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L'Essentiel Prépas n° 76 - Novembre 2023

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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N°<strong>76</strong> | NOVEMBRE <strong>2023</strong><br />

CLASSES PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES GÉNÉRALES<br />

EMPLOI<br />

Dans quelles entreprises les jeunes<br />

diplômés veulent travailler?<br />

NOMINATIONS<br />

Adilson Borges (Rennes SB)<br />

Sébastien Tran (Audencia)<br />

DÉBAT<br />

Comment s’oriente-t-on<br />

aujourd’hui ?<br />

6 E ÉDITION DU CONTINUUM CPGE-GE<br />

Comment assurer la relance<br />

des classes préparatoires ECG ?<br />

ENTRETIEN<br />

Delphine Manceau et Julien Manteau (Neoma BS) :<br />

« L’expérience étudiante est au<br />

cœur de notre plan stratégique »


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ÉDITO + SOMMAIRE<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

COMME UN FRÉMISSEMENT<br />

Alors que nous attendons encore des chiffres définitifs la<br />

plupart des indicateurs des classes préparatoires, et singulièrement<br />

ceux des classe préparatoires économiques et<br />

commerciales générales (ECG), sont positifs. Certes nous<br />

ne sommes pas encore proches du niveau d’inscription des<br />

années 2010 mais le cauchemar de 2021 et des résultats de<br />

la réforme du bac semble derrière nous comme ont pu en<br />

attester les travaux du 5ème Continuum CPGE / GE qui s’est<br />

tenu mi-octobre dans les locaux d’Excelia BS à La Rochelle.<br />

Pendant une journée professeurs de classes préparatoires, directeurs de programme<br />

Grande école, responsables du recrutement, étudiants des écoles issus de<br />

prépas ont pu, comme chaque année, échanger et réfléchir à la relance de la filière<br />

en présence du président de l’APLCPGE (Association des proviseurs de lycées à<br />

classes préparatoires aux grandes écoles) et proviseur du lycée Louis-Le-Grand,<br />

Joël Bianco. Alors qu’une première étude sur la perception des classes préparatoires<br />

menée par la Conférence des directeurs des écoles françaises de management<br />

(Cdefm) était rendue publique à cette occasion, une encore plus large est<br />

d’ailleurs effectuée en ce moment par l’APLCPGE. Plusieurs milliers de préparationnaires<br />

de toutes les filières répondent à un questionnaire qui permettra d’analyser<br />

finement leurs motivations à entre en classe préparatoire, ce qu’ils en attendent et<br />

comment ils les verraient évoluer.<br />

En novembre <strong>2023</strong> la Conférence des directeurs des écoles françaises de management<br />

(Cdefm) va quant à elle lancer la première campagne de promotion des classes<br />

préparatoires ECG. Loin de l’image caricaturale qu’on en donne encore, écoles et<br />

professeurs vont ainsi pouvoir mettre en avant la solidarité, l’encadrement mais<br />

aussi un certain esprit de compétition bien qui caractérisent ces années de formation.<br />

Mais un renfort des ministères de tutelle serait également profitable.<br />

De la même façon que les concours de l’enseignement sont largement – et utilement<br />

– promus pourquoi ne pas réaliser des campagnes de communication mettant en<br />

avant les classe préparatoires ? Elles ne peuvent pas elles-mêmes le faire comme<br />

le font les universités alors qu’elles font rayonner la France par la qualité de leur<br />

enseignement !<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

3 • Ecricome se projette sur 2024<br />

4 • 2 nouveaux directeurs<br />

pour Audencia et Rennes SB<br />

6 • BSB lance son One Health Center<br />

7 • Skema acquiert une école d’arts américaine<br />

8 • Emlyon crée la chaire<br />

« Stratégie en Anthropocène »<br />

9 • Les effectifs se stabilisent<br />

dans l’enseignement supérieur<br />

10 • Le calendrier 2024 du baccalauréat<br />

et de Parcoursup<br />

11 • Kedge fait évoluer ses oraux<br />

ENTRETIEN<br />

12 • Delphine Manceau, Directrice générale<br />

de Neoma et Julien Manteau,<br />

Directeur général adjoint de Neoma<br />

DOSSIER<br />

16 • 6e édition du Continuum CPGE-GE<br />

Comment assurer la relance des classes<br />

préparatoires ECG ?<br />

DÉBAT<br />

25 • Dans quelles entreprises les jeunes<br />

diplômés veulent travailler ?<br />

29 • Comment s’oriente-t-on aujourd’hui ?<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse<br />

Photo de couverture : HEC Paris


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Ecricome se projette sur 2024<br />

