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CHAMPIONNES<br />
DANS LES AIRS<br />
Orane Ceris<br />
Rencontre avec la championne<br />
d’Europe 2023 de wingfoil<br />
Le ciel était pluvieux mais sans doute pas de quoi entacher le souvenir d’Orane Ceris. En mai<br />
dernier à Brest, celle qui n’a commencé le wingfoil qu’il y a 3 ans, est devenue la première<br />
championne d’Europe de freestyle ! Une place dans la cour des grands, parmi les meilleures<br />
mondiales pour l’ancienne gymnaste. Porteuse du drapeau wingfoil en France, et vicechampionne<br />
du monde 2022 en race, Orane a vécu la naissance de son sport et son incroyable<br />
développement, notamment chez les femmes. Rencontre. PROPOS RECUEILLIS PAR RUBEN DIAS<br />
WOMEN SPORTS : AVANT<br />
LE WINGFOIL, C’ÉTAIT LA<br />
GYMNASTIQUE QUI DRIVAIT VOTRE<br />
VIE…<br />
ORANE CERIS : Ma mère était gymnaste<br />
et mon grand-père entraîneur de gym,<br />
c’était un peu la pratique sportive logique.<br />
Plus jeune, à Marseille, je m’entraînais<br />
tous les soirs après l’école. J’y consacrais<br />
plus de 15 heures par semaine. J’avais par<br />
exemple participé aux Championnats de<br />
France.<br />
ÇA RESTE DE BONS SOUVENIRS ?<br />
Pas du tout (rires). J’étais pas très bonne en<br />
compétition, car j’avais du mal à me canaliser<br />
et à coller avec ce côté hyper strict et répétitif<br />
de la gym. Tout devait être millimétré.<br />
Ce que je voulais moi, c’était m’amuser à<br />
l’entraînement ! Essayer plein de nouvelles<br />
figures. Pas forcément répéter celles que je<br />
savais déjà faire pour les rendre parfaites.<br />
Ça ne payait pas en compétition.<br />
© IWSA Media / Robert Hajduk<br />
et les opérations, j’ai dû arrêter la gym<br />
pendant un an et j’ai complètement décroché.<br />
J’ai décidé de passer de l’autre<br />
côté en devenant entraîneur. Je suis<br />
quand-même revenue à la compétition,<br />
juste pour le fun. Avec les mêmes copines<br />
d’entraînement qu’à l’époque, nous nous<br />
sommes dit : « Allez, on remonte une<br />
équipe 10 ans après ! ». Ensemble, nous<br />
avons tout de même vécu les Championnats<br />
de France. On a fini dernières (rires).<br />
Entre la vie professionnelle et les études,<br />
c’était plus les mêmes entraînements.<br />
Je suis allée entraîner à Paris avant d’avoir<br />
une révélation : je ne voulais plus du tout<br />
habiter en ville. J’étais trop loin de la<br />
mer. Ça me manquait. J’ai déménagé en<br />
Guadeloupe puis en Nouvelle-Calédonie.<br />
Grâce à ma coloc’ et à sa soeur j’ai découvert<br />
de plus près les sports de glisse.<br />
De fil en aiguille, j’ai rencontré Thomas<br />
Goyard, qui préparait les JO à l’époque,<br />
et son frère Nicolas. Une belle amitié était<br />
née avec Thomas. Il m’a initié au wingfoil.<br />
J’ai persisté et partageais mon expérience<br />
sur Instagram. La marque Starboard<br />
est tombée dessus et m’a contactée. Ils<br />
cherchaient un rider féminin pour faire<br />
les compétitions. Peu après, il y avait un<br />
event tous frais payés en Italie. Je n’ai<br />
pas réfléchi très longtemps, et j’ai sauté<br />
sur l’occasion. J’ai fait vice-championne<br />
du monde en 2021, et c’est là où tout a<br />
commencé. J’ai quitté mon emploi et je<br />
me suis consacrée à 100 % à ce monde là.<br />
APRÈS PLUS DE 20 ANS DANS LE<br />
MONDE DE LA GYMNASTIQUE, VOUS<br />
AVEZ COMPLÈTEMENT CHANGÉ DE<br />
BORD…<br />
À 18 ans, j’ai eu un grave accident de<br />
moto. Entre les centres de rééducation<br />
« J’AI FAIS DEUX FOIS LES 100 KM<br />
DE MILLAU, J’EN SUIS À 24 SEMIS,<br />
150 COURSES EN TOUT. »<br />
18 WOMEN SPORTS N°<strong>30</strong> • Octobre - Novembre - Décembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR