Corner Magazine #8

Le FotMob rating te place
comme le meilleur joueur actuel
du championnat belge (8,13).
Raconte-nous ton adaptation et
ce qui fait que tu es à ce niveau
actuellement.
Il y a un an et demi, je n’aurais
jamais imaginé être à ce niveau,
dans cette situation. Mais je suis
très heureux, et je suis aussi très
fier de n'avoir rien lâché lorsque
c'était plus compliqué. Quand je
suis arrivé, je pensais m'imposer
beaucoup plus vite et je me suis
rendu compte que le niveau était
plus élevé que ce que je pensais.
Le championnat est meilleur que
le championnat suisse et comme
évoqué précédemment, je quittais
mon cocon. Il faut savoir avaler sa
frustration, notamment lors des
moments où je pensais
sincèrement mériter de jouer plus.
J'ai transformé cette frustration en
détermination. En démarrant
cette saison, j'étais déterminé à ne
plus revivre une saison «sans
jouer».
As-tu pensé à partir ?
Dans ma tête, c'était clair que je
n'allais pas jouer tous les matchs
durant les 6 premiers mois. Une
fois l'adaptation faite, il fallait que
tout s'accélère. Par la suite, mon
niveau s'est amélioré. J'ai réalisé
une bonne préparation, j'ai joué de
bons matchs et même marqué
des buts. J'étais en concurrence
avec un autre joueur et je savais
que si je débutais titulaire, tout
pouvait changer. Je suis devenu
remplaçant, et j'ai débuté un autre
match dans lequel j'évoluais très
bas sur le terrain et nous avons
perdu largement. Il y a même eu
deux-trois matchs où je n'étais pas
convoqué. Je savais que la saison
allait être longue. J'ai continué à
travailler, mais mon statut n'a pas
changé. En fin de saison, j'ai eu
une discussion avec le directeur
sportif qui a toujours cru en moi.
De mon côté, c'était clair: je ne
voulais pas revivre une saison
comme ça. Il m'a dit: « Il y a un
nouveau coach qui arrive, vois
comment ça se passe. Si tu te
retrouves dans la même situation,
alors nous ne te bloquerons pas. »
J'ai persévéré, j'ai joué le jeu. J'étais
prêt à accepter que si ça ne
fonctionnait pas avec ce coach, le
problème venait de moi. J'étais
prêt à faire un pas en arrière pour
mieux rebondir. Le feeling est
rapidement passé avec le nouvel
entraîneur et aujourd'hui je me
sens libéré. Je sens la confiance du
coach et cela se reflète dans mes
performances.
C’est une sacrée preuve de
maturité de te dire que le
problème pourrait venir de toi.
J’ai eu un parcours atypique dans
la mesure où je n’ai pas suivi la
filière élite depuis tout petit. Je
suis un peu sorti de nulle part et
j’ai en moi ce côté de devoir faire
deux fois plus que les autres pour
y arriver.
Je suis un peu sorti
de nulle part. Je sais
que je dois faire
deux fois plus que
les autres pour y
arriver.