Première année de candidatures des élèves de<br />

classe préparatoires économiques et commerciales<br />

générales (ECG), disparition du DUT, <strong>2023</strong><br />

était une année de transition cruciale pour le<br />

concours Ecricome qui fêtait ses 35 ans. Une épreuve<br />

plutôt bien passée qui permet aux cinq écoles d’être<br />

optimistes pour 2024.<br />

Bruno Ducasse (Montpellier<br />

BS), Béatrice Ravet (Rennes<br />

SB), Alexandre de Navailles<br />

(Kedge BS), Delphine<br />

Manceau (Neoma BS) et<br />

Babak Mehmanpazir (EM<br />

Strasbourg) présentent<br />

le concours 2024.<br />

Le bilan <strong>2023</strong><br />

6% de candidats en moins dans un vivier d’élèves issus<br />

de classe préparatoires en baisse de 10%, les écoles<br />

du concours Ecricome ont plutôt bien absorbé la baisse<br />

du nombre de préparationnaires ECG en <strong>2023</strong> mais<br />

pas toutes dans les même conditions. En revanche le<br />

concours Tremplin a été très affecté par la disparition<br />

du DUT avec une baisse globale de 17,5% dont plus de<br />

40% en Tremplin 1 (post bac+2). Seules les inscriptions<br />

en bachelor grimpent de de 17,5%. Au global la baisse<br />

des inscriptions tous canaux confondus est de 6%.<br />

Le nombre de candidats issus de classe préparatoires<br />

littéraires a augmenté lui de plus de 10% et est passé à 677.<br />

Le nombre de boursiers baisse sur pratiquement tous<br />

les canaux avec trois points de moins après une classe<br />

préparatoire et un passage à peu plus de 25%. Le nombre<br />

de femmes après une classe préparatoire baisse également<br />

de plus de 2,5 points et recule à 48,4% quand<br />

elles étaient plus de 52% en 2021. Même baisse de 2%<br />

en bachelor où le pourcentage de filles passe à 40,8%.<br />

Une petite hausse des places en 2024<br />

En 2024 ce sont 2 043 places qui vont être proposées<br />

par les cinq écoles après une classe préparatoire soit<br />

10 de moins en ECG alors que les littéraires en gagnent<br />

5. En ECG cela se tr30 places de plus pour Kedge, 20<br />

pour Montpellier BS, 10 pour Rennes SB, la stabilité pour<br />

Neoma. Seule l’EM Strasbourg proposera 70 places de<br />

moins, prenant ainsi acte de son échec en recrutement<br />

en <strong>2023</strong> avec seulement 42 candidats reçus pour 220<br />

places. Du côté des classe préparatoires littéraires ce<br />

sont 195 places qui seront proposées en 2024.<br />

Dans le contexte économique tendu qu’on connait, les<br />

écoles membres ont décidé de maintenir les tarifs des<br />

frais de concours et des épreuves externes au même<br />

tarif qu’en <strong>2023</strong>. Les frais des candidats boursiers sont<br />

également stables.<br />

Nouveauté : pour informer ses candidats Ecricome<br />

organise un selon dédié à ses écoles le 27 janvier 2024<br />

à Paris.<br />

Les épreuves du concours 2024<br />

Les épreuves restent identiques tant pour les préparationnaires<br />

issus de la voie ECG-ECT que pour les autres<br />

recrutements en admissions parallèles ou en postbac.<br />

Ecricome se dote d’un coordinateur des épreuves de<br />

langues vivantes pour ses concours post CPGE qui<br />

aura pour mission « d’assurer la cohérence du travail<br />

de chaque équipe de conception de sujets et des responsables<br />

de chacune des 12 langues vivantes et de<br />

faire des propositions sur les évolutions des épreuves<br />

et des barèmes ».<br />

Quel impact des jeux<br />

Olympiques ?<br />

L’organisation des concours<br />

2024 sera-t-elle affectée par<br />

les jeux Olympiques ? Dès<br />

juin beaucoup de sportifs<br />

seront sur place et risquent<br />

de saturer les capacités<br />

hôtelières, notamment à<br />

Paris. « Par rapport aux<br />

écoles d’ingénieurs nous<br />

finissons nos concours<br />

plus tôt et devrions donc<br />

être préservés mais nous<br />

prenons le sujet à bras le<br />

corps », remarque Delphine<br />

Manceau, la directrice<br />

générale de Neoma BS.<br />

Concours 2024 : 5 865 places ouvertes (-0,8%)<br />

3


L’ESSENTIEL DU SUP<br />

PRÉPAS<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

2 nouveaux directeurs<br />

pour Audencia et Rennes SB<br />

Adilson Borges a été nommé directeur général<br />

et doyen de Rennes SB. Il prendra ses<br />

fonctions le 2 janvier 2024 et succédera à<br />

Jean Audouard qui assurait l’intérim depuis<br />

le départ de Thomas Froehlicher en mai <strong>2023</strong>. Jean<br />

Audouard conservera ses fonctions de directeur général<br />

et doyen jusqu’à cette date puis restera aux côtés<br />

d’Adilson Borges jusque mi-février afin « d’assurer une<br />

transmission harmonieuse et efficace ». Adilson Borges<br />

est actuellement directeur Learning et Development<br />

chez Carrefour et professeur de marketing à Neoma.<br />

D’origine brésilienne il est titulaire d’un MSc de l’université<br />

of Rio Grande do Sul. Mais c’est en France, à l’université<br />

de Rennes, qu’il obtient son doctorat en Sciences de<br />

gestion puis son habilitation à diriger des recherches<br />

(HDR). Entre les deux il réalise une année post doc au<br />

sein de l’université de Californie à Irvine. Par la suite il a<br />

notamment présidé l’Academy of Marketing Science et<br />

occupé le poste de directeur général adjoint à la faculté<br />

et à la recherche de Neoma avant de rejoindre le groupe<br />

Carrefour en 2016.<br />

Il a axé ses travaux de recherche sur l’application des<br />

sciences comportementales dans le marketing et l’innovation.<br />

Ses travaux ont été publiés dans différentes<br />

revues académiques et professionnelles telles que le<br />

Journal of Marketing et la Harvard Business Review<br />

France. Il a publié en 2021 Test & Learn: la stratégie<br />

des entreprises agiles chez Vuibert.<br />

Sébastien Tran a été nommé directeur général<br />

d’Audencia et succède ainsi à Christophe<br />

Germain. L’actuel directeur général du Pôle<br />

Léonard de Vinci – dont fait partie l’école de<br />

management postbac EMLV - prendra ses fonctions à<br />

compter du 15 janvier. D’ici là, Laurent Métral, président<br />

de l’école depuis 2016, continue à assurer l’intérim.<br />

Sébastien Tran assurera la gouvernance de l’école aux<br />

côtés de Laurent Métral et Christophe Collignon, qui a<br />

rejoint Audencia en juillet <strong>2023</strong> en tant que directeur<br />

général adjoint.<br />

Sébastien Tran occupe depuis février 2022 le poste<br />

de directeur général du Pôle Léonard de Vinci. Une<br />

institution qu’il a rejointe en 2017 en tant que directeur<br />

de l’EMLV, avant d’occuper ensuite de 2019 à 2022 la<br />

direction générale adjointe du Pôle Léonard de Vinci.<br />

Titulaire d’un doctorat en économie industrielle (Université<br />

Paris-Dauphine) et d’une habilitation à diriger<br />

les recherches en sciences de gestion (Université de<br />

Rouen), il a démarré sa carrière au sein du groupe Excelia<br />

en 2005, où il a successivement occupé les fonctions<br />

de directeur pédagogique puis directeur académique.<br />

Il devient ensuite doyen de la faculté à l’EM Normandie,<br />

de 2010 à 2014, avant d’être nommé directeur général<br />

adjoint de l’ISC Paris jusqu’en 2017. Il est également<br />

chercheur associé au M-Lab de l’université Paris-Dauphine<br />

depuis 2006.<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

AUTRES NOMINATIONS<br />

Marianne Conde Salazar a été nommée<br />

directrice de la Marque et de la Communication<br />

de ESCP Business School. Elle<br />

a pris ses fonctions le 2 octobre <strong>2023</strong>.<br />

Diplômée de Sciences Po Marianne<br />

Conde-Salazar débute son parcours en<br />

1991 à Berlin pour y suivre les investissements<br />

de Schneider Electric en Europe<br />

de l’Est. Elle choisit dès lors de faire de<br />

la formation pour le développement des<br />

entreprises, son moteur professionnel.<br />

De retour à Paris en 1993, elle entre à<br />

ESCP Business School à la division Executive<br />

Education. Elle coordonne la première<br />

accréditation EQUIS ce qui lui permet<br />

d’embrasser le fonctionnement d’une<br />

grande école de management et ses enjeux<br />

de développement. En 2001, elle<br />

contribue au lancement de l’Executive<br />

MBA d’HEC Paris. En 2005, de retour à<br />

ESCP Business School, elle repositionne<br />

le portefeuille MBA et développe le premier<br />

Executive MBA européen.<br />

En 2014, elle est nommée Directrice des<br />

relations internationales de l’enseignement<br />

de la Chambre de Commerce et<br />

d’Industrie de Paris Ile-de-France. Elle<br />

accompagne ses écoles dans leur rayonnement<br />

international et développe notamment<br />

l’activité de tests et de certifications<br />

du français des affaires.<br />

De 2020 à <strong>2023</strong>, elle rejoint le Groupe privé<br />

EDUSERVICES pour prendre la direction<br />

de l’ISCOM qui forme aux métiers<br />

de la communication près de 4 550<br />

jeunes talents sur 10 campus en France.<br />

Frank Dormont devient le tout premier directeur<br />

de cabinet d’Audencia. Directeur<br />

Communication et Relations Institutionnelles<br />

depuis 2012, il a pris ses nouvelles<br />

fonctions depuis septembre. Au-delà de la<br />

poursuite des relations institutionnelles,<br />

il accompagnera la prise de poste de Sébastien<br />

Tran à compter de janvier 2024 et<br />

travaille étroitement avec Christophe Collignon,<br />

directeur général adjoint d’Audencia.<br />

Il sera également en charge de grands<br />

projets transversaux qui seront définis à<br />

partir de janvier.<br />

Avant de rejoindre Audencia il y a 11<br />

ans, Frank Dormont était directeur de la<br />

communication externe à CMA CGM à<br />

Marseille. Il avait auparavant occupé les<br />

mêmes fonctions au sein de Naval Group<br />

à Paris et DHL Deutsche Post, en France<br />

et dans plusieurs pays d’Europe.<br />

Arnaud Thersiquel a été nommé directeur<br />

marketing et communication de TBS<br />

Education, poste qu’il occupait par intérim<br />

depuis février dernier et en complément<br />

de son poste de Directeur de cabinet<br />

le temps du recrutement d’un successeur.<br />

Diplômé du Programme Grande École<br />

de TBS Education en 2013, Arnaud a ensuite<br />

été membre fondateur et CEO d’At<br />

Home, une communauté d’entreprises et<br />

opérateur d’espaces de travail partagés,<br />

où il a œuvré pendant six ans. Après<br />

avoir confié les rênes d’At Home il est a<br />

été nommé directeur de cabinet en 2021.<br />

Serge da Motta Veiga a été nommé directeur<br />

de la recherche de Neoma Business<br />

School. Il avait rejoint le département académique<br />

Hommes & Organisations de<br />

Neoma en qualité d’enseignant-chercheur<br />

le 1er septembre <strong>2023</strong>. Titulaire<br />

d’un PhD en Management de l’Université<br />

du Missouri, Serge da Motta Veiga a<br />

exercé comme professeur aux Etats-Unis<br />

(American University et Lehigh University)<br />

puis à l’Edhec. Ses travaux de recherche<br />

portent sur la gestion de carrière<br />

et la gestion des talents, et notamment sur<br />

l’étude des nouvelles formes de travail et<br />

des relations employeurs-employés.<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

BSB lance son One Health Center<br />

Devenir l’Ecole de référence de l’expérience<br />

étudiante est l’un des piliers du plan stratégique<br />

UP 2027 présenté fin 2022 par BSB. Le One<br />

Health Center qu’elle lance en cette rentrée<br />

agrège l’ensemble de ce qui est mis en place pour<br />

favoriser le bien-être et l’épanouissement personnel<br />

de l’étudiant. « Nous adoptons une approche One<br />

Health qui considère que les organismes vivants et<br />

les écosystèmes sont interconnectés et que la santé<br />

des uns dépend de celle des autres. C’est une vision<br />

globale des enjeux sanitaires qui tient compte des liens<br />

complexes entre entités et notamment des impacts de<br />

l’activité humaine sur l’environnement », confie Orlane<br />

Ballorin, la coordinatrice du One Health Center BSB qui<br />

va « profiter de la formalisation de ce dispositif pour<br />

mettre en place un laboratoire d’observation du bienêtre<br />

à BSB, un outil qui nous permettra d’évaluer ce qui<br />

est mis en place ainsi que l’évolution du bien-être de<br />

l’étudiant au cours de son parcours à l’Ecole ».<br />

Le One Health Center est à la disposition de l’élève pour<br />

aborder les questions de la nutrition, du sport, de la<br />

gestion du stress, du sommeil, mais aussi pour échanger<br />

sur des problématiques plus sensibles comme les<br />

addictions, le harcèlement ou la discrimination. Chacun<br />

peut créer son propre programme sur la base d’ateliers,<br />

de formations, de conférences ou de rendez-vous<br />

individuels. « Sur la dimension de santé mentale, nous<br />

avons une cellule de soutien psychologique qui permet<br />

d’être accompagné par des professionnels dans des<br />

périodes difficiles. Nous proposons également un accueil<br />

d’urgence si besoin, des ateliers d’art-thérapie,<br />

de sophrologie, ainsi que des massages assis pour se<br />

relaxer sur un temps court », poursuit Orlane Ballorin.<br />

L’EM Normandie accueille l’équipe<br />

britannique des Jeux Paralympiques<br />

de Paris 2024<br />

Classement QS : la France<br />

s’impose dans les masters<br />

en gestion d’entreprise<br />

En 2020 l’équipe britannique paralympique<br />

a remporté des médailles dans 18 disciplines<br />

différentes et a terminé à la deuxième<br />

place du tableau, avec un total de 124 médailles.<br />

L’EM Normandie, la Ville de Clichy<br />

et ParalympicsGB ont signé un partenariat<br />

en en vue des Jeux Paralympiques de Paris<br />

2024. La Maison ParalympicsGB Paris<br />

2024 sera reçue au sein de l’EM Normandie<br />

à Clichy du 28 août au 8 septembre sur<br />

son campus de Paris-Clichy.<br />

A cette occasion l’EM organisera également<br />

des évènements de sensibilisation sur<br />

l’importance de l’inclusion sur son campus.<br />

« Notre mantra «School for Good,<br />

School for Life, School for All» prend tout<br />

son sens avec ce partenariat et illustre parfaitement<br />

notre volonté de faire du campus<br />

de Clichy un modèle d’accessibilité et d’inclusion<br />

afin d’y accueillir tous les publics.<br />

Nous espérons que cette initiative permettra<br />

d’approfondir la compréhension de l’inclusion<br />

et encouragera chacun à dépasser<br />

ses propres limites », confie Jean-Louis<br />

Grégoire, le président de l’EM Normandie<br />

quand Lotfi Karoui, directeur du campus<br />

Clichy-Paris EM Normandie spécifie : « Ce<br />

partenariat tripartite entre la Ville de Clichy,<br />

la ParalympicsGB et l’EM Normandie,<br />

constitue une grande étape de plus<br />

dans le cadre de notre démarche d’inclusivité<br />

et d’impact sociétal positif ».<br />

Le classement mondial des universités QS : Global MBA<br />

est comme d’habitude très largement dominé par les<br />

business schools américaines : pour la quatrième année<br />

consécutive, le MBA de Stanford GSB est désigné<br />

comme le meilleur devant ceux de la Wharton School et<br />

de la Harvard Business School. A retenir également : 5 ème<br />

HEC Paris propose le deuxième meilleur MBA d’Europe.<br />

C’est dans le classement QS des masters en gestion d’entreprise<br />

que la France brille le plus puisqu’elle compte plus<br />

de programmes que n’importe quel autre pays, tandis que<br />

HEC Paris en compte plus que n’importe quelle autre institution<br />

dans le monde. HEC Paris est également le siège du<br />

meilleur Master en finance au monde. La France connaît<br />

un succès similaire dans ses programmes de Master in<br />

Business Analytics, avec trois programmes dans le top<br />

10 mondial : l’École polytechnique/HEC Paris troisième<br />

tout comme l’ESSEC/Centrale Supélec tandis que ESCP<br />

Business School se classe septième.<br />

La France domine également le marché des masters en<br />

marketing, avec trois des cinq meilleurs programmes au<br />

monde. HEC Paris peut se targuer d’être le meilleur au<br />

monde, tandis que l’ESSEC Business School occupe la<br />

deuxième place et l’ESCP la quatrième.<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Emlyon crée la chaire<br />

