patience,

alors que les objectifs de vente peuvent être atteints

plus rapidement.»

Réduire ses frais de conseil et de personnel

En plus d’accroître la notoriété et de doper les ventes,

une stratégie de marketing digital peut être porteuse

d’avantages considérables en termes de coûts. Grâce

à un site web bien conçu, il est aujourd’hui aisé de

présenter et d’expliquer toute sa gamme de produits,

parfois de manière encore plus détaillée que ne le

ferait un vendeur en magasin, note Chris Hanan:

«L’investissement dans un site de qualité peut donc,

sur la durée, faire baisser les frais de conseil et de

personnel.» D’autant plus que, contrairement à un

point de vente physique, une boutique en ligne est

toujours ouverte.

Investir avec discernement dans la transformation

numérique porte ses fruits, les chiffres du marché

sont là pour en témoigner. Les chiffres d’affaires issus

des ventes en ligne progressent d’environ 10% chaque

année en Suisse, et comme le souligne Chris Hanan:

«La pandémie a accéléré cette croissance, qui pourrait

atteindre 30% en 2020.» Et 2021 s’annonce dans la

même veine.

Robert Wildi

Mon ENTREPRISE

24 01/2021


CYBERRISQUES

Sur la Toile en

sécurité

Fuites de données, attaques informatiques ou

cyberharcèlement: les menaces venues d’Internet ont

fortement augmenté ces dernières années. Une

tendance qui s’est encore renforcée à la faveur de la crise

du coronavirus, et qui n’épargne pas les PME.

Quels sont leurs recours pour se protéger sur la Toile?

Comment se protéger contre ces

risques?

D’abord, en recourant à des technologies

de protection. Pour les particuliers,

il existe par exemple un suivi automatisé

qui vous informe à la moindre

alerte. Les PME, elles, utiliseront plutôt

des serveurs et des connexions Internet

sécurisés. Ces mesures ne permettent

toutefois pas de neutraliser le principal

facteur de risque, à savoir le facteur

humain. C’est pourquoi il est indispensable

de provoquer une prise de

conscience, dans la sphère privée et

professionnelle, quant aux cyberrisques.

Que faire si je constate une anomalie?

Plus tôt l’attaque est détectée, plus vous

avez de chances de limiter les dégâts. À

ce sujet, il est utile de définir à l’avance

des processus et des voies de communication

clairs pour éviter de perdre un

temps précieux si la menace se concrétise.

Photo: màd

La protection contre les menaces

d’Internet, Katrin Sprenger, CEO de

Silenccio, en fait son affaire.

Mon Entreprise

La start-up zurichoise Silenccio

est partenaire de coopération

d’AXA depuis 2019: elle propose

aux utilisateurs privés une

aide pour sécuriser leurs achats

en ligne et se prémunir contre

le piratage, le phishing et le

harcèlement en ligne.

→ www.silenccio.com

Nous utilisons tous lnternet, et pourtant,

la plupart des particuliers et de

nombreuses PME sont insuffisamment

protégés contre les conséquences des

risques en ligne. Katrin Sprenger, CEO

de Silenccio, explique en quoi cette

problématique touche aussi les PME et

comment elles peuvent se défendre.

Katrin Sprenger, quel est actuellement

le risque de subir une cyberattaque?

Il est très élevé. En comparaison européenne,

la Suisse est l’un des pays les

plus ciblés par les cybercriminels. Et ils

s’en prennent aussi bien aux particuliers

qu’aux PME. Il est donc important

d’aborder la problématique dans sa

globalité.

Quels sont les principaux risques?

La plupart des cas relèvent de l’escroquerie

en ligne, qui va des faux sites

marchands aux attaques de phishing

à grande échelle, en passant par le

piratage. Les déclinaisons peuvent être

infinies, mais les auteurs de ces attaques

ont toujours le même objectif:

mettre à profit des failles humaines ou

matérielles afin de causer un préjudice

financier direct ou indirect à une

personne physique ou morale ou de la

discréditer.

Quelles peuvent être les conséquences

d’une telle attaque pour une PME?

En plus du préjudice financier direct

découlant de l’escroquerie, une perte

de chiffre d’affaires peut être à déplorer

en cas de paralysie totale du système informatique.

