03.10.2023 Views

Journal asmac No 5 - octobre 2023

Langue - Comprendre, taire, transmettre Politique - Pilotage des admissions – quo vadis? Obésité - Nouveaux médicaments, nouveaux espoirs Plaies ouvertes à la main - Conseils pratiques pour les urgences

Langue - Comprendre, taire, transmettre
Politique - Pilotage des admissions – quo vadis?
Obésité - Nouveaux médicaments, nouveaux espoirs
Plaies ouvertes à la main - Conseils pratiques pour les urgences

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Journal</strong><br />

N o 5, <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Langue<br />

Comprendre,<br />

taire, transmettre<br />

Page 28<br />

Politique<br />

Pilotage des<br />

admissions –<br />

quo vadis?<br />

Page 6<br />

Obésité<br />

<strong>No</strong>uveaux médicaments,<br />

nouveaux espoirs<br />

Page 40<br />

Plaies ouvertes à la main<br />

Conseils pratiques pour<br />

les urgences<br />

Page 44


BÉNÉFICIEZ<br />

D’AVANTAGES<br />

EXCLUSIFS.<br />

Grâce au partenariat existant entre mediservice vsao-<strong>asmac</strong> et SWICA et<br />

au système de bonus BENEVITA, vous bénéficiez d‘une remise attrayante<br />

sur les primes d‘une sélection d‘assurances complémentaires.<br />

LÀ POUR VOUS.<br />

Téléphone 0800 80 90 80 ou swica.ch/mediservice


Sommaire<br />

Langue<br />

Comprendre, taire, transmettre<br />

Illustration de la page de<br />

couverture: Stephan Schmitz<br />

Editorial<br />

5 Entre volubilité et mutisme<br />

Politique<br />

6 Un monstre bureaucratique<br />

qui ne remplit pas sa mission<br />

8 Elections fédérales: renforcer la<br />

représentation du corps médical<br />

11 L’essentiel en bref<br />

Formation postgraduée/<br />

Conditions de travail<br />

12 «La formation postgraduée<br />

en chirurgie avec une semaine<br />

de 42+4 heures est possible»<br />

17 Dans l’univers des médecinsassistant(e)s<br />

Perspectives<br />

40 Actualités sur l’obésité:<br />

La thérapie plutôt que la chirurgie?<br />

44 Aus der «Therapeutischen<br />

Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />

Tipps und Tricks in der Behandlung<br />

offener Handverletzungen in der<br />

<strong>No</strong>tfallpraxis<br />

51 Le lieu particulier<br />

mediservice<br />

52 Boîte aux lettres<br />

54 Aussi vite que possible<br />

56 Tremblements de terre:<br />

un danger sous-estimé<br />

58 Impressum<br />

<strong>asmac</strong><br />

18 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

25 <strong>asmac</strong>-Inside<br />

26 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Point de mire: Langue<br />

28 «Il n’y a pas de traduction<br />

sans interprétation»<br />

31 Le traitement du mutisme<br />

34 Lost in Translation<br />

36 Dans le Jourdain des langues<br />

38 Quel rôle la linguiste joue-t-elle<br />

en clinique?<br />

Annonce<br />

Agence matrimoniale<br />

Service Personalisé · Compétent · Sérieux<br />

Löwenstrasse 25, 8001 Zürich<br />

044 534 19 50<br />

<strong>No</strong>us serions ravis de vous rencontrer.<br />

Kathrin Grüneis<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 3


Médecine<br />

Interne Générale<br />

Update Refresher<br />

08. – 11.11.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

32 h<br />

Médecine<br />

Interne<br />

Update Refresher<br />

05. – 09.12.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

40 h<br />

Psychiatrie et<br />

Psychothérapie<br />

Update Refresher<br />

29.11. – 01.12.23 Lausanne<br />

24 h<br />

Gynécologie<br />

Update Refresher<br />

08. – 09.11.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

14 SGGG | 1 SSUM | 2 SSMIG<br />

Pédiatrie<br />

Update Refresher<br />

29.11. – 01.12.23 Lausanne<br />

21 h<br />

Bonus FOMF<br />

Code*<br />

INVS0923<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch | www.fomf.ch<br />

Présence sur place ou participation via Livestream<br />

* valable jusqu’au dernier jour du cours, 10 CHF sur la réservation du cours & l’adhésion, non remboursable rétroactivement<br />

Participez à notre<br />

concours pour tenter<br />

de gagner l’un des trois<br />

bons mis en jeu pour<br />

le Bürgenstock Resort!<br />

Quand Emma va bien,<br />

tout le monde va bien.<br />

Pour que cela perdure, nous sommes aux<br />

côtés d’Emma, de son papa et de chaque<br />

personne assurée pour les petits comme<br />

pour les grands maux de la vie.


Editorial<br />

Entre volubilité<br />

et mutisme<br />

Regula Grünwald<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Que l’on commande un café, lise le journal ou remplisse<br />

un formulaire: la langue est omniprésente. <strong>No</strong>us l’utilisons<br />

en permanence et probablement la plupart du temps sans<br />

même y penser. Dans les articles de notre Point de mire,<br />

vous découvrirez que la langue est influente, variée et<br />

parfois aussi exigeante: par exemple, lorsqu’un texte source ambigu<br />

doit être traduit de manière univoque parce que la langue cible<br />

présente une autre structure. La communication est également un<br />

outil important dans le quotidien médical. Le centre de compétences<br />

Language & Medicine Zurich, fondé en 2021, étudie comment la langue<br />

et la médecine s’influencent mutuellement. Un autre article montre<br />

l’impact de l’absence de langage dans le traitement psychiatrique.<br />

Par ailleurs, nous nous sommes penchés sur l’évolution du langage<br />

humain, du babillage à la parole et à l’écriture.<br />

L’<strong>asmac</strong> n’est pas (uniquement) confrontée à des défis linguistiques.<br />

Le pilotage des admissions continue de susciter des discussions<br />

et parfois même une certaine confusion. Quels cantons ont défini<br />

des nombres maximaux et dans quels domaines de spécialisation?<br />

Où se situent les blocages? Et comment se présente la suite? Un article<br />

de synthèse apporte quelques éclaircissements. La manière dont<br />

les décisions politiques seront prises à l’avenir dépend aussi des<br />

personnes qui siègent au Parlement. <strong>No</strong>us vous présentons ici des<br />

membres de l’<strong>asmac</strong> qui seront candidats aux élections fédérales<br />

de cet automne. La semaine de 42+4 heures fait surtout débat au<br />

niveau des hôpitaux. Ce modèle de temps de travail est-il compatible<br />

avec le quotidien des chirurgiens? <strong>No</strong>us avons posé la question.<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>:<br />

nous cherchons de nouveaux membres<br />

pour la rédaction<br />

Vous avez de multiples centres d’intérêt et vous voulez marquer le<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> de votre empreinte? Si vous voulez vous faire une idée<br />

de notre travail, nous vous invitons cordialement à participer à une<br />

séance de la rédaction. Les principales tâches de la rédaction:<br />

• planification thématique des numéros<br />

• recherche d’auteurs<br />

• participation régulière aux séances<br />

(six séances du soir et une retraite)<br />

Cela vous intéresse? Écrivez-nous à l’adresse journal@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir de nouveaux visages.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 5


Politique<br />

Un monstre<br />

bureaucratique<br />

qui ne remplit pas<br />

sa mission<br />

En introduisant la limitation des admissions,<br />

la politique voulait maîtriser les coûts et garantir les soins.<br />

Un premier bilan montre que ce nouvel outil ne permet<br />

d’atteindre aucun de ces objectifs.<br />

Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />

L’article 55a de la loi sur l’assurance-maladie<br />

(LAMal) est en<br />

vigueur depuis la mi-2021. Il<br />

permet aux cantons de limiter<br />

le nombre de médecins admis à fournir<br />

des prestations ambulatoires à la charge<br />

de l’assurance de base. De telles limitations<br />

sont possibles dans une ou plusieurs<br />

disciplines et dans certaines régions.<br />

Lorsque le nombre maximum fixé<br />

est atteint, le canton n’accorde plus de<br />

nouvelles autorisations de pratiquer. Les<br />

nombres maximaux sont fixés en tenant<br />

compte de trois facteurs:<br />

– le nombre actuel de médecins qui doit<br />

être déterminé par les cantons en équivalents<br />

plein temps,<br />

– le taux de couverture qui est calculé par la<br />

Confédération et publié dans l’ordonnance<br />

sur les nombres maximaux,<br />

– le facteur de pondération défini par les<br />

cantons.<br />

Cette réglementation sur laquelle l’<strong>asmac</strong><br />

a déjà plusieurs fois pris position vis-à-vis<br />

de l’Office fédéral de la santé publique<br />

dans le cadre de consultations et sondages<br />

est manifestement influencée par l’objectif<br />

de réduire les coûts ou de maîtriser la<br />

hausse des coûts dans le système de santé.<br />

Pendant de nombreuses années, la politique<br />

a considéré que le gel des admissions<br />

était le remède miracle pour faire face à<br />

l’augmentation des coûts de la santé.<br />

Un problème majeur: la pénurie<br />

de personnel qualifié<br />

Aujourd’hui, nous sommes face à une pénurie<br />

de personnel qualifié dans le système<br />

de santé comme dans de nombreux<br />

autres secteurs. Or c’est précisément dans<br />

cette situation que les cantons doivent<br />

mettre en œuvre le gel des admissions.<br />

Une situation paradoxale: au lieu de pouvoir<br />

prendre des mesures contre la pénurie<br />

de personnel qualifié, les cantons<br />

doivent fixer des nombres maximaux de<br />

médecins au prix d’une charge bureaucratique<br />

considérable.<br />

Malgré la situation difficile, les cantons<br />

sont tenus de mettre en œuvre la loi<br />

et satisfont à cette obligation. Les expériences<br />

de ces derniers mois montrent<br />

cependant que ce n’est pas si simple. D’une<br />

part, la base de données n’est pas fiable.<br />

Il est donc difficile de déterminer les régions<br />

et les disciplines dans lesquelles une<br />

limitation est effectivement appropriée.<br />

D’autre part, un certain flou juridique<br />

règne, en particulier sur la question de savoir<br />

si les nombres maximaux peuvent<br />

être fixés au niveau de l’ordonnance ou s’il<br />

faut une base légale cantonale pour cela.<br />

D’importantes différences entre<br />

les cantons<br />

A l’heure actuelle, on constate une mosaïque<br />

fédéraliste. Certains cantons ont<br />

rempli leurs obligations en fixant un<br />

nombre maximal pour une discipline de<br />

moindre importance dans leur canton ou<br />

dans laquelle l’offre est déjà suffisante. Ainsi,<br />

Appenzell Rhodes-Intérieures et Glaris<br />

ont fixé des nombres maximaux pour la<br />

chirurgie de la main (AI) et la médecine<br />

nucléaire, la pathologie, la radio-oncologie,<br />

la radiothérapie et la radiologie (GL).<br />

Dans le canton de Bâle-Campagne, la<br />

décision de fixer une limitation dans huit<br />

disciplines a été annulée par le tribunal<br />

cantonal. Le canton doit d’abord créer une<br />

base légale pour pouvoir fixer des nombres<br />

maximaux. Cette intervention inattendue<br />

du tribunal a incité les grands cantons<br />

comme Berne et Zurich à repousser leur<br />

réglementation prévue par voie d’ordonnance.<br />

Listes d’attente à Genève<br />

C’est le canton de Genève qui a été le plus<br />

loin. En effet, une limitation s’applique<br />

dans toutes les 45 disciplines depuis le<br />

1 er oc tobre 2022. L’Association des Médecins<br />

du canton de Genève (AMGe) a déposé<br />

un recours, que le tribunal cantonal a rejeté.<br />

L’affaire a été portée devant le Tribunal<br />

fédéral. Une décision est attendue, mais le<br />

recours n’a pas d’effet suspensif. La liste des<br />

médecins qui attendent leur autorisation<br />

est longue. Elle comprend notamment huit<br />

personnes qui attendent une autorisation<br />

pour la psychiatrie, trois personnes qui attendent<br />

une autorisation pour la psychiatrie<br />

d’enfants et d’adolescents et quatre<br />

médecins en médecine interne générale.<br />

6<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

La longue attente jusqu’à l’obtention de l’admission. Dans le canton de Genève, il y a déjà des listes d’attente de médecins qui souhaitent entamer<br />

une activité ambulatoire.<br />

Photo: Adobe Stock<br />

Ce dernier point est particulièrement<br />

frappant. En effet, dans le canton de Genève,<br />

comme dans d’autres cantons d’ailleurs,<br />

il est difficile de trouver un médecin<br />

de famille, comme l’explique Céline Dehavay,<br />

cheffe de clinique aux Hôpitaux universitaires<br />

de Genève et coprésidente de<br />

l’AMIG (section <strong>asmac</strong> Genève). Elle<br />

ajoute à ce propos: «L’incertitude concernant<br />

la carrière est grande, aussi chez les<br />

étudiants. Le nombre de demandes que<br />

nous recevons à ce sujet a fortement augmenté<br />

au cours des derniers mois.» Céline<br />

Dehavay souligne que l’AMIG n’est pas<br />

fondamentalement opposée à un pilotage.<br />

«Pourtant, les données sur lesquelles<br />

il s’appuie sont tout simplement lacunaires.<br />

Et l’autre problème est que le<br />

pilotage ne s’effectue qu’au moment de<br />

l’admission. A ce moment-là, la plupart<br />

des médecins ont déjà un point de chute<br />

et ne sont plus aussi flexibles qu’à la fin de<br />

leurs études.»<br />

De plus, Céline Dehavay est convaincue<br />

qu’il existe d’autres moyens pour<br />

aborder la question des coûts. Elle évoque<br />

à titre d’exemple le renforcement de l’approche<br />

du gatekeeper et cite les Pays-Bas<br />

où cela a été mis en œuvre. L’AMIG s’engage<br />

auprès du canton pour qu’au moins<br />

la médecine de premier recours – c’est-àdire<br />

la médecine de famille, la pédiatrie,<br />

la psychiatrie, y compris la psychiatrie<br />

d’enfants et d’adolescents – ne soit pas<br />

soumise à la limitation.<br />

La priorité à la sécurité de<br />

l’approvisionnement?<br />

A l’heure actuelle, on ne sait pas comment<br />

les choses vont évoluer. Pourtant, il se<br />

peut qu’une nouvelle dynamique soit engagée.<br />

Les voix qui souhaitent que l’on se<br />

concentre sur la sécurité de l’approvisionnement<br />

sont de plus en plus nombreuses à<br />

se faire entendre. Une de ces voix est celle<br />

de Bernhard Pulver, président de l’Inselgruppe<br />

et candidat au Conseil des Etats<br />

des Verts bernois, qui a déclaré dans un<br />

entretien avec la «NZZ am Sonntag» que<br />

l’on accorde trop de poids à la question des<br />

coûts. Cela «empêche d’aborder les vrais<br />

problèmes, par exemple la grave pénurie<br />

de médecins et de personnel soignant, que<br />

nous aggravons en limitant l’admission<br />

des médecins».<br />

Le sujet est aussi discuté au Parlement<br />

fédéral. Dans une interpellation du 14 juin<br />

<strong>2023</strong>, le conseiller aux Etats valaisan Beat<br />

Rieder considère que l’ordonnance sur les<br />

nombres maximaux est «un vrai fiasco sur<br />

le plan juridique et du point de vue de la<br />

politique en matière de santé». Il estime<br />

que la méthode utilisée «ne se fonde pas<br />

sur les besoins» et que l’ordonnance «compromet<br />

les soins médicaux plus qu’elle ne<br />

les garantit». Il termine son intervention<br />

en déclarant: «Il est urgent d’agir.»<br />

De toute évidence, la pénurie de personnel<br />

qualifié est l’un des plus grands défis<br />

auxquels le secteur de la santé est<br />

confronté. La limitation des admissions<br />

ne permettra pas de résoudre ce problème.<br />

Au contraire, elle réduit l’attractivité de la<br />

profession de médecin et provoque un surcroît<br />

de bureaucratie pour les autorités et<br />

les hôpitaux. Enfin, elle met aussi en péril<br />

la formation médicale postgraduée en bloquant<br />

l’accès à la libre pratique, ce qui entrave<br />

le parcours des médecins-assistant(e)s<br />

qui souhaitent avancer dans leur<br />

carrière et s’engager dans la voie souhaitée<br />

dans les délais prévus. Il faut donc aussi<br />

tenir compte de cet aspect si l’on veut garantir<br />

à long terme les soins de santé et la<br />

qualité du système de santé suisse.<br />

@vsao<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 7


Politique<br />

Elections fédérales:<br />

renforcer la représentation<br />

du corps médical<br />

Le 22 <strong>octobre</strong>, le peuple suisse élira les membres du Conseil national<br />

et du Conseil des Etats. Plus de 5000 candidates et candidats se présentent<br />

à l’Assemblée fédérale, dont plusieurs membres de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Pour que l’<strong>asmac</strong> puisse faire<br />

avancer des revendications<br />

telles que de meilleures conditions<br />

de travail et de formation<br />

postgraduée, elle doit trouver un appui<br />

politique. Et qui peut le mieux représenter<br />

les préoccupations des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique? Les médecins,<br />

évidemment! <strong>No</strong>us présentons ciaprès<br />

des membres de l’<strong>asmac</strong> qui sont<br />

candidats au Conseil national. Il est possible<br />

que d’autres membres de l’<strong>asmac</strong> se<br />

portent candidats. Les personnes présentées<br />

ont eux-mêmes fourni les données<br />

les concernant, qui ne reflètent pas nécessairement<br />

la position de l’<strong>asmac</strong> ou de ses<br />

sections.<br />

Bettina Balmer, canton de Zurich<br />

Données personnelles:<br />

candidate au Conseil<br />

national, Parti libéral-radical<br />

(PLR), médecin spécialiste<br />

en chirurgie pédiatrique à<br />

l’Hôpital pédiatrique universitaire<br />

de Zurich, née en 1966,<br />

domiciliée à Zurich<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

En tant que députée au<br />

parlement cantonal, j’ai<br />

notamment participé à la révision de la loi sur la planification<br />

hospitalière et le financement hospitalier, afin que les médecins<br />

puissent exercer leur profession en disposant d’une<br />

liberté suffisante. La politique de la santé doit concevoir une<br />

stratégie de numérisation appropriée et des conditions-cadres<br />

adaptées relatives à la manière de gérer l’intelligence artificielle.<br />

L’excès de réglementation et de bureaucratie me dérange<br />

tout particulièrement, car il contribue à faire augmenter<br />

les coûts de la santé et entrave le travail des médecins. De<br />

bonnes conditions de travail sont également importantes.<br />

Elles sont un élément-clé d’une médecine de qualité et de la<br />

satisfaction des patientes et patients. Parmi les autres thèmes<br />

qui me sont chers figurent la possibilité de concilier la vie<br />

professionnelle et la vie de famille, l’introduction de l’imposition<br />

individuelle et la planification de la relève chez les médecins.<br />

Enfin, il s’agit aussi d’établir une tarification appropriée<br />

des prestations médicales.<br />

Fabian Kraxner, canton de Zurich<br />

Données personnelles:<br />

candidat au Conseil national,<br />

Parti vert’libéral (PVL),<br />

chef de clinique à l’Hôpital<br />

d’Affoltern, né en 1992,<br />

domicilié à Hedingen<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

Pour moi, un système de<br />

santé de qualité, centré sur<br />

l’humain et le numérique,<br />

est essentiel. Les médecins<br />

doivent pouvoir directement participer à sa conception. Il faut<br />

systématiquement débureaucratiser les processus médicaux.<br />

En se recentrant sur l’activité médicale, la profession gagne en<br />

attractivité et la qualité augmente. Les systèmes de gestion de<br />

la qualité plus complexes ne font qu’accroître la bureaucratie<br />

en la matière. <strong>No</strong>us devons renforcer la profession de médecin.<br />

Pour pallier la pénurie de spécialistes, nous devons accroître<br />

les effectifs de la relève, réduire la dépendance de l’étranger et<br />

établir des conditions-cadres attrayantes. Je m’engage par<br />

ailleurs pour un dossier électronique du patient intelligent et<br />

adapté à la pratique. Le dossier électronique du patient (DEP)<br />

doit apporter une valeur ajoutée et ne pas générer une bureaucratie<br />

supplémentaire ou allonger le temps de traitement.<br />

Photos: Portraits màd; image de fond: Adobe Stock<br />

8<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

David Garcia Nuñez,<br />

canton de Zurich<br />

Données personnelles:<br />

candidat au Conseil national,<br />

Liste alternative (LA), médecin<br />

spécialiste en psychiatrie<br />

et psychothérapie à l’Hôpital<br />

universitaire de Bâle, né en<br />

1975, domicilié à Zurich<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

Les développements de ces<br />

dernières années dans la<br />

politique de la santé témoignent<br />

du mauvais état de notre système de santé. En<br />

particulier la pandémie de COVID-19 et ses conséquences ont<br />

fait apparaître au grand jour certains aspects méconnus. Le<br />

cadre législatif actuel ne permet de résoudre ni les problèmes<br />

chroniques de financement ni le manque de productivité<br />

résultant d’un système fragmenté avec 26 cantons qui empêche<br />

une véritable concurrence. Compte tenu de cela, il est<br />

urgent de procéder à une nouvelle analyse et de prendre toute<br />

une série de mesures pour stabiliser et améliorer le système de<br />

santé. Il faut en particulier introduire une caisse-maladie<br />

unique, renforcer la coordination sur le plan national, revenir<br />

au modèle biopsychosocial, améliorer les conditions de travail<br />

des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique et imposer<br />

une cure de débureaucratisation au système de santé.<br />

Frank Rühli, canton de Zurich<br />

Données personnelles:<br />

candidat au Conseil national,<br />

Parti libéral-radical (PLR),<br />

Prof. Dr méd., directeur,<br />

Institut de médecine évolutive<br />

de l’Université de Zurich,<br />

né en 1971, domicilié à Zurich<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

Le corps médical a de toute<br />

urgence besoin d’une représentation<br />

raisonnable et forte<br />

à Berne. Avec leurs compétences professionnelles et sociales,<br />

les médecins sont un élément-clé d’un système de santé de<br />

qualité et abordable. Je m’engage avec conviction pour la<br />

médecine en Suisse. La Suisse peut encore s’améliorer sur le<br />

plan clinique, mais aussi dans la recherche et la formation<br />

pré- et postgraduée! La numérisation, la médecine personnalisée,<br />

l’interprofessionnalité et la résilience sociale sont autant<br />

de thèmes qui gagneront en importance à l’avenir et que nous<br />

devons aborder activement. Un grand nombre de processus<br />

et structures sont dépassés et ne tiennent pas compte des<br />

besoins des patientes et patients. Une plus grande transparence<br />

en matière de qualité et une réflexion globale sur le<br />

système réduisent les coûts et améliorent la qualité. Le corps<br />

médical n’est pas le problème, mais la solution pour répondre<br />

aux défis du système de santé!<br />

Celine Schneider, canton de Zurich<br />

Données personnelles:<br />

candidate au Conseil<br />

national, Le Centre, médecin-assistante<br />

en anesthésie<br />

à l’Hôpital cantonal de<br />

Winterthour, née en 1995,<br />

domiciliée à Zurich<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

Les médecins connaissent<br />

les problèmes et besoins du<br />

système de santé, raison<br />

pour laquelle je veux m’engager en politique. Pour remédier<br />

au problème de la pénurie de personnel qualifié, nous devons<br />

former plus de médecins et créer des conditions de travail<br />

qui empêchent leur départ vers d’autres secteurs. La semaine<br />

de 42+4 heures qui mise sur la formation postgraduée, la<br />

flexibilisation des taux d’activité et la compensation appropriée<br />

des services ou des mesures permettant de concilier<br />

travail et vie privée est une des solutions envisageables. La<br />

bureaucratisation croissante de la médecine doit être stoppée.<br />

Pour y parvenir, il faut enfin créer un dossier électronique<br />

du patient intuitif et utiliser les nouvelles technologies à bon<br />

escient. De plus, nous devons renforcer l’élément indispensable<br />

de notre système de santé: les soins de base.<br />

Irina Zürrer, canton de Berne<br />

Données personnelles:<br />

candidate au Conseil<br />

national, Parti vert’libéral<br />

(PVL), médecin-assistante en<br />

orthopédie et traumatologie,<br />

Hôpital Tiefenau de Berne,<br />

née en 1991, domiciliée à<br />

Herrenschwanden (BE)<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

La durabilité, en particulier<br />

en ce qui concerne les questions<br />

environnementales et énergétiques, est un sujet qui<br />

me tient particulièrement à cœur. Une utilisation économe<br />

de nos ressources doit devenir une priorité. Je m’engage<br />

également pour un système de santé équitable qui doit permettre<br />

à toutes les personnes vivant en Suisse de bénéficier<br />

de soins médicaux abordables et, si nécessaire, immédiats.<br />

Ces soins doivent être d’une qualité irréprochable. Il est aussi<br />

fondamental que les membres du personnel de nos hôpitaux<br />

et cabinets touchent des salaires équitables et bénéficient<br />

de conditions de travail conformes à la loi et compatibles avec<br />

un mode de vie sain.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 9


Politique<br />

Orell Imahorn, canton de Saint-Gall<br />

Données personnelles:<br />

candidat au Conseil national,<br />

Le Centre, médecin-assistant<br />

en médecine interne et<br />

pédiatrie à l’Hôpital de Wil,<br />

né en 1996, domicilié<br />

à Wil (SG)<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

La politique de la santé, la<br />

politique climatique, l’égalité<br />

et la conciliation de la vie de<br />

famille et professionnelle figurent parmi mes priorités politiques.<br />

Dans le système de santé, il faut réduire la bureaucratie<br />

qui ne sert souvent qu’à éviter les conséquences juridiques et<br />

replacer l’activité médicale au centre de l’attention. De plus,<br />

il faut également lutter contre le recours excessif au personnel<br />

soignant temporaire. Pour donner à tous un accès à des soins<br />

de qualité, il faut davantage promouvoir la médecine de<br />

premier recours, notamment dans les régions rurales. Enfin,<br />

il faut impérativement introduire le dossier électronique<br />

du patient.<br />

Yolanda Müller Chabloz,<br />

canton de Vaud<br />

Données personnelles:<br />

candidate au Conseil<br />

national, Les Vert.e.s,<br />

députée, médecin-associé<br />

au Département de médecine<br />

de famille d’Unisanté, 1976,<br />

domiciliée au<br />

Mont-sur-Lausanne<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

Je suis membre active de<br />

l’<strong>asmac</strong> depuis la fin de mes<br />

études de médecine il y a plus de 20 ans. N’exerçant pas en<br />

pratique privée en tant que médecin de santé publique, j’ai<br />

préféré rester à l’<strong>asmac</strong> plutôt que d’adhérer à la société professionnelle<br />