« Stratégie en Anthropocène »<br />

Emlyon et Carbone 4, le cabinet de conseil<br />

spécialisé la décarbonation et l’adaptation au<br />

changement climatique créé notamment par<br />

Jean-Marc Jancovici, lancent la chaire « Stratégie<br />

en Anthropocène » dirigée par Thomas Gauthier,<br />

responsable pédagogique du cours Futurs Durables<br />

de l’école. Leur constat : pour anticiper et se préparer<br />

aux transformations environnementales à venir,<br />

les approches classiques ne sont plus adaptées. Elles<br />

consistent en effet principalement à prolonger ou à infléchir<br />

les tendances historiques (« business as usual »)<br />

et s’avèrent souvent « court-termistes et trop cloisonnées<br />

». La chaire fondée a justement pour ambition de<br />

« contribuer à développer un cadre et une méthode<br />

de réflexion stratégique à l’épreuve de l’Anthropocène<br />

et des limites planétaires, destinés aux entreprises ».<br />

L’Edhec lance « GENERATIONS<br />

Powered by EDHEC »<br />

Plus de la moitié des 70 startups que<br />

l’Edhec accompagne chaque année se<br />

concentre sur la résolution des enjeux sociaux<br />

et environnementaux. Dans l’esprit<br />

de sa méthodologie Responsible by Design,<br />

l’Edhec crée un fonds d’amorçage<br />

à impact, « GENERATIONS Powered by<br />

EDHEC », financé à hauteur de 20 millions<br />

d’euros, via sa Fondation (grâce à la<br />

vente de Scientific Beta en janvier 2020)<br />

et ses diplômés. Géré par Ring Capital,<br />

l’un des acteurs du capital investissement<br />

les plus engagés en faveur des startups,<br />

le fond aura pour ambition de « soutenir<br />

des projets entrepreneuriaux innovants<br />

et moteurs des transitions sociale et environnementale<br />

». L’association avec<br />

Ring permet, en outre, de bénéficier de<br />

leur « capacité de sourcing avérée sur<br />

l’impact et de leur offre d’accompagnement<br />

opérationnel différenciée sur le<br />

marché ». « Face à l’urgence des défis<br />

sociétaux, nous sommes fiers de réinvestir<br />

le produit de notre recherche à haute<br />

valeur-ajoutée dans l’accompagnement<br />

de projets à impact. Nous créons ce faisant<br />

un cercle vertueux : la valeur de<br />

notre recherche nous permet de nourrir<br />

l’entrepreneuriat à impact, lequel financera<br />

demain de nouveaux projets solidaires<br />

de la Fondation EDHEC » définit<br />

Emmanuel Métais, le directeur<br />

général de l’EDHEC Business School.<br />

Le fonds vise une taille cible de 40<br />

millions d’euros. Les résultats de la surperformance<br />

du fonds (carried interest),<br />

reversés à hauteur de 50% à l’association<br />

EDHEC Business School, permettront<br />

« d’accélérer la politique sociale<br />

de l’école ».<br />

EN BREF<br />

• Grenoble École de<br />

Management obtient un<br />

5ème renouvellement de son<br />

accréditation EQUIS pour<br />

la durée maximale de 5 ans.<br />

• Montpellier Business<br />

School (MBS) est devenue<br />

en décembre 2022 la<br />

première Grande École<br />

de Management en<br />

France à être certifiée par<br />

l’Autorité des Marchés<br />

Financiers (AMF) pour<br />

organiser l’examen AMF<br />

Finance Durable. Afin<br />

d’accompagner les candidats<br />

dans leur apprentissage et<br />

leur réussite à l’examen,<br />

la Chaire Finance Sociale<br />

et Durable de MBS ouvre<br />

un nouveau programme<br />

de formation courte pour<br />

les professionnels et les<br />

étudiants « désireux de<br />

renforcer leur employabilité<br />

et concrétiser leur<br />

engagement pour la<br />

transition écologique<br />

et sociale des marchés<br />

financiers ».<br />

• GEM et la délégation<br />

Grenoble Alpes du<br />

réseau Femmes Chefs<br />

d’Entreprises renouvellent<br />

leur partenariat. Il a pour<br />

objectif d’accompagner<br />

les étudiantes et étudiants<br />

dans leurs démarches<br />

d’entreprenariat et de<br />

découverte des postes de<br />

direction en entreprise.<br />

• En partenariat avec<br />

Malakoff Humanis,<br />

Audencia lance «Aider et<br />

s’entraider» : un podcast<br />

de 10 épisodes qui donne<br />

la parole à une pluralité<br />

d’aidants. Des salariés,<br />

des retraités ou encore de<br />

jeunes adultes témoignent<br />

de leur quotidien d’aidant<br />

et de la façon dont ils<br />

accompagnent leur proche.<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Les effectifs se stabilisent<br />

dans l’enseignement supérieur<br />

Au total, 2,92 millions d’étudiants, y compris<br />

BTS en apprentissage, devraient être inscrits<br />

à la rentrée <strong>2023</strong> dans l’enseignement<br />

supérieur, en baisse de 0,5 % par rapport<br />

à l’année précédente, soit 13 500 étudiants en moins.<br />

Une diminution plus modérée que celle constatée entre<br />

les rentrées 2021 et 2022 selon la note flash du SIES<br />

Prévisions des effectifs dans l’enseignement supérieur<br />

– Rentrées <strong>2023</strong> et 2024. Les baisses d’effectifs<br />

universitaires sont en effet en partie compensées par<br />

des hausses dans les établissements privés. À la rentrée<br />

2024 si les effectifs seraient en quasi-stagnation<br />

les classes préparatoires, et notamment les classes<br />

préparatoires économiques et commerciales générales<br />

(ECG) vont connaitre un regain.<br />

Les baisses successives des taux de poursuite et de<br />

réussite depuis 2020 ont particulièrement affecté les<br />

filières traditionnelles (licence, STS sous statut scolaire<br />

et, dans une moindre mesure, CPGE). À l’université,<br />

le nombre d’inscriptions serait ainsi en baisse nette<br />

en <strong>2023</strong> (-26 300 étudiants) et marginale en 2024 (-4<br />

100 étudiants). Le nombre de bacheliers poursuivant à<br />

l’université repartirait ainsi à la hausse en <strong>2023</strong>, après<br />

deux années consécutives de forte baisse, sans toutefois<br />

compenser la baisse des effectifs en deuxième<br />

et troisième années. Cela se traduirait par un nouveau<br />

repli des effectifs en cursus licence : -2% en 2022,<br />

soit -19 500 étudiants. Sous l’effet de la création du<br />

bachelor universitaire de technologie (BUT), l’évolution<br />

par discipline serait très hétérogène : -17 700 étudiants<br />

en sciences économiques, -14 600 en sciences, -9<br />

000 en lettres et sciences humaines, -1 500 en STAPS<br />

et -1 000 en droit. Avec la montée en puissance de la<br />

troisième année les IUT gagnent quant à eux 21 900<br />

étudiants soit une progression d’un peu plus de 20%<br />

soit bien moindre que ce qu’on pouvait attendre avec<br />

l’adjonction de cette année supplémentaire.<br />

Les formations dispensées par des établissements<br />

privés, au-delà de bac+3 ou en apprentissage (STS en<br />

apprentissage, écoles de commerce et d’ingénieurs, …),<br />

devraient en revanche continuer de voir leurs effectifs<br />

augmenter aux rentrées <strong>2023</strong> et 2024.<br />

Effectifs prévus dans l’enseignement supérieur par filière<br />

Effectifs prévus dans les CPGE<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Le calendrier 2024 du baccalauréat<br />

et de Parcoursup<br />

À<br />

la rentrée, Gabriel Attal, ministre de l’Éducation<br />

nationale et de la Jeunesse, et Sylvie Retailleau,<br />

ministre de l’Enseignement supérieur et de la<br />

Recherche, ont annoncé la décision de rétablir<br />

les épreuves de spécialité du baccalauréat général et<br />

technologique en juin, à compter de la session 2024,<br />

et la stabilité du calendrier de Parcoursup.<br />

Le calendrier du bac :<br />

• les épreuves de philosophie et de spécialités se<br />

dérouleront respectivement les 18, 19, 20 et 21 juin ;<br />

le Grand oral se tiendra du 24 juin au 3 juillet ;<br />

• L’harmonisation et les délibérations seront conduites<br />

les 4 et 5 juillet et les résultats seront publiés le 8 juillet.<br />

• L’épreuve écrite anticipée de français se déroulera le<br />

vendredi 14 juin 2024 et l’épreuve orale anticipée de<br />

français se déroulera du 24 juin au 5 juillet.<br />

Avec des cours assurés jusqu’à la mi-juin, ce nouveau<br />

calendrier des épreuves de fin d’année permettra :<br />

• en classe de première et de terminale, les élèves<br />

pourront, dans les établissements, bénéficier d’un<br />

accompagnement de leurs enseignants, pour les aider<br />

dans leurs choix sur Parcoursup et à se préparer à<br />

leurs épreuves ;<br />

• en classe de seconde, sera organisé pour chaque<br />

lycéen un stage en entreprise, dans une association<br />

ou un service public, d’une durée de deux semaines<br />

du 17 au 28 juin 2024. Ce stage visera à approfondir<br />

leur découverte des métiers et à mieux préparer et<br />

affermir leurs choix d’orientation.<br />

Les principales dates du calendrier Parcoursup<br />

sont les suivantes :<br />

• Mercredi 20 décembre <strong>2023</strong> : affichage de l’offre de<br />

formation 2024 ;<br />

• Mercredi 17 janvier 2024 : ouverture des inscriptions<br />

et formulation des vœux ;<br />

• Jeudi 14 mars : fin de formulation des vœux ;<br />

• Mercredi 3 avril : fin de confirmation des vœux ;<br />

• Jeudi 30 mai : début de la phase principale d’admission<br />

Parcoursup ;<br />

• Mardi 11 juin : ouverture de la phase complémentaire<br />

Parcoursup ;<br />

• Vendredi 12 juillet : fin de la phase principale d’admission<br />

de Parcoursup 2024.<br />

À noter que du 16 au 23 juin, pendant les épreuves<br />

écrites, les délais de réponse aux propositions d’admission<br />

sont suspendus pour permettre aux lycéens<br />

de se concentrer sur leurs épreuves.<br />

Sans les notes de<br />

spécialités comment<br />

évaluer ?<br />

En l’absence des notes des<br />

épreuves terminales des<br />

enseignements de spécialité<br />

dans le dossier Parcoursup,<br />

les ministres ont engagé<br />

avec les acteurs du champ<br />

scolaire et de l’enseignement<br />

supérieur des travaux pour<br />

préserver les conditions<br />

d’un examen objectif des<br />

candidatures (appréciations<br />

plus qualitatives dans les<br />

fiches Avenir, harmonisation<br />

des pratiques de notation<br />

du contrôle continu<br />

sous le pilotage des<br />

recteurs notamment).<br />

Education : la France dépense plus<br />

(mais moins pour le supérieur)<br />

En 2022, la France a consacré 180,1 milliards<br />

d’euros à son système éducatif, soit<br />

une hausse de 8,3 milliards d’euros par<br />

rapport à 2021 (+ 4,9 %) selon la note<br />

que vient de publier la DEPP. En tenant<br />

compte de l’inflation cela correspond à<br />

une augmentation de 3,3 milliards en euros<br />

constants, soit 1,9 %.<br />

Le poids des dépenses d’éducation dans<br />

le PIB est quasi stable (6,8 %) par rapport<br />

à 2021. L’État est largement le premier financeur<br />

(55,7 % du total), devant les collectivités<br />

territoriales (22,7 %). La participation<br />

des entreprises s’affirme (9,9<br />

%) dans le contexte de développement<br />

de l’apprentissage. La part des ménages,<br />

dont les dépenses avaient été contraintes<br />

par la crise sanitaire, retrouve pratiquement<br />

son niveau de 2019 (7,8 %).<br />

La dépense moyenne pour un élève ou<br />

un étudiant (y compris l’apprentissage)<br />

s’établit à 9 860 euros. Elle croît avec le<br />

niveau d’enseignement allant de 7 910<br />

euros pour un élève du premier degré<br />

à 10 770 euros pour un élève du second<br />

degré, et 12 250 euros pour un étudiant.<br />

En raison principalement du différentiel<br />

du taux d’encadrement selon les filières<br />

de formation, elle varie de 11 190 euros<br />

par an pour un étudiant à l’université, à<br />

15 630 euros pour un élève en STS (section<br />

de technicien supérieur) et 17 260<br />

euros pour un élève en CPGE.<br />

Par rapport à 2021, la dépense moyenne<br />

dans l’enseignement supérieur recule<br />

de 190 euros en euros constants (soit<br />

1,5 %), car, malgré l’effort budgétaire,<br />

les moyens augmentent de manière<br />

moindre (3,1 %) que les effectifs (4,7<br />

%) qui sont portés par le dynamisme de<br />

l’apprentissage.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Kedge fait évoluer ses oraux<br />