Un vol de données peut par

ailleurs placer l’entreprise en infraction

par rapport à la loi sur la protection

des données, ce qui portera atteinte

à sa réputation et lui fera perdre des

clients et des partenaires commerciaux.

La confiance inspirée par l’entreprise

peut s’en trouver considérablement et

durablement affectée.

Pour conclure, quel est votre conseil

pour échapper aux cyberrisques?

Sensibiliser les particuliers ainsi que

les entreprises et leurs collaborateurs

à cette thématique et souscrire une

assurance pour éviter les dommages. Si

abstraite qu’elle puisse paraître, cette

menace est bien réelle. Elle est même de

plus en plus marquée.

Entretien: Melanie Ade

01/2021 25

Mon ENTREPRISE


GRAPHIQUE: NUMÉRISATION

DIE GRAFIK: Digitalisierung und KMU

Transformation numérique

Les moteurs de la transformation numérique sont les nouvelles sources

de données, les technologies ainsi que les exigences du marché et des partenaires

commerciaux. Elles créent des possibilités dont les PME peuvent

tirer parti en adoptant une stratégie équilibrée.

Confusion de termes

Termes différents,

signification similaire

Tournant

numérique

Troisième

révolution

Augmenter le chiffre

d’affaires grâce à

l’industrie 4.0?

Seuls 13% des PME de la

branche suisse des machines,

des équipements électriques et

de la métallurgie pensent

augmenter leur chiffre

d’affaires grâce à l’industrie

4.0. Ce chiffre passe à 21%

pour les grandes organisations.

Pour toutes les entreprises, les

atouts majeurs de l’industrie

4.0 sont la hausse de la

productivité et la création

d’une utilité supplémentaire

pour les

clients.

Informatisation

Numérisation

Transformation numérique

Industrie 2025

Veriset, un exemple à

suivre

Le cuisiniste Veriset a reçu le

prix «Digital Transformation

PME» en 2019. L’entreprise

lucernoise a convaincu le jury

du Swiss Digital Economy

Award grâce au programme

complet de transformation

numérique mis en œuvre

depuis 2015.

40%

des PME n’avaient

encore aucune

stratégie de transformation

numérique en

2018.

25%

disposaient

d’une stratégie

englobant toute

l’entreprise.

2. Données

L’échange numérique de

données simplifie et accélère

le flux d’information.

19%

avaient une stratégie

pour certains départements

ou certains

aspects de la transformation

numérique.

Trois raisons d’opérer

sa transformation

numérique

buy

3. Clients

1. Production

Des systèmes et des

machines automatisés

améliorent l’efficacité,

la traçabilité et le

contrôle.

Les groupes cibles et les besoins

peuvent être définis avec

précision afin d’y répondre au

mieux.

Illustration: Daniel Karrer

Dinosaures du numérique

85% des PME suisses sont considérées comme des

«dinosaures du numérique», c’est-à-dire comme des

entreprises n’ayant numérisé ni leur expérience

clientèle ni leurs processus opérationnels.

85%

«Crétacé» du numérique

Champions du

numérique

Seules 9% des PME classent leur

entreprise dans la catégorie des

«champions du numérique».

Année 2020

9%

Époque moderne

Sources: kmu.admin.ch; wirtschaftslexikon.gabler.de; HWZ, étude «Digital Switzerland 2018»; Swissmem, enquête «Situation de la mise en œuvre d’Industrie 4.0», 2016; digitaleconomyaward.ch

Mon ENTREPRISE

26 01/2021


Responsabilité

Partenariat

solide

La nouvelle plate-forme «Impact

Finance Forum» de NZZ Connect

entend promouvoir une place financière

suisse durable. Elle met

en relation des acteurs importants

de cette dernière avec des

décideurs des mondes politique,

scientifique et économique. AXA

s’engage en tant que partenaire

afin de renforcer le dialogue sur

la durabilité au sein du secteur

financier.

Investissements

durables

Photos: Shutterstock/sarayut_sy

Bon

employeur

AXA obtient pour la quatrième fois

le label «Friendly Work Space».

Promotion Santé Suisse décerne

cette distinction aux entreprises

offrant des conditions de travail

exemplaires.

Dans le classement du Dow Jones Sustainability Index (DJSI), qui évalue

les plus grandes entreprises mondiales dans le domaine de la

durabilité, AXA a totalisé 88/100 points en 2020, ce qui correspond

à une hausse de cinq points par rapport à 2019. Elle est ainsi passée

de la troisième à la deuxième place dans le secteur de l’assurance.

