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2023 - CP Expo Diocese Sterling Ruby 2023

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Communiqué de presse<br />

septembre <strong>2023</strong><br />

UN PATRIMOINE MÉCONNU<br />

LES TABLEAUX DU DIOCÈSE DE<br />

PARIS, XV E - XX E SIÈCLE<br />

DU 18 OCTOBRE<br />

AU 16 DÉCEMBRE <strong>2023</strong><br />

avec une sculpture de STERLING RUBY<br />

en partenariat avec la Galerie Gagosian<br />

COLLÈGE DES BERNARDINS<br />

20 rue de Poissy, Paris 5 e<br />

Ancienne Sacristie, Entrée gratuite<br />

CONTACTS PRESSE<br />

Opus 64 / Valérie Samuel<br />

Fedelm Cheguillaume<br />

f.cheguillaume@opus64.com<br />

Tel. 01 40 26 77 94<br />

http://www.opus64.com/


Du 18 octobre au 16 décembre <strong>2023</strong>, 14 œuvres<br />

issues des collections du Diocèse de Paris seront<br />

exposées dans la sacristie du Collège de Bernardins.<br />

Cette exposition s’inscrit dans le cadre des 15 ans du<br />

Collège des Bernardins et est l’occasion de découvrir<br />

la variété des collections diocésaines et les récentes<br />

avancées scientifiques autour de ce corpus.<br />

EXPOSITION UN PATRIMOINE MÉCONNU.<br />

TABLEAUX DU DIOCÈSE DE PARIS<br />

Paris compte 139 églises et chapelles catholiques. 85<br />

appartiennent à la ville de Paris, depuis les lois de 1905<br />

et 1907, établissant que tous les édifices catholiques<br />

devenaient propriété publique et étaient mis à la<br />

disposition des fidèles et des ministres du culte.<br />

Quant aux édifices postérieurs à la loi de 1905, ils sont<br />

la propriété des associations cultuelles ou diocésaines<br />

qui les ont construits. 75 églises ont été bâties au XX e<br />

siècle par Les Chantiers du Cardinal fondés en 1931<br />

par le Cardinal Jean Verdier, alors archevêque de<br />

Paris. Ces travaux ont joué un rôle considérable dans<br />

la recherche de plans et d’élévations audacieux, de<br />

matériaux de construction nouveaux et économiques<br />

et d’une décora- tion conçue dans sa globalité. Ces<br />

églises constituent aujourd’hui un répertoire précieux<br />

des recherches technologiques et esthétiques de la<br />

modernité.<br />

public a déjà pu les contempler dans leurs<br />

églises d’origine qu’il s’agisse de La Visitation<br />

espagnole à Saint-Hippolyte, de L’Exaltation<br />

de la Vierge de Paolo De Matteis à Saint-<br />

François-de-Sales ou de la Pietà de Jean-<br />

Gabriel Domergue à Saint-Martin-des-Champs.<br />

D’autres ont figuré à des expositions : Sainte<br />

Thérèse d’Avila de François Gérard, au<br />

musée du Petit Palais, Le Repos pendant la<br />

fuite en Egypte de Domenico Piola à Gênes,<br />

Saint Thomas d’Aquin, lumière de l’Eglise<br />

à Toulouse et Paray-le-Monial. La plupart<br />

cependant sont exposés pour la première<br />

fois. Conservateurs, chercheurs et historiens<br />

d’art, français et étrangers, ont été sollicités<br />

pour les étudier et essayer de les replacer<br />

dans le contexte de leur création et de leur<br />

parcours historique.<br />

Commissaires : Nathalie Volle, déléguée<br />

adjointe de l’archevêque à la commission<br />

diocésaine d’art sacré et Caroline Morizot,<br />

responsable de la conservation et de<br />