Les oraux des écoles se différencient de plus<br />

en plus les uns des autres. En 2024 Kedge va<br />

largement les faire évoluer même si le format<br />

de l’épreuve (durée de 30 minutes, en présence<br />

de deux jurés) et la façon de s’y préparer demeurent<br />

inchangés.<br />

Le constat qu’a fait Kedge est un « certain désengagement<br />

des candidats » à l’endroit du questionnaire à<br />

remplir par eux en amont de l’épreuve ne « permettant<br />

pas toujours une mise en valeur optimisée de leur<br />

profil ». Un constat également partagé par les jurés<br />

et de nombreux professeurs de classe préparatoire.<br />

Afin d’améliorer la qualité de Kedge a donc décidé de<br />

remplacer ce questionnaire par un jeu de cartes, une<br />

technique de conduite d’entretien ayant déjà fait ses<br />

preuves dans d’autres écoles.<br />

L’objectif de l’entretien de personnalité et de motivation<br />

que conduit Kedge est « d’évaluer le potentiel des<br />

candidats à se développer au sein du Programme<br />

Grande Ecole et leur adéquation avec les valeurs et les<br />

engagements de l’école en matière de développement<br />

durable ». Par le biais de ce jeu de cartes, l’un des 17<br />

Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Onu<br />

constituera le filigrane de l’entretien et permettra<br />

d’introduire et d’aborder différentes dimensions de<br />

leur personnalité et de leurs motivations.<br />

L’entretien reposera sur le tirage au sort de cinq<br />

cartes, chacune visant un thème spécifique :<br />

• Carte « Trait d’Union » : (un des 17 ODD) : L’ODD tiré<br />

au sort constituera un cadre de référence auquel<br />

le candidat pourra faire appel tout au long de son<br />

entretien, autant et aussi souvent qu’il le souhaite.<br />

Plus le candidat fera des liens fréquents, logiques et<br />

pertinents avec ce cadre de référence, plus sa performance<br />

sera valorisée sur les trois cartes suivantes.<br />

• Carte « Autoportrait » : Cette carte vise à permettre<br />

au candidat de présenter son parcours. Un « mot »<br />

est tiré au sort et incite le candidat à orienter sa<br />

présentation sur une expérience particulière. Le<br />

candidat doit se présenter de manière articulée,<br />

synthétique et originale.<br />

• Carte « Trait d’Actions » : Cette carte comporte<br />

un « mot d’action » (exemple : promouvoir, lutter,<br />

défendre) pour lequel le candidat pourra faire état<br />

des actions originales et à impact qu’il a pu découvrir<br />

en se constituant une « culture générale de ODD » en<br />

amont de l’entretien. Il pourra également faire montre<br />

de sa créativité et de sa dimension entrepreneuriale en<br />

suggérant des actions issues de sa propre réflexion.<br />

• Carte « Trait de Pensée » : Cette carte invite le<br />

candidat à argumenter « Pour » ou « Contre » une<br />

affirmation indiquée sur la carte (exemple : le télétravail<br />

est une réelle avancée dans la société).<br />

• Carte « Trait d’esprit » : Cette carte présente un<br />

paradoxe (exemple : victoire amère) et a pour vocation<br />

d’inviter le candidat à faire preuve de ses capacités<br />

de réactivité, d’adaptabilité et de vivacité d’esprit.<br />

Le déroulé de l’épreuve (durée totale de 30<br />

minutes) s’articulera de la manière suivante :<br />

1. • Installation du candidat dans la salle (vérification<br />

pièce d’identité) / 1 mn<br />

2. • Présentation des membres du jury (un membre<br />

de l’école et un co-juré) / 2 mn<br />

3. • Tirage au sort des cinq cartes par le candidat<br />

dont celle de l’ODD auquel le candidat devra faire<br />

référence au cours de l’entretien / 1 mn<br />

4. • Présentation du candidat à partir de la carte<br />

« Autoportait » / 3 mn<br />

5. • Traitement des trois autres cartes (« Trait d’Actions »,<br />

« Trait de Pensée » et « Trait d’esprit ») dans l’ordre<br />

souhaité par le candidat / 20 mns<br />

6. • Temps de conclusion pour permettre au candidat<br />

d’aborder un sujet ou poser une question aux<br />

jurés / 3 mn<br />

L’évaluation<br />

L’évaluation de l’épreuve<br />

reposera sur cinq critères :<br />

originalité des propos,<br />

qualité oratoire, esprit<br />

d’analyse, esprit concret,<br />

et capacité à faire du lien<br />

avec la culture ODD.<br />

Des supports de présentation<br />

(vidéo, note de synthèse,<br />

webinaires, etc.) seront<br />

diffusés à partir de<br />

novembre <strong>2023</strong>.<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Delphine Manceau<br />

DIRECTRICE GÉNÉRALE DE NEOMA<br />

Julien Manteau<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE NEOMA<br />

« L’expérience étudiante est au cœur de notre plan stratégique »<br />

Si la dimension académique reste<br />

prépondérante dans un cursus, tout<br />

ce qui la complète au sens large,<br />

« l’expérience étudiante », revêt une<br />

importance de plus en plus cruciale. Le<br />

ressenti global des étudiants c’est ce<br />

qui fera leur attachement à leur école.<br />

Un sujet que la directrice générale<br />

de Neoma, Delphine Manceau, et<br />

son directeur général adjoint, Julien<br />

Manteau, prennent particulièrement à<br />

cœur.<br />

Olivier Rollot : « L’expérience étudiante »<br />

revêt de de plus en plus d’importance dans<br />

les écoles de management. Qu’est-ce que<br />

cela signifie pour Neoma ?<br />

Delphine Manceau : L’expérience étudiante est au<br />

cœur de notre plan stratégique 2027 « Engage for the<br />

Future ». S’engager pour le futur, c’est notamment donner<br />

à nos étudiants les clefs pour devenir des acteurs<br />

des transformations en cours dans la société et dans<br />

les entreprises. Nous pensons à Neoma qu’une des<br />

façons de leur donner ces clefs consiste à leur faire<br />

vivre des expériences riches et variées, sur le terrain,<br />

à l’international, en se confrontant à des situations<br />

inattendues et à des interlocuteurs qui ne pensent<br />

pas et n’agissent pas comme eux.<br />

Au global, c’est tout un processus de transformation<br />

de nos étudiants que nous mettons en œuvre via les<br />

différents expériences et parcours que nous leur<br />

proposons. Une transformation presque holistique<br />

dans leur compréhension du monde, à un moment-clé<br />

de leur vie où ils évoluent à toute vitesse. Pour Neoma,<br />

l’expérience étudiante c’est s’engager pour les étudiants<br />

dans toutes les dimensions de leur évolution, au-delà<br />

du seul parcours académique. C’est s’engager avec<br />

eux dans un parcours de vie.<br />

Julien Manteau : Dans un tel contexte, un de nos<br />

enjeux clef est de réussir à mettre les étudiants dans<br />

l’action, pour qu’ils vivent pleinement ces expériences<br />

enrichissantes et en apprennent davantage sur euxmêmes.<br />

Ce qui implique pour eux de sortir de leur zone<br />

de confort, d’accepter une part d’inconnu, car on ne<br />

sait jamais complètement ce qu’on va retirer d’une expérience<br />

avant de l’avoir vécue. De nombreux étudiants<br />

disent qu’ils veulent être acteurs de leur formation. A<br />

Neoma, nous leur donnons effectivement les moyens<br />

d’expérimenter de nouvelles manières d’apprendre et<br />

de s’engager grâce à différents dispositifs.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Par exemple, « NEOMACT » est un parcours mettant les<br />

étudiants dans l’action sur les enjeux environnementaux,<br />

sociaux et sociétaux et qui leur permet par exemple<br />

de choisir un projet à impact dans lequel s’investir. Cet<br />

engagement est ensuite reconnu par des crédits ECTS.<br />

Autre exemple, notre « PEA » (Parcours Entrepreneuriat<br />

et Associations) leur permet de se consacrer à un<br />

projet concret, artistique, sportif, etc.<br />

O.R. : De nombreuses écoles dont NEOMA se<br />

disent « student centric ». Qu’est-ce que cela<br />

veut dire ?<br />

D. M : Notre mot d’ordre est de mettre les étudiants<br />

au cœur de toutes nos décisions stratégiques et opérationnelles,<br />

dans tous les services de l’école. Quand<br />

je dis cela, je pense autant aux services de « front<br />

office » qu’aux services de « back office », qui ont bien<br />

plus souvent qu’on ne le pense des impacts directs sur<br />

l’expérience étudiante.<br />

J. M : Cela nous a amené à clarifier notre rôle auprès<br />

des étudiants, qui n’est pas d’obéir à leurs demandes en<br />

toutes circonstances, mais bien de concevoir pour eux<br />

une expérience formatrice et épanouissante. Prenons<br />

l’exemple des emplois du temps : ils sont conçus par des<br />

équipes qui ne sont pas forcément en contact direct<br />

pour les étudiants, mais ils sont bien un point clef de<br />

leur expérience, et ils concentrent beaucoup d’attentes.<br />

Nous nous sommes donc demandé ce qu’était un emploi<br />

du temps « student centric ». Avoir ses cours concentrés<br />

sur 3 jours peut être le souhait de certains étudiants<br />

pour repartir dans leur famille dès que possible, mais<br />

ce n’est pas une pratique « student centric » au sens<br />

où cela risque de pénaliser la vie de campus et la vie<br />

associative. Il faut donc des emplois du temps favorable<br />

à la vie de campus, pensés autour de l’expérience<br />

académique et non académique.<br />

David Morgenti<br />

O. R : Neoma investit dans de nouveaux<br />

campus, il y a deux ans à Paris et bientôt<br />

à Reims. Comment les concevez-vous<br />

pour mieux répondre aux attentes de vos<br />

étudiants ?<br />

D. M : A Reims, tout le projet a été conçu autour de ce<br />

que nous appelons la « ruche » et qui sera le cœur de<br />

la vie étudiante. Un lieu de vie animé et studieux à la<br />

fois, où l’on crée la rencontre entre étudiants et avec<br />

tous les services de l’école. Les lieux sont essentiels<br />

pour créer une ambiance, un climat interne, et de la<br />

sérendipité. Nous avons également mené une réflexion<br />

sur des lieux éphémères qui verront le jour dans ce<br />

forum central, en fonction de l’actualité de chaque<br />

moment de l’année.<br />

Ce forum / agora sera également tourné vers la ville<br />

de Reims au sein d’un nouveau quartier en plein développement.<br />

Nous pourrons accueillir des événements<br />

extérieurs à l’école au sein d’un amphithéâtre de 750<br />

places que l’on peut diviser en plusieurs salles en fonction<br />

des besoins. Nous allons donc créer un campus<br />

ouvert vers la cité. Pour cela, nous travaillons avec<br />

un cabinet d’architecte qui a fait des projets dans le<br />

monde entier et connait bien l’enseignement supérieur.<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Neoma donne la parole<br />

à ses étudiants dans<br />

un nouveau podcast<br />

David Morgenti<br />

O. R : Que vous apporté l’expérience de la<br />

création de votre campus parisien pour<br />

concevoir ce nouveau campus ? Je rappelle<br />

qu’à Paris, vous vous êtes installé dans un<br />

bâtiment de bureaux préexistant alors qu’à<br />

Reims votre bâtiment sera dès le début dédié<br />

à l’enseignement.<br />

D. M : A Paris, nous avons acheté un bâtiment de<br />

bureaux et nous l’avons complètement transformé, ce<br />

qui était possible puisqu’il s’agissait de « plateaux » très<br />

modulaires. Quand nous avons travaillé sur le projet,<br />

avant la pandémie, nous avons raisonné en fonction<br />

des usages et imaginé des lieux pour chaque type<br />

d’usage. Depuis deux ans que nous avons emménagé,<br />

nous confrontons l’intention avec la réalité : comment<br />

les étudiants, les professeurs, les équipes se sont-ils<br />

appropriés les espaces, et y vivent-ils / travaillent-ils<br />

comme nous l’avions imaginé ? C’est passionnant à<br />

observer. Il s’avère que 90% des lieux ont trouvé leur<br />

usage, en général tel que nous l’avions prévu mais<br />

parfois d’une autre manière. Les murs inscriptibles<br />

fonctionnent très bien.<br />

Nous avons beaucoup insisté sur la création d’espaces<br />

de co-working très modulaires, de même que<br />

notre auditorium. Nous ne voulions surtout pas d’un<br />

amphithéâtre qui ne servirait que deux heures par<br />

semaine. Tout est très modulable. Mais les salles de<br />

créativité, par exemple, sont devenues des espaces de<br />

coworking étudiants, ils les utilisent bien au-delà des<br />

cours. De même, ils déjeunent en dehors de la cafétaria,<br />

dissociant moins les usages et les moments de la<br />

journée que nous ne l’avions pensé. L’escalier devient<br />

un espace d’exposition des œuvres d’art de certains<br />

étudiants… Bref, les choses évoluent en permanence.<br />

Nous utilisons ces enseignements pour concevoir le futur<br />

campus de Reims. Nous avons d’ailleurs embauché une<br />

architecte qui avait travaillé sur le projet parisien pour<br />

capitaliser pleinement sur cette première expérience.<br />

O. R : La bonne santé de vos étudiants est<br />

un autre point d’attention crucial pour vous.<br />

Comment êtes-vous organisés ?<br />

J. M : Dès 2017, nous avions créé un pôle Wellness qui<br />

apporte notamment des réponses à la question clef<br />

« comment gérer sa vie en tant que jeune adulte autonome<br />

». Il s’agit d’apprendre à gérer son temps, son sommeil,<br />

de réfléchir à ses habitudes alimentaires... Toute une<br />

semaine « wellness » est dédiée à cet apprentissage<br />

quelques semaines après leur entrée à l’école. L’enjeu<br />

est de les accompagner avec bienveillance pour qu’ils<br />

deviennent pleinement autonomes, apprennent à s’organiser,<br />

et prennent leur envol.<br />

L’expérience étudiante est<br />

au cœur du projet de Neoma<br />

qui le prouve en donnant<br />

la parole à ses étudiants<br />

dans un nouveau podcast<br />

intitulé Raides Dingues.<br />

Pendant ses études à<br />

Neoma. Axelle, présidente<br />

du Top Eight a organisé le<br />

tournoi de rugby du même<br />

nom ; Félix raconte le choc<br />

culturel vécu lors<br />

d’un échange académique à<br />

Taïwan ; Louis, président du<br />

Bureau des Arts, est revenu<br />

du Trophée des Arts avec de<br />

nombreux prix, Joanna, viceprésidente<br />

de l’association<br />

Humani, est partie un mois<br />

au Pérou dans un camp<br />

pour jeunes délinquants…<br />

Les épisodes, d’une durée<br />

moyenne de 17 minutes,<br />

plongent ainsi les auditeurs<br />

au cœur des expériences<br />

des étudiants. Ils sont<br />

accessibles sur toutes les<br />

principales plateformes<br />

de streaming audio, ainsi<br />

que sur la page PODCAST<br />

du site web de Neoma. La<br />

série est diffusée chaque<br />

mercredi, tous les 15 jours.<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