Ce sont au total 129 assureurs du monde entier qui ont été évalués

pour le classement.

Daniel Gussmann, Chief Investment Officer d’AXA Suisse: «Notre

place exceptionnelle dans le classement montre que notre stratégie

en matière de durabilité suit une orientation clairement définie.

Comme nous comptons parmi les plus grands gestionnaires d’actifs

du monde, nous prenons très au sérieux notre responsabilité en matière

de durabilité et nous voulons montrer la voie.»

AXA intègre les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance)

dans toutes les décisions de placement et investit de manière

ciblée dans des entreprises qui opèrent dans le respect du développement

durable. Daniel Gussmann a ajouté: «Les activités qui ne

sont pas durables sont pour nous inacceptables. Les critères de durabilité

jouent donc un rôle clé dans notre processus de placement. Si

des entreprises ne respectent pas nos directives ESG et qu’elles n’apportent

pas d’améliorations, nous n’y investissons pas davantage de

capitaux et excluons partiellement ou totalement certains secteurs.»

01/2021

27

Mon ENTREPRISE


CONSEIL JURIDIQUE

Un conseiller juridique en

un seul clic

Lisa-Ann Preuss, fondatrice de l’agence de marketing en ligne

LA Click, voulait faire contrôler des contrats sans avoir

à payer des frais d’avocat élevés. Une plate-forme de conseil

juridique en ligne l’y a aidée.

Mon Entreprise

Photo: Daniel Winkler

Depuis son stage chez Google, Lisa-Ann Preuss n’a

plus que le marketing en ligne à l’esprit. La start-up

créée par cette jeune femme de 27 ans il y a tout juste

six ans s’appelle LA Click GmbH. Les services proposés

par cette jeune entreprise, gérée sous forme de

Sàrl depuis 2018, consistent à optimiser les moteurs

de recherche, à créer des contenus et à prendre en

charge toutes les activités de marketing numérique

des clients.

Protection juridique aux accents numériques

Pour certains services, la start-up noue des partenariats

avec d’autres entreprises, par exemple pour les

mesures publicitaires hors ligne. Les questions juridiques

détaillées sont réglées dans un contrat de partenariat.

L.-A. Preuss s’est basée sur un modèle mais

tenait à faire contrôler le document en détail. Il lui

fallait donc un conseiller juridique. Hors de question

toutefois de partir à la recherche d’un avocat dans le

monde réel. C’est sur la plate-forme numérique de

conseil juridique MyRight que la fondatrice de LA

Click a trouvé un expert: «C’était très pratique de

pouvoir réserver une consultation juridique unique

par téléphone, même sans assurance de protection

juridique», affirme-t-elle.

Une aide rapide pour tous

L.-A. Preuss se rappelle aussi la simplicité du processus

de conseil: «Un clic sur le site Web, quelques

données et la transmission du document, et j’avais

déjà mon rendez-vous de conseil.» Quelques jours

plus tard, un avocat l’a appelée au moment convenu.

«Le juriste avait déjà étudié mon dossier en détail et

a clarifié certains points avec moi», explique-t-elle.

Après l’entretien, l’avocat a adapté définitivement le

contrat et lui a remis le document final peu de temps

après. En moins d’une semaine, L.-A. Preuss tenait

un document prêt à l’emploi

entre les mains. «Tout est à

présent réglé correctement et

je pourrai utiliser les contrats

pour de nombreux autres

projets», se réjouit la jeune

femme.

Des renseignements de qualité

à un prix avantageux

Outre le conseil professionnel,

L.-A. Preuss apprécie My-

Right pour sa facilité d’accès

à un juriste: «Je n’ai pas eu

besoin de chercher un expert

pendant des heures, quelques

clics ont suffi à le trouver.»

Il s’agissait en l’occurrence

d’un avocat externe collaborant

avec AXA-ARAG. «En

fonction de la demande, des

LA Click est une agence suisse de

marketing en ligne.

Partenaire Google certifiée, LA

Click s’investit pour positionner

favorablement les entreprises

sur Internet à l’aide d’une

stratégie de marketing en ligne

individuelle. Selon le groupe

cible, celle-ci peut inclure une

optimisation du référencement

dans les moteurs de recherche

(SEO), Google Ads ou du Social

Media Marketing & Advertising.