cantonale, pour contribuer à défendre les droits<br />

des médecins en formation. Je m’engage pour une politique<br />

favorable à la santé, que ce soit dans les domaines de la mobilité,<br />

de l’aménagement du territoire ou des politiques sociales.<br />

Je lutte contre les inégalités de genre, si nombreuses dans le<br />

milieu de la santé, contre le sexisme ordinaire et contre toute<br />

forme de harcèlement, et je m’engage pour une meilleure<br />

conciliation vie privée-vie professionnelle pour toutes.<br />

Mathias Bürki, canton de Zoug<br />

Données personnelles:<br />

candidat au Conseil national,<br />

Parti évangélique (PEV),<br />

chef de clinique en médecine<br />

interne générale à l’Hôpital<br />

cantonal de Zoug, né en 1990,<br />

domicilié à Oberrüti<br />

Ce pour quoi je m’engage:<br />

Je m’engage pour un système<br />

de santé fort et de qualité,<br />

avec moins de bureaucratie et<br />

des conditions de travail équitables, ainsi que pour une optimisation<br />

du système tarifaire. En outre, une politique climatique<br />

durable, le soutien aux familles, la justice sociale, la<br />

protection de la jeunesse, la prévention des addictions et une<br />

économique éthique qui ne vise pas exclusivement à maximiser<br />

les profits me tiennent particulièrement à cœur. Dans mon<br />

travail politique, je veux contribuer à une culture de discussion<br />

constructive, bâtir des ponts entre les pôles politiques et<br />

aider à trouver des compromis viables. Je soutiens également<br />

l’<strong>asmac</strong> dans son engagement en faveur d’une amélioration du<br />

système de santé qui place le bien-être des patients et des<br />

médecins au centre de son action.<br />

10<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Gratitude et<br />

engagement politique:<br />

une contradiction?<br />

Depuis une année environ, j’écris régulièrement<br />

une tribune dans le Bulletin des médecins suisses<br />

BMS sur le bien-être et l’équilibre entre vie privée<br />

et travail. En janvier, j’ai présenté ma conception<br />

de la gratitude et mes rituels quotidiens en la matière. 1<br />

La recherche sur le bonheur montre que la gratitude est un<br />

élément essentiel du bonheur. Elle exerce aussi une influence<br />

déterminante sur la santé et la guérison. C’est pour cette raison que<br />

j’intègre des rituels de gratitude dans mon quotidien et que je<br />

recommande à mes patientes et patients, dans le cadre de ma<br />

consultation spécialisée sur la médecine du corps et<br />

de l’esprit, d’en faire autant. Chaque jour, je<br />

m’efforce de prendre conscience de ce que la<br />

vie m’apporte. Je reconnais qu’un grand<br />

nombre de personnes sont dans une situation<br />

plus difficile que la mienne.<br />

Cela m’aide d’une part à accepter la<br />

réalité telle qu’elle est, et d’autre<br />

part à faire des choix sur ce que je<br />

souhaite réaliser et améliorer.<br />

Un collègue m’a dernièrement<br />

interpellé au sujet de mon article.<br />

Dans cette discussion, une prétendue<br />

contradiction a été évoquée,<br />

dont j’aimerais parler ici. Il m’a demandé<br />

dans quelle mesure le contenu<br />

de ma tribune sur le thème de la gratitude<br />

était compatible avec ma fonction de<br />

président de l’<strong>asmac</strong> et mon engagement politique<br />

pour de meilleures conditions de travail et de<br />

formation postgraduée. En substance, il estimait que<br />

l’<strong>asmac</strong> devrait se satisfaire des objectifs atteints au lieu d’investir<br />

autant d’énergie dans son combat pour le respect de la loi sur<br />

le travail, la formation postgraduée et les conditions de travail.<br />

Il a poursuivi son propos en expliquant qu’à son époque, il avait<br />

aussi dû passer par là et que les conditions actuelles n’étaient<br />

de loin plus aussi mauvaises qu’autrefois. Des arguments bien<br />

connus, pour une fois présentés sous une autre forme ...<br />

Je tiens à revenir sur ce sujet, car la discussion a mis en<br />

évidence une idée fausse largement répandue. La gratitude pour<br />

ce que nous avons ne doit en aucun cas être confondue avec<br />

l’indifférence et la résignation. Faire preuve de gratitude m’aide<br />

à changer de perspective: le verre est à moitié plein, et non pas<br />

à moitié vide. Mon attitude change, mais les inégalités restent:<br />

une majorité des médecins hospitaliers ne parvient pas à<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

respecter la loi sur le travail, ne peut pas suivre les cours de<br />

formation postgraduée, soit parce que ces cours n’ont pas lieu<br />

soit parce que les médecins ne peuvent pas y assister par<br />

manque de temps. Un nombre croissant de jeunes médecins<br />

quittent la profession.<br />

Evidemment, je reconnais que les conditions de travail dans<br />

les hôpitaux se sont améliorées depuis que j’ai passé mon<br />

examen fédéral il y a vingt ans, que les médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique ont été assujettis à la loi sur le travail<br />

et que le droit à la formation postgraduée et continue a été<br />

inscrit dans les réglementations. Je lis cependant<br />

dans les résultats de notre sondage auprès<br />

des membres que les dispositions légales<br />

ne sont majoritairement pas respectées<br />

et que la charge de travail et les<br />

symptômes typiques du burn-out<br />

augmentent à chaque nouveau<br />

sondage. A cela s’ajoute que la<br />

compatibilité entre vie privée et<br />

profession occupe aujourd’hui,<br />

à juste titre, une place plus importante<br />

qu’autrefois, lorsque les<br />

médecins étaient quasiment<br />

mariés avec leur hôpital. Pourtant,<br />

les choses ne se passent manifestement<br />

pas comme elles devraient si<br />

les médecins abandonnent aujourd’hui<br />

plus souvent la profession que par le<br />

passé. Et ça ne change rien de regarder avec<br />

gratitude le verre à moitié plein!<br />

Il est de notre devoir de faire en sorte que les<br />

conditions de travail s’améliorent, que la profession de médecin<br />

puisse être exercée avec plaisir et que les médecins aient<br />

suffisamment d’énergie et de force pour concilier travail et<br />

vie privée. Si je le fais avec gratitude, j’ai plus d’énergie pour<br />

me battre pour que le verre soit réellement rempli ...<br />

Photo: màd<br />

1<br />

https://bullmed.ch/article/doi/saez.<strong>2023</strong>.21414<br />

Angelo Barrile,<br />

Président <strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 11


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

«La formation<br />

postgraduée en chirurgie<br />

avec une semaine de<br />

42+4 heures est possible»<br />

La semaine de 42+4 heures a suscité la critique,<br />

en particulier de la part des chirurgiennes et chirurgiens.<br />

Pascal Probst, médecin adjoint au service de chirurgie<br />

de Spital Thurgau AG, nous explique dans l’entretien comment<br />

ce modèle peut être appliqué à la chirurgie.<br />

Oliviero Reusser, collaborateur politique et communication <strong>asmac</strong><br />

Plus une équipe compte de médecins-assistant(e)s, plus cela réduit l’expérience de chacun et chacune en salle d’opération.<br />

12<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

Quelle est la durée de travail moyenne<br />

des spécialistes en chirurgie dans votre<br />

service?<br />

C’est une question que je me posais aussi.<br />

<strong>No</strong>us avons donc procédé à des mesures<br />

l’année dernière [2]. La durée de travail des<br />

chirurgiennes et chirurgiens en formation<br />

est de 48 heures par semaine selon le<br />

contrat. Ils la respectent en moyenne pendant<br />

leur service de jour et aussi lorsqu’ils<br />

travaillent au service des urgences. La question<br />

ne doit cependant pas se limiter à la<br />

durée de travail. Dans les entretiens que j’ai<br />

menés pour mon travail de master [1], il est<br />

apparu que la discussion actuelle ne portait<br />

pas vraiment sur la durée de travail, mais<br />

bien plus sur la formation postgraduée. <strong>No</strong>us<br />

avons aussi mesuré le temps de formation<br />

postgraduée. Les résultats ont montré que<br />

nos médecins-assistant(e)s bénéficient<br />

d’une formation postgraduée structurée<br />

d’en moyenne huit heures au cours des<br />

48 heures de travail [2]. Cela explique sans<br />

doute pourquoi ils comptent parmi les médecins<br />

les plus satisfaits de Suisse [3].<br />

A l’échelle nationale, la situation<br />

est toutefois différente. Les médecinsassistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique<br />

travaillent en moyenne 56 heures par<br />

semaine. Et les médecins-assistant(e)s<br />

ne bénéficient que d’environ un cinquième<br />

des quatre heures de formation<br />

postgraduée structurée par semaine.<br />

Le sondage de l’<strong>asmac</strong> montre aussi<br />

qu’un grand nombre de médecins<br />

souhaite travailler à temps partiel et<br />

que, pour ainsi dire, personne ne<br />

veut travailler plus de 50 heures par<br />

semaine. Est-ce réalisable?<br />

<strong>No</strong>tre service prouve qu’une semaine de<br />

48 heures, y compris la formation postgraduée<br />

structurée, est faisable. D’autres<br />

hôpitaux devraient donc être en mesure<br />

d’en faire autant. Le fait que la majorité de<br />

la future génération de médecins ne veut<br />

plus travailler à plein temps est une réalité<br />

aussi en chirurgie [4]. Le marché du travail<br />

montrera si c’est réalisable. Si les chirurgiennes<br />

et chirurgiens souhaitent travailler<br />

moins, cela s’accompagne d’un besoin<br />

accru en main-d’œuvre spécialisée. Ce qui<br />

fait augmenter la charge de travail des<br />

autres, tant qu’il n’y a pas assez de candidates<br />

et candidats sur le marché. Un cercle<br />

vicieux que l’on ne pourra briser qu’à<br />

condition de trouver des solutions globales,<br />

notamment dans la formation<br />

postgraduée. Dans ce contexte, il est important<br />

de se concentrer sur l’essentiel et<br />

de réduire les tâches administratives.<br />

La semaine de 42+4 heures<br />

est-elle possible en chirurgie?<br />

Si oui, comment?<br />

Oui, la formation postgraduée en chirurgie<br />

avec une semaine de 42+4 heures est<br />

possible. Comme évoqué, notre service<br />

fonctionne avec une semaine de 40+8 heures.<br />

Si l’on regarde au-delà des frontières,<br />

on constate que c’est possible. Dans la<br />

plupart des pays de l’UE, les médecinsassistant(e)s<br />

bénéficient d’une semaine<br />

de 42 heures. Toutefois, pour la formation<br />

postgraduée en chirurgie, le nombre de<br />

cas est un facteur plus important que la<br />

durée de travail. Ces cas sont actuellement<br />

répartis sur un trop grand nombre de médecins-assistant(e)s.<br />

Que faut-il faire pour assurer<br />

la formation postgraduée et la pratique<br />

en salle d’opération sans violer la loi<br />

sur le travail?<br />

Il faut trois choses: des structures claires<br />

et des processus optimisés dans le service<br />

pour que les futurs chirurgiennes et<br />

chirurgiens puissent être libérés pour la<br />

pratique en salle d’opération, la volonté<br />

manifeste des médecins cadres de former<br />

la relève et des médecins-assistant(e)s<br />

motivés. La loi sur le travail doit être<br />

respectée pour protéger le personnel médical.<br />

Il existe cependant des situations<br />

exceptionnelles dans lesquelles il faut travailler<br />

plus. En outre, j’estime que seules<br />

les bases de la chirurgie peuvent être acquises<br />

en six ans avec une semaine de<br />

42+4 heures. Les médecins qui s’intéressent<br />

à la chirurgie de pointe devront<br />

tôt ou tard investir plus de temps dans<br />

leur carrière. C’est une réalité que l’on<br />

rencontre dans toutes les professions académiques<br />

et libérales dans lesquelles<br />

règne un esprit de compétition et par<br />

exemple aussi dans les professions artistiques<br />

ou dans le sport d’élite.<br />

Comment la formation postgraduée<br />

est-elle organisée dans votre hôpital?<br />

<strong>No</strong>us exploitons les possibilités offertes<br />

par la numérisation pour réduire la charge<br />

administrative. De plus, nous engageons<br />

des assistantes et assistants cliniques dans<br />

le service. Cela nous permet de réduire le<br />

nombre de médecins-assistant(e)s dans le<br />

service tout en leur proposant davantage<br />

de travail en salle d’opération grâce à la<br />

répartition des cas sur un plus petit nombre<br />

de personnes. Pour finir, nous organisons<br />

des manifestations pendant la semaine<br />

qui servent explicitement à la formation<br />

postgraduée structurée, par exemple des<br />

Biographie express<br />

Le Prof. Dr méd. Pascal Probst est<br />

médecin adjoint au service de chirurgie<br />

de Spital Thurgau AG. Après avoir<br />

passé son examen fédéral en 2009 à<br />

Zurich, il a obtenu en 2017 son habilitation<br />

à l’Université de Heidelberg.<br />

Dans le cadre d’un Executive MBA, il a<br />

rédigé un travail de master intitulé<br />

«Die 42-Stunden-Woche in der chirurgischen<br />

Ausbildung in der Schweiz –<br />

eine Stakeholder-Analyse» [1]. Agé de<br />

43 ans, il est marié avec une femme<br />

médecin et a deux enfants en âge<br />

préscolaire et scolaire.<br />

exposés, des conférences sur la morbidité,<br />

les «journal clubs» et autres. Si en plus de<br />

cela, les médecins cadres instruisent activement<br />

les médecins-assistant(e)s pendant<br />

au moins deux opérations standard par semaine,<br />

cela leur permet d’atteindre sans<br />

difficulté le minimum de quatre heures de<br />

formation postgraduée structurée.<br />

Pourquoi la semaine de 42+4 heures<br />

suscite-t-elle une résistance acharnée<br />

dans certains cercles?<br />

Parce que nombreux sont ceux qui voient<br />

la semaine de 42+4 heures comme une<br />

tentative de transformer la profession ou<br />

vocation de médecin en simple travail.<br />

Cela suscite des émotions. Certains articles<br />

de presse ont laissé entendre que les médecins<br />

cadres, qui s’engagent en principe<br />

volontiers dans la formation postgraduée,<br />

font partie du problème, ce qui a accentué<br />

leur opposition. Il faut ramener la discussion<br />

sur une base objective et moins émotionnelle.<br />

Le fait que la jeune génération<br />

veut travailler moins est un fait. On peut<br />

l’approuver ou pas, ça ne change rien. En<br />

refusant d’y réagir par des mesures, on sera<br />

finalement perdant sur le marché du travail.<br />

D’ailleurs, les médecins-assistant(e)s<br />

peuvent occasionnellement travailler plus<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 13


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

de dix heures d’affilée sans que la sécurité<br />

des patients soit mise en danger. En outre,<br />

les conséquences à long terme d’une semaine<br />

de 42+4 heures suscitent des inquiétudes<br />

légitimes que l’<strong>asmac</strong> ne peut<br />

pas ignorer. Par exemple que la durée de<br />

formation postgraduée et continue jusqu’à<br />

la spécialisation se prolonge, ce qui a pour<br />

conséquence que les chef(fe)s de clinique<br />

entament plus tard leur activité indépendante,<br />

ce qui accentue la charge de travail<br />

des médecins cadres. De plus, le nombre<br />

de chirurgiennes ne cesse d’augmenter.<br />

Lors des entretiens réalisés pour mon travail<br />

de master, nombreuses sont celles qui<br />

ont souligné devoir acquérir le plus de<br />

compétences possible au début de leur<br />

carrière pour ensuite réaliser leur planning<br />

familial.<br />

Il faut donc établir des modèles de travail<br />

flexibles qui permettent de répondre à<br />

toutes les attentes. Les hôpitaux et l’<strong>asmac</strong><br />

doivent dès lors prendre au sérieux les besoins<br />

de toutes les parties impliquées,<br />

c’est-à-dire aussi des médecins formateurs,<br />

et s’engager pour les intérêts de la<br />

profession à long terme. Car n’oublions<br />

pas que les médecins-assistant(e)s d’aujourd’hui<br />

sont les médecins cadres de demain!<br />

Bibliographie<br />

[1] Probst P. Die 42-Stunden-Woche<br />

in der chirurgischen Ausbildung in der<br />

Schweiz – eine Stakeholder-Analyse. 2022.<br />

SRH, Riedlingen.<br />

[2] Kovacevic D et al. Quality and<br />

Quantity of Structured Education for<br />

Surgical Residents at a Swiss Hospital.<br />

swiss knife. <strong>2023</strong>; 20: special edition, 21.<br />

[3] ISFM. Sondage 2022 «Formation<br />

postgraduée: évaluation par les médecins<br />

en formation postgraduée 2022». <strong>2023</strong>.<br />

[4] Fenner D et al. Career Goals of<br />

Surgeons in Switzerland. Langenbeck’s<br />

Archives of Surgery. <strong>2023</strong>. Accepted.<br />

Annonce<br />

Je veux une bonne formation<br />

postgraduée et le temps<br />

nécessaire à cela.<br />

C’est possible?<br />

Oui, c’est possible!<br />

Ensemble, nou pouvons le faire!<br />

<strong>No</strong>us accompagnons sur le parcours menant au titre de spécialiste.<br />

DEVENEZ MEMBRE SUR ASMAC.CH!<br />

14<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

«<strong>No</strong>us prenons le relais là où<br />

d‘autres atteignent les limites.»<br />

Dr. med. E. Fischer, médecin cheffe au service de psychiatrie de l‘enfant et de l‘adolescent<br />

VOUS SOUHAITEZ EN<br />

SAVOIR PLUS?<br />

upd.jobs<br />

VOUS SOUHAITEZ NOUS RENCONTRER?<br />

Venez nous rendre visite au salon<br />

Medifuture le 4 novembre <strong>2023</strong>.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 15


Annonces<br />

Assurance de protection<br />

juridique pour les médecins<br />

et le personnel médical<br />

Dans votre métier de<br />

professionnel de la santé, tout<br />

tourne autour de l’humain. Pour<br />

vous permettre de vous<br />

concentrer sur vos patients, nous<br />

nous occupons des aspects<br />

juridiques. <strong>No</strong>us sommes à vos<br />

côtés en cas de litige et, si la<br />

situation s’envenime, nous vous<br />

défendons.<br />

Avantages de la protection<br />

juridique pour les médecins et<br />

le personnel médical<br />

• Consultation juridique<br />

individuelle et représentation<br />

légale<br />

• Soutien financier et prise en<br />

charge de tous les frais<br />

• Couverture étendue au<br />

domaine privé<br />

Soigner<br />

sereinement<br />

N’attendez pas pour vous<br />

renseigner, vous pouvez conclure<br />

votre assurance très facilement en<br />

bénéficiant d’un tarif préférentiel:<br />

mediservice-<strong>asmac</strong>.ch/axa<br />

AndreaMag ®<br />

300 mg magnésium (12.3 mmol)<br />

• Comprimés effervescents au goût agréable<br />

• Disponible dans les arômes orange et framboise<br />

• Végétalien<br />

Admis aux<br />

caisses-maladies<br />

Plus<br />

d’information:<br />

Andreabal SA, 4123 Allschwil<br />

www.andreabal.ch<br />

Andreamag®, C : magnésium 300mg (12.3mmol). I : carence en magnésium, pour couvrir un besoin accru pendant la grossesse et la période d’allaitement et lors du<br />

sport de compétition, tendance aux crampes des mollets, pour les crampes musculaires, éclampsie et pré-éclampsie, troubles tachycardiques du rythme cardiaque.<br />

P: adultes et enfants à partir de 12 ans : 1 comprimé effervescent par voie orale 1 fois par jour. CI : insuffisance rénale, bloc A.V., exsiccose. IA : tétracyclines, sels ferreux,<br />

cholécalciférol. EI : occasionnellement : diarrhée. P : 20 et 60 comprimés effervescents. CV: liste D. 04/2020. Pris en charge par l’assurance-maladie. Vous trouvez de<br />

plus amples informations sur www.swissmedicinfo.ch. Andreabal SA, Binningerstrasse 95, 4123 Allschwil, Tél. 061 271 95 87, Fax 061 271 95 88 www.andreabal.ch


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />

L’aventure au bloc<br />

opératoire<br />

Le choc de l’entrée dans<br />

la vie active à peine surmonté,<br />

me voici confrontée à un<br />

autre défi: la rotation dans<br />

le bloc opératoire.<br />

Comme ancienne sous-assistante<br />

en anesthésiologie chevronnée, j’enfile la<br />

tenue chic du bloc opératoire en deux<br />

temps, trois mouvements. Pour information<br />

aux psychiatres, internistes et autres<br />

spécialistes non coutumiers du bloc<br />

opératoire, il s’agit d’une tenue d’hôpital<br />

verte en deux parties, assortie de pantoufles<br />

en plastique tendance semblables à<br />

des Crocs (je tiens à préciser que c’est un<br />

style à proscrire dans d’autres situations),<br />

d’une charlotte similaire à celle que<br />

portent les ouvriers d’usine et, bien sûr,<br />

d’un masque tout à fait seyant. Une fois<br />

parée, j’entre dans le service stérile et<br />

sans fenêtre, et tente de me frayer un<br />

chemin jusqu’à l’antichambre de la salle<br />

d’opération qui m’a été affectée. Vient<br />

alors le sacro-saint rituel de désinfection<br />

des mains en une minute trente chrono,<br />

qui peut encore tourner au fiasco.<br />

En effet, la police des ATSSO (assistantes<br />

ou – plus rare – assistants techniques<br />

spécialisés en salle d’opération)<br />

est attentive à tous les gestes, sort le<br />

carton rouge et réprimande habilement<br />

le moindre faux pas.<br />

Une fois cette étape franchie, j’entre<br />

dans le bloc opératoire proprement dit,<br />

où je suis accueillie par un «Attention,<br />

c’est stérile!» ou un «Attention, ne restez<br />

pas là!» à trois voix. Ensuite, je dois me<br />

tenir au garde-à-vous, les bras levés à la<br />

verticale, le temps d’attacher le tablier<br />

chirurgical et d’enfiler les gants stériles.<br />

«C’est là que j’interviens», ai-je<br />

d’abord pensé. «Je vais enfin pouvoir<br />

démontrer mes capacités motrices fines<br />

et montrer aux médecins cadres présents<br />

de quoi je suis capable.» L’heure de<br />

l’intervention arrive: nous devions poser<br />

une sonde urinaire. Avec une confiance<br />

totale (mais aussi une grande nervosité),<br />

j’ai saisi le tube de la sonde et l’ai introduit<br />

dans l’orifice entre les lèvres de la<br />

patiente déjà endormie. Mais très vite,<br />

une ombre s’est abattue sur ce moment<br />

héroïque tant attendu – en effet,<br />

l’urine ne s’écoulait pas dans la poche.<br />

J’ai dû admettre que, sous le coup<br />

de l’émotion, j’avais probablement mal<br />

placé la sonde. Et le fait de continuer<br />

à l’enfoncer n’a pas contribué à me sauver<br />

de cette situation embarrassante. Au bout<br />

d’un moment, le médecin cadre s’est<br />

contenté de me dire, le regard ennuyé:<br />

«C’est le clitoris, ma chère.»<br />

Par chance, j’ai finalement pu trouver<br />

le bon orifice et la vessie de la patiente a<br />

pu se vider allègrement pendant l’opération.<br />

Si je tire le bilan de cette expérience,<br />

je dirais que la situation aurait été définitivement<br />

plus simple si le patient avait<br />

été un homme.<br />

Camille Bertossa,<br />

médecin-assistante en<br />

première année de<br />

formation postgraduée<br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 17


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Séance d’information sur la<br />

formation postgraduée basée<br />

sur les compétences<br />

A l’avenir, la formation postgraduée sera<br />

basée sur les compétences. Ce changement<br />

est à la fois passionnant et stimulant.<br />

<strong>No</strong>us avons invité la présidente de l’Institut<br />

suisse pour la formation médicale postgraduée<br />

et continue (ISFM), D r méd. Monika<br />

Brodmann, privat-docente, pour nous informer<br />

sur la mise en œuvre et répondre à<br />

nos questions. <strong>No</strong>us nous réjouissons de<br />

cet échange captivant et vous y invitons<br />

cordialement!<br />

Mise en œuvre de la formation<br />

postgraduée basée sur les compétences<br />

Exposé et discussion avec la D r méd. Monika<br />

Brodmann, privat-docente, présidente<br />

de l’ISFM<br />

19 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />

19h à 19h45: exposé<br />

Ensuite: discussion et apéro riche<br />

Maison des générations de Berne, Bahnhofplatz<br />

2, 3011 Berne<br />

Vaud<br />

L’ASMAV s’engage pour<br />

le respect des conditions<br />

de travail et de formation<br />

postgraduée<br />

Le comité de l’ASMAV a cette année encore<br />

été très actif auprès des directions des<br />

hôpitaux et des services dans le cadre de<br />

ré unions régulières, mais aussi pour résoudre<br />

des problèmes spécifiques signalés<br />

par les médecins en formation concernant<br />

le respect des conditions de travail, du<br />

temps et de la qualité de la formation<br />

postgraduée et dans les cas de harcèlement<br />

et d’atteintes à la personnalité.<br />

<strong>No</strong>us prenons à cœur ces sujets et encourageons<br />

tous les médecins en formation<br />

à prendre contact avec nous en cas de<br />

problèmes dans les services. <strong>No</strong>us offrons<br />

un soutien concret sous la forme d’un<br />

conseil et d’un accompagnement personnels<br />

en cas de problèmes psychiques et<br />

physiques, ainsi qu’un conseil juridique<br />

par les membres du comité et/ou l’avocat<br />

de la section, M e Mangold.<br />

Vous trouverez nos coordonnées sur<br />

www.asmav.ch/contact.<br />

Prise en charge des frais du<br />

CEPUSPP par les institutions<br />

En Suisse romande (sauf à Genève), la formation<br />

postgraduée en vue d’obtenir le<br />

titre FMH en psychiatrie et psychothérapie<br />

est organisée au sein du CEPUSPP (Centre<br />

d’Enseignement Post-Universitaire pour la<br />

Spécialisation en Psychiatrie et Psychothérapie).<br />

Depuis 2017, les établissements de<br />

formation postgraduée ont décidé de ne<br />

plus prendre en charge que 50 % des frais<br />

de formation au CEPUSPP, résultant en un<br />

surcoût d’environ 1500 francs par an pour<br />

les médecins assistant(e)s!<br />

L’ALPPF (Association Latine des Psychiatres-Psychothérapeutes<br />

en Formation)<br />

s’est opposée à cette décision, avec le<br />

soutien de l’ASMAV, et a pu fournir un avis<br />

de droit confirmant que les hôpitaux n’ont<br />

pas le droit de demander aux médecins-assistant(e)s<br />

une participation à leurs frais<br />

de formation postgraduée, étant donné<br />

que cela fait partie des prestations obligatoires<br />

pour lesquelles ils perçoivent une<br />

contribution du canton.<br />

Il a encore fallu trois ans pour faire<br />

appliquer cet avis, mais nous avons néanmoins<br />

obtenu gain de cause. Depuis novembre<br />

2022, les frais du CEPUSPP sont<br />

Il n’est pas nécessaire de s’inscrire. <strong>No</strong>us<br />

nous réjouissons de vous accueillir en<br />

grand nombre!<br />

Janine Junker, directrice de l’<strong>asmac</strong> Berne<br />

Photo: màd<br />

18<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Faites la promotion de l’<strong>asmac</strong><br />

