Miles #46 - Esteban Ocon - Gérer succès et adversités

modernistes, notamment de son ami Le Corbusier. Son
thème principal pour le Kursaal d’stende était la transparence
à travers un contact direct ou indirect avec la mer
au dehors, tant depuis la salle d’honneur que de la salle
de concert ou de la salle elvaux. Le chantier a recouru à
des techniques de construction avancées pour l’époque :
Stynen « pensait béton » (selon ses propres mots) et il a
utilisé l’aluminium pour les immenses chssis de fenêtres.
ans le btiment lui-même, le béton a été habillé de pierre
de Portland. Combiné aux plafonds ponctués de motifs,
aux nombreux lambris de bois, aux rampes d’escalier ergonomiques
et aux auvents courbés (un clin d’il au Corbusier),
ces choix ont donné au Kursaal d’Ostende un côté
léger, sophistiqué et presque féminin. Comparez-le au
bâtiment de la Poste de l’architecte Gaston Eysselinck, un
peu plus loin , dit ls. Celui-ci était beaucoup plus progressiste
que Stynen, et pourtant e Post est un btiment
très masculin.
Stynen a travaillé sur son Kursaal pendant cinq ans : des années
qu’il qualifie de solitaires dans ses correspondances.
« Conformément à l’esprit du Bauhaus, explique Els, Stynen
a tout conçu : de l’éclairage aux lambris en passant par
la rampe, le vestiaire et même les jardinières. ous avons
trouvé des dessins sur du papier calque représentant les
moindres détails du btiment . L’architecte savait parfaitement
ce qu’il voulait. Il était agréable avec ses proches,
mais ceux avec qui il travaillait l’ont aussi décrit comme un
homme difficile et dominant qui se mêlait de tout, aussi
exigeant envers lui-même qu’envers ses collaborateurs.
Les amis de La Cambre
Stynen connaissait les artistes contactés pour figurer au Kursaal,
tous enseignants à La Cambre, l’académie fondée par
enri an de elde à ruxelles. Stynen y était directeur à
l’époque. es artistes tels que Pierre Caille, Paul elvaux,
Olivier Strebelle, Marc Mendelson, Oscar Jespers, Edgard Tytgat
et Julien Van Vlasselaer sont pour certains, tombés dans l’oubli,
mais leurs uvres ont souvent été exposées en solo à leur
époque et ils ont représenté la Belgique à la Biennale de Venise,
par exemple. Ils étaient autorisés à choisir le thème, mais
pas le lieu o l’uvre serait exposée à stende. n remarque
d’emblée que l’architecte a soigneusement sélectionné ces
emplacements notamment dans le hall d’honneur où on
trouve l’uvre sur carton de ytgat représentant l’mbarquement
d’Iphigénie une étude pour ce qui devait devenir une
tapisserie (qui n’a jamais été réalisée faute de budget). ans le
hall d’honneur encore, sont exposés des panneaux décoratifs
de Pierre Caille, dans lesquels il a pu appliquer pour la première
fois à grande échelle la technique d’incrustation qu’il avait luimême
mise au point. Juste derrière les portes d’entrée du
Kursaal, il a également été autorisé à accrocher des figurines
en céramique, chacune d’entre elles faisant référence à la mer
et aux fantaisies sur ce thème, de la sirène au poisson. Comme
l’explique ls, pour Stynen, ces uvres d’art faisaient partie
d’un concept global : pas question d’accrocher quelque chose
au mur n’importe o.
ans la salle de concert du rez-de-chaussée, deux sculptures
d’livier Strebelle encadrent l’imposante scène. Les lambris
La fresque de Paul
Delvaux, collègue de
Stynen à La Cambre.
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