Fondée en 2015, LA Click

emploie dix collaborateurs.

→ www.laclick.com

juristes internes s’occupent eux-mêmes du cas, ou

nous confions le mandat à un partenaire externe»,

affirme Lea Baumann Hahn, responsable Market Management

chez AXA-ARAG. L’offre est aussi intéressante

du point de vue financier. «Les clients apprécient

de payer uniquement pour le service effectif»,

poursuit-elle. Les PME et les start-up qui ne sont pas

dotées de leur propre service juridique apprécient

particulièrement le pack conseil juridique, qui leur

permet d’obtenir un soutien professionnel de qualité

sans devoir engager les services d’un avocat. «En

plus de disposer d’un contrat impeccable à l’issue du

conseil fourni par AXA-ARAG, je n’ai pas dû m’occuper

de chercher une aide juridique. Le tout pour un

prix tout à fait raisonnable», confirme L.-A. Preuss.

Marion Banholzer

Mon ENTREPRISE

28

01/2021


CONSEIL JURIDIQUE

MyRight

Sur le site de conseil

juridique MyRight, les

entreprises trouvent de

nombreuses réponses à

leurs questions juridiques,

des modèles et des checklists.

Pour les questions

plus complexes, MyRight

propose une consultation

juridique par téléphone, au

besoin avec examen de

documents. MyRight, ce

sont quelque 150 juristes

d’AXA-ARAG Protection

juridique SA.

Comment obtenir des

renseignements juridiques

en quelques minutes:

1.

Choisir le type

de conseil

2.

Indiquer ses

coordonnées

3.

Décrire le cas

4.

Prendre

rendez-vous

5.

Régler la

consultation

→ myright.ch/business

Lisa-Ann Preuss mise sur le

numérique, dans son métier

comme pour le conseil juridique.

01/2021 29

Mon ENTREPRISE


ENTRETIEN

«La digitalisation est

sur toutes les lèvres»

Marcel Dobler, conseiller national PLR, fait partie des

pionniers numériques de notre pays depuis la fondation

de l’e-boutique Digitec Galaxus. Cet homme d’affaires

hors norme nous explique pourquoi il mise aujourd’hui sur

l’expérience client.

Photos: Raffael Waldner

En tant que cofondateur et ancien CEO de Digitec

Galaxus, vous êtes une personnalité emblématique

de la transition numérique en Suisse. Qu’est-ce qui

vous a motivé à reprendre l’entreprise traditionnelle

Franz Carl Weber?

J’ai d’excellents souvenirs d’enfance liés à Franz

Carl Weber. Son acquisition a été un coup de cœur

pour moi: la chaîne de magasins de jouets était au

plus mal, et je me sentais capable de la sauver; j’ai

donc saisi cette opportunité.

Vous avez un passé de sportif de haut niveau.

L’ambition qui caractérise tout champion a-t-elle

joué un rôle dans votre décision?

J’aurais certainement pu choisir une tâche plus facile.

La branche du détail, et en particulier le secteur

du jouet, sont des marchés âprement disputés. Il

fallait un esprit d’entreprise certain pour redresser

cette société. Mais ce qui primait pour moi, c’était de

sauver Franz Carl Weber.

Il s’agit là d’un défi pour le moins ambitieux, non?

En effet. Synonyme de tradition et de qualité, la

marque Franz Carl Weber a longtemps connu un formidable

succès. Malheureusement, elle n’a pas su investir

à temps dans l’innovation et la digitalisation.

Peut-on dire que Franz Carl Weber a raté le virage

numérique?

Oui, absolument. J’ai été consterné de constater à

quel point on avait sous-estimé l’importance d’adapter

l’entreprise à l’évolution des conditions-cadres

afin de la pérenniser. Autant dire que j’ai du pain

sur la planche, mais j’ai aussi la chance d’avoir les

coudées franches.

Qu’entendez-vous faire pour ramener la marque

au cheval à bascule dans la zone bénéficiaire?

Au cours des derniers mois, nous avons pris diverses

mesures qui déploient peu à peu leurs effets: nous

avons rationalisé l’assortiment tout en l’adaptant

intelligemment aux besoins des clients, créé un dépôt

central, réorganisé la logistique et procédé à une

refonte totale de la boutique en ligne.