C’est particulièrement important lorsqu’il s’agit de partir<br />

à l’international : cela peut être une expérience impressionnante<br />

a priori, source d’anxiété, c’est donc à nous<br />

de les préparer au mieux pour qu’ils osent l’envisager<br />

et qu’ils en tirent ensuite le maximum de bénéfices.<br />

Le service wellness aborde aussi des sujets graves,<br />

la dépression, la prévention des addictions ou encore<br />

les violences sexuelles et sexistes (VSS).<br />

O.R : Justement, que faites-vous pour lutter<br />

contre les VSS ?<br />

D. M : C’est un combat sur lequel Neoma est fermement<br />

engagée et j’y suis personnellement très<br />

sensible. Notre politique en la matière est très claire,<br />

je le dis d’ailleurs aux nouveaux étudiants dès l’amphi<br />

de rentrée : tolérance zéro sur ces sujets. Notre action<br />

se structure en trois axes : la prévention, l’accompagnement<br />

et la sanction. Nous avons par exemple mis<br />

en place de nombreux dispositifs de sensibilisation et<br />

d’accompagnement pour lutter contre ce fléau, avec<br />

des organismes spécialisés et avec nos associations<br />

étudiantes, qui se sont fortement emparées de ces<br />

sujets. Une cellule de veille et d’écoute, avec une offre<br />

de suivi psychologique, est aussi à la disposition des<br />

étudiants sur l’ensemble de nos campus.<br />

O.R : Comment les situations de handicap<br />

sont-elles prises en compte ?<br />

D. M : Un référent Handicap est présent sur chaque<br />

campus. Il est à l’écoute des étudiants qui vivent avec<br />

un handicap, permanent ou passager, pour leur proposer<br />

un accompagnement personnalisé, comme des<br />

aménagements en cours ou lors des examens, ou des<br />

équipements spécifiques.<br />

J. M : Nous travaillons aussi avec les associations<br />

étudiantes qui organisent des événements de sensibilisation<br />

comme des parcours en fauteuil roulant ou des<br />

dîners dans le noir par exemple. Nos étudiants ont aussi<br />

la possibilité de suivre la formation « Handimanager »<br />

pour apprendre à mieux intégrer les personnes en<br />

situation de handicap au sein des entreprises.<br />

O. R : Plus globalement : comment mesurezvous<br />

la satisfaction de vos étudiants ?<br />

D. M : Il y a cinq ans nous avons lancé une grande enquête<br />

de satisfaction annuelle auprès de nos étudiants<br />

sur l’intégralité de leur parcours au sein de Neoma. Cela<br />

va donc au-delà des traditionnelles enquêtes sur les<br />

cours pour aborder tous les sujets : l’accompagnement<br />

professionnel, l’expérience internationale, le campus,<br />

les équipements, les pratiques de l’école en matière de<br />

transition sociale et environnementale, les examens…<br />

Nous en sortons un baromètre annuel et des verbatim<br />

très détaillés sur leur expérience d’étudiants que nous<br />

complétons par des focus groupes.<br />

Le nouveau campus de<br />

Reims de Neoma ouvrira<br />

ses portes à la rentrée 2025<br />

David Morgenti<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

6 E ÉDITION DU CONTINUUM CPGE-GE<br />

Comment assurer<br />

la relance des classes<br />

préparatoires ECG ?<br />

Membres du conseil d’administration de l’APHEC, staff<br />

des Grandes écoles et étudiants issus de CPGE se sont<br />

réunis à l’occasion de la 6e édition du Continuum CPGE-<br />

GE qui a eu lieu le 13 octobre dernier à Excelia Business<br />

School, campus de La Rochelle. Au programme : une<br />

réflexion renouvelée sur l’avenir des classes préparatoires<br />

économiques et commerciales générales (ECG).<br />

xxxx<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

La journée a débuté avec une série<br />

de discours d’accueil d’Alain<br />

Joyeux, président de l’APHEC,<br />

de Bruno Neil, directeur général<br />

d’Excelia Group et Olivier Rollot,<br />

directeur exécutif d’HEADway Advisory.<br />

Alain Joyeux a rappelé que les CPGE<br />

« n’étaient pas une exception française »,<br />

c’est une particularité mais il « existe<br />

dans de nombreux pays des formations<br />

préparatoires aux grandes écoles ».<br />

Tamym Abdessemed, directeur adjoint<br />

du Excelia et dean d’Excelia Business<br />

School a ensuite réaffirmé l’engagement<br />

d’Excelia Business School en faveur<br />

des CPGE qui sont « essentielles pour<br />

la diversité de la pensée, la diversité<br />

des trajectoires ». Après que Sébastien<br />

Vivier-Lirimont, le fondateur et président<br />

d’HEADway Advisory, ait présenté les<br />

modalités de travail de la journée, Alice<br />

Guilhon, la présidente de la Conférence<br />

des directeurs des écoles françaises<br />

de management (Cdefm) et directrice<br />

générale de Skema, est intervenue à<br />

distance pour présenter les initiatives<br />

que va prendre la conférence dans les<br />

semaines à venir pour promouvoir la<br />

filière CPGE/GE. Une campagne de communication<br />

fondée sur une étude menée<br />

par une consultante qui l’a présentée,<br />

également à distance afin de contribuer<br />

aux débats de la journée.<br />

Comme à l’accoutumée, la journée Continuum<br />

CPGE-GE se déroulait ensuite en<br />

deux parties :<br />

une matinée « hackathon » dédiée à la<br />

réflexion avec des ateliers regroupant<br />

étudiants, professeurs de l’APHEC et<br />

membres des écoles ;<br />

une après-midi tourné vers la discussion<br />

avec un débat sur le thème « <strong>Prépas</strong><br />

ECG : La relance »<br />

LA MATINEE HACKATHON<br />

Les participants avaient deux heures pour<br />

réfléchir à 8 thématiques en relations<br />

avec le fil rouge de la journée. L’objectif<br />

pour chaque thème était de dégager des<br />

actions à mettre en place pour favoriser<br />

la relance des recrutements.<br />

Voici un résumé des conclusions qui<br />

ont été présentées pour chaque atelier<br />

(chaun étant animé par un professeur<br />

d’Excelia BS) :<br />

Animé par Olivier Rollot<br />

pour HEADway Advisory<br />

le débat réunissait Tamym<br />

Abdessemed, Directeur<br />

adjoint Excelia & Dean<br />

d’Excelia Business School,<br />

Joël Bianco, président de<br />

l’APLCPGE et proviseur<br />

du Lycée Louis-le-Grand,<br />

Caroline Hermet, Directrice<br />

Master Grande Ecole et<br />

MSc Excelia Business<br />

School, Alain Joyeux,<br />

Président de l’APHEC<br />

Et Benoît Serre, Viceprésident<br />

délégué de<br />

l’ANDRH, Président du<br />

Comité d’orientation<br />

stratégique d’Excelia<br />

Excelia BS<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Excelia BS<br />

Atelier <strong>n°</strong>1 : « Quelles sont les actions<br />

de communication à mener dans<br />

les lycées pour mieux valoriser les<br />

classes préparatoires (messages<br />

clés, canaux etc.) ? »<br />

L’atelier, animé par Salomée Ruel, professeure<br />

de supply chain management,<br />

a permis de dégager 5 mesures à mettre<br />

en place pour mieux communiquer auprès<br />

des lycéens :<br />

• Expliquer aux lycéens dès la seconde<br />

et à leurs parents les avantages de<br />

la classe préparatoire : les soft skills<br />

développés, les différentes filières possibles,<br />

les débouchés. Ces présentations<br />

pourraient être faites par des élèves<br />

de CPGE.<br />

• Communiquer directement auprès<br />

des professeurs de lycées en leur<br />

communiquant des informations sur<br />

les classes préparatoires afin qu’ils ne<br />

découragent pas les élèves avec des<br />

idées reçues.<br />

• Mener des campagnes de communication<br />

sur les réseaux sociaux (YouTube,<br />

TikTok et Instagram) : témoignages vidéo<br />

et podcasts d’anciens élèves de prépa<br />

(par Major Prépa, l’Etudiant, Thotis,<br />

influenceurs ayant fait une prépa) pour<br />

démonter les stéréotypes sur la prépa.<br />

• Parrainage entre lycéens et élèves<br />

de prépas.<br />

• Favoriser les JPO dans les classes<br />

préparatoires voir des journées d’immersion<br />

pour les élèves de terminale<br />

Sous la conduite de<br />

professeurs d’Excelia des<br />

équipes mixtes (professeurs<br />

de classes prépas, directeurs<br />

de PGE et étudiants) ont<br />

travaillé une grande partie<br />

de la matinée dans huit<br />

ateliers thématiques.<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Atelier <strong>n°</strong>2 : « Quels outils les business<br />

schools peuvent-elles fournir aux<br />

CPGE pour favoriser le continuum ?<br />

(Capsules vidéo, hackathon, business<br />

game etc.) »<br />

Cet atelier, qui était animé par Valérie<br />

Fernandes, doyenne de la faculté et<br />

professeure de Supply Chain Management,<br />

Supply Chain et Développement<br />

Durable, propose 7 outils pour favoriser<br />

le continuum :<br />

Des outils que les business schools peuvent-elles fournir<br />

aux CPGE pour favoriser le continuum<br />

THEME OUTILS CONTENU / OBJECTIFS<br />

Partage / projection<br />

Capsules vidéo<br />

Création d’une plateforme digitale<br />

d’échanges entre étudiants d’écoles<br />

de management et de classes prépa<br />

Présenter des parcours et des<br />

témoignages étudiants des<br />

business schools et alumni<br />

Donner du sens aux enseignements<br />

de classe prépa<br />

Immersion extra curriculaire Sur le modèle de « vis ma vie »<br />

Communiquer sur les statistiques des<br />

diplômés ayant fait une classe prépa<br />

Incarner la réussite spécifique pour<br />

maintenir la motivation en première année<br />

Pédagogie/construction parcours<br />

Optimisation de la transition<br />

entre CPGE et GE<br />

Création de Business Game commun<br />

aux étudiants de BS et ceux de prépas<br />

Co-animation de cours entre<br />

professeurs CPGE/GE<br />

Immersion dans un cours de GE<br />

Création d’un parcours dédié d’un<br />

mois pour les étudiants de CPGE<br />

une fois arrivés en grande école<br />

Lancée une étude récurrente<br />

auprès des étudiants issus de<br />

prépa en fin de pré-master<br />

Simulation gestion entreprise/lien entre<br />

enseignements prépas et ceux des BS<br />

Pour faire le lien entre les matières<br />

(ex: data, géopolitique, droit, finance …)<br />

Donner du sens, cohérence<br />

Permettre une meilleure adaptation<br />

au sein de chaque PGE<br />

Mesurer et évaluer la qualité et<br />

la pertinence du continuum<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Atelier <strong>n°</strong>3 : « Comment ouvrir les<br />