l’inventaire, commission diocésaine d’art sacré.<br />

La propriété des objets mobiliers (objets d’art,<br />

orfèvrerie, tableaux, sculptures, paramentique, etc...)<br />

suit le même découpage légal : selon la date de leur<br />

entrée dans le patrimoine, ceux-ci appartiennent soit à<br />

la ville, soit au diocèse.<br />

Créée en 1984 par le Cardinal Jean-Marie Lustiger,<br />

la Commission diocésaine d’Art Sacré (CDAS) : « est<br />

appelée à collaborer avec les responsables de la<br />

liturgie, de la musique et du temporel. Ses études<br />

doivent tendre non seulement à veiller à la meilleure<br />

utilisation possible de tout le patrimoine artistique<br />

affecté aux communautés ou possédé par elles, mais<br />

aussi à encourager la création artistique ». Elle a donc<br />

un rôle essentiel à jouer pour la sauvegarde et la mise<br />

en valeur de ce patrimoine, qu’il soit municipal ou<br />

diocésain.<br />

La base de données de la CDAS inventorie, pour<br />

l’instant, environ 10 000 objets appartenant au diocèse,<br />

conservés dans les églises, municipales ou non, ainsi<br />

que dans diffé- rents locaux diocésains. L’origine de<br />

ces objets est diverse : dépôts de paroisses ou de<br />

congrégations disparues, dons ou legs.<br />

L’étude de ce fonds est en cours. Il est constitué<br />

principalement d’orfèvrerie et de textiles : il pourrait<br />

constituer le noyau initial d’un musée qui retracerait<br />

l’histoire riche et mouvementée du diocèse de Paris.<br />

Certains tableaux ne sont pas des inconnus : le


SCULPTURE BASIN THEOLOGY<br />

DE STERLING RUBY<br />

Le Collège des Bernardins présente en<br />

partenariat avec la galerie Gagosian le travail<br />

de <strong>Sterling</strong> <strong>Ruby</strong> en écho aux peintures sacrées<br />

du diocèse de Paris. Le plasticien californien<br />

qui utilise une large variété de médiums et de<br />

techniques différentes a choisi de présenter une<br />

œuvre en céramique issue d’une série de 2014<br />

qui évoque un questionnement théologique,<br />

la « Basin Theology ». Avec cette « théologie<br />

du bassin », <strong>Sterling</strong> <strong>Ruby</strong> évoque le riche<br />

symbolisme chrétien du bassin en tant que vase<br />

purificateur, se référant à la fois à Ponce Pilate se<br />

lavant les mains de la condamnation de Jésus-<br />

Christ et à l’acte humble de Jésus d’utiliser un<br />

bassin pour laver les pieds de ses disciples. À<br />

travers les travaux de Basin Theology, <strong>Ruby</strong> – qui<br />

cite souvent l’influence durable de son éducation<br />

dans l’Amérique rurale dominée par la foi –<br />

applique une absolution purificatrice similaire à<br />

son approche artistique, permettant au processus<br />

de recuisson de transformer les déchets en<br />

récipients biomorphiques ayant une vie propre.<br />

© Droits réservés<br />

BIOGRAPHIE STERLING RUBY<br />

<strong>Sterling</strong> <strong>Ruby</strong> est né en 1972 sur une base<br />

de l’armée de l’air américaine à Bitburg en<br />

Allemagne. Il vit et travaille à Los Angeles.<br />

Cultivant un formalisme éclectique à travers<br />

toutes sortes de médias, <strong>Sterling</strong> <strong>Ruby</strong> crée<br />