Qu’entendez-vous par «assortiment intelligent»?

Par le passé, l’assortiment était beaucoup trop vaste

et disparate. Tandis que près de 50% des produits

prenaient la poussière sur les rayons, d’autres étaient

souvent en rupture de stock. Aujourd’hui, notre assortiment

est parfaitement adapté à la demande et

toujours disponible, grâce au nouveau dépôt central.

Comme se déroule cet assainissement?

Nous sommes globalement assez satisfaits des

progrès réalisés depuis un an et demi. Mais la

Mon ENTREPRISE

30

01/2021


ENTRETIEN

Portrait

En 2001, Marcel Dobler fonde

la boutique d’électronique en

ligne Digitec Galaxus, dont il

est le CEO jusqu’en 2014. En

2012, il vend la majorité de

ses parts à Migros, qui devient

peu après le propriétaire

unique de la plate-forme.

Marcel Dobler entre alors en

politique et est élu conseiller

national PLR en 2015. Depuis

2017, cet informaticien de

formation préside l’association

ICTswitzerland, qui a

fusionné fin 2020 avec

digitalswitzerland. Il est en

outre copropriétaire de

Franz Carl Weber depuis 2018.

Fondé en 1881, le numéro un

des spécialistes du jouet en

Suisse occupe quelque

240 employés et compte

18 filiales réparties sur tout le

territoire. Marcel Dobler vit

avec sa femme et ses deux

enfants à Rapperswil SG.

01/2021 31

Mon ENTREPRISE


ENTRETIEN

COVID-19 a freiné notre élan: la fermeture des magasins

durant cette phase critique de transformation

nous a fait perdre plusieurs millions de francs, et il

nous faudra quelques années pour nous en remettre.

Pour ma génération, Franz Carl Weber évoque

le catalogue de Noël et des vitrines regorgeant

de jouets, alors que la jeunesse d’aujourd’hui n’a

probablement encore jamais poussé la porte de

l’enseigne. Le commerce de détail a-t-il encore un

avenir?

Nos clients apprécient le vaste choix et la qualité de

nos produits ainsi que le conseil personnel et compétent:

autant d’atouts qu’un magasin en ligne ne peut

pas offrir. C’est pourquoi nous voulons nous concentrer

sur nos points forts et proposer à nos clients une

expérience d’achat encore plus émotionnelle dans

nos filiales.

Quel est le rôle de l’e-commerce?

La pandémie favorise les achats en ligne, c’est une

évidence. Cela dit, il y a les articles que l’on veut pouvoir

prendre en main et essayer avant de se décider,

En quelques mots

Votre devise

N’essaie pas de devenir un homme qui a du succès. Essaie

de devenir un homme qui a de la valeur.

(Albert Einstein)

Votre principal atout

Ma volonté

Le meilleur conseil qu’on vous ait donné

Les erreurs sont utiles lorsqu’on sait en tirer les leçons

pour ne pas les répéter.

Votre modèle

Les Gaulois

Le talent que vous aimeriez avoir

La mémoire photographique

Votre plus grande défaite

Mes nombreuses blessures de sport

Votre première voiture

Une Audi A4

L’objet sans lequel vous ne quittez jamais la maison

Mon téléphone portable

Ce que vous faites encore de manière analogique

Des jeux de société avec mes enfants

Votre application préférée

Spotify

Votre plus grand rêve

Un voyage en famille en Australie

et ceux que l’on choisit sur la base de critères techniques.

Les premiers s’achètent dans un magasin et

les seconds, en ligne. Mais le commerce électronique

recèle un grand potentiel, que nous entendons exploiter

à bon escient en proposant à nos clients des

conseils d’achat en ligne, par exemple.

Comment ferez-vous la différence par rapport aux

prestataires en ligne ou les discounters étrangers?

Nos clients privilégient la qualité, pour ce qui est

des jouets en particulier. Par principe, nous ne vendons

pas d’articles «made in China». Comme nous

ne pouvons pas lutter à armes égales avec le marché

en ligne, nous devons nous démarquer de la concurrence

directe en donnant à nos clients une bonne

raison de venir chez nous.

Les réseaux sociaux sont la principale source

d’information de la génération Y, et vous y

êtes désormais aussi présents. Sont-ils devenus

incontournables?