CPGE à d’autres types de parcours<br />

et de profils (sportifs de haut niveau,<br />

musiciens, personnes en situation de<br />

handicap) ? »<br />

Le thème de cet atelier a « donné du fil à<br />

retordre » à son animateur, Jean-Pierre<br />

Dumazert, directeur du Pôle académique<br />

RH et Management Excelia Business<br />

School et aux participants. L’équipe a<br />

déjà souhaité poser le sens général des<br />

réflexions en 3 thèmes avant d’aboutir à<br />

une question ouverte :<br />

La vision d’un continuum harmonisé<br />

Produire à la fois une harmonisation des<br />

contenus entre les CPGE et les grandes<br />

écoles : la question des matières, la question<br />

du temps passé sur une semaine, les<br />

thèmes abordés en cours avec intensité<br />

et le retour de ces mêmes thèmes plus<br />

tard en cursus supérieur.<br />

L’architecture entre temps et compétences<br />

De quelle(s) façon(s) mieux associer l’investissement<br />

en temps avec les compétences<br />

développées, et pas seulement<br />

les connaissances ? Nous avons évoqué<br />

l’idée qu’une classe Prépa apporte également<br />

des compétences « cachées » qui<br />

ne sont pas forcément et directement<br />

liées aux connaissances (ou aux blocs<br />

de compétences).<br />

« Cachées » dans le sens où nous pourrions<br />

mieux en parler, les expliquer, mieux<br />

communiquer dessus, etc.<br />

La question de la charge de travail<br />

et de la compétition entre les<br />

personnes<br />

Il y a une dimension élitiste, laquelle génère<br />

forcément une compétition entre les<br />

étudiants en CPGE : produire des efforts<br />

importants, se différencier, accepter de<br />

mettre beaucoup de choses de côté pour<br />

réussir au mieux, atteindre finalement un<br />

objectif très sélectif.<br />

Doit-on envisager d’autres critères d’évaluation<br />

en 1 ère et 2 ème année ?<br />

Et si oui, quelle part donner à certaines<br />

choses plutôt qu’à d’autres ? Et pourquoi ?<br />

Si on bouge des paramètres, comment<br />

maintenir ou produire de l’égalité<br />

Tamym Abdessemed,<br />

Directeur adjoint Excelia<br />

& Dean d’Excelia<br />

Business School<br />

Excelia BS<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

entre les personnes dans un système<br />

compétitif ?<br />

Une fois ses positions prises, quels<br />

parcours pour quels profils ? Les profils<br />

proposés ont posé plus de questions<br />

que de réponses mais cela soulève la<br />

difficulté d’adapter le parcours de CPGE<br />

aux parcours spécifiques.<br />

Sportif de haut niveau<br />

• Et pourquoi sportif « tout court » ?<br />

• Concilier la priorité donnée au sport<br />

avec celle attendue en CPGE ?<br />

• Evoluer sur deux rythmes intensifs en<br />

même temps ?<br />

• Réussir en CPGE sans perdre sur le plan<br />

de la performance sportive ?<br />

• Réussir à équilibrer deux calendriers<br />

(entrainement sportif et CPGE) ?<br />

Musiciens<br />

• Concilier la priorité donnée à la musique<br />

avec celle attendue en CPGE ?<br />

• Garder son niveau « Conservatoire »<br />

avec un temps réduit de travail musical<br />

par jour (30 minutes, 1 heure ou plus ?)<br />

• Associer l’excellence de la musique<br />

(haut niveau seulement ?) avec celle<br />

de la CPGE et des débouchés qu’elle<br />

propose ?<br />

Personnes en situation de handicap<br />

• Peut-être un manque d’information et de<br />

préparation en amont : lycée, démarches<br />

MDPH, incidences du handicap sur les<br />

modes de vie (transports, logement, aide<br />

pour les actes de la vie quotidienne…).<br />

• Faire connaître les aménagements ou<br />

les aides nécessaires (supports de<br />

cours sur ordinateur, transcription en<br />

braille, temps supplémentaire…)<br />

• PAI (projet d’accueil individualisé) prolongé<br />

du lycée à la CPGE<br />

D’autres parcours possibles ? (Par<br />

exemple le jeu d’échecs)<br />

Atelier <strong>n°</strong>4 : « Comment simplifier<br />

les concours ou les individualiser<br />

en donnant par exemple une place<br />

plus importante à la discipline de<br />

prédilection du candidat ? »<br />

Cet atelier, animé par Jamila Abaida,<br />

professeure en ressources humaines,<br />

part d’un postulat : par définition, un<br />

concours n’est pas simple.<br />

3 actions sont proposées pour répondre<br />

à la problématique :<br />

• Proposer aux écoles de faire des groupements<br />

d’épreuves pour simplifier les<br />

démarches des étudiants. Cela permet<br />

notamment d’épargner un cout financier<br />

trop important aux étudiants et à leurs<br />

familles.<br />

• Ajouter des spécialités ou options<br />

pour les étudiants de prépas lors<br />

des concours. Soit un tronc commun<br />

d’épreuves + 1 ou 2 spécialités à présenter<br />

lors du concours<br />

• Renommer la BCE (Banque Commune<br />

d’épreuve) en BEC – Banque d’épreuve<br />

commune<br />

Atelier <strong>n°</strong>5 : « Faut-il faire évoluer les<br />

oraux pour les rendre plus attractifs<br />

pour les candidats comme pour les<br />

jurys ? »<br />

Cet atelier a été animé par Fatiha<br />

Naoui-Outini, professeure au sein du<br />

pôle Supply Chain, Purchasing & Project<br />

Management.<br />

L’idée générale de l’équipe est de<br />

dépoussiérer l’entretien oral en<br />

permettant au candidat de davantage<br />

mettre en avant ses points forts. Cela<br />

repose sur 3 propositions :<br />

• Déformater l’entretien<br />

• Concevoir les entretiens en fonction<br />

des profils recherchés et de l’identité<br />

de l’école<br />

• Mutualisation les oraux de langues par<br />

régions et supprimer l’étape de synthèse<br />

en langues.<br />

Ces 3 propositions ont des avantages à<br />

la fois pour les étudiants et pour les jurys.<br />

Pour les étudiants :<br />

• Apprendre à choisir son école en<br />

fonction de ses projets et de sa<br />

personnalité et pas en fonction du<br />

classement.<br />

• Plus de temps réservé à la discussion<br />

(pour les langues)<br />

Pour le jury :<br />

• Authenticité<br />

• Diversité<br />

• Individualité<br />

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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Atelier <strong>n°</strong>6 : « Comment peut-on<br />

rapprocher les CPGE du monde de<br />

l’entreprise pour mieux les différencier<br />

des années lycée, faut-il systématiser<br />

les stages en fin de première année ? »<br />

L’atelier, mené par Tarik Saikouk, professeur<br />

de Lean Supply Chain Management,<br />

Business Supply Chain, Excellence<br />

Opérationnelle, a souhaité répondre à la<br />

problématique en 3 points :<br />

1. Des points positifs …<br />

• Permettre à l’étudiant de s’évader d’un<br />

système académique très prenant.<br />

• Donner l’opportunité aux étudiants<br />

d’avoir une meilleure connaissance de<br />

soi, leur permettre de mieux se définir<br />

en tant que personne<br />

• Le stage est la première validation de<br />

son souhait de formation, il permet aux<br />

étudiants d’avoir un avis plus concret<br />

sur ce qu’ils souhaitent faire plus tard.<br />

• Permet aux étudiants de se confronter<br />

au réel, et de se confronter à la difficulté<br />

de trouver un stage.<br />

2. … qui s’opposent à de nombreux<br />

freins …<br />

• Risque de perte de l’esprit de la classe<br />

préparatoire (et donc perte des étudiants<br />

qui aujourd’hui intègrent des<br />

classes préparatoires).<br />

• Il y a un réel risque de reproduction<br />

d’inégalités (du fait des réseaux)<br />

• La concurrence est d’ores et déjà très<br />

rude dans le milieu des stages (il y a déjà<br />

beaucoup d’étudiants qui demandent des<br />

stages ce qui questionne la faisabilité<br />

de l’implantation d’un stage obligatoire).<br />

• Problème des localisations des classes<br />

préparatoires (trouver un stage à Paris<br />

est beaucoup plus facile que de trouver<br />

un stage à Tulle).<br />

• Il y a le risque que le stage soit un stage<br />

inintéressant (stage photocopie) et qui<br />

deviennent contreproductif (considéré<br />

comme une perte de temps…).<br />

• Il semble difficile de trouver le bon timing<br />

stage difficile en milieu d’année à cause<br />

d’un programme très lourd, ou pendant<br />

les vacances.<br />

3. … nécessitant un élargissement<br />

de la question<br />

• Trouver des alternatives au stage :<br />

mission plutôt que stage ? Question<br />

surtout de la faisabilité (service citoyen,<br />

job étudiant…)<br />

• Faire venir les entreprises pour proposer<br />

des « séminaires » immersifs ?<br />

(Créativité, immersion, modélisation<br />

mathématique…).<br />

• Besoin d’encadrer cette mission/stage<br />

pour garantir le cadre du stage<br />

La grande problématique étant : stage<br />

obligatoire ou pas ? Ou alors mission<br />

obligatoire ?<br />

Atelier <strong>n°</strong>7 : « Sur le modèle des TIPE<br />

les élèves de classes préparatoires<br />

pourraient-ils présenter des travaux<br />

au cours de la 1ère année de CPGE. Par<br />

exemple sur la transition écologique.<br />

Mais est-ce souhaitable et comment<br />

les évaluer ? »<br />

Philippe Schafer, professeur au sein du<br />

pôle stratégie et animateur de cet atelier<br />

et son équipe proposent d’introduire le<br />

PIGE soit la « Préparation Interdisciplinaire<br />

Groupée aux Entretiens » en rapport avec<br />

les objectifs de développement durable<br />

(ODD) de l’Onu.<br />

Le PIGE permet de rendre concret la<br />

dimension du travail collectif dès la classe<br />

préparatoire pour un meilleur continuum<br />

en instaurant un projet de travail collectif<br />

dès la première année sur la thématique<br />

du RSE.<br />

Atelier <strong>n°</strong>8 : « Peut-on proposer des<br />

éléments de différenciation pour les<br />

élèves issus de classes préparatoires<br />

une fois en Grande école ? »<br />

Ce groupe, mené par Gwenaelle Jamesse,<br />

Directrice Pôle Humanités & Sciences<br />

Sociales, propose 6 solutions pour répondre<br />

à la problématique :<br />

1. Proposer des parcours destinés uniquement<br />

aux élèves issus des classes<br />

préparatoires.<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Excelia BS<br />

