syndicom magazine No.37

« Nous devons nous organiser à l’échelle mondiale,
comme nous ne l’avons jamais fait auparavant. » Daniel Hügli
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Lutter ensemble mondialement
Plus de 1200 militant-es et secrétaires syndicaux représentant
109 pays se sont rencontré-es lors du 6 e congrès de l’UNI Global
Union à Philadelphie, du 27 au 30 août dernier. syndicom y était.
Daniel Hügli, lors du 6 e congrès de l’Uni Global Union à Philadelphie.. (©Uni Global)
Daniel Hügli, pourquoi un congrès
mondial des syndicats ?
Bien que diversifiée, nous sommes
une immense famille syndicale mondiale,
qui s’unit pour renforcer les
luttes. Nous devons en effet nous organiser
comme nous ne l’avons jamais
fait auparavant : la taille des entreprises
et le poids des gouvernements
qui attaquent les droits des travailleuses
et travailleurs vont grandissant,
nous devons rechercher des liens nouveaux
et plus puissants entre nous et
au sein de nos propres syndicats.
Quelles sont les « batailles » syndicales
qui concernent tous les pays ?
Si les thèmes ne sont évidemment pas
abordés de la même manière ni avec la
même urgence que l’on soit en Ukraine
ou au Japon, partout, les syndicats
sont la solution. Renforcer l’influence
des travailleurs et travailleuses est une
priorité : augmenter nos effectifs pour
plaider avec encore plus de force pour
les droits tels que la sécurité, la santé,
l’égalité et celui de participation et de
négociation.
Dans un domaine que je connais
bien, celui des TIC, nous devons faire
face à des employeurs comme Alphabet,
qui ont des stratégies mondiales.
Nous devons en faire autant et nous
organiser à l’international pour mettre
en place des instruments efficaces et
contraignants et obliger les entreprises
multinationales à rendre des
comptes.
Quelles sont les propositions
concrètes issues de cette rencontre ?
Nous avons adopté des résolutions et
des mesures pour nous concentrer, les
quatre prochaines années, sur la reconstruction
du pouvoir syndical à un
niveau mondial. Les débats ont porté
sur les moyens de faire face à l’impact
du changement climatique et d’assurer
une transition équitable pour les
travailleuses et travailleurs de tous les
secteurs, par exemple, ou s’élever ensemble
(« rising together », slogan de
ce 6 e congrès) pour la jeunesse, pour la
paix, la démocratie et les droits humains.
Entendre les témoignages de
nos collègues de Colombie, du Népal
ou des Philippines est d’une richesse
incroyable et m’a donné non seulement
de nouvelles perspectives et
d’autres angles de lutte, mais également
l’énergie et le courage de défendre
inlassablement les libertés
syndicales et humaines.
Muriel Raemy
https ://uniglobalunion.org
Ensemble pour l’égalité
dans le monde
Patrizia Mordini, responsable de l’égalité et
membre du comité directeur
Pas moins de 700 femmes syndicalistes
de plus de 200 pays se sont réunies
les 25 et 26 août dernier à Philadelphie
à l’occasion de la Conférence
mondiale des femmes d’UNI Global
Union. Rassemblées sous le slogan
« Women Rising Together – Les
femmes se soulèvent ensemble », elles
ont défini les priorités pour les quatre
prochaines années et élu le nouveau
comité. Nous avons adopté des motions
sur six thèmes, échangé des
bonnes pratiques et tiré des enseignements
de campagnes menées sur tous
les continents : pour un travail digne
et un monde durable, pour un monde
sans violence sexuelle ni harcèlement,
pour la jeunesse, pour la promotion
des femmes au sein des syndicats et
pour la santé et la sécurité au travail.
En ce qui concerne ce dernier thème,
de nombreuses syndicalistes ont signalé
la nécessité de prendre en
compte toutes les périodes de vie de la
femme.
Mis à part la maternité, le tabou
autour des deux autres « M » – les
menstruations et la ménopause – doit
être brisé. La ménopause en particulier
reste peu abordée, même si des
études récentes montrent que de nombreuses
femmes en sont incommodées
au travail. En Grande-Bretagne,
trois femmes sur cinq âgées de 50 à
64 ans ont déclaré l’année dernière
que la ménopause avait un impact négatif
sur leur travail, 83 % en Australie.
La Conférence mondiale des femmes
a exigé de prendre en compte ces réalités
dans les négociations et les CCT.