Oui, sans conteste. Notre clientèle de base est certes

très fidèle, mais nous devons aussi améliorer notre

visibilité auprès des clients potentiels. En plus des

mesures de marketing, les médias sociaux sont indispensables,

raison pour laquelle nous allons fortement

investir dans ce domaine.

La survie d’une PME en Suisse tient-elle aujourd’hui

obligatoirement à la mise en œuvre

d’une stratégie de transformation numérique?

Il serait faux d’être aussi catégorique, tout dépend de

la branche. La digitalisation est sur toutes les lèvres,

alors qu’il s’agit d’une évolution technologique normale

qui crée de nouvelles possibilités. Toutefois,

mieux vaut s’abstenir de les utiliser si le modèle

commercial ne s’y prête pas. Car analogique ou numérique,

un mauvais processus reste un mauvais

processus.

85% des PME suisses seraient des «dinosaures

numériques». Quel conseil leur donneriez-vous?

Demandez-vous où vous utilisez vos ressources. La

digitalisation n’a de sens que si elle vous apporte une

plus-value, en améliorant votre visibilité ou votre

chiffre d’affaires. Dans tous les cas, c’est dans les mesures

qui offrent le meilleur levier qu’il faut investir.

La Confédération devrait-elle davantage soutenir

les PME dans leur transformation numérique?

Ce n’est pas à la Confédération de dicter aux PME

ce qu’elles doivent faire en la matière. En revanche,

elle doit mettre en place les conditions-cadres optimales,

dans le domaine de la formation notamment.

Il faut promouvoir l’informatique à tous les niveaux

de la formation professionnelle afin d’assurer des

connaissances suffisantes en technologies de l’information

à l’échelon national.

Vous êtes l’un des rares parlementaires à vous

engager en faveur de la digitalisation et de la

Mon ENTREPRISE

32 01/2021


ENTRETIEN

cybersécurité. Vos collègues y sont-ils

sensibles?

Je constate une nette amélioration,

puisque tous les partis ou presque ont désormais

un expert du numérique. D’ailleurs,

la digitalisation est un sujet non

clivant qui nous concerne tous, quelle

que soit notre couleur politique. Cette

thématique relève de la pure politique

de projets, c’est pourquoi elle peut être

traitée de manière très efficace au sein du

Parlement.

Marcel Dobler, un entrepreneur

sous la Coupole fédérale

pour promouvoir le numérique.

Selon vous, où la Suisse se situe-t-elle

globalement en matière de progrès

numérique?

On peut toujours faire mieux, mais nous

sommes sur la bonne voie, comparés à

d’autres pays.

Et dans quels domaines sommes-nous à

la traîne?

Nous avons un retard assez important

en ce qui concerne la cybersécurité. De

grands efforts ont certes été consentis ces

dernières années, mais il faut du temps

avant que les mesures ne déploient leurs

effets.

Comment pouvez-vous influencer

les choses en tant que vice-président de

digitalswitzerland?

La fusion de digitalswitzerland avec

ICTswitzerland a fait de nous la plus

grande association de la branche en

Suisse, ce qui nous donne plus de poids.

Nous sommes nettement mieux armés

pour relever les défis du numérique, j’en

suis convaincu. Notre but est de positionner

la Suisse en tant que pôle international

de la recherche et de l’innovation

digitales.

Comment comptez-vous y arriver?

Nous voulons assurer la relève en personnel

qualifié dans les domaines MINT (mathématiques,

informatique, sciences naturelles

et technique) en promouvant la

formation à tous les niveaux du système

éducatif helvétique. Nous nous engageons

aussi en faveur de l’accroissement de la

cyberrésilience de l’État, de l’économie et

de la société et du respect des standards

éthiques dans le monde numérique.

Une dernière question: quel est votre

souhait pour l’avenir?

J’aimerais sortir indemne de la pandémie

et assurer la pérennité de Franz Carl

Weber.

Entretien: Melanie Ade

«Ce n’est pas à la Confédération de

dicter aux PME ce qu’elles doivent faire

en matière de digitalisation.»

01/2021 33

Mon ENTREPRISE


MA FIERTÉ

Susanne Knoblauch-Meyer, Seilpark Zürich

Du bureau à la cime des arbres

J’en avais assez de travailler dans une banque, et je songeais

depuis quelque temps à me mettre à mon compte. De ma

période scoute, j’avais gardé l’amour du sport et de la nature.