2. Après l’intégration des élèves issus<br />

des classes préparatoires, la 3ème année<br />

pourrait être diplômante (A débattre).<br />

3. Réimplémenter des modules typés<br />

« prépas » dans les maquettes (module de<br />

sciences humaines et sciences sociales).<br />

• Création de double diplôme.<br />

• Conduite vers un parcours doctoral.<br />

4. Renforcement des compétences<br />

« entreprise » avec des accompagnements<br />

pour la recherche de stage, pour<br />

le marketing de soi.<br />

5. Obligation de césure pour les élèves<br />

issus des classes préparatoires.<br />

6. Admission parallèle uniquement en M1.<br />

TABLE RONDE : « CLASSES<br />

PREPARATOIRES : LA RELANCE »<br />

Sous la direction d’Olivier Rollot le débat<br />

de l’après-midi a réuni :<br />

• Tamym Abdessemed, Directeur adjoint<br />

Excelia & Dean d’Excelia Business<br />

School<br />

• Joël Bianco, président de l’APLCPGE<br />

(Association des proviseurs de lycées<br />

à classes préparatoires aux grandes<br />

écoles) et proviseur du Lycée Louisle-Grand<br />

• Caroline Hermet, Directrice Master<br />

Grande Ecole et MSc Excelia Business<br />

School<br />

• Alain Joyeux, Président de l’APHEC<br />

• Benoît Serre, Vice-président délégué de<br />

l’ANDRH, Président du Comité D’orientation<br />

Stratégique d’Excelia<br />

Si les CPGE sont depuis longtemps un<br />

passage presque incontournable pour<br />

les étudiants français aspirant à intégrer<br />

les plus prestigieuses Grandes Écoles<br />

de management, le débat a porté sur la<br />

pertinence de ce modèle éducatif dans un<br />

monde du travail en constante évolution.<br />

Redondance dans le contenu : Il est<br />

apparu que de nombreux étudiants en<br />

CPGE ont noté une redite entre les pro-<br />

Bruno Neil, directeur général<br />

du Groupe Excelia, accueille<br />

les participants au colloque<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

grammes de CPGE et ceux proposés dans<br />

les Grandes Écoles. Cette observation<br />

a conduit à des discussions sur la nécessité<br />

de qualifier davantage les CPGE<br />

pour les distinguer des programmes de<br />

Grandes Écoles.<br />

Qualités des CPGE : Malgré ces questions,<br />

il est important de noter que les<br />

CPGE sont largement saluées pour leur<br />

environnement stimulant, leur enseignement<br />

de qualité, les relations étroites entre<br />

les étudiants et les professeurs, ainsi que<br />

la diversité des accompagnements. Pour<br />

Joël Bianco, la classe préparatoire c’est<br />

« être bien entouré ». Les professeurs<br />

sont en communication permanentes<br />

avec les étudiants.<br />

Changements dans le monde du<br />

travail : Selon Benoît Serre, l’une des<br />

réflexions essentielles qui ont émergé<br />

est que les étudiants d’aujourd’hui sont<br />

plus enclins à changer de carrière, et la<br />

stabilité de l’emploi n’est plus leur priorité.<br />

La perspective d’obtenir un poste<br />

de manager ou de chef a également<br />

perdu de son attrait. De leurs côtés,<br />

les entreprises recherchent désormais<br />

des compétences, y compris les «soft<br />

skills», en plus des connaissances techniques.<br />

Les modèles de formation pour<br />

les futurs managers devront s’adapter à<br />

ces besoins changeants. « Il est normal<br />

que les modèles de préparation des<br />

managers de demain s’interrogent pour<br />

savoir si leur modèle qui est certes efficace<br />

depuis 40 ans sera efficace pour<br />

les 40 prochaines années ! (C’est tout<br />

ce que demandent les entreprises aux<br />

pédagogues, aux patrons des prépa et<br />

aux grandes écoles) » - Benoît Serre<br />

Changements dans l’éducation : Avec<br />

la récente réforme du baccalauréat et<br />

la montée des programmes Bachelors,<br />

des questions se posent sur l’avenir<br />

des CPGE. Selon Alain Joyeux, « Les<br />

bachelors forment des techniciens.<br />

En entreprise, nous avons besoin de<br />

prendre en considération des données<br />

culturels, philosophique, géopolitique<br />

etc. et les Bachelors n’apporte pas ceci<br />

contrairement aux prépas… La société<br />

a besoin de gens qui réfléchissent et les<br />

classes préparatoires répondent à cette<br />

nécessité. Pour autant cela ne signifie<br />

pas qu’elles doivent rester figées ».<br />

Réputation des écoles françaises<br />

à l’international : Les grandes écoles<br />

françaises jouissent toujours d’une réputation<br />

solide à l’échelle internationale,<br />

bien que les diplômes français soient<br />

souvent perçus comme moins flexibles<br />

que ceux d’autres pays, notamment ceux<br />

des États-Unis.<br />

Quid du concours : Selon Caroline<br />

Hermet, nous pouvons faire évoluer le<br />

concours et le contenant également<br />

(cours classique, une partie expérientielle)<br />

qui peut être intégré dans le cursus. Nous<br />

pouvons aller vers d’autres modèles sans<br />

dégrader l’ADN de la classe préparatoire<br />

car l’important c’est d’avoir des modalités<br />

d’apprentissage qui correspondent<br />

vraiment à une partie des jeunes. « Il faut<br />

proposer plusieurs modes d’apprentissage,<br />

d’élévation, d’aboutissement<br />

personnels ! »<br />

En conclusion, ce débat montre que le<br />

modèle éducatif des CPGE est en mutation.<br />

Les participants se sont interrogés<br />

sur la pertinence de ces programmes à la<br />

lumière des besoins changeants des étudiants<br />

et des entreprises. L’enjeu majeur<br />

réside dans la transition des discussions<br />

vers des actions concrètes pour adapter<br />

ces programmes à l’évolution rapide du<br />

monde du travail.<br />

Le futur des CPGE en France est ainsi<br />

en question, et il incombe aux acteurs<br />

de l’éducation et des entreprises de<br />

collaborer pour relever ce défi et éclaircir<br />

l’avenir de cette composante importante<br />

du système éducatif français.<br />

Fanny Bole du Chomont<br />

24


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS EMPLOI<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Dans quelles entreprises<br />

les jeunes diplômés veulent<br />

travailler ?<br />

Démissions en cascade, absentéisme, refus de travailler dans des entreprises<br />

non engagées dans la transition environnementale, priorité donnée au bien être sur un marché<br />

de l’emploi porteur pour eux les jeunes générations imposent leurs codes.<br />

Pour répondre aux questions des<br />

entreprises Élodie Gentina, professeure<br />

à l’Iéseg, publie « Manager<br />

la Génération Z - Mieux<br />

appréhender les nouveaux comportements<br />

», aux éditions Dunod. De leur côté<br />

Mazars et l’EDHEC NewGen Talent auscultent<br />

dans leur rapport avec un secteur<br />

qui fut longtemps la voie royale des diplômés,<br />

l’audit, dans une étude intitulée<br />

« Mythes et réalités des métiers de l’audit<br />

». Mais qu’en disent les principaux<br />

intéressés ? La dernière enquête d’Universum<br />

sur les entreprises préférées des<br />

étudiants fait le point sur leurs attentes.<br />

Et un peu de réconfort pour ces grandes<br />

entreprises avec un article du Monde qui<br />

décrit Ces étudiants d’école de commerce<br />

qui fuient les « early start-up » : « On ne<br />

veut plus être pris pour des pigeons ».<br />

Quelles sont entreprises préférées<br />

des étudiants ?<br />

Cette question la cabinet Universum la<br />

pose chaque année et force est de constater<br />

que, du côté des étudiants en écoles de<br />

management, le classement privilégie depuis<br />

cinq ans les grandes entreprises du<br />

Luxe : LVMH, Hermès, L’Oréal Group<br />

et Chanel occupent quatre des cinq premières<br />

marches et seul Apple se mêle à<br />

ce groupe homogène. 7 ème Mercedes est la<br />

première entreprise industrielle en <strong>2023</strong>,<br />

10 ème JP Morgan la première banque juste<br />

devant BNP Paribas. Douzième KPMG<br />

est le premier cabinet d’audit et de conseil.<br />

Du côté des élèves ingénieurs la stabilité<br />

est également de mise avec un Airbus<br />

indétrônable depuis cinq ans auquel se<br />

joignent d’année en années Thalès, Safran<br />

Google, Apple et Dassault Aviation.<br />

Un classement très largement dominé<br />

par les entreprises industrielles puisqu’il<br />

faut remonter à la 32 ème place pour trouver<br />

la première banque, BNP Paribas, et<br />

la 37 ème un grand de l’audit et du conseil<br />

avec McKinsey.<br />

Des différences d’attraction fondamentales<br />

entre les profils puisque seuls Apple<br />

et Google captivent à la fois ingénieurs et<br />

managers quand Airbus passe de la première<br />

à la 18 ème place selon que l’on parle<br />

à l’une ou l’autre population.<br />

Des jeunes qui semblent en avoir un peu<br />

assez de la « start up nation » qu’on leur<br />

a tant vantée. Le Monde évoque une<br />

Les entreprises préférées des étudiants<br />

des grandes écoles en <strong>2023</strong> selon Universum<br />

« charge de travail trop lourde, absence<br />

d’avantages sociaux, manque d’encadrement…<br />

» et constate que « beaucoup<br />

de jeunes diplômés préfèrent rejoindre<br />

des plus grosses entreprises dans son<br />

article. Selon Aurélie Robertet, la directrice<br />

de la filiale française du cabinet<br />

d’études Universum, l’intérêt pour<br />

les start-up baisse pour la troisième année<br />

de suite : « En 2021, 22 % des jeunes<br />

diplômés des grandes écoles interrogés<br />

se disaient séduits par ces jeunes entre-<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS EMPLOI<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