Vous êtes déjà membre de l’<strong>asmac</strong>? Super! C’est bon à savoir, car plus nous sommes nombreux,<br />

plus notre voix compte. <strong>No</strong>us récompensons les membres qui font activement la<br />

promotion de l’<strong>asmac</strong>. En effet, rien ne vaut une recommandation formulée par conviction<br />

personnelle. Pour chaque nouveau membre recruté, vous recevez un petit cadeau, p. ex. une<br />

lunchbox, un bon pour des livres ou un bon CFF, chacun d’une valeur de 50 francs. Vous avez<br />

aussi la possibilité de faire un don à une organisation caritative. Vous trouverez toutes les<br />

autres informations sur notre site web www.vsao.ch/fr/adhesion/campagne-de-recrutement.<br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

<strong>No</strong>uvelle brochure pour<br />

les médecins en formation<br />

postgraduée et les responsables<br />

d’établissements de<br />

formation postgraduée<br />

Images: màd<br />

entièrement pris en charge par les établissements<br />

de formation postgraduée dans le<br />

canton de Vaud.<br />

L’ALPPF informera sur ses canaux<br />

(site internet: www.alppf.ch, Instagram @<br />

asso.alppf) sur les modalités de remboursement<br />

et se tient à disposition en cas de<br />

questions à ce sujet.<br />

<strong>No</strong>mbres maximaux/clause du besoin<br />

Le médecin cantonal vaudois a organisé<br />

des séances de travail portant sur les<br />

nombres maximaux. <strong>No</strong>us avons pu rapidement<br />

être rajoutés à la liste des participants.<br />

Cette liste comprend également nos<br />

collègues de la SVM (Société Vaudoise de<br />

Médecine) et des représentant(e)s hospitaliers<br />

et installés des disciplines concernées.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons d’avoir pu<br />

contribuer en tant que partenaires à part<br />

entière aux discussions sur ce sujet, menant<br />

à ce qu’un seul domaine de spécialité<br />

soit limité dans le canton de Vaud: la neurochirurgie.<br />

Cette limitation a pris effet le<br />

1 er juillet <strong>2023</strong>.<br />

Un(e) représentant de l’ASMAV siègera<br />

à la commission cantonale de planification<br />

de l’offre médicale, créée avec l’arrêté régissant<br />

ces limitations.<br />

Indexation des salaires – collaboration<br />

avec l’ASMAVal et l’HRC pour<br />

<strong>2023</strong><br />

Le taux d’indexation des salaires des médecins<br />

assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

de l’HRC pour <strong>2023</strong> a été fixé après discussion<br />

entre l’ASMAV, l’ASMAVal et l’HRC.<br />

L’indexation vaudoise est de 1,4% et la valaisanne<br />

de 2,8 %. L’hôpital de Rennaz est<br />

financé aux 2/3 par le canton de Vaud et<br />

à 1/3 par le canton du Valais. <strong>No</strong>us avons<br />

pu obtenir une indexation de 1,8 %, c’està-dire<br />

quasiment proportionnelle à ces<br />

chiffres. Cette décision est arrivée en début<br />

d’année, mais est entrée en vigueur<br />

rétroactivement au 1 er janvier <strong>2023</strong>.<br />

Apéro et activités sociales<br />

L’apéro estival de l’ASMAV au 20 e étage du<br />

CHUV a été un succès couronné d’un bel<br />

arc-en-ciel après la tempête qui est tombée<br />

sur Lausanne.<br />

<strong>No</strong>us remercions toutes les personnes<br />

qui sont venues à l’apéro et nous réjouissons<br />

de renouveler cet évènement l’année<br />

prochaine!<br />

Prochaine assemblée générale<br />

16 novembre <strong>2023</strong><br />

Sandrine Devillers, secrétaire général de l’ASMAV<br />

Tous les médecins en formation postgraduée<br />

ont droit à quatre heures de formation<br />

postgraduée structurée par semaine.<br />

Celle-ci vise à la fois à garantir la qualité<br />

des soins et à renforcer les compétences de<br />

la relève.<br />

Au quotidien, il est souvent difficile<br />

de mettre en œuvre les quatre heures de<br />

formation postgraduée structurée de manière<br />

appropriée, soit parce que l’on n’y<br />

accorde pas la priorité nécessaire, soit<br />

parce que les médecins n’ont pas le temps<br />

ou que la qualité de l’offre est insuffisante.<br />

Le ressort formation postgraduée de<br />

l’ASMAC Zurich a élaboré une brochure<br />

à cet effet. Elle présente de manière succincte<br />

ce que signifie concrètement la<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 19


<strong>asmac</strong><br />

formation postgraduée structurée, comment<br />

les quatre heures par semaine<br />

peuvent être respectées et comment les<br />

responsables d’établissements de formation<br />

postgraduée peuvent la rendre encore<br />

plus attractive et accessible.<br />

Vous pouvez télécharger la brochure<br />

(en allemand) sur www.vsao-zh.ch/<br />

was-wir-tun/weiterbildung.<br />

Si vous souhaitez obtenir un exemplaire<br />

imprimé, vous pouvez le commander à<br />

l’adresse info@vsao-zh.ch.<br />

Guide «Planetary Health» pour les<br />

membres de l’ASMAC<br />

Déjà aujourd’hui, les répercussions de la<br />

crise climatique se font ressentir en Suisse.<br />

L’augmentation des températures, les<br />

phénomènes météorologiques extrêmes et<br />

les mutations dans l’écosystème influencent<br />

non seulement l’environnement,<br />

mais ont aussi un impact sur notre<br />

santé. Compte tenu des effets du changement<br />

climatique sur la santé, nous médecins<br />

assumons une responsabilité particulière<br />

en la matière et devons aborder le<br />

sujet et élever notre voix.<br />

Le nouveau guide de l’ASMAC Zurich<br />

vous soutient dans la défense et la promotion<br />

de la santé planétaire. En nous engageant<br />

à tous les niveaux, nous pouvons<br />

exercer une influence majeure sur la santé<br />

de la population.<br />

Dans notre nouveau guide «Planetary<br />

Health», vous découvrirez comment assumer<br />

votre rôle de médecin et un aperçu<br />

des mesures les plus efficaces pour mettre<br />

en marche des changements. Par ailleurs,<br />

nous avons résumé quelques conseils pratiques<br />

sur la manière dont vous pouvez<br />

concevoir vos réunions de manière plus<br />

durable.<br />

Vous trouverez le guide «Planetary<br />

Health» sur www.vsao-zh.ch/nuetzliches.<br />

Dominique Iseppi, assistante de communication,<br />

ASMAC Zurich / Schaffhouse<br />

Annonce<br />

sympathisch l<br />

einfach l<br />

effizient l<br />

pex ll<br />

Die sympathische<br />

Ärztesoftware<br />

pex II ist ein hocheffizienter Assistent mit einem ausgeklügelten<br />

TarMed-Abrechnungs- und Informationssystem. Die Ärztesoftware<br />

besticht durch eine einfache, übersichtliche Bedienung und klaren<br />

Arbeitsabläufen. Mit einer Vielzahl an Softwareoptionen lässt sich<br />

Ihre persönliche pex II Lösung zusammenstellen. Zudem ist eine<br />

Vernetzung mit internen und externen Stellen jederzeit möglich.<br />

Delemed AG l Medical Software<br />

Talstrasse 4 l CH-3122 Kehrsatz-Bern<br />

Tel. +41 (0)31 950 27 27<br />

info@delemed.ch l www.delemed.ch<br />

Ihr Partner für medizinische Software<br />

20<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


medifuture<br />

your career starts here<br />

4. <strong>No</strong>vember<br />

4 novembre<br />

Stadion Wankdorf, Bern<br />

Stade de Wankdorf, Berne<br />

<strong>2023</strong><br />

Der jährliche Laufbahnkongress<br />

für Medizinstudierende und<br />

junge Ärztinnen und Ärzte.<br />

Le congrès professionnel annuel<br />

pour les étudiant-es en méde cine<br />

et jeunes médecins<br />

<strong>No</strong>ch nicht<br />

angemeldet?<br />

medifuture.ch/anmeldung<br />

Pas encore inscrit?<br />

medifuture.ch/fr/inscription<br />

medifuture c/o vsao<br />

Bollwerk 10 Postfach<br />

3001 Bern<br />

Tel. 031 350 44 88<br />

admin@medifuture.ch<br />

medifuture.ch<br />

Organisation:<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 21


Kongressprogramm<br />

Programme du congrès<br />

08.45–9.15 Networking – Kaffee Networking – Café<br />

09.20–09.40<br />

Swissmedtalk – Ärztinnen-Karriere<br />

und Verbandstätigkeiten<br />

– Afreed Ashraf & Willi Balandies<br />

Angehende Ärzte<br />

– Dr. med. Jana Siroka<br />

Leitende Ärztin <strong>No</strong>tfall / IMC in der Klinik Arlesheim<br />

und Mitglied ZV FMH<br />

Swissmedtalk – carrière médicale<br />

féminine et activités de l’association<br />

– Afreed Ashraf & Willi Balandies<br />

Futurs médecins<br />

– Dr méd. Jana Siroka<br />

Médecin adjointe Service des urgences / soins intermédiaires<br />

(IMC), clinique Arlesheim et membre<br />

CC FMH<br />

DE<br />

FR<br />

09.40–10.00<br />

Auf dem Weg zum Facharzttitel:<br />

Topics, Tipps und e-Tools<br />

– Christoph Hänggeli<br />

Geschäftsführer SIWF/FMH,<br />

Rechtsanwalt, MPA unibe<br />

En route vers le titre de médecin<br />

spécialiste: sujets, conseils et outils<br />

électroniques<br />

– Christoph Hänggeli<br />

Directeur ISFM / FMH , avocat, MPA unibe<br />

DE<br />

FR<br />

10.00–10.10 Fragerunde / Disskusion Questions / discussion<br />

10.10–10.40<br />

Podiumsdiskussion Fachgesellschaften<br />

– SGAIM – Schweizerische Gesellschaft für Allgemeine<br />

Innere Medizin<br />

Dr. med. Stefanie Mosimann<br />

– SSAPM – Swiss Society for Anaesthesiology and<br />

Perioperative Medicine<br />

Tatjana Dill<br />

– SHOOT – Swiss Hematologists and Oncologists<br />

of tomorrow<br />

Dr. med. Yvette von Aarburg<br />

Dr. med. Astrid Beerlage<br />

– Junges Forum Gynäkologie Suisse<br />

Dr. med. Claudia Becker<br />

Sociétés de discipline<br />

– SSMIG – Société Suisse de Médecine<br />

Interne Générale<br />

Dr méd. Stefanie Mosimann<br />

– SSAPM – Swiss Society for Anaesthesiology<br />

and Perioperative Medicine<br />

Tatjana Dill<br />

– SHOOT – Swiss Hematologists and Oncologists<br />

of tomorrow<br />

Dr méd. Yvette von Aarburg<br />

Dr méd. Astrid Beerlage<br />

– Jeune forum gynécologie suisse<br />

Dr méd. Claudia Becker<br />

DE<br />

FR<br />

10.40–11.25 Kaffeepause Pause-café<br />

11.25–11.45<br />

DE<br />

Arbeiten in der <strong>No</strong>tfallmedizin:<br />

Chancen und Herausforderungen<br />

– Dr. med. Brigitte Nyfeler<br />

Chefärztin <strong>No</strong>tfallzentrum Lindenhofspital Bern<br />

La carrière en médecine interne<br />

générale hospitalière<br />

– Prof. Julien Vaucher<br />

Professeur ordinaire de médecine interne générale<br />

à l’Université de Fribourg.<br />

FR<br />

11.45–12.05<br />

Arbeitsplatz Praxis / Belegarzt<br />

– Dr. med. Lars Frauchiger<br />

Belegarzt, Praxis Orthopädische Chirurgie<br />

und Traumatologie des Bewegungsapparates<br />

DE<br />

Le cabinet du généraliste: un espace de<br />

liberté urbi et orbi<br />

– PD Dr. Patrick Ruedin<br />

Médecine interne-Néphrologie FMH, Directeur<br />

de cours Société Suisse d’Echographie, Hypnose<br />

médicale FMH<br />

FR


12.05–12.15 Fragerunde / Disskusion Questions / discussion<br />

12.15–14.00<br />

Mittagspause (Stehlunch)<br />

Pause de midi (apéro dînatoire)<br />

13.25–13.45<br />

Lunchreferat<br />

– Schweizer Paraplegiker-Zentrum (SPZ)<br />

Exposés dînatoires<br />

– Centre suisse des paraplégiques (CSP)<br />

DE<br />

FR<br />

14.00–14.20<br />

Medizin im ländlichen Tanzania<br />

– PD Dr. med. Martin Rohacek<br />

Internist und <strong>No</strong>tfallmediziner<br />

La médecine dans la Tanzanie rurale<br />

– PD Dr méd. Martin Rohacek<br />

Médecin interniste et urgentiste<br />

DE<br />

FR<br />

14.20–14.40<br />

Verschiedene Gesichter einer Hausarztpraxis<br />

- Lager- und Festivalmedizin<br />

– Dr. med. Raphael Stolz<br />

Hausarzt, ärztlicher Leiter der Sanität am am Open­ OpenAir<br />

St. St. Gallen, Vizepräsident im im SIWF SIWF<br />

Les différents visages d’un cabinet<br />

de médecine de famille – médecine<br />

festivalière<br />

– Dr méd. Raphael Stolz<br />

Médecin de famille, responsable médical de de l’Open- l’OpenAir<br />

St-Gall, vice-président de de l’ISFM<br />

DE<br />

FR<br />

14.40–15.00<br />

10 Top Fragen zur chirurgischen<br />

Weiterbildung, an das Swiss College<br />

of Surgeons<br />

– Prof. Dr. med. Dieter Hahnloser<br />

Präsident Swiss College of Surgeons, Leiter der<br />

koloproktologischen Chirurgie am Universitätsspital<br />

in Lausanne<br />

– Dr. med. Anna Wang<br />

Oberärztin, Plastische Chirurgie und Handchirurgie<br />

– Kantonsspital Aarau / Co ­ Präsidentin<br />

vsao Zürich<br />

10 questions clés sur la formation<br />

postgraduée en chirurgie, adressées au<br />

Swiss College of Surgeons<br />

– Prof. Dr méd. Dieter Hahnloser<br />

Président du Swiss College of Surgeons, responsable<br />

du team colon, rectum et proctologie à<br />

l’Hôpital universitaire de Lausanne (CHUV).<br />

– Dr med. Anna Wang<br />

Cheffe de clinique, chirurgie plastique<br />

et chirurgie de la main – Hôpital cantonal<br />

d‘Aarau / Co – Présidente vsao Zurich<br />

DE<br />

FR<br />

15.00–15.10 Fragerunde / Disskusion Questions / discussion<br />

15.10–15.20 Wettbewerb Verlosung Concours tirage<br />

15.20–16.00<br />

Networking – Apéro<br />

Die Ausstellung ist noch offen<br />

Networking – Apéro<br />

L’exposition est encore ouverte


Der Kongress bietet dir die perfekte Möglichkeit, dich über<br />

die Themen Karriereplanung und Karrieremöglichkeiten zu<br />

informieren. Das Ziel von medifuture ist es, den Teilnehmenden<br />

aufzuzeigen, welche verschiedenen Facetten der Arztberuf mit<br />

sich bringt, und die unterschiedlichen Wege zum anvisierten<br />

Karriereziel darzulegen.<br />

Neben praxisnahen Referaten von Fachleuten aus verschiedensten<br />

Bereichen des Gesundheitswesens präsentieren<br />

dir die Aussteller ihre vielfältigen Angebote. In den Pausen<br />

hast du genügend Zeit, die Ausstellung mit über 50 Ständen<br />

(Universitätsspitäler der Schweiz sowie zahlreiche weitere<br />

grosse Spitäler und Fachgesellschaften) zu besuchen, Kontakte<br />

zu knüpfen, Informationen auszutauschen und dich an<br />

den Buffets zu bedienen.<br />

Le congrès te donne la possibilité de t’informer sur les thèmes<br />

de la planification de carrière et les options de carrière. Le but<br />

de medifuture est de montrer aux participant(e)s les nombreuses<br />

facettes de la profession de médecin et les différentes<br />

voies qui peuvent les mener à leur objectif de carrière.<br />

Outre des exposés proches de la pratique de spécialistes de<br />

différents domaines de la santé, environ 40 exposants t’attendent<br />

avec leurs stands. Pendant les pauses, tu as suffisamment<br />

de temps pour visiter l’exposition qui compte plus de<br />

50 stands (hôpitaux universitaires de la Suisse, ainsi que de<br />

nombreux autres grands hôpitaux et sociétés de discipline),<br />

nouer des contacts et échanger avec tes collègues, sans oublier<br />

de profiter du buffet.<br />

Premium-Partner Partenaires Premium<br />

Bonus-Partner Partenaires Bonus<br />

Alle weiteren Sponsoren und<br />

Informationen unter: medifuture.ch<br />

Tous les autres sponsors et<br />

informations sous : medifuture.ch/fr


<strong>asmac</strong><br />

<strong>asmac</strong>-Inside<br />

Oliviero Reusser<br />

Lieu de domicile: Zurich<br />

A l’<strong>asmac</strong> depuis: Février <strong>2023</strong><br />

L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />

Pragmatique, pratique, moderne<br />

Dans son temps libre,<br />

Oliviero Reusser se laisse<br />

parfois porter par le<br />

courant, selon la météo<br />

ou les projets de ses amis. Au travail,<br />

en revanche, il aborde les choses<br />

différemment.<br />

En tant que collaborateur du département<br />

politique et communication,<br />

Oliviero Reusser est attentif aux développements<br />

et tendances actuels,<br />

travaille de manière très structurée et<br />

gère les délais du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> et<br />

de la newsletter.<br />

Fort d’un bagage en sciences politiques<br />

et islamiques (Zurich) et en<br />

sciences des conflits (Londres), il s’occupe<br />

également du site web et des réseaux<br />

sociaux de l’association. La dimension<br />

politique de son travail lui tient particulièrement<br />

à cœur. Pour cette raison,<br />

il aime réfléchir à voix haute, poser des<br />

questions essentielles et proposer de<br />

nouvelles initiatives plus ou moins<br />

conventionnelles. Il veille à ce que le<br />

travail politique de l’<strong>asmac</strong> se concentre<br />

sur des problèmes concrets et des expériences<br />

pratiques, et assure le bon<br />

fonctionnement de la collaboration avec<br />

les nombreuses organisations partenaires.<br />

Son activité au sein de l’<strong>asmac</strong> lui<br />

procure du plaisir car elle est porteuse<br />

de sens et lui permet d’utiliser ses<br />

compétences à bon escient. En tant<br />

que demi-Tessinois, il tient à entretenir<br />

de bons rapports avec la section tessinoise<br />

et souhaite contribuer à donner<br />

à cette minorité linguistique la place<br />

qu’elle mérite au sein de l’association<br />

faîtière.<br />

Dans son travail, Oliviero apprécie<br />

particulièrement le dialogue et l’interaction<br />

avec les médecins et les étudiants<br />

en médecine. Il aime être au cœur de<br />

l’actualité et des développements dans<br />

le domaine de la santé, et l’élaboration<br />

de réactions ou prises de position avec<br />

l’équipe fait partie de ses tâches les plus<br />

passionnantes. Il adore les discussions<br />

qui font naître différentes perspectives.<br />

Il met également à profit ses nombreuses<br />

expériences acquises dans le cadre de<br />

son travail pour de petites associations<br />

et de ses diverses activités politiques<br />

bénévoles.<br />

En plus de ces activités bénévoles,<br />

Oliviero joue régulièrement au volley-ball<br />

et se rend souvent au fitness. Il aime<br />

se promener dans la nature, que ce soit<br />

à la montagne, au bord du lac ou sur<br />

la Limmat en bateau pneumatique. Mais<br />

il affectionne aussi particulièrement<br />

les jeux de société et de cartes, notamment<br />

le jass. En tant que fin gourmet,<br />

il se passionne par ailleurs pour la bonne<br />

cuisine et adore préparer des pâtes et<br />

des pizzas.<br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 25


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Quand le délai expire-t-il?<br />

Je suis médecin-assistante et<br />

travaille à plein temps dans<br />

un hôpital. Mon contrat de<br />

travail est à durée déterminée,<br />

mais prévoit néanmoins un délai de<br />

résiliation. D’après ce que je sais, un<br />

contrat de travail à durée déterminée<br />

prend fin à la date convenue, sans<br />

possibilité de résiliation. Que signifie<br />

ce délai de résiliation dans mon<br />

contrat? Des règles particulières s’appliquent-elles<br />

et mon contrat prend-il<br />

malgré tout automatiquement fin<br />

à la date convenue ou dois-je le résilier<br />

(à cette date)? Quelles sont les règles<br />

applicables en cas de maladie et/ou<br />

de grossesse?<br />

En principe, il est juste qu’un contrat<br />

de travail à durée déterminée sans<br />

possibilité de résiliation prend automatiquement<br />

fin à la date convenue (art. 334<br />

al. 1 CO). Dans ce cas, on parle d’un vrai<br />

contrat à durée déterminée. Le contrat<br />

peut alors être limité à une date précise<br />

(« jusqu’au 30 août ») ou conclu pour une<br />

durée déterminée (« pour quatre mois »)<br />

et doit être rempli par les deux parties<br />

jusqu’à la date de fin. Cela signifie que<br />

l’employeur ne peut pas résilier le contrat<br />

de travail avant le terme et que vous,<br />

en tant qu’employée, n’avez pas besoin<br />

de le résilier pour mettre fin aux<br />

rapports de travail.<br />

Il existe cependant quelques exceptions<br />

à cette règle. Pour un contrat de<br />

travail à durée déterminée, on peut aussi<br />

convenir d’un délai de résiliation. Dans<br />

ce cas, on parle de contrat de travail<br />

de durée maximale. A noter que le délai<br />

de résiliation doit être identique pour<br />

les deux parties et qu’il n’est donc pas<br />

permis de convenir d’un délai de résiliation<br />

différent au détriment d’une des<br />

parties. Au final, cela signifie que tant<br />

l’employeur que l’employée peuvent<br />

résilier le contrat de travail de manière<br />

anticipée, à condition de respecter le<br />

délai de résiliation.<br />

Mais doit-on aussi résilier le contrat<br />

pour mettre fin aux rapports de travail?<br />

<strong>No</strong>n. Si le contrat n’est pas résilié avant<br />

le terme de la durée maximale convenue,<br />

il prend fin automatiquement et sans<br />

résiliation au terme de la durée convenue.<br />

Le délai de résiliation convenu<br />

donne aux parties contractantes la<br />

possibilité de résilier le contrat avant<br />

la date convenue.<br />

On notera également le point<br />

suivant: si les deux parties poursuivent<br />

tacitement les rapports de travail à<br />

durée déterminée, ils sont considérés<br />

comme rapports de travail à durée<br />

indéterminée pour lesquels s’applique<br />

un délai de résiliation ordinaire.<br />

Ils doivent par conséquent être résiliés<br />

pour y mettre fin.<br />

L’art. 324a CO régit le versement<br />

du salaire en cas de maladie. En cas de<br />

maladie ou de complications pendant<br />

la grossesse, le versement du salaire<br />

ne s’applique que si la durée du contrat<br />

de travail à durée déterminée a été fixée<br />

à plus de trois mois. Des dispositions<br />

particulières dans une convention<br />

collective de travail permettent de<br />

déroger à cette règle.<br />

Une autre particularité du contrat<br />

de travail à durée déterminée pour lequel<br />

un délai de résiliation a été fixé concerne<br />

la protection matérielle et temporelle<br />

contre le licenciement prévue à l’art. 336c<br />

al. 1 CO qui s’applique en cas de résiliation.<br />

Le contrat ne peut donc pas être<br />

résilié pendant une certaine période,<br />

notamment pour cause de maladie,<br />

de grossesse ou d’accident. Cette protection<br />

contre le licenciement ne s’applique<br />

cependant pas pour les vrais contrats<br />

de travail à durée déterminée sans délai<br />

de résiliation. Ici aussi, on peut y déroger<br />

avec des prescriptions particulières<br />

dans une convention collective de travail.<br />

Ces explications montrent que la<br />

prudence est de mise pour les contrats de<br />

travail à durée déterminée. Les juristes<br />

des sections de l’<strong>asmac</strong> répondent<br />

volontiers à vos questions.<br />

Samuel Nadig,<br />

directeur et juriste de la<br />

section Grisons<br />

Photo: màd<br />

26<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Vos besoins, notre<br />

centre d’intérêt<br />

Visites<br />

Evaluations, salaires, horaires de<br />

travail, crèches, offres d’emploi<br />

et bien plus encore: medicus<br />

est le portail global pour votre<br />

carrière. Vous y trouverez le<br />

poste parfaitement adapté à vos<br />

attentes!<br />

Les hôpitaux et sections de<br />

l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />

informations importantes relatives<br />

aux conditions de travail.<br />

Toutefois, c’est vous qui apportez<br />

la contribution la plus importante:<br />

en évaluant de manière<br />

anonyme votre ancien employeur.<br />

Vous aidez ainsi les autres et<br />

profitez de leurs expériences.<br />

Quelle est la qualité de la formation<br />

postgraduée dans les cliniques?<br />

Les visites se penchent en détail<br />

sur cette question. Il y a toujours un<br />

membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />

de l’équipe d’experts. Les visites<br />

sur place permettent d’identifier les<br />

possibilités d’amélioration. Car en<br />

tant que membre, nous voulons que<br />

vous puissiez profiter d’une formation<br />

postgraduée de qualité.<br />

Si vous souhaitez accompagner<br />

des visites, envoyez un e-mail<br />

à visites@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />

saurez plus!<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />

www.medicus.ch<br />

Feedback-<br />

Pool<br />

Pour vous en tant que membre,<br />

elle est fondamentale: la formation<br />

postgraduée. C’est pourquoi nous<br />

réalisons régulièrement des sondages<br />

à ce sujet auprès de notre<br />

base. Grâce au Feedback-Pool,<br />

nous pouvons orienter notre travail<br />

de manière ciblée sur vos attentes.<br />

Vous voulez y participer?<br />

Alors écrivez un e-mail à<br />

secretariat@<strong>asmac</strong>.ch.<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />

Profession de<br />

médecin et famille<br />

• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />

profession?<br />

• Comment puis-je reprendre mon travail<br />

après mon congé maternité?<br />

• Comment puis-je surmonter les défis<br />

quotidiens?<br />

En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />

des réponses à ces questions avec notre<br />

coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />

assuré par le Bureau UND.<br />

044 462 71 23<br />

info@fachstelle-und.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 27


Point de mire: Langue<br />

L’Islande est connue pour ses geysers. Depuis le 19 e siècle, le mot islandais geyser est également utilisé<br />

dans d’autres langues pour désigner des sources d’eau chaude.<br />

«Il n’y a pas<br />

de traduction sans<br />

interprétation»<br />

Mots, structures, contexte socioculturel:<br />

les langues se distinguent à plusieurs niveaux.<br />

Les traductions littéraires nécessitent donc toujours une interprétation.<br />

Tour d’horizon des geysers, des liens de parenté en Islande et<br />

des polars nordiques avec Karl-Ludwig Wetzig, traducteur primé.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photo: Adobe Stock<br />

28<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Langue<br />

Photo: © Karl-Ludwig Wetzig, màd<br />

Vous êtes spécialiste des langues<br />

scandinaves et traduisez principalement<br />

de l’islandais vers l’allemand.<br />

Comment gérez-vous les mots<br />

«intraduisibles»?<br />

Certains mots semblent intraduisibles<br />

parce qu’ils désignent des choses qui<br />

n’existent pas dans la culture cible. Je<br />

peux périphraser ces mots, les expliquer,<br />

traduire leurs composants et créer ainsi<br />

un nouveau mot allemand ou les reprendre<br />

comme mots étrangers pour souligner<br />

leur exotisme. Il arrive que nous<br />

intégrions de tels mots dans notre propre<br />

langue, à l’instar du mot islandais geyser,<br />

désormais utilisé partout dans le monde<br />

pour désigner des sources chaudes. Et il y<br />

a dix ans, j’aurais peut-être envisagé de<br />

traduire le skyr islandais par «séré»; aujourd’hui,<br />

on le trouve tel quel dans nos<br />

supermarchés. Selon moi, les problèmes<br />

liés à une prétendue intraduisibilité se situent<br />

moins au niveau des mots qu’aux<br />

niveaux supérieurs et plus larges de la<br />

phrase, du texte, des connotations et du<br />

contexte socioculturel.<br />

Avez-vous des exemples de défis<br />

de ce type?<br />

Deux langues différentes ne sont jamais<br />

totalement structurées de la même manière.<br />

L’islandais n’est pas aussi attaché à<br />

la précision et à l’univocité des références<br />

que l’allemand. Deux exemples: l’islandais<br />

peut différencier conceptuellement les degrés<br />

de parenté jusqu’au cinquième degré.<br />

Dans la vie quotidienne, les membres de la<br />

famille qui ne sont pas des parents ou des<br />

frères et sœurs sont généralement appelés<br />

frændi ou frænka. Dans ma traduction, je<br />

dois différencier s’il s’agit d’oncles/de<br />

tantes ou de cousins/cousines, bien que le<br />

texte source reste indéterminé. Et si un<br />

pronom personnel islandais a la même<br />

forme au singulier et au pluriel, il est impossible<br />

de savoir s’il désigne une ou plusieurs<br />

personnes. Ce n’est pas le cas dans<br />

la traduction. Créer de l’univocité là où la<br />

langue source permet plusieurs interprétations<br />

possibles représente pour moi une<br />

restriction et finalement un appauvrissement<br />

du potentiel littéraire, contre lequel<br />

je me bats. Car l’ambivalence est l’une des<br />

qualités les plus productives de la littérature.<br />

De plus, en tant que traducteur, je<br />

dois non seulement bien connaître la<br />

langue cible, mais aussi la culture et la société<br />

dans lesquelles elle s’inscrit. Prenez<br />

par exemple cette simple déclaration de la<br />

Bible: «Voici, je me tiens à la porte et je<br />

frappe.» Et puis imaginez l’effet si un missionnaire<br />

avait traduit littéralement ce<br />

verset dans une langue d’Afrique, où personne<br />

ne frappe à la porte à part un cambrioleur<br />

qui veut s’assurer que la maison<br />

est vide. Les traductions littérales peuvent<br />

avoir des conséquences fâcheuses.<br />

Comment procédez-vous concrètement<br />

pour une traduction?<br />

Je commence par lire le texte source de la<br />

manière la plus approfondie et analytique<br />

possible. Lorsque l’intrigue ou les constellations<br />

de personnages sont particulièrement<br />

compliquées, j’établis des arbres<br />

généalogiques ou des sociogrammes des<br />

personnes impliquées afin de garder une<br />

vue d’ensemble. Pour les textes exigeants,<br />

comme les sagas islandaises, je tiens une<br />

sorte de carnet de bord dans lequel je note<br />

par exemple les différentes solutions de<br />

traduction et les justifie au cas où le même<br />

vocable réapparaîtrait plus tard. Depuis<br />

l’apparition d’Internet, je fais des recherches<br />

dès que je suis confronté à une<br />

difficulté, car j’aime trouver tout de suite<br />

une solution de traduction valable et ne pas<br />

me retrouver par la suite devant une multitude<br />

de passages inexpliqués. Vous pouvez<br />

vous représenter le processus de traduction<br />

comme un enchaînement d’innombrables<br />

relectures: je commence chaque journée<br />

de travail par une relecture attentive de<br />

ce que j’ai traduit la veille, avant d’aborder<br />

le chapitre suivant. Après la touche finale,<br />

la maison d’édition relit la traduction et<br />

je reprends chaque passage pour savoir si<br />

j’accepte la proposition de correction, si je<br />

trouve ma traduction initiale plus appropriée<br />

ou si je cherche une troisième variante.<br />

Après une dernière vérification des<br />

épreuves, je donne le bon à tirer pour le<br />

texte apparemment achevé. Je dis «apparemment<br />

achevé» parce que selon moi, une<br />

traduction littéraire n’est jamais définitivement<br />

terminée. Lorsque je relis une de mes<br />

traductions dix ou vingt ans plus tard, je<br />

trouve toujours des passages que je traduirais<br />

aujourd’hui différemment.<br />

Dans quelle mesure reconnaît-on votre<br />

«patte» dans les œuvres traduites?<br />

Aux yeux de beaucoup, le traducteur idéal<br />

est un traducteur invisible; une instance<br />

transparente qui fait découvrir aux lecteurs<br />

l’œuvre originale à tous les niveaux,<br />

si possible sans intervention ou omission<br />

personnelle. Les exemples cités précédemment<br />

montrent que c’est illusoire. Il<br />

n’y a pas de traduction sans interprétation.<br />

Pourtant, j’ai été étonné au début<br />

lorsqu’un collègue a affirmé un jour qu’il<br />

Biographie express<br />

Né en 1956 à Düsseldorf, Karl-Ludwig<br />

Wetzig a enseigné la littérature scandinave<br />

aux Universités de Göttingen et<br />

de Reykjavík. Il traduit depuis vingt<br />

ans la littérature des langues nordiques,<br />

notamment des œuvres d’auteurs tels<br />

que Jón Kalman Stefánsson, Gunnar<br />

Gunnarsson et Hallgrímur Helgason,<br />

ainsi que des sagas islandaises médiévales.<br />

Parallèlement, il publie ses<br />

propres livres. En <strong>2023</strong>, il a reçu le prix<br />

de traduction Christoph-Martin-Wieland<br />

pour sa traduction de l’ouvrage<br />

«Dein Fortsein ist Finsternis».<br />

reconnaîtrait naturellement chaque livre<br />

que j’ai traduit, même sans que mon nom<br />

soit mentionné. Alors, c’est sans doute<br />

vrai: les traducteurs développent au fil du<br />

temps leur propre langage, reconnaissable,<br />

même s’ils traduisent des œuvres<br />

très différentes.<br />

Dans quelle mesure échangez-vous<br />

avec les auteurs?<br />

Pour ma part, je prends presque toujours<br />

contact avec l’auteur avant de commencer<br />

une traduction, surtout lorsqu’il s’agit<br />

d’œuvres complexes. Je trouve alors extrêmement<br />

utile de pouvoir m’assurer que j’ai<br />

bien compris tel ou tel passage dans le<br />

sens de l’intention du texte. L’échange<br />

peut être très fructueux et enrichissant;<br />

dans certains cas, ces conversations ont<br />

donné naissance à des amitiés.<br />

Avez-vous un genre préféré pour les<br />

traductions?<br />

J’aime les livres qui stimulent et interpellent<br />

ma pensée. Dans son essai «Le<br />

plaisir du texte», Roland Barthes décrit le<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 29


Point de mire: Langue<br />

texte littéraire comme une île, un refuge<br />

donc, et le plaisir de savourer la littérature<br />

comme un passe-temps réservé à quelques<br />

privilégiés. Je ne peux qu’être d’accord<br />

avec cela. Malheureusement, les titres littéraires<br />

plus exigeants sont souvent trop<br />

peu lucratifs pour les éditeurs et sont<br />

entre-temps devenus une minorité sur le<br />

marché du livre.<br />

L’Islande est en plein essor depuis<br />

quelques années, que ce soit en tant<br />

que destination touristique ou pour<br />

la littérature, notamment les polars.<br />

Le ressentez-vous dans votre travail?<br />

Oui, mais pas uniquement dans le sens positif.<br />

Les éditeurs ont souvent des quotas<br />

prédéfinis pour les traductions de certaines<br />

langues. Depuis qu’il existe un lien<br />

apparemment indissoluble entre «<strong>No</strong>rd» et<br />

«polar» – Morden im <strong>No</strong>rden! –, je constate<br />

que de moins en moins d’œuvres littéraires<br />

des pays nordiques obtiennent les quelques<br />

places prévues pour leur région d’origine et<br />

qu’on préfère lancer un autre polar sur le<br />

marché. La lecture est une distraction pour<br />

la plupart des gens.<br />

Dans quelle mesure votre travail<br />

a-t-il changé avec l’arrivée des outils<br />

de traduction et de l’IA?<br />

Jusqu’à présent, l’IA et les outils de traduction<br />

ne jouent aucun rôle dans mon<br />

propre travail. Mais ils font actuellement<br />

l’objet d’une attention et d’une discussion<br />

accrues dans notre profession: peuvent-ils<br />

être utiles pour les traducteurs littéraires<br />

également? Si oui, comment gèrent-ils les<br />

ambiguïtés intentionnelles et les allusions<br />

cachées? Seront-ils bientôt des instruments<br />

utilisés par les éditeurs pour faire<br />

baisser encore plus les honoraires de traduction?<br />

Les premières tentatives dans ce<br />

sens ont déjà été annoncées. Les outils linguistiques<br />

automatiseront-ils un jour la<br />

relecture? Mais qu’importe si, d’ici là, les<br />

écrivains se servent aussi de l’IA pour rédiger<br />

leurs œuvres? Les gens s’y habitueront<br />

également et le considéreront comme acquis,<br />

au même titre que la surveillance vidéo<br />

permanente et la surveillance des<br />

données.<br />

Annonce<br />

CERTIFIÉ<br />

HAUTE QUALITÉ:<br />

<strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

N o 4, août <strong>2023</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Publication<strong>2023</strong><br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Le label de qualité<br />

• Etabli et reconnu pour son lectorat<br />

• Réputé pour son contenu indépendant<br />

• Pour une publicité sans perte de diffusion<br />

Sauvage<br />

Sauvageries<br />

en tout genre<br />

Page 26<br />

Politique<br />

Clairvoyance à la<br />

table ronde<br />

Page 8<br />

Vaccinations<br />

<strong>No</strong>uvelle situation,<br />

nouveau plan d’action<br />

Page 46<br />

Médecine palliative<br />

Comment bien<br />

communiquer?<br />

Page 50<br />

www.votrepublication.ch<br />

230063_vsao_4_#FR_(01-02)_UG.indd 1 14.08.23 14:55<br />

WWW.Q-PUBLIKATIONEN.CH<br />

30<br />

Q_Titel_Inserat_180x133mm_fr.indd 1 07.02.18 14:47<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Langue<br />

Le traitement<br />

du mutisme<br />

La communication est le principal outil de la psychiatrie.<br />

Mais que faire lorsque le langage fait défaut? Justina Račkauskaitė,<br />

cheffe de clinique à la clinique de psychiatrie de consultation<br />

et psychosomatique de l’Hôpital universitaire de Zurich, et membre<br />

du comité de l’association delta, est confrontée<br />

à différentes formes de mutisme.<br />

Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Image: Adobe Stock<br />

Les maladies psychiques, les barrières linguistiques et culturelles peuvent provoquer différentes formes de mutisme.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 31


Point de mire: Langue<br />

Biographie express<br />

Justina Račkauskaitė est cheffe de<br />

clinique à la clinique de psychiatrie<br />

de consultation et psychosomatique<br />

de l’Hôpital universitaire de Zurich.<br />

Son activité comprend la prise en<br />

charge de différentes pathologies,<br />

en particulier chez les personnes<br />

issues de la migration. En plus de cela,<br />

elle s’engage au comité de l’ONG<br />

delta (Develop Life through Action),<br />

où elle participe au développement<br />

de projets pour la santé psychique<br />

dans des régions à ressources limitées<br />

en Inde.<br />

Quelles sont les formes de mutisme<br />

que vous rencontrez?<br />

Différentes maladies psychiques peuvent<br />

faire perdre la parole à des personnes qui<br />

disposent pourtant d’une capacité auditive<br />

et d’une faculté du langage pleinement<br />

développées. <strong>No</strong>us parlons alors de<br />

mutisme total. Une autre forme de mutisme<br />

apparaît lorsque des migrants ne<br />

parviennent pas à se faire comprendre en<br />

raison de connaissances linguistiques insuffisantes<br />

ou de différences culturelles<br />

importantes. Et pour finir, je suis aussi<br />

confrontée à des défis en matière de communication<br />

dans le cadre de mon activité<br />

pour l’association delta (voir encadré,<br />

n.d.l.r.).<br />

Revenons au mutisme total.<br />

Comment établissez-vous l’anamnèse<br />

lorsqu’une personne n’est pas en<br />

mesure de s’exprimer?<br />

Je rassemble des indices à différents niveaux.<br />

Je collabore étroitement avec des<br />

collègues d’autres disciplines qui, en procédant<br />

à des examens physiques, peuvent<br />

exclure des causes organiques et fournir<br />

d’autres précieuses informations. De plus,<br />

je mobilise tous mes sens: comment la personne<br />

entre-t-elle dans le local? Est-elle<br />

d’apparence soignée? Est-elle bien nourrie?<br />

Et pour finir, je tiens aussi compte des<br />

déclarations et observations des proches,<br />

du service de secours ou de passants.<br />

Comment parvenez-vous à établir<br />

un dialogue avec les patients dans<br />

le cadre de la thérapie?<br />

Certains patients réagissent aux questions<br />

de type oui/non et je vois qu’ils comprennent<br />

ce que je leur dis. D’autres, par<br />

contre, sont complètement paralysés et<br />

inaccessibles. Dans ce cas, un environnement<br />

calme et de la patience combinés à<br />

des médicaments apportent souvent une<br />

solution. Cet état se débloque généralement<br />

après quelques minutes, heures ou<br />

jours.<br />

Quelle est l’importance du langage<br />

dans votre travail?<br />

Il est notre principal outil. En faisant<br />

preuve de créativité, on peut cependant<br />

aussi trouver d’autres approches pour<br />

concevoir la thérapie. Souvent, il est utile<br />

de solliciter plusieurs sens: une image<br />

peut provoquer des émotions positives, la<br />

musique susciter un sentiment agréable et<br />

une odeur particulière réveiller de beaux<br />

L’association delta encourage la prise en charge<br />

professionnelle<br />

Les maladies psychiques augmentent dans les pays à ressources limitées et la prise en<br />

charge médicale y est insuffisante. L’association caritative delta encourage un traitement<br />

professionnel et la prise en charge de personnes atteintes de maladies psychiques<br />

dans les pays à ressources limitées en réalisant des projets tels qu’un centre de réadaptation,<br />

un centre sociopsychiatrique, une clinique de jour de gérontopsychiatrie et des<br />

logements protégés dans trois régions du sud de l’Inde.<br />

www.delta-ngo.ch<br />

souvenirs d’enfance. Les patientes et les<br />

patients peuvent en tirer de la force, ce qui<br />

est alors plus important que le langage.<br />

Quelle est l’importance de tels<br />

éléments pour le travail avec des<br />

personnes qui parlent une autre<br />

langue et qui sont issues d’une<br />

autre culture?<br />

Les expériences sensorielles sont un<br />

moyen pour entrer en contact avec ces<br />

personnes malgré les obstacles linguistiques<br />

et culturels. Fort heureusement,<br />

nous n’avons pas besoin de renoncer à la<br />

parole puisque nous pouvons faire appel à<br />

des interprètes interculturels. La relation<br />

triangulaire qui en résulte est généralement<br />

un atout. Elle peut cependant aussi<br />

provoquer des difficultés.<br />

De quelles difficultés s’agit-il?<br />

L’interprète doit rester neutre et en aucun<br />

cas assumer un rôle de conseiller ou d’ami.<br />

Il importe par exemple que les patientes et<br />

patients me regardent pendant l’entretien<br />

et communiquent avec moi. <strong>No</strong>us devons<br />

aussi pouvoir miser sur une confidentialité<br />

absolue. Il n’est pas rare que les personnes<br />

concernées et les interprètes aient<br />

des connaissances en commun. En particulier<br />

pour les personnes issues d’une<br />

sphère culturelle où les maladies psychiques<br />

sont fortement stigmatisées, c’est<br />

un point délicat. Enfin, les interprètes<br />

sont souvent aussi d’origine immigrée et<br />

ont parfois vécu des expériences similaires<br />

à celles de nos patientes et patients.<br />

Pour certains thèmes, nous devons clarifier<br />

préalablement s’ils sont en mesure de<br />

traduire ces informations sans en souffrir<br />

personnellement.<br />

De tels problèmes pourraient être<br />

résolus par des traductions réalisées<br />

grâce à l’intelligence artificielle.<br />

Pensez-vous que des outils de traduction<br />

peuvent remplacer les interprètes?<br />

<strong>No</strong>n, car cela dépasse largement la simple<br />

traduction. La langue est l’expression de<br />

la culture dans laquelle nous vivons. Il arrive<br />

régulièrement que mon interlocuteur<br />

ou moi-même ne comprenions pas certaines<br />

questions ou réponses, même si<br />

elles ont été correctement traduites. Dans<br />

ce cas, il faut aussi une traduction culturelle.<br />

Et je dois m’immerger dans le<br />

contexte culturel de la personne pour être<br />

en mesure de l’aider.<br />

Photo: màd<br />

32<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Annonce<br />

Pouvez-vous nous donner un exemple?<br />

Si une femme pense par exemple que sa<br />

dépression est l’œuvre d’un mauvais esprit<br />

qui l’habite, je prends d’abord note de<br />

son modèle explicatif et lui pose ensuite<br />

des questions sur cet esprit. Je tente ensuite<br />

progressivement de transformer sa<br />

terminologie ou d’élargir son modèle explicatif<br />

en lui présentant des preuves<br />

scientifiques. Dans l’idéal, son entourage<br />

est intégré dans ce processus de psychoéducation.<br />

Ici aussi, le langage joue un rôle<br />

essentiel: la thérapie ne sera efficace que si<br />

je parviens à expliquer les contenus scientifiques<br />

dans un langage simple et compréhensible<br />

et que l’interprète trouve les<br />

bons mots.<br />

trouver ensemble des solutions.<br />

Dans quelle mesure votre travail est-il<br />

influencé lorsque vous êtes, dans le<br />

cadre de votre activité pour l’association<br />

delta, la personne qui ne parle<br />

pas la langue locale?<br />

Je vais vous donner un exemple. Au sud de<br />

l’Inde, nous avons fondé avec une gynécologue<br />

et généraliste locale un centre de<br />

réadaptation pour les addictions. Dans<br />

cette région, le système familial est l’affaire<br />

des hommes. S’ils sont inaptes en raison<br />

de leur consommation excessive d’alcool,<br />

cela a de graves conséquences sur<br />

l’ensemble de la famille, raison pour laquelle<br />

notre engagement est indispensable.<br />

<strong>No</strong>us avons cependant constaté que<br />

nous ne pouvons pas effectuer nousmêmes<br />

les interventions thérapeutiques.<br />

La barrière linguistique est trop importante.<br />

Dans les régions rurales, une grande<br />

partie de la population ne parle pas l’anglais.<br />

A cela viennent s’ajouter un grand<br />

nombre d’éléments culturels et religieux.<br />

C’est pourquoi nous travaillons avec des<br />

spécialistes locaux. <strong>No</strong>tre engagement ne<br />

se limite pas seulement à un soutien financier,<br />

mais inclut également la formation<br />

continue et la supervision. Ici aussi, nous<br />

sommes régulièrement confrontés à des<br />

malentendus, car même si nous parlons<br />

tous l’anglais, nous avons une façon différente<br />

de nous exprimer. La collaboration<br />

fonctionne d’une manière générale très<br />

bien et s’avère fructueuse. L’année dernière,<br />

nous avons ainsi donné à plus de<br />

150 hommes dépendants à l’alcool la possibilité<br />

de refaire leur vie.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 33


Point de mire: Langue<br />

Lost in<br />

Translation<br />

Certains mots étrangers n’ont pas d’équivalents en français:<br />

au lieu d’un seul terme, il faut toute une phrase pour les traduire.<br />

Quelques exemples à travers le monde.<br />

Sanders, Ella Frances: «Lost in Translation. Unübersetzbare Wörter<br />

aus der ganzen Welt». DuMont Buchverlag, 2017.<br />

Il y a certainement des différences d’une personne<br />

à l’autre et d’une banane à l’autre, mais en général,<br />

on s’accorde à dire qu’il faut environ deux<br />

minutes pour manger une banane.<br />

Attention toutefois: selon les légendes malaises,<br />

des esprits cannibales se cacheraient dans les<br />

bananiers (pokok pisang) pendant la journée.<br />

malais, substantif<br />

Le temps nécessaire pour manger une banane.<br />

Images: DuMont Buchverlag GmbH & Co. KG<br />

34<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Langue<br />

Eblouissante, mais sans conteste magnifique.<br />

La lumière du soleil qui brille à travers le<br />

feuillage crée une atmosphère singulièrement<br />

magique.<br />

japonais, substantif<br />

La lumière du soleil à travers les arbres.<br />

Un sentiment situé entre l’impatience et la réjouissance,<br />

qui vous oblige à sortir et à rentrer inlassablement<br />

pour voir si quelqu’un arrive. Si cela fait passer le temps<br />

plus vite? Possible.<br />

inuktitut, substantif<br />

L’excitation qui nous pousse à sortir sur le pas de la porte<br />

pour vérifier si quelqu’un arrive.<br />

Cette unité de mesure peut sembler<br />

totalement floue et peu fiable, mais il est<br />

généralement admis (du moins dans le milieu<br />

des rennes) qu’un poronkusema correspond<br />

à environ 4,7 miles/7,5 kilomètres.<br />

finnois, substantif<br />

Distance que peut parcourir un renne avant d'avoir besoin d'une pause.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 35