des sculptures en polyuréthane aux couleurs<br />

vives, des dessins, des collages, des céramiques<br />

abondamment vernies, des tableaux peints à<br />

l’aérosol et des vidéos. Oscillant entre solide<br />

et liquide, minimalisme et expressionisme,<br />

l’immaculé et le souillé, il se réfère autant<br />

aux rituels grand public que marginaux, à<br />

l’autobiographie et à l’histoire de l’art.<br />

les collections publiques du Museum of Modern Art,<br />

New York; Solomon R. Guggenheim Museum, New York;<br />

Whitney Museum of American Art, New York; Museum of<br />

Contemporary Art, Chicago; Museum of Contemporary Art,<br />

North Miami; Museum of Contemporary Art, Los Angeles;<br />

Los Angeles County Museum of Art; San Francisco Museum<br />

of Modern Art; Montreal Museum of Fine Arts; Tate, London;<br />

Centre Georges Pompidou, Paris; et Moderna Museet,<br />

Stockholm.<br />

D’un point de vue intellectuel, les frontières<br />

l’intéressent: des territoires de gangs urbains<br />

délimités au graffiti, au classement de planètes<br />

et d’étoiles récemment découvertes. Dans son<br />

travail, <strong>Ruby</strong> examine les limites habituelles<br />

marquant les bords de la toile et soulignant<br />

les limites entre création, destruction et<br />

renouvellement. Dans les peintures abstraites,<br />

les actes de dégradation évoluent en une<br />

sublimation picturale; tandis que les poêles à<br />

bois, les récipients en céramique contenant des<br />

éclats de poteries cassées ou ratées, et les soft<br />

sculptures évoquant des mâchoires et leurs crocs,<br />

transmettent le potentiel brut de la sculpture.<br />

Décryptant les frontières qui divisent, protègent,<br />

isolent et promeuvent les cultures individuelles,<br />

<strong>Ruby</strong> continue de faire évoluer sa réflexion<br />

formelle et pourtant dissonante sur la réalité<br />

contemporaine. Ses oeuvres se trouvent dans<br />

© Bennet Perez


LISTE DES ŒUVRES<br />

L’Église triomphante, Paolo de Mattéis<br />

Vers 1715 - Saint-François-de-Sales<br />

160x235 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Publiée par Pierre Curie en 2000, cette toile est une des répliques autographes<br />

du décor de la coupole du Gesù Nuovo à Naples, peint par Paolo de Matteis<br />

(1662-1728) entre 1713 et 1715 . Elle s’inscrit dans un ensemble composé<br />

de deux autres tableaux : une esquisse conservée à Naples, et une autre<br />

réplique à Berlin proche de la version parisienne.<br />

Le sujet, très complexe, exalte l’Église triomphante au travers de la Vierge<br />

Immaculée et des figures et scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament<br />

associées à des saints jésuites, nous rappelant le commanditaire de ce décor.<br />

Il s’agit manifestement d’une œuvre autographe, sans doute un ricordo<br />

: une reproduction peinte à la demande d’une clientèle friande de copies<br />

d’œuvres monumentales.<br />

Peintre de premier plan de la peinture napolitaine, Paolo de Matteis est aussi<br />

présent à Paris au début du XVIII e siècle. Les liens forts entretenus par l’artiste<br />

et la France suffisent-ils à expliquer la présence de cette œuvre dans cette<br />

église parisienne ? En l’état actuel des connaissances, rien ne nous permet<br />

de l’affirmer. En revanche, un cartel placé sur le cadre nous précise que cette<br />

toile a été donnée à la paroisse par Jacques Rouché, ancien directeur de<br />

l’Opéra de Paris, mécène et paroissien de Saint-François-de-Sales. Ce don<br />

fait en son nom et celui de son épouse, a sans doute eu lieu dans les années<br />

1940-1950, avant leurs morts respectives en 1955 et 1957.<br />

Sainte Catherine d’Alexandrie<br />

Nicolas Mignard<br />

1654 - Collections diocésaines<br />

166x128 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Retrouvée il y a peu lors d’un récolement des collections<br />

diocésaines, cette toile de Nicolas Mignard (1606-1668) provient<br />

de la chapelle de l’Infirmerie Marie-Thérèse, fondée par Céleste<br />

de Chateaubriand à la fin des années 1810. En attestent les<br />

étiquettes au revers du cadre ainsi qu’une mention dans un<br />

ouvrage du chanoine Baurit, en 1970 « il y avait aussi, dit-on,<br />

un tableau peint par Mignard représentant Sainte Catherine.<br />

Qu’est-il devenu ? ».<br />

Aucune archive ne permet, en l’état actuel des connaissances,<br />

d’en identifier le commanditaire et la destination. Une étiquette<br />

présente au revers du cadre précise qu’elle fut la propriété de<br />

la « famille de Chateaubriand ». Était-ce un don des époux<br />

Chateaubriand à l’Infirmerie ? Déplacée puis oubliée pendant<br />

des dizaines d’années, cette toile n’avait jamais été identifiée<br />

dans le corpus du peintre.<br />

Les circonstances de sa commande restent en revanche encore<br />

mystérieuses. Nicolas Mignard (1606-1668), frère du célèbre<br />

Pierre Mignard, s’installe pendant une trentaine d’années à<br />

Avignon où se trouve la majeure partie de son œuvre peinte.<br />

Cette sainte Catherine est peinte au cours de cette phase<br />

avignonnaise : on distingue sur le piédestal la date « 1654 », la<br />

signature de Nicolas Mignard et la mention « Avenione », qui<br />

pourrait indiquer que la toile était destinée à une clientèle nonavignonnaise.<br />