Mon mari, ingénieur, disposait de solides connaissances

techniques et d’un vaste réseau. Mais il a fallu bien plus que de

la passion et du savoir-faire pour aboutir, il y a environ dix ans,

à l’ouverture du Seilpark Zürich. Pendant près de trois ans,

nous avons planifié, réglé les aspects administratifs et financiers,

construit le parc, le tout sans savoir si ces efforts porteraient

leurs fruits. Aujourd’hui, nous nous sommes établis

comme le seul parc accrobranche du canton, et je suis fière de

notre esprit d’équipe, qui ne va pas de soi dans le cadre d’une

activité saisonnière. Malgré tous les défis et les risques, je suis

heureuse de travailler dans le secteur des loisirs.

→ www.seilpark-zuerich.ch

Photos: Jolanda Flubacher; Raffael Waldner; Alessandro Della Bella

Gery Oberrauter, OSC GmbH

Des logiciels au cœur d’une activité

traditionnelle

Mon métier initial étant l’informatique, je ne m’étais jamais intéressé aux

dispositifs de fermeture. Il y a sept ans, mon frère m’a transmis les rênes

d’OSC GmbH pour des raisons de santé. Avant de créer l’entreprise en

1996, il avait déjà décelé le potentiel des systèmes de fermeture électroniques.

À l’époque, c’était une nouveauté dans ce secteur traditionnellement

dominé par la mécanique. Aujourd’hui, les mises à jour logicielles

font autant partie de notre quotidien que les tâches classiques de conseil,

de pose et d’entretien. Je suis très fier de mes collaborateurs compétents

et expérimentés, dont deux font partie de l’équipe depuis le début. Grâce

à notre savoir-faire, nous jouissons d’une excellente réputation au sein de

la branche et dans toute la Suisse, même en dehors de notre région. Le

progrès technologique nous impose certes une pression constante, mais

c’est un défi que nous relevons tous ensemble.

→ www.osc.ch

Mon ENTREPRISE

34 01/2021


MA FIERTÉ

Tuning et nostalgie

Enfant déjà, je bricolais sur des mobylettes, j’aidais un mécanicien pendant mon

temps libre et je participais à des courses. Quand j’ai créé Scooterama GmbH en

2001, les scooters étaient en plein essor, d’où le nom de la société. Aujourd’hui, la

mode est plutôt aux mobylettes. Et pas seulement auprès des jeunes: l’âge moyen des

amateurs est désormais de 45 ans. Un grand nombre de nos clients nous connaissent

depuis leur jeunesse. Avec mes neuf collaborateurs, je leur propose quelque

24 000 articles en ligne ou dans notre magasin à Herzogenbuchsee. Nous en développons

certains nous-mêmes ou les faisons fabriquer spécialement, car leur production

a été arrêtée. Cela me plaît énormément. Je reste passionné de tout ce qui a un

moteur et sent l’essence.

→ www.scootertuning.ch

Roberto Fiorentino, Fiorentino

Haustechnik GmbH

Un rêve d’enfant

devient réalité

Beat Christen, Scooterama GmbH

J’ai toujours voulu être installateur

sanitaire. Enfant, je rêvais

d’être indépendant et de voir

mon nom inscrit sur mon propre

véhicule de société. En 1997, j’ai

créé mon entreprise. Aujourd’hui,

j’exploite trois sites

comptant environ 30 collaborateurs

à Winterthur, Zurich et

Laax. Nous proposons des

installations sanitaires, y

compris la planification pour

des constructions nouvelles et

des transformations, et couvrons

tout l’éventail des bâtiments, de

la maison familiale au grand

complexe industriel. Notre offre

inclut également des systèmes

de chauffage et de ventilation.

Nous sommes connus pour

réussir l’impossible, ce qui me

rend fier. Je tiens à créer un

environnement de travail

optimal pour mes collaborateurs

et à les affecter aux tâches qu’ils

exécutent le mieux. Nous

œuvrons tous dans le même

sens, et chaque membre de

l’équipe exerce son métier avec

joie et passion. Nos clients le

ressentent aussi.

→ www.fiorentino.ch

01/2021 35

Mon ENTREPRISE


Double

American Express ® and Mastercard ® Cards, issued by Swisscard AECS GmbH

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