prises novatrices. En <strong>2023</strong>, ils n’étaient<br />

plus que 16 %, les 84 % restants préférant<br />

une entreprise «mature» ». De quoi<br />

rassurer des grandes entreprises de plus<br />

en plus mobilisées pour offrir de bonnes<br />

conditions de travail et d’évolution professionnelle<br />

aux jeunes diplômés.<br />

Des auditeurs qui apprécient l’esprit de promo<br />

et les possibilités de télétravail<br />

L’audit est-il encore la vie royale ?<br />

Ce fut longtemps la voie royale pour les<br />

jeunes diplômés mais ses métiers sont<br />

« porteurs de nombreuses idées reçues<br />

qui peuvent freiner les jeunes diplômés<br />

et les jeunes talents à postuler aux offres<br />

d’emploi » analysent Mazars et l’EDHEC<br />

NewGen Talent Centre dans leur étude<br />

« Mythes et réalités des métiers de l’audit<br />

». Un étude menée auprès d’étudiants<br />

ou jeunes diplômés sans connaissance ni<br />

expérience des métiers de l’audit afin de<br />

mieux comprendre les perceptions des<br />

jeunes diplômés, notamment « négatives<br />

sur les métiers de l’audit ». Et pour pouvoir<br />

au mieux les démystifier, Mazars, en<br />

collaboration avec l’EDHEC, a comparé<br />

leurs réponses avec celles de jeunes diplômés<br />

salariés en audit (53% du panel).<br />

Si pour l’ensemble du panel (auditeurs et<br />

non auditeurs), les métiers de l’audit sont<br />

des métiers de prestige dans leur représentation<br />

(72% pour les auditeurs et 75% pour<br />

les non-auditeurs), et que les deux parties<br />

concèdent aussi que les métiers de l’audit<br />

sont stressants (<strong>76</strong>% pour les auditeurs et<br />

77% pour les non-auditeurs), sur l’aspect<br />

collaboratif du métier, la stabilité du métier<br />

sur le plan économique et les perspectives<br />

d’évolution, de grands écarts d’opinion<br />

se creusent :<br />

• 90% des auditeurs affirment que leur<br />

métier s’exerce en équipe pour 50% des<br />

jeunes talents non-salariés ;<br />

• 33% des talents non-salariés pensent que<br />

le métier d’auditeur est soumis aux aléas<br />

économiques alors que 88% des salariés<br />

de l’audit confirment, à l’inverse, que le<br />

métier d’auditeur est un métier stable ;<br />

• 88% des auditeurs déclarent que les métiers<br />

de l’audit ont de fortes perspectives<br />

d’évolution pour seulement 66%<br />

des jeunes talents non-salariés enclins<br />

à le penser,<br />

• seulement 24% des jeunes talents non-salariés<br />

de l’audit pensent que les auditeurs<br />

sont motivés par le collectif. 56% des salariés<br />

de l’audit affirment au contraire<br />

que les jeunes auditeurs en poste sont<br />

motivés par le collectif.<br />

« Bien loin de l’image parfois caricaturée<br />

du métier, l’auditeur en poste se<br />

décrit comme un apprenant, de terrain,<br />

bienveillant au profil généraliste et aux<br />

compétences managériales plus que techniques.<br />

Ainsi, les jeunes auditeurs en poste<br />

considèrent l’adaptabilité et l’esprit critique<br />

tout aussi importants que la capacité<br />

d’analyse et la rigueur pour réussir<br />

en audit alors que les étudiants imaginent<br />

volontiers le métier comme beaucoup<br />

plus technique », commente Manuelle<br />

Malot, Directrice Carrières et NewGen<br />

Talent Centre.<br />

Pour autant, plus de la moitié des auditeurs<br />

soulignent des différences dans la culture<br />

d’entreprise des différents cabinets d’audit.<br />

Ces disparités sont très importantes<br />

pour 26% des jeunes auditeurs en poste,<br />

et elles se limitent à quelques points pour<br />

32% d’entre eux. « Cet enseignement de<br />

l’étude démontre que le travail à opérer en<br />

matière de marque employeur ne doit pas<br />

concerner seulement le travail mené dans<br />

nos campagnes de recrutement. Il doit être<br />

une approche globale en matière d’expérience<br />

collaborateur pour offrir à chacun<br />

une expérience unique enrichissante<br />

et épanouissante », spécifie Mathilde Le<br />

Coz, DRH de Mazars. Parce que si 93%<br />

des auditeurs recommandent l’audit pour<br />

une première expérience, ils ne sont plus<br />

que 56% à le faire pour une suite de carrière<br />

et 32% pour une carrière complète.<br />

Comme manager la génération Z ?<br />

La question se posait déjà quand on parlait<br />

encore de la Génération Y ! Les entreprises<br />

expriment de plus en plus leur difficulté<br />

à comprendre, attirer et convaincre<br />

les jeunes talents issus de la génération Z,<br />

ces jeunes nés entre 1995 et 2016 qui représentent<br />

aujourd’hui près du tiers de<br />

la population mondiale. « Entre quête de<br />

sens et volonté d’un bien-être au travail<br />

supérieur à celle des générations précédentes,<br />

leurs aspirations sont régulièrement<br />

associées à de nombreux stéréotypes.<br />

On les dit idéalistes, engagés, en difficulté<br />

avec les règles et l’autorité, flexibles ou<br />

encore peu loyaux envers les entreprises.<br />

Une génération qui exprime des attentes<br />

et des préoccupations fortes (environnementales,<br />

écologiques, sociales…) très<br />

différentes des générations précédentes.<br />

De nombreuses entreprises ont ainsi du<br />

mal à comprendre, attirer et retenir ces<br />

jeunes talents », analyse Adrien Ledoux,<br />

co-fondateur et PDG de JobTeaser dans<br />

la préface de « Manager la Génération Z<br />

- Mieux appréhender les nouveaux comportements<br />

».<br />

« Face à de jeunes diplômés de plus en<br />

plus mobiles, friands de nouvelles expériences<br />

et qui ne craignent plus de démissionner,<br />

quels sont les leviers de fidélisation<br />

dont dispose l’entreprise<br />

? » interroge Élodie Gentina en montrant<br />

qu’ils ont « des comportements (de<br />

consommation) bien plus complexes qu’ils<br />

ne le laissent présager : ils ont des sources<br />

d’aspiration contradictoires (digitaux vs<br />

besoin de liens sociaux, rebelles vs disciplinés,<br />

zappeurs vous fidèles ou encore<br />

oubliés vs engagés). (…) C’est d’ailleurs<br />

à travers les pratiques de consommation<br />

et les activités culturelles que se crée une<br />

«identité générationnelle», construite en<br />

rupture avec les générations précédentes<br />

– X ou baby-boomers ».<br />

Sébastien Gémon<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Comment s’oriente-t-on<br />

aujourd’hui ?<br />

Le processus d’orientation des élèves du lycée à l’enseignement supérieur reste<br />

un sujet majeur de mécontentement pour beaucoup d’acteurs. La DEPP fait le point<br />

alors l’Institut des politiques publiques s’intéresse plus précisément à Parcoursup.<br />

C’est le serpent de mer des années<br />

lycée : aucun dispositif,<br />

aucune réforme ne semble<br />

jamais donner satisfaction<br />

quand on parle d’orientation. Une note<br />

d’information de la DEPP (Direction de<br />

l’évaluation, de la prospective et de la performance)<br />

fait le point alors qu’une autre<br />

note, celle-ci de l’Institut des politiques<br />

publiques, fait le point plus précisément<br />

sur Parcoursup. Mais encore faut-il avoir<br />

tous les atouts pour s’orienter…<br />

En fin de troisième, les élèves sont de plus<br />

en plus nombreux à être orientés en seconde<br />

générale et technologique (GT).<br />

Entre 2010 ou 2011 et 2019 ou 2020, leur<br />

part a progressé de huit points et atteint les<br />

69%. C’est une conséquence de la réforme<br />

du lycée : alors que les demandes d’orientation<br />

en filière GT émises par les familles<br />

se sont en effet sensiblement accrues (71<br />

% contre 64 %), ces demandes sont aussi<br />

plus souvent acceptées par le conseil de<br />

classe. Les taux de satisfaction déjà élevés<br />

augmentent pour atteindre les 96 %<br />

En parallèle, au sein de la voie professionnelle,<br />

l’orientation en seconde professionnelle<br />

progresse au détriment de<br />

celle en CAP. Deux évolutions qui s’expliquent<br />

principalement par celles des<br />

vœux d’orientation de l’élève et de sa famille.<br />

Les élèves s’orientant vers la voie<br />

professionnelle ont en effet toujours très<br />

majoritairement les résultats scolaires les<br />

plus faibles au collège.<br />

Voeux et décisions finales d’orientation selon les caractéristiques socio-démographiques<br />

et origines familiales des élèves de troisième (en%)<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Le rôle de l’origine sociale et de<br />

l’environnement familial<br />

Si le passé scolaire joue un rôle prépondérant<br />

dans le déroulement de l’orientation<br />

en fin de troisième, l’origine sociale<br />

et l’environnement familial (notamment<br />

l’origine sociale et le revenu des parents)<br />

restent des marqueurs forts. Plus de neuf<br />

enfants de cadres, chefs d’entreprise ou<br />

enseignants sur dix scolarisés en troisième<br />

en 2020 ou 2021 demandent une<br />

orientation en seconde GT, contre à peine<br />

la moitié des enfants d’ouvriers non qualifiés.<br />

Toutefois, l’attrait pour la voie GT a<br />

notamment progressé en dix ans pour la<br />

plupart des catégories socio-professionnelles,<br />

notamment chez les enfants d’ouvriers<br />

non qualifiés (+ 11 points) et d’employés<br />

de services (+ 14 points).<br />

Confiance en soi et orientation<br />

La note de l’Institut des politiques publiques<br />

met en lumière le rôle joué par la<br />

confiance en soi dans les choix d’orientation<br />

à l’aide d’une enquête réalisée en 2021<br />

auprès de plus de 2000 élèves de terminale.<br />

Il en ressort notamment que, parmi<br />

les meilleurs élèves, les filles et les élèves<br />

d’origine sociale défavorisée, ont nettement<br />

moins confiance en eux que les garçons<br />

et les élèves d’origine sociale favorisée.<br />

Or le niveau de confiance en soi des<br />

élèves est fortement associé avec la sélectivité<br />

des formations auxquelles ils se<br />

portent candidats.<br />

Pour corréler ce niveau de confiance<br />

en soi avec l’orientation, les auteurs<br />

de l’étude ont posé deux questions aux<br />

élèves :<br />

• quelle était leur moyenne générale au premier<br />

trimestre de terminale ? ;<br />

• quel était, selon eux et au vu de cette<br />

moyenne générale, leur rang dans la distribution<br />

des notes à l’échelle nationale ?<br />

Les élèves qui pensent avoir un rang inférieur<br />

à leur rang réel sous-estiment<br />

leurs performances relatives (« manque<br />

de confiance en soi ») alors que ceux qui<br />

pensent avoir un rang supérieur à leur rang<br />

réel se surestiment (« trop de confiance<br />

en soi »).<br />

Il en résulte que parmi les élèves qui<br />

ont une moyenne supérieure à 16 :<br />

• les filles se perçoivent en moyenne<br />

comme étant situées 8,3 rangs plus bas<br />

dans la distribution que les garçons ;<br />

• les élèves d’origine sociale défavorisée<br />

pensent qu’ils se situent 4,7 rangs<br />

plus bas que ceux d’origine sociale plus<br />

favorisée.<br />

Ces différences s’estompent voire disparaissent<br />

chez les élèves qui n’ont pas obtenu<br />

de mention au bac, ou une mention<br />

« assez bien ». Le manque de confiance<br />

en soi des filles et des élèves d’origine sociale<br />

défavorisée est donc particulièrement<br />

marqué parmi les meilleurs élèves.<br />

Mais est-il possible de résorber les différences<br />

d’accès aux formations sélectives<br />

selon le genre et l’origine sociale<br />

en informant les élèves de leur position<br />

réelle dans la distribution des notes s’interroge<br />

l’IPP ? Eh bien oui. Dument informés<br />

les élèves qui connaissent leur<br />

rang réel dans la distribution formulent<br />

des vœux d’affectation qui correspondent<br />

davantage à leur niveau réel. Les « bons<br />

» élèves continuent à formuler des vœux<br />

plus ambitieux que les « moins bons »<br />

élèves, mais leurs vœux ne sont plus influencés<br />

par la perception de ce rang,<br />

contrairement aux élèves auxquels cette<br />

information n’a pas été fournie. Comme<br />

le notent les auteurs de l’étude « ’une intervention<br />

simple, peu coûteuse, et facile<br />

à mettre en œuvre permet de réduire de<br />

façon significative une partie des inégalités<br />

sociales et de genre dans l’accès aux<br />

filières sélectives ». CQFD.<br />

À lire : L’orientation en fin de troisième<br />

reste marquée par de fortes disparités<br />

scolaires et sociales, Iasoni E., Schneider<br />

F., <strong>2023</strong>, Note d’Information, <strong>n°</strong><br />

23.40, DEPP, septembre <strong>2023</strong><br />

Confiance en soi et choix d’orientation<br />

sur Parcoursup : Enseignements d’une<br />

intervention randomisée, Camille Terrier,<br />

Rustamdjan Hakimov, Renke Schmacker,<br />

Institut des politiques publiques,<br />

juillet <strong>2023</strong><br />

MBS<br />

28


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DÉBAT<br />

NOVEMBRE <strong>2023</strong> N° <strong>76</strong><br />

Parcoursup : un premier bilan de la session <strong>2023</strong><br />

La session <strong>2023</strong> d’admission Parcoursup<br />

a pris fin le 14 septembre. Cette année,<br />

917 000 candidats ont postulé auprès<br />

de 23 000 formations proposant des diplômes<br />

reconnus par l’État, dont 9 000<br />

par la voie de l’apprentissage selon le<br />

bilan qu’en fait le MESR.<br />

Au total, 93,5 % des bacheliers ayant formulé<br />

des vœux ont reçu au moins une proposition<br />

d’admission, en progression par<br />

rapport à 2022, en dépit du plus grand<br />

nombre d’inscrits cette année. Pour les<br />

étudiants en recherche d’une réorientation,<br />

les résultats montrent un taux de<br />

proposition en forte progression (86%,<br />

soit 2,1 points supplémentaires par rapport<br />

à 2022).<br />

Comme chaque année, les candidats qui<br />

n’ont pas reçu de proposition d’admission<br />

ont pu solliciter la commission d’accès<br />

à l’enseignement supérieur (CAES)<br />

de leur académie pour les aider à trouver<br />

une formation. Le 2 octobre, 148 lycéens<br />

continuaient à être accompagnés<br />

par les CAES. Ils étaient 160 au terme<br />

de la session 2022.<br />

Pour la quatrième rentrée consécutive,<br />

une enquête a été réalisée auprès des néo<br />

bacheliers sur leur perception de Parcoursup.<br />

Cette étude d’opinion conduite par<br />

l’Institut CSA montre que :<br />

• les délais d’attente sont jugés satisfaisants<br />

pour 73 % des lycéens, soit une<br />

hausse de 5 points par rapport à 2022 ;<br />

• les lycéens sont <strong>76</strong> % à se déclarer satisfaits<br />

des réponses qu’ils ont reçues de la<br />

part des formations (+4 points par rapport<br />

à 2022) ;<br />

• Parcoursup est perçu comme un vrai facilitateur<br />

d’avenir pour les lycéens en facilitant<br />

l’élaboration du projet d’orientation<br />

pour 69 % des jeunes interrogés.<br />

La note d’analyse détaillée de la phase<br />

d’admission pour les lycéens scolarisés en<br />

France, produite chaque année par le service<br />

statistique ministériel, sera publiée<br />

d’ici fin octobre.<br />

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