Sainte Catherine s’apparente aux œuvres que<br />

l’artiste copie à Rome où la triple leçon de l’antique, de Raphaël<br />

et du Carrache n’allait plus s’effacer.<br />

Restaurée à l’occasion de cette exposition grâce au mécénat<br />

de Philippe Mendès, l’œuvre reprendra ensuite sa place dans la<br />

chapelle Sainte-Thérèse.<br />

Le Christ guérissant l’hémoroïsse<br />

Pierre-Jacques Cazes<br />

1706 - Notre-Dame de Paris<br />

101x80 cm<br />

© Cathédrale Notre-Dame de Paris<br />

Cet épisode rarement représenté est tiré de l’Évangile selon saint Matthieu : une femme ayant<br />

des pertes de sang depuis douze ans s’approche du Christ au milieu de la foule, et touche son<br />

vêtement. Le moment choisi par le peintre est celui où, juste après, le Christ se retourne et lui<br />

dit « “Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix et sois guérie de ton infirmité ».<br />

Cette toile de petites dimensions est l’esquisse du May commandé à Pierre-Jacques Cazes<br />

(1676-1754) en 1705 par la confrérie de Sainte Anne et Saint Marcel (confrérie des orfèvres) à<br />

la cathédrale Notre-Dame de Paris. L’économie de moyens et le style enlevé trahissent une<br />

exécution rapide, destinée à être présentée au chanoine Passart pour validation.<br />

Les orfèvres s’adressent à ce peintre d’histoire tout juste reçu à l’Académie, dont il manque<br />

toutes les sessions de l’année 1705 pour se consacrer à la réalisation du May aujourd’hui<br />

conservé au Musée des Beaux-Arts d’Arras, conscient de l’opportunité qui lui était donnée. Ce<br />

fut en effet une commande décisive, qui lui permit de développer son atelier et sa clientèle.<br />

Cette esquisse a été achetée en 1986 sous une autre attribution par les collectionneurs Annie<br />

et Jean-Pierre Changeux ; ces derniers, suite à la publication en 2021 d’une monographie<br />

dédiée aux Mays de Notre-Dame, l’ont identifiée comme étant le document préparatoire du<br />

May de Pierre-Jacques Cazes, considéré jusqu’alors comme perdu. À cette occasion, Annie et<br />

Jean-Pierre Changeux en ont fait don à la cathédrale.


Le Christ portant sa croix, Maestro dagli occhi ammiccanti<br />

Vers 1475 - Collections diocésaines<br />

40x29 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Le maître « des yeux qui clignent » est un nom de convention désignant l’auteur d’un groupe<br />

d’œuvres actif autour de Ferrare entre 1450 et 1475. Ce nom plutôt original est attribué par<br />

Roberto Longhi dans les années 1930 qui identifie la main de ce maître dans des figures d’un<br />

cycle de fresques au Palais Schifanoia à Ferrare ; les visages y sont caractérisés par leurs sourires<br />

espiègles et des yeux mi-clos soulignés par quelques rides sur la tempe.<br />

Sollicitée dans le cadre du récolement des collections par la Commission Diocésaine d’Art Sacré,<br />

Chiara Guerzi a authentifié ce petit panneau de bois comme étant partie intégrante du corpus de<br />

ce maître ferrarais. Une composition très sobre, resserrée autour de la figure du Christ portant sa<br />

croix, livre une représentation très intimiste de cette scène de la Passion. De petites dimensions,<br />

ce panneau était manifestement destiné à un usage de dévotion privée.<br />

Si le Christ ne porte pas le sourire emblématique du peintre, la facture du visage est néanmoins<br />

très proche de l’œuvre la plus connue de ce maître : une Vierge à l’Enfant déclinée à de multiples<br />

reprises. On y retrouve une carnation très marquée et surtout la même manière de peindre les<br />

yeux, ici injectés de sang.<br />

Chiara Guerzi a retrouvé la trace de ce panneau dans une collection ferraraise au XVIII e siècle,<br />