Point de mire: Langue<br />

Dans le Jourdain<br />

des langues<br />

Le babillage est commun aux singes du <strong>No</strong>uveau Monde<br />

et aux bébés humains. Mais très vite, les petits humains prennent une<br />

longueur d’avance et maîtrisent un langage complexe – Sabine Stoll<br />

décortique et analyse les rouages du langage.<br />

Thomas Gull, rédacteur UZH Magazin<br />

Les singes du <strong>No</strong>uveau Monde de<br />

la forêt brésilienne et les bébés<br />

humains s’expriment en babillant.<br />

Lorsque nous babillons,<br />

nous essayons de participer à la conversation.<br />

Sauf que personne ne nous comprend.<br />

<strong>No</strong>us sommes face à des regards<br />

mêlés d’enthousiasme et d’incompréhension.<br />

Cela nous apprend deux choses: le<br />

babillage ne suffit pas à se faire comprendre.<br />

Et: je communique, donc je suis.<br />

Car celui qui babille est considéré.<br />

Le fait d’être considéré est probablement<br />

une fonction évolutionniste du babillage,<br />

car les bébés et les jeunes singes<br />

du <strong>No</strong>uveau Monde ont besoin de ne pas<br />

être oubliés. Dans l’acquisition du langage,<br />

le babillage sert en premier lieu à<br />

s’entraîner à articuler et à imiter ce que<br />

nous avons entendu. «Mais les bébés ne<br />

comprennent ce que cela signifie qu’à partir<br />

du neuvième mois environ», explique la<br />

linguiste Sabine Stoll, qui étudie la manière<br />

dont les enfants apprennent leur<br />

première langue.<br />

Dans le cadre du PRN «Evolving Language»,<br />

la professeure de linguistique<br />

comparée à l’Université de Zurich étudie,<br />

en collaboration avec le biologiste comportemental<br />

Simon Townsend, comment<br />

l’environnement influence l’acquisition du<br />

langage chez les humains et les singes. Ils<br />

se sont notamment penchés sur les questions<br />

suivantes: comment les interactions<br />

avec l’environnement influencent-elles le<br />

développement du langage? Ou encore:<br />

comment les nourrissons apprennent-ils à<br />

interpréter des signaux tels que les mimiques<br />

et les gestes, et quel est le rôle du<br />

contexte dans l’apprentissage?<br />

Communiquer est existentiel pour<br />

nous, les humains, et pour de nombreux<br />

animaux plus évolués, raison pour laquelle<br />

ils ont eux aussi développé des<br />

formes de langage simplifiées. En conséquence,<br />

nous avons la capacité innée, à<br />

l’instar d’autres animaux, d’apprendre le<br />

langage ou du moins d’utiliser de manière<br />

ciblée un répertoire inné de sons. Cependant,<br />

le cerveau humain doit être capable<br />

de traiter des quantités d’informations<br />

très différentes pour apprendre les trois<br />

éléments fondamentaux du langage – sa<br />

structure, ses sons et son contenu.<br />

Au cours de son histoire, l’humain a<br />

engendré des milliers de langues, dont<br />

beaucoup ont disparu, mais il en reste encore<br />

environ 7000 aujourd’hui. <strong>No</strong>us avons<br />

les capacités cognitives de les acquérir.<br />

Même les langues extrêmement complexes,<br />

comme le chintang au Népal avec<br />

ses 4800 formes verbales ou l’artchi dans le<br />

Caucase avec ses 1,5 million. <strong>No</strong>us pouvons<br />

toutes les apprendre, du moins comme premières<br />

langues, c’est-à-dire lorsque nous<br />

naissons dans cet environnement ou que<br />

nous y sommes plongés enfants – grâce à<br />

notre cerveau, qui est alors incroyablement<br />

flexible, et à notre formidable mémoire.<br />

Mais comment apprenons-nous la<br />

langue? <strong>No</strong>tre acquisition linguistique repose<br />

sur quatre principes: l’immersion,<br />

l’interprétation, l’interaction et l’imitation.<br />

Leur combinaison nous permet d’apprendre<br />

même des langues grammaticalement<br />

très complexes.<br />

Des schémas dans la bouillie<br />

linguistique<br />

L’immersion commence dès le berceau:<br />

«<strong>No</strong>us sommes plongés dans le langage<br />

comme les baptisés dans le Jourdain», explique<br />

Sabine Stoll. Les bébés et enfants<br />

en bas âge sont immergés dans un bain<br />

linguistique. «Un enfant entend des millions<br />

de mots au cours des trois ou quatre<br />

premières années de sa vie.» L’exploit cognitif<br />

consiste alors à filtrer dans ce flux<br />

sonore des éléments tels que des mots ou<br />

des phrases et à en comprendre le sens,<br />

c’est-à-dire à interpréter ce qui nous parvient<br />

et qui ressemble de prime abord à<br />

une espèce de bouillie.<br />

Dans cette «bouillie» linguistique, il y<br />

a des schémas que nous sommes capables<br />

d’identifier. C’est une faculté qui nous est<br />

innée. C’est le fondement de notre talent<br />

stupéfiant pour apprendre les langues. Les<br />

enfants en bas âge analysent en permanence<br />

– inconsciemment – l’input linguistique<br />

de leur environnement et le font entrer<br />

dans leur propre schéma de pensée.<br />

«En traitant des millions d’énoncés, l’enfant<br />

apprend énormément sur la régularité<br />

du langage», explique Sabine Stoll, «il est<br />

déjà confronté à ses motifs d’innombrables<br />

fois au cours de sa première année de vie».<br />

Il est clair que plus l’input est grand et<br />

varié, plus l’enfant dispose de matière<br />

avec laquelle il peut composer. Mais la<br />

qualité est également importante, souligne<br />

Sabine Stoll. Elle entend par là la manière<br />

dont l’enfant s’imprègne de la<br />

langue: «Cela n’a pas grand sens de mettre<br />

un enfant devant la télévision en espérant<br />

36<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Langue<br />

Pour qu’un enfant puisse apprendre une langue, il a besoin d’interagir avec les personnes de référence.<br />

Photo: Adobe Stock<br />

lui faire apprendre le hindi par exemple»,<br />

explique la linguiste, «il a besoin du relationnel,<br />

de l’interaction avec ses parents<br />

ou ses frères et sœurs». Lorsque nous apprenons<br />

une (des) langue(s), nous intégrons<br />

l’environnement et l’interprétons.<br />

Le langage corporel et les mimiques des<br />

personnes de référence en font partie.<br />

Cette interaction nous permet de préciser<br />

et d’adapter en permanence notre interprétation<br />

de la parole.<br />

La «théorie de l’esprit» est une condition<br />

sine qua non pour comprendre ce que<br />

notre interlocuteur dit et pense. Elle décrit<br />

la capacité à se projeter dans les pensées<br />

d’autrui. <strong>No</strong>us, les humains, en sommes<br />

particulièrement capables. On suppose<br />

aujourd’hui que les grands singes possèdent<br />

tout au plus des formes simples de<br />

la théorie de l’esprit.<br />

Arbre, puu, zuhaitz<br />

L’interprétation consiste à identifier les<br />

symboles et à les associer à une signification.<br />

<strong>No</strong>us pouvons ainsi associer le mot<br />

écrit «arbre» à l’arbre que nous voyons<br />

dans la forêt. C’est essentiel, car notre<br />

langue est arbitraire, c’est-à-dire qu’elle<br />

attribue des significations à des mots de<br />

manière aléatoire. Dans différentes langues,<br />

la même chose est désignée par différents<br />

mots – l’arbre devient Baum, tree,<br />

puu ou zuhaitz, pour citer quelques<br />

exemples de l’espace linguistique européen.<br />

Les animaux peuvent également associer<br />

des sons à des significations. Ainsi,<br />

les suricates connaissent un cri pour les<br />

ennemis qui viennent du ciel et un autre<br />

pour ceux qui viennent du sol. Les singes<br />

ou les oiseaux utilisent des cris d’alarme<br />

comparables. Cependant, le répertoire linguistique<br />

des animaux est généralement<br />

limité. Les singes ou les suricates recourent<br />

ainsi à différents types d’appels<br />

pour communiquer entre eux: les cris<br />

d’alarme, les cris pour la détection de<br />

nourriture et les cris pour rester en contact,<br />

qu’ils adaptent à la situation. Cependant,<br />

contrairement aux humains, les animaux<br />

ne peuvent pas créer de nouveaux mots.<br />

«<strong>No</strong>tre langage est beaucoup plus productif<br />

et créatif», explique Simon Townsend,<br />

biologiste comportemental à l’Université<br />

de Zurich, «l’anglais distingue par exemple<br />

40 phonèmes, que nous pouvons combiner<br />

pour créer plus de 200 000 mots.»<br />

Apprendre des animaux plus âgés<br />

Enfin, nous apprenons le langage en imitant<br />

ce que nous entendons, ce qui nous<br />

amène au quatrième principe. Lorsque<br />

nous apprenons ensuite à lire et à écrire,<br />

nous imitons également ce que nous<br />

voyons. <strong>No</strong>us passons ainsi de «l’autre côté»<br />

de l’acquisition du langage: la production<br />

du langage. <strong>No</strong>us apprenons à parler<br />

et à écrire selon la méthode essai-erreur,<br />

en imitant ce que nous avons entendu et<br />

en corrigeant nos propos si nécessaire.<br />

Comme le montre la recherche sur le<br />

langage chez les animaux, les singes ou les<br />

suricates, par exemple, apprennent quels<br />

cris sont utilisés à quel moment en observant<br />

la réaction d’animaux plus âgés. Ce<br />

répertoire de sons est inné. Les primates et<br />

les suricates ne sont pas des «vocal learners»,<br />

ils ne savent pas apprendre des nouvelles<br />

choses vocales, ils ont un répertoire<br />

vocal figé. Outre l’humain, d’autres animaux<br />

en sont capables. C’est le cas des baleines,<br />

des phoques, des otaries, des éléphants<br />

et de certains oiseaux. Ils sont à cet<br />

égard plus proches de nous que nos plus<br />

proches parents.<br />

<strong>No</strong>tre langage est beaucoup plus complexe<br />

dans ses trois dimensions – structure,<br />

sons et contenu – que les langues<br />

animales, qui ont produit des éléments du<br />

langage humain. L’apprentissage de la<br />

(des) langue(s) est par conséquent plus<br />

complexe et plus fastidieux pour nous. Le<br />

plus étonnant, c’est que nous en sommes<br />

capables. C’est dans nos gènes.<br />

Ce texte est paru pour la première fois dans le UZH<br />

Magazin 2021/2.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 37


Point de mire: Langue<br />

Quel rôle la<br />

linguiste joue-t-elle<br />

en clinique?<br />

La communication est essentielle dans le traitement médical.<br />

La maladie peut aussi modifier le langage. Le centre de compétence<br />

Language & Medicine Zurich étudie les différentes interactions<br />

entre médecine et langage.<br />

D r méd. Anke Maatz, Clinique psychiatrique universitaire Zurich,<br />

et lic. phil. Yvonne Ilg, Séminaire allemand, Université de Zurich<br />

«Comment allez-vous aujourd’hui?» Le langage est un élément essentiel dans le traitement médical.<br />

Les interfaces entre langage et<br />

médecine sont nombreuses<br />

[1, 2]: notre langage, c’est-à-dire<br />

notre manière de parler, d’écouter<br />

et de comprendre, est un média dans<br />

lequel se manifestent par exemple des pathologies.<br />

Il peut donc aussi servir de<br />

moyen de diagnostic. En même temps,<br />

maintenir ou rétablir la capacité de parler,<br />

d’écouter et de comprendre font partie<br />

des tâches du médecin. De plus, le langage,<br />

en tant qu’élément fondamental de<br />

l’interaction sociale, est un moyen de traitement<br />

et l’entretien avec le médecin un<br />

remède essentiel. Enfin, qu’il s’agisse du<br />

langage spécialisé ou du langage courant,<br />

il est notre principal outil nous permettant<br />

d’accéder au savoir, de le transporter<br />

et de façonner notre perception de la santé,<br />

de la maladie et du système de santé.<br />

Dans la médecine, le langage est donc<br />

pertinent à plus d’un titre. Pour pouvoir<br />

l’employer de manière plus ciblée à des<br />

fins diagnostiques et thérapeutiques, il<br />

est indispensable de disposer des<br />

connaissances linguistiques et des méthodes<br />

pour l’étudier. A l’inverse, la pa-<br />

Photo: Adobe Stock<br />

38<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Langue<br />

role, l’écoute et la compréhension modifiées<br />

par la maladie ou utilisées à des fins<br />

thérapeutiques peuvent améliorer la compréhension<br />

des structures et du fonctionnement<br />

général du langage.<br />

Communiquer en cas de maux de tête<br />

C’est dans ce contexte que le Centre de<br />

compétences Language&Medicine Zurich<br />

a été fondé en 2021 à l’Université de Zurich<br />

[3] (voir encadré).<br />

Deux exemples de projets:<br />

Alors que la communication dans le<br />

travail clinique est d’une manière générale<br />

considérée comme importante, comme<br />

l’illustrent les nombreux conseils pratiques<br />

sur le sujet publiés dans le Bulletin<br />

des médecins suisses [4], la communication<br />

clinique est sous-représentée dans la<br />

recherche et l’enseignement clinique.<br />

Le projet «ComPain – Communication<br />

of Pain in Patients with Headache» [5] se<br />

place à l’interface de la neurologie, de la<br />

psychiatrie et de la linguistique. Il vise à<br />

analyser en parallèle aux données cliniques<br />

les enregistrements vidéo des<br />

consultations spécialisées pour les maux<br />

de tête à l’Hôpital universitaire de Zurich,<br />

dans le but de reconnaître des schémas<br />

linguistiques pertinents sur le plan du diagnostic<br />

et les liens entre communication<br />

et satisfaction par rapport au traitement.<br />

Parler des maladies psychiques<br />

Dans le projet «En parler! Mais comment? »<br />

(«Drüber reden! Aber wie?, www.drueberreden.ch»),<br />

les patients et les proches sont<br />

invités à parler de leur expérience en matière<br />

de maladies psychiques. Les spécialistes<br />

et les patients analysent ensuite ensemble<br />

les entretiens enregistrés sur vidéo.<br />

L’accent est mis sur les ressources de communication<br />

des participants pour surmonter<br />

la difficulté de parler des maladies psychiques.<br />

Une situation que l’on rencontre<br />

en particulier en dehors du contexte clinique<br />

[6]. Les données ainsi rassemblées<br />

servent aussi de base pour élaborer un module<br />

sur la santé psychique pour la base de<br />

données suisse sur les expériences de santé<br />

et de maladie (DIPEx, www.dipex.ch).<br />

Discussion et perspectives – ou:<br />

à quoi ça sert?<br />

La «pratique quotidienne de l’interdisciplinarité»<br />

[7] mobilise des ressources supplémentaires,<br />

en temps et en personnel.<br />

Quel en est donc le bénéfice?<br />

Dans le quotidien en clinique, la prise<br />

en compte de la linguistique accroît l’attention<br />

pour la communication verbale et<br />

Un centre de compétences pour le language et la médecine<br />

Le centre de compétences Language&Medicine Zurich est dirigé par le Prof. Johannnes<br />

Kabatek, Séminaire romain, et la Prof. Nathalie Giroud, groupe de travail Neurosciences<br />

du langage et de l’écoute. Il sert de laboratoire d’idées et de lieu d’apprentissage interou<br />

transdisciplinaire et met en réseau les cliniciens avec les chercheurs, notamment<br />

dans le domaine de la linguistique (informatique) et des neurosciences. Les colloques<br />

de recherche et les manifestations tels que le Marché Language&Medicine offrent la<br />

possibilité de présenter des projets de recherche et de nouer des contacts. De plus, le<br />

centre veut encourager l’échange sur les différentes méthodes et approches et regrouper<br />

et coordonner les ressources existantes. Il se caractérise par l’interdisciplinarité,<br />

c’est-à-dire la collaboration entre médecine et linguistique et les sciences apparentées.<br />

L’attribution de subsides a récemment permis de soutenir plusieurs projets de collaboration<br />

interdisciplinaire. Sur le plan thématique, les domaines suivants ont jusqu’ici<br />

été identifiés:<br />

– voix, plasticité de la voix et du langage,<br />

– marqueurs linguistiques pour prédire l’évolution de la maladie et du traitement<br />

pour les maladies (neuro)psychiatriques,<br />

– communication clinique; y compris la question du plurilinguisme et du dialecte.<br />

Plus d'informations sur www.language-and-medicine.uzh.ch<br />

non verbale: comment parlé-je? Comment<br />

mon interlocuteur parle-t-il? Comment<br />

nous entretenons-nous? Comment puis-je<br />

utiliser le langage technique? Comment<br />

puis-je utiliser des moyens techniques et<br />

numériques dans la communication? La<br />

linguistique permet de saisir systématiquement<br />

les observations effectuées, de<br />

rendre visibles les ressources de communication<br />

et de les analyser et les améliorer<br />

quant à leur effet clinique.<br />

Du point de vue de la linguistique, la<br />

collaboration avec la médecine pour la recherche<br />

dans le contexte clinique permet<br />

tout d’abord d’examiner de manière appropriée<br />

différentes formes de communication,<br />

leur contexte et les phénomènes<br />

pathologiques pertinents, de les comprendre<br />

et d’utiliser les résultats dans la<br />

pratique. Souvent, la perspective médicale<br />

amène de nouvelles questions et<br />

constatations qui sont pertinentes pour<br />

l’exploration de la communication humaine,<br />

également indépendamment du<br />

contexte clinique.<br />

Dans la réalité, la linguiste ne joue<br />

certes pas encore un rôle actif en clinique,<br />

sauf pour ce qui concerne la collecte de<br />

données pour la recherche. Le centre de<br />

compétences souhaite cependant mettre à<br />

profit l’interdisciplinarité, en particulier<br />

dans la communication clinique. Il s’agit<br />

d’établir un pont entre la médecine et les<br />

sciences humaines, entre la recherche<br />

fondamentale et l’application clinique,<br />

pour améliorer le diagnostic et le traitement<br />

grâce à l’exploration des phénomènes<br />

liés au langage dans le contexte<br />

médical.<br />

Bibliographie<br />

[1] Busch A, Spranz-Fogasy Th<br />

(2015): Sprache in der Medizin. In:<br />

Ekkehard Felder & Andreas Gardt (Hrsg.),<br />

Handbuch Sprache und Wissen. Berlin,<br />

Boston: De Gruyter. S. 335–357.<br />

[2] Iakushevich M, Ilg Y, Schnedermann<br />

Th (2021): Linguistik und Medizin:<br />

Einleitung. In: Linguistik und Medizin.<br />

Sprachwissenschaftliche Zugänge und<br />

interdisziplinäre Perspektiven, hrsg. v.<br />

dens. Berlin, Boston: De Gruyter. S. 1–10.<br />

https://doi.org/10.1515/9783110688696.<br />

[3] Ilg Y, Maatz A (2022):<br />

Leichter gesagt als getan? Ein Bericht aus<br />

der interdisziplinären Praxis zwischen<br />

Linguistik und Medizin. Scientia Poetica<br />

26(1): S. 245–262.<br />

[4] Langewitz W (<strong>2023</strong>):<br />

Ich sage Katze, aber Du verstehst Schwein.<br />

Schweizer Ärztezeitung <strong>2023</strong>;104(22):<br />

S. 80–81.<br />

[5] Eicher E, Räz S, Stucki P, Röthlin<br />

C, Stattmann M et al. (<strong>2023</strong>): ComPAIN–<br />

Communication of Pain in Patients with<br />

Headache. Clin. Transl. Neurosci. 7, 14.<br />

https://doi.org/10.3390/ctn7020014.<br />

[6] Maatz A, Ilg Y, Wiemer H (2022):<br />

Einfach drüber reden? Eine interdisziplinäre<br />

Untersuchung zu Schwierigkeiten und<br />

Ressourcen beim Reden über Erfahrungen<br />

psychischer Erkrankung. Sozialpsychiatrische<br />

Informationen 3:<br />

S. 6–12.<br />

[7] Gülich, E (2006): Das Alltagsgeschäft<br />

der Interdisziplinarität. Deutsche<br />

Sprache 34(1-2): S. 6–17.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 39


Perspectives<br />

Actualités sur l’obésité:<br />

La nouvelle pharmacothérapie – une révolution!?<br />

La thérapie plutôt<br />

que la chirurgie?<br />

De nouveaux médicaments promettent aux personnes souffrant<br />

d’obésité une perte de poids proche des résultats obtenus avec une intervention<br />

chirurgicale. Une bonne nouvelle, sauf qu’il y a un hic.<br />

D r méd. Susanne Maurer, Adimed – Centre de médecine de l’obésité et d’endocrinologie Winterthour Sàrl<br />

L’heure est au renouveau chez<br />

les spécialistes de l’obésité, qui,<br />

je tiens à le préciser, ne s’occupent<br />

pas seulement des<br />

«gros»! Au cours des dix dernières années,<br />

nous avons beaucoup appris sur les<br />

causes et la pathophysiologie de l’obésité.<br />

Progressivement, nos patientes et<br />

patients, mais aussi nous spécialistes<br />

assistons à la fin de la discrimination de<br />

notre travail et à une valorisation de notre<br />

raison d’être.<br />

Et oui, nous pourrions enfin traiter<br />

l’obésité par des moyens pharmacologiques<br />

et pas seulement chirurgicaux, sauf<br />

que …<br />

Le poids n’est qu’un symptôme<br />

Ces deux dernières années, une autre définition<br />

de l’obésité s’est formée dans mon<br />

esprit. L’obésité est un trouble de la régulation<br />

du bilan énergétique d’origine multifactorielle,<br />

déclenché par des facteurs polygéniques<br />

et environnementaux, dont le<br />

principal symptôme est une augmenta­<br />

Photos: Adobe Stock<br />

40<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

tion et/ou une mauvaise répartition du tissu<br />

adipeux, qui entraîne une réduction de<br />

la qualité et de la durée de vie en conséquence<br />

de graves maladies concomitantes<br />

métaboliques, mécaniques, psychiques et<br />

sociomonétaires.<br />

Le poids n’est pourtant qu’un symptôme,<br />

au même titre que la fièvre peut être<br />

le symptôme d’une infection, mais aussi<br />

d’un traumatisme crânien. Le poids ne<br />

doit donc servir qu’à dépister la maladie et<br />

non pas de base à l’indication pour un traitement.<br />

Causes multiples<br />

Les facteurs biologiques, comme p. ex. la<br />

génétique, sont importants dans la genèse<br />

de l’obésité: l’IMC de personnes qui ont été<br />

adoptées pendant leur première année de<br />

vie est corrélé à l’IMC de la mère biologique.<br />

La résistance à l’insuline et les aspects<br />

hormonaux de la régulation de l’appétit<br />

et de la satiété peuvent avoir une<br />

cause génétique. Toutefois, les gènes<br />

doivent être activés/désactivés par l’environnement<br />

pour déployer leurs effets au<br />

niveau des protéines.<br />

Les microplastiques présents dans la<br />

chaîne alimentaire peuvent par exemple<br />

être stockés dans les tissus adipeux et<br />

rendre difficile la dégradation des lipides<br />

en raison d’une inflammation. Les polluants<br />

organiques persistants (par<br />

exemple les pesticides ou les produits<br />

phytosanitaires) peuvent être des perturbateurs<br />

endocriniens et interférer avec la<br />

régulation du métabolisme. Une thermorégulation<br />

réduite en raison de locaux<br />

bien chauffés peut également contribuer à<br />

la genèse de l’obésité.<br />

Les personnes à faible revenu sont<br />

plus lourdes, non seulement parce qu’un<br />

niveau d’éducation plus faible est également<br />

corrélé à l’obésité, mais aussi –<br />

comme le montre une étude récente menée<br />

en Allemagne – parce qu’une densité<br />

plus élevée de restaurants fast-food a été<br />

constatée dans ces quartiers.<br />

Les personnes qui travaillent en<br />

équipe et qui doivent s’accommoder de<br />

perturbations du sommeil ont un poids<br />

plus élevé. Et le stress a clairement été<br />

identifié comme une cause de l’obésité.<br />

Tous ces aspects interagissent.<br />

COMPORTE-<br />

MENT<br />

Alimentation<br />

Boisson<br />

Sport<br />

FACTEUR<br />

DE SANTÉ<br />

Sommeil<br />

Stress<br />

Hygiène<br />

SOCIODÉMO-<br />

GRAPHIE<br />

Ethnie<br />

Migration<br />

CONDITIONS<br />

DE VIE<br />

Supermarché<br />

Loisirs<br />

La pharmacothérapie agit à<br />

différents niveaux<br />

Depuis 2017, les agonistes des récepteurs<br />

du GLP-1 sont autorisés en Suisse pour le<br />

traitement de l’obésité. Le GLP-1 est une<br />

hormone endogène et sécrétée par des cellules<br />

spécialisées de l’intestin, notamment<br />

après une alimentation riche en glucides.<br />

Après quelques minutes, le peptide<br />

est désactivé dans le sang par la dipeptidyl<br />

peptidase (DPP) IV. Les agonistes des récepteurs<br />

GLP-1 sont des analogues de ce<br />

polypeptide qui ne peuvent pas être inactivés<br />

par la DPP IV et qui circulent longtemps<br />

dans le sang grâce à leur liaison à<br />

BIOLOGIE<br />

Génétique<br />

Métabolisme<br />

Hormones<br />

CAUSES DE<br />

L’OBÉSITÉ<br />

ENVIRON-<br />

NEMENT<br />

Climat intérieur<br />

Microplastique<br />

ÉCONOMIE<br />

Revenu<br />

Formation<br />

FACTEURS<br />

SOCIAUX<br />

Partenariat<br />

Relation<br />

PSYCHISME<br />

Dépressions<br />

TDAH, régulation<br />

des émotions<br />

Résilience<br />

l’albumine. La thérapie consiste en une<br />

injection sous-cutanée quotidienne/hebdomadaire.<br />

Des recherches sont en cours<br />

sur des dérivés de molécules utilisables<br />

par voie orale.<br />

En Suisse, Saxenda® (liraglutide) et<br />

Wegovy® (sémaglutide) sont actuellement<br />

autorisés. Wegovy® n’est toutefois pas encore<br />

disponible en Suisse. Une troisième<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 41


