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Women Sports 30_Liseuse

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CHAMPIONNES<br />

« On a toujours été comme ça »,<br />

et cela se ressent dans les images. « Je<br />

mets de la musique, je m’amuse, on est un<br />

groupe soudé », souligne-t-elle.<br />

« Ma mère ? Je lui dois presque<br />

tout »<br />

Une joie de vie due à son éducation, « ma<br />

mère m’a faite comme ça », on ne s’invente<br />

pas, c’est sûr. Véritable mascotte des<br />

Bleues, Sidonie Asseyi a fait le show lors de<br />

la CDM 2019 que la France jouait à domicile.<br />

Mais si elle suit sa fille aujourd’hui, elle<br />

l’a surtout toujours soutenue. En réalité Viviane<br />

n’avait que 6 ans lorsque l’amour des<br />

Bleus l’a envahie. Un maillot iconique, un<br />

joueur légendaire et voilà la petite graine<br />

de championne qui demande à sa maman<br />

de lui acheter un ballon de foot. Comme<br />

pour beaucoup, c’est un certain Zinedine<br />

Zidane qui lui a donné envie de fouler les<br />

pelouses. « Je suis tombée amoureuse de<br />

son jeu, de sa technique et puis j’étais<br />

jeune, je l’ai vu marquer en finale… c’est un<br />

souvenir que je n’oublierai jamais », se souvient<br />

l’attaquante de West Ham avant de<br />

poursuivre. « Je lui ai tout de suite demandé<br />

de m’acheter un ballon. ‘Je veux faire<br />

comme Zidane’, lance-t-elle à sa mère. Elle<br />

m’a pris pour une folle, mais m’a toujours<br />

soutenue. Elle a toujours cru en moi. Je lui<br />

dois presque tout. »<br />

Ni une ni deux, Sidonie part se renseigner,<br />

« elle est allée voir le club à côté de ma ville,<br />

et m’a inscrite ». Âgée de 5 ans et demi,<br />

Viviane s’accroche, « je m’entraînais avec<br />

les garçons. Le foot féminin n’était pas<br />

du tout connu en France ». Une bien triste<br />

réalité qui lui a même fallu quelques réunions<br />

parents-profs. « À l’école, quand on<br />

me demandait ce que je voulais faire plus<br />

tard, moi j’écrivais que je voulais être footballeuse<br />

professionnelle. Les professeurs<br />

se plaignaient à ma mère en leur disant<br />

mais ce n’est pas possible »… Le chien<br />

aboie, la caravane passe et Viviane compte<br />

aujourd’hui plus de 1<strong>30</strong> sélections, toutes<br />

catégories confondues, avec l’équipe de<br />

France, « comme quoi ! », s’exclame-t-elle.<br />

« On se chambre à longueur de<br />

journée »<br />

Les Bleues se sont donc envolées pour<br />

l’Australie le 8 juillet dernier avec une forte<br />

conviction : « gagner la Coupe du monde ».<br />

Marquer enfin leur nom au panthéon du<br />

© Spi / Icon Sport<br />

football et devenir immortelles. « Avoir l’opportunité<br />

de faire une deuxième Coupe du<br />

monde, c’était vraiment un immense bonus.<br />

Il n’y a rien au-dessus. En plus, l’Australie<br />

l’a vraiment bien organisée. On ne<br />

voulait pas partir », affirme Viviane. Leur<br />

compétition ne démarre certes pas de la<br />

meilleure des façons. Un match nul contre<br />

la Jamaïque 0-0 « mais pas de quoi s’alarmer<br />

», assurait, confiant, Hervé Renard.<br />

Devant les caméras, à l’entraînement, en<br />

interview, la bonne ambiance régnait. Des<br />

sourires, de la complicité mais pas que…<br />

« Moi je suis très chambreuse », en rigole<br />

Viviane avant de poursuivre avec une banane<br />

immense, « mais les autres joueuses<br />

aussi », se défend-t-elle.<br />

« On se chambre à longueur de journée.<br />

Cela fait partie du truc », comme une<br />

grande famille ou des frères et soeurs qui<br />

se chamaillent, « c’est surtout notre affection<br />

qu’on partage comme ça. » Une Coupe<br />

du monde « spéciale » avec une vraie « osmose<br />

», entre les joueuses et le staff. Le<br />

cocktail marche et la France bat le Brésil<br />

dans un match à couteaux tirés. Une victoire<br />

2-1 grâce à Eugénie Le Sommer et Wendie<br />

Renard. Utilisée dans un rôle de super sub,<br />

Viviane Asseyi tente de tirer son épingle<br />

du jeu. Même si elle ne marque pas, elle<br />

donne tout, « comme toujours ». Elle va<br />

d’ailleurs avoir ses premières minutes<br />

face au Panama, « c’était magnifique. La<br />

vibe et l’ambiance étaient folles », confiet-elle<br />

avant de poursuivre. « Jouer devant<br />

une immense foule de spectateurs, moi<br />

j’adore ça. Il y a de la pression c’est sûr,<br />

mais une pression tellement positive. »<br />

La loi des tirs au but<br />

« COMME POUR BEAUCOUP, C’EST<br />

UN CERTAIN ZINEDINE ZIDANE QUI<br />

LUI A DONNÉ ENVIE DE FOULER LES<br />

PELOUSES. »<br />

Les Australiennes étaient sans doute les<br />

adversaires les plus redoutables pour les<br />

Françaises depuis le début de la Coupe<br />

du monde. Déjà battues en match amical,<br />

quelques jours avant le début de la compétition,<br />

les Bleues ne voulaient pas revivre<br />

une nouvelle élimination en quart. Viviane<br />

assure aimer les grosses ambiances<br />

et elle va être servie. 50 000 spectateurs<br />

étaient présents, dont 99 % soutenant<br />

évidemment la cause locale. Après une<br />

bonne entame, les filles d’Hervé Renard<br />

vont, petit à petit s’engouffrer dans le<br />

piège australien. 0-0 à la fin du temps additionnel,<br />

place aux tirs au but.<br />

Spectatrice depuis le banc des remplaçants<br />

de cette séance, Viviane Asseyi voyait<br />

sa coéquipière en club, Mackenzie Arnold,<br />

briller. Arrêtant les deux derniers penaltys,<br />

tirés par Dali et Becho, la portière de West<br />

Ham s’élève au rang d’héroïne nationale.<br />

Les Françaises elles, rentrent bredouilles,<br />

une nouvelle fois. « Le souvenir de se faire<br />

éliminer en quart de finale fait mal. Cela a<br />

mis du temps à passer. Maintenant, ça va<br />

un peu mieux, mais ce n’était pas facile »,<br />

soupire-t-elle avant de conclure : « Au vu de<br />

tout ce qu’il s’est passé, des résultats, des<br />

surprises, de l’organisation… c’est pour<br />

moi, la meilleure Coupe du monde féminine<br />

de l’histoire ». WS<br />

24 WOMEN SPORTS N°<strong>30</strong> • Octobre - Novembre - Décembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR

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