Miles #47 - Benoît Mintiens - Une relecture du temps

Supplément gratuit du
Moniteur Automobile
Cover
Benoît Mintiens
Une production de
S.A. ProduPress
Avenue de L’Humanité 292
1190 Bruxelles
Éditeur responsable
Bill Stockman
Rédacteur en chef
Serge Vanmaercke
Secrétariat de rédaction
Olivier Maloteaux
Rédaction
Ben Herremans, Jules Gevaert,
Serge Vanmaercke
et Chris Vermuyten
Mise en page
Bert Baekelandt
Images
Thomas LeScrainier
Operational Director:
Marc Hootelé
Project Manager Advertising:
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eleblan@produpress.be
Service publicité
Nicolas Van Frausum
nvanfrausum@produpress.be,
Frank Debrauwer
fdebrauwer@produpress.be
ÉDITO
Entre émotionnel et statutaire
Qu’on le caractérise par le culte dépréciatif du superflu, du statut
et de l’ostentatoire ou par celui, plus noble, de la rareté, du savoirfaire
et de la meilleure qualité : le mot « luxe » s’adapte volontiers
aux différentes interprétations de ceux qui le consomment.
Et tout autant, par ailleurs, à ceux qui en sont les créateurs et
producteurs autoproclamés.
Comme ce numéro comporte un Dossier Montres, penchonsnous
un instant encore sur cette mesure du temps qui, à tort ou à
raison, est souvent associé au monde du luxe.
Quels que soient leurs prix, précision, matériaux ou complications :
en prenant en compte uniquement leur fonction, les montres
sont de nos jours les accessoires les plus obsolètes qui soient.
Du clocher de l’église au smartphone, en passant par des écrans
publicitaires omniprésents dans nos villes et même dans nos
campagnes, l’heure vous est offerte partout.
Mais cette offre n’a rien de luxueux.
Une montre de luxe, elle, va bien au-delà des atouts de sa
fonction. Une belle montre produit une émotion pour celui
et celle qui la portent, autant que pour celui et celle qui
l’aperçoivent à votre poignet.
D’autant plus quand son âme est mécanique.
En procurant l’heure la plus juste possible, grâce à une énergie et
des composants mécaniques miniatures, une montre paraphrase,
dans son boîtier, le mouvement des planètes qui est à l’origine de
notre division du temps.
C’est ce qui explique son attrait pour les passionnés et les
collectionneurs qui – quand ils en ont les moyens – n’hésitent pas
à dépenser des sommes importantes pour acquérir les modèles
qui les séduisent le plus. Un luxe véritable, surtout quand des
complications rares, des matériaux nobles et des métiers d’art
sont impliqués.
Les Maisons horlogères travaillent avec des machines-outils
depuis bien longtemps et revendiquent l’appellation
« manufacture », même quand elles se font assister par des robots.
On n’arrête pas le progrès. Et de l’artisanat pur et dur d’antan,
nous sommes passés à une industrialisation qui, dans le meilleur
des cas, permet de produire plus avec une qualité équivalente à
un prix moindre. Un prix de production, s’entend ; pas forcément
le prix de vente.
Ce dernier se justifie pleinement selon les matériaux utilisés et le
recours aux métiers d’art les plus pointus, toujours plus sollicités
dans le haut de gamme. Heureusement, pour le commun des
mortels, des modèles de qualité subsistent à des prix abordables.
A chacun son luxe.
Serge Vanmaercke
Rédacteur en chef
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