Perspectives<br />

Dans celui du récepteur GIP, une réduction<br />

de l’hyperglycémie et une amélioration<br />

de la thermogenèse dépendante de<br />

l’alimentation se produisent au niveau<br />

systémique. Au niveau du muscle squelettique,<br />

le traitement se traduit par une<br />

amélioration de la sensibilité à l’insuline,<br />

de la flexibilité métabolique et une diminution<br />

de l’accumulation ectopique de lipides.<br />

substance, appelée tirzépatide, fait l’objet<br />

d’une grande étude de phase 3. Le tirzépatide<br />

exerce un effet agoniste sur le récepteur<br />

GLP-1 et sur le récepteur du polypeptide<br />

insulinotrope dépendant du glucose<br />

(GIP) et est donc un biagoniste. La substance<br />

a déjà été autorisée par Swissmedic<br />

sous le nom de Mounjaro® pour le traitement<br />

du diabète de type 2 et sera probablement<br />

disponible début 2024.<br />

Ces médicaments produisent leur effet<br />

au niveau du récepteur GLP-1: dans le<br />

SNC, il se produit une augmentation de la<br />

satiété, une réduction de la prise alimentaire<br />

et du poids corporel et une augmentation<br />

des nausées. Au niveau du pancréas,<br />

il en résulte une augmentation de l’effet de<br />

l’insuline dépendant de l’alimentation,<br />

une modification de l’action de l’insuline<br />

et une diminution de la sécrétion de glucagon.<br />

Au niveau du tractus gastro-intestinal,<br />

la vitesse de passage de l’estomac dans<br />

l’intestin est réduite.<br />

De plus, au niveau du récepteur GIP<br />

dans le SNC, l’absorption de la nourriture<br />

et le poids, mais aussi les nausées, sont réduits<br />

et la dépense énergétique est augmentée.<br />

Au niveau du pancréas, la sécrétion<br />

d’insuline et la sécrétion de glucagon<br />

dépendante du glucose sont augmentées.<br />

Au niveau du tissu adipeux sous-cutané,<br />

on observe une amélioration de la sensibilité<br />

à l’insuline, de la capacité tampon, du<br />

flux sanguin, de la capacité de stockage<br />

des lipides et une réduction des processus<br />

pro-inflammatoires.<br />

Impact des effets indirects<br />

Des effets indirects jouent également un<br />

rôle: Dans le cas du récepteur GLP-1, une<br />

diminution de l’hyperglycémie, une augmentation<br />

de la sensibilité à l’insuline au<br />

niveau du foie et une réduction de la production<br />

de glucose et de l’accumulation<br />

ectopique de lipides se produisent au niveau<br />

systémique.<br />

Des substances encore plus efficaces<br />

en développement<br />

La perte de poids moyenne sous liraglutide<br />

avoisine les 10% après un an. Toutefois, l’efficacité<br />

baisse un peu en cas de poursuite<br />

du traitement. N’oublions pas qu’il s’agit<br />

d’une maladie polygénique très complexe<br />

et que cette thérapie ne s’attaque qu’à un<br />

seul récepteur du système. Après trois ans,<br />

le traitement se traduit par une perte de<br />

poids de 7,5%. Du point de vue médical,<br />

cette perte de poids est suffisante pour<br />

améliorer la santé et la qualité de vie de<br />

80% de nos patients.<br />

Le sémaglutide est plus efficace à cet<br />

égard, avec une perte de poids moyenne de<br />

15% après deux ans. Le tirzépatide frôlera la<br />

barre des 20%, ce qui nous rapproche des effets<br />

d’un traitement chirurgical de l’obésité.<br />

Et aussi incroyable que cela puisse paraître,<br />

au moins vingt autres substances<br />

susceptibles d’exercer un effet sur plusieurs<br />

récepteurs sont actuellement en développement.<br />

Ces nouveaux médicaments nous<br />

permettront dans les dix à quinze prochaines<br />

années d’être sur un pied d’égalité<br />

avec la chirurgie.<br />

42<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Deux grandes inconnues<br />

Malgré l’euphorie, deux questions essentielles<br />

se posent sur le plan médical: quelle<br />

substance doit être utilisée chez quels patients?<br />

Et qui va payer ces traitements? Les<br />

caisses-maladie remboursent sous certaines<br />

conditions le traitement au liraglutide<br />

pendant trois ans. La limitation n’est<br />

cependant pas satisfaisante. 15% des<br />

adultes en Suisse souffrent d’obésité, mais<br />

tous n’ont pas besoin d’un traitement.<br />

Pourtant, un grand nombre d’entre eux le<br />

réclament. <strong>No</strong>us devons donc définir qui<br />

nous devons traiter. Une chose est sûre, le<br />

traitement devra s’effectuer au long cours.<br />

Car si nous arrêtons le traitement, les patients<br />

reprennent souvent du poids au-delà<br />

de leur poids initial, ce que l’on constate<br />

aussi avec d’autres approches de réduction<br />

du poids.<br />

Style de vie ou maladie<br />

Vous aurez probablement aussi pris note<br />

de l’incroyable engouement suscité par<br />

l’action d’Elon Musk sur Twitter à propos<br />

du sémaglutide. Je suis quotidiennement<br />

confrontée au résultat: des délais d’attente<br />

de six à huit mois pour les nouveaux patients<br />

dans notre centre; des interruptions<br />

de traitement chez la moitié de mes patients<br />

en raison de la rupture de stock de<br />

Saxenda® et d’Ozempic®, ce qui n’est pas<br />

simple pour nos patients atteints de diabète<br />

de type 2; un comportement parfois<br />

problématique de la part de patients en<br />

détresse qui m’incite à prendre des mesures<br />

de sécurité pour mes collaborateurs.<br />

Veut-on effectivement offrir aux personnes<br />

riches un suivi personnalisé en<br />

matière d’alimentation, d’activité physique<br />

et de pharmacothérapie et opérer les<br />

pauvres?<br />

Les médecins, les patients et la société<br />

doivent réfléchir à cette économie boulimique:<br />

en consommant des produits, nous<br />

créons des problèmes que nous tentons<br />

ensuite de réduire en produisant et<br />

consommant d’autres produits.<br />

Bibliographie<br />

Acosta A, Camilleri M, Abu<br />

Dayyeh B, Calderon G, Gonzalez D,<br />

McRae A, Rossini W, Singh S,<br />

Burton D, Clark MM: Selection of<br />

Antiobesity Medications Based on<br />

Phenotypes Enhances Weight Loss:<br />

A Pragmatic Trial in an Obesity<br />

Clinic. Obesity 2021(29);662–671.<br />

Blundell J, Finlayson G,<br />

Axelsen M, Flint A, Gibbons C,<br />

Kvist T et al.: Effects of once-week ­<br />

ly semaglutide on appetite, energy<br />

intake, control of eating, food<br />

preference and body weight in<br />

subjects with obesity. Diabetes<br />

Obes Metab 2017 Sep;19(9):1242–<br />

1251.<br />

ElSayed NA, Aleppo G, Aroda<br />

VR, Bannuru RR, Brown FM,<br />

Bruemmer D et al.: 2. Classification<br />

and Diagnosis of Diabetes:<br />

Standards of Care in Diabetes-<strong>2023</strong>.<br />

Diabetes Care 2022 Dec 12;46<br />

(Supplement_1):S19–40.<br />

Farr OM, Sofopoulos M,<br />

Tsoukas MA, Dincer F, Thakkar B,<br />

Sahin-Efe A et al.: GLP-1 receptors<br />

exist in the parietal cortex,<br />

hypothalamus and medulla of<br />

human brains and the GLP-1<br />

analogue liraglutide alters brain<br />

activity related to highly desirable<br />

food cues in individuals with<br />

diabetes: a crossover, randomised,<br />

placebo-controlled trial. Diabetologia<br />

[Internet]. 2016 May;59(5) [cited<br />

<strong>2023</strong> Feb 6]. Available from: https://<br />

pubmed.ncbi.nlm.nih.<br />

gov/26831302<br />

Garvey WT, Batterham RL,<br />

Bhatta M, Buscemi S, Christensen<br />

LN, Frias JP et al.: Two-year effects<br />

of semaglutide in adults with<br />

overweight or obesity: the STEP 5<br />

trial. Nat Med 2022<br />

Oct;28(10):2083–2091.<br />

Jastreboff AM, Aronne LJ,<br />

Ahmad NN, Wharton S, Connery L,<br />

Alves B et al.: Tirzepatide Once<br />

Weekly for the Treatment of<br />

Obesity. N Engl J Med 2022 Jul<br />

21;387(3):205–216.<br />

Lee D-H, Lee I-K, Song K,<br />

Steffes M, Toscano W, Baker BA,<br />

Jacobs Jr DR: A strong dosere<br />

sponse relation between serum<br />

concentrations of persistent<br />

organic pollutants and diabetes:<br />

results from the National Health<br />

and Examination Survey<br />

1999–2002. Diabetes Care 2006<br />

Jul;29(7):1638–1644.<br />

Lundgren JR, Janus C, Jensen<br />

SBK, Juhl CR, Olsen LM, Christensen<br />

RM et al.: Healthy Weight Loss<br />

Maintenance with Exercise,<br />

Liraglutide, or Both Combined.<br />

New England <strong>Journal</strong> of Medicine<br />

2021 May 6;384(18):1719–1730.<br />

Mach F, Baigent C, Catapano<br />

AL, Koskinas KC, Casula M,<br />

Badimon L et al.: 2019 ESC/EAS<br />

Guidelines for the management of<br />

dyslipidaemias: lipid modification<br />

to reduce cardiovascular risk. Eur<br />

Heart J 2020 Jan 1;41(1):111–188.<br />

Maurer S et al.: Effectiveness<br />

and Feasibility of a Remote<br />

Lifestyle Intervention by Dietitians<br />

for Overweight and Obese Adults:<br />

Pilot Study. JMIR Mhealth Uhealth<br />

2019;7(4):e12289.<br />

Peterli R, Wölnerhanssen BK,<br />

Peters T, Vetter D, Kröll D, Borbély<br />

Y et al.: Effect of Laparoscopic<br />

Sleeve Gastrectomy vs Laparoscopic<br />

Roux-en-Y Gastric Bypass on<br />

Weight Loss in Patients With<br />

Morbid Obesity: The SM-BOSS<br />

Randomized Clinical Trial. JAMA<br />

2018 Jan 16;319(3):255–265.<br />

Pi-Sunyer X, Astrup A,<br />

Fujioka K, Greenway F, Halpern A,<br />

Krempf M et al.: A Randomized,<br />

Controlled Trial of 3.0 mg of<br />

Liraglutide in Weight Management.<br />

N Engl J Med 2015 Jul<br />

2;373(1):11–22.<br />

Plachta-Danielzik S,<br />

Landsberg B, Lange D et al.: 15<br />

Jahre Kieler Adipositas-Präventionsstudie<br />

(KOPS). Bundesgesundheitsbl<br />

2011 Feb 54;304–312.<br />

Safaei M, Sundararajan EA,<br />

Driss M, Boulila W, Shapi’I A: A<br />

systematic literature review on<br />

obesity: Understanding the causes<br />

& consequences of obesity and<br />

reviewing various machine<br />

learning approaches used to<br />

predict obesity. Computers in<br />

Biology and Medicine 136<br />

2021:104754.<br />

Schultes B: Medikamentöse<br />

Therapie der Adipositas – Aerzteverlag<br />

medinfo AG [Internet].<br />

[cited <strong>2023</strong> Feb 6]. Available from:<br />

https://www.medinfo-verlag.ch/<br />

medikamentoese-therapie-der-adipositas<br />

Schultes B: Pharmacological<br />

Interventions against Obesity:<br />

Current Status and Future<br />

Directions. Visc Med 2016<br />

Oct;32(5):347–351.<br />

Sharma AM, Kushner RF: A<br />

proposed clinical staging system<br />

for obesity. Int J Obes 2009;<br />

33:289–295.<br />

Stunkard AJ, Berkowitz RI,<br />

Stallings VA, Carter JR: Weights of<br />

parents and infants: is there a<br />

relationship? Int J Obes Relat<br />

Metab Disord 1999;23:159–162.<br />

Swissmedic: Mounjaro®,<br />

Injektionslösung in einem<br />

Fertigpen (Tirzepatidum)<br />

[Internet]. [cited <strong>2023</strong> Feb 6].<br />

Available from: https://www.<br />

swiss-medic.ch/swissmedic/de/<br />

home/humanarzneimittel/<br />

authorisations/new-medicines/<br />

mounjaro_injektionsloesung_fertigpen_tirzepatidum.html<br />

Tronieri JS, Wadden TA,<br />

Walsh O, Berkowitz RI, Alamuddin<br />

N, Gruber K et al.: Effects of<br />

liraglutide on appetite, food<br />

preoccupation, and food liking:<br />

results of a randomized controlled<br />

trial. Int J Obes (Lond) 2020<br />

Feb;44(2):353–361.<br />

Unger T, Borghi C, Charchar<br />

F, Khan NA, Poulter NR, Prabhakaran<br />

D et al.: 2020 International<br />

Society of Hypertension Global<br />

Hypertension Practice Guidelines.<br />

Hypertension 2020 Jun 75(6):1334–<br />

1357.<br />

Van Strien T et al.: Causes of<br />

emotional eating and matched<br />

treatments of obesity. Current<br />

Diabetes Reports (2018) 18:35.<br />

Wilding JPH, Batterham RL,<br />

Calanna S, Davies M, Van Gaal LF,<br />

Lingvay I et al.: Once-Weekly<br />

Semaglutide in Adults with<br />

Overweight or Obesity. N Engl J<br />

Med 2021 Mar 18;384(11):989–1002.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 43


Perspectives<br />

Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />

Tipps und Tricks<br />

in der Behandlung offener<br />

Handverletzungen in<br />

der <strong>No</strong>tfallpraxis<br />

Reto Fuhrer, Bettina Juon Personeni und Esther Vögelin,<br />

Universitätsklinik für Plastische- und Handchirurgie, Inselspital Bern<br />

Zu den behandelten Themen gehören<br />

einerseits die vorbereitenden<br />

Massnahmen wie Lokalanästhesie,<br />

die Möglichkeit der<br />

zusätzlichen Fingerblutleere, -sperre oder<br />

der medikamentösen Vasokonstriktion<br />

mit Adrenalin, andererseits dann die Diagnostik<br />

und Behandlung von subungualen<br />

Hämatomen, Luxationen der Nagelplatte<br />

sowie Verletzungen des Nagelbettes.<br />

Aufgezeigt werden sollen zudem die<br />

Anwendungsbereiche und insbesondere<br />

auch die Grenzen des Semiokklusivverbandes<br />

in der Behandlung der Fin ger kuppenamputationen.<br />

Als letztes folgen dann<br />

noch ein paar Ratschläge zur Behandlung<br />

von Infekten, Bisswunden und Verbrennungen.<br />

lediglich als subkutanes Depot möglich.<br />

Falls proximal des A1-Ringbandes infiltriert,<br />

reichen im Gegensatz zur klassischen<br />

Infiltration von dorsal 1 – 2 ml des<br />

Anästhetikums, um sowohl die palmaren,<br />

als auch die dorsalen Anteile des Fingers<br />

suffizient zu betäuben. Zudem sind<br />

Nachinjek tionen signifikant weniger häufig<br />

notwendig und der dorsale venöse Abfluss<br />

wird nicht behindert [2].<br />

Vor Durchführung der Lokalanästhesie<br />

erfolgt zwingend die Prüfung und Dokumentation<br />

der Oberflächensensibi lität<br />

mittels Erhebung der Zweipunktediskrimination.<br />

Die Wahl des Lokalanästhetikums<br />

hängt von der erwünschten Wirkdauer ab.<br />

Lidocain wird bereits nach ca. zwei Stunden<br />

seine Wirkung verlieren, wohingegen<br />

die Anästhesie mit Mepivacain bis vier,<br />

Bupivacain bis zu acht und Ropivacain sogar<br />

bis zu zwölf Stunden dauern kann.<br />

Durch Pufferung des pH-Wertes mittels<br />

Beimengung von Natrium-Bicarbonat<br />

8.4 % (Verhältnis 1:10) kann das Brennen<br />

beim Injizieren des Lokalanästhetikums<br />

Lokalanästhesie<br />

Viele Eingriffe aus dem Gebiet der Handchirurgie<br />

wie ein fache Wundversorgungen,<br />

Sehnennähte, Knochenbrüche aber<br />

auch komplexere Rekonstruktionen können<br />

in örtlicher Betäubung und im ambulanten<br />

Setting durchgeführt werden.<br />

Die Leitungsanästhesie am Finger erfolgt<br />

klassischerweise von dorsal gemäss<br />

Oberst durch zwei Punktionsstellen [1].<br />

Alternativ ist die Injektion des Lokalanästhetikums<br />

über einen singulären Einstich<br />

palmar als sogenannte intrathekale Anästhesie<br />

in die Beugesehnenscheide oder<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />

«Therapeutischen Umschau» (2020), 77(5),<br />

199–206.<br />

Abbildung 1. Die singuläre subkutane Injektion zur Fingerleitungsanästhesie erfolgt proximal des<br />

A1-Ringbandes mit ca. 1 – 2 ml des Anästhetikums.<br />

44<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

vermindert werden. Ausnahme: Die Alkanisierung<br />

von Ropivacain wird im klinischen<br />

Alltag nicht empfohlen.<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Die Leitungsanästhesie erfolgt<br />

klassisch nach Oberst oder mittels<br />

singulärer palmarer Injektion.<br />

– Mögliche kurzwirksame Anästhetika<br />

sind Lidocain und<br />

Mepivacain; Bupivacain und<br />

Ropivacain sind langwirksam.<br />

– Durch Pufferung des pH-Wertes<br />

mittels Beimengung von<br />

Natrium­ Bicarbonat 8,4 %<br />

(Verhältnis 1:10) kann das<br />

Brennen beim Injizieren<br />

des Lokalanästhetikums<br />

vermindert werden.<br />

Fingerblutleere, Fingerblutsperre<br />

oder medikamentöse<br />

Vasokon striktion?<br />

Zur korrekten Reinigung, Beurteilung und<br />

chirurgischen Versorgung einer frischen<br />

Fingerverletzung ist nebst der suffizienten<br />

Anästhesie eine Blutsperre oder -leere<br />

(entspricht der Blutsperre inklusive venöser<br />

Auswickelung des Operationsgebietes)<br />

hilfreich. Zum Erreichen der Blutleere<br />

kann der Kleinfinger eines sterilen Handschuhs<br />

von distal nach proximal über den<br />

verletzten Finger gewickelt werden. Die<br />

Dauer der Blutsperre wird so kurz wie<br />

möglich gewählt und überschreitet im<br />

Praxisalltag 60 Minuten nicht zur Vermeidung<br />

von Kompressionsschäden an den<br />

peripheren Nerven. Die venöse Auswickelung<br />

vor Anlage der Fingerblutsperre ist<br />

bei Infekten zur Vermeidung von Keimverschleppung<br />

kontraindiziert. Dann soll<br />

lediglich ein kräftiger Gummischlauch<br />

um die Grundphalanx angelegt und mittels<br />

Klemme fixiert werden.<br />

Auch mittels medikamentöser Vasokonstriktion<br />

kann eine gute lokale Blutstillung<br />

und damit eine gute Übersicht<br />

erreicht werden. Diese Methode wird als<br />

WALANT-Anästhesie bezeichnet. Das englische<br />

Akronym steht für «wide-awake<br />

local anesthesia no tourniquet». Im Rahmen<br />

dieser von Donald Lalonde 2003<br />

eingeführten Methode wird nebst dem<br />

Lokal anästhetikum Epinephrin appliziert,<br />

um eine Vasokonstriktion zur Blutstillung<br />

ohne Blutsperre zu erreichen [3].<br />

Trotz Fallberichten über Fingernekrosen<br />

Abbildung 2. Fingerblutleere mit Fingerling eines Handschuhes.<br />

Abbildung 3. CAVE Falls immer möglich wird<br />

der zur Blutsperre verwendete Gummischlauch<br />

mittels Klemme oder Ähnlichem markiert, um<br />

ein akzidentelles Belassen der Sperre und damit<br />

eine Fingernekrose zu vermeiden.<br />

aus den 50er Jahren des letzten Jahrhunderts<br />

konnten mehrere aktuelle Studien<br />

aufzeigen, dass die Verwendung von<br />

Epinephrin zur Vasokonstriktion in der<br />

Handchirurgie auch an Fingern sicher<br />

eingesetzt werden kann [3].<br />

Abbildung 4. Anlage einer Fingerblutsperre<br />

mittels Gummischlauches und Markierung<br />

mittels Klemme.<br />

Abbildung 5. Blutleeres Operationsfeld nach<br />

Infiltrationsanästhesie nach WALANT. Die<br />

Zeitspanne bis zum Erreichen eines blutungsfreien<br />

Operationsfeldes beträgt ca. 30 Minuten.<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Fingerblutsperre mittels eines<br />

Gummischlauches, Fingerblutleere<br />

mittels eines Fingerlings<br />

von einem sterilen Handschuh.<br />

– Keine venöse Auswickelung bei<br />

Infekten.<br />

– Dauer der Fingerblutleere so<br />

kurz wie möglich, jedoch nicht<br />

über 60 Minuten.<br />

– Die medikamentöse Vasokonstriktion<br />

mittels Epinephrin ist<br />

auch an den Fingern möglich. Bei<br />

Hand- oder Fingerverletzungen<br />

mit potenziell bereits Trauma<br />

bedingter Ischämie soll aber<br />

weiterhin keine zusätzliche medikamentöse<br />

Vasokonstriktion<br />

verwendet werden.<br />

Hierzu wird dem Lokalanästhetikum<br />

Adrenalin der Konzentration 1 mg / ml im<br />

Verhältnis von maximal 1:100 000 beigemengt.<br />

Als absolute Kontraindikation<br />

gelten: bekannte Allergie gegen den Wirkstoff,<br />

Engwin kelglaukom, Myasthenia<br />

gravis, Phäochromozytom. Als relative<br />

Kontraindi kationen müssen Leberfunktionsstörungen,<br />

Herzrhythmusstörungen,<br />

Infekte im Fingerbereich beachtet werden.<br />

Bei Hand- oder Fingerverletzungen<br />

mit potenziell bereits Trauma bedingter<br />

Minderdurchblutung verwenden wir vorsichtshalber<br />

keine zusätzliche medikamentöse<br />

Vasokonstriktion. Wichtig ist,<br />

dass es sich bei dieser Methode um eine<br />

Infiltrationsanästhesie und nicht um eine<br />

Nervenblock anästhesie handelt.<br />

Frische Verletzungen am<br />

Fingerendglied<br />

Das subunguale Hämatom<br />

Subunguale Hämatome entstehen meist<br />

durch Quetschung der Endphalanx. Zum<br />

Ausschluss einer ossären Läsion erfolgt<br />

eine konventionelle Röntgenaufnahme in<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 45


Perspectives<br />

Abbildung 6. Subunguales Hämatom ohne<br />

Ablösung der Nagelplatte mit Suffusion des<br />

proximalen Nagelwalles.<br />

zwei Ebenen. Durch Trepanation der Nagelplatte<br />

zum Beispiel mittels Kanüle,<br />

Elektrokauter oder erhitzter Büroklammer<br />

kann das Hämatom zur Schmerzbehandlung<br />

entlastet werden. Die Perforation<br />

darf dabei nur durch die Nagelplatte<br />

erfolgen und nicht im Bereich der Lunula,<br />

um die germinative Nagelmatrix nicht zu<br />

verletzen.<br />

Bei grossen Hämatomen kann jeweils<br />

auch eine vollständige Ablösung der Nagelplatte<br />

resultieren. Dann soll die Nagelmatrix<br />

inspiziert, Läsionen gegebenenfalls<br />

adaptiv versorgt und – falls vorhanden –<br />

der originäre Nagel oder ein Kunstnagel<br />

nach Trepanation wieder angebracht und<br />

mittels Matratzennaht fixiert werden.<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Röntgenbildgebung in zwei<br />

Ebenen zum Ausschluss einer<br />

Fraktur.<br />

– Trepanation distal der Lunula<br />

mittels Kanüle, Elektrokauter<br />

oder erhitzter Büroklammer.<br />

Abbildung 7. Aus 10er Einmalspritze zugeschnittene<br />

Nagelplatte.<br />

Luxation der Nagelplatte sowie<br />

Läsion des Nagelbettes<br />

Bei luxierten Nägeln muss zwingend radiologisch<br />

eine Fraktur, welche in 50 % der Fälle<br />

vorliegt, ausgeschlossen werden [4]. Bei<br />

Kindern erfolgt dadurch zudem der Ausschluss<br />

einer dislozierten Epiphysenfraktur<br />

mit assoziierter Nagelbettläsion. Die<br />

Behandlung dieser als Seymour-Fraktur<br />

bezeichneten Entität ist immer operativ,<br />

um interponiertes Gewebe zu entfernen,<br />

die Fraktur anatomisch zu reponieren und<br />

die Läsion des Nagelbettes zu versorgen.<br />

Bei intaktem Nagelbett wird die Nagelplatte<br />

gereinigt, in die Nageltasche reponiert<br />

und mittels Annaht mit nicht resorbierbarem<br />

Faden der Stärke 4 – 0 fixiert.<br />

Diese Haltenaht wird dann nach ca. vier<br />

Wochen entfernt, normalerweise bleibt<br />

der Nagel noch einige Zeit adhärent. Das<br />

komplette Nachwachsen eines Fingernagels<br />

benötigt beim Erwachsenen jedoch<br />

ein Jahr, bis dahin können temporäre<br />

Nageldeformitäten verbleiben. Kann der<br />

Eigennagel nicht mehr verwendet werden,<br />

stehen kommerziell erhältliche Kunstnägel<br />

zur Verfügung. Alternativ kann aus<br />

der Hülle einer 10 ml Einmalspritze ein<br />

passender Nagel zugeschnitten werden.<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Radiologische Bildgebung<br />

zum Ausschluss einer Fraktur –<br />

beim Kind insbesondere der<br />

Seymour-Fraktur – empfohlen.<br />

– Reposition des Nagels zum<br />

Schutz des Nagelbettes notwendig.<br />

– Nagelbettläsionen sollten unter<br />

Zuhilfenahme einer Lupenbrillenvergrösserung<br />

mit feinem<br />

resorbierbarem Nahtmaterial<br />

adaptiert werden.<br />

– Gewebsdefekte können durch<br />

Verkürzung oder Verschmälerung,<br />

alternativ durch autologes<br />

Nagelbettgewebe beispielsweise<br />

einer Zehe ersetzt werden.<br />

Bei Schädigung oder Defekten des<br />

Nagelbettes – sowohl der germinativen<br />

(proximaler Anteil), als auch der sterilen<br />

(distaler Anteil) Nagelmatrix – muss dieses<br />

anatomisch adaptiert oder rekonstruiert<br />

werden. Dies erfolgt unter Zuhilfenahme<br />

einer Lupenvergrösserung sowie<br />

in Fingerblutleere (mechanisch oder als<br />

medikamentöse Vasokon striktion) mittels<br />

eines resorbierbaren Fadens der Stärke<br />

6 – 0. Wenn die Läsion des Nagelbettes in<br />

der proximalen Nageltasche ausläuft, sollte<br />

der proximale Nagelwall einseitig radiär<br />

Abbildung 8. Endphalanxfraktur mit Fingernagelluxation und Nagelbettverletzung. 1) Nicht<br />

reponierte Nagelplatte. 2) Beurteilung der Nagelbettverletzung in Lokalanästhesie und Fingerblutleere,<br />

nach Entfernung der Nagelplatte. 3) Frakturfixation mit Kirschner-Draht, Nagelbettnaht mit<br />

