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LISTE DES ŒUVRES<br />
L’Église triomphante, Paolo de Mattéis<br />
Vers 1715 - Saint-François-de-Sales<br />
160x235 cm<br />
© Diocèse de Paris / CDAS<br />
Publiée par Pierre Curie en 2000, cette toile est une des répliques autographes<br />
du décor de la coupole du Gesù Nuovo à Naples, peint par Paolo de Matteis<br />
(1662-1728) entre 1713 et 1715 . Elle s’inscrit dans un ensemble composé<br />
de deux autres tableaux : une esquisse conservée à Naples, et une autre<br />
réplique à Berlin proche de la version parisienne.<br />
Le sujet, très complexe, exalte l’Église triomphante au travers de la Vierge<br />
Immaculée et des figures et scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament<br />
associées à des saints jésuites, nous rappelant le commanditaire de ce décor.<br />
Il s’agit manifestement d’une œuvre autographe, sans doute un ricordo<br />
: une reproduction peinte à la demande d’une clientèle friande de copies<br />
d’œuvres monumentales.<br />
Peintre de premier plan de la peinture napolitaine, Paolo de Matteis est aussi<br />
présent à Paris au début du XVIII e siècle. Les liens forts entretenus par l’artiste<br />
et la France suffisent-ils à expliquer la présence de cette œuvre dans cette<br />
église parisienne ? En l’état actuel des connaissances, rien ne nous permet<br />
de l’affirmer. En revanche, un cartel placé sur le cadre nous précise que cette<br />
toile a été donnée à la paroisse par Jacques Rouché, ancien directeur de<br />
l’Opéra de Paris, mécène et paroissien de Saint-François-de-Sales. Ce don<br />
fait en son nom et celui de son épouse, a sans doute eu lieu dans les années<br />
1940-1950, avant leurs morts respectives en 1955 et 1957.<br />
Sainte Catherine d’Alexandrie<br />
Nicolas Mignard<br />
1654 - Collections diocésaines<br />
166x128 cm<br />
© Diocèse de Paris / CDAS<br />
Retrouvée il y a peu lors d’un récolement des collections<br />
diocésaines, cette toile de Nicolas Mignard (1606-1668) provient<br />
de la chapelle de l’Infirmerie Marie-Thérèse, fondée par Céleste<br />
de Chateaubriand à la fin des années 1810. En attestent les<br />
étiquettes au revers du cadre ainsi qu’une mention dans un<br />
ouvrage du chanoine Baurit, en 1970 « il y avait aussi, dit-on,<br />
un tableau peint par Mignard représentant Sainte Catherine.<br />
Qu’est-il devenu ? ».<br />
Aucune archive ne permet, en l’état actuel des connaissances,<br />
d’en identifier le commanditaire et la destination. Une étiquette<br />
présente au revers du cadre précise qu’elle fut la propriété de<br />
la « famille de Chateaubriand ». Était-ce un don des époux<br />
Chateaubriand à l’Infirmerie ? Déplacée puis oubliée pendant<br />
des dizaines d’années, cette toile n’avait jamais été identifiée<br />
dans le corpus du peintre.<br />
Les circonstances de sa commande restent en revanche encore<br />
mystérieuses. Nicolas Mignard (1606-1668), frère du célèbre<br />
Pierre Mignard, s’installe pendant une trentaine d’années à<br />
Avignon où se trouve la majeure partie de son œuvre peinte.<br />
Cette sainte Catherine est peinte au cours de cette phase<br />
avignonnaise : on distingue sur le piédestal la date « 1654 », la<br />
signature de Nicolas Mignard et la mention « Avenione », qui<br />
pourrait indiquer que la toile était destinée à une clientèle nonavignonnaise.<br />
Sainte Catherine s’apparente aux œuvres que<br />
l’artiste copie à Rome où la triple leçon de l’antique, de Raphaël<br />
et du Carrache n’allait plus s’effacer.<br />
Restaurée à l’occasion de cette exposition grâce au mécénat<br />
de Philippe Mendès, l’œuvre reprendra ensuite sa place dans la<br />
chapelle Sainte-Thérèse.<br />
Le Christ guérissant l’hémoroïsse<br />
Pierre-Jacques Cazes<br />
1706 - Notre-Dame de Paris<br />
101x80 cm<br />
© Cathédrale Notre-Dame de Paris<br />
Cet épisode rarement représenté est tiré de l’Évangile selon saint Matthieu : une femme ayant<br />
des pertes de sang depuis douze ans s’approche du Christ au milieu de la foule, et touche son<br />
vêtement. Le moment choisi par le peintre est celui où, juste après, le Christ se retourne et lui<br />
dit « “Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité ».<br />
Cette toile de petites dimensions est l’esquisse du May commandé à Pierre-Jacques Cazes<br />
(1676-1754) en 1705 par la confrérie de Sainte Anne et Saint Marcel (confrérie des orfèvres) à<br />
la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’économie de moyens et le style enlevé trahissent une<br />
exécution rapide, destinée à être présentée au chanoine Passart pour validation.<br />
Les orfèvres s’adressent à ce peintre d’histoire tout juste reçu à l’Académie, dont il manque<br />
toutes les sessions de l’année 1705 pour se consacrer à la réalisation du May aujourd’hui<br />
conservé au Musée des Beaux-Arts d’Arras, conscient de l’opportunité qui lui était donnée. Ce<br />
fut en effet une commande décisive, qui lui permit de développer son atelier et sa clientèle.<br />
Cette esquisse a été achetée en 1986 sous une autre attribution par les collectionneurs Annie<br />
et Jean-Pierre Changeux ; ces derniers, suite à la publication en 2021 d’une monographie<br />
dédiée aux Mays de Notre-Dame, l’ont identifiée comme étant le document préparatoire du<br />
May de Pierre-Jacques Cazes, considéré jusqu’alors comme perdu. À cette occasion, Annie et<br />
Jean-Pierre Changeux en ont fait don à la cathédrale.