dont une copie inversée est aujourd’hui conservée au Palais épiscopal de Linz. Sa trace semblait<br />

perdue après 1933, date à laquelle il est exposé temporairement à Ferrare ; 90 ans plus tard, il<br />

retrouve la lumière dans la sacristie médiévale des Bernardins.<br />

Sainte Famille à l’Enfant endormi, anonyme<br />

Fin du XVIe siècle - Collections diocésaines<br />

124x110 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Cette Sainte Famille constitue un exemple caractéristique de la production de tableaux de<br />

dévotion au tournant des XVIe et XVIIe siècles, dont les modèles les plus appréciés faisaient<br />

l’objet d’une multitude de répliques qui alimentaient un vaste marché à l’échelle européenne.<br />

Cette composition est connue par deux autres répliques légèrement différentes : au musée<br />

Bernard-d’Agesci de Niort, et une autre passée sur le marché de l’art dans les années 1950 et<br />

connue uniquement grâce à une photographie. Elles procèdent toutes d’un même prototype,<br />

peint ou gravé, qui n’a pas encore été identifié : Vladimir Nestorov en place l’origine dans<br />

l’orbite nordique. Le pan de voile blanc retombant en fins tuyaux sur le visage de la Vierge est<br />

un motif récurent chez les peintres du nord, que l’on retrouve en France chez Martin Fréminet<br />

et Georges Lallemant.<br />

Ce tableau parisien surprend par sa qualité inégale, entre le traitement méticuleux du visage<br />

de la Vierge, et celui beaucoup plus simplifié des drapés de son manteau, dont les plis<br />

semblent parfois mal compris, trahissant l’œuvre d’un copiste.<br />

La présence des trois copies en France est-elle une coïncidence ? L’activité de peintres<br />

originaires des Pays-Bas est un phénomène général sur tout le territoire français : réputés<br />

pour leur travail minutieux, ils étaient fréquemment sollicités pour des travaux très divers.<br />

Cette Sainte Famille à l’Enfant endormi souligne le succès de ces compositions conçues par<br />

des peintres nordiques et les nombreuses copies qui étaient proposées à une clientèle plutôt<br />

aisée, ce qui suggère ici le format honorable de l’œuvre et son haut degré d’exécution.<br />

Visitation, anonyme espagnol<br />

Début du XVIIe siècle - Saint-Hippolyte<br />

205x195 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

La première trace qui atteste de la présence de ce panneau dans<br />

l’église Saint-Hippolyte se situe en 1923, à l’occasion des travaux<br />

d’agrandissement, l’œuvre doit être déplacée et conservée dans<br />

la sacristie. On peut penser qu’elle fut donnée à la paroisse dès<br />

sa fondation en 1910.<br />

Expertisé comme étant une œuvre italienne de la fin du XVIe<br />

siècle, ce panneau est aujourd’hui redécouvert grâce au<br />

programme d’identification des peintures ibériques dans les<br />

col- lections publiques en France (INHA). Il serait le fruit du travail<br />

d’un artiste espagnol, familier du foyer de l’Escurial au début<br />

du XVIIe siècle, dans le sillon d’Eugenio Cajes. Cette intuition<br />

est confirmée par la publication de l’étiquette qui se trouvait au<br />

dos du tableau, transcrite dans le bulletin paroissial : le panneau<br />

proviendrait d’une église d’Avila.<br />

Sa structure en arc de triomphe, agencée comme un retable aux<br />

multiples compartiments, évoque le grand retable du monastère<br />

de l’Escurial, commandé par Philippe II en 1579. Le peintre y<br />

place la représentation de la Visitation à laquelle assiste Zacharie<br />

et une femme en arrière plan, encadrés par Salomé portant le<br />

chef de saint Jean-Baptiste, sainte Catherine d’Alexandrie et les<br />

saints Pierre et Paul. La présence d’armoiries est trompeuse : il<br />

s’agit seulement d’ornements fantaisistes.<br />

La construction de l’église et son ornementation ont été<br />

possibles grâce à la générosité de nombreux donateurs. C’est<br />

sans doute par leur biais que ce panneau est arrivé dans la<br />

paroisse, où il se trouve toujours.


Sainte Thérèse d’Avila, François Gérard<br />

1828 - Chapelle Sainte-Thérèse<br />

230x135 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Cette toile de François Gérard fut destinée, dès sa commande, à orner les<br />

murs de la chapelle de l’Infirmerie Marie-Thérèse, œuvre de charité fondée<br />

en 1819 par Céleste de Chateau- briand et placée sous le patronage de la<br />

duchesse d’Angoulême, accueillant les prêtres souffrants et les « dames de<br />

condition » en difficulté depuis la Révolution.<br />

Par l’intermédiaire de Juliette Récamier, Céleste de Chateaubriand<br />

sollicite François Gérard afin de peintre une effigie de sainte Thérèse<br />

d’Avila, patronne de la chapelle de l’Infirmerie. L’œuvre est prête en 1828 :<br />

la sainte y est représentée adossée à une colonne, un genou à terre, priant<br />

les mains jointes : le sujet, très sobre, est toutefois frappant par l’intensité<br />

de son regard.<br />

Le tableau ne sera pas directement accroché dans la chapelle, suite à<br />

la parution d’un article dans Le Globe, en 1828. Le journal informe ses<br />

lecteurs qu’un des meilleurs tableaux du peintre, cette sainte Thérèse que<br />

le critique a pu admirer avec d’autres dans l’atelier de l’artiste, ne fera<br />

pas l’objet d’une exposition publique. Cette annonce, reprise par plusieurs<br />

journaux, fait rapidement enfler la rumeur et provoque des récriminations.<br />

« La désolation fut pendant un jour dans tous les salons de la capitale. C’est<br />

un vol qu’on nous fait disait-on partout ; si un grand homme appartient à<br />

l’univers entier, les ouvrages d’un grand homme appartiennent à tout le<br />

monde ; de quel droit M. Gérard nous dérobe-t-il notre bien ? »<br />

L’œuvre est finalement exposée au Salon pour un laps de temps très court<br />

à la fin du Salon en mars 1828, puis accrochée dans la chapelle dans la<br />

niche prévue à cet effet. L’œuvre suscite l’enthousiasme du public comme<br />

de la critique, sensible à cette représentation intimiste mais fervente de<br />

Sainte Thérèse, et devient une nouvelle icône de l’imagerie religieuse.<br />

Ascension, maître(s) de Morata Vers 1475<br />

Collections diocésaines<br />

81 x 66 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Repos de la Sainte Famille<br />

pendant la Fuite en Egypte, Domenico Piola<br />

Vers 1670<br />

Chapelle Sainte-Thérèse / Paris<br />

165x133 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS


Saint Jean Duns Scot, anonyme valencien<br />

Fin XVIIe siècle—début XVIII e siècle Collections diocésaines<br />

145 x 70 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Saint François d’Assise<br />

anonyme XIXe siècle<br />

Collections diocésaines<br />

60 x 50 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Saint Thomas d’Aquin<br />

Vers 1750<br />

Collections diocésaines<br />

98x83 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Saint Jean l’Evangéliste<br />

Maurice Denis 1917<br />

Collections diocésaines<br />

62,5x43 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS<br />

Pietà, Jean-Gabriel Domergue<br />

1914 - Saint-Martin-des-Champs / Paris<br />

165x133 cm<br />

© Diocèse de Paris / CDAS


Le Collège des Bernardins<br />

Espace de liberté, projet à vocation universelle où chacun est<br />

invité à se fortifier pour construire un avenir respectueux de<br />

l’homme, le Collège des Bernardins conjugue enracinement<br />

dans l’Ecriture et ouverture sur le monde.<br />

Interdisciplinarité, dialogue entre experts et théologiens,<br />

rencontre entre chercheurs, praticiens et artistes forgent sa<br />

singularité.<br />

Collège des Bernardins<br />

20 rue de Poissy - 75005 Paris<br />

Tél. 01 53 10 74 44<br />

www.collegedesbernardins.fr<br />

Contacts presse<br />

Collège des Bernardins<br />

Nathalie Moysan<br />

nathalie.moysan@collegedesbernardins.fr<br />

Opus 64<br />

Fédelm Cheguillaume<br />

f.cheguillaume@opus64.com<br />

Tel. 01 40 26 77 94

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