Faden 6 – 0. 4) Korrekte Nagelplattenreposition und Fixation der Nagelplatte.<br />

46<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Abbildung 9. Fingerkuppendefekt mit freiliegendem Knochen, therapiert mittels Semiokklusivverband<br />

über 9 Wochen. Im Endergebnis funktionell zufriedenstellend bei leicht verkürztem Nagelbett.<br />

inzidiert, angehoben und so dann die Läsion<br />

der germinativen Nagelmatrix korrekt<br />

versorgt werden können.<br />

Fingerkuppendefekte – der<br />

Semiokklusivverband<br />

In der Therapie der Fingerkuppendefekte<br />

gewinnt die Behandlung mittels Semiokklusivverband<br />

zunehmende Beliebtheit<br />

und ersetzt in vielen Bereichen die chirurgische<br />

Lappenplastik [5, 6]. Jedoch gilt es,<br />

einige Grenzen der Methode zu beachten.<br />

Rein subkutan verlaufende Kuppendefekte<br />

im Pulpa bereich ohne Beteiligung<br />

von Hyponychialgewebe eignen sich sehr<br />

gut für die Semiokklusivverbandtherapie.<br />

Auch freiliegender Knochen ist keine Kontraindikation.<br />

Einzelne lose und potenziell<br />

irritierende Knochensplitter können<br />

noch entfernt, spitze distale Enden und<br />

deutliche Überstände der Endphalanx<br />

über das Weichteilniveau mit dem Luer<br />

abgeflacht werden.<br />

Sind entweder die Endphalanx<br />

langstreckig ossär oder Sehnen und<br />

Nerven freiliegend, ist die lokale Lappenplastik<br />

indiziert. Im Falle, dass eine Verletzung<br />

des Hyponychialgewebes oder<br />

ein grosser Knochendefekt vorliegt, kann<br />

durch die relative Überlänge des Nagelbettes<br />

eine Krallennagelfehlbildung (Onychogrypose)<br />

resultieren. Bei dieser Verletzung<br />

empfiehlt sich deshalb entweder<br />

die Kürzung des Nagelbettes vor Beginn<br />

der Semiokklusivverbandtherapie oder<br />

aber erneut die Lappenplastik mit Pulpaaufbau.<br />

Verlaufen Amputationen durch die<br />

Lunula, muss ent weder eine Rekonstruktion<br />

der germinativen Matrix oder aber<br />

dann eine komplette Entfernung der Nagelwachstumszone<br />

operativ erfolgen. Bei<br />

gelenksnahen Amputa tionen mit oder<br />

ohne Desinsertion des Streck- und Beugesehnenapparates<br />

ist eine mikrochirurgische<br />

Replantation technisch möglich.<br />

Als Folie eignet sich insbesondere<br />

OpSite ® -Folie. Die Verbandswechsel werden<br />

einmal wöchentlich terminiert, ohne<br />

dass dabei eine Desinfektion oder ein<br />

Débridement an der Amputationsstelle<br />

durchgeführt werden soll. Die Haut proximal<br />

der Amputationshöhe wird gereinigt,<br />

bei Mazeration getrocknet und mit Wundbenzin<br />

oder Cavilon ® zur erneuten Anlage<br />

der Folie vorbereitet. Über die Folie kann<br />

ein Fingerverband zum Schutz sowie eine<br />

Schicht Aktivkohle gegen die üble Geruchsentwicklung<br />

angebracht werden.<br />

Die Folie soll möglichst kurz geklebt werden,<br />

um die Beweglichkeit im PIP-Gelenk<br />

erhalten zu können. Am distalen freien<br />

Ende muss ein Reservoir verbleiben, damit<br />

sich dort das Sekret ansammeln kann<br />

und sich durch zu enges Kleben der Folie<br />

nicht eine Deforma tion der Weichteile<br />

entwickelt.<br />

Infekte werden selbst bei freiliegendem<br />

Knochen nicht beobachtet. Auch das<br />

Vorliegen eines Diabetes mellitus ist kein<br />

Risikofaktor für eine Infektion und damit<br />

keine Kontraindikation für diese Behandlungsform.<br />

Bei lokaler Ischämie, bei Sklerodermie<br />

oder peripherer arterieller Verschlusskrankheit<br />

ist eine langsamer fortschreitende<br />

Regeneration zu erwarten.<br />

Das Ende der Semiokklusivverbandstherapie<br />

ist dann erreicht, wenn durch<br />

ausreichende Epithelialisierung die Sekretion<br />

sistiert, die Folie somit allseits haften<br />

bleibt und das Niveau des Regenerates<br />

erneut eine kongruente Pulpakontur bildet.<br />

Üblicherweise sprechen wir hier von<br />

vier bis neun Wochen.<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Bei palmarbetonten Kuppendefekten<br />

mit exponiertem Sehnen-,<br />

Nerven- und grossflächigem<br />

Knochengewebe erfolgt eine<br />

Defektdeckung mittels Lappenplastik.<br />

– Läsionen des Hyponychialgewebes<br />

benötigen entweder eine<br />

Rückkürzung des Nagelbettes<br />

oder aber eine Lappenplastik,<br />

ebenso sollten Amputationen mit<br />

Läsion der germinativen Nagelmatrix<br />

dem Spezialisten zur<br />

Rekonstruktion überwiesen<br />

werden.<br />

– Die meisten anderen Fingerkuppendefekte<br />

können mittels<br />

einmal wöchentlich neu angelegtem<br />

Semiokklusivverband<br />

(OpSite®-Folie) innerhalb von<br />

ca. vier bis neun Wochen zur<br />

ästhetisch und funktionell<br />

zufriedenstellenden Regeneration<br />

gebracht werden.<br />

Infekte im Nagelbereich<br />

Akute Weichteilinfekte entlang des Nagelkomplexes<br />

werden als Paronychie bezeichnet<br />

und sind auf Grund der exponierten<br />

Lage sehr häufig [7]. Die Keimflora<br />

setzt sich meist aus Staphylokokken,<br />

Streptokokken oder der menschlichen<br />

Mundflora zusammen. Bei chronischen<br />

Paronychien muss immer an eine Pilzinfektion<br />

oder eine Infektion mit Mykobakterien<br />

gedacht und eine konventionelle<br />

Bildgebung zum Ausschluss einer<br />

Osteomyelitis oder eines verbliebenen<br />

Fremdkörpers durchgeführt werden.<br />

Auch ein Tumor kann eine Rötung und<br />

Schwellung verursachen und ist bei chronischen<br />

Verläufen mittels Biopsie auszuschliessen.<br />

Zusätzlich zur klinischen Untersuchung<br />

und Röntgenbildgebung kann ein<br />

Ultraschall die Ausbreitung nach proximal<br />

widerspiegeln, wohingegen laborchemische<br />

Parameter wie CRP und Leukozyten<br />

mit dem Ausmass des Infektes nicht<br />

korrelieren.<br />

Erste Symptome sind pochender<br />

Schmerz, ausgeprägte Berührungsempfindlichkeit<br />

sowie lokale Rötung. In diesem<br />

Stadium kann eine konservative<br />

Therapie erfolgen. Zur Verhinderung einer<br />

Abszessbildung wird das Eponychium vorsichtig<br />

mittels Elevatorium oder Skalpell<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 47


Perspectives<br />

Abbildung 10. Inzision bei chronischer<br />

Paronychie senkrecht zur Eponychial- oder<br />

Paronychialfalte wie in 1) – nicht wie in 2) –<br />

dargestellt.<br />

von der Nagelplatte gelöst und der seitliche<br />

Nagel angehoben. Die anschliessenden<br />

täglichen Fingerbäder in farb loser,<br />

wenig toxischer Flüssigkeit, z. B. in Prontosan<br />

® , verhindern eine erneute Adhäsion<br />

des Eponychiums mit der Nagelplatte und<br />

erhalten damit den Abfluss von Sekret.<br />

Farblose Flüssigkeiten haben den Vorteil<br />

der besseren Beurteilung der Rötung im<br />

Verlauf. Grundsätzlich ist keine antibiotische<br />

Therapie notwendig.<br />

Bei weiterer Progression entsteht eine<br />

lokale Abszedierung. Diese soll inzidiert,<br />

respektive die darüber liegende Epidermis<br />

abgetragen, der Wundgrund gereinigt und<br />

nekrotisches Gewebe exzidiert werden.<br />

Kosmetisch und funktionell ungünstige<br />

Ergebnisse durch falsche Schnittführung<br />

gilt es zu vermeiden. Die Orientierung<br />

der Schnittführung basiert auf der Anatomie<br />

des Blutflusses im Bereich der Nagelanlage.<br />

Nebst der allgemeinen 1:1-Regel<br />

bezüglich der Länge der Schnittführung<br />

sowie der Lappenbasis gilt deshalb, dass<br />

am proximalen Nagelwall die Inzision radiär<br />

– am besten lediglich einseitig – und am<br />

lateralen Nagelwall längs zum Nagelwachstum<br />

mit genügendem Abstand zum Nagelfalz<br />

gewählt werden sollte.<br />

Bei einem lokalisierten Infekt in der<br />

proximalen Nageltasche soll einseitig radiär<br />

inzidiert, der Nagelwall angehoben<br />

und die Nageltasche gespült werden. Gelangen<br />

Fremdkörper unter die Nagelplatte,<br />

so kann sich rasch ein subungualer<br />

Abszess bilden. Durch partielle Exzision<br />

der Nagelplatte von distal her kann<br />

dieser entlastet und suffi zient behandelt<br />

werden.<br />

Zusätzlich zum chirurgischen Débridement<br />

erfolgt dann die perorale antibiotische<br />

Therapie. Vor Beginn der empirischen<br />

Therapie ist jedoch die Asservierung<br />

von Gewebeproben zur mikrobiologischen<br />

Aufarbeitung zwingend notwendig. Ein<br />

«Abstrich» wird das Ergebnis auf Grund<br />

der Beimischung der Hautflora verfälschen,<br />

ebenso kann im reinen Pus als Abbauprodukt<br />

der Infektionsreaktion meist<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Meistens sind Staphylokokken,<br />

weniger häufig Streptokokken<br />

und menschliche Mundflora für<br />

die Infektion verantwortlich.<br />

– Bei chronischen Verläufen soll<br />

immer an eine Pilzinfektion oder<br />

eine Infektion mit Mykobakterien<br />

gedacht werden. Als seltene<br />

Entität ist ein Tumor mittels<br />

Biopsie auszuschliessen.<br />

– Der Keimnachweis ist anzustreben<br />

bevor eine empirische<br />

antibiotische Therapie gestartet<br />

wird.<br />

– Gegenüber der alleinigen<br />

Inzision führt die Exzision des<br />

infizierten Gewebes zur rascheren<br />

Abheilung des Infektes.<br />

Gegeninzisionen sind nicht<br />

notwendig.<br />

– Für gute ästhetische und funktionelle<br />

Ergebnisse erfolgt<br />

die Schnittführung radiär am<br />

proximalen Nagelwall und<br />

längs am lateralen Nagelwall.<br />

kein Keimnachweis erfolgen. Die Dauer<br />

der antibiotischen Therapie sollte sieben<br />

bis zehn Tage nicht überschreiten und<br />

richtet sich nach der Klinik.<br />

Als weitere Progression kann das<br />

Panaritium ossale, articulare oder tenonale<br />

entlang der entsprechenden Strukturen<br />

entstehen. Die schonende, aber doch radikale<br />

Ex zision von infiziertem Gewebe bis<br />

hin zur Finger(teil)amputation als Therapie<br />

bei diesen Maximalstadien gehört sicherlich<br />

in die Hand des Spezialisten.<br />

Bisswunden<br />

Bisswunden werden unterschieden in<br />

oberflächliche Gewebsabrationen, tiefere<br />

Wunden mit von aussen nicht sichtbaren<br />

Verletzungen von Sehnen, Muskeln, Nerven<br />

oder Gelenken und Wunden mit Gewebsnekrosen<br />

und Substanzdefekten.<br />

Häufig sind Katzen und Hunde, seltener<br />

Menschen und andere Beisser für die Verletzungen<br />

verantwortlich. Beim Hundebiss<br />

entstehen meist grössere Gewebedefekte,<br />

zudem ist die Übertragung der Tollwut<br />

möglich.<br />

Katzenbissverletzungen sind zwar initial<br />

unspektakulär, auf Grund ihrer hohen<br />

Infektionsrate von bis zu 50 % jedoch stets<br />

ein medizinischer <strong>No</strong>tfall. Grund dafür ist<br />

die hohe Keimzahl (meist Pasteurella<br />

multocida) bei gleichzeitig kleiner und<br />

rasch spontan verschlossener Punktionsstelle<br />

[8].<br />

Bei klinischen Hinweisen auf eine Verletzung<br />

tiefer liegender Strukturen (Sehnen,<br />

Muskeln, Nerven, Gelenke) erfolgt die<br />

Zuweisung zum Spezialisten. Cave: Auch<br />

eine intakte Zweipunktediskrimination<br />

schliesst eine behandlungsbedürftige Nervenläsion<br />

nicht aus. Deshalb muss bei<br />

Weichteilläsion in anatomischer Region<br />

eines Nervs die chirurgische Wundexploration<br />

eine Nervenverletzung ausschliessen.<br />

Gelenk- oder Knochenverletzungen durch<br />

Zähne sowie verbliebene Zahnreste werden<br />

mittels Röntgen nachgewiesen.<br />

Trotz Antibiotikagabe (Amoxicillin<br />

/ Clavulansäure 875 / 125 mg 3 × tgl. per<br />

os, alternativ bei Penicillinallergie Ciprofloxacin<br />

500 mg 2 × tgl. + Clindamycin<br />

600 mg 3 × tgl. bei Katzen-, Hunden- und<br />

Menschenbissen) und Ruhigstellung wird<br />

jede Bissstelle primär chirurgisch exzidiert.<br />

Grundsätzlich wird eine Gewebebiopsie<br />

entnommen und bakteriologisch<br />

untersucht. Sodann erfolgt die sorgfältige,<br />

drucklose Wundspülung mittels<br />

steriler Flüssigkeit. Auf keinen Fall darf<br />

diese mittels Octenisept ® erfolgen, um<br />

weitere Gewebenekrosen zu vermeiden<br />

[9]. Nach Einlage von Drainagen kann der<br />

adaptierende Wundverschluss durchgeführt<br />

werden.<br />

Abbildung 11. Katzenbiss mit Entzündung über dem PIP-Gelenk, möglicherweise mit Gelenkspenetration.<br />

48<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Bisswunden durch Tiere müssen<br />

dem kantonalen Veterinärdienst<br />

gemeldet werden.<br />

– Nebst der antibiotischen<br />

prä emptiven Therapie ist das<br />

chirurgische Débridement<br />

notwendig.<br />

– Keine Wundspülung mit<br />

Octenisept®.<br />

– Entwickeln sich trotz Débridement,<br />

antibiotischer Therapie<br />

und Ruhigstellung klinische<br />

Zeichen einer Infektion, sollte die<br />

Zuweisung zum Spezialisten<br />

evaluiert werden.<br />

Zusammenfassung<br />

Die Beurteilung und Erstbehandlung von frischen offenen Handverletzungen gehört<br />

zum Spektrum einer <strong>No</strong>tfallpraxis oder <strong>No</strong>tfallstation. In vielen Fällen kann durch dieses<br />

Team bereits die fachgerechte definitive Versorgung erfolgen. Mit dem vorliegenden<br />

Artikel möchten wir einige Tipps und Tricks für die Planung und Durchführung, aber<br />

auch die Nachbehandlung der häufigsten Verletzungen geben und Literaturverweise<br />

auf weitere Übersichtsarbeiten liefern.<br />

Abstract: Treatment of acute injuries of the hand<br />

Injuries to the hand are a common presentation in primary care units. When accurately<br />

assessed, many open injuries may be handled in the emergency department without<br />

referral to a hand surgery specialist. We would like to give some recommendations on<br />

how to treat the most frequent injuries like lesions to the nail and nailbed, fingertip<br />

amputation as well as burns, infections and bites. But first, we highlight the different<br />

methods of local anesthesia and discuss the use of a tourniquet or vasoconstriction<br />

with adrenalin – WALANT – instead.<br />

Die Dauer der antibiotischen Therapie<br />

richtet sich nach der Klinik, beträgt<br />

jedoch ohne Auftreten von Infektionszeichen<br />

fünf Tage. Zudem werden die benachbarten<br />

Gelenke während ein paar<br />

weniger Tage in funktioneller Position<br />

ruhiggestellt und dann mittels gezielter<br />

Bewegungsübungen mobilisiert.<br />

Entwickeln sich trotz dieser Therapie<br />

progrediente klinische Zeichen einer Infektion,<br />

sollte die Zuweisung zum Spezialisten<br />

zum erneuten chirurgischen<br />

Débridement, ggfs. auch zur stationären<br />

Aufnahme zur intravenösen antibiotischen<br />

Therapie erfolgen.<br />

Verbrennungen<br />

Oberflächliche Verbrennungen durch<br />

thermische Einflüsse an den oberen Extremitäten<br />

von bis zu ca. 10 % der Körperoberfläche<br />

können ambulant in der Praxis behandelt<br />

werden. Ziel der Behandlung ist<br />

eine Reduktion der Narbenbildung sowie<br />

die rasche Wiedererlangung der vollständigen<br />

Funktion [10, 11].<br />

Erstgradige sowie Verbrennungen<br />

Grad IIa können mittels konservativer Therapie<br />

zu einer vollständigen Erholung führen,<br />

wohingegen tiefergehende Verbrennungen<br />

zur Verminderung der Narbenbildung<br />

und damit Funk tions ein schränkung<br />

chirurgische Eingriffe brauchen und einem<br />

Spezialisten zugewiesen werden sollten.<br />

Beim Erwachsenen entspricht eine<br />

Handfläche ca. 1 % der Körperoberfläche<br />

(KOF), eine gesamte obere Extremität<br />

ca. 9 % (Neunerregel nach Wallace).<br />

Bei kleinflächigen Verbrennungen<br />

unter 5 % KOF erfolgen nach der initialen<br />

Kühlung für ca. 20 Minuten unter lauwarmem<br />

Leitungswasser die Reinigung sowie<br />

das Abtragen grösserer Blasen unter suffizienter<br />

Analgesie sowie sterilen Bedingungen.<br />

Erst dann kann die Ausdehnung<br />

und Tiefe der Verbrennung beurteilt werden.<br />

Zudem ist die Fotodokumentation<br />

der Befunde zur Verlaufskontrolle sinnvoll<br />

und die Erfragung und gegebenenfalls<br />

Auffrischung des Tetanusimpfstatus<br />

angezeigt.<br />

Erstgradige Verbrennungen betreffen<br />

lediglich die Epidermis, zeigen sich klinisch<br />

in einer Hautrötung. Beispiel dafür<br />

ist bereits der gewöhnliche Sonnenbrand.<br />

Initial können Pflegelotionen schmerzlindernd<br />

wirken, später sind rückfettende<br />

Salben anzuwenden.<br />

Zweitgradige Verbrennungen schädigen<br />

die Epidermis sowie die Dermis. Sie<br />

zeigen klinisch zusätzlich zur Rötung eine<br />

Blasenbildung. Wenn nur oberflächliche<br />

Schichten der Dermis betroffen sind, bleiben<br />

die Haare haften. Diese Verletzung ist<br />

äusserst schmerzhaft, da die Nervenendigungen<br />

frei liegen. Es empfiehlt sich die<br />

Anwendung einer nicht haftenden flüssigkeitsableitenden<br />

Wundauflage (z. B. Mepitel<br />

® oder Bactigras ® ), bedeckt von einem<br />

absorbierenden Kompressenverband. Der<br />

Verband sollte täglich unter suffizienter<br />

Analgesie gewechselt werden. Erst bei<br />

Auftreten einer Superinfektion wird antibiotisch<br />

behandelt. Lagerungsschienen in<br />

funktioneller Position der Gelenke sowie<br />

die frühzeitige aktive und passive Mobilisation<br />

verhindern Gelenkskontrakturen.<br />

In der Nachbehandlung sind primär die<br />

rasche Mobilisierung aller involvierter Gelenke,<br />

die Narben- und Kompressionsbehandlung<br />

sowie der konsequente Lichtschutz<br />

wichtig.<br />

Sind auch die tiefen Anteile betroffen,<br />

wo sich zum einen Haarfolikel, Schweissund<br />

Talgdrüsen, aber auch die Regenerationszone<br />

befinden, so zeigen sich klinisch<br />

nebst der Rötung und Blasenbildung teils<br />

auch weissliche Areale sowie lose Haare<br />

und es kann keine Spontanheilung ohne<br />

Narbenbildung stattfinden. Verbrennungen<br />

dieser Tiefe sollten an der Hand egal<br />

welcher Ausdehnung primär operativ vom<br />

Spezialisten versorgt werden. Ein konservativer<br />

Therapieversuch ist meist auch bei<br />

Das Wichtigste für die Praxis<br />

– Kleinflächige (bis 5 % der Körperoberfläche)<br />

Verbrennungen an<br />

der Hand sollen initial gekühlt<br />

werden.<br />

– Beim Erwachsenen entspricht<br />

eine Handfläche ca. 1 % der<br />

Körperoberfläche, eine gesamte<br />

obere Extremität ca. 9 %.<br />

– Oberflächliche Verbrennungen<br />

(bis Grad IIa) können konservativ<br />

durch Auflage nicht adhärenter<br />

Wundauflagen (z. B. Bactigras®)<br />

behandelt werden. Die frühzeitige<br />

Mobilisation verhindert<br />

Kontrakturen.<br />

– Verbrennungen an der Hand ab<br />

Grad III sollen einem Verbrennungszentrum<br />

überwiesen<br />

werden, egal welchen Ausmasses.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 49


Perspectives<br />

kleinflächigen Verbrennungen nicht sinnvoll,<br />

bleibt eine vollständige Wundheilung<br />

hierunter nach zehn Tagen aus, wird erneut<br />

eine operative Therapie evaluiert.<br />

Drittgradige Verbrennungen überschreiten<br />

auch die Grenze zur Subkutis<br />

und deren Behandlung gehört grundsätzlich<br />

in ein Verbrennungszentrum. In der<br />

<strong>No</strong>tfallversorgung sollen freiliegende verbrannte<br />

Areale mit sterilem, nicht haftendem<br />

Verband geschützt, die Auskühlung<br />

des Patienten verhindert und bereits am<br />

Unfallort ein intravenöser Zugang angelegt<br />

werden. An der Hand erfolgt gegebenenfalls<br />

die notfallmässige Escharotomie,<br />

um ein Logen syndrom der kleinen Handmuskeln<br />

oder der Finger zu vermeiden.<br />

Um eine Zunahme der Ausdehnung<br />

und der Tiefe der Verbrennung – insbesondere<br />

auch bei Verbrühungen – erkennen<br />

zu können, erfolgt eine klinische Reevaluation<br />

nach 24 Stunden.<br />

Frau Prof Dr. med. Esther Vögelin<br />

Universitätsklinik für Plastische- und<br />

Handchirurgie<br />

Inselspital Bern<br />

Freiburgstrasse 10<br />

3010 Bern<br />

esther.voegelin@insel.ch<br />

Literatur<br />

[1] Saul D, Roch J, Lehmann<br />

W, Dresing K. Leitungsanästhesie<br />

nach Oberst. Oper Orthop<br />

Traumatol. 2020; 32: 18 – 22.<br />

[2] Schelhorn N, Lamm S,<br />

Fricker R. Vergleich zweier Fingerleitungsanästhesie-Techniken.<br />

Randomisierte, prospektive Studie<br />

bezüglich Applikationsschmerz<br />

und Wirksamkeit zwischen dem<br />

singulären subkutanen Digitalblock<br />

und der Oberst-Leitungsanästhesie.<br />

Handchir Mikrochir<br />

Plast Chir. 2016; 48: 296 – 9.<br />

[3] Lalonde D. Minimally<br />

Invasive Anesthesia in Wide Awake<br />

Hand Surgery. Hand Clin. 2014;<br />

30: 1 – 6.<br />

[4] Schnabl SMK, Polykandriotis<br />

E, Dragu A, Kneser U,<br />

Horch RE. Verletzungen des<br />

Fingernagels und des Nagelbetts.<br />

CHAZ. 2008; 9(4): 174 – 183.<br />

[5] Hoigné D, Hug U.<br />

Amputationsverletzungen am<br />

Fingerendglied: Regeneration<br />

mittels Folienverband. Schweiz<br />

Med Forum. 2014; 14: 356 – 360.<br />

[6] Damert HG, Altmann S.<br />

Behandlung von Fingerkuppen ­<br />

amputationen mittels Semiokklusivverband.<br />

Unfallchirurg. 2012;<br />

115: 798 – 801.<br />

[7] Langer MF, Wieskötter<br />

B, Oeckenpöhler S, Breiter S. Akute<br />

Infektionen im Bereich des Fingernagels<br />

– die akuten Paronychien.<br />

Handchirurgie Scan. 2014; 3:<br />

69 – 85.<br />

[8] Vogt M. Diagnostik<br />

und Therapie von Bissverletzungen<br />

durch Hunde, Katzen und<br />

Menschen. Dtsch Med Wochenschr.<br />

2003;128:1059 – 1063.<br />

[9] Franz T, Vögelin E.<br />

Aseptic tissue necrosis and<br />

chronic inflammation after irrigation<br />

of penetrating hand wounds<br />

using Octenisept ® . J Hand Surg<br />

Eur Vol. 2012 Jan; 37: 61 – 64.<br />

[10] Künzli W, Wedler V.<br />

Wegweiser Verbrennungen.<br />

Beurteilung und Behandlung von<br />

Verbrennungen bei Erwachsenen.<br />

Pambio-<strong>No</strong>ranco: IBSA, Institut<br />

Biochimique SA; 2003.<br />

[11] Schneider M, Plock J.<br />

Verbrennungen. Swiss Med Forum.<br />

2016; 16: 910 – 915.<br />

Annonce<br />

Engagement, motivation, compétence<br />

Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.<br />

Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service Croix-Rouge<br />

de vos compétences techniques et de votre sens de l’engagement?<br />

Pour plus d’informations:<br />

Service Croix-Rouge, 058 400 41 70<br />

info@rkd-scr.ch, www.rkd-scr.ch<br />

50<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Le lieu particulier<br />

Au pays des montagnes<br />

et des sourires<br />

Maya Cosentino, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

Après quelques jours à Katmandou,<br />

la dynamique<br />

capitale du Népal, j’ai fait<br />

deux heures de bus en direction<br />

du sud-est pour rejoindre Dhulikhel,<br />

une ville connue pour son hôpital et son<br />

panorama sur les montagnes, qui allait<br />

être mon point de chute pour les deux<br />

prochains mois. Après un week-end<br />

d’exploration des environs et de randonnée<br />

jusqu’à un monastère tibétain à<br />

Namo Buddha, j’étais prête à prendre<br />

mes fonctions à l’hôpital de Dhulikhel.<br />

Je commençais la journée par un<br />

bol de riz, agrémenté d’une banane<br />

coupée en deux et de lait de bufflonne.<br />

«Papy», le cœur et l’âme de la maison<br />

d’hôtes familiale dans laquelle je séjournais,<br />

me tenait compagnie pendant le<br />

petit-déjeuner. <strong>No</strong>us lisions ensemble le<br />

journal du matin et discutions de la<br />

politique népalaise.<br />

Pour me rendre au travail, j’avais<br />

pris l’habitude de flâner dans les ruelles<br />

étroites des vieux quartiers de Dhulikhel.<br />

Toute la vie s’y déroulait, de la cérémonie<br />

du thé et des rencontres conviviales<br />

à la lessive et aux bains. Les habitants y<br />

préparaient même de la viande de buffle<br />

et la vendaient. Il m’a fallu quelques jours<br />

pour m’accommoder à cette vue et à ces<br />

odeurs. J’ai observé à plusieurs reprises<br />

que de nombreux habitants achetaient<br />

des abats moins chers, mais apparemment<br />

plus savoureux, comme l’estomac<br />

et le foie. Un matin, un boucher m’a<br />

abordée et m’a invitée à venir assister à<br />

l’abattage d’un buffle le lendemain matin<br />

à 3h. J’ai refusé poliment et, au lieu de<br />

cela, me suis laissé guider dans le petit<br />

abattoir, juste derrière l’endroit où un<br />

autre buffle était déjà en morceaux sur<br />

une bâche.<br />

J’arrivais à l’hôpital peu avant 8h.<br />

Lors de la réunion du matin, nous<br />

faisions le point sur les nouvelles admissions,<br />

les cas compliqués et les décès.<br />

Près du monastère bouddhiste de Namo Buddha, des drapeaux de prière népalais flottent au vent.<br />

Ensuite, il y avait souvent une conférence<br />

donnée par des médecins-assistants<br />

ou des personnes extérieures à l’hôpital,<br />

suivie d’un petit-déjeuner et d’un thé<br />

à la cantine jusqu’à 9h.<br />

J’ai travaillé avec trois dermatologues,<br />

un médecin-assistant et quatre<br />

infirmières au sein du petit service de<br />

dermatologie très actif. Le premier jour,<br />

une mère et ses trois enfants sont venus<br />

à l’hôpital pour se faire traiter pour une<br />

hypertrichose congénitale, une maladie<br />

très rare qui se manifeste par un développement<br />

anormal et excessif de la pilosité,<br />

y compris sur le visage. La famille était<br />

venue pour recevoir l’un des six traitements<br />

au laser gratuits que l’hôpital leur<br />

propose. La semaine suivante, j’ai vu<br />

un patient atteint de la lèpre – une<br />

maladie tropicale négligée qui sévit<br />

encore au Népal.<br />

L’hôpital de Dhulikhel propose<br />

également des soins médicaux et une<br />

éducation dans des villages népalais<br />

isolés et installe parfois un camp pour<br />

quelques jours dans des endroits plus<br />

reculés. J’ai eu la chance de pouvoir<br />

participer à une telle expédition avec<br />

deux médecins et une infirmière.<br />

Visiter un village isolé m’a permis de<br />

me rendre compte de l’utilité de la mise<br />

à disposition de soins médicaux très<br />

basiques pour ces habitants.<br />

La beauté de ses paysages, le charme<br />

de sa vieille ville, mais plus encore<br />

l’hospitalité et la gentillesse de ses<br />

habitants, m’ont envoûtée. Une chose<br />

est sûre, ce ne sera pas mon dernier<br />

voyage à Dhulikhel.<br />

Maya Cosentino<br />

est membre de la<br />

rédaction du <strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong> depuis <strong>2023</strong>.<br />

Elle travaille comme<br />

cheffe de clinique<br />

suppléante au service<br />

de psychiatrie pour<br />

enfants et adolescents des Services<br />

psychiatriques universitaires (SPU) de<br />

Berne. Actuellement, elle suit des<br />

études par correspondance en Global<br />

Health Policy à la London School of<br />

Hygiene and Tropical Medicine<br />

(LSHTM) à l’Université de Londres.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 51


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Qui paie en cas<br />

de dommage?<br />

Lors d’un déménagement,<br />

il n’est pas rare qu’il y ait<br />

de la casse. Mais qui est<br />

responsable lorsque des<br />

dommages surviennent à cause<br />

de meubles mal sanglés, de manipulations<br />

un peu brusques ou de<br />

maladresses?<br />

Les entreprises de déménagement ont<br />

légalement le droit d’inclure dans leur<br />

contrat des exclusions qui les dégagent<br />

de toute responsabilité pour des biens<br />

endommagés dans certaines situations.<br />

Voici quelques points auxquels vous<br />

devez prêter attention pour que votre<br />

déménagement se déroule au mieux.<br />

Il est préférable de transporter<br />

soi-même les objets qui ont une grande<br />

valeur financière ou sentimentale, par<br />

exemple un vase précieux ou le cadeau<br />

d’un ami. Vous éviterez ainsi les mauvaises<br />

surprises. Si ce n’est pas possible,<br />

photographiez-les et faites-les estimer.<br />

De manière générale, il est recommandé<br />

de prendre en photo tous les meubles et<br />

les objets de valeur avant le déménagement.<br />

Vous aurez ainsi une preuve des<br />

éventuels dommages causés pendant le<br />

déménagement.<br />

Contactez immédiatement l’entreprise<br />

de déménagement si vous constatez<br />

des dommages pendant le déménagement.<br />

Ne signez le rapport de travail ou la<br />

quittance que si les dommages reconnus<br />

par l’entreprise de déménagement y<br />

figurent. Si celle-ci ne les reconnaît pas,<br />

attendez avant de régler la somme due.<br />

Vous pouvez convenir de déduire<br />

le montant du dommage – à condition<br />

que celui-ci soit reconnu directement<br />

après la fin de l’intervention et chiffrable<br />

– de la somme totale et de ne payer que<br />

la différence. Là aussi, une mention doit<br />

apparaître sur la quittance.<br />

Faute d’accord, une réclamation en<br />

bonne et due forme (documentation par<br />

écrit des dommages) doit être établie.<br />

Les dommages doivent être signalés<br />

à l’entreprise par courrier recommandé<br />

au plus tard deux à trois jours après le<br />

déménagement, peu importe que vous<br />

les ayez découverts pendant ou après.<br />

Joignez à votre lettre des photos à titre<br />

de preuve et une estimation des coûts.<br />

Dans le cas d’un forfait, il appartient<br />

à l’entreprise de déménagement de<br />

procéder à un calcul précis de l’offre<br />

(éventuellement grâce à une visite sur<br />

place). S’il n’y a pas de visite, vos indications<br />

sont déterminantes et doivent<br />

correspondre à la réalité, faute de quoi<br />

vous auriez à supporter les éventuels<br />

frais supplémentaires.<br />

Si une offre en fonction du travail<br />

fourni (taux horaire) a été établie, vous<br />

devez vous acquitter des heures réellement<br />

effectuées – à condition que les<br />

accords contractuels (p. ex. le nombre de<br />

collaborateurs ou la taille du camion)<br />

aient été respectés.<br />

AXA-ARAG<br />

AXA-ARAG propose aux membres<br />

de mediservice une assurance de<br />

protection juridique à des conditions<br />

avantageuses.<br />

Si vous avez des questions, n’hésitez<br />

pas à vous adresser à votre interlocuteur<br />

chez mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

par téléphone au 031 350 44 22,<br />

ou par e-mail à l’adresse suivante:<br />

info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />

Leo Loosli,<br />

juriste, spécialisé en droit des<br />

contrats, en droit successoral,<br />

en droit de la famille et en droit<br />

des personnes chez AXA-ARAG<br />

Photos: màd<br />

52<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Rachat dans la caisse de pension.<br />

Toutes voiles dehors pour votre<br />

capital de prévoyance.<br />

Il nous tient à cœur d’assurer l’avenir financier<br />

des prestataires médicaux.<br />

Chez Medpension, les rachats dans la caisse de<br />

pension offrent plusieurs avantages: le capital<br />

supplémentaire investi génère des prestations<br />

de vieillesse sensiblement supérieures, et vous<br />

bénéficiez en parallèle d’allègements fiscaux.<br />

Le montant de rachat versé évoluera de manière<br />

extrêmement avantageuse pour vous – nous y<br />

veillons avec une rémunération attrayante, afin<br />

que votre capital de prévoyance navigue toutes<br />

voiles dehors. Chez nous, votre prévoyance est<br />

en bonnes mains.<br />

Tout savoir sur la rachat dans la<br />

caisse de pension sur le lien suivant<br />

www.medpension.ch/fr/blog-actualités/<br />

rachat-caisse-de-pension<br />

Rémunération supérieure à la moyenne<br />

2022 Moyenne 5 ans<br />

Medpension 2.50% 3.70%<br />

Taux minimal LPP 1.00% 1.00%<br />

Excellent degré de couverture<br />

2022 Moyenne 5 ans<br />

Medpension 108.2% 115.0%<br />

Moniteur Swisscanto CP 105.6% 113.3%<br />

Rendement attrayant<br />

2022 Moyenne 5 ans<br />

Medpension -9.22% 2.54%<br />

UBS Performance des CP -9.08% 2.14%<br />

Medpension est une organisation partenaire de l’Association suisse<br />

des médecins assistant(e)s et chef(fe)s de clinique (<strong>asmac</strong>).<br />

T +41 31 560 77 77, F +41 31 560 77 88<br />

info@medpension.ch, www.medpension.ch


mediservice<br />

Aussi vite<br />

que possible<br />

Le temps de réaction peut être décisif dans bien<br />

des circonstances de la vie, et pas seulement lorsque nous faisons du sport.<br />

Tous les jours, nous vivons des situations où nous devons donner<br />

le change sans tergiverser ni nous appesantir. Mais pourquoi est-il si important<br />

de réagir vite et bien? Et pouvons-nous nous améliorer?<br />

Antonia Bundi, PhD, dipl. ès sc. nat. EPF (sciences du mouvement)<br />

Photo: Getty Images<br />

54<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

A<br />

vos marques, prêts, partez! Le<br />

signal de départ d’un 100 m<br />

est un exemple éclatant de<br />

réaction presque instantanée:<br />

à peine le coup de feu a-t-il retenti que les<br />

sprinters, délaissant les starting-blocks,<br />

s’élancent sur la piste. Chez ces athlètes,<br />

le temps de réponse se calcule en millièmes<br />

de seconde (entre 130 et 140 millièmes).<br />

En dessous de 100 millièmes de<br />

seconde, on parle de faux départ, car la<br />

science exclut qu’un être humain puisse<br />

réagir aussi vite.<br />

Agir avec adéquation<br />

<strong>No</strong>tre réactivité se définit par notre aptitude<br />

à répondre à des stimulations en temps<br />

donné. Dans de nombreuses disciplines<br />

sportives, notamment les sports de ballon,<br />

la vitesse de réaction est décisive pour réaliser<br />

de bonnes performances. Il faut savoir<br />

adapter sa vélocité et sa trajectoire au<br />

jeu. Au volley-ball ou au tennis, si l’on veut<br />

rester dans le coup, mieux vaut se trouver<br />

près de la balle ou du ballon. Et lorsque<br />

l’on pratique le cyclisme ou le ski, on apprend<br />

à improviser rapidement en fonction<br />

de la configuration du terrain. Mais<br />

célérité et vivacité sont aussi des atouts<br />

dans la vie quotidienne: un esprit alerte<br />

nous garde de bien des mésaventures, que<br />

ce soit pour cuisiner, faire le ménage, jardiner,<br />

conduire, etc., où un simple moment<br />

d’inattention peut se solder par de<br />

fâcheuses conséquences ... Une chute ou<br />

un accident sont si vite arrivés!<br />

Traitement du stimulus par<br />

l’organisme<br />

Les nerfs jouent un rôle central dans ce<br />

que nous appelons les réactions. Pour<br />

présenter les choses de manière schématique,<br />

un signal est perçu par l’un de nos<br />

cinq sens – la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher<br />

ou le goût – et agit comme un stimulus.<br />

Si nous revenons à notre exemple du<br />

sprint et du coup de feu de départ, le signal<br />

acoustique est transmis au système nerveux<br />

central (cerveau et moelle épinière)<br />

par influx nerveux pour y être traité. C’est<br />

là qu’est élaborée la réponse à la stimulation,<br />

avant d’être communiquée aux muscles<br />

correspondants pour qu’ils s’activent.<br />

Chez les sprinters, c’est le moment où ils et<br />

elles s’élancent des starting-blocks.<br />

réactivité. Quiconque souhaite rester autonome<br />

et en forme le plus longtemps possible<br />

a intérêt à entraîner son équilibre et<br />

sa force, chose qu’il est fort heureusement<br />

possible de faire à tout âge. Car une musculature<br />

solide est indispensable à une<br />

bonne capacité de réaction, elle-même<br />

essentielle pour éviter les accidents et<br />

autres mésaventures. Rappelons que notre<br />

masse musculaire diminue après 50 ans, à<br />

moins que nous y travaillions activement.<br />

Des séances de musculation d’une demi-heure<br />

chacune à raison de deux fois<br />

par semaine permettent déjà d’obtenir de<br />

très bons résultats.<br />

Saisir toutes les occasions<br />

pour s’exercer<br />

Une bonne capacité de réaction a donc<br />

pour corollaire une force musculaire suffisante.<br />

Toutefois, si vous ne visez pas les<br />

prochains Jeux olympiques, vous pouvez<br />

tout à fait vous contenter des activités de<br />

la vie quotidienne ou des sports de loisirs<br />

pour travailler votre réactivité. L’objectif<br />

n’est pas uniquement d’avoir la rapidité de<br />

l’éclair, mais aussi d’agir en adéquation<br />

avec la situation. Courir sur des sentiers<br />

forestiers inégaux ou le lit d’une rivière asséchée<br />

peut constituer un bon entraînement.<br />

Les jeux d’attrape et jeux de balle<br />

sont des alternatives ludiques. A quand<br />

remonte votre dernière partie de badminton,<br />

de ping-pong ou de baby-foot? Ou<br />

votre dernière bataille de boules de neige?<br />

L’alcool émousse notre capacité<br />

de réaction<br />

Sachez que la consommation d’alcool n’affecte<br />

pas seulement notre attention, notre<br />

concentration, notre jugement et notre<br />

sens critique, mais aussi notre temps de<br />

réponse, qui se verra réduit en fonction<br />

des quantités ingérées. Avec un taux d’alcoolémie<br />

de 0,8 ‰ dans le sang, le temps<br />

de réaction est ralenti de 30 à 50 % par rapport<br />

à celui d’une personne sobre.<br />

Cet article est publié avec l’aimable autorisation<br />

du magazine clientèle CARE de CONCORDIA.<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

et CONCORDIA<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong> entretient<br />

une étroite collaboration avec<br />

l’assureur-maladie et de prévoyance<br />

CONCORDIA depuis de nombreuses<br />

années. En votre qualité de membres<br />

de mediservice vsao-<strong>asmac</strong>, vous<br />

bénéficiez de conditions préférentielles<br />

à la conclusion d’une assurance<br />

chez CONCORDIA.<br />

Vous cherchez une solution d’assurance<br />

avantageuse? Alors, prenez<br />

contact avec mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

en appelant le +41 31 350 44 22 ou en<br />

écrivant à info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />

Force et réactivité, un duo gagnant<br />

<strong>No</strong>s performances dépendent de notre<br />

condition physique – force, endurance et<br />

rapidité – et de notre capacité de coordination,<br />

qui comprend notamment notre<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 55


mediservice<br />

Tremblements<br />

de terre: un danger<br />

sous-estimé<br />

Les tremblements de terre sont étonnamment<br />

fréquents en Suisse – et capables de provoquer des dommages immenses.<br />

La plupart des secousses étant à peine perceptibles, il s’agit<br />

néanmoins d’un risque souvent sous-estimé. Tout comme ses potentielles<br />

conséquences. La couverture d’assurance est bien souvent insuffisante<br />

dans ces situations. Un test réalisé avec le radar à tremblements de terre met<br />

en lumière le degré de risque dans chaque région.<br />

Katrin Schnettler Ruetz, Senior Content Strategist, Zurich Compagnie d'Assurances SA<br />

Les tremblements de terre constituent<br />

un risque réel, comme le<br />

montrent les récents événements<br />

en Turquie, au Maroc et<br />

en Syrie. En Suisse aussi, les tremblements<br />

de terre sont étonnamment fréquents:<br />

le Service Sismologique Suisse<br />

(SED) enregistre en moyenne de 1000 à<br />

1500 séismes par an en Suisse et dans les<br />

pays voisins. Seuls quelques-uns d’entre<br />

eux sont suffisamment puissants pour être<br />

ressentis – on en recense en moyenne 10<br />

à 20 par an. Le tremblement de terre du<br />

22 mars <strong>2023</strong> près de Porrentruy dans le<br />

canton du Jura en fait partie: avec une magnitude<br />

de 4,3 sur l’échelle de Richter, il a<br />

été largement ressenti dans la région.<br />

Tremblements de terre: un risque<br />

plus élevé dans le Valais<br />

Selon le SED, l’aléa sismique en Suisse<br />

reste modéré: le Valais est la zone la plus<br />

exposée à ce risque, suivie par Bâle, les<br />

Grisons, Saint-Gall dans la vallée du Rhin,<br />

la Suisse centrale et le reste de la Suisse.<br />

«Il n’y a pas en Suisse de régions échappant<br />

à l’aléa sismique», peut-on lire sur le<br />

site Internet du SED.<br />

Image: Adobe Stock<br />

56<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

Des conséquences plus lourdes<br />

dans les villes<br />

L’aléa sismique décrit la probabilité qu’un<br />

séisme se produise. Le risque sismique indique<br />

quant à lui les potentielles répercussions<br />

humaines et matérielles d’un séisme,<br />

ainsi que les risques financiers correspondants.<br />

Bâle, Genève, Zurich, Lucerne et<br />

Berne sont les villes où le risque sismique<br />

est le plus élevé selon le SED. En effet, ces<br />

cinq villes abritent sur un espace relativement<br />

restreint une large population qui<br />

serait touchée par un tremblement de<br />

terre. De plus, on trouve dans ces agglomérations<br />

de multiples bâtiments, souvent<br />

situés sur un sol meuble qui amplifie les<br />

ondes sismiques.<br />

Photo: màd<br />

Le séisme catastrophique<br />

de Sierre en 1946<br />

Même si la plupart des séismes sont faibles,<br />

on peut s’attendre à un séisme d’une magnitude<br />

d’environ 5 tous les 8 à 15 ans; les<br />

dommages sont alors considérables. Le<br />

dernier tremblement de terre de cette magnitude<br />

a été enregistré en 1991 près de Vaz<br />

dans les Grisons. En Suisse et dans les pays<br />

voisins, un tremblement de terre catastrophique<br />

se produit en moyenne tous les 50<br />

à 150 ans. En 1946, c’est Sierre (Valais) qui a<br />

connu un séisme dévastateur de magnitude<br />

5,8. Au total, quatre personnes sont<br />

mortes et plus de 3500 bâtiments ont été<br />

endommagés. Le montant des dommages<br />

s’élevait à plus de 26 millions de francs<br />

suisses, comme l’indique une brochure<br />

d’information du SED.<br />

Des calculs plus précis avec le<br />

nouveau modèle<br />

Depuis <strong>2023</strong>, la Suisse dispose d’un modèle<br />

du risque sismique qui permet de calculer<br />

plus précisément les conséquences<br />

des tremblements de terre. Selon ce modèle,<br />

le séisme de Sierre aurait aujourd’hui<br />

des effets beaucoup plus substantiels: il<br />

faudrait s’attendre à une cinquantaine de<br />

morts, des milliers de sans-abri et des milliards<br />

de francs de dommages directs aux<br />

bâtiments. Cet exemple en est la preuve<br />

impressionnante: les tremblements de<br />

terre sont la catastrophe naturelle présentant<br />

les plus grands risques. Risques pourtant<br />

sous-estimés en Suisse.<br />

Une couverture d’assurance<br />

insuffisante<br />

Si un tremblement de terre entraînant des<br />

dommages aux bâtiments venait à se reproduire,<br />

la couverture d’assurance serait<br />

malheureusement insuffisante en Suisse,<br />

avec des différences en fonction des cantons.<br />

En règle générale, les assurances<br />

bâtiment ne prennent pas en charge, ou<br />

seulement en toute petite partie, les dommages<br />

éventuels causés par un tremblement<br />

de terre. Le Pool suisse des assurances<br />

cantonales des bâtiments pour<br />

la cou verture contre les tremblements de<br />

terre, auquel la majorité des cantons appartiennent,<br />

ne dispose que de 2 milliards<br />

de francs pour les cas de sinistre – la valeur<br />

des bâtiments assurée est d’environ trois<br />

mille milliards de francs.<br />

Analyse en ligne: votre lieu<br />

d’habitation est-il sûr?<br />

Avec le radar des dangers naturels, vous<br />

pouvez découvrir le risque de tremblement<br />

de terre ou autre catastrophe naturelle<br />

(hautes eaux ou tempêtes, par<br />

exemple) à un endroit précis. Il suffit pour<br />

cela d’indiquer et de confirmer l’adresse<br />

souhaitée – le résultat apparaît ensuite<br />

instantanément.<br />

Une assurance complémentaire<br />

pour une meilleure protection<br />

Les propriétaires de bâtiments qui souhaitent<br />

une meilleure protection contre le<br />

risque de tremblement de terre peuvent<br />

souscrire une assurance complémentaire<br />

correspondante. Dans le canton de Zurich,<br />

les propriétaires de maison sont automatiquement<br />

couverts contre les tremblements<br />

de terre. Mais ici aussi, l’indemnisation de<br />

l’ensemble des dommages causés aux bâtiments<br />

est limitée à 1 milliard de francs<br />

suisses. Cette somme ne suffirait vraisemblablement<br />

pas en cas de tremblement de<br />

terre dévastateur. Il vaut donc la peine de<br />

souscrire une assurance complémentaire<br />

dans le cadre de l’assurance bâtiment privée,<br />

même dans le canton de Zurich.<br />

Adhésion à<br />

mediservice <strong>asmac</strong><br />

Grâce à votre adhésion à mediservice<br />

vsao-<strong>asmac</strong>, vous bénéficiez d’avantages<br />

exclusifs chez Zurich.<br />

Il vous suffit de vous rendre dans la<br />

rubrique des adhérents pour découvrir<br />

les possibilités qui s’offrent à vous:<br />

zurich.ch/fr/partenaire/login<br />

Votre code d’accès: TqYy4Ucx<br />

Vous pouvez nous joindre du lundi<br />

au vendredi, de 8h00 à 18h00, au<br />

0800 33 88 33<br />

Lorsque vous contactez Zurich,<br />

n’oubliez pas de mentionner votre<br />

adhésion à mediservice.<br />

Pour savoir si votre lieu d’habitation<br />

est sûr, rendez-vous sur le site Internet<br />

du SED et consultez les cartes sur le<br />

potentiel de risque et de dommage.<br />

Zurich Assurance a également lancé<br />

son radar des dangers naturels.<br />

Celui-ci permet non seulement d’analyser<br />

le risque de tremblement de terre<br />

à un endroit particulier, mais aussi<br />

de nombreux autres dangers naturels:<br />

zurich.ch/dangersnaturels<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 57


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 5 • 42 e année • Octobre <strong>2023</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Tél. 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Regula Grünwald (rédactrice en chef),<br />

Maya Cosentino, Kerstin Jost, Fabian Kraxner,<br />

Bianca Molnar, Patricia Palten, Léo<br />

Pavlopoulos, Lukas Staub, Tharshika<br />

Thavayogarajah, Anna Wang<br />

Comité directeur <strong>asmac</strong><br />

Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />

(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />

Christoph Bosshard (invité permanent),<br />

Clara Ehrenzeller (swimsa), Marius Grädel-<br />

Suter, Richard Mansky, Gert Printzen,<br />

Svenja Ravioli, Patrizia Rölli, Martin Sailer,<br />

Jana Siroka,<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Oliver Graf<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Stephan Schmitz<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Tél. 044 928 56 53<br />

vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 23 000<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

<strong>2023</strong>: 21 648 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 6/<strong>2023</strong> paraîtra en<br />

décembre <strong>2023</strong>. Sujet: Sauvetage.<br />

© <strong>2023</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR<br />

ASMAC section fribourgeoise, Rue du Marché 36, 1630 Bulle,<br />

presidence@asmaf.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, info@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />

lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />

info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />

tél. 031 350 44 88<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />

Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />

Publication<strong>2023</strong><br />

CIBLÉ<br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association médias suisses<br />

66<br />

5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Avec l‘assurance ménage<br />

de Zurich, vos biens<br />

sont protégés<br />

En plus du rabais partenaire, les membres<br />

de mediservice vsao-<strong>asmac</strong> bénéficient<br />

de conditions particulières.<br />

Calculez votre prime:<br />

zurich.ch/partenaire<br />

Votre code d’accès: TqYy4Ucx<br />

ZH32441f-2208


« Je gagne un<br />

temps précieux au<br />

bénéfice de mes<br />

patients. »<br />

Le DEP, c’est efficace.<br />

Une campagne conjointe de l’Office<br />

fédéral de la santé publique OFSP<br />

et des cantons.<br />

D r Pierrick Campanini,<br />

FMH Médecine interne générale,<br />

Centre médical Eaux-Vives, Genève<br />

Adoptez dès maintenant le<br />

dossier électronique du patient :<br />

dossierpatient.ch

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!